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Pour un archéologue, la nouvelle de l'arrivée d'un sarcophage égyptien dans sa ville d'adoption est à la fois un malheur et une bénédiction. La promesse d'une découverte et de tout ce qu'il y a autour, mais également la crainte de la violation d'une sépulture antique, qui jusque-là a toujours vécu sous la terre et le sable, dont l'être humain vient violer le repos éternel. Il y a toujours un petit moment d'appréhension - appelons-le, le bénéfice du doute - lorsqu'on déplace une momie enterrée depuis des siècles.

Le convoi doit arriver en milieu de matinée. A neuf heures et demie, Seth est déjà sur un parking proche du Queensland Museum. Le temps de fumer une cigarette, il observe toute la mise en place pour l'arrivée d'Ânkhti, du blocage des rues adjacentes au bâtiment, jusqu'aux tapis déroulés de l'entrée à l'emplacement de l'exposition du sarcophage. Il ne serait pas le seul spécialiste présent aujourd'hui, et tout le monde semble surexcité à l'imminence de l'accueil de cet ancêtre extirpé des sables africains. Balayant la foule du regard, il remarque les journalistes qui se battent déjà pour la meilleure place, et s'amuse de voir que tous ne possèdent pas un badge leur permettant de franchir les barrières qui les retiennent dans un cercle d'intimité. Une sorte d'espace vital, en quelques sortes. Seth écrase son mégot dans le cendrier le plus proche, exhalant sa dernière bouffée de nicotine avant d'entrer dans le musée.

Il a toujours adoré ces endroits froids et muets, qui représentent à ces yeux d'innombrables souvenirs d'enfance. Pour lui, c'est comme le film de l'histoire de la vie humaine, en couleurs mais en silencieux, avec l'imagination que tout un chacun veut bien y prêter. Perdu dans la contemplation des vases canopes déjà acquis par le Queensland Museum, il n'entend pas tout de suite le vacarme qui se trame dehors, alors que le sarcophage grimpe les quelques marches pour franchir la porte d'entrée. Les visiteurs, spécialistes et journalistes, se rapprochent, s'attroupent de part et d'autre de l'emplacement prévu pour accueillir la momie. Cette proximité le dérange, mais il n'en montre rien, visage impassible au milieu de la foule. Pourtant, un visage connu se faufile parmi tous ces étrangers. "Monsieur Logan!", le salue Seth, d'un ton formel. "Vous êtes sur tous les fronts.", il se permet la réflexion, sans arrogance ni mauvaise intention. Simple constat, le journaliste choisit décidément bien ses sujets.  

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Ce jour-là devait être un grand jour pour Brisbane avec l'arrivée directe d'Afrique de ce sarcophage et, bien que ce ne soit pas le genre de sujets de prédilection qu'il aimait couvrir, préférant traquer les hors-la-loi, le fait qu'il soit directement sur place avait poussé sa direction à lui imposer sa présence lors de cet événement si particulier qu'il fallait couvrir. Il avait été très matinal afin de faire partie des premiers sur les lieux, montrant sa carte de presse, afin d'avoir une position des plus avantageuses pour le moment venu. Lui n'était pas cantonné à l'extérieur avec les journalistes de base, non sa carte de presse du Sydney Morning Herald lui avait valu l'une des places les plus intéressantes car au plus près du sarcophage dès lors qu'il serait installé dans le musée. Chris avait suivi la progression de cette livraison, bien callé dans un coin, observateur comme à son habitude. Il avait remarqué l'arrivée de Seth Hill, cet archéologue qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser dans un bar pour en découvrir davantage de son activité. Le journaliste était persuadé qu'il y avait quelque chose de louche avec ce personnage, un peu mystérieux, et qu'il avait plusieurs secrets à révéler. Chris n'était pas surpris de sa présence ici en ce jour si particulier et sa journée commençait enfin à devenir intéressante. Il n'avait pas quitté l'opération de tout son cours mais ce n'était pas le sarcophage qui l'intéressait principalement mais plutôt son chef d'orchestre qui, de toute évidence, n'avait même pas remarqué sa présence, bien tapi dans l'ombre. Ce n'est qu'une fois le sarcophage posé et la foule invitée à se placer que Chris sortit de sa position pour se mêler à la foule, n'hésitant pas à jouer des épaules pour se faire une place au plus près. C'est alors que l'archéologue le remarqua enfin avant de s'adresser à lui d'un ton plus que formel "Monsieur Logan! Vous êtes sur tous les fronts.". Quelle carte allait donc jouer le journaliste à son égard ?

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”Seth ! Quel plaisir de te revoir !” Chris n'avait pas fait dans la demi-mesure pour ces retrouvailles. Il affichait un large sourire, comme s'il était vraiment heureux de recroiser la route de l'archéologue. En vrai, c'était effectivement le cas, ce qui fait que son sourire était vraiment sincère, mais ce n'était certainement pas pour une visite de courtoisie. De plus, il prit un malin plaisir à l'appeler par son prénom et en le tutoyant, afin de marquer une certaine proximité amicale à son égard. ”Comment aurais-je pu manquer un tel événement ? C'est un peu comme le jour où les hommes ont marché sur la lune pour quelqu'un comme toi non ?” lui demanda-t-il afin de jauger l'enthousiasme qu'il pouvait ressentir. Jouer sur les sentiments étant sans doute le meilleur moyen d'amadouer l'archéologue pour lui tirer les vers du nez par la suite. ”Et du coup, quel est la suite du programme après cette entrée majestueuse ?” Il ne fallait surtout pas manquer de superlatif pour évoquer ce qui était "la" journée de Seth.

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Seth lorgne le sarcophage du coin de l'oeil, mémorisant le maximum d'informations en vue d'une visite prochaine. Il détaille tout avec minutie, la tombe en question, mais également les diverses caisses et accessoires qui l'accompagnent, avec de potentiels bijoux, et divers objets mortuaires. Sa curiosité n'a rien de malvenu, puisque son métier l'oblige à s'intéresser de près à cette nouvelle résidente temporaire de Brisbane qu'est Ânkhti. C'est sans compter sur l'apparition de Chris Logan, qui tout sourire, lui fait la discussion comme s'ils se connaissaient très bien, et depuis des années. "C'est effectivement une belle journée pour Brisbane, heureusement que je n'ai pas attendu ce jour pour aller marcher sur la Lune.", réplique-t-il, légèrement distant et ne le pensant qu'à moitié. Il attend de voir, curieux. La chaleur de l'accueil de son interlocuteur le déstabilise, il n'est pas coutumier de ce genre d'effusion, encore moins en public. Le tutoiement que Chris lui impose ne fait qu'accentuer cette impression, et il se demande soudainement si tous les australiens sont aussi sympathiques, souriants et chaleureux que le journaliste.  Ou - et ne le blâmez pas de voir le mal partout - est-ce que cela cache autre chose?

