Absolument tous les moyens sont bons pour s’occuper les mains et l’esprit. Il ne se passe pas un seul jour sans que Wesley ne soit à réfléchir à de nouvelles façons de s’occuper pour ne pas penser à ce qui le tente tant. À ce qui le tourmente depuis son anniversaire. Ou plutôt, la nuit qui a suivi. Une cuite de trop et une promesse faite, seul face à son miroir. Celle de ne plus avaler une goutte d’alcool. Tant bien que mal, il s’accroche à cette promesse et refuse de se montrer faible en basculant. Il veut encore croire qu’il ne sera pas comme tous ceux qui finissent par fauter et qui retombent une fois ou deux avant le véritable arrêt. Il se croit plus malin que ça. À tort, sans doute. Mais pour l’heure, il tient le coup sans trop savoir comment, si ce n’est en se forçant vraiment très fort. Il se perd dans les jeux vidéo jusque tard le soir, quand il est chez lui. Et la journée, il enchaîne les rendez-vous avec les clients. L’avantage des tatouages, c’est qu’en plus de lui occuper les mains, ça lui occupe le cerveau. Parce qu’il est concentré juste assez pour pouvoir papoter. Parler de tout et de rien. Jouer le rôle de confident aussi, pour ceux qui en ont le besoin et qui sont assez à l’aise avec lui pour oser s’épancher. Il aime beaucoup ça, Wesley. S’il avait été bon à l’école, il aurait presque pu se lancer dans ses études de psy. Ceci dit, pas sûr qu’il aurait aimé la vie derrière un bureau. Il préfère quand même l’art qu’il étale sur la peau des gens. Faire apparaître sur leurs corps un bout de l’histoire qu’ils sont d’accord pour partager avec lui, en toute confiance. Un pan de vie qu’ils dévoilent et sont prêts à montrer au "reste du monde".

Arrive quand même un moment où il doit arrêter de tatouer. Parce que sa main ne supporte pas plus de dix heures de tatouage par jour avec les vibrations qui remontent jusqu’au poignet. Et parce que ses yeux aussi finissent par être épuisés. Fut un temps où, quand il terminait une grosse journée de ce genre, il prenait plaisir à aller se perdre dans un pub ou un bar du coin pour s’offrir un verre ou deux. Rarement beaucoup plus que ça. Mais déjà trop pour n’importe quelle personne normale, parce qu’il faisait ça absolument tous les jours et, parfois, s’offrait d’autres verres tout au long de la journée. Il a décidé que c’était derrière lui tout ça. Alors, en voyant la journée arriver à sa fin, il a envoyé un message à un ami et client. Il a un nouveau projet en tête et Wesley s’est chargé de le faire apparaître sur sa tablette, la veille au soir. Encore une fois, quand il devait s’occuper mains et esprit pour ne pas trop penser. Il n’aura pas le courage de le tatouer aujourd’hui, mais il a quand même envie de lui montrer l’idée qu’il a développée et veut lui proposer pour un nouveau coin de sa peau. La proposition faite par SMS n’est valide que si l’homme n’est pas déjà enfermé chez lui et prêt à profiter d’une soirée tranquille. Il ne lui propose que de passer par le shop s’il est dans les parages. En fonction de la réponse, Wesley est prêt à plier bagage, à faire un brin de ménage et à fermer boutique jusqu’au lendemain matin où il a prévu de commencer tôt. Là encore, il a veillé à compléter autant que possible sa journée, ce qui est sans doute un peu dingue. Il ne tiendra pas le coup très longtemps s’il continue à ce rythme infernal.

