we know each other, don't we ?

@Jaylen Daxson fin septembre 2024 - salle de sport EveryBody
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Un soir, alors qu'Aaron est en mission, une étrange sensation d'être suivie, puis qu'on lui tourne autour, jusque chez elle. Andréa s'était sentie mal à l'aise durant plusieurs jours, sans avoir la véritable preuve qu'une personne agissait tel un stalker ou autre. Et surtout, elle s'était sentie vulnérable. S'il s'avérait que quelqu'un cherchait vraiment à lui faire du mal, qu'était-elle en mesure de faire ? Rien. Andréa ne savait pas se défendre, il y a encore plusieurs années de cela. C'est cette sensation qui l'a mené à venir s'inscrire à des cours de self-défense, pour finalement opter pour la boxe. En plus d'apprendre à se servir de ses poings en cas d'agression, la jeune femme a passé toutes ces années à se muscler, à gagner en endurance. Cela lui a permis, et lui permet toujours, de rejeter sa frustration sur le sac de sable. La perte d'Aaron a encore un sacré impact sur sa vie, même huit années plus tard. Andréa sort à peine d'une profonde dépression, elle n'est même pas certaine d'en être véritablement sortie puisqu'elle se met toujours à pleurer sous sa douche, ou dans sa voiture. Les souvenirs continuent de la hanter, puisqu'à ce stade, ils ne lui procurent plus toujours du bien, mais plutôt du mal à force de surgir dans sa tête dès qu'elle voit un lieu, un objet, un mot, qui lui font penser à son défunt mari. Au moins, la boxe a le bénéfice de recevoir ses coups sans trop de dégâts, seuls les siens au fond d'elle-même tentent de maintenir l'ordre dans sa tête, mais ce n'est pas toujours facile. Lorsqu'on la voit, Andréa arrive désormais à arborer ce sourire en façade, qui ne laisse rien présager de son véritable état. Seuls ses proches savent, et sont capables de reconnaître lorsque rien ne va.

Aujourd'hui, son moral semble être au beau fixe. En tout cas, elle n'a pas pleuré pour se rendre à son cours de boxe ce soir. Emy et Hope sont chez Yasmin, comme d'habitude en fait... Son amie, qu'elle considère comme la meilleure, puisqu'elle n'en serait pas là sans elle, lui rend toujours ce service afin qu'elle puisse venir se défouler l'espace d'une heure ou deux après le travail. Evidemment, lorsque c'est Yasmin qui a besoin qu'on lui garde Derya, Andréa répond toujours présente. C'est ce genre de services qui permet à l'une et l'autre de déconnecter lorsqu'il le faut, et Andréa répondra toujours à l'appel de son amie en cas de besoin. Pour l'instant, elle compte bien profiter de ce moment en tête à tête avec le sac de sable. Après de nombreuses minutes d'effort intensives, Andréa se dirige vers son sac où elle y a laissé sa gourde. Sauf qu'au moment de passer entre les différents sacs de sable disponibles, la jeune femme est à deux doigts de se faire bousculer par l'un d'entre eux. Elle est prête à râler, demandant à ce que la personne fasse attention, mais des yeux d'un bleu océan la troublèrent presque instantanément. « Je suis désolé. Ca va aller ? » Ce regard ne la laisse pas de marbre, puisqu'elle réalise très vite qu'elle le croise en version miniature tous les matins depuis presque 6 ans. Cet homme devant elle, c'est l'homme avec lequel elle s'est perdu l'espace d'une soirée et qui lui a offert le bonheur d'être maman une seconde fois, elle en est certaine. Elle ne peut pas se voiler la face et se laisser croire que non. Par contre, Andréa ne compte pas le laisser paraître. Elle se force d'ailleurs à sortir de sa stupeur, pour que le silence entre eux ne devienne pas gênant. « Oh, oui, bien entendu. Ce n'est rien, j'ai l'habitude que le sac me renvoie les coups lorsque je le tape un peu trop fort. » Elle ne veut pas paraître sèche, ni méchante, ni gentille. Elle ne veut rien paraître non plus, et surtout pas suspecte. En fait, elle a surtout envie de couper court à la conversation, et c'est ce qu'elle s'apprête à faire, pour aller chercher sa gourde, mais le coach en a décidé autrement. « Vous allez vous mettre par deux, pour un petit temps d'affrontement. » Il passe justement à côté d'eux, et Andréa sent le truc arriver gros comme une maison, si bien qu'elle se mord l'intérieur de la joue en espérant se tromper... mais non. « Andréa et Jaylen, ça semble être un affrontement équitable. » Andréa lui adresse un sourire faussement complice et amusé, puis se tourne vers le dit Jaylen. A ses yeux, s'il ne la reconnait pas, elle n'a aucune raison de l'éviter, alors elle va devoir rentrer dans ce jeu. « Andréa, du coup. » Dit-elle, avec un large sourire qui est prêt à s'évanouir à la moindre seconde si Jaylen le replace dans le schéma de leur soirée sept ans plus tôt.

