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@samuel wellington

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Ce n’était pas une surprise, que Malone doive se rendre disponible ce soir; il avait marqué en gros et en rouge dans son agenda la date depuis des semaines - des mois en réalité -, et il y avait pensé si fort qu’il en parlait presque à haute voix seul dans son sommeil. Ce n’était donc pas une surprise quand il avait vu la date s’afficher sur son téléphone le matin en se levant; ce n’en était pas une non plus lorsqu’Oscar lui avait envoyé un message avec le portable d’Anna pour lui demander si les plans prévus depuis des semaines étaient toujours d’actualité et s’ils se voyaient bien le soir venu à la médiathèque de Logan City. Il avait confirmé à son fils que tout était toujours comme prévu, et qu’il n’avait pas à s’inquiéter.

C’était sans compter les heures de travail qui s’étaient allongées, et ajoutées, et les tâches qui étaient apparues sans crier gare, et - lorsque Malone avait relevé la tête pour se rendre compte de l’heure qu’il était, il était évident qu’il ne serait jamais à l’heure pour aller récupérer Oscar à l’école et pour le déposer à la médiathèque. Avec un peu de chance, s’il se dépêchait et s’excusait au travail, il pourrait être sur les lieux des festivités - ça en étaient, pour son fils - à l’heure et pourrait rattraper le coup. Mais étant donné le temps de latence entre la sortie de classe et le début de la rencontre prévue avec les auteurs de bandes-dessinées sur place, s’il voulait être à l’heure au second il ne pouvait être sur place pour le premier. T’avais dit que c’était bon pour toi suivi d’un Laisse tomber, Samuel s’en occupe avaient composé l’échange bref mais irritant, frustrant qu’il avait eu par messages avec Anna. Il ne supportait pas lui faire faux-bond comme ça alors qu’il travaillait depuis des mois et des années à lui prouver qu’il faisait des efforts, qu’il y avait du mieux dans son comportement; il savait qu’à chaque fois qu’il n’honorait pas sa présence quelque-part, cela la projetait des années en arrière lorsqu’il n’était même plus à l’heure pour honorer sa propre vie.

La foule était assez compacte une fois arrivé à la médiathèque, mais il repéra assez rapidement la tête d’Oscar à travers cette dernière - il avait grandi énormément au cours de l’année, ça lui en donnait presque le vertige -, et à ses côtés bien sur une autre silhouette qu’il se serait bien passé de croiser; aujourd’hui, comme tous les autres jours en réalité. « Salut. » Qu’il glissa alors qu’il arrivait aux côtés de son fils; Oscar ne mit qu’une seconde à se retourner pour lui jeter un regard noir. « J’ai tes bouquins, regarde. » Heureusement qu’il lui avait gardé dans sa voiture et qu’il était arrivé à l’heure, puisque c’était sur ces derniers que son fils voulait récolter les autographes. Sans un mot, le petit lui prit les livres des mains et s’éloigna des deux hommes; sur quoi Malone remonta son regard sur Samuel à ses côtés, pinçant les lèvres, mal à l’aise bien sur. « Désolé. Merci à toi, aussi, de… d’avoir répondu présent. » Pas par gaité de coeur, mais surement nécessaire pour cette fois-ci.

