@Kipplin Belov

Kip était en retard. Ça ne surprenait pas Andrew, Kip savait comment se faire désirer, un truc de juge probablement. À moins que ce ne soit qu’une tactique de sa part pour échapper à leur rendez-vous. D’ici quelques minutes, il lui enverrait un message disant qu’une affaire urgente le retenait au bureau et qu’il ne pourra pas être là. Bla. Bla. Bla. S’il osait faire ça, Andrew irait le chercher de force, quitte à prendre d’assaut le palais de justice pour le faire. On ne lui posait pas un lapin aussi facilement! Surtout que c’était pour Kip qu’il était là. Il ne sortait plus depuis la fin de sa désastreuse relation. Son ex avait multiplié les affaires pendant leur relation, osant même approcher Andy lors d’une soirée caritative. Il avait platement refusé ses avances. Andrew aimait peut-être flirter et multipliait les conquêtes, il ne touchait pas aux conjoints/conjointes de ses amis. Il avait essayé d’en parler à Kip par la suite, mais il avait refusé de l’écouter. L’amour rendait aveugle, apparemment. Andy était d’avis qu’il rendait stupide aussi. Cependant, depuis sa rupture, Andrew était là pour Kip et ce soir, il était plus que temps qu’il sorte de sa tanière pour s’amuser un peu. Un quadragénaire aussi séduisant que Kip n’avait aucune raison de rester célibataire plus longtemps et Andrew y veillerait.

Voyant que Kip n’arrivait toujours pas, Andrew se commanda un premier verre. Il le sirotait tranquillement en jetant des coups d’œil impatients à son téléphone quand son regard croisa celui d’un jeune homme installé plus loin au bar. Ce n’était pas le fruit de son imagination, cet homme le regardait fixement depuis un moment déjà. Andy sourit et l’inconnu fit de même. Il trouvait l’attention flatteuse, mais il ne devait pas avoir plus de vingt ans. C’était un peu jeune, même pour lui, mais rien n’interdisait d’échanger quelques regards… « Tu es tout seul mon beau… Quel dommage. Je te paye un verre? » Andrew cligna des yeux alors que Kip s’installait enfin face à lui. « Tu sais quoi? C’est toi qui va me payer un verre… » Il s’esclaffa. « Non seulement tu arrives en retard, mais tu oses arriver au pire moment et demander que je te paye un verre en plus. Tu es le juge ici, moi je ne suis que le pauvre avocat. Si quelqu’un doit payer, c’est toi. » Il s’étira pour essayer de voir le jeune homme. Il était toujours au bar et, à l’expression sur son visage, semblait déçu d’avoir été devancé. Andrew haussa les épaules avant de rapporter son attention sur Kip. « Tu es tout seul mon beau? Vraiment? C’est ça ta phrase d’approche? Je savais qu’on avait du travail devant nous, mais à ce point… » Andrew lui adressa son plus charmant sourire. « Ravis que tu sois là. Je pensais que tu m’enverrais un message avec une excuse stupide pour dire que tu ne viendras pas. Alors, prêt à t’amuser? »

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La personnalité de Kip était de celles que l’on aimait ou détestait, sans demi-mesure. Andrew l’adorait, et ce depuis leur première rencontre au palais de justice quelques années plus tôt. Une conversation avec lui était invariablement divertissante. Toutefois, derrière sa grande gueule et ses airs théâtraux, se cachait un homme à l’assurance parfois défaillante et aux blessures encore vives. Il avait ses défauts, comme tout le monde, mais il n’en restait pas moins un homme bon et généreux de son temps, surtout pour les causes qui lui tenaient à cœur. Ce qu’il a vécu avec son ex le fera sans doute souffrir encore longtemps et c’est pourquoi Andy s’employait avec autant d’énergie à lui changer les idées.

