cause freedom is a lonely road

@Ezra Beauregard - garage mecanor – début septembre 2024
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Après presque deux mois entiers à reposer sur tes maigres économies, les dégâts sont incontestables : il te fait trouver du travail, et maintenant. Tu as bien profité des plaisirs de Brisbane, au point de réellement t'attacher à cette ville en très peu de temps, et à certains de ses habitants. Toi qui a l'habitude de ne pas chercher à prendre de trop tes marques, ici c'est l'inverse. Tu as le sentiment de t'être déjà fais quelques amis, en tout cas ce sont des personnes que tu apprécies beaucoup. Généralement, tu fais ta route tout seul, et cela te convient très bien également. Le premier mois de colocation avec Lewis t'a permis de mieux connaître les quartiers de la ville, profitant de certaines opportunités pour te faire un peu d'argent à droite à gauche, mais rien de régulier. Suite à son envie de te voir partir (ce qui est parfaitement légitime, puisque tu t'es clairement incrusté chez lui sans que ça ne soit prévu de son côté), tu as eu la chance de trouver cette colocation avec Charlie qui, au détour de votre première conversation, t'as évoqué cette piste : travailler au garage Mecanor à Toowong, ce dernier appartenant justement à son frère aîné. Visiblement, une place de garagiste pourrait t'être proposée. Alors, même si tu n'as vraisemblablement aucune réelle connaissance dans ce domaine, bien que tu saches changer une roue, faire une vidange, ou même encore changer une batterie à cause de heureux hasards durant tous tes nombreuses aventures dans le pays, tu as décidé de te présenter là-bas. Tu espères que ton C.V. pourrait l'intéresser, C.V. que tu n'as pas pris la peine d'imprimer car tu as tout en tête, et que tu espères bien le convaincre par la parole, plutôt qu'en le laissant lire quelques caractères sur un simple bout de papier. De toute manière, toutes tes expériences ne tiennent pas sur un recto de page, et tu n'es pas le plus doué de tous en informatique, alors il vaut mieux pour toi de te défendre de vive-voix plutôt que de compter sur ces nouvelles technologies que tu ne sais pas utiliser correctement. Tu te rends au garage en bus, puis tu poursuis ta route à pied pour découvrir le quartier de Toowong que tu as moins eu l'occasion d'arpenter. Lorsque tu arrives, ton esprit tente de t'imaginer travailler, et ce "bon" feeling t'envahit, si bien que tu n'hésites plus une seule seconde à pénétrer dans l'atelier. Tu y vois une personne en train de travailler, mais rien ne t'assure qu'il s'agit de la personne que tu recherches, alors tu te manifestes en donnant deux coups contre la porte, franchissant le seuil et annonçant de ta voix assurée : « Bonjour, je cherche Ezra Beauregard. » Puis tu ajoutes, pour ne pas perdre de temps quant à ta présence ici, et qu'on ne commence pas à te vendre une quelconque réparation pour une voiture que tu ne possèdes même pas : « Je viens de la part de son frère, il m'a dit que je pourrai trouver du travail ici. » Doigts croisés, tu as vraiment besoin d'un job au plus vite, si tu veux pouvoir subvenir à tes besoins.

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@mokare unaipon

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« Bonjour, je cherche Ezra Beauregard. »

D’ordinaire, lorsque la conversation commençait comme ça, ce n’était jamais bon signe. Ou disons qu’Ezra n’avait pas d’exemple en tête qui pourrait lui permettre de penser que la suite de cette situation pourrait bien se passer. Mille et une situations se rejouaient rapidement dans son esprit, où il avait déjà entendu ça dans ce même endroit, et où finalement c’était pour lui annoncer une mauvaise nouvelle dans la foulée - les personnes qui le cherchaient parce-qu’ils le connaissaient demandaient après Ezra, sans nom de famille derrière; celles qui venaient pour du travail, des dossiers ou des problèmes liés à ces derniers demandaient après le patron dans la même phrase. Rares étaient les personnes qui enchainaient ces mots là pour ne pas annoncer une mauvaise nouvelle dernière. Ou alors il était un brin paranoïaque et se faisait des films alors qu’il n’avait même pas encore relevé la tête ver la voix qui s’adressait à lui, et qu’il ne connaissait pas encore. « Je viens de la part de son frère, il m'a dit que je pourrai trouver du travail ici. » A ces mots là en revanche, ce fut les sourcils quelque peu froncés qu’il releva son regard vers la voix.

Il n’avait jamais vu le jeune homme qui se tenait devant lui; même pas croisé une seule fois, même pas à une réunion quelconque pour une occasion qu’il aurait de toutes manières oublié. Attrapant le chiffon le plus proche de lui, il essuya sur ce dernier la clef qu’il tenait dans sa main et qui était enduite de graisse. « Lequel frère ? » Parce-que c’était là une question importante pour lui - pas qu’il n’était pas relativement en bons termes avec tous, il s’en sortait pas trop mal sur ce point là, mais simplement parce-que ça pouvait lui donner une meilleure piste pour commencer à comprendre qui se tenait devant lui. Laissant la clef de côté, il se leva du petit tabouret sur lequel il était perché pour s’approcher du brun, et lui tendresse poignet pour échanger un semblant de poignée de mains - la sienne était à l’image de la clef qu’il tenait l’instant d’avant. « C’est moi, Ezra. » Il reprit position assez rapidement ensuite. « Je crois pas qu’on se soit déjà rencontrés. » ll n’était pas connu pour sa mémoire, mais cette dernière pourrait pour une fois fonctionner de manière plutôt correcte - pour une fois. « Mais du coup selon quel frère t’as dit qu’il y avait du boulot ici, c’est plus ou moins vrai, ouais. » Surtout: tant qu’il n’avait pas la moindre idée de comment il pouvait avoir eu cette information, il allait garder précieusement et les réponses que le jeune homme semblait attendre et recevoir en débarquant ici.

