let it go

@Olive Sterling Bride parade - septembre 2024
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Son meilleur ami allait se marier, voilà la seule grande nouvelle capable de préserver ce sourire sur les lèvres de la chirurgienne ces derniers temps. Depuis leur première dispute au sujet de Sam, Winston et elle n'avaient pas réussi à surmonter les tensions et ce froid palpables entre eux, si bien que la jeune femme avait fait le choix de faire une pause. Pour se préserver au maximum après toute la souffrance ressentie à cause de Sam, il était évident qu'Helen n'allait pas commettre l'erreur de laisser le cascadeur rouvrir des plaies qui peinaient toujours à se refermer. Malheureusement, le mal semblait déjà avoir été fait puisque, face à l'absence du brun, le cœur de la chirurgienne se serrait douloureusement. Malgré tous ses efforts pour ne pas s'attacher à lui, la brune n'avait visiblement pas été assez forte pour combattre les premiers sentiments naissants en elle... alors, ça n'allait pas vraiment, ces derniers jours. Pour lui remonter le moral, Izan lui avait proposé de se retrouver à la Pride parade pour célébrer la communauté LGBTQ+ dont il faisait davantage partie qu'elle, mais cela ne l'empêchait pas pour autant d'apporter tout son soutien. Évidemment qu'Izan l'avait tanné pour qu'elle arbore la plus coquine de ses tenues... et évidemment, qu'elle ne l'avait pas entièrement écouté. Si la chirurgienne était entièrement ok pour participer à la marche des fiertés, les petites tenues en cuir, ça ne restait globalement pas son délire. Néanmoins, le pianiste l'avait quand même convaincu d'arborer une tenue des plus colorées : un haut à rayures avec les épaules dénudées, ainsi que son short en jean le plus court jamais trouvé dans son armoire (qui datait probablement de ses jeunes années d'étudiante). Pour le côté un peu plus festif, elle arborait également une paire de boucles d'oreilles jaunes pour terminer d'habiller sa tenue. Izan serait fier d'elle, pour sûr. Mais Helen fut-elle étonnée de constater le retard de son meilleur ami, même si son rôle était de lui remonter le moral ? Helen lui envoya un texto un peu rageux, il fallait l'admettre, le menaçant de se mettre à embrasser tous les inconnus qu'elle rencontrait (c'est à dire un sacré paquet) mais Izan semblait plutôt en rire. Happée par la foule, Helen se retrouva à bousculer malencontreusement des passants. Est-ce que le hasard faisait bien les choses ? Allez savoir, puisque l'une des passantes se retrouva être Olive Sterling, qu'elle n'avait pas croisé depuis le bar. « Olive, désolée... il y a sacrément de monde, dis-donc. » Était-elle en droit de l'appeler par son prénom, après les confidences faites autour d'un verre d'eau pour l'empêcher de boire davantage et d'aggraver son état d'ébriété ? Helen se l'octroyait, en espérant que ça ne la froisse pas, puisqu'elle cherchait à être agréable avec elle... Un peu gênée par sa tenue bien moins professionnelle que d'ordinaire, la chirurgienne poursuivit : « Tout se passe bien au dispensaire ? J'ai entendu dire qu'il y avait eu une panne pendant mes vacances ? » Elle lui montrait de l'intérêt, Helen était en réelle bonne voie pour devenir définitivement gentille avec l'interne qu'elle avait amené à démissionner, à cause de sa précédente tyrannie à son égard.

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@Helen Stenfield ☆ crédit/rune

