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@Helen Stenfield • septembre 2024

’’Allez, dépêche-toi !’’ qu’il lance à la volée d’une voix brimbalée par l’amusement, sans même regarder Mini-Pouce qui presse le pas derrière lui. S’il est encore porteur d’une fatigue certaine, à laquelle il n’arrive pas à se soustraire, Izan ne compte pas céder sa place de premier même si celle-ci est totalement implicite ; ils ne font pas la course, les deux amis qui s’entraînent pour l’association qu’ils ont en commun, mais le compétiteur né voit une potentielle lutte dans tout ce qu’il entreprend et, bien souvent, le championnat est contre lui-même. Mais même s’il a récupéré des forces après son retour de Cleveland, le coureur sent bien que l’effort demandé lui impose une certaine résistance ; ses foulées ne sont pas aussi fluides et faciles que d’habitude, il s’enlise un peu dans sa respiration et ses muscles se font taraudants, transpercés par des pressions semblables à des fourmillements douloureux, ce tiraillement de tendons et nerfs trop sollicités, peut-être, sur le point de se déchirer. Mais le prodigue a été habitué, dès son plus jeune âge, à repousser les limites de son corps ; combien de fois s’est-il endormi en étant même incapable de replier ses doigts, après avoir passé des heures interminables derrière son piano ? Pour lui, la douleur est un coach invisible, un professeur sévère, un entraîneur impitoyable qui apprend à endurer les coups, à contrer la souffrance, à continuer malgré les sensations éprouvantes qui se dispersent dans son corps pour le tordre, l’obligeant à se faire violence pour continuer : il sait très bien que la souffrance est un signal envoyé par son corps pour lui demander d’arrêter de le torturer mais, il ne sait pas l’écouter et il ne peut pas lui accorder le moindre répit.

Alors, il poursuit ses foulées sur ce sentier de terre balisé, en essayant de réguler sa respiration aussi bien que cette douleur lancinante dans sa jambe, qu’il ignore par vile complaisance ; il est presque persuadé que, s’il agit comme si elle n’est pas là, elle va disparaître d’elle-même. Mais elle ne disparaît pas et, arrivé au bout du chemin, il s’arrête en serrant les dents en même temps qu’il ferme les yeux quelques secondes, profitant d’être encore loin des yeux de sa meilleure amie pour grimacer, passant machinalement une main sur son torse tout en arrondissant la forme de ses lèvres pour expier un air douloureux. Une crampe. Ce n’est rien d’autre qu’une crampe, pas de quoi s’inquiéter, même pas besoin d’en parler. En entendant le bruit du martèlement du sol dans son dos, il redresse son dos en reprenant une posture neutre, se retournant vers Helen pour l’accueillir avec un sourire qui ne laisse rien présager de ses afflictions. ’’Alors, tout va bien ?’’ il a le culot d’être celui qui pose la question, mais le tressaillement intérieur dans sa jambe l’oblige à s’asseoir dans l’herbe en soupirant, étant bien trop éreinté par rapport à d’ordinaire ; il est sportif, et une session de course aussi humble ne devrait pas faire appesantir une telle fatigue sur ses épaules. Lui-même commence à se dire qu’il y a quelque chose d’anormale dans cet abattement qui ne le quitte pas, sans autoriser l’inquiétude à prendre place dans son esprit, s’accordant volontiers l’excuse de la longue période de stress qu’il a essuyé ces derniers mois. ’’Je t’avoue que c’est pas vraiment ce que j’imaginais quand je t’ai proposé qu’on se voit, mais…’’ sentant son coeur sévir avec fureur dans son buste, il adresse un petit sourire complice à sa meilleure avant d’entamer, sans trop savoir si c’est le bon moment ou non ’’…Mais j’avais quelque chose à te dire. Quelque chose d'important.’’ et cette chose, cette nouvellement ô combien réjouissante, est suffisamment doucereuse, câlinante et joyeuse pour que son sourire s'élargisse sincèrement sur ses lèvres. Il va épouser l'homme de sa vie, alors il peut bien supporter la fatigue, n'est-ce pas.