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L’anglais ne savait définitivement pas pourquoi il aimait tant les tatouages. Certes, il s’agissait d’une façon de marquer définitivement des souvenirs et des moments importants sur sa peau. Les siens ne faisaient pas exception à cette règle. Ash possédait quelques dessins qui se faisaient un peu vieux, puisqu’il les avait faits faire lorsqu’il était plus jeune et moins mature. Il ne les regrettait pas. Il ne regrettait absolument rien de ce qu’il avait fait inscrire sur sa peau. Chaque marque représentait un moment important de sa vie. Même si certains pouvaient paraître étranges ou ne semblaient pas à leur place, ils étaient bien là où ils devaient être. Le plus récent en liste avait été le tatouage fait en l’honneur de son désormais fiancé. Il s’agissait d’une éclipse qu’il avait fait graver sur ses côtes. Il n’en avait pas fini avec ces derniers. Les projets se succédaient dans son esprit et il avait la chance que son tatoueur soit à l’écoute. Il était d’ailleurs fréquemment en contact avec Wes. Ce dernier était devenu un bon ami avec le temps, un confident dont il ne pouvait pas se passer. Certains tatoueurs préféraient le silence lors des séances, mais lui acceptait que Ash lui parle de ses états d'âme. Ce soir-là, il l’avait contacté pour qu’il passe à la boutique, pour qu’il puisse voir l'avancée de son futur projet. Il lui avait bien spécifié qu’il n’avait pas le temps le soir-même pour le lui tatouer et Ash comprenait tout à fait. Ils avaient tous les deux leur journée dans le corps et probablement que le guitariste se serait endormi sur la chaise de son tatoueur. Entre les cours de guitare, son groupe de musique et la blessure d’Izan, il manquait de temps dans une journée. L’anglais n’était donc aucunement pressé de passer sur la chaise. Il décida tout de même qu’il s’agissait d’une bonne idée de simplement passer du temps avec Wes, même si ce n’était que pour discuter. Par contre, un pincement au cœur s’en était suivi. Après avoir donné des cours de guitare, il revenait toujours immédiatement à la maison pour tenir compagnie à Izan qui avait grandement besoin de sa présence. Heureusement, ce soir, il était en compagnie d’Helen, alors il n’avait pas besoin immédiatement de lui. Il lui envoya tout de même un petit mot pour le prévenir pour ne pas qu’il s’inquiète. Il mit donc sa guitare dans sa voiture et fila jusqu’à la boutique de Wesley qui se trouvait dans Spring Hill. Poussant la porte de la shop, il eut un immense sourire en voyant l’homme qui faisait un brin de ménage dans ses affaires. « bonsoir! je crois que j’ai oublié de répondre à ton sms, j’étais certain de l’avoir fait! Grosse semaine! » mentionna l’anglais en allant saluer l’homme qui était tout autant son ami. Il alla lui faire un accolade, puis alla s'asseoir. « comment vas-tu? » Le tatouage de l’éclipse datant de juillet ou août - il ne savait même plus, cela faisait un petit moment qu’ils ne s’étaient pas croisés. « merci de m’avoir écrit, j’avais grand besoin de parler à un adulte… » Ash aimait Izan à la folie, mais depuis que Sam lui avait brisé le poignet, il agissait comme s’il était mourant. L’anglais savait qu’il ne fallait pas répondre à ses moindres caprices, mais il était comme cela. Il restait d’un calme légendaire et faisait tout son possible pour que son homme reprenne du mieux et que son moral soit toujours au plus haut. Et puis, ses élèves n'étaient pas non plus les plus matures et il ne pouvait pas réellement avec de discussions avec eux.

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Wesley n’est pas encore complètement certain de voir débouler dans son shop l’un de ses plus grands clients. Assez grand pour être devenu un bon ami, depuis le temps qu’il lui rend visite pour s’ajouter un peu d’encre sur la peau. Et les nombreuses heures que cela représente à se faire tatouer et à parler de tout et de rien. Wesley apprécie fortement le fait d’être, peut-être, devenu un confident pour lui. Il apprécie toujours de voir et de savoir que les gens sont assez à l’aise avec sa personne pour se confier un peu sur tout et n’importe quoi. Lui-même peut-être un grand bavard si on le laisse faire, alors forcément, quand on lui rend la pareille, ça lui plait vraiment. Asher ne tardera peut-être pas à retrouver une petite place temporaire sur la table qui permet à Wesley de tatouer. Ils font ça de façon assez régulière, mais arrivera bien un moment où cette toile-là sera trop chargée pour qu’ils puissent continuer. Pour sûr, il n’a pas hâte de voir ce jour arriver et il n’a pas envie d’y penser plus que ça. En attendant, il continue de penser et de créer des tatouages qui sont presque du sur-mesure pour l’homme qui en possède déjà pas mal. Il ne sait pas s’il sera emballé par celui-ci, mais il veut quand même le lui montrer et ils verront bien ensuite. Soit il le retravaillera pour qu’il soit plus adapté à sa personne, soit il l’abandonnera, soit il le transformera un peu pour en faire un flash. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Wesley n’est jamais à court d’idées. Il réfléchit même encore à des idées, quand il fait le ménage dans la boutique pour la fermer en fin de journée. Peut-être qu’il passera sa soirée à dessiner et à créer, puisqu’il ne peut sortir et prendre le risque d’être tenté par l’alcool qui coule à flot de partout.