Ce besoin particulier de ne plus sa cacher, de ne plus rester cloîtrer entre quatre murs. Voilà que doucement quelque chose de nouveau s'était réveillé en Olive, quelque chose qui lui permettait de se sentir plus épanouie, plus à l'aise avec le monde. Doucement, elle reprenait goût à sortir, à s'amuser, à vivre tout simplement. Il avait fallut du temps, mais finalement tout s'était résolu. Sans forcer les choses, sans aller plus vite que la musique. Mais pas forcément si facilement. Elle avait galéré Olive, pendant des mois avant de se sentir prête. Alors maintenant que l'envie était revenue au galop, elle ne pouvait le refréner. Heureusement pour elle, la ville avait revêtit les couleurs pour fêter la Pride Festival. Une occasion donc parfaite pour sortir et rêver. Même si Olive n'était pas une grande adepte de la foule, elle était une fervente défenseuse de la cause. Cela ça lui tenait vraiment à cœur. Et voir ce que ce festival préparait, était une activité dont elle ne pouvait se passer. Bien sûr, Olive avait embarqué dans son élan sa plus vieille amie. Hors de question qu'elle ne débarque dans cette parade sans une bonne escorte. Elle n'était pas non-plus dingue Olive, ou du moins pas encore assez extravertie pour vivre l'expérience seule. Un jour peut-être, mais pas maintenant. C'était donc bras dessus, bras dessous avec sa compagnie du jour qu'Olive arpentait les rues de la ville vêtue d'une chemise colorée. Elle se sentait heureuse, pleine d'espoir pour la suite des événements. Pas tant pour cette journée, mais pour le reste de sa vie également. En outre, cela promettait.

Le monde était au rendez-vous, si bien que rapidement, Olive fut prise en étau. Elle n'était pas très à l'aise mais elle faisait de son mieux pour profiter du moment. Hors de question que quoi que ce soit, que qui que ce soit ne vienne gâcher la fête. Non, non, non. Du moins, c'est ce dont elle avait envie de se persuader. Campant sur ses jambes du mieux que possible pour ne pas se faire bousculer et garder le rythme, Olive fit un effort pour ne pas tomber alors que pourtant on venait de la percutée de plein fouet. Emmenée par deux autres corps, Olive mit du temps avant de reconnaître la voix, puis la silhouette de la jeune femme à ses côtés. « Olive, désolée... il y a sacrément de monde, dis-donc. » La brune grimaça. Helen, forcément ça ne pouvait être qu'elle. A croire que l'univers voulait vraiment se moquer fortement de la brune. « Aucun problème, ne vous en faites pas. » Elle se frotta le bras par réflexe avant de coincer une mèche de cheveu rebelle derrière son oreille. Olive, elle ne savait pas si elle devait attendre d'échanger d'autres mots avec la chirurgienne ou si elle était libre de retourner à la fête, pourtant malgré les protestations de son esprit, elle ne bougea pas. « Tout se passe bien au dispensaire ? J'ai entendu dire qu'il y avait eu une panne pendant mes vacances ? » Olive pencha la tête sur le côté comme pour mieux saisir la question. Helen était-elle vraiment entrain de s'intéresser à elle? Étrange. Olive haussa un peu la voix pour se faire entendre dans le vacarme environnant. « Oui, tout va bien et tout est sous contrôle. Ce sont des choses qui arrivent j'imagine. » Elle haussa les épaules en repensant à cet événement. « Par chance, plus de peur que de mal. » Personne n'avait subit ce désagrément et l'incident avait vite été oublié. « Vous vous intéressez à ce qui se passe au dispensaire alors ? » Olive était étonnée que l'activité du dispensaire puisse faire effet à Helen. Après tout, c'était loin de ses bistouris et compagnie. Loin des internes qu'elle pouvait mener à la baguette par simple volonté de nuire.

