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@Landry Chamberlain  ☆ crédit/harleystuff

Olive reprend sa vie en main et ça, c'est sûrement le truc le plus dingue de l'année. Du courage et de la bonne volonté, elle n'en manque pas du tout. Il lui manque simplement le petit quoi pour faire la différence. Le principal c'est qu'elle sait être sur la bonne voie et que le chemin ne sera plus si long avant d'en voir le bout. Cette nouvelle perspective lui plait énormément et elle sent peu à peu heureuse. Elle renoue doucement avec ses propres ambitions et c'est quelque chose d'assez important pour le souligner. La roue tourne et pour de bon. Bien évidement, Olive n'a pas totalement coupé les ponts avec son ancienne vie, ou du moins avec ses anciens démons puisqu'elle a décidé de rester bénévole au dispensaire du Saint-Vincent. Ce n'est pas grand chose, au mieux quelques heures par ci et par là, mais ça l'occupe pas mal. L'avantage là-bas, c'est qu'elle n'a pas besoin de se faire hurler dessus parce qu'elle est trop stressée par ses supérieurs simplement parce qu'ils sont de mauvais poil. Une chose est sûre, Olive se sent beaucoup plus légère depuis qu'elle a décidé de mettre un terme à ses études. Même si pendant des années elle a eu des regrets et des appréhensions, maintenant elle peut le vivre pleinement. Surtout depuis que ses parents sont au courant, c'est un grand soulagement de ne plus avoir à se cacher. Elle n'était pas nulle, simplement ce n'était pas fait pour elle.

Et comme dans les souvenirs de son passé, Olive a recroisé un de ses anciens camarades de promo. Enfin plus ou moins puisque Landry avait quelques années de plus qu'elle. Pas assez pour qu'ils ne se croisent pas à quelques occasions. Pas assez pour qu'ils n'aient pas eu l'occasion de discuter quelques fois. C'était il y a longtemps, au moins trois longues années depuis la dernière fois qu'elle avait eu l'occasion de recroiser son chemin. Par le fruit du hasard, l'Australienne était tombée sur lui au détour d'une journée de bénévolat au dispensaire. Le destin faisait parfois bien les choses. Étonnamment, il s'était souvenu d'elle et inversement. L'échange n'avait pas été désagréable au point qu'il lui propose de se voir autour d'un café. Olive avait hésité, un long moment avant de lui répondre positivement. Timide, Olive ne savait pas à quoi s'attendre en retrouvant le jeune homme, elle avait aussi peur d'être d'un ennui mortel pour lui. Donc forcément, elle appréhendait énormément qu'il débarque dans ce café où ils avaient rendez-vous. Au pire, elle avait peur qu'il ne vienne pas tout simplement. Peut-être que ce ne serait pas si mal.

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@Olive Sterling  ☆ crédit/rune