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L'appréhension qui se mêle à l'excitation te font perdre tes moyens lorsque tu remarques les sourcils froncés de l'homme en face de toi. En une fraction de secondes, tu espères ne pas faire une bourde du type tu t'es trompé de garage, ou alors le fameux frère n'existe pas et il s'agit d'une blague de mauvais goût de la part de Charlie. Tu te ne sais pas ce qui le motiverait à le faire puisque ça ne semble pas son genre, mais au fond tu ne le connais pas assez pour pouvoir le certifier. Tu espères que cette piste pour du travail est vraie, et qu'elle va porter ses fruits. Il te faut absolument travailler pour subvenir à tes besoins ; manger, payer le loyer de la prestigieuse maison de Charlie, pouvoir te déplacer. C'est le strict minimum, mais même le strict minimum demande de l'argent pour vivre. « Lequel frère ? » « Charlie ? » Tu poses la question comme si tu n'es pas sûr de toi, pourtant tu es persuadé que le dit Charlie Beauregard existe bien puisqu'il est le propriétaire de la maison dans laquelle tu habites actuellement. Vu l'air étonné du garagiste, il arrive à te faire douter, tout à coup. « C’est moi, Ezra. » Jackpot alors, non ? Il doit connaître le dénommé Charlie qui est censé être son frère, non ? « Je crois pas qu’on se soit déjà rencontrés. Mais du coup selon quel frère t’as dit qu’il y avait du boulot ici, c’est plus ou moins vrai, ouais.. » Tu es rassuré d'entendre la dernière partie de sa phrase, et ça doit se lire sur ton visage qui avait commencé à pâlir. Tu respires de nouveau sereinement, la peur de te tromper t'avait presque incité à bloquer ta respiration pour commencer à te faire tout petit devant le garagiste. « Pardon, non, on ne s'est jamais rencontrés. C'est Charlie qui m'a parlé du garage, je suis son nouveau colocataire. » Ezra semble plus ou moins méfiant, alors tu espères que cette réponse suffira à le convaincre que tu n'es pas un fou furieux et que tu es juste là pour trouver un boulot histoire de pouvoir casser la croûte dans les prochains jours. Tu lui tends une poignée de main en te présentant : « Mokare. Je suis intéressé si vous recherchez quelqu'un... est-ce que j'ai parlé du bon frère ? » Tu ne vois pas ce que ça change, mais puisqu'il l'a dit lui-même tout à l'heure, tu ne veux pas le contredire et tu attends sa réponse, avec le même espoir que précédemment, mais peut-être aussi davantage stressé qu'il te recale. La famille Beauregard, tu ne la connais pas, alors tu souhaites sincèrement que les frères Charlie et Ezra soient suffisamment en bon terme pour qu'Ezra t'offre un poste à ses côtés dans son garage.

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« Charlie ? » La réponse que le jeune homme lui donnait n’était pas des plus assurée, comme s’il n’était pas sur qu’elle soit la bonne. Ezra ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, puisque c’était là la première interaction qu’il avait concédé à l’inconnu alors qu’il semblait s’avancer vers lui en présentant patte blanche; cependant, il était habitué à ceux qui pouvaient se pointer au garage pour tenter de lui vendre tel ou tel matériel, pour le tourner en bourrique en prétendant être d’il ne savait quelle société, parfois même il avait l’impression juste pour passer leur temps alors que lui n’en avait pas à perdre alors il avait appris à être méfiant. C’était l’air qu’il présentait en cet instant, et il pouvait entendre que cela pouvait être suffisant comme raison pour l’être en retour face à lui. Alors, montrant un brin plus d’amabilité, il dodelina quelque peu de la tête. Même si sa relation avec Charlie n’était pas des plus douces, au moins il savait qu’il n’était pas du genre à se moquer de lui en lui envoyant des personnes aléatoires pendant sa journée de travail pour aucune finalité dans cette démarche.

A cette réponse là, Ezra pouvait au moins s’avancer sur quelques présentations - pour commencer, confirmer qui il était - et relancer la discussion initialement touchée du doigt par le brun face à lui. « Pardon, non, on ne s'est jamais rencontrés. C'est Charlie qui m'a parlé du garage, je suis son nouveau colocataire. » Peut-être qu’il haussa quelque peu un sourcil à ces mots là, mais ce n’était en rien en rapport avec le jeune homme; mais plutôt avec les informations qu’il lui donnait: son frère était donc encore en colocation à son âge, choix… intéressant. « Mokare. Je suis intéressé si vous recherchez quelqu'un... est-ce que j'ai parlé du bon frère ? » Il esquissa un petit sourire, de ceux qui permettaient de briser un brin la glace; et s’essuyant les mains sur un des chiffons qui trainaient à côté de lui il finit par serrer une poignée de mains à Mokare, donc. « Enchanté. Ezra, mais tu le sais déjà. » Puisqu’il était venu le chercher jusque dans son garage en connaissant son nom. Le vouvoiement n’était pas de mise de son côté, puisque l’autre avait l’air plus jeune que lui et que sous son toit, ce n’était pas quelque-chose de mis en place et de pratiquée.  « Charlie est pas une mauvaise réponse, au fait, ouais. » Il haussa un sourcil. « Y’avait pas vraiment de mauvaise réponse, mais j’aime bien savoir lequel prend des libertés. » Parce-que dire au jeune homme qu’il pourrait trouver ici du travail était un brin ambitieux, tant était que Charlie n’avait aucune idée des qualifications nécessaires pour bosser entre ces murs. Mais ce n’était pas une période pendant laquelle Ezra pouvait se permettre d’être pointilleux, tatillon, alors il croisa les bras sur son torse en haussant un brin le bout du menton dans sa direction. « Il t’a dit quoi, exactement, quand il t’a dit que y’avait du boulot ici ? Je dis pas qu’il a pas raison, mais je suis curieux de savoir ce qu’il t’a dit. » Il poserait les questions qui n’avaient pas rapport à ça après.