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Vous connaissez cette sensation de ne pas vraiment savoir comment agir face à une personne à qui on a fait du mal et qui détient désormais des informations un peu trop personnelles ? C'était le cas de la jeune chirurgienne qui se retrouvait désormais aux côtés d'Olive, l'interne qu'elle avait incité à démissionner à cause de son comportement tyrannique à son égard après plusieurs années à travailler ensemble, alors qu'elle devait la former et faire d'elle l'excellente chirurgienne qu'elle était destinée à devenir. Elle venait de la bousculer, sans le faire exprès, ce qui n'était déjà pas un bon moyen pour s'aborder en temps normal, mais ici les circonstances étaient atténuantes, n'est-ce pas ? La chirurgienne n'avait pas souhaité lui rentrer dedans, la foule l'avait happé et son corps n'avait pas réussi à contrôler le mouvement de foule. A chacune de leurs retrouvailles, le regard d'Olive s'était assombri en accrochant le sien, alors Helen s'attendait à ce qu'il en soit de même aujourd'hui, malgré ses confidences de la dernière fois. « Aucun problème, ne vous en faites pas. » La réaction d'Olive était étonnante, en plus de rassurante, si bien qu'Helen se permit d'entamer la conversation en évoquant un souci qui avait eu lieu au dispensaire durant ses vacances. La jeune femme se prenait pas la faute, ce qui laissait croire qu'elles allaient pouvoir discuter un peu. Au fond, Helen avait à cœur de revenir là où elles s'étaient quittées, pour jauger de ce qu'Olive comptait vraiment faire des informations qu'elle lui avait donné, maintenant qu'elle était en pleine possession de ses esprits. Pour le moment, la chirurgienne s'intéressait à l'événement qui avait eu lieu au dispensaire, et qui n'avait pas du rendre leur journée de travail très aisée. « Oui, tout va bien et tout est sous contrôle. Ce sont des choses qui arrivent j'imagine. Par chance, plus de peur que de mal. » Elle voulait bien le croire en effet, Helen avait entendu dire qu'aucun patient n'avait succombé à cause de cette panne, et c'était le plus important dans toute cette histoire. « Tant mieux, j'imagine que ça a dû être stressant quand même. » Dans quel couloir de l'hôpital ou du dispensaire n'y avait-il de stress, vraiment ? Peu importe le travail qu'on exerçait dans le cadre de la santé, le stress rentrait forcément en jeu, pour une quelconque raison qui soit, c'était comme ça. « Vous vous intéressez à ce qui se passe au dispensaire alors ? » Olive était obligée d'hausser un peu plus a voix pour qu'Helen puisse l'entendre, ce qui les avait obligé à se rapprocher physiquement. La chirurgienne hocha de la tête, plutôt surprise par sa remarque, avant de lui répondre en se penchant sur son épaule pour qu'elle l'entende au mieux : « Bien sûr, le dispensaire fait un travail remarquable pour les personnes dans le besoin. » Et c'était sincère. Cela signifiait moins d'argent pour elle à la fin du mois puisque le dispensaire soignait gratuitement des patients, mais la santé et la vie étaient bien trop importants pour se soucier de cela. « Je ne suis pas aussi cruelle au point de déplorer qu'il me vole de l'argent, je vous rassure. » Défaire cette image de tyran n'allait pas être simple Helen en avait conscience, mais la jeune femme avait à cœur de se montrer sous son vrai visage auprès d'Olive qu'elle avait profondément blessé. « D'ailleurs, merci. Pour ne pas avoir répété ce que j'ai pu vous dire, l'autre fois. Je sais que vous aviez dit que vous n'en ferez rien... mais, vous auriez eu une bonne raison de le faire, malgré tout. » A son retour de vacances, personne n'avait eu l'air de la regarder d'un drôle d'œil, et encore moins ses internes qu'elle avait retrouvé comme d'habitude : certains ambitieux, d'autres moins, certains craintifs de subir son courroux, d'autres usant de leur grande gueule pour la rembarquer, comme Arsinoé.

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@Helen Stenfield ☆ crédit/rune

Donc sur toutes les personnes qu'Olive pouvait croiser aujourd'hui, elle était tombée sur Helen Stenfield ? C'était complétement dingue. Au point qu'elle avait sincèrement l'impression que l'univers entier lui en voulait. Ou alors qu'il essayait de lui faire passer un message, mais pour l'instant, elle ne le comprenait clairement pas. Depuis la dernière rencontre avec la chirurgienne, Olive ne savait plus sur quel pied dansait avec elle. Autant elle pouvait être une personne horrible, autant finalement elle avait un poids sur le cœur. Rapidement, Olive avait finalement eu l'impression de se retrouver en Helen et c'est sûrement ce qui lui faisait le plus peur. Il n'était pas question qu'elle puisse un jour devenir comme cette femme. Olive ne se voyait pas du tout malmener les autres pour montrer qu'elle était meilleure, c'était en dehors de l'intégralité de ses princes et de ses envies. Alors oui, elle en voulait clairement à Helen pour lui avoir fait subir le pire, mais en même temps elle était reconnaissante que cette dernière lui ait fait ouvrir les yeux. Au moins de cette façon, elle n'avait plus besoin de faire une carrière qui lui ressemblait pas simplement pour faire plaisir et honneur à ses géniteurs. Olive savait maintenant que quelque chose de mieux et qui lui ressemblait davantage pouvait l'attendre quelque part. Il fallait juste savoir quoi.