Landry avançait dans le couloir du dispensaire et vers la sortie, sa blouse flottait légèrement derrière lui – aussi nette que d'habitude – chaque détail de son apparence minutieusement ajusté. Il côtoyait les lieux de manière occasionnelle, pour des missions en lien direct avec l’hôpital St Vincent. La plupart du temps, il servait de bras pour l’approvisionnement de médicaments, de matériel médical et pour prêter main forte en salle d’auscultation. Si ces actions demeuraient louables, elles restaient pas moins intéressées car contribuaient à l’image du médecin accompli qu’il se façonnait. Le cœur sur la main, dévoué mais en réalité, il s’agissait d’arguments qu’il pourrait faire valoir auprès de sa direction. Mais ce jour, ce n'était pas seulement l'assurance habituelle qui guidait ses pas mais bien la satisfaction d’une rencontre impromptue. Il avait entendu des murmures, des bribes de conversation dans les chambres et qui, rapidement, avaient réveillé une étincelle familière en lui. Olive. Elle était de retour. Cela faisait des années qu'il ne l'avait pas vue, et l'idée de ces retrouvailles l'avait d'abord surpris, puis amusé. Olive, la sœur de Nina. Olive, la pièce manquante de cette étrange équation qui le liait à Ruben. Son esprit travaillait vite, comme toujours. Il visualisait déjà les prochains mouvements, les possibilités qui découleraient de cette rencontre. Ruben, l'épine dans son plan de supériorité, était fiancé à Nina, certes. Mais Olive, avec sa douceur et sa bienveillance, pourrait bien se révéler un atout précieux. Peut-être même une alliée, si elle voyait les choses sous le bon angle. Ce hasard – ou ce signe du destin – le confortait dans sa stratégie. Il tourna dans un autre couloir et il l'aperçut au bout du chemin. Elle n’avait rien perdu de cette grâce naturelle qui la caractérisait, seul constat qu’il pouvait faire en revanche. Pour le reste, la conversation devait être entamée. Elle avait semblé aussi surprise que lui lorsqu’il la vit et pourtant, elle ne paraissait pas fermée au dialogue. Seulement, leurs échanges furent brefs car en tant que professionnels, ils avaient d’autres choses à faire. Alors, Landry – renard rusé – lui proposa de se retrouver en dehors du dispensaire, histoire de rattraper le temps perdu. Du moins, en apparence.

***

Les fleurs du mal. Ils devaient se retrouver autour d’une tasse de café, bien loin de l’ambiance aseptisée du milieu médical. Landry abordait le moment de manière sereine, une énième exercice pour faire deux des choses qu’il affectionne le plus : collecter des informations et mener la danse. Il entra dans le café, happé par l’environnement calme et intime des lieux, avant de remarquer Olive à une table. Il jubilait – ces retrouvailles arrivant à point nommé – et s’approcha de manière à annuler la distance qui les séparait en quelques secondes. Juste derrière elle, il racla sa gorge pour attirer son attention, il attendit qu’elle lève la tête pour lui adresser un sourire. « Salut. », une intonation séduisante, il se plaça juste à côté d’elle et divulgua ce qui occupait sa main. Un bouquet composé de trois dahlias qu’il avait lui-même choisi chez le fleuriste à quelques pas d’ici. Gentleman mais aussi charmeur, il abattait ses premières cartes. Il lui tendit, non sans sens puisqu’à force d’être gardé chez sa voisine retraité pendant son enfance, il connaissait très bien les fleurs ainsi que leur signification. Une connaissance qu’il affectionnait tout particulièrement car le langage des fleurs était subtile, plein de nuances, à son image. Les dahlias en l’occurrence pouvaient aussi bien signifier la grâce, la reconnaissance ou même l’amour. Libre à elle d’y voir qu’une simple attention ou plus, Landry s’assit en face d’elle après une bise furtive. « Enfin au calme. » Il soupira de soulagement, soulignant son impatience. « Tu as déjà commandé ? » Car le but était avant tout de discuter autour d’une boisson chaude. « Comment vas-tu ? » Les premières familiarités lancées, il posa ses mains croisées sur la table, ses prunelles se plongeant dans celle de son interlocutrice. Leur rencontre n'était pas anodine, ni pour elle, ni pour lui. Mais là où Olive voyait peut-être un simple hasard, Landry y discernait une opportunité, une nouvelle pièce à jouer dans une partie d’échecs bien plus grande qu’elle ne pouvait l’imaginer.

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@Landry Chamberlain  ☆ crédit/harleystuff

