I can see your halo, pray it won't fade away

@Arsinoé Quinzel bayside - août 2024
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L'appartement de Sloane était un réel refuge depuis sa séparation avec Sam. L'heure de la confrontation avec son époux avait sonné et, depuis plus d'un mois désormais, Helen connaissait plutôt bien le confort du canapé de sa meilleure amie pour quelques nuits. En général, la brune s'y rendait lorsqu'elle en avait un peu marre de crécher à l'hôpital, ou lorsqu'elle jugeait les enfants du couple Riley un peu trop bruyants pour son besoin de sommeil. Elle ne reprochait absolument rien à personne puisqu'elle était la seule responsable de cette situation. Helen ne voulait pas reprendre un appartement trop rapidement et ce, pour plusieurs raisons évidentes, surtout une : la jeune femme passait de nombreuses nuits chez Winston, voire même plusieurs nuits consécutives désormais. La brune ne voulait pas mettre la charrue avant les bœufs, loin de là, mais la situation avec l'ex interne allait dans une direction qui lui plaisait bien, alors elle laissait les choses se faire, tranquillement. Peut-être un peu trop, et qu'elle s'en mordrait plus tard les doigts. Mais cela, elle s'en occuperait le moment venu. C'était donc généralement en coup de vent qu'elle passait chez Sloane, aussi parce que sa meilleure amie lui avait indiqué qu'elle hébergeait une autre femme. Ne voulant pas mettre un pied dans l'intimité de cette dernière, dont elle ne connaissait pas l'identité d'ailleurs, Helen avait réussi à ne jamais la croiser depuis qu'elle squattait le canapé de l'appartement dans lequel elle pénétra aux alentours de 17h ce jour-là. Helen ne prévoyait pas de rester dormir, puisque Winston l'attendait ce soir... et la chirurgienne venait justement emprunter une nuisette à sa meilleure amie, qui ne lui tiendrait absolument pas rigueur de cet emprunt dont elle n'aurait absolument aucune connaissance. La chirurgienne préférait au mieux se faire gentiment réprimander par Sloane que d'affronter Sam dans leur ancienne maison, petite tenue coquine sous le bras. « Tu rentres tôt aujourd'hui, dis donc. » Helen ne reconnut pas la voix de Sloane, puisqu'elle se rendit rapidement compte que ça n'était pas elle. Mais qu'elle ne fut pas sa surprise en tombant nez à nez avec Arsinoé, qui était très (trop ?) légèrement vêtue. « Helen ? Ça pour une surprise. » « Surprise partagée. Tu... Sloane est là ? » Question dont elle avait déjà la réponse puisqu'Arsinoé lui avait donné l'impression de s'adresser à la propriétaire des lieux en constatant qu'elle rentrait tôt. « Vous deux, vous... ? Quoique, laisse tomber, ça ne me regarde pas. » Arsinoé lui avait indiqué la dernière fois apprécier la compagnie des femmes, mais jamais Helen n'aurait cru qu'elle fréquentait sa meilleure amie. Comme quoi, le monde était vraiment petit. « Je viens juste chercher quelque ch... mais attends, comment tu es rentrée si Sloane n'est pas là ? » Réfléchis un peu Helen, même si au fond de toi tu sais et tu trouves incroyable le hasard qu'Arsinoé soit la personne hébergée par ta propre meilleure amie.