Apparemment, Kip comprit ce qu’Andy entendait par "arriver au pire moment", car il le vit s’étirer pour regarder en direction du bar où se trouvait le jeune homme. Naturellement, Kip ne put résister à l’envie de commenter son propre physique, arrachant un sourire à Andrew. En fait, ce dernier n’avait pas cessé de sourire depuis l’arrivée de son ami. « Tu connais déjà mon avis sur la question. Tu es à croquer. » À l’approche de la mi-quarantaine, Kip possédait un physique de rêve qui, plutôt que de se faner avec le passage des années, se bonifiait. Andrew ne s’était jamais privé de le dire ni de l’admirer. S’ils n’avaient jamais couché ensemble, c’était surtout parce que Kip était en couple au moment de leur rencontre.

Toutefois, Kip était peut-être séduisant, ses aptitudes dans l’art de la séduction laissaient à désirer. Il manquait juste d’un peu d’entraînement. « Bon, en vérité ce n’était pas si mal. Au moins, tu n’es pas arrivé en disant que mon père devait être un voleur et qu’il a pris les étoiles du ciel pour les mettre dans mes yeux. Si tu avais dit ça, je ne t’aurais plus jamais adressé la parole », dit-il à moitié sérieux. « Plus tard, quand tu auras choisi ta cible, contente-toi d’aller lui parler. Un simple bonsoir accompagné de ton plus charmant sourire et le plus gros du travail sera fait. » Et Kip ne devrait pas avoir trop de difficulté à attirer l’attention. Cependant, ce qui risquait d’être problématique, c’était la tendance du juge à ramener les conversations à lui. Il adorait être le centre d’attention, mais pour séduire son partenaire, Kip devait en faire l’objet de son intérêt.

Kip commanda les boissons et Andy prit le temps de l’admirer. Il connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il avait eu une journée particulièrement éprouvante. L’instant de faiblesse disparu aussi vite qu’il était apparu et Kip ramena la conversation sur le jeune homme du bar. Apparemment, ça ne semblait pas vouloir lui sortir de la tête alors que ce n’était rien. « Ouch! Qu’est-ce qu’il t’a fait, le pauvre? Une heure? Il a l’air assez jeune. À cet âge, ils ont une endurance non négligeable. » Son sourire en disait long. « Je ne sais pas si je l’aurais croqué, mais c’est toujours agréable de flirter. » Flirter ne menait pas forcément au lit. Dans tous les cas, Andrew n’avait aucun plan pour ce soir et il gardait l’esprit ouvert à toutes les possibilités que ce soit lui ou un autre ou rien du tout.

Les cocktails furent déposés sur la table. Andy et Kip portèrent un toast, sans doute le premier de plusieurs. « Aucun dont je peux légalement discuter avec toi, tu le sais bien. Cela dit, mon père vient de me refiler un dossier qui promet d’occuper pas mal de mon temps. Pour te donner une petite idée, je suis arrivé un matin et il était sur mon bureau, un monstre épais comme ça. » Il montra l’épaisseur approximative avec ses doigts. « Le soir même, j’allais récupérer le jeune homme en question au poste de police. » Il haussa les épaules. « C’est exactement le genre de cas que j’aime et j’espère pouvoir l’aider. Mais bon, assez parlé de travail, je ne suis pas ici pour ça. Je veux que tu regardes autour et me dises s’il y a quelqu’un qui attire ton regard, à part moi, évidemment. »

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Plus Kip parlait, plus l’inquiétude d’Andrew grandissait. Il savait que son ami passait un dur moment et n’importe qui à sa place aurait du mal à s’en remettre. Ça l’attristait de le voir ainsi. Il déployait de gros effort pour le cacher et il réussissait en grande parti, mais Andrew le connaissait suffisamment pour voir qu’il n’était pas comme d’habitude, son lustre plus aussi éclatant. « Tu présumes des choses, mon ami. Il est jeune, mais j’ai eu des partenaires plus vieux, même plus vieux que toi. Pas beaucoup, c’est vrai, mais je ne fais aucune discrimination, à condition qu’il ou elle soit sexy, ça va de soi. » Il marqua une pause. « Je sais, je suis superficiel. » Il sirota son verre, son regard allant de Kip au reste de la salle. Il aimait l’ambiance de ce bar et s’y arrêtait régulièrement pour prendre un verre et y faire des rencontres. Il espérait qu’en y amenant Kip, il pourrait lui aussi rencontrer quelqu’un qui lui redonnerait un peu confiance en lui et lui éviterait de penser à son ex pendant quelques heures. En ramenant son regard sur Kip, il constata que ce dernier l’observait. Andy lui sourit.

