@Hadley Wellington

« Pas d’inquiétude, tout est sous contrôle. » Dans l’histoire de l’humanité, ces mots ont surement été prononcés plus d’une fois quelques secondes avant la catastrophe. Andrew regrettait certainement de les avoir dits à son client. À sa défense, il croyait vraiment avoir les choses en main jusqu’à ce qu’elle arrive dans la salle d’audience, la sublime Hadley Wellington. Andrew sourit poliment alors que dans sa tête, il maudissait tous les saints du ciel. Ils se connaissaient, évidemment. Ils ont eu quelques aventures sans lendemain pour le plaisir et le goût de l’interdit. Ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient dans des camps adverses même si, fondamentalement, ils partageaient des idéaux semblables. Le client qu’il défendait aujourd’hui, il ne l’avait pas choisi. Un certain pourcentage de son temps était dédié à l’aide juridique. Il était l’avocat commis d’office pour les personnes n’ayant pas les moyens de s’en payer un. Parfois, il se retrouvait face à de véritables tragédies pour lesquelles il investissait toute son énergie. Dans d’autres cas, comme aujourd’hui, il devait défendre quelqu’un qui méritait ce qui lui arrivait. Non seulement ça, mais si c’était juste de lui, il le conduirait personnellement à la prison, l’enfermerait dans une cellule et jetterait la clef aussi loin que possible. Son client n’était pas un danger pour le reste de la société. Il n’avait commis aucun crime sexuel ni tué personne. Non, il était plutôt une nuisance, la définition même de « la stupidité devrait être punie » et Andrew ne disait pas cela à la légère. Déjà, si on enfermait tous ceux qui faisaient quelque chose de stupide une fois dans leur vie, tout le monde y passerait, incluant Andrew, mais c’était surtout qu’il n’avait jamais vu quelqu’un comme son client. Cet homme remportait la palme de la paresse et des mauvaises idées. Il voulait le plus d’argent possible en faisant le moins d’effort possible. Ainsi, il avait tendance à se lancer dans des entreprises douteuses et souvent illégales et c’était la dernière en date qui l’amenait devant le juge aujourd’hui. Il avait décidé de se lancer dans la culture du cannabis et s’en était vanté sur les réseaux sociaux. La police n’avait eu qu’à aller le cueillir à sa résidence et saisir les 3 plants qu’il faisait pousser dans son salon. Il risquait quand même dix ans d’emprisonnement au maximum. Andrew avait lu sa feuille de route et avait longuement discuté avec son client. Il n’échapperait pas à la prison, l’Australie étant sévère sur les crimes reliés à la drogue, mais vu la quantité, Andrew voulait négocier trois ans. S’il s’était vanté d’en cultiver, selon la preuve, rien ne disait qu’il souhaitait en vendre. Les trois plants pouvaient être pour sa consommation personnelle. Enfin, oui, il voulait en vendre. L’homme s’était confié lors d’un entretien en privé avec Andrew. Pour son bien, Andrew lui avait conseillé de se taire et de le laisser effectuer son travail.

Andrew connaissait le juge. Si son client parvenait à se taire suffisamment longtemps, il avait de bonnes chances de s’en sortir avec seulement les trois ans qu’il demandait. Évidemment, il ne savait pas encore quelle peine Hadley demanderait. « La défense demande trois ans, est-ce exact? » « Oui, votre honneur. » Le juge examina ses notes pendant un moment. « Très bien. Et la couronne? » Andrew tourna la tête pour regarder Hadley. Son expression ne trahissait qu’un intérêt poli qui n’avait rien à voir avec son intense désir de voir cette interminable journée se finir enfin. Jusqu’à présent, son client était parvenu à se taire, mais il le sentait s’agiter sur sa chaise. Hadley lui avait toujours paru être une femme raisonnable. Surement que la sentence qu’elle proposerait ne dépasserait pas son offre. Andrew n’avait vraiment pas envie de négocier.