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En évoquant l'un de ses frères, tu ne te doutais pas que tu allais éventuellement te faire rembarrer, au cas où Charlie n'était pas en bon terme avec Ezra. Les conflits fraternels, tu ne connais pas cela. Toute ta vie tu as cru être fils unique, et c'est ainsi que tu as vécu jusqu'à récemment. Finalement, tu as une sœur jumelle, et tu espères que les conflits, vous n'en connaîtrez jamais. De toute manière, les conflits, en général, tu essaies au maximum de les éviter. En le voyant te serrer la main, tu as bon espoir que cet "entretien", si on peut l'appeler ainsi, ne te mènera à aucun problème vis à vis d'Ezra Beauregard. « Enchanté. Ezra, mais tu le sais déjà. » Tu notes le tutoiement, ce qui t'invite davantage à croire que la glace se brise entre vous, et qu'Ezra se montre moins méfiant à ton égard. Cela te rassure, tu sens ton corps moins tendu face à l'homme qui t'observe. « Charlie est pas une mauvaise réponse, au fait, ouais.  Y’avait pas vraiment de mauvaise réponse, mais j’aime bien savoir lequel prend des libertés. » Tu ne veux pas mettre Charlie dans une mauvaise posture avec Ezra, tu espères qu'évoquer son prénom ne fera pas naître des tensions entre eux. En tout cas, pour ce qui te concerne, tu sembles plus serein sur la possibilité de trouver du travail. « Il t’a dit quoi, exactement, quand il t’a dit que y’avait du boulot ici ? Je dis pas qu’il a pas raison, mais je suis curieux de savoir ce qu’il t’a dit. » Sa question prête à croire qu'il vaut mieux tourner ta langue sept fois dans sa bouche pour formuler correctement ta réponse. Tu ne veux vraiment pas porter préjudice à Charlie, envers qui tu es reconnaissant de t'avoir parlé de cette opportunité. « Je lui ai demandé s'il avait une piste pour un travail, pour pouvoir payer les factures et le loyer, et il m'a simplement dit que vous cherchiez des employés. Rien de plus. » En réalité, il est resté très vague. Il a lancé l'information ainsi, puis il t'a donné son adresse lorsque tu t'es senti prêt à aller à la rencontre d'Ezra. « Il ne m'a pas précisé quel type d'employé, mais j'imagine qu'un poste de garagiste pourrait être envisageable ? » S'il s'agit d'un poste bureautique, cela te semble plus compliqué. Ce n'est pas le type de travail qui te plait, de rester derrière un bureau. Tu as besoin de mouvement, de te sentir vraiment utile. En tout cas, tu es motivé pour obtenir un emploi, alors tu poursuis, dans le but de te vendre correctement : « Je vais être transparent, je n'ai que quelques notions en mécanique. Mais j'apprends très vite. J'ai toujours très vite appris lorsqu'on m'a engagé dans un boulot que je ne maîtrisais pas au premier abord. Je suis prêt à apprendre ce qu'il faut, je m'engage en tout cas à combler les lacunes que je peux avoir pour avoir ce travail. » C'est très important pour toi, as-tu envie d'ajouter, mais cela se sent à ta voix. Tu veux ce boulot, et le ton que tu emploies prouve une certaine détermination. Tu t'arrêtes là dans ton monologue pour le convaincre, lui permettant de rebondir s'il souhaite à tes remarques. Néanmoins, dans ta posture, tu tentes de paraître suffisamment confiant pour qu'il ressente ton envie d'apprendre à ses côtés, s'il l'accepte, pour te permettre de travailler.

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Ce ne serait pas aujourd’hui première fois que quelqu’un inconnu au bataillon se pointerait au garage pour demander s’il n’y avait pas un poste de disponible. La plupart des recrutement qu’Ezra avait fait ces dernières années s’étaient d’ailleurs faits sur ce mode là: les personnes faisaient des candidatures spontanées, il avait besoin de monde et ces personnes avaient les qualifications, ils commençaient dès le lendemain. Cette fois-ci cependant, c’était son frère qui avait indiqué l’adresse et l’idée de pouvoir décrocher un travail dans le coin - et s’il n’avait pas tout à fait tort, il aurait aimé savoir ce q'il avait avancé pour vendre l’idée au jeune homme qui se tenait devant lui aujourd’hui. « Je lui ai demandé s'il avait une piste pour un travail, pour pouvoir payer les factures et le loyer, et il m'a simplement dit que vous cherchiez des employés. Rien de plus. » A cette réponse là, il dodelina quelque peu de la tête; au moins, il était resté vague et ne s’était pas épanché sur des points dont il ne connaissait pas les contours - il ne pourrait pas lui en vouloir, par conséquent. Et surtout, le discours du brun se voulait réaliste et un auquel Ezra ne pouvait faire autrement que de s’identifier: s’il avait commencé à bosser dans ce garage parce-que c’était la passion qui l’avait animé en premier lui, il avait aussi été l’endroit qui lui avait permis de payer les factures de façon pérenne. « Il ne m'a pas précisé quel type d'employé, mais j'imagine qu'un poste de garagiste pourrait être envisageable ? » - « C’est ce que je cherche un peu tout le temps, ouais. » C’était la devinette aisée, puisque c’était là un garage, mais elle n’en restait pas moins vraie: les gens arrivaient, partaient, selon s’ils étaient de passage dans la région ou s’ils avaient envie de ne pas s’encombrer d’un poste à long terme. Si quelques années plus tôt, c’était le genre de manière de faire qui embêtait Ezra, il s’en était accommodé avec le temps et faisait avec les habitudes des dernières années pour mener la barque.