Seth ne l'a rencontré qu'une seule fois, dans un bar, à son arrivée à Brisbane. Le jeune homme est, à première vue, tout ce qu'il y a de plus charmant. Mais également curieux, ce qui pousse l'archéologue - ou plutôt le pilleur de tombes caché en lui - à s'en méfier sous peine de voir son petit business fructueux dégringoler en moins de temps qu'il n'en faut pour faire la une d'un grand magazine. Chris semble être le genre de personne qui peut soutirer des informations à n'importe qui, en se faisant passer pour le meilleur ami du monde. Toutefois, une banale conversation ne peut porter aucun soupçon, après tout, Seth ne fait que d'échanger à propos du métier qui apparaît sur son curriculum vitae. "Le programme...", commence-t-il, les lèvres pincées, observant toujours les déménageurs fixer la momie sur son socle. "Pour commencer, tout le monde va faire des photos pour immortaliser ce grand jour et illustrer de la meilleure façon son article de presse", poursuit-il, l'ironie se lisant sans peine dans ses mots. Il est clairement sous-entendu que Chris devrait en faire autant, avant que les conservateurs ne placent la momie dans sa vitrine, et qu'un reflet blanc s'installe sur toutes les photographies à venir. "Ensuite, les conservateurs la mettront dans sa vitrine, sous azote afin qu'elle soit conservée dans les meilleures conditions et...", s'interrompit-il. L'oreille tendue, il arque un sourcil comme si cela lui permettait de mieux entendre ce bruit assourdissant qui semble mitrailler le plafond du musée. "Tu entends ça?", Seth demande à Chris, en oubliant toute formalité. Le crépitement s'abat de plus en plus fort sur la toiture, si bien que tout le monde a détourné ses yeux de la star du jour pour scruter le ciel de pierre au-dessus de leurs têtes. Soudain, un caillou... non, de la glace, tombe aux pieds des deux hommes, à quelques centimètres seulement d'un rebond sur leur crâne qui aurait pu leur coûter cher. Des grêlons commencent à pleuvoir du ciel, perçant l'épaisse toiture du musée et s'abattant sur les visiteurs, consternés et déboussolés dans un état de choc général. "Hum, ça ne faisait pas exactement partie du programme, ça...", lance Seth, trouvant une pointe d'humour à faire au milieu de la cohue. L'archéologue reste calme, non seulement parce que sa nature lui impose de conserver une placidité à toute épreuve, mais aussi parce qu'il doit rester concentré. Si un ou deux vases canopes doivent disparaître dans le fourmillement et les cris des gens, personne n'ira les lui réclamer à lui.  

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”C'est effectivement une belle journée pour Brisbane, heureusement que je n'ai pas attendu ce jour pour aller marcher sur la Lune.” ”Oh mais quel joli fanfaron ! Je vois que la modestie a toute sa place dans la panoplie du parfait pilleur de tombes” lui répliqua aussitôt Chris avec un large sourire. Son allusion à un pilleur de tombes ne faisait absolument aucun sous-entendu sur les activités secrètes de Seth dont il ignorait l'existence. Non, il savait juste que si certains dans sa profession préféraient étudier les fossiles et ossements, Seth était plutôt du genre à explorer les anciennes pyramides ou temples qui pouvaient révéler bien plus qu'une simple découverte. S'intéressait-il avant tout à l'histoire ? Au décryptage de textes anciens ? Ou bien à autre chose ? Cela restait à déterminer, mais dans tous les cas le journaliste n'était pas dupe que l'archéologue était encore loin de lui avoir révéler tous ces secrets. Chris en était persuadé et il ne lâcherait son étreinte autour de Seth qu'une fois qu'il serait aussi asséché qu'une momie... Bien entendu, c'était sans allusion aucune à la nouvelle résidente qu'accueillait le musée en ce jour. Il lui tardait désormais de connaître la suite du programme et il en fit la réflexion à l'archéologue qui sembla peser ses mots. ”Le programme... Pour commencer, tout le monde va faire des photos pour immortaliser ce grand jour et illustrer de la meilleure façon son article de presse” Seth avait dit cela sans cacher aucunement l'ironie qui s'en dégageait et la petite pique à l'attention du journaliste sur la bonne manière de faire son travail. Mais cela n'eut certainement pas l'effet escompté sur Chris qui en sourit de plus belle avant de lui répondre ”Seth... voyons... un bon article c'est comme avec les femmes...” Chris essaya d'attirer son attention sur quelque chose qui devait parler à l'archéologue, et il ne doutait pas que la gente féminine devait en faire partie, avant de poursuivre ”On ne les jugent pas sur la forme mais sur le fond !” conclut-il en lui adressant un clin d'oeil complice. Sous entendu que ce n'était pas avec une photo que tout le monde pourrait obtenir dès le soir même sur tous les réseaux que son article serait bon ou pas, mais plutôt sur le contenu de celui-ci. Et sur ce point, Chris n'avait aucun doute de faire mouche auprès de sa direction avec ce qu'il préparait car ce n'était pas Ânkhti qui serait la star de la Une mais bien l'homme qui lui faisait face. De plus, il avait déjà de quoi illustrer son article car il ne s'était pas privé pour capturer des photos de Seth lorsque le journaliste était encore caché. Il avait parfaitement bien capté le regard mystérieux et intéressé de l'archéologue, à la fois vis-à-vis du sarcophage mais aussi envers toutes les caisses qui accompagnait cette exceptionnelle livraison. Agir dans l'ombre était un point qu'il s'était spécialisé après les centaines et centaines de filatures qu'il avait déjà pu effectuer dans le cadre de son travail. Non, Seth, ne glisse surtout pas sur ce terrain-là... Occupe-toi de faire ton travail... Moi je me charge du mien et n'essaye surtout pas de te mettre sur mon chemin ! Cependant, les intentions réelles de Chris étaient jusqu'à maintenant parfaitement cachées sous son sourire chaleureux et l'amicalité dont il faisait preuve auprès de l'archéologue.

”Ensuite, les conservateurs la mettront dans sa vitrine, sous azote afin qu'elle soit conservée dans les meilleures conditions et...” Seth avait repris le fil de leur conversation et Chris s'en réjouit, attendant la suite jusqu'à ce qu'il fût interrompu par un bruit qui mitraillait le plafond du musée. ”Tu entends ça ?” L'archéologue s'était adressé à lui en le tutoyant également et cela ne pouvait être que bon signe pour la suite, l'approche amicale de Chris commençait à porter ses fruits. Il ne lui avait pas répondu directement, se contentant d'hocher la tête avant de regarder autour de lui et notamment à l'extérieur du musée où les gens couraient se mettre à l'abri sous cette averse de grêle plutôt imprévue. Mais soudain, un grêlon un peu plus gros que la moyenne tomba à seulement quelques centimètres des deux hommes. ”Hum, ça ne faisait pas exactement partie du programme, ça...” constata Seth avec une pointe d'humour, aucunement intimidé par ce qui arrivait ”Effectivement, il ne me semble pas que c'était prévu par la météo ce matin... Sans doute encore une conséquence du dérèglement climatique !” confirma le journaliste qui, lui aussi, restait... de glace !