Tu étais de plus en plus agité depuis les derniers jours, ayant pris comme décision d’aller voir Samuel quelques jours plus tard, à l’occasion de votre anniversaire de mariage. Sauf que tu sentais le stress monter à l'intérieur de toi à chaque jour qui passait et tu savais que ça te rendait particulièrement détestable. Tu étais déjà assez caractérielle de base, mais là, tu avais envie de mordre à chaque fois que quelqu’un osait dire le contraire de toi. Tu avais gagné cette cause d’une adolescente qui avait été tuée par un total inconnu et même si tu étais particulièrement fière de la finalité de l’histoire, tu te sentais à cran. La cause avait été difficile pour toi, remuant une foule d'émotions que tu tentais de refouler depuis bien longtemps. Cette journée-là, tu avais une petite cause de possession de plan de cannabis dans le but d’en faire la distribution. Tu étais plutôt convaincue que ce serait facile pour toi d’obtenir la sentence que tu voulais, sachant très bien que l’Australie était très sévère en ce qui concernait la drogue. Ce qui était sûr, c’était que tu n’étais pas dans une humeur pour perdre ta cause.
Lorsque tu arrivas dans la salle de cours, un sourire provocateur prit place sur tes lèvres lorsque tu aperçois Andrew. Tu étais contente d’avoir mit le temps de te préparer ce matin-là, peaufinant ton maquillage et bouclant tes cheveux pour qu’ils retombent parfaitement chaque côté de ton visage. Ça faisait un certain temps que vous ne vous étiez pas parlé, ni vu et tu avais de bons souvenirs avec lui. En fait, tu savais que vos meilleures soirées se passaient souvent après avoir eu une bonne confrontation au tribunal. Tu le trouvais particulièrement sexy à tenter de défendre ses clients coûte que coûte. Le visage de Maître McKinley ne laissait percevoir qu’un intérêt poli alors qu’Hadley savait qu’elle serait capable de le mettre en colère. L’envie de gagner ce procès était encore plus élevée que lorsqu’elle avait mis les pieds dans la salle de cours. « La défense demande trois ans, est-ce exact? » - « Oui, votre honneur. » - « Très bien. Et la couronne? » Tu jetas un oeil rapide au client d’Andrew qui s’agitait de plus en plus sur son banc. Tu avais l’impression que si tu réussissais à le faire sortir de ses gonds, tu réussirais à obtenir exactement ce que tu avais prévu comme peine. Tu te leva, reporta ton attention sur le juge. « Six ans votre honneur. Lorsque l’on regarde le casier de monsieur, nous pouvons facilement constater que les peines légères pour les petits délits qu’il a commit depuis bon nombre d'années ne sont pas suffisantes. Pour possession de drogue dans le but d’en faire la distribution, je propose six ans pour qu’il constate que l’Australie n’entend pas à rire avec la drogue. » Tu te retournas vers Andrew, postant tes yeux dans ceux de ton opposant. Tu désirais voir sa réaction face à ce que tu demandais comme peine à ce petit criminel sans grande envergure. Expliquer les sentences que tu demandais et en mettre plus que ce que le client en demandait était ton image de marque. Ça te servais souvent et tu adorais les débats avec tes collègues de la défense.

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Évidemment qu’elle demanderait plus! Ça ne serait pas aussi amusant sinon. Pourtant, pendant un instant, il crut qu’elle serait de son côté. Andrew se retint difficilement de grimacer et, surtout, de la dévisager. Oh, il n’était pas fâché contre elle. Il lui en faudrait bien pour cela. Elle faisait son travail et d’une façon admirable, en plus. À sa place, il aurait probablement demandé la même chose. Non, c’était surtout une question de principe. Il voulait gagner, tout simplement, et ce même s’il avait techniquement perdu son procès. En général, un avocat ne voulait pas que son client aboutisse en prison. Son rôle était de le défendre et de s’assurer qu’il ait un traitement juste et équitable. Andrew voulait surtout être débarrassé de cette affaire qui traînait depuis un peu trop longtemps à son goût. Plus que quelques minutes avant la fin de cette torture. À ses côtés, son client s’agita. L’idée de passer plus de temps que nécessaire en prison ne lui plaisait pas. Andrew lui fit signe de se taire. Ce n’était pas le moment d’empirer son cas avec une remarque injudicieuse. « Mhm ». Andrew regardait le juge. Ce « Mhm » sonnait beaucoup comme un « je suis d’accord. » Le juge feuilletait les documents en face de lui. Il savait exactement ce qui s’y trouvait, pourtant il semblait encore plongé dans sa réflexion comme s’il n’avait pas encore tout à fait arrêté son jugement. Ça où il s’amusait à les faire languir un peu. Il l’avait déjà reconnu coupable, qu’il prononce la sentence et permette à tout le monde de rentrer chez eux! Enfin, sauf son client qui lui prendrait le chemin de la prison. Avec un peu de chance, il ne le verrait plus jamais, une pensée qu’Andrew trouvait particulièrement réconfortante. « Bon, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Au vu des nombreux antécédents de monsieur, je penche en faveur de la couronne. Je vous condamne donc à six ans de prison en espérant que cela vous serve de leçon. » « Mais! » Andrew grimaça alors que les policiers s’approchaient déjà afin d’escorter son client hors de la salle. Ça ne se terminait pas comme il l’espérait, mais on ne pouvait pas gagner à tous les coups. Il les regarda sortir en se disant qu’il ferait mieux de se retirer de l’affaire rapidement. Rien n’empêchait son client de faire appel.