« Je vais être transparent, je n'ai que quelques notions en mécanique. Mais j'apprends très vite. J'ai toujours très vite appris lorsqu'on m'a engagé dans un boulot que je ne maîtrisais pas au premier abord. Je suis prêt à apprendre ce qu'il faut, je m'engage en tout cas à combler les lacunes que je peux avoir pour avoir ce travail. » La franchise de ses paroles lui fit relever son regard pour l’accrocher à celui de Mokare - il n’avait pas besoin de lui demander s’il était sérieux ou s’il se moquait de lui en venait ici de la sorte et annonçant de telles choses, il savait que la première réponse serait oui et la seconde non sans même entendre le son de sa voix. Il pouvait percevoir sans effort qu’il n’était pas ici pour se jouer de lui, et que l’engagement qu’il voulait prendre n’était pas pour faire joli sur un CV. Oh, il pourrait lui raconter tout et n’importe quoi et se contenter d’être bon acteur; et Ezra un peu naïf sur les bords pourrait y croire sans qu’il ait besoin de rajouter mille et une couche à son argumentaire. Mais il y avait quelque-chose de différent dans sa manière d’aborder les choses, une touche… vitale, presque oui. Et puis: Charlie ne l’aurait pas recommandé ici malgré tout si c’était pour mettre une épine dans le pied de son frère. Il connaissait son implication auprès du garage et les efforts qu’il avait mis pour maintenir ce dernier sur pieds au fil des années, il n’aurait pas indiqué à un imposteur ou au premier venu de se présenter ici si ce n’était pas un minimum sérieux. Relevant quelque peu le menton, Ezra haussa un brin l’un de ses sourcils. « Qu’est-ce que tu penses des horaires décalées, potentiellement des astreintes la nuit si y’a besoin exceptionnellement, de te salir les mains et de passer surement de sales premières semaines à avoir pas mal de choses à apprendre ? » Parce-qu’il avait beau avoir une liste longue comme le bras de choses à faire à côté, Ezra était impliqué pour faire tourner son garage et surtout pour former les personnes qui en avaient besoin - ce ne serait pas la première fois, peut-être serait-ce la dernière en revanche alors il n’avait pas envie de perdre son temps: si des conditions un peu compliquées n’étaient pas au goût du brun, ce n’était pas la peine de se lancer dans l’aventure. « Le métier, tu peux l’apprendre sur le terrain, ça me fait pas peur ça. Par contre je peux pas t’apprendre la motivation et l’implication, y’a que toi qui peux le faire ça. » Il pinça ses lèvres un instant, l’observant avant de poursuivre. « J’ai quatre gamins chez moi dont trois qui ont moins de un an, autant te dire que j’ai besoin de quelqu’un de sérieux, j’ai pas de temps à perdre. » Et autant quelques années plus tôt il aurait donné sa chance à qui semblait motivé, maintenant il n’avait pas le temps pour ça et se devait de s’assurer que c’était vraiment le cas: c’était le seul engagement d’avance qu’il demandait.