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Tout était rentré dans l'ordre pour Izan et Asher, pour le plus grand bonheur d'Helen qui avait enfin le sentiment de retrouver son meilleur ami comme autrefois. Le manque du guitariste l'avait rendu si vide, si fragile... Après leurs vacances communes à Malte, la chirurgienne avait également pu constater que le moral d'Asher n'était pas mieux, et que les deux hommes se forçaient à vivre l'un sans l'autre alors qu'ils mourraient d'envie de se retrouver. Le pianiste lui avait semblé si catégorique, qu'en entendant la voix du musicien derrière celle d'Izan au téléphone quelques semaines plus tôt, Helen n'y avait pas cru un instant. Pourtant, elle était désormais capable de reconnaître la voix d'Asher, et Izan lui avait confirmé qu'ils formaient à nouveau ce couple merveilleux. Les deux meilleurs amis s'étaient retrouvés au planétarium, et le pianiste lui avait tout raconté, absolument tout. Évidemment qu'Helen était ra-vie. Izan retrouvait ce sourire sincère, cette lueur dans le regard. Être avec Asher le rendait pleinement vivant, et c'était ainsi qu'Helen aimait le voir. Entre eux, tout était également redevenu comme avant. La petite parenthèse de leur amitié était derrière eux, et ils recommençaient à se taquiner comme ils l'avaient toujours fait, tout en se couvrant de cet amour pur et sincère, purement amical. Ils redevenaient ce duo inséparable et cette sensation de ne pas pouvoir vivre l'un sans l'autre à ses côtés faisait encore plus sens aujourd'hui qu'il y a quelques mois. « Allez, dépêche-toi ! » Même dans cette situation beaucoup moins amusante pour Helen que pour Izan, la jeune chirurgienne n'arrivait pas à se retenir de lui sourire, tout en se tenant les côtes. Chris lui avait conseillé de parler de manière régulière pour ne pas avoir une pointe de côté, mais le pianiste avait des foulées tellement plus grandes que les siennes qu'elle galérait clairement à le suivre correctement pour discuter avec lui. « Mais tu vas trop vite, j'ai du mal à te suivre ! » S'exclama-t-elle, tout en sachant parfaitement qu'Izan faisait exprès de presser le pas pour être le premier des deux. Quelle idée aussi, d'accepter de s'entraîner avec cette asperge ! Bien sûr que la course manquait d'équité en s'exerçant aux côtés de son meilleur ami bien plus sportif qu'elle. Malgré sa plainte, Izan ne ralentissait pas et l'obligeait à poursuivre sa course, avec grand peine. Alors, lorsqu'il s'arrêta pas miracle quelques mètres plus loin, la jeune femme ne se fit pas prier pour faire de même, en continuant de marcher pour ne pas refroidir ses muscles. « Alors, tout va bien ? » Elle le fixa, essoufflée, sans prendre la peine de répondre puisque son souffle court parlait pour elle, ainsi que ses joues rosies par l'effort de la course et son buste penché vers l'avant pour cracher correctement ses poumons. « Je t’avoue que c’est pas vraiment ce que j’imaginais quand je t’ai proposé qu’on se voit, mais… Mais j’avais quelque chose à te dire. Quelque chose d'important. » A ses mots, la chirurgienne se redressa aussitôt. Quel nouveau rebondissement était en train de se passer dans la vie de son meilleur ami ? Après ces derniers mois, ne méritaient-ils pas tous un peu de répit ? « Tu me fais peur... qu'est-ce qu'il se passe ? » Elle ne préférait même pas émettre une seule hypothèse, car cela pouvait concerner tellement de choses et de personnes... était-ce Sam ? Asher ? lui-même ? Jayden ? ses chats ? sa carrière ? Helen était en attente totale, limitant ses mouvements comme si elle se disait que bouger limiterait la casse s'il venait à lui annoncer une terrible nouvelle. « Quelque chose d'important... en bien ? ou en mal ? » L'interrogea-t-elle, en sondant ses prunelles comme si elle arriverait à trouver la bonne réponse toute seule. « Accouche Izan, j'ai déjà le cœur qui palpite de trop à cause de ta bêtise à vouloir t'entraîner pour une course à laquelle je vais arriver bonne dernière ! » Il lui disait ou bien ? Qu'attendait-il, pourquoi faisait-il durer à ce point le suspense ? Trop de questions pour son petit cœur maintenant, vraiment.

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@Helen Stenfield • septembre 2024