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« C’est papa qui devait venir me chercher. » La déception du garçon est visible sur chaque parcelle de son être. De sa voix qui casse sur le dernier mot, à ses épaules qui s’affaissent mollement et son air renfrogné alors qu’il s’installe à l’arrière de ta voiture. Tu te retournes vers lui alors qu’il s’attache, lui offre un sourire que tu espères rassurant. « Ta mère m’a assuré qu’il allait nous rejoindre à la médiathèque. Il a seulement eu un petit contre-temps. » Un retard plutôt, du moins c’est apparemment ce que Malone a dit à Anna. Pour toi, ça sonne plutôt comme une excuse, ou peut-être même comme un oubli alors qu’Oscar lui, parle de cette journée sans arrêt depuis des semaines. Oscar continue de grommeler à l’arrière, sans doute une mauvaise habitude qu’il a pris de toi d’ailleurs, et tu mets la voiture en marche, prenant incessamment la route vers la médiathèque. Tu essayes de faire la conversation au garçon, mais tu réalises bien assez vite que toute tentative est futile tant le garçon est agacé par le changement de plan. Tu ne peux pas lui en vouloir après tout, tu sais à quel point Oscar s’accroche à chaque moment qu’il passe avec son père et quelle importance il y accorde. Ce qui t’agaces toi en revanche, c’est d’avoir l’impression que Malone n’arrive pas à tenir complètement ses engagements, que ce n’est pas la première fois que Anna ou toi devez remplacé des plans fait par le Constantine et tu détestes devoir gérer avec la déception d’un garçon qui ne cherche qu’à avoir l’approbation de son père. Jamais tu ne l’avouerais à voix haute, mais tu regrettais presque la courte période où Malone n’était plus dans le portrait, au début de ton histoire avec Anna quand vous n’étiez que deux parents célibataires qui tentaient de faire au mieux pour combler l’absence d’un parent non-investi. Si Malone n’avait pas abandonné Oscar comme Hadley avait abandonnée Delilah, il n’en restait pas moins que les années sans contact avaient laissé des traces sur le petit garçon. Ton éternel côté protecteur voulait protéger Oscar de toute déception et la réalisation que tu ne pouvais pas le faire t’achalait plus que de raison.

Une fois à la médiathèque, c’est une nouvelle vague de panique qui s’empare du garçon. « C’est papa qui a mes bandes dessinées! J’aurais rien à faire signer s’il arrive pas! » Comme tout enfant de cet âge, ça n’en prend pas bien plus pour qu’il soit prêt à en faire tout un drame. « S’il n’arrive pas, on trouvera autre chose à faire signer. On rachètera des copies de tes bandes dessinées s’il le faut. » Si tu n’es pas normalement le genre à encourager des dépenses en double de la sorte, mais dans le moment, ça semble calmer le garçon qui se joint à la foule, les bras toujours croisés contre son torse. Tu échappes un soupir, tenter d’envoyer un message à Anna pour la mettre au courant de la situation lorsqu’une voix s’élève entre vous, témoignant enfin de l’arrivée du Constantine. Oscar n’offre qu’un regard noir à son père en guise de salutations, et tu te contentes d’un hochement de la tête en la direction de Malone. « J’ai tes bouquins, regarde. » Oscar attrape ses bandes dessinées et rejoint un de ses amis, te laissant derrière avec son père. Les rencontres entre Malone et toi sont rares, et ce n’est pas un hasard. Il vaut mieux pour tout le monde que vos chemins se croisent le moins souvent possible. « Désolé. Merci à toi, aussi, de… d’avoir répondu présent. » « C’est normal. » Et ce l’est vraiment pour toi. Oscar n’est pas ton fils, non, mais tu l’aimes comme tel et tiens à le protéger autant que tu peux. « Est-ce que tu as besoin que je reste ou tu es bon pour le ramener après l’événement? » Et ce que tu cherches vraiment à savoir ici, c’est s’il pense pouvoir tenir le reste de son engagement ou bien si même ce simple fait risque d’être trop difficile pour lui. « Si c’est trop difficile pour toi de tenir tes engagements envers Oscar, peut-être que tu devrais éviter de lui faire des promesses. »