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Lorsque Charlie a évoqué la possibilité de trouver du travail dans le garage d'Ezra, il ne t'en a pas dit plus. Il n'a donc pas précisé s'il s'agit de garagiste ou d'une place en bureau, alors tu espères sincèrement que ce ne soit pas la seconde possibilité. Tu es manuel, depuis ton plus jeune âge. Tes mains apprennent vite, tandis que le travail derrière un ordinateur, à un bureau, ce n'est pas toi. Tu n'y arrives pas. Peut-être un manque de volonté, parce que tu te sais actif, et que l'idée même de rester assis une journée entière te rebute. « C’est ce que je cherche un peu tout le temps, ouais. » Tu es rassuré, tu pourras donc lui faire part de ta réelle motivation pour obtenir ce taff là. Tu es honnête, alors tu lui fais part de ton manque de connaissance sur ce domaine, même si tu as eu vaguement l'occasion de réparer deux ou trois trucs dans ta vie sur une voiture. Tu lui attestes que tu sauras combler tes lacunes, que tu as l'envie d'apprendre et d'être rapidement à l'aise tout seul pour bosser. Alors tu attends impatiemment sa réaction et sa réponse lorsque tu as fini de te vendre auprès du patron. « Qu’est-ce que tu penses des horaires décalés, potentiellement des astreintes la nuit si y’a besoin exceptionnellement, de te salir les mains et de passer surement de sales premières semaines à avoir pas mal de choses à apprendre ? » Sa question annonce une réponse plus ou moins positive selon celle que tu vas lui apporter. Si tu es à même de le convaincre pour de bon, Ezra semble d'accord sur le fait de t'apprendre ce qu'il y a à apprendre pour travailler efficacement. « J'en pense que ça me va. » Les conditions énumérées ne te font pas peur, absolument pas. « Le métier, tu peux l’apprendre sur le terrain, ça me fait pas peur ça. Par contre je peux pas t’apprendre la motivation et l’implication, y’a que toi qui peux le faire ça. » Tu hoches délicatement de la tête, puisque tu partages son point de vue. Tu es prêt à t'investir, sur un terme plus ou moins long. Après ces dernières semaines passées ici, tu as sincèrement envie de construire un quelque chose à Brisbane. La ville t'a bien accueilli, alors il est temps pour toi de t'installer, et de te permettre de vivre plus confortablement en travaillant. « J’ai quatre gamins chez moi dont trois qui ont moins de un an, autant te dire que j’ai besoin de quelqu’un de sérieux, j’ai pas de temps à perdre. » Sa confidence par rapport à sa vie de famille te prouve de ton côté qu'il sera un patron fiable, sur lequel tu pourras compter. Ezra est visiblement en recherche d'une personne sérieuse, il l'a devant ses yeux à cet instant-même. « Je suis célibataire, je n'ai pas d'enfants, alors les horaires décalés et le travail de nuit ne me dérouteront pas du tout. » Précises-tu, car ça te semble être un détail qui a son importance. Tu seras capable de t'adapter aux conditions de travail, c'est certain. « Je suis prêt à commencer dès maintenant, si ça peut déjà te montrer mon sérieux. Je compte vraiment m'impliquer dans ce travail. » Ce ne sont certes que des mots, mais si Ezra est d'accord, tu l'es aussi pour prouver ta sincérité avec des gestes. Apprendre dès maintenant, cela te paraît déjà suffisant pour lui montrer que tu ne te fiches pas de lui, non ? « Je ne compte pas m'enfuir demain. J'ai une très bonne raison de rester sur Brisbane pendant un petit moment, je viens de retrouver ma sœur jumelle. » A ton tour, tu te confesses un peu sur ta vie privée, car tu juges que cela peut jouer en ta faveur. Retrouver un membre de sa famille, ça marque forcément une vie, et ça te donne la meilleure des excuses pour ne pas te remettre à vadrouiller avant un bon moment.

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Les conditions de travail dans le garage - mais ça aurait été la même chose dans toutes les enseignes du même genre - n’étaient pas de celles que l’on acceptait par défaut avant de se rendre compte qu’elles étaient difficiles à supporter. Il fallait les entendre et les comprendre dès le début, parce-qu’une fois que les mains étaient plongées dans le cambouis et l’esprit enseveli sous les informations techniques, il était presque trop tard pour fair demi tour. Ou surtout: Ezra n’avait pas envie de perdre du temps à arriver à ce stade là pour comprendre que la personne qu’il tentait de former n’était pas motivée comme elle l’avait prétendu au début et surtout n’avait pas compris à quel point le travail pouvait être capricieux. Alors c’était peut-être un peu dur et un brin pessimiste de commencer par énoncer les mauvais côtés, mais au moins il ne faisait pas de publicité mensongère. « J'en pense que ça me va. » Laissant son regard accroché au jeune homme à ses côtés encore un instant, il opina du chef: il avait l’air sérieux. Et malgré tout, le fait qu’il était été adressé par Charlie était effectivement un bon point puisque ce dernier n’aura pas recommandé à n’importe qui de se pointer ici comme ça.

« Je suis célibataire, je n'ai pas d'enfants, alors les horaires décalés et le travail de nuit ne me dérouteront pas du tout. » A le regarder et à l’entendre parler, Ezra avait l’impression malgré tout de se voir quelques années plus tôt, lorsqu’il s’était lui-même pointé ici pour trouver un travail alors qu’il faisait un changement d’orientation à trois cent soixante dans ses maigres années d’études. « T’as quel âge ? » Ce n’était pas un critère de sélection, promis: c’était simplement parce-qu’il avait malgré tout l’air plus âgé que lui pouvait l’être lorsqu'il était arrivé ici. « Je suis prêt à commencer dès maintenant, si ça peut déjà te montrer mon sérieux. Je compte vraiment m'impliquer dans ce travail. e ne compte pas m'enfuir demain. J'ai une très bonne raison de rester sur Brisbane pendant un petit moment, je viens de retrouver ma sœur jumelle. » Plissant les yeux un instant, Ezra finit par opiner du chef avant de se tourner et par se diriger de nouveau vers la voiture sur laquelle il bossait tranquillement avant que lui ne débarque ici. Pas comme si de rien n’était, mais simplement que cette discussion pouvait continuer sans qu’il n’ait besoin d’être autant concentré et le regard orienté vers son interlocuteur que ça avait pu être le cas jusque là. « Tu vas pas commencer aujourd’hui, t’en fais pas. La journée est déjà bien avancée et je vais pas tarder à partir de toute façon. » Il lui avait dit: toute une tribut à gérer à côté, alors forcément que certaines de ses priorités n’étaient pour lui plus au travail. « Tu peux rester à trainer par contre si tu veux. » Il releva son regard quelque peu en coin. « Je vais terminer ça, les gars doivent être dans le coin. Tu peux visiter pour te faire à l’endroit, tant que tu touches pas trop à ce que tu connais pas pour l’instant. »

« La soeur jumelle, quand tu dis que tu viens de la retrouver, tu la connaissais d’avant ou pas du tout ? » Il se montrait là un brin curieux, même si ce n’était pas dans ses habitudes; il se contentait de prendre la température, de tâter le terrain pour savoir à quel point ce dernier pouvait potentiellement être glissant - il ne pourrait pas juger tant elles étaient nombreuses les fois où sa vie privée avait interagi avec le garage, mais davantage pour savoir comment cela pouvait impacter potentiellement Mokare dans les temps à venir.