« Mais tu vas trop vite, j'ai du mal à te suivre ! » malgré l’engourdissement de ses muscles, semblable à mille dents venues ronger le câble de son tendon prêt à rompre, il émet un rire à la fois sonore et muselé derrière ses dents serrées, puisque la douleur est suffisamment vivace pour ne pas s’effacer sous l’amusement que cette compétition lui procure. Évidemment qu’il tient à être le premier, l’affreux garnement, mais s’il met un point d’honneur à ignorer les appels incessants de son corps, ce dernier n’est pas sans ressource et se charge de le ramener à la réalité avec brutalité : ralentissant progressivement ses foulées, il grimace en ayant l’impression qu’une véritable colonie de fourmis est à l’oeuvre dans sa gauche droite, si bien qu’il se laisse retomber sur le sol en soupirant bruyamment. Ravalant difficilement sa salive tant son corps tout entier est sous le prisme de cette crispation interne qu’il dissimule autant que possible à sa meilleure amie, il est soulagé de constater qu’elle est peut-être dans un état encore plus déplorable que lui. ’’Ash et toi vous avez le même niveau en sport’’ qu’il pense à voix haute en passant ses mains sur son visage blême, dont la pâleur est exagérée par l’écho de la douleur qui crispe ses traits pendant quelques secondes. Avec la fatigue latente qui ne le quitte jamais, est-ce vraiment judicieux de s’adonner à un tel effort ? Les battements affolés de son coeur lui envoient la pensée qu’il serait sage de manger ou boire quelque chose de sucré mais, préférant chasser cette idée d’un clignement de cils, il détourne plutôt l’attention d’Helen sur la nouvelle qu’il voulait lui annoncer, et la stratégie est une parfaite réussite « Tu me fais peur... qu'est-ce qu'il se passe ? » l’étincelle d’inquiétude qui passe dans le regard de sa meilleure amie le fait lentement sourire malgré la crampe dans son mollet, si bien qu’il porte un regard amusé sur cette dernière, ne voulant pas cracher le morceau trop vite : de toute évidence, la fatigue et la douleur jumelées ne le rendent pas moins chiant pour son entourage — c’est peut-être même pire « Quelque chose d'important... en bien ? ou en mal ? » pas franchement enclin à abréger ses souffrances, il fait durer le suspens en pressant ses lèvres l’une contre l’autre dans une moue qui apparaît hésitante, tandis qu’il balaye les alentours du regard comme si la réponse était quelque part dans le décor, suspendue à une branche « Accouche Izan, j'ai déjà le cœur qui palpite de trop à cause de ta bêtise à vouloir t'entraîner pour une course à laquelle je vais arriver bonne dernière ! » - ’’Mais pas du tout, j’ai bon espoir que tu sois… avant-dernière ? Histoire de sauver l’honneur, quoi.’’ faisant danser ses sourcils sur son front en la provoquant, il échappe un petit rire avant de redresser ses épaules, adoucissant sa voix autant que son expression ’’Je vais avoir besoin de toi, en tous cas…’’ qu’il commence à dire en mordillant le coeur de sa lèvre inférieure, sans la quitter des yeux un seul instant ’’Parce que je ne vois personne d’autre que toi pour ça…’’ est-ce qu’elle a envie de le tuer, par hasard ? ’’…J’crois qu’on dit « demoiselle d’honneur »…’’ son sourire s’élargit sous ce dernier mot qui est l’aveu qu’il ne formule pas, mais la joie qui irradie dans ses yeux est suffisamment lumineuse pour qu’on devine son bonheur.

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@Izan Da Silva septembre 2024 - logan city
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Son meilleur ami avait le don pour lui faire connaître les montagnes russes avec ses émotions, et il était justement en train de recommencer à jouer avec. Alors que tout semblait rentré dans l'ordre sentimentalement parlant avec Asher, voilà que le pianiste lui annonçait qu'il avait quelque chose de très important à lui dire. Aussitôt, la jeune femme eut également peur qu'il s'agissait de nouvelles à propos de son histoire avec sa mère, qui était en train de l'accuser publiquement d'avoir tué son frère. L'esprit de la chirurgienne se tourmentait tout seul, le suspense rendant la situation très inconfortable pour cette dernière qui insistait vivement auprès de son meilleur ami pour qu'il daigne lui dire de quoi il s'agissait. « Mais pas du tout, j’ai bon espoir que tu sois… avant-dernière ? Histoire de sauver l’honneur, quoi. » Izan était les fesses par terre, tandis qu'elle reprenait vainement son souffle à cause de leur précédent effort. Malgré la pâleur de ses traits, son meilleur ami se donnait tellement l'air plus pimpant que lui, alors qu'ils venaient de courir tous les deux des centaines et des centaines de mètres. Et en plus de cela, il continuait de jouer avec sa patience, qui commençait à arriver au bout de ses limites. Helen préférait ne rien répliquer, de peur d'être trop sèche à force d'attendre à quelle sauce elle allait être mangée encore... elle avait déjà bien assez de tracas avec sa relation qui connaissait un point final avec Winston. « Je vais avoir besoin de toi, en tous cas…Parce que je ne vois personne d’autre que toi pour ça… » Elle lui fit les yeux ronds, puisqu'elle ne comprenait absolument pas où il souhaitait en venir. Pourquoi avait-il besoin de son aide ? Elle allait devoir témoigner contre sa mère, c'était ça, non ? Helen n'avait pas envie de remuer le couteau dans la plaie s'il ne s'agissait de cette aide là, mais présentement, elle ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre. « …J’crois qu’on dit « demoiselle d’honneur »… » « Que... » Les mots lui manquèrent, pourtant elle comprit très rapidement ce qu'il lui annonçait de manière détournée. Son regard se porta automatiquement sur l'anneau qui habillait désormais son annulaire et les larmes lui montèrent instantanément. Izan était en train de lui annoncer qu'il allait se marier ET qu'il voulait qu'elle soit sa demoiselle d'honneur. « C'est vrai ? » Quel choc. Helen en avait le souffle coupé, et elle prit quelques instants pour réagir enfin à cette annonce d'une autre façon que de faire parfaitement la statue. Prise d'un élan d'émotion intense, la chirurgienne se jeta littéralement dans les bras de son meilleur ami pour lui offrir cette étreinte qui manifestait toute la joie qui l'envahissait à l'égard de cette nouvelle, les deux meilleurs amis se retrouvant étalés parterre. Izan.allait.se.marier. Quelle dinguerie. « Je suis tellement heureuse pour toi, tu ne peux pas imaginer à quel point. » Elle était très clairement en train de chouiner dans le creux de son cou, son corps allongé surplombant le sien sans aucune gêne malgré la proximité qu'ils avaient pu connaître un certain jour, puisque l'attachement qui les liait leur permettait aujourd'hui de se détacher complètement de ce détail. Elle se fichait de ce que tous les passants pouvaient croire, puisqu'elle-même savait qu'Izan ressentirait son bonheur de voir son meilleur ami avec la bague au doigt. « Bien sûr que j'accepte d'être ta demoiselle d'honneur et d'organiser tout de A à Z. » Elle sentait les larmes s'écraser au creux de sa clavicule gauche, alors qu'elle le maintenait toujours fermement contre lui. Etait-elle trop émotive ? Peut-être. Izan nageait dans le bonheur pendant qu'elle recommençait à vivre une déception amoureuse, alors cela jouait probablement dans la proportion de sa réaction, elle pouvait l'admettre. Mais, à côté de cela, c'était une annonce si belle et si intense, qu'elle ne se voyait pas réagir autrement pour l'homme qui comptait le plus dans sa vie. « Tu me laisses tout organiser de A à Z, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle finalement, en se redressant légèrement et en plantant son regard mi-mouillé mi-sérieux dans le sien, si bien qu'elle vit une dernière larme atterrir contre la joue du pianiste, qu'elle prit le soin d'essuyer du bout des doigts en balbutiant un petit : « Désolée... tu n'as pas honte de jouer avec mes émotions comme ça ? » Elle connaissait déjà la réponse, alors la chirurgienne lui adressait déjà ce sourire entendu qui s'apprêtait à encaisser sa malice et sa taquinerie.