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Malone n’était pas spécialement ravi de la relation qu’il entretenait malheureusement avec son fils, mais d’ordinaire il arrivait à peu près à comprendre les réactions de ce dernier et à les recevoir sans trop broncher; ce n’était pas la première fois, malheureusement de nouveau qu’il décevait son fils et que ce dernier s’éloignait de lui en boudant et en ayant quelque-chose à lui reprocher. La raison pour laquelle il aurait d’autant plus désiré éviter ce genre de situation, et donc de réaction aujourd’hui, c’était parce-qu’ils n’étaient pas seuls et qu’une tiers personne se tenait désormais aux côtés de Malone. Pas n’importe qui: le nouveau - plus si nouveau - compagnon d’Anna, celui qui avait remplacé Constantine dans le quotidien de la jeune femme, qui faisait office de figure paternelle à domicile pour Oscar. En d’autres termes: celui qu’il considérait par défaut comme l’homme à ne pas apprécier même si en réalité Samuel n’y était pour pas grand chose et qu’il faisait ce qu’il pouvait avec les éléments qui lui étaient fournis - et la base n’était pas des plus stables. « C’est normal. » Il serra un brin davantage les mâchoires à ce commentaire: peut-être était-ce normal effectivement qu’il se montre présent pour Oscar, ce qui l’était bien moins en revanche c’était qu’il ait besoin de le faire à la place de Malone. « T’étais pas obligé. »

« Est-ce que tu as besoin que je reste ou tu es bon pour le ramener après l’événement? » - « C’est-à-dire ? » - « Si c’est trop difficile pour toi de tenir tes engagements envers Oscar, peut-être que tu devrais éviter de lui faire des promesses. »

A ce commentaire là, le regard de Malone s’arrêta au loin alors qu’il plongea ses mains dans ses poches - ce n’était pas le moment de laisser l’une d’elle aller se balader trop près du visage de Samuel, ce n’était pas le but du jeu. Il se devait de rester calme, de se maitriser: la version de lui qui laissait ses émotions et réactions prendre le dessus apprenait au passé, il fallait se montrer raisonné et raisonnable, adulte en somme, maintenant. Il laissa quelques secondes de silence les envelopper simplement pour garder contenance, avant de relever son regard clair vers l’homme à ses côtés, en prenant la parole d’un ton calme et bien trop posé pour être naturel. « Si tu as un reproche à me faire, fais le clairement. » Il n’avait ni le temps, ni la patience pour les sous-entendus et les courbettes de politesse. « Je sais que je suis pas le père exemplaire, mais c’est pas des fausses promesses que je fais à mon fils. » Même si effectivement, trop souvent malheureusement, il n’arrivait pas à parfaitement les tenir ce n’était pas pour blesser son fils ou lui faire de la peine qu’il les formulait dans un premier temps: il voulait vraiment être présent à ses côtés. « Je suis pas le boss au boulot, alors je peux pas tout décider pour que ce soit toujours parfaitement arrangeant. C’est pas l’idéal, j’en suis conscient, mais c’est pas moi qui décide quand ça tourne comme aujourd’hui. » Il était toujours plus facile de regarder de haut les autres lorsque vous n’aviez pas besoin de faire beaucoup d’efforts dans votre métier, et que vous n’aviez pas à courir partout rien que pour sortir la tête de l’eau - ces remarques là, Malone les pensa fort mais ne formula pas à haute voix.

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Avant de rencontrer Anna, tu n’aurais jamais pensé un jour faire office de beau-père pour qui que ce soit. Tu t’étais persuadé depuis longtemps que ta famille se limitait à Delilah et toi, que tu n’avais besoin de personne d’autre pour être heureux. Et puis la Constantine était entrée dans ta vie telle une douce mélodie qui s’est encrée en toi sans que tu ne la voie venir. Elle s’est fait une place dans ta vie, dans ton cœur doucement, sans jamais presser le pas, mais elle est si rapidement devenue une évidence pour toi qu’il aurait tout simplement été impossible de passer à côté de votre histoire. Si Oscar était le bonus que tu ne t’étais jamais laissé imaginer, Malone lui était l’indésirable. L’inévitable. Tu n’avais jamais eu pour intention de jouer une sorte de remplaçant de père dans la vie d’Oscar, jamais eu pour but de voler le rôle d’un autre quand tu savais à quel point ce rôle pouvait être précieux. Mais les circonstances étaient particulières, Malone était absent, maladroit sans doute et surtout, ce que tu gardais en tête, c’est qu’il avait blessé à de nombreuses reprises la femme dont tu étais amoureux. Et si Anna pansait ses plaies, si tu espérais pouvoir l’aider dans ce sens, tu voulais surtout protéger Oscar qui était trop jeune pour tout comprendre, qui ne méritait pas de souffrir des décisions prises par son père. Et des moments comme aujourd’hui te rappelait exactement pourquoi tu étais toujours sur tes gardes lorsqu’il s’agissait de l’ex d’Anna. Oscar était agité, avec raison, et même l’arrivée de son père ne changea pas son humeur. Les bandes dessinées étaient sécurisées, mais Oscar refusait de dire quoique ce soit de plus, disparaissant dans la foule de garçons et filles de son âge, te laissant derrière avec son père. Dire que la conversation venait naturellement avec le Constantine aurait été un honteux mensonge. « T’étais pas obligé. » Ça te prend toute la retenue du monde pour ne pas rouler des yeux. Tu n’étais pas obligé non, mais il fallait bien que quelqu’un le fasse. Anna était occupée, il n’était pas là comme il l’avait promis, tu étais le choix logique, qu’il ne l’apprécie ou non.