Alors que tout le monde prenait le chemin de la sortie, Andy en profita pour s’approcher d’Hadley. « Bien jouer! Comme d’habitude, tu es redoutable. » Il sourit.

« Bon, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Au vu des nombreux antécédents de monsieur, je penche en faveur de la couronne. Je vous condamne donc à six ans de prison en espérant que cela vous serve de leçon. » Un sourire satisfait prit place sur tes lèvres. Tu avais réussi à convaincre le juge avec ton argumentaire qui avait été quand même plus court que ce à quoi tu avais habitué tes collègues de travail du côté de la défense. Tu avais la réputation de t’enflammer, d’en mettre plein la vue des gens dans la salle avec tes mots choisis avec minutie pour captiver les foules. Toutefois, dans ce dossier de possession de plants de marijuana, tu avais eu l’impression que ce serait facile à remporter et ça avait effectivement été le cas. Tu rammassas les documents que tu avais mis dans des piles bien alignées et droites sur le bureau de la salle du tribunal, les rangea dans ton porte-document et pris la direction de la porte de sortie. Tu avais le regard fixé sur ton téléphone portable pour vérifier ton agenda pour la journée du lendemain lorsque tu entendis la voix d’Andrew près de toi. « Bien jouer! Comme d’habitude, tu es redoutable. » Un sourire malicieux prit place sur tes lèvres. Il savait aussi bien que toi que cette cause n’était pas la plus compliquée que tu avais eu en carrière, mais tu appréciais le compliment. « J’étais convaincue en fait que ton client finirait par parler dans le box des accusés et qu’il se mettrait lui-même en prison pour les six prochaines années. » Tu regarda autour de toi pour t’assurer que personne n’écouterait la suite de tes paroles. « Ça fait de moi une mauvaise personne si j’avoue que j’aurais bien aimé voir le sermon que le juge lui aurait servi ? » Celui qui avait été assigné pour juger cette cause ce matin-là était bien connu pour son impatience envers les accusés qui ne suivaient pas les règles pendant les audiences. Tu étais certaine qui aurait rappelé à ce dernier comment il devait se comporter dans un cadre comme celui dans lequel ils étaient. Il était fort à parier également qu’il lui aurait collé une peine plus sévère même que tu avais proposé. « Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas affronté. Ça m’avait manqué. » Tu avais prononcé ces mots avec un petit sourire un peu séducteur. Tu avais déjà passé des moments intimes avec Andrew et tu devais avouer que les meilleures soirées étaient souvent après que tu ais gagné une cause contre lui. Tu avais toujours une certaine adrénaline après tes causes qui ne demandaient qu’à être dépensé d’une manière ou d’une autre.