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@Helen Stenfield • septembre 2024

L’impatience lui confère un visage gravement crispé, mais Helen ne laisse rien paraître des envies de meurtre relatifs au silence, tout à fait volontaire, de son meilleur ami. Lui s’en délecte plutôt, ne cachant rien de l’amusement que lui procure la situation qui est largement à son avantage : il détient des informations qu’elle convoite et, comme il ne redoute guère sa réaction — elle est la seule à pouvoir se réjouir sans discorde de leur projet de mariage, il s’en amuse plutôt. M’enfin, il est tout aussi impatient de rendre cette vérité officielle et, ne résistant pas bien longtemps, il défait enfin les lacets de son mutisme pour formuler l’aveu tant attendu, en haussant lentement ses sourcils pour suivre le cheminement de sa réaction « Que... » évidemment, la première réaction d’Helen est celle de l’interdit, et il ne s’en offusque nullement, Izan, n’étant pas assez de mauvaise-foi pour nier la particularité spontanée et soudaine de cette décision qui, aux yeux de certains, paraît tout bonnement précipitée. Elle l’est et il ne compte pas s'en cacher, ayant bien conscience qu’accepter une demande en mariage après deux ruptures successives ne paraît pas être l’idée du siècle mais, il n’est pourtant pas disposé à en négocier la réalisation. « C'est vrai ? » son sourire s’étant considérablement radouci sur ses lèvres, il hoche lentement son menton de haut en bas pour acquiescer, avant d’émettre un rire suave et joyeux lorsqu’elle se jette dans ses bras sous le coup de l’émotion. Véritablement réconforté de constater qu’elle éprouve aussi ses réjouissances amoureuses, le pianiste l’entoure de ses bras en l’accueillant contre lui avec bonheur, son dos rencontrant l’herbe humide sans même qu’il ne s’en aperçoive « Je suis tellement heureuse pour toi, tu ne peux pas imaginer à quel point. » il hésite un instant à la prévenir qu’elle est plus ou moins la seule à être dans cet état d’esprit mais, ne voulant pas gâcher la douceur de l’instant qu’ils partagent, il se contente d’un ’’Je crois que j’en ai une petite idée quand même…’’ à la fois attendri et malicieux, puisqu’ils sont quand même étalés dans l’herbe sous l’oeil interloqué des passants, mais ce n’est pas quelque chose qui semble le perturber puisqu’il n’effectue aucun geste pour dénouer leur étreinte, bienheureux de pouvoir partager ce moment grandement complice avec celle qui a été là, à chaque étape de sa vie et qui, il l’espère, sera encore présente pour (très) longtemps. « Bien sûr que j'accepte d'être ta demoiselle d'honneur et d'organiser tout de A à Z. » c’était dans le contrat, ça ? sous la surprise, il effectue un froncement de sourcils qui le force à reculer son menton vers l’arrière, tandis qu’il vérifie à droite et à gauche avant de reporter son regard sur la jolie brune, qui doit comprendre qu’il questionne silencieusement la deuxième partie de sa phrase « Tu me laisses tout organiser de A à Z, n'est-ce pas ? » l’idée ne lui déplaît pas — et il est sûr que Asher ne sera pas contre non plus, mais sa réserve est ailleurs et il ne tarde pas à lui communiquer, en se redressant légèrement pour pouvoir planter ses yeux dans les siens ’’Ça va te faire beaucoup, non ?’’ mais sa question est peut-être trop évasive pour qu’elle comprenne ses inquiétudes, et Helen s’emploie plutôt à effacer les traces des larmes ayant perlé sur ses joues, dans une émotion brute dont il chérit grandement la présence ; elle l’aime tellement qu’elle pleure encore plus que lui sous l’annonce de cette nouvelle, n’est-ce pas la preuve que la brune est dotée d’un coeur qui est un pur joyau ? « Désolée... tu n'as pas honte de jouer avec mes émotions comme ça ? » - ’’J’adore ça, tu veux dire ?’’ il le prétend avec un sourire plaisantin, qui s’efface quand il vient finalement entourer sa nuque pour la rapprocher de lui, écrasant un baiser contre sa joue avant de reprendre, avec un fragment plus sérieux au visage ’’Non, sérieux, tu ne crois pas que tu vas être surmenée ? Je me rappelle quand tu as organisé le tien, t’avais pas une seconde à toi…’’ mais il se rappelle très bien que Mini-Pouce était animée d’une passion immense qui lui prodiguait une énergie tout aussi productive, un moteur qu’il ne retrouve pas depuis qu’il lui faut être appelée docteur, il faut bien l’avouer ’’Ne te méprends pas, j’adorerais que tu sois celle qui organise mon mariage, mais… Entre Sam, Winston, ton boulot… Tu es sûre que tu vas t’en sortir ?’’