« En fait, je crois que le pire ce n’est pas tant que quelqu’un l’ait utilisé pour draguer quelqu’un, mais plutôt que ça ait potentiellement fonctionné. Qui se laisserait séduire par ça? » Il eut envie de dire quelqu’un de désespéré, mais il craignait que sa remarque soit mal interprétée. Déjà que Kip était convaincu de son inaptitude dans les arts de la séduction, s’il jetait de l’huile sur le feu par inadvertance… « Certainement! Si tu veux, je t’en fais la démonstration. » Il était même prêt à jouer les cobayes pour lui, si ce n’était pas du dévouement ça! En vérité, il était prêt à faire beaucoup pour Kip, parce qu’il l’appréciait sincèrement et qu’il voulait retrouver sa QueenB.

Kip regarda une nouvelle fois le jeune homme au bar et il commença une phrase qu’il laissa en suspens. Andy se mordit la lèvre. La dernière chose qu’il voulait c’est qu’il commence à penser aux amants de son ex-petit ami. Il ne l’avait même pas caché, le bâtard, et Kip en avait surement croisé plus d’un au fil du temps. Pour une rare fois dans sa vie, Andrew n’avait pas de mot. Il voyait son ami lutter pour rester le brillant personnage qu’il a l’habitude d’être tout en maintenant à distance les fantômes qui le hantaient. Une fois encore, l’ombre passa aussi vite qu’elle était venue et le sourire revint sur le visage de Kip en même temps que sur celui d’Andy. « Oui, on peut trop parler de travail, surtout quand on est dans un bar gay et que nous sommes là pour séduire. Aussi héroïque que tu puisses être, je doute que tu réussisses à charmer quelqu’un en lui exposant les failles de notre système judiciaire. Il n’y a que moi que ça pourrait émoustiller. » Kip avait besoin de décrocher, mais Andrew savait que c’était plus facile à dire qu’à faire, surtout s’il se réfugiait constamment dans son travail. « Ah? C’est qui, dis-moi? Je vais te dire s’il est suffisamment sexy pour toi… » Andrew essaya de suivre son regard à travers la foule à la recherche de l’homme mystérieux qui aurait attiré son attention, mais celui-ci revint sur lui, étonnamment sincère, et il resta un moment interdit. Il se ressaisit rapidement et pencha la tête légèrement de côté. Son pouce glissa le long de son verre d’une façon qui donnait l’impression que ce n’était plus un verre qu’il tenait. Son attitude changea complètement et son attention était entièrement sur Kip. « Je crois qu’il est assez bien, oui. Quelle est la prochaine étape? »

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« Eh bien… je suppose que oui. Le physique, c’est la première chose que l’on voit d’une personne, c’est ce qui attire le regard. On est tous attirés par la beauté. Après, si la personne ouvre la bouche et que jamais rien d’intelligent n’en sort… Pour un coup d’un soir, ça va, on n’est pas là pour la conversation, mais quand c’est une relation à long terme, j’ose dire que la beauté ne fait pas tout. » Andy disait cela, mais il n’avait jamais été dans une relation à long terme. Il multipliait les conquêtes des deux sexes, certaines avec qui il avait même fini par nouer des amitiés durables, reléguant le souvenir de leurs ébats à des anecdotes qu’ils évoquaient à l’occasion sans la moindre gêne. La vie de couple était un mystère pour lui, alors il ne savait pas exactement ce qu’il voudrait de son partenaire, mais il savait qu’il s’ennuierait avec quelqu’un n’ayant aucune conversation.