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Lorsqu'elle a décidé de garder le bébé suite à l'annonce de sa grossesse, 7 ans plus tôt, l'architecte refuse catégoriquement de retrouver le père biologique de son futur fils, tout simplement parce qu'elle n'assume pas de s'être laissée aller dans les bras d'un autre homme, peu de temps après la mort d'Aaron. Andréa n'assume pas, au fond, d'attendre ce bébé, alors qu'elle était enceinte peu de temps avant encore. Après sa fausse couche, l'espoir d'être de nouveau maman s'est évaporé, et elle le retrouve finalement grâce à un inconnu. Elle ne souhaitera donc que cela, qu'il reste bel et bien cet inconnu à ses yeux, mais aussi à ceux de Hope. Alors, le croiser aujourd'hui, ça lui fait forcément un petit quelque chose. Elle le reconnaît aussitôt, son regard bleu est reconnaissable entre des milliers, puisque Hope a hérité de cette teinte également. Si Andréa aime se perdre dans l'océan de son fils, elle ne cherche qu'une chose maintenant : fuir et s'éloigner de cet homme. Elle écoute à peine ses paroles suivantes, obnubilée par sa fuite. Sauf que l'entraîneur ne l'entend pas de cette oreille, et les invite à se mettre ensemble pour un temps d'affrontement. Le refuser revient à admettre qu'elle a un problème avec le brun, alors elle n'a pas d'autres choix que d'accepter. Elle lui dévoile son prénom, encore une fois, pour ne pas paraître un brin suspecte. « Et moi Jaylen donc. » De vagues souvenirs la submergent, et elle l'entend effectivement de nouveau se présenter, quelques années plus tôt contre son oreille. Andy a tellement cherché à l'oublier, qu'elle avait bien réussi à ne plus se souvenir de son prénom. « J'dois avouer que j'avais pas prévu d'affronter quelqu'un. J'pensais juste taper un peu dans le sac encore et partir. Mais faut croire qu'on choisit pas toujours ce qu'on veut. » Andréa est prête à lui proposer d'oublier l'idée de se mettre en binôme, pour lui permettre d'aller "juste" taper dans un sac plus loin. En fait, ça l'arrange, elle est à deux doigts de lui donner raison, puisque ce n'est pas ce qu'elle veut non plus, malgré son sourire en apparence qui lui donne un air agréable. Mais Jaylen se met en position, alors ça semble râpé de partir tous les deux dans une direction opposée pour le moment. « Promis, j'irais pas trop fort. Même si je suis quasi sûr ... que tu peux te débrouiller ? » Et voilà qu'il la tutoie. Dans d'autres circonstances, l'idée ne lui déplairait pas, parce qu'Andy n'a pas le fond méchant. Mais les frissons l'envahissent en songeant un seul instant à un quelconque rapprochement entre eux aujourd'hui. « Je dirai même que je me débrouille pas trop mal. » Déclare-t-elle, sur un ton un peu plus condescendant que d'habitude. C'est le stress qui lui donne cette intonation dans la voix, et la peur qu'il ne devine son identité. La jeune femme prend un appui ferme sur ses pieds et lève ses bras, prête à parer les attaques de Jaylen si celui-ci se prend d'envie de l'attaquer. « C'est pas la première fois que tu viens ici, non ? » Andréa esquisse un sourire amusé, avant de tenter un premier coup en direction de Jaylen qui esquive sans mal. Elle n'a pas pour but de lui flanquer une droite, alors elle y va tout doucement. Néanmoins, si ses questions commencent un peu trop à tourner du côté "je crois qu'on se connaît", elle n'aura peut-être pas d'autres choix que de détourner son attention en l'attaquant plus sérieusement, et l'empêcher de se laisser aller à de quelconques pensées. « ça fait presque 15 ans que je pratique, alors je dirai que je fais partie des meubles ici. » Andy n'est pas d'humeur causante avec Jaylen, elle s'arrête par ailleurs de parler après lui avoir répondu. Evidemment qu'elle ne rendrait pas la tâche facile à l'homme qui s'avère être le père de son enfant... parce que son avis n'a pas changé, et ne changera pas : il n'y a pas de place pour lui dans leur vie.