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L'émotion face à cette nouvelle lui faisait l'effet d'un tsunami qu'on se prend en pleine figure. La relation entre le guitariste et le pianiste était encore si fragile quelques semaines plus tôt, les deux hommes étaient même encore séparés au début du mois dernier... et Izan lui annonçait aujourd'hui qu'ils allaient marier ? C'était incroyable. La chirurgienne ne jugeait absolument pas la rapidité et la précipitation d'un tel événement, puisque tout ce qui comptait à ses yeux aujourd'hui, c'était le bien-être de son meilleur ami. La lueur qui illuminait son regard suffisait à la convaincre qu'il était en train de nager dans le bonheur avec Asher, alors c'était suffisant pour Helen qui se jeta littéralement dans les bras du brun pour le féliciter, sans manquer de verser des larmes de joie. « Je crois que j’en ai une petite idée quand même… » Depuis le départ, Helen avait eu ce sentiment qu'Asher et Izan étaient faits pour être ensemble, et elle désirait cruellement le lui rappeler en lui lâchant un "Alors, qui avait raison ?" puisqu'elle s'était quand même permise d'essayer de le raisonner pour qu'il pardonne à Asher son infidélité psychologique. Sans cela, son meilleur ami ne serait pas là aujourd'hui... cet homme fiancé, qui faisait un choix de vie tellement important, prêt à s'engager à vie dans cette relation qui avait connu bien des obstacles ces derniers mois. En tout cas, Helen était prête à s'investir corps et âme dans le mariage d'Izan. A vrai dire, elle n'imaginait personne d'autre réfléchir et organiser ce jour merveilleux de leur union. « Ça va te faire beaucoup, non ? » Le pianiste se redressa, l'obligeant à faire de même, ce qui lui permit de hausser légèrement des épaules en lui adressant une moue peu convaincue par ce qu'il sous-entendait. N'avait-il pas confiance en elle ? Avant de le questionner à ce sujet, la jeune femme ne résista pas à l'envie de le gronder par rapport au fait qu'il avait clairement trop joué sur le suspense. Ses émotions étaient en vrac. « J’adore ça, tu veux dire ? » Évidemment qu'il se montrait taquin, le contraire aurait été très étonnant. « Non, sérieux, tu ne crois pas que tu vas être surmenée ? Je me rappelle quand tu as organisé le tien, t’avais pas une seconde à toi… » « C'est justement ça, organiser un mariage. Manger mariage, respirer mariage, dormir mariage. ça te colle à la peau pendant des mois, et c'est ça qui est beau. » Cette passion pour les mariages ne l'avait jamais quitté, et ne la quitterait probablement jamais. « Ne te méprends pas, j’adorerais que tu sois celle qui organise mon mariage, mais… Entre Sam, Winston, ton boulot… Tu es sûre que tu vas t’en sortir ? » A l'évocation du prénom de Winston, le nez d'Helen retrouva la direction du sol. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de le mettre au courant, alors elle osa le faire en espérant ne pas gâcher la magie de l'annonce du mariage. « J'ai davantage de temps libre depuis que Winston et moi nous ne sommes plus ensemble... » Bredouilla-t-elle, en lui adressant un sourire qui se voulait rassurant, mais au fond la chirurgienne était vraiment très peinée de ce nouveau célibat... plus que ce qu'elle ne voulait l'admettre. « Je serai très déçue si tu choisissais quelqu'un d'autre que moi pour organiser ton mariage. Il ne sera parfait que si je m'en occupe. » Elle n'avait pas très envie de s'attarder sur le sujet Winston, même si elle savait d'avance qu'Izan la questionnerait dessus... elle qui avait semblée si heureuse au moment où le pianiste broyait du noir, les rôles étaient désormais inversés.