Quand Asher entre dans la boutique, Wesley se redresse et lui offre un sourire sincère.  « C’est pas grave. J’comptais attendre un petit quart d’heure de plus avant de partir.  » Mais il ose espérer qu’il lui aurait plutôt envoyé un message s’il n’avait pu se libérer pour venir lui rendre cette petite visite. Histoire qu’il n’attende pas plus longtemps que nécessaire. Enfin, peu importe dans le fond, puisqu’il est maintenant là et qu’ils vont pouvoir échanger tous les deux. Peut-être pas très longtemps avant que le brun ne soit forcé de reprendre la route pour rentrer chez lui. Ils échangent une brève accolade avant que le musicien n’aille s’asseoir. Preuve qu’il se sent toujours aussi à l’aise dans le salon de son ami. Celui qui est en train de récupérer sa tablette, avant d’aller le rejoindre pour s’installer dans un siège en face du sien.  « Ça va très bien. Et toi ? » Il va aussi bien que peut aller un ancien alcoolique dont le sevrage est encore récent et qui doit donc lutter tous les jours contre ses envies profondes et presque vicérales. Il refuse d’écouter son cerveau qui ne semble être là que pour le torturer aussi fort et aussi souvent que possible. Il n’a pas droit à la parole, point barre. Les mots d’Asher arrachent un rire immédiat à l’homme en face de lui. Il n’est pas réputé pour être la personne la plus mature et adulte qui soit. Mais certes, il l’est peut-être davantage que les jeunes à qui il apprend. « T’es sûr d’être tombé sur la bonne personne pour ça ? » Il lui lance un coup d’œil amusé par-dessus la tablette sur laquelle il est en train de voyager. « Qui te rend assez dingue pour que tu aies besoin de venir parler à un adulte pas tout à fait adulte ? » 

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La dernière fois qu’il s’était fait tatoué par Wesley, Ash était sous le coup de sa deuxième rupture avec Izan. Il n’avait pas eu le choix de faire un tatouage en son honneur et ce, malgré le chagrin qui l’habitait à l’époque. L’éclipse qu’il avait fait graver sur ses côtes représentait beaucoup pour les deux compagnons et même s’il était au plus mal et qu’il y avait peu de chances à l’époque qu’ils se remettent ensemble, il avait décidé de garder une partie de lui sur sa peau pour l’éternité. C’était sa façon de gérer des émotions plus intenses. Il était toujours délicat de se faire faire un tatouage en l’honneur de quelqu’un et encore plus lorsque cette personne n’était déjà plus dans sa vie. Malgré tout, l’anglais avait persisté à vouloir ce tatouage. Il y avait une certaine différence entre inscrire un nom en encre indélébile sur sa peau versus une image figurative. Wesley avait effectivement le travail à la perfection, comme à son habitude. Il savait ce que Ash traversait, ce dernier lui en avait raconté les grandes lignes. Il savait aussi qu’ils s’étaient remis ensemble contre toute attente. L’homme était désormais plus que son tatoueur, il le considérait comme un ami. Ce fut donc avec son habituel sourire solaire qu’il mit les pieds dans la shop. Ash se rendit compte qu’il avait oublié de le prévenir qu’il venait, puisqu’il avait en ce moment la tête dans les nuages.  Il s’en excusa immédiatement auprès de Wes qui faisait du ménage de fermeture de boutique. L’anglais comprendrait qu’il l’envoie bouler et le fasse revenir une autre fois. Il n’en serait aucunement vexé. Mais au lieu de cela, Wes lui sourit de manière sincère. « C’est pas grave. J’comptais attendre un petit quart d’heure de plus avant de partir.  » - « je suis soulagé parce que j’avoue que je ne suis pas du tout à mon affaire ces derniers temps… » Cette fois-ci, ces moments d’égarements n’avaient rien à voir avec une rupture amoureuse ou bien son TDAH, mais surtout parce qu’il s’inquiétait de manière exponentielle pour son fiancé. « mais ne t’inquiète pas, je ne suis pas distrait au point de te laisser poiroter inutilement. » La ponctualité était l’une de ses meilleures qualités avec la patience et son calme indéniable, malgré ses quelques tics. Il avait un profond respect pour le temps de Wes.