Il y avait énormément de monde autour d'eux, si bien qu'Olive devait faire un effort pour garder le fil de la conversation avec Helen. Même si clairement, elle s'en serait sûrement bien passer sur l'instant, préférant profiter de la parade que de son ancienne mentor. « Tant mieux, j'imagine que ça a dû être stressant quand même. » La brune hocha la tête au souvenir de cette journée qui avait été très particulière, mais qui par chance n'avait pas été une catastrophe. « Oui, c'est vrai. » Bon même si clairement, un rien pouvait rapidement devenir stressant pour Olive alors forcément son avis n'était pas à prendre en compte pour le coup. Ce qui troublait le plus l'Australienne, c'était la suite des questions d'Helen. A aucun moment Olive n'aurait pu penser que ce qui se tramait ailleurs que dans son petit quotidien tranquille ne pouvait intéresser la chirurgienne. « Bien sûr, le dispensaire fait un travail remarquable pour les personnes dans le besoin. » Olive avait l'impression qu'Helen cherchait finalement autre chose dans cette discussion, elle n'arrivait juste pas encore à mettre le doigt dessus. « Je suis d'accord. Heureusement qu'un tel endroit existe pour ceux qui en ont le plus besoin. » Ceux qui n'avaient pas les moyens et que le dispensaire aidaient. Ceux pour qui Olive feraient toujours tout ce qui était en son pouvoir pour aider.

« Je ne suis pas aussi cruelle au point de déplorer qu'il me vole de l'argent, je vous rassure. » Olive leva les yeux au ciel à la réflexion d'Helen. En outre, des mots qu'elle aurait pu garder pour elle. « Avare en plus du reste. » Ce qui n'étonna pas du tout Olive au final. Décidément, Helen ne faisait rien pour la mettre dans une bonne position face à l'avis négatif d'Olive. « D'ailleurs, merci. Pour ne pas avoir répété ce que j'ai pu vous dire, l'autre fois. Je sais que vous aviez dit que vous n'en ferez rien... mais, vous auriez eu une bonne raison de le faire, malgré tout. » Olive plissa les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir en passant du coq à l'âne ainsi. « Je fais ce que je dis, ça me semble important. » Elle avait promis de ne rien dire à personne, et elle tiendrait sa promesse. Même si Helen méritait que les regards se tournent vers elle pour son état pitoyable, Olive n'en ferait rien. « Je ne suis pas capable de vous faire souffrir. » Cela même si Helen le méritait, enfin pas vraiment, enfin même pas. Olive était incapable de faire du mal aux autres tout simplement. « Alors soyez rassurer, vous n'avez rien à craindre de moi. » Comme si Olive pouvait être effrayante une seule seconde.