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Après leur conversation durant la soirée de méditation (un peu échouée par ailleurs), la présence d'Arsinoé lui inspirait moins de méprit, il fallait l'admettre. Après, Helen n'irait probablement pas jusqu'à dire qu'elle était ravie à l'idée de la revoir dans un cadre aussi intime, surtout qu'elle comprit assez rapidement le lien qui les unissait Sloane et elle. Pourtant, la chirurgienne semblait se voiler un peu la face et préférait poser la question directement, plutôt que de s'imaginer tout un film dans sa tête. Parce que, des raisons pour qu'Arsinoé soit en peignoir dans l'appartement de sa meilleure amie, il en existait un paquet, non ? Déjà, peut-être qu'elle avait un problème de douche, tout simplement. Ou peut-être qu'elle avait un autre souci dans son propre appartement, et que Sloane la dépannait occasionnellement. Mais ça n'expliquait pas pourquoi Arsinoé s'adressait de manière très familière avec sa meilleure amie. « Euh.. Non. Il n'y a que moi. Elle travaille encore. » Arsinoé semblait bien informée, pour n'être rien qu'une simple invitée à qui on dépanne d'une douche. Alors elles... ? « On.. couche ensemble ? Oui. Je m'attendais pas spécialement à ce que tu sois la pote de Slo', mais.. J'ai passé la nuit ici.. Comme je suis censée passer la suivante, d'ailleurs. » Comment avaient-elles pu ne jamais se croiser depuis tout ce temps ? Helen squattait l'appartement de Sloane depuis plusieurs semaines déjà, et même si elle ne créchait pas là tous les jours, le pourcentage de probabilité pour que les deux femmes ne se voient jamais était quand même très bas, non ? « Et toi..? Qu'est-ce que tu fais là ? » - « On se connaît depuis le collège avec Sloane. » Se sentait-elle obligée de préciser, pour lui faire comprendre que ce n'était pas qu'une simple pote, comme elle semblait l'imaginer. Les deux femmes s'étaient liées d'amitié depuis de nombreuses années déjà, et pour encore de nombreuses à venir. « Je dors sur le canapé de temps en temps. » Parce que sa vie sentimentale était un merdier pas possible, mais pouvait-elle au moins en parler avec Arsinoé ? Arsinoé qui était une interne, certes, mais qui lui avait affirmé qu'elle se fichait éperdument de ses soucis et qu'elle n'irait répéter quoique ce soit aux autres. Alors Helen ajouta, toujours un peu prise de court par cette rencontre fortuite, il fallait l'admettre : « J'ai quitté mon mari. » Voilà donc pourquoi elle squattait le canapé. Qu'Arsinoé ne s'imagine pas autre chose, Sloane et elle, c'était rien que de l'amitié. « Tu veux prendre un thé ? Un café ? » La question sonnait étrange, comme si Arsinoé était la maitresse des lieux, alors qu'Helen les connaissait si bien également. Mais, Helen était prête à mettre cette bizarrerie de côté. « Café, je te remercie. » La chirurgienne, qui s'était figée dans le couloir, retrouva sa capacité à marcher et pénétra davantage dans l'appartement de sa meilleure amie absente. « Du coup.. T'es de garde avec moi demain, j'suppose ? » Aucune animosité ne se manifestait chez l'une ou chez l'autre, ce qui changeait fort de d'habitude. Autrefois, Helen ne se serait pas gênée pour montrer les crocs mais... il s'avérait qu'Arsinoé n'était pas vraiment le personnage qu'elle imaginait être. « Oui, j'en enchaine trois cette semaine. Les vacances sont terminées, on me fait un peu payer les trois semaines de congés, je crois. » C'était si rare qu'elle prenne des vacances... mais les événements des derniers mois l'avaient bien trop bousculés, et elle avait ressenti le besoin de partir. Sa peau gardait encore les souvenirs de son voyage à Malte, en compagnie d'Izan. « N'empêche que le monde est petit... vous vous êtes rencontrées comment, avec Sloane ? » Simple curiosité.

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« Oh shit, c'est beau ! » L'exclamation d'Arsinoé sonnait étrangement à l'oreille de la chirurgienne, qui ne sentit pas à même de certifier une réaction positive, au détriment d'une moquerie. A vrai dire, qu'est-ce qui pouvait vraiment lui confirmer que leur relation prenait un aspect amical, après un certain temps à se cracher dessus l'une et l'autre au travail. Qu'est-ce qui lui assurait qu'Arsinoé ne retombait pas dans ses travers, poussant alors Helen à en faire de même ? Parce que, si la jeune femme se montrait à nouveau cinglante avec elle, la chirurgienne saurait répliquer, et vite. « Tu le penses vraiment, ou tu te fiches de moi ? » Lui demanda-t-elle, vraiment sincère. « Je suis sérieuse, je suis pas encore à même de déchiffrer toutes tes réactions, en fait. » Parce qu'elle avait malgré tout ce côté incertain ; elle ne savait pas encore sur quel pied danser avec elle, pour le moment ? Helen était prête à enterrer la hache de guerre, c'était la seule chose dont elle était certaine de son côté. En quelque sorte, c'était pour cette raison qu'Helen lui avoua avoir quitté son mari. Elle était prête à lui dire des choses plus personnelles, parce qu'Arsinoé lui avait assurée qu'elle ne répéterait rien à personne, et Helen voulait sincèrement la croire. Arsinoé était donc au courant pour l'échec