L’expression sur le visage de Kip en disait plus long que ses paroles. Il le regardait avec un petit air de défi comme si Andy allait le contredire. Naturellement, il avait raison. « Je ne vais pas coucher avec quelqu’un que je ne trouve pas attirant, c’est un fait, mais une personne peut être attirante de plusieurs façons. » Andrew marqua un temps d’arrêt comme si sa bouche venait de dire quelque chose que son cerveau ne cautionnait pas complètement. « Je ne pensais pas tomber dans un débat philosophique en venant prendre un coup ici. » Il s’esclaffa, bien que ce genre de conversation avec Kip n’eût rien d’exceptionnel. Ils pouvaient parler d’à peu près n’importe quoi tout en ayant une bonne idée de l’opinion de l’autre sur la question. Et ils n’évitaient pas la controverse ou même d’avoir l’air arrogant à l’occasion. Kip était particulièrement fort sur ce dernier point. « Aaaah, je vois. Donc si l’on couche ensemble, ce qui risque fortement d’arriver ce soir, est-ce que ça revient pour toi à te “vautrer dans la frange”? Non, non, ne répond pas à ça, laisse-moi vivre ma fantaisie. » Andrew ponctua sa phrase d’un clin d’œil. Andrew avait suffisamment confiance en ses atouts pour savoir qu’il était sexy, peu importe ce que Kip dirait.

Les consommations s’enchaînaient et l’alcool commençait à faire effet. Jumelée à la musique entraînante, elle faisait agréablement tourner la tête d’Andrew. Il était à un point où les conséquences de ses gestes n’avaient plus d’importance. Il était là pour s’amuser et il comptait bien le faire. « Je n’ai jamais douté de ses capacités, Kip. » Évidemment, ce dernier n’était toujours pas passé par-dessus le faire qu’un jeune louveteau avait manifesté de l’intérêt à Andrew et que ce dernier n’était pas resté indifférent. Il allait protester quand Kip leva les mains en signe de redditions. Il savait que ça le ferait réagir et ne pouvait s’empêcher de ramener le sujet sur le tapis. Andy sourit. Il n’était pas contre l’idée de couper court à cette soirée pour passer directement aux choses sérieuses, mais cette dernière remarque le poussait à le faire languir un peu plus longtemps. Sans dire un mot, il saisit Kip par le poignet et amena sa main jusqu’à ses lèvres. D’un coup de langue, il fit disparaître le sucre sur ses doigts sans le quitter des yeux. « Allons danser, après je te ramène chez moi… » Son sourire s’élargit, plein de promesses, et sans le lâcher, l’entraîna sur la piste de danse.

Les minutes suivantes furent un fabuleux chaos de musique et de corps en sueur. Ils détonnaient tous les deux dans leurs vêtements de bureaux, mais ça n’avait pas la moindre importance. Chacun faisait ce qu’ils voulaient, bougeant au rythme d’une musique si forte, qu’Andy sentait sa poitrine vibrer. C’était absolument euphorisant et ça se voyait à la façon dont il souriait. À un moment, le jeune homme du bar osa s’approcher d’eux, mais Andy l’ignora. Toute son attention était sur Kip. De ce fait, il ne l’avait pas quitté des yeux depuis qu’il lui avait léché les doigts. Il voulait être certain qu’il comprenne qu’en cet instant, il n’avait d’yeux que pour lui.