C'était sûrement étrange de reprendre le chemin du dispensaire, de constater que c'est un lieu comme celui-ci qui a complétement bouleversé la vie d'Olive Sterling. Les couloirs de l'hôpital sont restés pendant quelques longues années une barrière qu'elle ne pouvait pas franchir, un endroit où elle ne voulait pas mettre les pieds. La peur nouait lourdement ses entrailles à chaque fois qu'elle ne songeait à la médecine. Olive, elle aurait certainement pu devenir une excellente chirurgienne si la pression qu'on lui avait fait subir pendant son internat n'avait pas été si forte. Si seulement Helen n'avait pas tout fait pour que la jeune femme ne quitte son service. Olive, elle avait les capacités pour s'en sortir, pour rendre fière ses parents et suivre les traces de sa sœur. Elle était juste trop sensible, trop émotive, trop beaucoup de choses non compatibles avec le monde hospitalier. Oui, son choix de mettre un terme à ses études avaient été précipiter, mais avec le recul Olive ne le regrettait absolument pas. Au mieux, elle aurait tenu peut-être une année de plus et encore. A la place, elle avait vécue un véritable enfer pendant trois années. Trois années à ne pas oser revenir dans ce monde, trois années à mettre de côté toutes les personnes auxquelles elle tenait, simplement parce qu'elle n'en pouvait plus. Simplement parce qu'elle était dépassée et triste. Doucement, elle avait remonté cette pente ardue pour se retrouver au sommet après une longue bataille contre elle-même. Doucement elle avait repris ce qu'elle faisait de mieux : aider les autres. Jonglant entre sa santé mentale et le bénévolat au dispensaire du Saint-Vincent. Restant loin des blocs opératoires surtout. Loin du tumulte de l'hôpital et ça lui allait plus que bien.

Il y avait pourtant des souvenirs qui revenaient, des moments qu'elle ne pouvait oublier, mais surtout des personnes. Certains qui avaient été respectueux et adorable avec elle. Qui pendant son internat avait guidé la jeune femme pour qu'elle s'en sorte du mieux que possible alors qu'elle se faisait détruire par quelques chirurgiens. C'était du passé, et Olive commençait à se reconstruire pleinement pour ne plus s'en soucier. Reprendre contact avec certaines personnes de son passé ne lui semblait pas désagréable, au contraire. Même si Olive avait s'en doute bien changé depuis la dernière fois. Elle savait que ce ne serait pas si simple de faire comme si de rien était, mais elle était prête à faire un effort pour ne pas paraitre totalement en dehors de la plaque. « Salut. » Olive souffla d’apaisement lorsque son visage rencontra celui de Landry. Il était là, il n'avait pas menti. Un large sourire se dessina sur les traits de la brune avant même qu'elle ne prenne conscience de ce qu'il avait dans les mains. « Bonjour, je, oh, merci. » Ce geste venait complétement de déstabiliser l'Australienne qui ne s'attendait pas du tout à recevoir quoi que ce soit de la part de l'ancien interne. Sentant le rouge lui montait aux joues, Olive se pinça l'intérieur de la joue pour se changer les idées, espérant que son invité ne remarque rien. « Enfin au calme. » Elle attendit quelques secondes avant de recentrer son attention sur lui alors qu'il prenait place en face. « Longue journée ? » Curieuse de ce qu'il avait bien pu faire avant de se rendre ici. Après tout, son quotidien devait être sincèrement rythmé depuis qu'il était devenu chirurgien. Monsieur n'était pas n'importe qui. « Tu as déjà commandé ? » Olive secoua lentement la tête de gauche à droite. « Non, je t'attendais pour cela. » Parce que s'il n'était pas venu, Olive aurait tout de suite pris la poudre d'escampette pour retrouver son domicile. L'idée de se retrouver seule dans un café n'étant pas plaisante pour elle. « Comment vas-tu ? » - « Pas trop mal écoute, et toi alors ? » Elle faisait de son mieux pour garder sa timidité maladive de côté. Pour tenter de garder le fil de la conversation et ne pas laisser planer un trop long blanc. Même si elle savait que Landry ferait tout pour ne pas laisser le temps s’écouler trop lentement. Après tout, il semblait doué pour garder un certain contact avec les autres, pour parler de tout et de rien. En tout cas, à l'époque, Olive se souvenait qu'il était vraiment doué avec les patients. C'était une force qu'elle avait admiré chez lui.