Être un meilleur homme, tu lui serrerais la main, tu souhaiterais une bonne soirée à Oscar avec son père et tu repartirais. Tu as fait ce qu’Anna t’a demandé, tu n’as plus ta place ici. Mais tu n’es pas le meilleur homme qui soit, alors tu ne peux pas retenir un commentaire qui semble avoir l’effet désiré, si tu te fis à la manière dont le corps du Constantine semble se tendre non loin de toi. « Si tu as un reproche à me faire, fais le clairement. » « J’pensais pas que j’avais besoin d’être plus précis que ça. » Il savait lire entre les lignes, Malone était loin d’être un con. Il avait parfaitement compris où tu voulais en venir, mais s’il avait besoin que tu lui fasses un dessin comme un gamin de maternelle, tu n’hésiterais certainement pas à le faire. « Je sais que je suis pas le père exemplaire, mais c’est pas des fausses promesses que je fais à mon fils. » « Pas respecter ses engagements, t’appelles ça comment toi? » Tu as la réplique trop facile, tu sais que tu ne devrais pas rester, qu’Anna n’aimerait pas savoir que tu es en train de te prendre la tête avec son ex (même mentalement, tu refuses de l’appeler son mari) mais c’est plus fort que toi. L’impulsivité demeurera éternellement ton pire défaut. « Je suis pas le boss au boulot, alors je peux pas tout décider pour que ce soit toujours parfaitement arrangeant. C’est pas l’idéal, j’en suis conscient, mais c’est pas moi qui décide quand ça tourne comme aujourd’hui. » « Tu trouves pas que c’est un peu facile, de te cacher derrière des responsabilités au boulot quand il s’agit de priorisé ton fils? » Peut-être que tu ne lui accordes aucune clémence à cause de qui il est, mais tu trouves ça simple, de dire qu’il n’a pas le contrôle sur ce qu’il fait, sur les engagements qu’il prend avec son fils parce qu’il n’est pas le boss au travail. « Tout ce que je dis, c’est qu’Oscar mérite pas de se sentir comme un second choix. Et tu le sais comme moi que c’est exactement ce qui est en train de se passer dans la tête d’un enfant de son âge. » Les comportements du garçon étaient de plus en plus inquiétants, et si tu te doutais qu’Anna en avait déjà discuté avec Malone, un évènement comme aujourd’hui semblait être l’endroit idéal pour lui faire un rappel sur les causes pouvant provoqués de tels comportements, justement.