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Andy n'a strictement aucune envie que Jaylen situe d'où il la connait, alors elle ne lésine pas sur les coups qu'elle tente de lui assigner. Au passage, si ça peut l'empêcher de réfléchir trop intensément, ça l'arrange, alors elle y va régulièrement, quitte même à le mettre à terre s'il faut. Elle est prête à tout pour que son identité ne lui soit pas révélée. « Ah ... C'est peut-être ça alors. Même si ça fait pas très longtemps que je viens pour ma part. » Andy ne relève pas ses remarques, parce qu'elle ne veut pas lui offrir des informations qui lui permettraient de comprendre d'où ils se connaissaient vraiment. Elle se sent assez cruelle de faire cela, car ce n'est absolument pas dans ses habitudes d'être sèche avec les autres. Au contraire, l'architecte est plutôt avenante, et surtout ici dans ce cours de boxe, où elle est toujours ravie d'affronter de nouvelles personnes, elle qui fait désormais partie des murs. « En tout cas, je suis sûr qu'on s'est jamais battus l'un contre l'autre. » - « C'est certain, je me serai souvenu de tes coups un peu mous. » Elle ne résiste pas à la tentation d'être un peu cinglante, pour que Jaylen s'éloigne totalement de cette vision d'elle qu'il a eu sept ans plus tôt, dans cette ambiance tamisée du bar dans lequel ils ont fricoté. Ses souvenirs à elle sont intacts, Andréa se remémore sans difficulté avoir aimé se plonger dans le bleu intense de son regard. Elle se souvient, du plaisir en sentant à nouveau des mains d'homme effleurer son corps. Les effluves de son parfum lui rappellent bien des choses, mais son anonymat est primordiale pour l'architecte, qui n'a jamais planifié cette rencontre. Alors elle continue de frapper un peu plus fort, avec une hargne. Si elle peut lui mettre une raclée, c'est avec plaisir. S'il est comme tous ces hommes, son égo ne supportera pas d'être battu par une femme. Ces attaques plus féroces semblent le réveiller, et Jaylen se montre finalement un peu plus redoutable que prévu, ce qui la fait presque jurer : « Tu te réveilles enfin ? » Andy a ce côté un peu provocateur. Finalement, elle s'est mise elle aussi à le tutoyer, dans le feu de l'action. L'idée lui a déplu tout à l'heure, mais tant pis. Elle ne va pas se reprendre, de peur de paraître suspecte, puisqu'elle se force malgré tout à être froide à son égard. Jaylen n'a rien fait de mal, au fond. Ils ont couché ensemble sept ans plus tôt, de manière parfaitement consentante. En réalité, Andy s'en veut certainement encore aujourd'hui d'avoir touché un autre homme qu'Aaron... et d'avoir énormément apprécié ce moment. Son seul crime, c'est d'avoir été cet homme qui lui a fait découvrir un autre corps que celui de son défunt mari. Un coup de sifflet retentit dans la salle, suivit d'un « On change de partenaire. » sauf qu'Andy est obsédée par cette envie d'avoir le dessus, alors elle n'entend pas, et elle lui donne un coup un peu trop fort dans la mâchoire, alors qu'il s'est arrêté face à la demande de l'entraîneur. « Merde ! » Andy réalise son erreur, et elle se précipite naturellement jusqu'à Jaylen qui a reculé de plusieurs mètres sous à la force du coup. L'entraîneur est interpellé face à la situation, et il grimace à la fois agacé et amusé par la détermination de sa plus vieille boxeuse du cours : « Tout doux Andy, c'est pas une compétition non plus. » La jeune femme fronce les sourcils en l'entendant l'appeler ainsi, et elle espère aussitôt que Jaylen ne se souvienne pas qu'elle se soit présentée sous ce pseudonyme sept ans plus tôt. Pour empêcher son esprit de se mettre à fuzzer, la jeune femme reprend aussitôt la parole : « Je vais te chercher une poche de glace. » S'éloigner lui fera du bien, et cela lui éviterait d'être plus longtemps observé par Jaylen qui est à ses côtés depuis trop de temps. Elle se précipite alors vers la petite pièce attenante, où se trouve le matériel de soin, et sort rapidement une poche de glace qu'elle lui rapporte, après deux petites minutes d'éloignement qui lui ont permis de se remettre les idées en place. Au fond, elle se sent coupable de l'avoir frappé si fort. Elle devrait lui proposer quelque chose pour rattraper cette maladresse... mais d'un autre côté, Andy ne veut pas tenter le diable en prolongeant leur conversation, et prendre le risque qu'il comprenne. Quelle ironie du sort. « ça va aller ? » Finit-elle par demander, pour ne pas paraître non plus sans cœur.