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« T’as quel âge ? » La question te surprend, mais tu ne comptes pas mentir sur ton âge. En réalité, tu ne trouves ni trop jeune ni trop vieux pour te lancer dans une telle carrière. Tu es encore vif, capable d'apprendre rapidement. Ton âge est un atout pour toi, pas un handicap, alors tu réponds aussitôt : « Vingt-neuf ans. » Puis, tu ne peux pas t'empêcher de lui demander « Pourquoi ? » En quoi trouve-t-il cela important de connaître cette information ? Tu sais que certains employeurs peuvent refuser un CV pour diverses raisons personnelles, mais tu ne vois pas en Ezra une raison de finalement te refuser la place et la formation qu'il te propose. Peut-être qu'il s'agit simplement de curiosité, et ça te va aussi, en fait. Vous allez être amené à passer beaucoup de temps ensemble, alors ce type de questions peut tout à fait avoir lieu entre vous, dès maintenant. Néanmoins, pour être certain qu'il garde en tête que tu es motivé par le poste, tu lui proposes de commencer à travailler sur le champ s'il le faut. Tu ne veux bien entendu pas lui forcer la main, mais si ça peut jouer en ta faveur. Tu as le sentiment qu'il va accepter ta proposition, puisqu'il retourne travailler auprès de la voiture qui occupait toute son attention avant que tu ne te pointes ici. « Tu vas pas commencer aujourd’hui, t’en fais pas. La journée est déjà bien avancée et je vais pas tarder à partir de toute façon. » Tu lâches un petit 'oh', presque déçu, mais tu comprends. Tu commenceras bien assez tôt à apprendre tout ce qu'il y a à apprendre ici, du savoir faire et de l'expertise d'Ezra. « Tu peux rester à trainer par contre si tu veux. Je vais terminer ça, les gars doivent être dans le coin. Tu peux visiter pour te faire à l’endroit, tant que tu touches pas trop à ce que tu connais pas pour l’instant. » L'idée de rencontrer tes autres collègues te semble bonne, alors tu acquiesces. Tu n'as pas nécessairement besoin de la présence d'Ezra pour confronter ceux que tu vas désormais côtoyer au quotidien. « ça me va. Je peux commencer quand, officiellement du coup ? » Tu veux dire, quand acceptes-t-il de commencer la formation avec toi ? Le plus tôt te semble le plus judicieux, pour être d'une plus grande aide au garage rapidement. « La sœur jumelle, quand tu dis que tu viens de la retrouver, tu la connaissais d’avant ou pas du tout ? » Tu ne pensais pas qu'il rebondirait sur le sujet de ta sœur jumelle. Tu lui en as parlé, alors c'est le jeu, c'était un risque à prendre d'avoir à détailler la situation juste après. Néanmoins, tu ne ressens pas d'embarras à le faire, puisque tu n'as pas le sentiment que vos retrouvailles vont avoir un quelconque impact sur ton travail ici... Vous semblez très bien vous entendre. Alors, à moins que de vives tensions naissent tout à coup entre vous, te poussant à vouloir quitter Brisbane, aucune ombre ne plane sur toi avec cette nouvelle arrivée dans ta vie. « Pas du tout. Nos parents nous ont visiblement séparé à la naissance. » Suite à cette nouvelle, tu en as parlé à ton père, qui a fini par tout t'avouer... « Ils n'avaient pas les moyens pour subvenir aux besoins de deux enfants, alors ils ont laissé ma sœur à l'orphelinat. » Triste histoire... heureusement, les deux jumeaux avaient fini par se retrouver, vingt-neuf ans plus tard. Comme quoi, leur lien était plus fort que tout.

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Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse à la question qu’Ezra venait de poser, même s'il y avait de fortes chances pour que cela sonne de cette manière; pourtant, il s’agissait réellement là d’une curiosité personnelle de sa part, tant qu'il avait une impression de déjà-vu dans cette situation et qu’il avait aussi, il ne mentirait pas sur ce point, l’impression de se voir lui quelques années en arrière. Il avait déjà des connaissances dans le domaine lorsqu'il avait commencé, tant était qu'il avait toujours été passionné de mécanique, mais il était arrivé ici dans ce même garage comme Mokare le faisait aujourd’hui: avec beaucoup d’ambition et l’envie d’apprendre, davantage qu’avec un bagage conséquent. Forcément que cela allait plus lui parler que n’importe quel autre CV qui pourrait lui être présenté sur un papier blanc immaculé. « Vingt-neuf ans. » Il esquissa un fin sourire: comme il s’en doutait, il était plus âgé qu’il n’avait lui pu l’être à l’époque. « Pourquoi ? » Ezra secoua quelque peu sa tête de gauche à droite; il savait qu’ils n’avaient pas commencé cette conversation sur le meilleur pied tant les premières réponses que Mokare aurait pu lui donner pouvaient être mauvaises, mais cette fois-ci il n’y avait vraiment aucune pensée en arrière plan à celle qui lui donnait là. « Parce-que tu me fais penser à moi y'a quelques années. » Ce fut un regard bien plus chaleureux qu'il releva dans sa direction. « Mais j’étais plus jeune que ça quand j’ai mis les pieds ici la première fois. » Disons que de rester sur un banc à l’école n’était pas tant sa tasse de thé, à Ezra, alors il fait vite bifurqué vers l’apprentissage pour avoir du concret entre les mains aussi vite que possible; il n’était encore qu’un jeune adulte en revenir lorsqu’il avait commencé à travailler ici là où le brun face à lui était un adulte à part entière. « Mais t’avais l’air d’être plus vieux que moi pour la même situation. J’étais juste curieux. » Ca ne changerait rien pour la suite: il lui demandait de travailler aussi dur et de faire autant d’efforts qu’il ait vingt ans ou cinquante ans: ce n’était pas l’âge qui changeait quoi que ce soit entre ces murs, c'était la motivation et les efforts qui étaient ceux à mettre en avant en premier lieu.