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La tension qu’il pouvait régner entre Samuel et lui n’avait jamais été agréable, de celles dont on voudrait davantage se défaire qu’en redemander; malheureusement étant donné qu’ils naviguaient tous les deux dans la vie de l’autre comme ils côtoyaient, pour des raisons différentes, la même femme Malone n’avait pas trop le choix que de prendre sur lui autant que possible. En revanche, s’il y avait des reproches à faire, les oreilles d’Oscar n’étant pas à portée pour entendre ce qu’il se disait entre les deux hommes, autant qu’il ne retienne pas son envie de dire quoi que ce soit. « J’pensais pas que j’avais besoin d’être plus précis que ça. » Oh, il pouvait l’être bien sur: plutôt que de faire des sous-entendus lourds de sens, il pouvait mettre de véritables mots sur ces derniers et les lui adresser en le regardant dans les yeux. Il existait une lourde chance pour que cela ne plaise pas davantage à Malone, mais il préférait encore ne pas être content de les entendre de face que de savoir qu’il se retenait et que c’était une fois réfugié auprès d’Anna qu’il se permettait ces mots là. « Pas respecter ses engagements, t’appelles ça comment toi? » Il fit claquer sa langue contre son palais, serra les mâchoires un instant de plus: il était là aujourd’hui, donc ce n’était pas de fausses promesses - les fausses promesses, c’était ce qu’il faisait quelques années plus tôt quand il en était à carrément oublier qu’il avait un fils qui avait besoin de lui, qui ne pouvait se débrouiller seul. « Je suis là, c’est pas comme si j’étais pas venu. » Il savait que pour Oscar, la nuance ne serait pas aussi évidente que cela à soulever, surtout parce-qu’il n’avait pas tous les souvenirs de l’époque où Malone était au fond du trou - mais il ne prendrait pas Samuel pour plus bête qu’il ne pouvait l’être et savait que lui être apte à comprendre la différence.

« Tu trouves pas que c’est un peu facile, de te cacher derrière des responsabilités au boulot quand il s’agit de priorisé ton fils? » Ou peut-être pas aussi facilement qu’il ne l’aurait pensé, apparement. « Tout ce que je dis, c’est qu’Oscar mérite pas de se sentir comme un second choix. Et tu le sais comme moi que c’est exactement ce qui est en train de se passer dans la tête d’un enfant de son âge. » - « Prétends pas que tu le connais comme si c’était ton fils, ok ? » Soupirant lourdement, il apposa ses deux main sur ses hanches, serrant les mâchoires; parce-que peut-être qu’il le connaissait mieux que lui, comme s'il était son fils justement, tant il l’avait bien plus vu grandir que ça avait pu être son cas à lui. Mais ça, Malone n’était pas encore prêt à l’entendre et encore moins à en discuter voire même l’accepter. « On a pas tous des boulots où si on se barre deux heures plus tôt y’aura pas de conséquences. » Parce-que la nuance entre les deux était ici, en réalité: Samuel n’avait pas les engagements que lui pouvait avoir après de son employeur, et n’avait surtout pas les mêmes enjeux sur la table. C’était aisé de dire que le boulot pouvait se mettre de côté quand ce n’était pas la seule chose qui vous permettait de relier tous les bouts de votre vie - même si nombreuses de ses actions étaient faites pour son fils et reposaient pour lui permettre un certain bien-être, c’était le boulot qu’il avait qui lui permettait de tenir autant que possible le front encore aujourd’hui; tant niveau qualité de vie que par rapport à d’autres aspects qu’il ne souhaitait pas aborder ici. « Je peux pas me permettre de perdre mon job, faut que tu comprennes ça. » Et en disant les choses de la sorte, il ne disait pas qu’il pouvait perdre son fils, loin de là puisqu’il ne s’était même pas rendu compte du sous-entendu que sa phrase pouvait porter; il disait juste qu’effectivement, il n’était pas parfait mais n’avait pas le choix s’il voulait continuer à être un père à peu près décent aux côtés d’Oscar.