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La vie d'Helen avait bien changé depuis le jour où Olive lui avait tendu cette enveloppe, contenant la lettre la tenant informé de sa démission. Elle avait également bien changé depuis que les deux jeunes femmes s'étaient revues au dispensaire, puis au bar encore. Ces derniers mois n'avaient pas été les plus faciles pour Helen qui avait appris l'infidélité de son époux, qui avait couché avec son meilleur ami puis risqué de le perdre ensuite, qui avait débuté une relation avec un ancien interne, pour finalement presque fin depuis peu. Rien n'était comme avant, tout comme sa manière de penser et de percevoir Olive. Son objectif n'était plus de se montrer horrible et tyrannique à son égard, loin de là. La chirurgienne essayait désormais d'être amicale, même si elle le faisait parfois un peu maladroitement, puisqu'Olive restait clairement sur la défensive avec elle. A raison, puisqu'Helen n'avait franchement pas été une sainte durant son internat, il fallait bien l'admettre. « Je suis d'accord. Heureusement qu'un tel endroit existe pour ceux qui en ont le plus besoin. » C'était vrai, ce système de santé accessible à ceux qui ne pouvaient pas se permettre de dépenser des sommes astronomiques en soin était un vrai cadeau, une réelle opportunité pour ces personnes-là dans le besoin. La vie ne devrait pas s'acheter, c'était une triste vérité. « Avare en plus du reste. » Et non, justement, elle indiquait qu'elle ne le déplorerait pas, puisqu'elle s'en fichait éperdument ! Helen n'était pas en train de se plaindre que le dispensaire lui volait son argent, loin de là. « Oh la, non, pas du tout. Je me fiche de l'argent. » La brune était bien heureuse de gagner correctement sa vie, certes. Mais, même si papa voulait lui faire croire le contraire depuis des années, ce n'était pas l'argent qui faisait son bonheur. « En plus du reste ? C'est-à-dire ? » Elle haussa un sourcil, le sourire aux lèvres. Sa curiosité était piquée à vif, Helen était bien curieuse de savoir ce qu'elle trouvait comme défauts chez elle, même si elle pouvait aisément en énumérer certains. Elle n'en voudrait pas à Olive de lui cracher un peu dessus, cela serait de bonne guerre. Et puis, à côté de cela, l'ex interne avait tenu sa parole de l'autre soir, en ne révélant à aucun interne ce que la chirurgienne lui avait avoué sur ses parents. Elle la remerciait infiniment pour cela. « Je fais ce que je dis, ça me semble important. » Pourquoi tant de loyauté envers elle, après ce qu'elle lui avait faite subir ? Non pas qu'Helen n'était pas ravie de voir leur relation prendre un tournant légèrement différent, mais Olive semblait tellement lui en vouloir, qu'elle aurait eu toutes les raisons d'essayer de l'anéantir en retour, qu'elle ait un bon fond ou non. « Je ne suis pas capable de vous faire souffrir. Alors soyez rassurée, vous n'avez rien à craindre de moi. » Sa remarque la fit sourire largement. « Je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que je vous crains, Olive. » Le ton était plus léger, plus amusé, si bien que la brune ajouta : « Je suis plutôt du genre à craindre les insectes ou de me faire piétiner par la foule aujourd'hui. » Mourir écrasée par des centaines et des centaines de personnes, ça ne devait pas être très fun. « En tout cas, je suis contente que l'on puisse mettre nos différents d'autrefois de côté. Je m'en veux terriblement pour tout ce que j'ai pu vous faire subir, j'aimerais vraiment pouvoir revenir en arrière et ne pas avoir agi comme je l'ai fais. » Ses intentions aujourd'hui étaient bonnes, l'ancienne Helen n'existait plus. « J'espère qu'on pourra laisser ça définitivement derrière nous un jour. » De son côté, elle était prête. Mais elle comprendrait qu'Olive n'ait pas ce désir de se rapprocher d'elle, même si la chirurgienne avait semblé comprendre qu'elles partageaient peut-être plus de points communs que ce qu'elles pensaient toutes les deux.

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Retrouver son ancienne mentor dans ce contexte a presque quelque chose d'ironique. Elle qui semble toujours fermée à toutes les idées du monde, Olive trouve cela pertinent de la voir arpenter les rues de Brisbane dans une tenue légère aux couleurs de la pride. Elle semblerait ainsi presque différente, presque gentille. Ce qui bien évidement, n'est possible qu'avec une imagination débordante non? Tout étant c'est que la jeune femme n'avait pas envie de s'attarder plus que de raison à bavarder avec Helen. Non pas qu'elle n'était pas intéressante puisque cela devait être forcément le cas si elle voulait bien laisser tomber le masque, simplement parce qu'elle n'avait pas envie de se faire une nouvelle fois remettre en place par quelqu'un qui n'avait plus aucun pouvoir sur elle. Helen n'était aujourd’hui plus qu'un songe de son passé et rien de plus, Olive devait se focaliser là-dessus. « Oh la, non, pas du tout. Je me fiche de l'argent. » Olive haussa les yeux au ciel à cette réponse, n'y croyait malheureusement pas un seul instant. Mais en même temps, elle n'était personne pour juger les faits de cette femme. Alors elle préféra ne pas rebondir sur le sujet, laissant ainsi le luxe à Helen de dire la vérité ou non sur ses réelles intentions. Même si dans le fond, cela ne pourrait changer le quotidien d'Olive. « En plus du reste ? C'est-à-dire ? » La brune secoue la tête rapidement. Il n'est pas question qu'elle se lance dans ce jeu stupide avec la chirurgienne. Elle n'avait pas envie d'étaler son linge sale sur la voie public. Cette journée devait être agréable et non l'inverse. « Rien du tout. » A elle de mettre en place ce qu'elle voulait dans son esprit, Olive n'en dirait pas davantage.