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@Helen Stenfield • septembre 2024

Assurément, Helen se projette bien plus que lui dans ce projet de mariage. La préparation des festivités et la cérémonie en elle-même n’éveillent en lui que trop peu d’intérêts, puisqu’il convoite davantage l’idée d’être marié à l’homme qu’il aime que toutes les fioritures autour de cette réalité qui sera bientôt la sienne. Non pas qu’il soit totalement détaché des réjouissances à venir, le pianiste, mais il y a fort à parier qu’il n’envisage pas réellement toutes les choses auxquelles il faut penser, et même avec cette inconsistance, il émet une réticence à l’idée que ce soit Helen qui soit chargée de l’organisation, sans que cette réserve ne soit synonyme d’un quelconque manque de confiance de sa part : bien au contraire, il s’inquiète plutôt pour la demoiselle, ne voulant pas qu’elle se retrouve surchargée entre toutes les choses (compliquées) qu’elle doit déjà gérer de son côté. « C'est justement ça, organiser un mariage. Manger mariage, respirer mariage, dormir mariage. ça te colle à la peau pendant des mois, et c'est ça qui est beau. » il ne trouve pas cela  franchement beau, Izan, et il grimace même en courbant le milieu de ses sourcils au-dessus de ses yeux peu convaincus, même s’il fait rapidement le parallèle avec sa propre passion dévorante : la musique. ’’T’as raté ta vocation, je crois.’’ qu’il rétorque d’une petite voix sans malice, étant proprement sérieux quand il l’annonce, même s’il sait parfaitement que les parents de Mini-Pouce n’auraient jamais pu entendre qu’elle fasse autre chose qu’un boulot dit prestigieux. Mais ce n’est visiblement pas le seul manquement dans la vie d’Helen car, lorsqu’il questionne ses disponibilités entre son travail, son amant et son (ex)époux, il ne s’attend assurément pas à l’aveu qu’elle lui fait, en baissant le menton comme si le poids de la déception et du chagrin lui tombait tout à coup sur la nuque « J'ai davantage de temps libre depuis que Winston et moi nous ne sommes plus ensemble... » ne s’attendait nullement à ce revirement de situation, puisque la dernière fois qu’ils ont évoqué Winston elle semblait filer le parfait amour avec ce dernier, il ne sait pas tellement comment réagir et c'est le mutisme qui prime. Fronçant faiblement les sourcils en levant le menton pour l’observer, devinant combien la douleur est lancinante derrière le sourire dont elle se vante pour ne pas l’inquiéter. Il le connait très bien ce sourire puisqu’il a lui-même porté pendant plusieurs semaines, mais il regrette de le voir aujourd’hui sur les lèvres de sa meilleure amie. ’’Je suis désolé…’’ non pas par culpabilité mais par compassion, et il resserre son étreinte autour de son corps féminin pour l’appliquer contre lui, sans rien ajouter de plus car il sent que ce n’est pas le moment : ils y reviendront quand elle le voudra, quand le sujet pourra être abordé sans être une torpille dans son coeur mutilé, et il sera là, invariablement, constamment, chaque fois qu’elle en aura besoin. « Je serai très déçue si tu choisissais quelqu'un d'autre que moi pour organiser ton mariage. Il ne sera parfait que si je m'en occupe. » il crayonne l’ébauche d’un sourire amusé sur ses lèvres en caressant distraitement son dos d’une main, faisant mine de réfléchir en poussant ses lèvres dans une petite moue hésitante, son menton ondulant de chaque côté avant de délivrer la jeune femme : ’’Tu m’as convaincu, alors je ne doute pas que tu pourras faire pareil avec Ash. Et si jamais tu rencontres de la résistance, j’essayerai de le convaincre moi-même.’’  il fait danser ses sourcils sur son front, sans cacher l’espièglerie grivoise de sous-entendu, puisqu’il y a bien longtemps qu’Helen est partisane de son humour douteux même si, pour le coup, c’est totalement vrai : il sait très bien comment faire céder son homme. ’’Mais un mariage simple, hein ? Et le laisse pas ramener du rock, par pitié. Je veux un orchestre.’’ les gens se démerderont pour danser sur la musique classique, ouais ’’Et surtout pas de fleurs, ça me rappelle les tombes dans les cimetières.’’ est-ce qu’elle veut toujours l’organiser, ce mariage, Helen ?