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« Je suis là, c’est pas comme si j’étais pas venu. » Pour Oscar, il n’y a pas de différence, mais tu es certain de ne pas avoir besoin de le dire à voix haute pour que Malone le comprenne. Tu n’as pas besoin de lui taper sur la tête, il est évident qu’il le fait déjà assez par lui-même, mais ton instinct de protection s’étend à Oscar, qu’importe le rôle que tu tiens réellement dans sa vie. Tu n’es pas venu ici avec l’intention de t’obstiner sur le rôle de l’un ou de l’autre dans la vie de l’enfant, mais les commentaires qui s’échappent de tes lèvres laissent croire au contraire. Tu ne sais pas ce qui te prend, tout ce que tu sais c’est que tu as besoin que quelqu’un protège Oscar, que quelqu’un prouve qu’il a son bien à cœur, du début à la fin, et depuis le tout début de ta relation avec Anna, tu as du mal à croire que ce quelqu’un puisse être Malone, peu importe les efforts qu’il semble faire un moment, pour mieux les rater ensuite. « Prétends pas que tu le connais comme si c’était ton fils, ok? » Un rire sarcastique s’échappe de tes lèvres. « J’suis désolé de te le dire Malone, mais j’pense pas que tu puisses prétendre le connaître comme si t’étais son père non plus. » C’est vache et déplacé ce que tu viens de lui dire, mais ce n’est pas pour autant que tu ne le penses pas. Tu ne connaissais pas Anna depuis longtemps quand elle t’a présenté son fils, et pas longtemps après avant que tu n’ouvres les portes de ta maison pour les deux, là où il grandit principalement depuis plus de deux ans maintenant. Alors non, peut-être que tu ne le connais pas comme si c’était ton fils, tu as manqué les sept premières années de sa vie, mais tu as été une présence constante dans les deux dernières, à un rythme bien plus soutenu que son père au courant de toute sa vie, si tu te fies à ce que ta compagne t’a confié, des bribes de souvenirs douloureux ici et là. « On a pas tous des boulots où si on se barre deux heures plus tôt y’aura pas de conséquences. » « On va pas se faire croire que c’est ton boulot qui t’empêche d’être présent dans la vie de ton fils, ok? » Oui, c’était la raison pour aujourd’hui, tu pouvais l’entendre, le comprendre même, surtout que ton boulot à toi, la nouvelle lancée de ta carrière surtout t’avait emmené loin d’Anna et d’Oscar pendant plusieurs mois, mais les absences répétées du Constantine ne se limitait pas seulement à ça et si Anna était prête à lui donner le bénéfice du doute plus souvent qu’autrement, il semblerait que tu n’avais pas particulièrement envie de lui offrir la même chose aujourd’hui. « Je peux pas me permettre de perdre mon job, faut que tu comprennes ça. » « C’est pas ce que j’ai dit non plus. » Cette conversation ne sert à rien, tu aurais dû partir sans rien dire. Un regard vers Oscar te confirme que pour l’instant, il a tout oublié de la déception causée par son père, l’excitation présente sur ses traits alors qu’il s’approche de l’auteur de sa bande-dessinée préférée, entouré de plusieurs de ses amis d’école. « Tout ce que je dis, c’est que des déceptions comme aujourd’hui, ça aide en rien à la frustration d’Oscar. » Et tu sais qu’Anna lui a parlé des comportements de leur fils, et si tu sais que le blâme ne repose pas complètement sur les épaules de Malone – qu’importe ce que tu es en train de laisser sous-entendre en ce moment – ce n’est pas un mensonge de dire que les absences et les manquements répétés ont un impact direct sur le gamin.

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Bien sur qu’il se mettait sur la défensive ici parce-qu’il avait des choses à se reprocher; si cela n’avait pas été le cas, il n’aurait pas été jusqu’à prendre à coeur les remarques que lui faisait Samuel - surtout que ce dernier le faisait surement exprès pour le voir s’énerver sur place voire potentiellement le faire sortir de ses gonds. Oh, il ne pourrait réellement lui reprocher que c’était le cas: il en aurait surement fait de même si l’occasion s’était présentée. Mais des deux hommes, c’était lui qui avait les meilleures armes en mains et les meilleurs arguments à avancer, Malone aurait beau se débattre autant qu’il le pouvait ses paroles à lui avaient moins de poids. « J’suis désolé de te le dire Malone, mais j’pense pas que tu puisses prétendre le connaître comme si t’étais son père non plus. » Fut une période de temps dans sa vie, il en aurait fallu bien moins que ça à Constantine pour laisser son poing partir pour aller atterrir dans la mâchoire du gars en face de lui; problème: cela ne ferait que de lui donner raison et ce n’était pas là le but du jeu. De plus, il s’était promis et avait promis à trop de personnes autour de lui qu’il faisait des efforts et se tenait mieux, maintenant - il ne pourrait pas prouver cela en refaisant même d’un seul mouvement le portrait de Samuel. Et qui plus était: ils se tenaient au milieu d’une foule à un événement publique et Oscar était aussi présent; il n’était donc pas question d’agir comme un idiot. En revanche - en revanche ! - un petit « Va te faire. » glissé entre ses dents, un peu trop vite surement mais permettant de en pas faire imploser la situation, étai peut-être un compromis comme un autre potentiellement passable. Oh, il n’allait pas apprécié - Malone se trouvait déjà ridicule de ne pas retenir ce genre de commentaire - mais ce n’était pas tant son problème: il n’avait qu’à s’occuper de ses affaires.