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Andrew n’était pas prêt à dire que les relations à long terme étaient surfaites. Le modèle ne lui convenait pas personnellement, mais ce n’était pas vrai pour tout le monde. En même temps, il comprenait les sentiments de Kip. Après ce qui avait vécu, il n’y avait rien de surprenant à ce qu’il tienne de tels propos. Il trouvait ça dommage, car Kip était une bonne personne. Certes, sa personnalité plus grande que nature ne plaisait peut-être pas à tout le monde, mais il fallait prendre le temps de le connaître. C’était impossible de s’ennuyer avec lui. Kip n’exagérait pas en disant qu’une sortie avec lui réservait toujours des surprises et Andy se demandait à quoi pouvait ressembler un weekend passé avec lui. Il devrait peut-être essayer de le convaincre de prendre des vacances un de ces jours et l’amener quelque part pour deux ou trois jours. Une soirée dans un bar c’était bien, mais l’éloigner de la ville ne pourrait pas lui faire de tort. Et avec les idées farfelues de Kip jumelées à l’audace d’Andy qui ne refusait jamais de partir à l’aventure, le résultat risquait d’être aussi intéressant que chaotique. Ça ne le surprendrait même pas qu’ils se retrouvent en dehors du pays alors qu’ils devaient partir quelques jours seulement.

Il lui fera part de son idée une autre fois. Pour l’instant, il profitait du moment sur la piste de danse. C’était le moment qu’il préférait, celui où le jeu de la séduction montait d’un cran. Les deux joueurs étaient conscients des enjeux, mais personne n’était prêt à dévoiler toutes leurs cartes encore. Pour l’instant, ils continuaient à s’explorer, leurs corps répondant aux ondulations de la musique pour se toucher dans des caresses fugitives qui éveillaient leurs sens. C’était un peu une surprise pour Andrew de voir Kip aussi réceptif. Leur amitié reposait principalement sur un flirt perpétuel entre eux qui n’avait cependant jamais franchi la limite. Ce soir, cette barrière avait éclaté en morceaux et ni l’un ni l’autre ne savait exactement où ça les mènerait.

« Est-ce bien déontologique tout ça ? Maître McKinley. » Cela eut l’avantage de le ramener sur terre. Kip pouvait probablement voir les rouages se mettre en marche dans l’esprit d’Andrew alors qu’il réfléchissait sérieusement à la question. Sans doute trop sérieusement, car la réponse était évidente. « Nous sommes amis. » Dit-il simplement, un sourire en coin. « Un avocat ne peut pas plaider face à un juge avec qui il entretient une relation. Tu n’as pas remarqué que ça fait longtemps que tu ne m’as pas vu dans ta salle d’audience? Ce n’est pas parce que je ne veux plus voir tes beaux yeux, mais parce que ça serait embêtant si quelqu’un découvrait qu’on s’envoie mutuellement des vidéos de chat dans nos temps libres. » Était-ce une façon pour Kip de mettre un frein à tout ça? Andrew ne l’obligerait pas à faire quelque chose dont il n’avait pas envie. Il respectait trop l’homme en face de lui. Il le regarda dans les yeux. Il y décelait de l’excitation. Peut-être que l’interdit l’attirait. À un moment, nous avons tous eu envie de faire quelque chose de stupide, mais il y avait des bêtises qui entraînaient des conséquences plus graves que d’autres. Dans leur cas, il n’y avait rien d’illégal tant qu’ils gardaient la sphère du privé séparée de leurs vies professionnelles. Andy trouvait ça dommage, car il gardait un bon souvenir de quelques fois où il s’était retrouvé face à Kip au palais de justice. À ce moment-là, il ne le connaissait que de réputation. Il pensait que des juges comme ça n’existaient que dans les séries télé.

Andy leva la main pour caresser le visage de Kip. Un voile de transpiration brillait sur son front. Un début de barbe assombrissait ses joues et les rendait rugueuses au toucher. Un vague sourire flottait sur ses lèvres et Andrew imagina cette bouche sur différentes parties de son corps et une vague de chaleur monta en lui. « Monsieur le juge, si vous êtes rassuré, puis-je appeler un taxi pour nous ramener chez moi à moins que vous préfériez un autre arrangement entre les parties? Dans tous les cas, je suis disposé à négocier. »