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Paying my dues to the dirt

@lena edwards & arthur

Il a parfaitement conscience des regards qui le suivent depuis l’instant où il a franchi la porte. La rumeur court à la vitesse de ses pas, chacun murmure sur son passage. Arthur garde la tête haute, l’air déterminé, refusant de s’adonner au bavardage qui vont bon train depuis quelques jours. Il a dû filer son dernier billet de cent au vigile en bas, mais une fois dans les étages, personne n’a osé contester sa présence. Qu’importe ce que le vieillard dira, il est encore chez lui entre ces murs et il a encore des décisions à prendre. Arthur s’est fait prendre de court par les décisions de son paternel, mais ce dernier a probablement oublié à qui il s’adressait. Arthur Coventry ne jette pas l’éponge et surtout, il ne prend les ordres de personne, pas même de son géniteur. Le projet a été un échec, il devra faire face aux conséquences, mais il n’avait pas que ce dossier en cours. Arthur compte bien remettre la main sur des informations, sur des contacts. Il n’a pas passé des heures enfermé ici pour rien, qu’importe l’avis de certains. Il adresse des sourires comme si rien n’avait changé, il a su se renseigner, son père est absent pour la journée, cela lui laissera le temps d’avoir accès à un ordinateur. Personne n’osera le contredire et il compte bien faire usage du peu d’autorité qui lui reste. 

C’est seulement après avoir fait savoir à certains qu’ils feraient mieux de tenir leur langue qu’Arthur se dirige vers le couloir menant au bureau de la direction. Il suppose que son père a fait supprimer ses accès, mais son assistante est encore en poste, malheureusement reléguée à des tâches moindres, mais avec le même accès qu’auparavant. Il n’a pas le temps d’atteindre sa destination que la vision d’une petite blonde en salle de réunion l’arrête dans son élan. Il lui faudra une minute pour mettre un nom sur son visage et surtout pour se souvenir de la raison de sa présence. Il semblerait que son paternel souhaite conserver la petite sauterie initialement organisée pour fêter l’anniversaire de la compagnie et, surtout, initialement, pour célébrer l’obtention du projet. Il faut croire que Monsieur Coventry a encore de l’argent à dépenser pour ses employés, l’idée étant de célébrer les derniers licenciements ? Sans se défaire de son sourire, Arthur se permet d’entrer dans la salle comme si les lieux lui appartenaient. « Mademoiselle Edwards ? » Il n’a aucune idée du plan à suivre, mais il compte bien s’amuser un peu. « Vous attendez depuis longtemps ? » Il sait jouer à la perfection quand il le souhaite, ajoutant une moue désolée à son expression. « Le rendez-vous a dû m’échapper, nous devions faire le point pour la soirée ? » Il ne sait pas qui elle devait retrouver, mais il saura s’en charger. Peut-être qu’il allait pouvoir faire payer son père en se mêlant de l’étalage de sa réussite. Jouer avec la liste des invités, le programme de la soirée, c’est absolument dans ses cordes, si la blonde ne rechigne pas trop évidemment.

Une nouvelle journée, des nouvelles réunions, de nouveaux projets à construire et avec tout ça, Lena avait la tête pleine de rêves. S'être éloignée des réseaux sociaux était probablement la meilleure chose qu'elle avait faite pour se concentrer sur sa carrière et sur son entreprise et si beaucoup à sa place faisaient le choix de lâcher leur boulot pour se concentrer uniquement sur les médias, elle avait fait totalement le contraire. Elle préparait doucement son retour et la date fatidique du moment où elle posterait à nouveau sur son compte instagram approchait à grand pas mais en attendant, elle était plus que ravie de l'évolution de son entreprise et du tournant que les choses prenaient de ce côté là de sa vie, parce que le sentiment d'accomplir tout un tas de choses par soi même était grisant et qu'elle refuserait d'abandonner cette sensation là. Installée dans une salle de réunion lumineuse et décorée avec le plus grand soin, elle répondait à quelques messages en patientant l'heure du rendez vous pour lequel elle s'était déplacée. « Mademoiselle Edwards ? » Une voix masculine venait la sortir de ses pensées et elle avait sourit en apercevant celui qu'elle savait être le petit-ami de Greta. « Oui, bonjour ? » Le ton de sa voix trahissait de la surprise qu'elle avait eu de le voir ici, non pas parce qu'elle ignorait qu'il travaillait ici - qu'il possédait même une partie de cette entreprise, semblait-il - mais plutôt parce qu'elle était là pour rencontrer une jeune femme pour régler quelques menus détails d'organisation. « Vous attendez depuis longtemps ? » Machinalement elle avait reposé son téléphone sur la table tout en secouant la tête de gauche à droite. « Non, je viens d'arriver et on m'a fait m'installer ici pour patienter. J'étais un peu en avance pour tout vous dire. » Ce qui était sûr, c'est qu'ils avaient toujours eu le don de savoir bien l'accueillir dans ces locaux, même quand elle ne venait que pour une brève visite de courtoisie. « Le rendez-vous a dû m’échapper, nous devions faire le point pour la soirée ? » « C'est bien ce qui était prévu mais il me semblait devoir rencontrer une certaine Amanda.. l'assistante de votre père, si je ne me trompe pas ? » C'est ce qu'elle avait cru comprendre mais elle n'était pas tout à fait sûre : la chose la plus agaçante ici était certainement le fait qu'elle avait eu à faire à beaucoup trop d'interlocuteurs différents pour un seul évènement ; beaucoup trop pour tous les retenir sans se tromper et pour tous les identifier correctement. Arthur, lui, était plus facilement identifiable que tous les autres même s'ils ne s'étaient croisés dans ces couloirs que brièvement depuis que Lena avait décroché le contrat d'organisation de l'évènement que monsieur Coventry voulait inoubliable. Greta lui avait parlé de lui une ou deux fois, et c'est parce que Lena était persuadée que le contraire n'était pas vrai qu'elle avait décidé de ne pas aborder le sujet de sa nouvelle amitié avec elle pour l'instant. A ses yeux, ce n'était pas le moment des banalités personnelles. « J'ignorais que vous deviez vous joindre à nous. » Et pour ne pas paraître impolie, elle avait finit par ajouter. « Mais ce sera avec plaisir. » De travailler ensemble - c'était ce qu'elle avait voulu dire et elle espérait surtout que ça ne puisse pas être interprété d'une autre manière. « Je pense que nous attendrons votre collaboratrice ? » Qu'elle demandait, toujours un doux sourire sur ses lèvres.