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Les idées fuzzaient déjà dans la tête de la chirurgienne, qui partait du principe qu'elle était le seul choix possible pour organiser le mariage de son meilleur ami et du guitariste. Rien qu'à l'évocation du mot "mariage", Helen pouvait devenir complètement obsédée par cet événement et elle sentait déjà que ça allait être le cas. Elle ne plaisantait pas lorsqu'elle avouait que, pour organiser correctement un mariage, il fallait être à temps plein dedans. Malgré son travail, Helen se sentait prête à endosser une telle responsabilité, sans l'once d'une hésitation. « T’as raté ta vocation, je crois. » « Merci papa de m'avoir bien fait comprendre que ce n'était pas un boulot assez prestigieux, hein. » Pourtant, ça n'était pas faute de lui avoir annoncé alors qu'elle n'était encore qu'une jeune enfant. Depuis son plus jeune âge, Helen était passionnée par les beaux mariages, si bien qu'elle avait fait part de son souhait à ses parents d'être Wedding planneuse plus tard. Son père, qui n'entendait pas cette idée d'une bonne oreille, lui avait explicitement expliqué qu'elle était capable de grandes choses, et que ce métier n'était pas assez grand pour elle. Avec les années, Helen avait surtout compris qu'il n'était pas assez prestigieux pour lui et sa réputation. Au fil du temps, le boulot de chirurgienne l'animait, mais pas aussi passionnément que d'organiser un mariage, il fallait être honnête. Par ailleurs, son travail était très prenant, elle allait devoir redoubler d'effort pour que tout soit prêt à temps, mais c'était avec une telle excitation qu'elle imaginait déjà tant de choses dans son esprit. Néanmoins, lorsqu'Izan aborda sa relation avec Winston, l'enthousiasme de la jeune femme s'effaça légèrement, pour laisser place à une mine un peu triste et dépitée. « Je suis désolé… » Ses mots la touchaient, ainsi que l'étreinte qu'il lui offrait pour la consoler. Cela lui faisait du bien à son petit cœur meurtri, et elle était rassurée aujourd'hui que son meilleur ami soit là pour l'aider à surmonter cette nouvelle déception amoureuse. « ça ira, t'inquiète pas... c'était pas si sérieux que ça, entre nous. » Disait-elle cela pour le rassurer lui ou plutôt elle-même ? Sa voix manquait clairement de conviction, puisqu'elle savait que ça n'était pas vraiment la vérité... Les choses étaient devenues sérieuses entre Winston et elle ; en tout cas, un attachement certain avait trouvé sa place dans son cœur qui semblait visiblement ne pas avoir retenu la leçon de l'échec cuisant de son mariage. « Je vais arrêter les hommes pendant un petit moment, ça me permettra de me concentrer pleinement dans votre mariage. » Souligna-t-elle en relevant le menton, sans nécessairement arrêter de l'écraser de son poids plume. « Tu m’as convaincu, alors je ne doute pas que tu pourras faire pareil avec Ash. Et si jamais tu rencontres de la résistance, j’essayerai de le convaincre moi-même. » « C'est quoi ce regard ? Tu comptes le fouetter pour le forcer à accepter ? » Un sourire amusé prit possession de ses lèvres, lui permettant d'oublier le moment de peine de toute à l'heure. S'il y avait bien une chose de certaine entre les deux amis, c'était qu'ils se comprenaient aisément sans avoir besoin de se parler. Et le jeu de ses sourcils et la malice dans le regard du pianiste laissaient totalement sous-entendre qu'il arriverait à le convaincre en usant de ses charmes. A côté de cela, Helen n'oubliait pas qu'Izan lui donnait en même temps son approbation, ce qui la combla d'une joie très intense. Grâce à cela, oublier Winston s'avérerait plus facile que prévu, à n'en pas douter. « Mais un mariage simple, hein ? Et le laisse pas ramener du rock, par pitié. Je veux un orchestre. Et surtout pas de fleurs, ça me rappelle les tombes dans les cimetières. » Le voilà qu'il commençait déjà à énoncer ses exigences. Izan n'avait pas entendu ce qu'il venait d'approuver : Helen organisait tout de A à Z. « Ecoute, je te ferai bien entendu part de toutes mes idées... mais laisse-moi gérer, d'accord ? Je te garantis que ton mariage sera encore plus magique que le mien. Par contre... rassure-moi. Vous vous ne mariez pas genre dans 2 semaines ? Vous n'êtes pas si fous ? » La jeune femme se préparait à avoir une crise cardiaque... avec Izan, elle s'attendait à tout. « C'est Jayden ton témoin ? Tu crois qu'il accepterait de me donner un coup de main ? » Déléguer s'avérait être une bonne idée, alors autant le faire avec une personne qui tenait autant à Izan qu'elle.