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@Olive Sterling  ☆ crédit/rune

Cela serait mentir de dire que Landry n’avait pas quelques attentes vis-à-vis de ce fameux café qu’il partagerait avec Olive. Outre le fait qu’il était surpris que leur chemin se recroise à un moment qu’il n’aurait imaginé, il croyait sincèrement que les choses se produisaient pour une raison. Quand même il était possible de les provoquer, ici il n’avait fait aucun effort particulier pour convenir d’un rendez-vous avec celle qui travaillait au dispensaire. Dans de quelles conditions, le Chamberlain se devait de faire bonne impression et ne pouvait pas venir les mains vides. Le bouquet de fleurs était pour Landry un classique indémodable, bien que certains y voyait une coutume ringarde à bannir. Surtout, ce qui comptait était la manière dont il était amené, présenté. Un bouquet trop surchargé n’était pas la solution – beaucoup trop excessif surtout pas pour un moment de la sorte – alors qu’une seule fleur pouvait signifier que l’attention a été préparée dans la précipitation. Le bouquet à trois fleurs étaient une valeur sûre, surtout lorsque lesdites fleurs étaient différentes – la Landry touch. Surtout que le présent était de convenance au vu du salon de thé où ils s’étaient donnés rendez-vous.

« Bonjour, je, oh, merci. » Landry remarqua avec attention la réaction d’Olive, non sans un sourire satisfait. Douce Olive, elle accepta la composition florale et il s’assit en face d’elle, les mains sur ses genoux. Il aurait difficile imaginé qu’elle le lui renvoie en pleine figure mais il valait mieux rester sur ses gardes, ne jamais être trop prudent était un peu son credo. « Une fleur parmi les fleurs. », ajouta-t-il, pinçant ses lèvres pour retenir un rire. Même pour lui, cela sonnait too much, pourtant il ne s’excusait pas pour autant. Difficile à dire si la réplique digne des romans à l’eau de rose était dite pour complémenter sa carte charmeuse ou pour détendre l’atmosphère. « Familière du langage des fleurs ? » Un sourcil dressé, si ce n’était pas le cas, il lui expliquerait volontiers leur signification car suffisamment documenté sur la question. « Longue journée ? » Il fit mine de réfléchir quelques secondes, se souvenant du déroulé de cette journée. « J’ai enchaîné garde, consultations en urgence et réunions. Plutôt classique, en somme. Et toi ? » Fut-ce une journée épuisante pour elle aussi, justifiant la tasse de café qui ravirait leur palais. Il remarqua rapidement qu’Olive n’avait aucun verre de son côté de la table, concluant qu’elle n’avait pas encore commandé ou que sa commande était en cours de préparation. « Non, je t'attendais pour cela. » Son sourire s’étira alors que ses iris inspectaient la salle. Il fit un signe à un serveur avant que ce dernier vienne à leur table. Gentleman, Landry laisserait Olive commander en première puis compléterait. « … Et je vais prendre un cappuccino, s’il-vous-plaît. » Le serveur prit note des boissons avant de se diriger vers le bar. De suite, ses prunelles retrouvèrent celle de son interlocutrice, elle ne détournait pas le regard et cela lui plaisait beaucoup. Un sourire qui se cacha derrière la main qu’il portait à son menton, il écouta avec attention la réponse d’Olive aux premières familiarités. « Pas trop mal écoute, et toi alors ? » - « Pareil. Ravi que tu ne m’aies pas fait faux bond. » Ses iris rieuses, ce scénario aurait donné un coup à son ego mais il n’aurait pas baissé les bras pour autant. « Tu as repris il y a longtemps au dispensaire ? Que je sache depuis quand je te loupe. » Curieux, il se demandait à quoi pouvait ressembler le quotidien de la Sterling, elle qui avait arrêté ses études de médecine en cours de route. Cela était aussi l’occasion de savoir si elle travaillait fréquemment au dispensaire et s’il serait amené à la recroiser là-bas. « Je dois avouer que c’est une bonne surprise. » L’offensive n’était jamais très loin, d’autant plus qu’il disait la vérité, mais toujours avec un sourire aux lèvres. En espérant que le ressenti n’était pas contraire du côté de son interlocutrice.