Objection votre honneur, je ne suis pas célibataire je suis juste à terre ft Andy

ft. @Andrew McKinley

Objection votre honneur, je ne suis pas célibataire je suis juste à terre

Il allait être en retard, c’était certain, mais c’était normal. Kipplin n’arrivait jamais à l’heure nulle part. Est-ce que Beyoncé était à l’heure, à votre avis ? Enfin, pour le coup, ce n’était pas pour faire sa diva qu’il était en retard cette fois-ci. Dans son bureau, une jeune fille d’à peine douze ans, le visage pâle et les yeux cernés, lui parlait de choses horribles, innommables, que son père lui aurait fait subir. L'avocat du père, un homme au regard acéré et à la voix tranchante, soutenait que c’était une menteuse, qu’elle avait déjà accusé son père d’abus par le passé et que rien n’avait pu être prouvé. La mère, assise raide comme un piquet à côté de l’avocat, hochait la tête en signe d’approbation, soutenant cette théorie avec une froideur inquiétante. Kipplin, quant à lui, avait sous les yeux les rapports de psychiatres et de professionnels de santé qui n’étaient pas du tout d’accord avec les parents. Le dossier était épais, rempli de détails troublants, de mots cliniques qui peignaient un tableau bien plus sombre que ce que l’avocat voulait faire croire. Kipplin sentait le poids de sa responsabilité sur ses épaules : protéger l’enfant, obtenir la vérité, et s’assurer que la petite fille pourrait supporter l'épreuve d’un jugement. Après avoir écouté les arguments de chacun, Kipplin posa son regard bleu acier sur la jeune fille. Elle se tenait recroquevillée sur sa chaise, les doigts crispés sur le bord de sa robe, son regard fuyant celui des adultes dans la pièce. Elle avait l’air de tout sauf d’une menteuse. Au cours de sa carrière, il en avait vu, des menteurs. Des enfants capables de jouer un rôle pour manipuler une situation, des adultes se déchirant pour le contrôle. La vie n’était jamais noire ou blanche, elle était grise, pleine de nuances et de contradictions.

Mais ici, dans son bureau richement décoré, avec les ombres dansant sur les murs comme des silhouettes de théâtre d'ombres, et le silence pesant après les paroles échangées, Kipplin ressentait une vérité brute émaner de cette enfant. Quelque chose dans ses yeux, dans la manière dont elle se tordait les mains, lui disait qu’elle avait trop vu, trop vécu pour son âge. Il savait qu’il devait creuser plus loin, au-delà des mots et des accusations, pour découvrir la vérité enfouie sous cette surface agitée. Kipplin inspira profondément, prenant le temps de choisir ses mots avant de parler. Il devait être prudent, sensible, tout en restant ferme. Il n'était pas question de se laisser emporter par les émotions, mais il ne pouvait non plus ignorer ce que son instinct lui dictait. Cette affaire était loin d’être simple, et la vérité, quelle qu’elle soit, devait être mise au jour. Pour cette jeune fille, pour la justice, et pour sa propre conscience. « Marina… » Sa voix s'était faite douce, pleine de compassion. « Ce soir, je vais demander à ce que tu dormes ailleurs que chez toi, d’accord ? On va te trouver une famille d’accueil, un endroit où tu te sentiras en sécurité. » Il prit son téléphone pour faire biper sa secrétaire et lui demander de lui envoyer la liste des familles d’accueil encore disponibles. Puis il posa son regard, cette fois plus dur, sur l’avocat de la famille. « Maître… Accuser une enfant de 12 ans de mensonges sur un sujet aussi grave, en ayant lu ce dossier, mériterait presque d’être rayé du barreau… » Il avait été avocat, il savait que pour protéger un client, il fallait parfois tordre un peu la vérité. « Cette enfant ne rentrera pas chez elle ce soir. Ni demain. D’ailleurs, elle ne rentrera chez elle que lorsque j’aurai la preuve formelle que ces accusations sont fausses. Ce qui, il me semble, est mal parti pour votre client. Parce que je vais demander à son fils… Jordan, 21 ans, de venir témoigner dans mon bureau… Pour nous dire pourquoi il a quitté le domicile familial si tôt… Il a fugué à 14 ans c'est ça ? Et il a tuojours recommencé dés qu'on vous le ramener... » Il vit la mère se tordre mal à l’aise sur sa chaise, et c’est elle qu’il prit à partie. « Vous devriez choisir votre camp, madame… Et croyez-moi, choisissez bien. Parce que tant que vous ne parlez pas, vous êtes aussi responsable que votre mari… » Le silence qui suivit ses paroles était lourd de menaces. Kipplin une fois la liste des familles en choisit une où il savait que la petite fille sentirait le plus à l’aise possible puis il fit sortir tout le monde. Il avait mal au crâne.