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C'était étrange car à observer les grêlons qui tombaient sur eux, à l'intérieur même du musée, ceux-ci étaient pour la plupart pas plus gros que de simples billes. Et pourtant ils traversaient l'épaisse toiture du musée, passant à travers, comme si le toit n'existait pas. Quelque chose ne tournait pas rond sur cet événement climatique inattendu. La plupart des journalistes qui se trouvaient autour du sarcophage s'étaient réfugiés contre les murs pour éviter le gros des grêlons. Seulement quelques uns étaient restés au cœur de l'action comme les deux hommes. Soudainement, une grosse voie se fit entendre parmi eux "Vite, il faut mettre tout ça à l'abri" C'était visiblement le propriétaire du musée qui, pensant que le sarcophage pouvait être abimé, ne voulait pas faire prendre le moindre risque à son nouveau trésor. Et qui, totalement paniqué, ordonnait aux personnes présentes de l'aider à bouger tous les biens. Voyant que plusieurs hommes s'étaient déjà mis autour du sarcophage pour le soulever, le journaliste se dirigea vers les caisses pour en soulever une mais celle-ci était bien trop lourde pour être porté tout seul. Il se demanda alors ce qu'elle pouvait bien contenir mais il regarda surtout l'archéologue en haussant un sourcil ”Bon tu m'aides ou tu comptes rester planté là à rêvasser ?” A quoi pouvait donc bien penser l'archéologue à cet instant ? Lui qui gardait une placidité à toute épreuve, très observateur, comme si tout était déjà calculé ou juste qu'il attendait le bon moment pour faire un sale coup... Le journaliste connaissait bien ce visage pour l'avoir vu des centaines de fois et cela lui confirma juste qu'il avait raison de faire son prochain article sur l'homme qui lui faisait face...

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La remarque de Chris tombe dans l'oreille d'un sourd, Seth ne relevant pas un piètre mot de l'accusation que le journaliste vient d'émettre à son égard. Il est un pilleur de tombes avéré, mais les paroles en l'air ne l'atteignent pas et il se sent davantage menacé par la colère d'Ânkhti que par celle de son interlocuteur. Après tout, il ne connait rien de lui, de son parcours, de ce qu'il a traversé pour en arriver là, et avoir l'honneur d'être invité un jour pareil. La conversation ne meurt pourtant pas avec la pique ayant râté sa cible, causant l'amusement de Seth davantage que son agacement. Pire même, la répartie du journaliste et sa réfléxion sur les femmes donnent à l'archéologue un sourire qu'il n'aurait pas pensé offrir en de telles circonstances. Lui qui n'a pas le temps d'explorer les femmes, de creuser au-delà de la surface, lui que son train de vie hors norme n'a jamais échoué très longtemps au même port, il ne connait rien de ce que les femmes ont à proposer, dans leur fond. "Je ne peux pas te dire, je n'ai pas beaucoup le loisir de lire la presse", réplique-t-il, sans regarder directement l'homme à ses côtés. La réplique est à double interprétation, et nul doute que Chris le comprendrait. Mis à part les articles qui l'intéressent, Seth n'est pas très friand de l'actualité, des célébrités, de tout ce monde qui gravite autour de lui sans qu'il ne s'en sente réellement faire partie. Il est comme les momies déssechées au fond de leur caveau, fuyant le commun des mortels ou s'amusant avec eux, tout en ayant la vulgaire impression qu'il n'appartient pas à cette société, et aux moeurs ridicules qu'elle impose.  

"Le dérèglement climatique...", l'archéologue répète après le journaliste. Ses yeux sont rivés sur le sarcophage, constellé de centaines de grelons qui frappent sans relâche le matériau friable comme pour créer une porte de sortie à son habitant. "Ou elle?", il désigne la momie du menton, restant aux aguets. La pluie de glace s'abat toujours sur les visiteurs du musée, mais les grelons ne sont pas plus gros que la pulpe d'un auriculaire, fort heureusement. Considérant les légendes et le folklore égyptien, les hommes peuvent s'en estimer chanceux. Une voix sort du lot et appelle aux volontaires forcés: "Vite, il faut mettre tout ça à l'abri". Seth l'entend mais ne bouge pas, son attention est toute dirigée vers la boite funéraire, et également les caisses qui se trouvent à sa proximité, qu'il lorgne discrètement du coin d'oeil. C'est sans compter sur l'entrain joyeux et serviable de Chris, qui quémande son aide afin de porter une caisse afin de la mettre à l'abri. "J'ai cru voir...", Seth n'achève pas sa phrase, tiré de sa léthargie par la voix forte du journaliste improvisé en déménageur. La fin de sa tirade reste en suspens tandis qu'il s'empare d'un côté de la caisse, soulevant avec Chris à l'autre bout cette malle qui semble peser une tonne. Et qui contient peut-être des trésors inestimables, qui sait? Les deux hommes décalent lentement leur fardeau, petit pas par petit pas, suivant la foule des bénévoles qui mettent les précieux objets à l'abri de la grêle. Tout à coup, un bruit assourdissant fracasse la pièce et résonne dans ses cavités, faisant sursauter tout le monde. Le tonnerre s'abat dans la grande salle, et les grelons redoublent d'intensité. Seth en profite pour lâcher lourdement son côté de la caisse, qui s'écrase au sol dans un fracas qui ne dénote pas avec le chaos qui règne au musée. "Désolé!", lance-t-il à son camarade. Le prétexte est trop bon, l'occasion trop belle pour ne pas être saisie. Le couvercle se dévisse et des vases, des outils, et ce qui ressemble à des lambeaux de vêtements s'éparpillent sur les dalles lisses, glissant jusqu'à plusieurs mètres d'eux. "Et merde...", Seth lance, n'en pensant pas le moindre mot. " Ramassons vite tout ça, avant que la grêle ne les abime", suggère-t-il, tentant d'estimer en toute discrétion lequel de ces objets aurait le plus de valeur à la revente.    

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”Le dérèglement climatique... ou elle ?” L'archéologue émettait une hypothèse tout à fait extravagante tout en désignant le sarcophage qui se trouvait entre eux afin de justifier le fait que des grêlons s'abattaient sur eux au beau milieu du grand hall du musée. Le journaliste restait dubitatif face à cette éventualité et avait levé un sourcil marquant ainsi le peu de crédibilité qu'il portait aux propos de Seth qui, lui, semblait y croire dur comme fer. Il eut un instant l'envie de lui rétorquer que la momie n'allait d'ailleurs pas tarder à sortir de son sarcophage et à aspirer chacune de leurs âmes les uns après les autres mais il fut coupé dans son élan par le directeur du musée qui leur demandait de l'aider afin de mettre ces nouveaux trésors à l'abri. Le journaliste pris les devants avec une large caisse avant d'interpeler l'archéologue afin qu'il arrête de rêvasser au beau milieu de ces reliques. Mais Chris n'était pas dupe et se doutait qu'il y avait quelque chose de pas très net chez Seth. ”Tu croyais avoir vu quoi ?” lui demanda-t-il alors que ce dernier avait enfin attrapé l'autre bout de la caisse pour qu'ils puissent la déplacer à deux. Mais tout à coup, un bruit assourdissant se fit entendre en même temps qu'un éclair vert traverse la pièce et vient frapper le sol non loin d'un groupe de personnes dans le hall. L'un d'entre eux tomba direct sur le sol, inerte, provoquant des cris de terreur de nombreuses personnes tout autour. Chris, lui s'était penché en avant, déstabilisé par le fait que Seth avait lâché la caisse de surprise, déversant ainsi de nombreux biens précieux sur le sol. ”Et merde... Ramassons vite tout ça, avant que la grêle ne les abime"” s'exclama l'archéologue qui s'était déjà mis en action. Chris regarda alors autour de lui pour savoir ce qui était le plus important de faire à cet instant précis.