« Je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que je vous crains, Olive. » Pour le coup c'était assez facile à comprendre, Olive n'avait rien d'une personne qui pourrait faire peur à qui que ce soit, bien au contraire. Alors forcément, elle n'en attends pas moins des propos d'Helen. « Je suis plutôt du genre à craindre les insectes ou de me faire piétiner par la foule aujourd'hui. » Elle n'était pas certaine de bien comprendre ou voulait en venir Helen. Était elle entrain de la comparer à un vulgaire insecte ? Ce qui ne semblait pas très sympa à comprendre dans ce sens. « Vous êtes inflexible. » Comme si pour une fois, il n'était pas plus simple d'admettre que sa carrière serait en jeu si des détails croustillants de la vie d'Helen revenaient à la surface de l'hôpital. Non pas qu'Olive s'en amuserait, loin de là, mais ce serait un peu la monnaie de sa pièce. « En tout cas, je suis contente que l'on puisse mettre nos différents d'autrefois de côté. Je m'en veux terriblement pour tout ce que j'ai pu vous faire subir, j'aimerais vraiment pouvoir revenir en arrière et ne pas avoir agi comme je l'ai fais. » Si la vie d'Olive avait été un cartoon, ses yeux seraient complétement sortis de leurs orbites. Par chance ce n'était pas le cas, mais ils furent assez écarquillés pour être remarqués. « Je ne suis pas certaine de comprendre. » Olive avait tout d'un coup la bouche sèche. « Que voulez-vous dire ? » La chirurgienne était donc capable d'effectuer un mea-culpa. Et encore une fois, elle prenait Olive de court. « Je suis désolée, mais je m'attendais vraiment pas à ce genre de possibilité. » Du fait qu'Helen puisse avoir des regrets tout bonnement. « J'espère qu'on pourra laisser ça définitivement derrière nous un jour. » Au fond, Olive aimerait tellement que cette relation soit plus simple. Mais en même temps Helen avait rendu les rêves d'Olive impossible. « Ce serait un idéal oui, et je ne suis pas réfractaire à cette idée. » Parce qu'Olive avait une confiance naïve dans les autres, et qu'elle pensait sincèrement que la rédemption pour Hélen était possible. « Mais vous m'avez fait énormément de mal Hélen. » Et c'était un euphémisme.

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« Rien du tout. » N'osait-elle donc pas lui avouer clairement tous les reproches qu'on pouvait lui faire ? tous les petits défauts que les internes devaient s'amuser à lister dans son dos ? A moins qu'Olive soit toute seule à dresser cette liste de tout ce qu'elle trouvait détestable chez elle ? En tout cas, peu importe la réponse, elle ne l'obtiendrait pas. La jeune femme maintenait ses positions et ne laisserait certainement rien laisser passer du fond de sa pensée... et tant pis. La chirurgienne ne comptait pas lui chercher des noises sur le sujet. Cela lui passait même plutôt au-dessus. Le regard des autres lui importait peu, en toute honnêteté... quoique, c'était valable à un certain point, il fallait l'admettre. Autant elle se fichait qu'on la trouve dure, sévère, revêche ou tyrannique, autant elle craignait que d'autres personnes qu'Olive ne soit courant à l'hôpital de la pression exercée par son père. Elle ne voulait pas qu'on pense d'elle qu'elle était faible, incapable de faire le poids face à sa famille trop présente dans n'importe lesquels de ses choix. C'était une adulte, certes, mais une adulte plutôt bien manipulée par son père depuis ses plus jeunes années. Helen comptait bien changer la donne, sauf qu'à côté de cela, il lui paraissait impensable qu'on puisse connaître ce genre de détails de sa vie personnelle. Olive lui certifiait qu'elle ne dirait rien, Helen lui accorderait sa confiance. « Vous êtes inflexible. » - « Pas autant que ce que vous pouvez croire. Mais il y a des moments où on n'a pas d'autres choix que de se montrer inébranlable face aux autres. » Helen avait un cœur, des émotions, comme tout être humain, fort heureusement. Si bien qu'elle était prête à admettre ses erreurs passées. « Je ne suis pas certaine de comprendre. Que voulez-vous dire ? Je suis désolée, mais je m'attendais vraiment pas à ce genre de possibilité. » La surprise se lisait aisément sur son visage, ce qui laissait effectivement croire qu'Olive ne s'attendait pas à ce qu'Helen agisse un jour de la sorte à son égard. « Ce serait un idéal oui, et je ne suis pas réfractaire à cette idée. » Helen faisait un pas vers Olive, et Olive en réalisait un en retour, ce qui semblait positif, n'est-ce pas ? « Mais vous m'avez fait énormément de mal Helen. » - « J'en ai bien conscience, je suis désolée. Et je sais que mes excuses ne changeront rien à ce qui s'est passé, je serai toujours la personne qui vous a poussé à démissionner, parce que j'ai été incapable de vous mettre en confiance vis-à-vis de vos compétences. Vous êtes une femme douée et pleine de ressources, c'est peut-être trop tard pour vous l'affirmer, mais je le pense sincèrement. » Advienne que pourra de leur relation, après cela. Helen comptait bien se montrer plus bienveillante à son égard, pour qu'elles puissent éventuellement finir par s'entendre ? « J'ai rencontré votre frère, Midas, il n'y a pas si longtemps à l'hôpital. Je crois qu'il n'y a guère que Nina qui me porte véritablement dans son cœur dans la famille Sterling. » Elle disait cela pour amener un peu de plaisanterie, même si c'était certainement toute la vérité à ce jour.