Il termina les derniers détails, signa des papiers, et répondit à quelques mails avant de finalement sortir de son bureau. Ce bureau était presque une extension de lui-même; il y passait tant de temps qu'il en était presque marié. Quitter cet espace lui était toujours difficile, comme s’il laissait derrière lui une part de ce qui le définissait. En sortant, il inspira profondément, tentant de se détacher mentalement des responsabilités qu’il y laissait. Il grimpa dans sa berline noire. Alors qu’il se rendait à l’adresse qu’Andy lui avait donnée, il jeta un coup d’œil à son reflet dans le rétroviseur. La tension accumulée au cours de la journée était visible sur son visage, et il savait qu’il devait se délester de cette façade formelle. D’un geste rapide, il retira sa cravate, la faisant glisser de son col avec un soupir de soulagement, et la posa négligemment sur le siège passager, à côté de sa veste de costume qu’il avait déjà enlevée. Il défit quelques boutons de sa chemise, relâchant un peu la pression sur sa poitrine. Ainsi, il se sentait plus à l’aise, plus libre de s’adapter au contexte qui l’attendait. Le crépuscule s’installait doucement, teintant le ciel de nuances orangées et rosées, tandis qu’il roulait vers sa destination. L’atmosphère changeait, et avec elle, Kipplin se préparait à entrer dans un autre rôle, un autre monde, loin des contraintes rigides de son travail. Une fois garé, il sortit et il se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant légèrement et enfin, il fût content de l’image qui se refletait dans son rétroviseur et il se glissa dans le bar. Un sourire se dessina sur ses lèvres, son regard bleu brilla et il chercha Andy. Enfin, sa silhouette familière se dessina ses ses rétines et il s’approcha de lui. “Tu es tout seul mon beau… Quel dommage. Je te paye un verre ?” Dit-il dans un petit rire avant de se laisser poser devant lui. “Tu sais quoi ? C’est toi qui va me payer un verre…”

KoalaVolant

@Kipplin Belov

Kip était en retard. Ça ne surprenait pas Andrew, Kip savait comment se faire désirer, un truc de juge probablement. À moins que ce ne soit qu’une tactique de sa part pour échapper à leur rendez-vous. D’ici quelques minutes, il lui enverrait un message disant qu’une affaire urgente le retenait au bureau et qu’il ne pourra pas être là. Bla. Bla. Bla. S’il osait faire ça, Andrew irait le chercher de force, quitte à prendre d’assaut le palais de justice pour le faire. On ne lui posait pas un lapin aussi facilement! Surtout que c’était pour Kip qu’il était là. Il ne sortait plus depuis la fin de sa désastreuse relation. Son ex avait multiplié les affaires pendant leur relation, osant même approcher Andy lors d’une soirée caritative. Il avait platement refusé ses avances. Andrew aimait peut-être flirter et multipliait les conquêtes, il ne touchait pas aux conjoints/conjointes de ses amis. Il avait essayé d’en parler à Kip par la suite, mais il avait refusé de l’écouter. L’amour rendait aveugle, apparemment. Andy était d’avis qu’il rendait stupide aussi. Cependant, depuis sa rupture, Andrew était là pour Kip et ce soir, il était plus que temps qu’il sorte de sa tanière pour s’amuser un peu. Un quadragénaire aussi séduisant que Kip n’avait aucune raison de rester célibataire plus longtemps et Andrew y veillerait.