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Finalement, plusieurs personnes se dirigèrent vers l'homme au sol pour lui porter secours, si tant est qu'il soit encore vivant suite à l'impact de la foudre dans la pièce. D'ailleurs, le journaliste se demanda comment un orage pouvait-il être aussi virulent aussi vite et surtout au plein milieu d'un abri couvert. Est-ce qu'un objet métallique avait pu attirer la foudre jusqu'à eux depuis l'extérieur ? Chris se refusait de croire à une quelconque malédiction, on n'était pas dans un film d'épouvante ou de science-fiction non plus. Le journaliste observait Seth qui s'évertuait à ramasser ce qui était tombé au sol alors que les conditions météorologiques à l'intérieur même du musée semblait s'intensifier. Parmi tous ces trésors déversés sur le parquet sur des dizaines de mètres carrés, il remarqua notamment une amulette qui avait glissé jusqu'au pied du sarcophage. Celle-ci était visiblement sertie de plusieurs émeraudes, pour ce qu'il pouvait en voir d'où il était, et Chris eut l'impression un court instant de la voir scintillait d'une lueur étrange. De son côté, visiblement Seth ne l'avait pas remarqué, concentré à ramasser des vases ou des draps anciens tout autour de lui. Le journaliste se protégea alors de sa veste pour amortir un peu la chute des grêlons qui devenaient de plus en plus gros. Il vit d'ailleurs l'un d'entre eux tombé en plein sur un vase que Seth venait de récupérer, le brisant ainsi en de multiples morceaux dans le creux de ses mains. Mais mieux valait que le grêlon tombe là plutôt qu'au beau milieu de son crâne... Cependant, craignant d'en recevoir un à son tour, Chris se mit à courir et plongea pour glisser sur le sol jusqu'au sarcophage pour trouver un semblant d'abri temporaire. Puis, bien à l'abri des regards, tournant le dos à Seth à ce moment-là, il attrapa l'amulette de sa main droite. Au même moment, les grêlons cessèrent finalement de tomber et le tonnerre de gronder. Chris regarda un instant l'amulette et vit l'éclat des émeraudes s'obscurcir alors même que la luminosité revenait dans le hall central du musée et que les gens criaient de joie que la tempête s'estompe enfin. Chris glissa alors discrètement l'amulette dans la poche intérieure de sa veste, tout contre son cœur, avant de se redresser totalement et de se tourner vers l'archéologue qui, par miracle, n'avait pas été blessé par les grêlons. ”Rien de cassé ?” lui demanda-t-il pour s'assurer de son état physique, constatant malgré tout que plusieurs vases n'avaient pas pu être préservé du désastre qui s'était abattus sur eux. Il fit une légère grimace à cela mais se dirigea de nouveau vers ce qui restait pour continuer à ranger ce qui s'était échappé de la grosse caisse.

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Seth ne sait plus bien si ce qu'il a vu appartient à la réalité ou si cette même réalité lui échappe. Par expérience, il sait que la mythologie égyptienne - qui regorge de croyances et de mythes perdurant encore de nos jours - peut se montrer capricieuse et s'immerger dans le monde moderne pour en défaire les certitudes. La science ne peut pas tout expliquer, bien qu'elle maîtrise une bonne partie des explications fournies pour relater les phénomènes étranges du monde moderne, mais elle est aussi loin d'être omnisciente. L'archéologue pense avoir senti une aura émaner du sarcophage, comme si son contenu cherchait à s'en libérer, mais il se garde d'en faire part à Chris au risque de passer pour un fou, ou pire, un incompris. Bien que dans le fond, il se moque bien du regard des autres, dans l'état actuel des choses, nulle utilité d'ajouter de la panique dans cette situation de confusion générale. Il se contente donc de basculer la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite, dans un geste qui aurait pu se traduire par le "non rien" qu'il ne formule finalement pas.

La grêle semble s'intensifier et le désordre le plus total règne dans le hall central du musée. Ce qui devait être une banale cérémonie se transforme en un carnage sans nom. Des femmes crient, des hommes s'agitent dans tous les sens, personne ne sait réellement comment apaiser cette catastrophe aussi soudaine qu'inattendue. Seth aperçoit Chris qui s'élance tel un rugbyman en plein essai pour plonger sur le sol et se réfugier sous les tréteaux supportant le poids de la momie et de sa dernière demeure, dans une cascade digne des plus grands films d'action. Cette vision le fait sourire, et aussitôt qu'il tourne la tête, la tempête semble enfin s'évaporer pour laisser place au calme et au silence. L'archéologue renverse un vase, y trouve un collier en bronze serti d'une opale, qu'il fourre rapidement et discrètement dans sa poche après s'être assuré que personne ne le regardait. Le journaliste lui tourne le dos, et les autres sont trop éberlués par ce retour soudain à la tranquilité qu'ils ne le calculent pas. Se relevant, l'homme qui l'a aidé à porté une malle quelques secondes plus tôt, toujours aussi prévenant et aimable, s'enquière directement de son état. "Moi, non.", répondit-il, se tâtant le buste comme pour prouver qu'aucune balle - ou plutôt bille - n'avait transpercé son corps. "On ne peut par contre pas en dire autant des effets personnels d'Ânkhti...", constate-t-il avec dépit, observant autour d'eux les fragments de vases et les vêtements - déjà en piteux état - réduits en lambeaux qui gisent lâchement sur le sol mouillé. Seth se débarrasse des bouts de terre cuite qui lui collent encore aux mains, et époussète les manches de sa veste avant d'en remettre convenablement le col. Il remarque la grimace qui traverse en un éclair le visage de Chris mais ne fait pas excès de curiosité pour lui poser la moindre question à ce sujet. L'archéologue entreprend d'aider son compagnon d'infortune à ramasser les débrits laissés par l'averse. "C'est quand même bizarre que tout se soit arrêté si subitement, tu ne trouves pas?", demande-t-il au hasard, comme une pensée formulée à voix haute.    