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La culpabilité ronge aussitôt la jeune architecte lorsque son poing envoie valser Jaylen, alors que le coach leur a simplement demandé de changer de partenaire. La frustration et la peur d'être démasquée font faire n'importe quoi à Andy, qui pourrait aussi très bien disparaître alors qu'elle lui annonce qu'elle file chercher une poche de glace, pour apaiser la chaleur du coup. Mais au fond, elle n'est pas comme ça, Andy. Elle ne s'imagine pas un seul instant passer pour la conne de service, qui frappe fort et qui n'assume pas. Jaylen ou pas, l'architecte se doit de s'excuser et de l'aider, au besoin. « C'est rien, c'est pas le premier coup que j'ai pu prendre. » Peut-être bien, mais ça n'empêche qu'elle est désolée d'avoir mis autant de hargne dans ses coups, désormais. Sauf qu'elle ne peut pas sciemment lui expliquer pourquoi elle a autant cherché à avoir le dessus sur lui, ça, elle n'en a pas la moindre envie. « Merci. » En le voyant grimacer, la culpabilité se décuple encore. Qu'est-ce qu'elle s'en veut... « Je suis vraiment désolée... » Elle ne peut pas en dire plus, alors elle se contente de répéter à nouveau à quel point elle regrette son coup. En réalité, la jeune femme se dit qu'il est certainement temps pour elle de le laisser tranquille, qu'il lui en veut aussi de son côté de ne pas avoir su s'arrêter au bon moment, après l'instruction donné par l'entraîneur. Elle a d'ailleurs comme un mouvement de recul, mais Jaylen reprend la parole, l'obligeant à revenir en face de lui : « La prochaine fois, j'éviterais de baisser ma garde. Ou alors, je fais en sorte d'être parti avant les entraînements en duo. » Elle lui adresse à son tour une grimace, parce qu'elle aurait nettement préféré qu'il ait eu le temps de s'éclipser avant le début de l'entraînement en binôme. Elle ne l'avouera pas, parce qu'Andy ne peut pas lui expliquer pourquoi sa présence lui est désagréable, même si Jaylen reste cet homme adorable et sympathique avec qui elle a apprécié discuter, sept ans plus tôt. « J'aimerais pas me frotter à toi dans une vraie bagarre. » Sa remarque la fait subitement rire discrètement, à la fois intimidée par le compliment, puisque c'en est un, pour elle. « Dans une vraie bagarre, tu aurais été à terre depuis bien plus longtemps. » Ne peut-elle pas s'empêcher de dire, pour la plaisanterie, mais aussi parce que c'était la vérité. Dans un réel affrontement, Andy n'aurait pas hésité davantage à retenir ses coups. « Après, je te rassure, je ne me suis jamais battue pour de vrai. J'ai encore jamais été agressé, et j'espère que ça va continuer dans ce sens. » Puis, elle ajoute, toujours pour plaisanter : « J'espère pour la personne en face, bien entendu. » Sans s'en rendre compte, elle détend l'atmosphère, et les tensions qui la parcourent depuis que son regard a croisé l'océan de Jaylen, qui lui rappelle tant Hope. Si ce dernier se tenait à côté de son père, l'évidence serait encore plus frappante. « Tu n'as pas trop la tête qui tourne ? Je crois pas qu'il y ait besoin d'aller aux urgences. » Il ne saigne pas, par contre, il va avoir un bleu, c'est certain. Son entourage allait probablement croire qu'il s'était véritablement embarqué dans une bagarre, par contre. « Désolée pour le futur bleu... j'espère que tes collègues ne te charrieront pas trop à la caserne. » Andy regrette aussitôt les mots qui sortent de sa bouche, et elle se rend compte trop tardivement de la boulette qu'elle vient de dire. Si ses souvenirs à elle ne lui jouent aucun tour, et qu'ils remettent parfaitement Jaylen le pompier dans le contexte, Andy vient de tout gâcher en affirmant connaître son boulot, alors qu'ils n'en ont pas parlé depuis tout à l'heure. Grillée, maintenant. Alors, pour empêcher Jaylen de rebondir sur l'évidence-même qu'ils se connaissent bel et bien, pour qu'elle soit au courant de ce détail, Andy recule définitivement de plusieurs pas, dans l'optique de fuir. « Il faut que je file... encore désolée pour le coup. » Elle se précipite vers les vestiaires, où attendent sagement ses affaires, alors qu'elle espère ne pas être suivie par Jaylen, qu'elle sent trop étourdi pour ça, mais dans le doute, Andy ne s'attarde pas pour se doucher comme elle a l'habitude de faire, ou pour se donner meilleure allure que celle de la nana qui s'est donnée au sport.