Voyant que Kip n’arrivait toujours pas, Andrew se commanda un premier verre. Il le sirotait tranquillement en jetant des coups d’œil impatients à son téléphone quand son regard croisa celui d’un jeune homme installé plus loin au bar. Ce n’était pas le fruit de son imagination, cet homme le regardait fixement depuis un moment déjà. Andy sourit et l’inconnu fit de même. Il trouvait l’attention flatteuse, mais il ne devait pas avoir plus de vingt ans. C’était un peu jeune, même pour lui, mais rien n’interdisait d’échanger quelques regards… « Tu es tout seul mon beau… Quel dommage. Je te paye un verre? » Andrew cligna des yeux alors que Kip s’installait enfin face à lui. « Tu sais quoi? C’est toi qui va me payer un verre… » Il s’esclaffa. « Non seulement tu arrives en retard, mais tu oses arriver au pire moment et demander que je te paye un verre en plus. Tu es le juge ici, moi je ne suis que le pauvre avocat. Si quelqu’un doit payer, c’est toi. » Il s’étira pour essayer de voir le jeune homme. Il était toujours au bar et, à l’expression sur son visage, semblait déçu d’avoir été devancé. Andrew haussa les épaules avant de rapporter son attention sur Kip. « Tu es tout seul mon beau? Vraiment? C’est ça ta phrase d’approche? Je savais qu’on avait du travail devant nous, mais à ce point… » Andrew lui adressa son plus charmant sourire. « Ravis que tu sois là. Je pensais que tu m’enverrais un message avec une excuse stupide pour dire que tu ne viendras pas. Alors, prêt à t’amuser? »

(#)Mer 4 Sep 2024 - 21:49

ft. @Andrew McKinley

Objection votre honneur, je ne suis pas célibataire je suis juste à terre

Kipplin fronce le nez, ce qui donne à son visage un air comique et légèrement boudeur. "Pardon ? Au pire moment ? Sache que quand j’arrive, c’est toujours LE moment idéal. Ni plus… ni moins." Sa voix résonne avec une assurance presque théâtrale, mais son regard capte rapidement les expressions distraites et les sourires gênés de son ami avocat. Intrigué, Kipplin se retourne pour voir ce qui a bien pu interrompre leur conversation. Ses yeux s'arrêtent sur un jeune homme assis au bar, un sourire éclatant aux lèvres, riant avec désinvolture. Kipplin le scrute longuement, jaugeant cet inconnu comme s’il évaluait un rival invisible. Puis, avec un air insolent, il lance un clin d’œil provocateur au jeune homme avant de se tourner à nouveau vers son ami, un sourire en coin accroché au visage. "Je suis tellement plus beau que lui...", lance-t-il sans une once de modestie, son regard se durcissant l’espace d’un instant avant qu’il n’arque un sourcil, mi-amusé, mi-sarcastique. "Pardon ? Comment ça, c’est moi qui offre ? Tu sais, je ne sortirai plus jamais avec toi..." Son ton se teinte d’ironie, mais l’éclat dans ses yeux trahit le jeu. Kipplin ne pense évidemment pas une seconde à rompre leur rituel. Il est habitué à payer, que ce soit pour lui ou pour ses amis.

Il lève la main avec nonchalance, attirant l’attention du serveur d’un simple signe de tête, avant de soupirer de façon théâtrale, exagérant chaque mouvement pour souligner son faux mécontentement. "Quoi ? Qu’est-ce que j’ai mal fait ? C’est très bien comme approche, non ?" ajoute-t-il, un brin de défi dans la voix, ses yeux pétillant d’une malice enfantine. Derrière son ton provocateur, une légère insécurité affleure, une faille soigneusement cachée sous un masque de confiance éclatante. Kipplin aime se mettre en scène, jouer les fiers-à-bras, mais au fond, il reste sensible aux jugements des rares personnes qui comptent pour lui. La drague, il n’y a plus touché depuis des années, et cela se voit. Son jeu de séduction est rouillé, mais il préfère en rire, faisant semblant d’ignorer ce malaise. Il finit par s’affaler dans sa chaise, croisant les bras avec une exagération boudeuse. "Tu m’as invité ici pour te moquer, ou pour qu’on passe du bon temps ?" lâche-t-il, feignant l’indifférence. Le serveur arrive à cet instant, et Kipplin, sans même hésiter, commande d’une voix claire : "Deux Blue Lagoon, s’il vous plaît." Il se laisse retomber contre le dossier de sa chaise, passant une main lasse sur son visage, comme pour effacer un poids invisible. Ses traits se relâchent un instant, révélant un soupçon de fatigue.

"Bon, au lieu de te moquer de mes capacités de séduction… Tu allais vraiment croquer ce type au bar tout cru ?" demande-t-il en souriant, mais avec une pointe de curiosité sincère dans la voix. "Il n’aurait même pas eu de quoi t’occuper pendant plus d’une heure…" Il sourit et glisse un généreux pourboire au serveur avant de prendre son cocktail et de venir le taper doucement contre celui de l’avocat. "За нас" (Za nas), dit-il dans un russe parfait avant de prendre une longue gorgée de son verre. "Tu as des dossiers importants ou fascinants en ce moment ?" demande-t-il, essayant de relancer la conversation. Il savait que parler de travail n’était pas une bonne idée, mais c’était, avec lui-même, son sujet de conversation favori.