que représentait son mariage. « Désolée... Je crois ? » Helen les acceptait volontiers, même si l'interne manquait de conviction dans ses excuses. « J'ai jamais réellement été en couple, alors.. Tu ne recevras aucune remarque de ma part. J'ai bien trop de respect pour ce que tu as pu construire, même si aujourd'hui.. Tu prends une trajectoire différente. » Et beh, ça dis-donc. Qui l'aurait cru, vraiment ? « Au moins, seule, t'as pas les attentes auxquelles on est tous confronté quand on est en couple. Alors mariés, je ne te raconte même pas. » Traduction = "c'est parfait d'être célibataire, ne fais jamais l'erreur de vouloir tomber amoureuse ou de te marier un jour, c'est de la merde". Mais Helen n'en était pas encore dans ce langage là avec Arsinoé, loin de là. « Si jamais t'as besoin de vider ton sac.. Ça m'arrive d'être douée pour discuter. » La proposition lui allait droit au cœur. Arsinoé n'était pas obligée de dire ça, mais Helen était agréable surprise de constater qu'elle ne se forçait probablement pas à le lui dire. « Merci. » Lâcha-t-elle simplement, sans vraiment savoir si c'était quelque chose qu'elle arriverait à faire. La conversation entre les deux jeunes femmes, autrefois venimeuses et froides, prenait une tournure plaisante, même si on sentait une certaine gêne, puisque c'était leur première vraie entrevue sans aucune animosité. Et les voilà qui allaient partager un café dans la cuisine de Sloane, sans la présence de cette dernière à l'appartement. « Mmh, ça explique le bronzage. Fais gaffe, à ce rythme tu vas m'rattraper. » Une plaisanterie bien accueillie, qui détendait davantage l'atmosphère entre elles. Ce n'était pas de trop. « D'ailleurs, à propos du taff.. Ce sera bientôt sans moi. » La surprise se lut aisément sur son visage, car c'était bien la dernière chose qu'elle s'attendait à entendre de la part de son interne. « Rassure-moi, ce n'est pas à cause de moi ? » Elle ne voulait pas s'accorder le nouveau crédit d'avoir réussi à faire démissionner une interne de plus. Aujourd'hui, ce n'était plus vraiment dans ses ambitions... « Vous partez tous les uns après les autres. » Souffla-t-elle, un peu inquiète que cela finisse un jour par lui retomber dessus vis-à-vis de ses supérieurs. Dans certains cas, la brune admettait de rien à voir avec les décisions prises par les étudiants, la démission d'Olive lui restait par contre toujours en travers de la gorge. Elle avait eu honte de son propre comportement, si bien qu'elle s'était bien calmée depuis ce jour à l'égard des autres internes. « Slo' m'a accueillie quand j'suis arrivée, et que je n'avais littéralement pas de toit au dessus de la tête. On a simplement joint l'utile à l'agréable. » Simple mais efficace comme réponse. Mais ça expliquait parfaitement sa présence ici. « Tu n'as pas voulu faire une coloc' avec les autres internes ? Souvent, c'est ce qu'ils font tous. » Releva-t-elle, lui demandant presque, de manière détournée, de lui en parler un peu plus d'elle et de ses choix de vie, qui avaient eux aussi très certainement une explication très rationnelle.

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« J'le pense. Ces choses-là me sont inconnues, mais je les respecte sincèrement. » Il valait mieux poser la question, sinon ça aurait été prendre le risque de reprendre la mouche alors qu'Arsinoé ne lui donnait aucune raison de le faire. Elle était sincère en affirmant que son amitié avec Sloane était belle, point sur lequel les deux femmes trouvaient un premier terrain d'entente. « T'es pas du genre à garder tes amis longtemps ? » Parce que c'était ce qu'Helen comprenait, en l'entendant dire que ça lui était inconnu. Non loin d'elle l'envie de la juger, au contraire. Sa question était certes curieuse, mais pas malsaine. L'objectif de leur conversation, visiblement, était de rendre les armes et de faire davantage connaissance. Alors, en avant. La brune cherchait à la questionner sur sa vie, ses choix de vie, ses choix en matière d'amour et de célibat, qui semblait être la meilleure solution pour une femme de vivre tranquille. « J'ai jamais été à la hauteur des attentes d'un couple. Personne n'a jamais pris ce risque pour moi. C'est okay d'échouer. Ça fait mal quand on ne te donne pas même la chance d'essayer. » - « C'est rare d'entendre quelqu'un dire qu'échouer, c'est okay. Mais, ça fait beaucoup de bien, en réalité. » Non pas que ses amis ne le répétaient pas, mais c'était inévitablement des mots qu'Helen espérait entendre de la bouche de sa famille... en rêve, oui. Jamais ses parents n'oseraient accepter l'échec de son mariage, ce serait plus fort qu'eux. Helen savait d'avance qu'ils réussiraient par tous les moyens à la rendre responsable de la fin de leur couple, d'une quelconque manière qui soit. « Je ne vais pas te sortir que c'est quand on s'y attend le moins que ça nous tombe dessus, parce qu'à force j'ai bien l'impression que c'est un ramassis de conneries mais... au fond, est-ce que c'est pas ce qu'on espère toute, toi y compris ? » Qu'elle ne perde pas espoir, Arsinoé. Elle trouverait bien quelqu'un capable de supporter son franc parlé et son fort caractère.