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Malgré tout, Olive reste planquer devant la chirurgienne sans esquisser le moindre pas en arrière, parce que dans cette situation elle est moins effrayée de discuter avec Helen. Moins effrayée d'avoir l'occasion d'échanger dans un autre contexte que les précédents. Bien évidement, cela ne veut pas dire qu'elle prête à tout pardonner, mais elle veut bien faire un petit effort pour ne pas déguerpir rapidement. Mais il était certain qu'Olive n'avait pas non plus envie de lui cracher toutes les vérités possibles en face. Puis, ce ne serait pas vraiment elle si tout d'un coup, elle se mettait à devenir méchante gratuitement. Après tout, cette histoire était du passé et elle devait finir d'avancer. « Pas autant que ce que vous pouvez croire. Mais il y a des moments où on n'a pas d'autres choix que de se montrer inébranlable face aux autres. » Cela semblait pourtant si facile pour Helen que la jeune femme avait du mal à croire qu'elle choisisse de le faire spontanément. « Je vois. » Même si Olive avait plus tendance à fuir le regard des autres qu'à s'en accommoder pour pouvoir ne pas fuir en cas de besoin. Elle avait juste besoin d'être une ombre parmi les ombres et c'était tout. Cette Helen semble bien différente des précédentes en tout cas et Olive en serait presque tomber sur les fesses si la foule ne la retenait pas malgré elle. Elle était sincèrement surprise de découvrir une facette totalement différente de la tyrannique Helen. « J'en ai bien conscience, je suis désolée. Et je sais que mes excuses ne changeront rien à ce qui s'est passé, je serai toujours la personne qui vous a poussé à démissionner, parce que j'ai été incapable de vous mettre en confiance vis-à-vis de vos compétences. Vous êtes une femme douée et pleine de ressources, c'est peut-être trop tard pour vous l'affirmer, mais je le pense sincèrement. » En effet, les mots d'Helen arrivent trop tardivement dans la vie d'Olive, mais ils ont au moins un contrecoup. Décidément, elle ne s'attendait pas du tout à entendre cela. D'ailleurs elle n'aurait jamais espéré que cela arrive un jour. « Il faut dire que cela arrive un peu tard. » Peut-être que si elle avait entendu cela plus tôt, quand tout allait encore bien, Olive se serait accrocher d'avantage à ses études. Peut-être qu'à ce moment là elle n'aurait alors pas décider de tout foutre en l'air, qu'elle aurait eu le courage de prendre conscience de ses propres capacités sans rien attendre en retour. « Mais je vous remercie de le dire. » Aujourd'hui, ça l'impact quand même et elle admet que ce n'est pas n'importe quel sentiment qui la submerge d'un coup. Finalement, elle serait presque reconnaissante vis-à-vis de son ancienne mentor de lui avoir fait prendre la porte. Autrement, elle n'aurait sûrement jamais vécue cette vie ci. Un mal pour un bien. « J'ai rencontré votre frère, Midas, il n'y a pas si longtemps à l'hôpital. Je crois qu'il n'y a guère que Nina qui me porte véritablement dans son cœur dans la famille Sterling. » Un sourcil se lève subitement sur le visage de l'Australienne. « Midas, à l'hôpital, pourquoi? » Que faisait Midas au Saint-Vincent? Et pourquoi n'était-elle au courant que maintenant et par Helen? « Qu'est-ce qu'il a dit? » Parce que ça ne devait pas être très sympa pour que cela revienne tout d'un coup sur le tapis. Pour le reste des mots de la chirurgienne, Olive n'avait que faire de la relation étrange qu'elle entretenait avec son ainée. Elle était même surprise qu'elles puissent être amies, mais cela, elle le garda évidement pour elle.