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tw : Araignées

Chris avait plongé prés du sarcophage pour se mettre à l'abri mais aussi, et surtout, pour se rapprocher de ce pendentif qu'il avait aperçu, étant comme irrémédiablement attiré par celui-ci. A l'abri des autres regards et notamment de Seth qui était bien trop occupé dans son dos à ramasser les autres objets précieux, ne le voyant donc pas mettre subtilement un collier en bronze serti d'une opale dans sa poche, Chris avait pris le temps de regarder les lueurs vertes émanant du médaillon et plus particulièrement des émeraudes avant de le prendre dans le creux de sa main. Et, comme par magie, les événements climatiques qui se déversaient sur eux depuis tout à l'heure cessèrent exactement au même instant. N'importe qui aurait pu croire à une coïncidence mais le changement d'éclat des émeraudes fit ressentir au journaliste que ce n'était pas le cas et, même s'il était incapable de l'expliquer, ce bijou était vraiment précieux et ne devait pas tomber entre n'importe quelles mains... Ainsi il le glissa dans la poche de sa veste pour le garder tout contre lui avant de se redresser et de se diriger à nouveau vers l'archéologue en lui demandant s'il n'avait rien de cassé. ”Moi, non. On ne peut par contre pas en dire autant des effets personnels d'Ânkhti...” Seth semblait sincèrement attristé par les dégâts qu'avait causé la grêle sur les vestiges anciens. ”Oui c'est vraiment dommage pour ces antiquités...” En réalité, Chris ne savait pas ce qui l'avait poussé à dire cela à cet instant précis car en réalité, il s'en foutait de toutes ces babioles mais malgré tout il sentait en lui comme un début de colère qu'il ne savait pas s'expliquer. Puis, il se mit à ramasser ce qu'il restait encore d'intact pour le remettre dans la grande caisse lorsque l'archéologue s'adressa de nouveau à lui ”C'est quand même bizarre que tout se soit arrêté si subitement, tu ne trouves pas ?” ”Hum...” Si Chris avait une petite idée sur la question, il ne voulait pas révéler ce qu'il avait vu ou ressenti avec lui tant qu'il n'aurait pas une confiance absolue en lui et pour le moment, il pensait toujours que celui-ci lui cachait quelque chose donc, si lui avait des secrets à son égard, le journaliste en ferait de même. ”Je ne sais pas, en tout cas pas plus étrange que comment tout ça a démarré !” Il est vrai que tout avait commencé aussi brutalement que ça s'était terminé, ainsi il s'en sortait avec une pirouette qui permettrait de ne pas faire douter de son raisonnement. ”Après c'est toi l'expert, tu n'as pas une théorie à tout ça ?” demanda le journaliste en tournant un regard vers lui rempli de malice. Semblant dire quelque chose du genre "vas-y, étale-nous toute ta science..." Mais alors qu'ils étaient en train d'échanger, l'une des boîtes qui se trouvaient proche d'eux se mit à bouger sensiblement. Ce qui éveilla instantanément l'intérêt des deux hommes mais pas uniquement, car d'autres personnes avaient également perçu cela, et le directeur ordonna d'ouvrir la boîte pour savoir ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur.

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Chris pensait immédiatement que cela ne devait pas être une bonne idée, il avait un mauvais pressentiment, mais il n'avait aucune autorité pour dire au directeur du musée ce qu'il devait faire ou non, après tout, tout cela appartenait au musée désormais. Mais, malgré l'appréhension que le journaliste ressentait, il ne pouvait malgré tout pas s'empêcher de sourire malicieusement comme s'il savait à l'avance ce qui allait bientôt leur arriver. Chris ne savait pas si son acolyte avait remarqué quelque chose ou pas, mais il était clair qu'un changement s'initiait en lui petit à petit depuis qu'il portait ce médaillon au plus proche de son cœur. "Allez, encore un peu" Le directeur encourageait l'un de ces hommes qui s'était muni d'un pied de biche pour ouvrir la caisse et, après un dernier effort, l'une des dernières attaches de la caisse finit par céder en envoyant des bouts de bois à plusieurs recoins du grand hall. Il y eut un instant de silence jusqu'à ce que soudainement de grandes pattes velues apparurent pour révéler à la suite de gros spécimens d'araignées chameau qui s'échappaient de la caisse pour commencer à se répandre sur le parquet. Cette invasion avait provoqué des cris de terreurs de nombreuses personnes présentes dans la pièce qui fuyaient pour s'éloigner le plus possible de ces spécimens affreux. Et, alors que des araignées se dirigeaient également vers eux, Chris restait pour le moment immobile et attendait de voir comment réagirait l'archéologue face à cela...

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La vie humaine, contrairement aux "antiquités" auxquelles son interlocuteur fait allusion et malgré tout l'amour qu'il porte à son métier et ses voies parallèles, a plus de valeur pour Seth que quelques objets appartenant au passé. Quoique, il pense également que toutes les vies ne se valent pas, et en aurait volontiers échangé quelques-unes contre les objets personnelles de la momie mystique qui vient de perdre les trois quarts de sa garde robe poussiéreuse et de ses parures finalement pas si immortelles. L'archéologue ne relève pas le ton méprisant avec lequel le journaliste se lamente de la perte desdites antiquités, prononçant ce mot comme si rien de tous ces trésors n'avait de valeur. Seth la connait lui, la valeur. La valeur sentimentale induite par l'excitation de la découverte, preuve rutilante d'un passé enfoui, mais également la valeur marchande. Les objets qui trouvent leur place dans des musées se vendent à prix d'or aux plus offrants, niche bien gardée de la société où pleut l'or comme les grelons qui pillonnaient le musée quelques secondes auparavant.

Un point sur lequel le journaliste a raison, c'est bien que le cessez-le-feu de la grêle aussi soudain qu'inespéré, est aussi étrange que la façon dont tout cela a commencé. Est-ce que Seth a une théorie à ce sujet? Bien entendu. Est-ce qu'elle est crédible pour le commun des mortels? Absolument pas. Du moins, pas pour des oreilles auquel échappe le sens mystique des choses, que tout esprit scientifique normalement constitué renie avec force et conviction. "J'en ai bien une...", finit-il par répondre. Oui, il a une théorie. "Mais je ne suis pas sûr de sa crédibilité pour l'instant.", achève-t-il, frileux à l'heure d'exhiber les quelques connaissances métaphysiques qu'il a acquises au fil des ans. Ses yeux observent le sarcophage comme s'il essayait d'en déchiffrer les hiéroglyphes effacés sous des années de sable et de poussière, rongé par le temps. Mais sa contemplation est abrégée par un mouvement, léger mais perceptible, dans son champ de vision. Chris l'a remarqué, lui aussi. Ainsi que d'autres conviés à cette petite sauterie aux airs d'apocalypse. Une malle bouge toute seule, dansant sur le sol sans que personne ne tire les ficelles de cette sombre marionnette.

Chris sourit, comme s'il devinait que la suite des évènements allait lui plaire, et pire, l'amuser. Seth le remarque mais ne dit rien, son attention se focalisant quelque part entre le journaliste et l'homme qui est en train de marteler la malle à grands coups de pied de biche. Le bois craquèle, se distend, et quand finalement le verrou saute, des fragments volent en éclats à travers la pièce, rejoignant le sol mouillé où la grêle commence déjà à fondre. S'ensuit un silence presque religieux où chaque personne présent semble retenir son souffle. Tout à coup, l'explication du mouvement incompréhensible émerge du coffre, toutes pattes dehors, et des dizaines d'araignées grosses comme le poing d'un culturiste s'éparpillent dans le grand hall, courant à la suite des gens qui s'enfuient à leur approche. Un énorme spécimen - sans doute le plus gros de tous les arachnides libérés de leurs entraves - se rue sur les deux hommes, grimpant le long de la jambe de Seth pour atteindre son buste en moins de temps qu'il ne faut pour dire what the hell. Il n'a jamais eu vraiment peur de ces bestioles, pas plus qu'il n'a peur de quoique ce soit de concret dans ce bas monde, mais les pattes velues qui parcourent son corps le dérangent et provoquent un sursaut. Les réflèxes défensifs prennent le dessus, et d'un grand coup de main, Seth envoie l'araignée valser, qui après avoir semblé flotter un moment dans les airs, tombe sur les épaules de Chris. "Bouge pas!", ordonne Seth, rentrant sa main dans sa manche pour aller fouetter à nouveau le colosse. Il assène une tape si forte que le journaliste est bousculé d'un pas en avant, mais l'effet escompté est produit: l'arachnide vole à plusieurs mètres d'eux, et poursuit sa course derrière d'autres lièvres. Chris semble comme hypnotisé, mu par une force animale différente des minutes qui avaient précédé l'orage. "T'es sûr que ça va? T'as l'air... bizarre.", lui demande l'archéologue, inquiet de ce changement qui s'installe progressivement chez lui. En même temps, tout est bizarre aujourd'hui. De leur rencontre fortuite dans cet espace exclusif, aux araignées en passant par l'averse de grêle en un jour que la météo annonçait ensoleillé.     