@Hadley Wellington

Naturellement, Andrew réussit à la faire sourire. C’était toujours un plaisir de la voir, même lorsqu’ils se retrouvaient dans des camps opposés, car elle faisait bien son boulot, mais surtout elle le faisait pour les bonnes raisons. « J’étais convaincue en fait que ton client finirait par parler dans le box des accusés et qu’il se mettrait lui-même en prison pour les six prochaines années. » Andrew s’esclaffa. Ils s’éloignaient maintenant de la salle d’audience et la foule de plus en plus éparse leur permettant de parler plus librement sans risquer de se faire entendre par des oreilles indiscrètes. « Ce que tu ne voyais pas, c’est que j’avais mon pied sur le sien et que je lui écrasais les orteils dès que j’avais l’impression qu’il s’apprêtait à dire quelque chose. » Il ne pouvait s’empêcher d’être frustré envers cet homme. Malheureusement, il n’était pas le seul et le système de justice en était encombré. « Ça fait de moi une mauvaise personne si j’avoue que j’aurais bien aimé voir le sermon que le juge lui aurait servi ? » Andrew acquiesça. « Très mauvaise, absolument terrible, mais dans ce cas, je le suis aussi. » Il lui adressa un sourire complice. « Oh, j’aurais dû le laisser parler juste pour voir le juge s’énerver. Ça n’aurait rien changé, car je ne crois pas que c’est le genre d’homme à vraiment apprendre de ses erreurs, mais peut-être que le séjour en prison le refroidira un peu. En tout cas, s’il souhaite faire appel, il devra se trouver un autre avocat. Je me retire du dossier. » S’il travaillait plus longtemps avec cet homme, il risquait de se faire arrêter pour agression pour lui avoir donné une claque derrière la tête. Andrew s’énervait rarement. Son ancien client avait définitivement un don pour jouer sur sa corde sensible.

« Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas affronté. Ça m’avait manqué. » Ça lui avait manqué aussi. Il y avait quelques personnes comme ça avec qui il aimait particulièrement travailler. Et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’ils aient couché ensemble par le passé. Ça c’était un bonus. D’ailleurs, les dernières fois où ils s’étaient retrouvés face à face en cour, le débat s’était poursuivi en dehors du palais de justice pour se terminer sous les draps… Andrew regarda rapidement son téléphone. Il avait un rendez-vous plus tard ce soir, donc ils devront rester sages cette fois. En vérité, il appréciait vraiment Hadley. « Ça m’avait manqué aussi. Quand j’ai vu ton nom, j’ai tout de suite su que ça serait intéressant. » Il se dirigea vers la sortie. « Écoute, j’ai un peu de temps devant moi et je meurs de faim. Je propose qu’on aille manger ensemble. Ça te va? C'est moi qui invite... et je te laisse choisir le restaurant.»

« Ce que tu ne voyais pas, c’est que j’avais mon pied sur le sien et que je lui écrasais les orteils dès que j’avais l’impression qu’il s’apprêtait à dire quelque chose. » Tu éclatas d’un rire spontané que tu n’avais pas réussi à retenir. Tu ne t’attendais pas du tout à ce que ce dernier te raconte cette anecdote. Par contre, tu réussissais à mieux comprendre pourquoi l’accusé avait réussi à se taire pendant son procès. Tu savais qu’Andrew était plein de ressources pour garder le contrôle sur ces clients, mais cette tactique, c’était bien la première fois que tu en entendais parler. « La prochaine fois que tu utilises cette tactique, avertis moi, je vais pouvoir scruter le visage de ton client et tenter de deviner quand tu appuies sur son pied qu’avec son changement d’expression sur son visage. » Ce genre de petit jeu pouvait rajouter du piquant dans un procès et tu adorais. Tu avais déjà fait plusieurs fois le défi de devoir mentionner un mot donné pendant tes déclarations et tu avais toujours remporté haut la main même si c’était parfois saugrenu. Tu n’acceptais toutefois ces petits jeux que dans des causes mineures où la sentence était claire pour ne pas nuire à tes chances de faire inculper un criminel. Et avec des avocats de la défense que tu appréciais bien. Tu ne voulais pas prendre la chance que quelqu’un fasse une plainte au barreau que pour te nuire. « Très mauvaise, absolument terrible, mais dans ce cas, je le suis aussi. [...] En tout cas, s’il souhaite faire appel, il devra se trouver un autre avocat. Je me retire du dossier. » Tu hochas de la tête de haut en bas pour faire signe que tu le comprenais. Avoir à gérer ce genre de client, ça avait été ton pire cauchemar lorsque tu avais fait ton tour à la défense. Tu avais détesté devoir défendre des gens qui avaient commis des délits, même ceux qui étaient sans grande conséquence, mais tu avais encore plus haïs devoir traiter avec ces gens qui avaient des attitudes détestables, qui demandaient ciel et terre alors que leur cause était perdue d’avance. « Je crois bien que moi, je vais conserver le dossier s’il va en appel. Je le trouve divertissant cet homme et il y a bien des chances que cette fois-là, il perde patience. Je ne voudrais pas manquer ça. » Tu avais un petit sourire espiègle sur le visage. Tu n’étais pas du genre à te réjouir du malheur des autres, mais cet homme n’avait pas su attirer ta sympathie. Tu avais besoin d’un divertissement une fois de temps en temps et tu sentais que ce dossier saurait te l’apporter. Ça te faisait changer de ceux qui étaient plus lourds en émotion.
« Ça m’avait manqué aussi. Quand j’ai vu ton nom, j’ai tout de suite su que ça serait intéressant. Écoute, j’ai un peu de temps devant moi et je meurs de faim. Je propose qu’on aille manger ensemble. Ça te va? C'est moi qui invite... et je te laisse choisir le restaurant.» Tu sortis ton portable pour consulter ton agenda. Tu devais t’assurer avant que tu n’avais pas de rendez-vous. Tu ne voulais pas poser faux bond à un éventuel client. « L’Esquire ça te dit ? C’est pratiquement à côté et j’ai vu qu’ils avaient revampé leur carte dernièrement. » Tu n’avais pas choisi le restaurant le moins cher en ville, mais tu étais bien à l’aise avec le fait de payer ta part si Andrew désirait revenir sur sa parole de t’inviter. Tu avais surtout bien envie de leur espresso martini qui était le meilleur en ville. « J’ai vu qu’ils avaient maintenant une burrata sur tomates confites et pesto en entrée. J’avoue qu’elle me fait de l’oeil depuis un petit moment. »