to turn and run when all i needed was the truth

@Helen Stenfield • septembre 2024

« Merci papa de m'avoir bien fait comprendre que ce n'était pas un boulot assez prestigieux, hein. » il prend une discrète inspiration qui n’apaise en rien l’amertume qu’il éprouve en cet instant, puisqu’il froisse ses lèvres dans une expression limpide quant à l’agacement que cette réalité lui procure, et même si Helen semble avoir accepté que ses parents lui avaient imposé des choix de vie pour agrémenter leur discours parental d’une fierté toxique, ce n’est pas son cas. Le pianiste n’est pas sans savoir que les familles peuvent jouer un rôle déterminant dans le parcours emprunté par leurs enfants, il est même plutôt bien placé pour témoigner de cette machination invisible qui pousse les ascendants à exercer un pouvoir sur eux mais, lui peut au moins se consoler en sachant qu’il a construit la carrière dont il rêvait, ce qui ne semble malheureusement pas être le cas de sa meilleure amie. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’a pas le coeur à lui refuser l’organisation de son propre mariage, même s’il craint que toute cette frénésie et cet épanouissement passager ne soient qu’un couteau de plus dans la plaie de ses regrets. Si elle avait eu le courage — ou la possibilité, de s’opposer à la volonté de ses parents, elle serait véritablement heureuse dans son métier, n’est-ce donc pas l’évidence qui va découler des mois à venir ? ‘’Tu peux prendre ta revanche avec mon mariage.’’ dit-il avec complicité doucereuse qui fait poindre un sourire sur ses lèvres, mais sa bonne humeur naissante est rapidement tuée par la révélation concernant Winston. Si Izan ne s’est que trop peu aventuré sur le sujet de l’amant plus ou moins secret d’Helen, c’est parce qu’il avait bien compris qu’il s’agissait d’un pan de sa vie sur laquelle la chirurgienne n’avait pas collé une étiquette précise, et qu’elle n’avait peut-être même pas envie d’y accorder un quelconque titre. « ça ira, t'inquiète pas... c'était pas si sérieux que ça, entre nous. » - ’’Assez pour que cela te fasse de la peine…’’ qu’il murmure en caressant son dos de sa paume, ses doigts se promenant entre ses omoplates avant de descendre vers ses lombaires, en formulant cette phrase non pas pour se vanter d’un « je suis lire entre tes lignes » mais pour qu’elle comprenne qu’avec lui, elle peut parler librement : il ne va pas la juger de se mettre à pleurer à chaudes larmes ou de dépoyer des insultes féroces à l’égard de son ancien amant, bien au contraire. ’’Ce n’est pas parce que ce n’était pas sérieux ou que ça n’a pas duré longtemps que c’est sans importance, tu sais ? Tu étais attachée à lui, tu as le droit d’être triste.’’ ce serait même davantage sain que l’inverse, mais il se garde bien de partir dans un quelconque discours philosophique sur les émotions : il faudrait déjà qu’il commence par comprendre les siennes, n’est-ce pas « Je vais arrêter les hommes pendant un petit moment, ça me permettra de me concentrer pleinement dans votre mariage. » émettant un petit rire pour la forme, il ne peut s’empêcher de trouver cette parade véritablement triste ; assurément, sa meilleure amie mérite beaucoup mieux. ’’Je suis persuadé que tu as déjà beaucoup trop d’idées, en plus.’’ il le souligne en levant le menton pour lui offrir son sourire jovial, en abandonnant son dos pour permettre à ses mains de s’appuyer derrière lui, ses paumes contre l’herbe. « C'est quoi ce regard ? Tu comptes le fouetter pour le forcer à accepter ? » son rire se fait un peu plus franc puisqu’il plisse ses paupières pendant quelques secondes, forçant ses épaules à remonter vers ses oreilles quand il minaude, à moitié sérieux : ’’J’imaginais une torture plus douce mais je note l’idée, au cas-où.’’ et puisqu’il en imagine des choses, il ne tarde pas à faire la liste des prérogatives imposées pour son mariage, sans se douter que sa meilleure amie allait les balayer comme le vent souffle sur les feuilles de l’automne. « Ecoute, je te ferai bien entendu part de toutes mes idées... mais laisse-moi gérer, d'accord ? Je te garantis que ton mariage sera encore plus magique que le mien. Par contre... rassure-moi. Vous vous ne mariez pas genre dans 2 semaines ? Vous n'êtes pas si fous ? » deux semaines ne seraient pas suffisantes pour qu’il se prépare psychologiquement à la cérémonie, alors il se demande sincèrement comment elle peut poser cette question ’’N’importe quoi !’’ ce ne serait pas de l’angoisse, qu’il ressent déjà ? Pourquoi il grimace, comme ça ? ’’Tu veux que je fasse une crise cardiaque ?’’ pour s’assurer que son palpitant n’est pas en train de lui jouer un mauvais tour, il glisse une main sur son torse en essayant de détendre les traits de son visage même si, il faut bien le reconnaître, il n’est pas franchement rassuré ’’Nous n’avons pas de date, encore.’’ en fait, ils n’ont pas grand-chose sinon la certitude qu’ils veulent se marier, et ce serait presque suffisant pour Izan « C'est Jayden ton témoin ? Tu crois qu'il accepterait de me donner un coup de main ? » - ’’Oui, je crois…’’ mais c’est qu’il commence à devenir sérieux, ce mariage, suffisamment pour lui donner une terrible sensation de panique intérieur, et il s’en rend compte en regardant un instant dans le vide sur le côté avant de se laisser tomber en arrière, les bras légèrement espacés et les doigts dispersés dans la verdure humide. ’’Ça va être horrible. On peut se marier en visioconférence ?’’ il demande pour un ami, bien sûr.

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