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tw : Araignées

”J'en ai bien une... Mais je ne suis pas sûr de sa crédibilité pour l'instant” lui avait répondu l'archéologue d'un ton qu'il gardait volontairement mystérieux. A quoi pensait-il exactement ? Pourquoi ne le disait-il pas ? Pensait-il éventuellement à l'amulette qu'avait récupéré Chris quelque instant plus tôt ? Visiblement pas car son regard était davantage tourné vers le sarcophage. Et, alors qu'ils étaient tous les deux perdus dans leurs réflexions, ils furent attirés par le bruit provenant d'une malle un peu plus loin. Le journaliste était comme tiraillé entre deux sentiments qui se livraient bataille en lui. D'un côté il éprouvait une forte appréhension alors qu'une autre partie de lui-même avait une forte envie que l'homme qui s'acharnait sur la caisse finisse enfin par l'ouvrir et laisser sortir ce qui pouvait bien se cachait à l'intérieur. Une multitude de gros spécimens d'araignées chameau en profitèrent pour s'échapper et se répandre un peu partout dans le hall d'accueil du musée provoquant de nombreux cris de terreur. Mais, alors qu'une araignée se dirigeait vers eux, Chris restait de marbre face à un tel événement, se contentant d'observer. Alors même que le plus gros spécimen de ces araignées se dirigeait vers eux et grimpait même à une vitesse vertigineuse sur le corps de Seth. Celui-ci s'en débarrassa d'un coup de main avant que celle-ci n'atterrisse sur l'épaule du journaliste. Cependant, bizarrement, cela n'affola pas Chris qui pourtant n'aimait pas ces bestioles au plus profond de lui. Là, l'araignée s'était arrêtée en levant quelques unes de ces pattes avant en direction du visage du journaliste alors que l'archéologue lui ordonnait de ne pas bouger au même moment. Mais Chris était ailleurs et si Seth avait été attentif un peu à cela, il l'aurait même entendu baragouiner quelques mots incompréhensibles en égyptien au moment même où celui-ci frappait de nouveau l'araignée pour qu'elle se détache de l'épaule du journaliste. Chris fut alors poussé quelque peu en avant en même temps mais il ne se retourna pas aussitôt après que l'archéologue l'avait débarrassé de l'araignée. ”T'es sûr que ça va ? T'as l'air... bizarre.” lui demanda alors l'archéologue d'un ton visiblement inquiet.

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Après quelques secondes qui auraient pu paraître interminables, le journaliste finit par se retourner avec un large sourire pour faire de nouveau face à l'archéologue. ”Oui ça va trés bien !” lui répondit Chris, même si sa réponse en elle-même alors que la situation n'était pas loin d'être apocalyptique avait tout d'une sonorité bien étrange à ce moment précis. De plus, si Seth était un fin observateur, il aurait éventuellement pu voir que la couleur des yeux du journaliste avait changée en passant du bleu à une teinte se rapprochant un peu plus désormais à une couleur éclat d'émeraude, mélangeant ainsi une légère touche de vert à son iris naturel. Le changement était cependant bien plus difficile à déceler sur Chris que s'il avait eu naturellement le regard sombre au quotidien. Autour d'eux, le hall s'était vidé assez rapidement de tous les journalistes qui s'étaient enfuis à l'extérieur, alors que le personnel du musée s'était enfui à l'intérieur même du bêtiment. Les araignées avaient finis de se disperser également en pourchassant chaque intrus autour d'eux. Mais étrangement aucune d'elles n'étaient revenus vers le binôme, les laissant ainsi seuls désormais avec pour seule compagnie le sarcophage, quelques caisses, et les débris de vases sur le sol. C'est à cet instant, alors que les cris se dissipaient de plus en plus à l'horizon que Chris reprit la parole dans cette immense pièce. ”C'est le moment ou jamais Seth... Tu n'as pas envi de voir ce qu'il y a à l'intérieur du sarcophage ?” Puis le journaliste se dirigea naturellement vers celui-ci avant de passer sa main dessus, effleurant à peine le sarcophage en en faisant le tour. Un peu comme s'il chérissait plus que tout ce qui pouvait se trouver à l'intérieur. ”J'ai bien vu que tu le regardais aussi avec envie tout à l'heure...” ajouta-t-il comme pour l'inciter à venir le rejoindre et potentiellement à l'ouvrir.

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Le journaliste ne semble plus dans son état normal, et Seth ne sait dire s'il s'agit de toute l'agitation qu'a connue le musée durant les dix dernières minutes, ou s'il y a autre chose. L'homme paraît se trouver dans un état second, comme captivé par une force intérieure que lui seul peut ressentir, peu conscient des évènements qui se précipitent autour de lui. La plus grosse des araignées trônant sur son épaule ne lui vaut pas l'ombre d'un sursaut, ni même une grimace de dégoût. Si Chris avait été une femme, peut-être que Seth aurait remarqué les changements physiques qui dénaturent l'essence même du journaliste, changeant la couleur de ses yeux, le faisant marmonner dans une langue dont il n'a aucune connaissance en temps normal. Mais l'archéologue ne pose pas ses yeux suffisamment longtemps sur son camarade pour s'en rendre compte. Disons qu'il n'a jamais été très captivé par le corps des hommes, préférant les courbes gracieuses et harmonieuses de l'anatomie féminine. Malgré tout le vacarme et les phénomènes étranges qui martèlent les pauvres visiteurs du musée, Chris affirme aller "très bien", réponse qui contraste légèrement avec le chaos autour d'eux. Cette réaction provoque l'hilarité de Seth, qui ne peut s'empêcher de trouver tout cela bien ironique. "Parfait, alors.", souffle-t-il après un rire bref et désabusé.

Les araignées semblent se disperser et visiter des recoins du bâtiment qui n'ont pas connu d'époussetage depuis des années, tant les plafonds sont hauts et les moulures nombreuses. Le grand hall retrouve un semblant de sérénité, le calme avant la tempête? Qu'allait-il se passer maintenant? Seth a le pressentiment qu'ils ne sont pas au bout de leurs misères, que quelque chose de plus grand se prépare en sous-marin. Quand la pièce redevient totalement silencieuse, et vide des malheureux qui tentent d'échapper aux araignées-chameau en courant dans les couloirs ou vers la sortie, Chris fait la proposition la plus intéressante que Seth aie entendu de toute la journée. Ouvrir le sarcophage. C'est le moment ou jamais. Une lueur d'intérêt danse brièvement dans les yeux de l'archéologue, qui meurt d'envie de savoir si le résident dans sa dernière demeure n'a pas pris la poudre d'escampette pour tourmenter ceux qui sont venus troubler son repos éternel. "C'est la plus belle chose que tu m'aies dite aujourd'hui", joue Seth, simulant d'un ton théâtral comme une jeune fille amoureuse. Il attrape un pied de biche à quelques mètres du sarcophage, et le lance à Chris. "Tiens!", il l'avertit en lançant, comptant sur les réflèxes de l'homme qui lui fait face.