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« La prochaine fois que tu utilises cette tactique, avertis moi, je vais pouvoir scruter le visage de ton client et tenter de deviner quand tu appuies sur son pied qu’avec son changement d’expression sur son visage. » C’était facile de parler avec Hadley, car ils partageaient le même sens de l’humour douteux. Il ne pourrait pas être aussi honnête avec tous ses collègues. Il n’y avait que Kipp et elle qui trouvaient ça amusant de l’entendre s’exprimer avec une telle franchise. « Promis, la prochaine fois je te ferai signe. Cela dit, j’aimerais éviter une pareille situation à l’avenir. J’ai déjà vu des clients se mettre les pieds dans les plats devant le juge, mais celui-là, c’était autre chose. Le seul mot qui me vient en tête, c’est idiot. » Idiotie ou manque de jugement, difficile à dire. Une chose était certaine, il ne réfléchissait jamais aux conséquences possibles de ses actes. Quelque part, il y avait quelque chose de vraiment admirable à toujours se dire que tout ira bien. Andrew aimerait être aussi positif… Enfin, inutile de s’y attarder plus longtemps. Il avait perdu son procès, mais l’homme méritait son séjour en prison. En se retirant du dossier, Andrew était libre de consacrer son temps à des gens qui avaient véritablement besoin d’aide. « Si jamais tu le recroises, tu m’en donneras des nouvelles. Je veux surtout savoir qui sera le pauvre bougre qui le représentera. » Une part de lui restait quand même curieuse de connaître la suite.

« L’Esquire? Excellent choix. On va prendre ma voiture. Je te ramènerai après. » Andrew ne s’inquiétait pas pour le prix. Il savait bien qu’en lui laissant le choix du restaurant, elle ne choisirait pas d’aller au McDonald du coin bien qu’il ne fallait jamais sous-estimer le facteur de satisfaction d’un bon cheezburger, surtout au petit matin après une nuit de folie. Il gagnait bien sa vie et il n’était pas du genre à proposer quelque chose sans en avoir réellement les moyens. Il souhaitait faire plaisir à Hadley et à lui aussi par la même occasion.