KoalaVolant

"За нас (Za nas)" À nous.

(#)Sam 7 Sep 2024 - 0:57

@Kipplin Belov

La personnalité de Kip était de celles que l’on aimait ou détestait, sans demi-mesure. Andrew l’adorait, et ce depuis leur première rencontre au palais de justice quelques années plus tôt. Une conversation avec lui était invariablement divertissante. Toutefois, derrière sa grande gueule et ses airs théâtraux, se cachait un homme à l’assurance parfois défaillante et aux blessures encore vives. Il avait ses défauts, comme tout le monde, mais il n’en restait pas moins un homme bon et généreux de son temps, surtout pour les causes qui lui tenaient à cœur. Ce qu’il a vécu avec son ex le fera sans doute souffrir encore longtemps et c’est pourquoi Andy s’employait avec autant d’énergie à lui changer les idées.

Apparemment, Kip comprit ce qu’Andy entendait par "arriver au pire moment", car il le vit s’étirer pour regarder en direction du bar où se trouvait le jeune homme. Naturellement, Kip ne put résister à l’envie de commenter son propre physique, arrachant un sourire à Andrew. En fait, ce dernier n’avait pas cessé de sourire depuis l’arrivée de son ami. « Tu connais déjà mon avis sur la question. Tu es à croquer. » À l’approche de la mi-quarantaine, Kip possédait un physique de rêve qui, plutôt que de se faner avec le passage des années, se bonifiait. Andrew ne s’était jamais privé de le dire ni de l’admirer. S’ils n’avaient jamais couché ensemble, c’était surtout parce que Kip était en couple au moment de leur rencontre.

Toutefois, Kip était peut-être séduisant, ses aptitudes dans l’art de la séduction laissaient à désirer. Il manquait juste d’un peu d’entraînement. « Bon, en vérité ce n’était pas si mal. Au moins, tu n’es pas arrivé en disant que mon père devait être un voleur et qu’il a pris les étoiles du ciel pour les mettre dans mes yeux. Si tu avais dit ça, je ne t’aurais plus jamais adressé la parole », dit-il à moitié sérieux. « Plus tard, quand tu auras choisi ta cible, contente-toi d’aller lui parler. Un simple bonsoir accompagné de ton plus charmant sourire et le plus gros du travail sera fait. » Et Kip ne devrait pas avoir trop de difficulté à attirer l’attention. Cependant, ce qui risquait d’être problématique, c’était la tendance du juge à ramener les conversations à lui. Il adorait être le centre d’attention, mais pour séduire son partenaire, Kip devait en faire l’objet de son intérêt.

Kip commanda les boissons et Andy prit le temps de l’admirer. Il connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il avait eu une journée particulièrement éprouvante. L’instant de faiblesse disparu aussi vite qu’il était apparu et Kip ramena la conversation sur le jeune homme du bar. Apparemment, ça ne semblait pas vouloir lui sortir de la tête alors que ce n’était rien. « Ouch! Qu’est-ce qu’il t’a fait, le pauvre? Une heure? Il a l’air assez jeune. À cet âge, ils ont une endurance non négligeable. » Son sourire en disait long. « Je ne sais pas si je l’aurais croqué, mais c’est toujours agréable de flirter. » Flirter ne menait pas forcément au lit. Dans tous les cas, Andrew n’avait aucun plan pour ce soir et il gardait l’esprit ouvert à toutes les possibilités que ce soit lui ou un autre ou rien du tout.

Les cocktails furent déposés sur la table. Andy et Kip portèrent un toast, sans doute le premier de plusieurs. « Aucun dont je peux légalement discuter avec toi, tu le sais bien. Cela dit, mon père vient de me refiler un dossier qui promet d’occuper pas mal de mon temps. Pour te donner une petite idée, je suis arrivé un matin et il était sur mon bureau, un monstre épais comme ça. » Il montra l’épaisseur approximative avec ses doigts. « Le soir même, j’allais récupérer le jeune homme en question au poste de police. » Il haussa les épaules. « C’est exactement le genre de cas que j’aime et j’espère pouvoir l’aider. Mais bon, assez parlé de travail, je ne suis pas ici pour ça. Je veux que tu regardes autour et me dises s’il y a quelqu’un qui attire ton regard, à part moi, évidemment. »

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