En tous cas, ce qui était sur et ce qui ne mit qu’un instant avant de le confirmer à haute voix, c’était qu’il comptait lui laisser une chance et une place au sein de l’équipe. Au cas où ce ne serait pas évident en revanche, il lui précisa qu’il ne commencerait pas aujourd’hui: la fin de journée allait bientôt approcher et Ezra n’avait malheureusement plus le temps comme à une époque de trainer au garage des heures durant: il avait trop d’enfants qui comptaient sur lui pour être présent au sein de leur foyer pour se permettre d’agir ainsi. En revanche, il ne refuserait pas à Mokare de trainer dans le coin si c’était quelque-chose qui lui donnait envie: les autres employés ne partiraient pas aussi tôt que le patron et ce serait même bien pour lui de commencer au moins à connaitre quelques noms et à se présenter au reste de l’équipe. Le hochement de tête qui lui adressa lui fit tirer un petit sourire. « Bien. » Il ne rechignait donc pas à prendre les devants - mais il l’avait déjà anticipé avec la manière qu’il avait eu de se présenter ici. « Ca me va. Je peux commencer quand, officiellement du coup ? » Avec un petit rire soufflé par le nez, Ezra haussa quelque peu un sourcil sur son visage. « Je te dirai bien demain ? J’avais prévu de prendre du temps pour de la paperasse mais franchement ça me passionne pas, donc j’aurais aucun mal à tout mettre de côté pour t’accueillir comme il se doit. » Il haussa de paire avec ses sourcils ses épaules. « Si ça te semble être une bonne idée ? » Ils auraient au moins plusieurs heures devant eux pour poser les bonnes bases, pour qu’il puisse lui montrer le fonctionnement de l’endroit et que Mokare puisse poser ses premières questions. La pratique et l’apprentissage en lui-même viendraient de toute manière au fil des journées passées sous ce toit.

Puisqu’en venant frapper à sa porte pour trouver un travail, ce n’était pas que l’ambition d’avoir quelque-chose de stable et de quoi mettre de la nourriture dans son assiette, mais bien parce-qu’il avait d’autres choses sur le feu à côté qui le pousseraient à rester en ville pendant encore bien longtemps; une bonne nouvelle dans un sens pour Ezra, il espérait simplement que cette quête principale ne viendrait pas abimer la quête parallèle qu’ils mèneraient ensemble. Ce ne fut pas pour cette raison qu’il se montra curieux sur la question cependant: il était curieux et bavard de nature, c’était là simplement son comportement naturel que de fouiner de manière appréciable et amicale dans la vie des autres. Aucune arrière pensée malsaine ici. « Pas du tout. Nos parents nous ont visiblement séparé à la naissance. » L’étonnement d’une telle information se fit visible sur le visage d’Ezra qui ne chercha pas à la cacher au jeune homme. Ce n’était pas une histoire classique à laquelle Mokare était donc confronté. « Ils n'avaient pas les moyens pour subvenir aux besoins de deux enfants, alors ils ont laissé ma sœur à l’orphelinat. » Etant plutôt de nature authentique, ce fut de nouveau qu’il laissa son ressenti se voir sur ses traits; ce n’était pas pour mettre mal à l’aise qui que ce soit, tant était qu’il ne savait de toute manière réfléchir aussi loin mais simplement sa première réaction à ce type d’information. Il fronça donc les sourcils, plissa quelque peu le bout de son nez. « Pas une super nouvelle à apprendre, je suppose. » Il en connaissait des vertes et des pas mures sur les histoires de famille - la sienne n’étant pas de tout repos non plus -, mais il n’en était pas arrivé à ce point là non plus. « Ils ont été gonflés quand même. » Ce n’était même pas pour juger qu’il disait cela: encore une fois, c’était sa réaction à chaud. « Elle le sait elle, que ça c’est passé comme ça ? T’as eu de ses nouvelles ? » Si Mokare ne voulait pas continuer la discussion plus loin et plus longtemps, il pourrait l’envoyer paitre: Ezra ne s’en formaliserait pas - au contraire, le but n’était pas que son nouvel employé se mette mal à l’aise simplement pour plaire dès son premier contact avec le patron à ce dernier.