Lorsqu'Arsinoé lui annonça ses projets de quitter le boulot, le stress monta quelque peu aux joues d'Helen, qui craignait de s'être encore une fois montrée trop tyrannique envers une énième interne. Non pas qu'elle se considérait comme le centre du monde à l'hôpital, mais la jeune femme préférait lui demander de but en blanc si sa décision était impactée par son comportement envers elle, car les retombés pouvaient devenir de plus en plus graves pour Helen ; si ses supérieurs faisaient un peu trop le lien entre son comportement et les nombreux départs, ça sentait mauvais pour elle. Autant, Helen envisageait de plus en plus la possibilité de démissionner, autant elle ne s'imaginait absolument pas passer par la voie du licenciement. « Non, rien à voir avec toi. Nos échanges explosifs n'y sont pour rien, d'autant que j'apprenais énormément sous ta tutelle. » Ouf, la voilà rassurée. Ses épaules se détendirent, prête à entendre la suite d'une manière plus sereine : « Mais je préfère devenir paramédic à temps plein. J'ai besoin de l'adrénaline, et du mouvement que ça impose. » - « Je vois... tu as raison d'écouter ton cœur, et de te diriger dans la voie qui te fera vraiment vibrer. C'est important pour se sentir bien dans ses baskets. » Pas comme elle, quoi. Alors si Helen pouvait lui manifester tout le soutien nécessaire pour l'aider à confirmer cette idée, elle n'hésitait pas. Même si ça signifiait un interne en moins pour l'hôpital, une interne douée de surcroît. « L'hôpital va perdre un bon élément de plus, je dois néanmoins te le dire. » Il ne resterait plus que tous les autres idiots d'interne. Surprise qu'Arsinoé n'ait pas démarré une colocation avec eux, la chirurgienne la questionna à ce sujet. Et la réponse ne lui fit pas regretter d'avoir mis ça sur le tapis : « J'aurais pu.. Mais tu n'es probablement pas sans savoir qu'ils couchent tous ensembles, les uns avec les autres. J'ai préféré m'épargner ce style d'intimité avec eux. » Un sourire un peu diabolique naquit sur ses lèvres, avant qu'elle ne rajoute : « Franchement, certains sont très nuls pour le cacher... tandis que d'autres. ça me fera un nouveau moyen de pression. » Parce qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher, au fond, d'embêter ses internes. « J'vis dans un foyer d'accueil depuis mon arrivée, ou presque. Tantôt avec Slo', comme tu l'as compris, et.. J'aimerais investir dans un van, éventuellement. » - « Un van ? Comment dire... » Elle arborait une petite moue réflexive, prenant quelques secondes pour l'imaginer vivre au sein d'un van. « Tu n'as pas peur de vivre dans un van ? » Mine de rien, son petit confort, elle y tenait, Helen. A aucun moment la jeune femme ne s'imaginait vivre sa vie dans un véhicule. Mais cela pouvait convenir à Arsinoé, elle semblait d'ailleurs bien arrêté sur ce choix. « Et toi ? Célibataire.. Tu comptes te remettre sur le marché ? » Un très léger rire s'échappa de ses lèvres, le regard un peu plissé en direction de l'interne. La conversation tournait de plus en plus du côté du papotage entre copines, au final. En réalité, ça ne dérangeait pas Helen, qui avait fini par plutôt bien cerner Arsinoé : elle n'était pas un danger pour sa carrière à l'hôpital, alors elle ne voyait pas d'inconvénients à dévoiler son petit secret. « Je fréquente quelqu'un, depuis deux mois... je venais justement piquer une nuisette à Sloane, pour ne pas avoir à rentrer chez moi et croiser mon ex-mari. » Est-ce qu'elle dévoilait l'identité de l'heureux élu ? Allez ! « Spoiler alert, c'est un interne que j'ai fais renvoyer parce qu'il volait des médicaments, à l'époque. Autant te dire que les débuts ont été électriques... et puis, ça s'est détendu. » Suffisamment pour qu'elle ait besoin d'emprunter une petite tenue coquine à sa meilleure amie, quoi. L'électricité entre eux est toute autre, maintenant.