L'archéologue saisit lui-même un débrit métallique qui traîne par là, et entreprend d'attaquer le côté gauche de ce qu'il pense être un cénotaphe : un tombeau vide. "On aura qu'à dire que la grêle l'a abîmé...", suggère-t-il tandis qu'il fait pression sur le couvercle. La tâche s'avère bien plus aisée qu'on ne l'aurait cru, le cercueil ayant déjà été violé par les profanateurs qui en ont fait la découverte. Le couvercle saute rapidement, sans trop de dommages autres que des petits accros sur la pierre. Seth se positionne du côté de Chris, à deux ils ont plus de force pour faire glisser le couvercle, lourd comme un gros bloc de béton. La pierre coulisse le long de la base du sarcophage sous les bras des deux hommes réunis dans l'effort, découvrant l'intérieur de ce tombeau. Seth semble davantage surpris que si la momie s'était réveillée, ou avait disparu. "Hum, ça va te paraître étrange, mais je ne m'attendais pas à ça.", affirme-t-il, légèrement déçu que son intuition l'aie trompé, contemplant la momie inerte comme s'il espérant encore qu'elle bouge, qu'elle tremble, qu'elle se mette à danser un tango endiablé. Tout sauf l'immobilité.

     

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tw : Momie

”C'est la plus belle chose que tu m'aies dite aujourd'hui” lui confia l'archéologue d'un ton enthousiaste lorsque Chris lui avait proposé de voir ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur du sarcophage. ”Tiens” ajouta-t-il en lançant le pied de biche laissé au sol par le personnel du musée et que Chris rattrapa au vol in extremis avant de voir Seth ramasser un débris métallique pour se mettre de l'autre côté du sarcophage. ”On aura qu'à dire que la grêle l'a abîmé...” continuait-il tout en s'affairant à essayer d'ouvrir le tombeau. Le voir aussi à l'aise et enjoué à faire une telle manœuvre montrait bien au journaliste qu'il n'avait pas à faire qu'à un archéologue et que ce dernier était bien plus un pilleur de tombes comme il se l'était imaginé depuis le départ. Mais jusqu'où était-il prêt à aller pour braver les interdits ? Chris avait envi d'en découvrir davantage et se mit donc naturellement à l'aider avec le pied de biche pour faire sauter le couvercle sans grandes difficultés finalement. Puis l'archéologue vient se positionner du côté de Chris afin qu'ils puissent pousser ensemble le couvercle pour découvrir l'intérieur du sarcophage. Celui-ci contenait une momie... Comme attendu finalement et pourtant Seth ne semblait pas de cet avis. ”Hum, ça va te paraître étrange, mais je ne m'attendais pas à ça.”

Chris ne put s'empêcher de rire à sa remarque ”Et tu t'attendais à quoi sérieusement ?” Le journaliste laissa un instant de silence avant de poursuivre ”Je veux bien t'accorder que tout ce qui arrive depuis tout à l'heure est un peu étrange mais on n'est pas dans un film non plus !” Cela dit, le fait de voir une momie dans cet état de conservation n'était pas donné à n'importe qui et Chris en sortit son appareil photo afin de la photographier à plusieurs reprises dans le but d'avoir une exclusivité que n'auront pas les autres journalistes ayant déjà fui les lieux. Mais lorsqu'il consulta par la suite les photos qu'il venait de prendre, il constata que le sarcophage était vide... la momie n'était pas sur les photos ! Il relâcha alors son appareil d'un air perplexe puis se rapprocha à nouveau du tombeau pour vérifier qu'elle était toujours là. Heureusement, elle n'avait pas bougé, mais alors comment expliquer le fait qu'elle n'apparaissait pas sur les photos ? Chris avait bien vu que Seth s'affairait également autour du sarcophage mais il ne savait pas si ce dernier avait perçu son trouble à cet instant. Cependant, une étrange sensation s'empara alors du journaliste, comme s'il avait un poids énorme sur le cœur. Il grimaça de douleur avant de mettre sa main sur la poitrine et sentit l'attraction que le médaillon avait sur lui, il ne put s'empêcher de plonger la main dans la poche de sa veste et d'en ressortir l'artefact qui brillait à nouveau d'une étrange lueur verte sur chacun de ses émeraudes. Chris n'avait pas croisé le regard de Seth à cet instant et ne savait donc pas s'il le regardait, car le journaliste n'avait qu'une seule idée en tête, une force invisible l'obligeait à passer le médaillon autour du cou de la momie et il s'exécuta aussitôt.

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Chris sembla reprendre sa respiration à ce moment donné comme s'il avait été en apnée depuis tout à l'heure. ”Hein ? Qu'est ce qui s'est passé ?” Releva-t-il les yeux en direction de l'archéologue comme s'il avait manqué tout ce qui s'était passé depuis tout à l'heure. Le dernier souvenir qu'il avait eu était cette grêle qui tombait dans la pièce et le plongeon qu'il avait fait pour attraper ce... ce médaillon ! Son regard se tourna de nouveau vers le cou de la momie. L'étrange lueur verte brillait encore sur les émeraudes. Comme la première fois, Chris ne put résister à se pencher au-dessus du sarcophage afin de pouvoir se saisir à nouveau de l'amulette. De l'autre côté, Seth pouvait observer la scène. Lorsque le journaliste toucha de nouveau l'amulette, toutes les lueurs vertes du médaillon disparurent aussitôt et ce sont les yeux de la momie qui s'ouvrirent et se mirent à briller d'une lueur verte alors qu'elle attrapa en même temps le journaliste à la gorge en tentant de l'étrangler. Le journaliste essaya de se défaire de l'étreinte de la momie mais n'y arrivait pas, sentant l'air qui commençait à lui manquer. Est-ce que l'archéologue aurait le courage de lui venir en aide ? Ou bien allait-il s'enfuir comme un lâche ?

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La question était bonne. A quoi s'attendait-il, au juste? A ce que la momie aie quitté sa dernière demeure pour aller faire des emplettes dans le centre-ville de Brisbane, terrorisant les citadins qui ne saurait plus si Halloween était déjà d'actualité ou si la réalité qui se déroulait sous les yeux ébahis était déontologiquement acceptable pour leur esprit scientifique? A ce qu'elle se retourne dans sa tombe, avant de se relever énergiquement en envoyant valser toutes les vitrines du musée? Cette dernière option étant de loin la plus idéale pour l'archéologue à la double casquette dans cette situation abracadabrantesque. Seth se contenta de hausser les épaules, cette journée ébranlant tout ce qu'il pensait savoir des mythes et coutumes égyptiennes. Oh, il l'avait bien lu dans des livres de science-fiction, et oui, il avait vu les films qui romantisaient les momies ressuscitées, mais le voir au cinéma et devant ses yeux étaient deux choses totalement différentes. Le journaliste avait raison, tout ce qui arrivait depuis quelques dizaines de minutes était "un peu" - "un peu" était un euphémisme - étrange, mais après tout, ils n'étaient pas dans un film non plus. Seth pinça les lèvres, décontenancé et peu certain de ne pas être dans un rêve duquel il n'arrivait pas à se tirer. Un sommeil profond. "Je sais bien, mais je sais pas... J'ai l'impression d'être comme dans une réalité parallèle.", souffla-t-il, si bas qu'il n'était pas certain que Chris l'avait entendu. Il l'ignorait, mais il ne croyait pas si bien dire.