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S'excuser auprès d'Olive, plusieurs années après son incontestable tyrannie, c'était peut-être trop facile, oui. Mais, Helen tenait sincèrement à le faire, même si c'était trop tard. Olive ne méritait pas de continuer à croire que la chirurgienne n'avait jamais ressenti de fierté à son égard, grâce à ses capacités pour la médecine. Elle ne mentait donc pas, cette fois-ci, lorsqu'elle affirmait que la jeune femme était douée, et pleine de ressources dans le domaine. L'hôpital regrettait une interne comme Olive, c'était certain. Soucieuse de bien faire, déterminée et motivée à s'attirer les faveurs de ses supérieurs, l'interne faisait pourtant partie des meilleurs éléments de sa cohorte. Après son départ, Helen n'avait pu s'en prendre qu'à elle-même, et assumer l'entière responsabilité de ses erreurs ; elle avait été trop loin dans ses exigences, elle s'en était mordue les doigts, et voilà. Rien de plus, rien de moins. Aujourd'hui, elle regrettait ses actes, alors il ne lui restait plus qu'à avouer ses torts, sans rien attendre nécessairement en retour. Parce qu'elle ne méritait rien de la part d'Olive, désormais. « Il faut dire que cela arrive un peu tard. Mais je vous remercie de le dire. » La chirurgienne acquiesça de la tête, en guise de réponse. Elle aurait pu affirmer par l'expression "vaut mieux tard que jamais", mais Helen préféra user du silence, pour ne pas faire de faux pas aux yeux d'Olive. A la place, la jeune femme lui avoua avoir croisé son frère, Midas, à l'hôpital il y a quelques temps déjà. Ca devait bien remonter au mois d'Avril d'ailleurs, peu de temps après sa dernière rencontre avec Olive, au bar... « Midas, à l'hôpital, pourquoi? Qu'est-ce qu'il a dit ? » - « Mhm, je crois me souvenir qu'il parlait de sa nièce... » Leur conversation était désormais bien lointaine pour que tout lui revienne en tête aussitôt, il fallait dire que bien des choses s'étaient passées depuis le printemps dernier. « Oui c'est ça, elle était tombée à cheval. » Ne connaissant pas du tout le dit Midas Sterling, visiblement grande célébrité d'après Spotify, Helen n'avait jamais véritablement su qu'il ne s'agissait pas de sa nièce, mais de sa propre fille. En réalité, la chirurgienne n'avait jamais réfléchi plus loin, et elle ne s'était pas non plus vanté de l'avoir croisé auprès de Nina, puisque leur conversation n'était pas des plus positives... « J'espère que ça va mieux, après tout ce temps. » Ajouta-t-elle, avec un large sourire. Même si elle ne connaissait pas la fameuse nièce Sterling, Helen appréciait beaucoup les enfants pour être suffisamment sincère et espérait que tout soit réglé. Et puis, ne sachant plus véritablement quoi dire, Helen eut peur de paraître ridicule ; là, au milieu de la foule, à regarder Olive, dans l'espoir qu'elle ne lui en veuille plus de trop : « Je devrais essayer de retrouver mon meilleur ami... » Elle le désignait dans le vide de son pouce, avant de se gratter discrètement la nuque. « A bientôt, peut-être ? » Au fond, Helen l'espérait. L'idée de se rapprocher d'Olive ne la rebutait absolument plus, bien au contraire.