« On va pas se faire croire que c’est ton boulot qui t’empêche d’être présent dans la vie de ton fils, ok? » Pas en totalité, mais c’était là tout de même un véritable argument. « Ca m’aide pas non plus. » Parce-que s’il était à son compte et passant ses journées à noter des boules noires sur une feuille en appelant ça composer de la musique - il ne savait même pas si c’était ce que faisait Samuel exactement, il n’en avait que peu à  faire en réalité -, ça se saurait et ils n’en seraient pas là aujourd’hui. « C’est pas ce que j’ai dit non plus. Tout ce que je dis, c’est que des déceptions comme aujourd’hui, ça aide en rien à la frustration d’Oscar. » - « Non tout ce que tu dis c’est que je devrais laisser tomber mes responsabilités du boulot pour me concentrer uniquement sur Oscar. » Jouant du bout de sa langue contre ses dents appuyées sur sa lèvres inférieure, il plongea ses mains dans les poches de sa veste en secouant la tête; ils n’avaient définitivement pas les mêmes problèmes du quotidien. « Je suis sur que t’attends que le moment où tu pourras lui dire que son père a encore tout foiré et que c’est qu’un minable, non ? » Peut-être allait-il trop loin dans l’analyse, peut-être n’était-il en rien sur le bon chemin de réflexion, et c’était surement le cas; mais pour le moment le problème principale de Malone était de en pas se laisser abattre par l’autre alors qu'il était celui le plus proche du sol, et de se défendre un minimum. Bien sur qu’en grande partie malheureusement, c’était là une question d’égo.

Bien plus que de bonheur pour Oscar - et il s’en aperçut alors que son regard suivait la direction qu’avait pris celui du blond. Son fils était heureux en cet instant, et le but n’était pas de tout gâcher mais d’apporter une dose supplémentaire à ce bonheur; alors en soupirant et en retroussant le bout de son nez, Malone reprit la parole sans regarder Samuel. « Tu sais quoi ? Je pense que t’en as assez fait pour aujourd’hui. » Il le congédiait d’une manière presque polie pour une fois, alors que ce n’était pas forcément parti pour aller dans ce sens là initialement. « Toutes les affaires d’Oscar pour ce soir sont dans son sac ou t’en as gardé une partie dans ta voiture ? » Puisqu’après cette sortie au festival de la bande dessiné, le gamin passait la soirée et la nuit chez son père - c’était là assez rare dans le calendrier, s’il était arrivé en retard Malone ne manquerait en revanche cette partie là du programme pour rien au moins. « Que tu partes pas avec si c’est le cas, qu’on est pas besoin de repasser chez sa mère en partant. » Chez sa mère là où il savait pourtant pertinemment que Anna vivait avec Samuel depuis un bon bout de temps désormais; c’était une manière de montrer son mécontentement vis-à-vis de la situation presque polie, finalement; il n’avait pas son mot à dire sur l’affaire et était heureux qu’Anna soit heureuse, mais ce n’était pas pour autant qu’il se parait d’un sourire lorsqu’il mentionnait cette partie là de la vie de celle qui était encore officiellement sa femme aux yeux de la loi.