Seth, armé de son téléphone portable, imita le journaliste en photographiant la momie, enrubanée et paisible, dans son sommeil éternel, mais il rangea si vite son appareil dans sa poche qu'il n'eut pas le temps de voir ce que Chris était déjà en train de constater : le modèle sur la photo avait disparu. Ânkhti n'apparaissait pas sur les clichés. L'américain regarda son compagnon avec une expression d'incrédulité, devinant la cause de son désarroi, tandis que ce dernier portait la main à son coeur, une grimace qui n'augurait rien de bon sur le visage. "Qu'est-ce qui t'arrive?", s'inquiéta alors l'archéologue, se rapprochant de l'homme dans l'éventualité où ce dernier ne tombe dans les pommes. "Mais qu'est-ce que c'est que ça?", s'étonna-t-il devant le médaillon que Chris enleva de son cou avant de la passer autour de celui de la momie. Où diable avait-il trouvé ça? A voir le regard affolé du journaliste, comme à bout de souffle de porter seul un tel fardeau, il n'y avait pas trente six solutions. Il l'avait dérobé dans les affaires du convoi. Lorsque son acolyte reprit enfin ses esprits, Seth arquait déjà un sourcil incrédule. "Et c'est moi que tu traites de pilleur de tombes...", accusa-t-il, regardant l'homme du coin de l'oeil d'un air méfiant.

C'était sans compter sur le pouvoir d'Ânkhti qui, une fois son bijou porté, ne comptait pas se le laisser reprendre. Alors que Chris tendait le bras pour s'en emparer à nouveau, son geste fut interrompu par la main décharnée et puissante de la défunte égyptienne, qui étranglait furieusement le jeune homme, les yeux brillant d'une rage verte comme des émeraudes scintillants, sous le regard désabusé de Seth qui ne mit que quelques secondes pour échafauder un plan. Attrapant un mouchoir dans sa poche droite, il s'approcha du sarcophage et tandis qu'Ânkhti avait les deux mains occupées à broyer gentiment son ami suffoquant, il s'empara du médaillon qu'il arracha du cou de la momie, récoltant quelques lambeaux de chair enrubannée au passage. Il le contempla un dixième de seconde seulement, refermant sa main et par la même occasion, le mouchoir, autour de cet artéfact maudit... qui valait à coups sûrs son pesant d'or! L'archéologue fit un pas en arrière, et s'enfuit en courant aussi vite qu'il le pouvait, dans la direction de la sortie du musée. Chris allait-il s'en sortir tout seul? La momie continuerait-elle à s'acharner sur lui ou le lâcherait-elle pour poursuivre son ravisseur?



     

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”Qu'est ce qui t'arrive ?” lui demanda l'archéologue après avoir vu la tête que faisait le journaliste qui venait de découvrir que la momie n'apparaissait pas sur les photos qu'il avait pu prendre. Mais Chris n'avait même pas entendu la question de Seth, perturbé par une force qui lui compressait le cœur. Il ne put s'empêcher alors de sortir l'amulette de sa veste pour la porter autour du cou d'Ânkhti.  ”Mais qu'est-ce que c'est que ça ?” s'étonna l'archéologue qui ne put intervenir sur les gestes du journaliste jusqu'à ce qu'il retrouve enfin ses esprits en se demandant ce qui s'était passé. ”Et c'est moi que tu traites de pilleur de tombes...” lui reprocha Seth d'un air méfiant. Chris mit un temps avant de comprendre et de repenser à l'amulette qu'il avait prise à côté du sarcophage. Son regard ne tarda alors pas à se tourner de nouveau vers la momie, observant à nouveau l'artefact qui brillait de mille feux à travers ses émeraudes. ”On ne peut pas laisser ça ici...” se contenta-t-il de dire avant de se pencher à nouveau au-dessus de la momie pour lui reprendre le médaillon. Sauf que rien ne se passa comme prévu et c'était comme si la source d'énergie avait envahi le corps mort depuis des milliers d'années afin de lui redonner vie et le journaliste s'en rendit compte rapidement à son propre dépens. Ânkhti l'avait saisi d'une poigne de fer au niveau de la gorge et bien, que le journaliste avait ses deux mains, il n'arrivait pas à se défaire de l'étreinte. Il regarda alors l'archéologue en se disant que cela marcherait peut-être s'il s'y mettait tous les deux. Sauf que la réaction de ce dernier ne fut pas à la hauteur de l'espérance du journaliste. Seth avait sorti un mouchoir de sa poche avant d'attraper puis d'arracher le médaillon du cou de la momie et de l'observer un instant. Chris, quant à lui continuait de se débattre et de sentir de plus en plus la sensation d'étouffement envahir son corps tout entier. Il regardait l'archéologue d'un air mauvais qui semblait dire "Mais qu'est-ce que tu fous bordel ?!". Cependant, l'archéologue finit par faire un pas en arrière avant de s'enfuir en courant vers la sortie du musée. Celui-ci avait fini par révéler sa vrai nature en l'abandonnant ici comme un vulgaire lâche...

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Alors que toutes ses forces commençaient à le quitter, et qu'il avait vu Seth disparaître à l'horizon, Chris avait bien compris qu'il ne pouvait désormais compter que sur lui-même s'il ne voulait pas que ce jour soit son dernier sur terre. C'est alors qu'il vit le pied de biche qu'il avait laissé sur le coffre du sarcophage après l'avoir ouvert. Il tendit la main pour s'en accaparer et le renversa pour se servir de l'autre extrémité plate de l'outil avant de donner toutes les forces qu'il lui restait pour le planter violemment dans l'un des bras de la momie. Celle-ci lâcha un cri strident à l'instant même où le pied de biche avait transpercé son bras, la faisant lâcher prise de celui-ci avant d'utiliser son autre bras pour soulever Chris du sol et l'envoyer violemment à travers la pièce. Le journaliste volant sur quelques mètres avant de s'échouer sur le sol et de glisser jusqu'à cogner l'un des murs du hall d'accueil du musée. Il pouvait enfin respirer à nouveau mais il était à bout de force et son acuité visuelle se brouillait de plus en plus. Ayant uniquement le temps que la momie se redressait de son sarcophage pour en sortir à la suite avant qu'il ne perde finalement connaissance.

Le journaliste reprit connaissance après un certain temps, n'ayant aucune conscience du temps qui avait pu s'écouler entre les deux. Il fut malgré tout surpris d'être toujours en vie, se rendant compte qu'il avait plusieurs hématomes qui le firent grimacer lorsqu'il se remit debout. Il était désormais seul dans cette pièce apocalyptique, Chris constata qu'Ânkhti avait également disparue à son tour. Il se saisit alors de son téléphone qui heureusement marchait toujours et il chercha dans son répertoire pour trouver les coordonnées de ce lâche d'archéologue pour lui envoyer finalement un message

Numéro Inconnu
Enfoiré ! Où es-tu bordel ?

Numéro Inconnu
Il faut à tout prix restituer ce médaillon...

Numéro Inconnu
Tu n'as pas idée de ce que tu viens de déclencher...

TOPIC TERMINE
(mais histoire à suivre)