Une quinzaine de minutes plus tard, un serveur les installait à une table où Andrew commença à examiner la carte. Il avait faim, mais ne savait pas encore ce qu’il allait prendre. Hadley avait mentionné la burrata et elle le tentait. La meilleure qu’il ait mangée fut en Italie il y a quelques années de ça. Il étudiait alors à Londres et avait décidé, avec quelques amis, de se rendre à Rome en train depuis l’Angleterre. Sur le coup, ça leur semblait être une bonne idée. Une folle aventure qui aura duré pratiquement vingt-quatre heures. Il n’avait pas autant d’argent qu’aujourd’hui et ils n’avaient rien d’organisé. Ils n’avaient même pas d’endroit où dormir en arrivant à Rome. Malgré cela, il gardait un agréable souvenir de son séjour dans la ville éternelle. « Je crois que je vais suivre ton exemple et essayer la burrata… accompagnée d’une coupe de vin blanc. » Par-dessus le menu, il regarda Hadley, un sourire sur les lèvres. « Alors, dis-moi tout. Quoi de neuf depuis la dernière fois? Je veux tous les détails juteux et scandaleux. »

« Promis, la prochaine fois je te ferai signe. Cela dit, j’aimerais éviter une pareille situation à l’avenir. J’ai déjà vu des clients se mettre les pieds dans les plats devant le juge, mais celui-là, c’était autre chose. Le seul mot qui me vient en tête, c’est idiot. » Tu ne pus retenir un rire franc aux paroles d’Andrew. La simplicité de votre relation hors cours t’avait toujours plu. Bien les rares fois où vous vous étiez côtoyé autre qu’au travail avait été induit par une confrontation dans le cadre d’un procès. « J’me souviens de mes années à la défense, j’étais souvent étonné comment il y avait plus d’idiot que ce que je croyais. » Tu avais détesté tes années à défendre les gens qui étaient accusés d’un délit, mais ça avait forgé un caractère de feu et c’était grâce à toutes ces années que tu étais maintenant capable d’avoir un visage neutre qui ne laissait voir aucune émotion. Toutefois, depuis que tu étais rendue pour la couronne, tu savais bien reconnaître les points faibles des accusés et ça jouait souvent en ta faveur. « Si jamais tu le recroises, tu m’en donneras des nouvelles. Je veux surtout savoir qui sera le pauvre bougre qui le représentera. » - « Parfait ! Je me prends une note mentale. Je peux même t'envoyer la date si jamais il fait appel si jamais tu veux venir te divertir dans l’audience. » C’était un de tes petits plaisirs coupables d’aller voir certaines causes que tu savais légères ou encore qui risquaient d’être amusantes de par les accusés ou encore des par les avocats qui la pilotait. C’était rare que ça arrivait et tu aimais toujours être aux premières loges lorsque tu en avais le temps.

Lorsqu’Andrew te laissa le choix du restaurant, tu ne proposa pas un endroit bon marché, mais en même temps, c’était exactement là où tu avais envie d’aller manger. Cet endroit te détendais et tu savais que vous alliez super bien manger et même boire. Tu n’avais pas le goût de te contenter d’un repas juste moyen niveau gustatif. « L’Esquire? Excellent choix. On va prendre ma voiture. Je te ramènerai après. » Tu hochas de la tête, témoignant que tu étais d’accord avec sa proposition et le suivit jusqu’à sa voiture. Le trajet jusqu’au restaurant n’était pas vraiment long, ce dernier se trouvant dans le même quartier que le palais de justice. Arrivé à leur destination, tu pris le devant, demandant au serveur cette table sur le bord de la fenêtre où se trouvait la plus belle vue selon toi. « Je crois que je vais suivre ton exemple et essayer la burrata… accompagnée d’une coupe de vin blanc. » C’était exactement tes choix pour l’entrée. Tu adorais les fromages et tu étais convaincue que le mélange avec les tomates confites et le pesto serait absolument délicieux. Tu choisis également un plat principal appelé ris de veau, bruxelles, bacon. Tu étais du genre à faire des choix qui te sortaient de ta zone de confort et souvent, tu faisais de merveilleuses découvertes. « Alors, dis-moi tout. Quoi de neuf depuis la dernière fois? Je veux tous les détails juteux et scandaleux. » Tu lui fis un sourire mystérieux. Tu pris quelques moments de réflexion, ne voulant pas dévoiler trop de détails sur ta vie personnelle. Tu appréciais Andrew, mais tu n’étais pas du genre à te confier à lui. Il était donc impossible que tu lui parles que tu voulais aller voir Samuel dans les journées qui venaient. Tu choisis donc un sujet sécuritaire. « Tu as suivi mon dernier procès ? Celui sur le meurtre de l’adolescente en plein parc ? » C’était ton cas le plus important de ta carrière et tu étais fière de l’avoir gagné.