cause freedom is a lonely road

@Ezra Beauregard - garage mecanor – début septembre 2024
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969 mots
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« Parce-que tu me fais penser à moi y'a quelques années. » Mokare ressent une certaine nostalgie dans cette réponse, qui le touche, d'une certaine façon. Il a le sentiment qu'Ezra accepte de le former en partie à cause de ça, désormais ; visiblement, ils ont plus de points communs que ce que le vagabond peut imaginer. Il ne connaît rien de la vie du garagiste, tout comme lui n'a nullement connaissance de la sienne, excepté les quelques informations qu'il lâche ci et là depuis son arrivée ici. Mais Ezra semble avoir ce feeling, ce souvenir de lui qu'il transpose en Mokare. « Mais j’étais plus jeune que ça quand j’ai mis les pieds ici la première fois. » Il a envie de lui demander son âge lorsqu'il est arrivé ici, mais Mokare ne sait pas s'il peut se permettre ce degré de familiarité avec Ezra, même si ce dernier ne s'est pas gêné pour lui demander de but en blanc son âge. Le simple fait qu'il soit plus âgé que lui le pousse à faire preuve de respect ; sa mère lui a toujours appris à respecter les aînés, comme on lui avait appris à elle dans son enfance au Japon. « Mais t’avais l’air d’être plus vieux que moi pour la même situation. J’étais juste curieux. » - « Il n'y a pas de mal. » Il accepte sa curiosité, qui n'a rien de déplacée. Derrière son regard méfiant, Ezra est finalement un homme gentil et bienveillant, mais qui exigera de Mokare une certaine rigueur ; en tout cas, c'est ainsi qu'il le ressent.

Maintenant qu'il a la confirmation qu'il est embauché ici en tant que garagiste, le japonais a hâte de commencer. Apprendre, ça a toujours été son truc. Depuis son plus jeune âge, il recherche à assouvir cette soif de nouvelles connaissances, qui le rendront encore plus habiles dans les domaines qui le passionnent, ou même parfois un peu moins, mais qui lui semblent quand même intéressants. Apprendre aux côtés d'une personne expérimentée, c'est le genre de chose qui l'emballe énormément. Au delà d'apprendre en autodidacte, ce qui a été le cas pour plusieurs choses, la présence d'Ezra lui permettra de poser toutes les questions qui lui passent par la tête, et surtout d'avoir des réponses immédiates. Apprendre par l'erreur, c'est marquant, mais pas toujours marrant. « Je te dirai bien demain ? J’avais prévu de prendre du temps pour de la paperasse mais franchement ça me passionne pas, donc j’aurais aucun mal à tout mettre de côté pour t’accueillir comme il se doit. Si ça te semble être une bonne idée ? » - « Demain, c'est parfait. » Il est prêt à arriver ici dès le matin, quand Ezra acceptera de lui ouvrir les portes du garage. Son enthousiasme ne le quitte pas, Mokare est sincèrement heureux de cette opportunité. Et avant qu'il puisse faire un tour sur son nouveau lieu de travail, Ezra le questionne sur sa sœur jumelle, qu'il a évoqué un peu plus tôt. Encore une fois, la curiosité du garagiste ne l'embête pas, et il répond naturellement à ses interrogations. Il est prêt à lui faire confiance pour lui apprendre le boulot de mécanicien, alors Mokare ne voit aucune raison de se méfier de ses questions, un peu plus personnelles désormais. A ses yeux, cela marque aussi le début d'un nouveau lien, d'une nouvelle relation. Ils sont désormais apprenti et formateur, et il est fort possible que des bribes de leur vie privée n'interviennent dans leurs futures conversations, au fil du temps. Alors en dévoiler davantage sur les raisons de son arrivée à Brisbane, ça ne le gêne pas. Et puis, au moins, comme ça, c'est fait. Ezra est au courant de sa situation familiale un peu... particulière. « Pas une super nouvelle à apprendre, je suppose. » Il hoche négativement de la tête, pour appuyer sa remarque. « Ils ont été gonflés quand même. » Le naturel de sa réaction est étonnant, mais Mokare ne lui en veut pas d'avoir son avis sur la question. En partageant sa vie, il s'expose à ça. Et puis, Ezra ne fait que réagir, sans pour autant lui donner des conseils non-désirés après sur la manière de gérer ça, alors c'est rien, au fond. Il a le droit de les trouver gonflés, comme il dit. En réalité, on ne peut pas dire que ses parents aient pris la meilleure décision, malgré leurs circonstances dites atténuantes. « Elle le sait elle, que ça c’est passé comme ça ? T’as eu de ses nouvelles ? » - « On essaie de se voir régulièrement, on continue d'apprendre l'un sur l'autre... mais parfois, on se retrouve gêné, parce qu'on a pas grandi ensemble, on a pas vu les mêmes choses... On n'a pas reçu la même éducation, on se connaît juste pas encore, quoi. » Leur relation n'en était qu'aux prémisses, les deux frères et sœurs avec encore beaucoup de choses à apprendre mutuellement. Mais, il était vrai qu'à certains moments, ils se retrouvent embarrassés par des détails... ils sont encore incapables de savoir à la perfection comment l'autre va réagir, même s'ils sont jumeaux. « Elle sait que nos parents l'ont abandonné, oui. Je me sens mal pour elle... je veux dire, que ce soit moi qui ait été choisi, plutôt qu'elle... je pense qu'elle ne m'en veut pas, mais c'est délicat. » Finalement, c'est un vrai moulin à paroles. Même si c'est Ezra qui a lancé le sujet en le questionnant, Mokare se rend compte qu'il monopolise la parole, et ça l'embête : « Désolé, je te raconte ma vie... elle est un peu en désordre, avec tout ça, mais je suis quand même quelqu'un de fiable. » Il n'a pas envie qu'Ezra se fasse de fausses idées, alors Mokare préfère le préciser.