Après s’être assis sur une chaise, le tatoueur vint le rejoindre avec sa tablette et en fit de même.« Ça va très bien. Et toi ? » Ash le regarda durant quelques secondes sans répondre. Est-ce qu’il l’épargnait ou allait-il se confier impunément? « moi, ça va, mais c’est un peu difficile à la maison. Mon fiancé qui est pianiste s’est brisé le poignet… tu comprendras que c’est vraiment pas facile pour lui. J’avoue que je ne sais plus trop quoi faire pour lui remonter le moral. Il a toujours cru qu’il n’était que son piano et rien d’autre… Alors qu’il est évidemment bien plus que son instrument. » L’anglais essayait de se mettre à sa place. S’il se brisait lui-même le poignet, il pourrait tout de même chanter en attendant de se rétablir. Ce n’était pas le cas d’Izan. Il était en train de virer fou et cela n’aidait aucunement à son moral d’être dans l’inconnu. « désolé de te balancer ça comme ça. j’avoue que je n’ai pas beaucoup de personnes à qui me confier. » Il y avait beaucoup de personnes dans son entourage, mais quelqu’un de réellement extérieur à la situation? Il n’y avait que Wes ou bien même Akira. « je parle que de moi en fait. » Il se sentait mal à l’aise d’un seul coup. Après tout, Wes n’était pas un psychologue. Peut-être ne voulait-il pas savoir tout ça? Mais sans être psychologue, au moins, il était un adulte, même si ce dernier lui mentionna en le regardant d’un oeil amusé qu’il n’était pas certain d’être la bonne personne pour ça. « au moins, tu ne mets pas tes doigts dans ton nez… okay j’enseigne pas à des enfants, mais des adolescents, c’est un peu pareil…. » - « Qui te rend assez dingue pour que tu aies besoin de venir parler à un adulte pas tout à fait adulte ? » Ash eut un petit sourire coupable. Il se sentait un peu mal à l’aise de mentionner son fiancé. « tu l’auras peut-être un peu deviné, mais mon fiancé… Il ne sait pas quoi faire de ses journées, alors il m’écrit sans arrêt. Je ne me plains pas du tout de ça. J’adore lui parler, mais quand il m’appelle deux fois dans le même cours qui dure 45 minutes, c’est un peu beaucoup… » Et c’était pour lui demander où était la télécommande. Comment pouvait-il le savoir? « ça ne m’empêche pas de l’aimer, hein? » Il n’avait pas besoin de se convaincre. Ash était toujours présent pour Izan et lui-même ne se plaignait jamais d’être aux petits soins pour lui. Il répondrait toujours à ses messages et ses appels dans les plus brefs délais sans être une seule fois irrité par la situation. La patience était l’une de ses meilleures qualités et heureusement pour lui d’ailleurs. « as-tu eu de bons clients aujourd’hui? pas trop d’annulation? » une autre des qualités de Ash, c’était de s’intéresser réellement aux autres et en ce moment, il échouait lamentablement à coup de je-me-moi au grand détriment de Wes qui avait sûrement bien des choses à lui raconter également.

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Si Wesley apprécie tous ses clients, des plus bavards aux moins causants, il doit quand même reconnaître qu'il a une petite préférence pour ceux qui sont aussi sociables que lui ou qui parviennent au moins à se détendre en sa compagnie. Au point de lui raconter quelques pans de leur vie. Surtout, qui prennent le temps de lui expliquer les raisons de leur tatouage en cours. C'est quelque chose qu'il affectionne tout particulièrement, les histoires autour des dessins qu'il se retrouve à encrer dans la peau de ses clients. Avec certains, il est vraiment gâté à coups de confessions et d’histoires croustillantes. Mais il est également toujours prêt à entendre les histoires un peu plus sombres. Parce qu'il aime bien être une sorte de confident pour toutes ces personnes. Savoir qu'ils lui font tous assez confiance pour vider leur sac et parler sans craindre ce qu'il pourrait faire de tout ça. Parce que le fait est qu'il n'en fera jamais rien. Ils peuvent avoir une confiance aveugle en lui, il sait être une oreille attentive qui ne parle pas et ne raconte rien à personne. Asher est plutôt bien placé pour savoir ça, puisqu'ils ont fini par devenir amis à force qu'il passe du temps sous les mains relativement expertes du tatoué et tatoueur. Alors il n'est pas mécontent de le voir pointer son nez pour avoir le début de son prochain tatouage. Même s'il n'a pas pris le temps de lui répondre. Il en faut plus que ça pour frustrer, énerver, vexer ou décevoir Wesley, qui le rassure donc assez vite à ce sujet. À la réponse du brun, il affiche un sourire. « Faut pas t'en faire pour moi et faut pas que j'devienne source de frustration ou d'inquiétude pour toi. C'était l'idée, de toute façon. Si tu le pouvais, tu venais, sinon tant pis, ça aurait été pour une autre fois.  » Qu'il ne manque pas de lui rappeler. Avec lui, c'est plus ou moins toujours aussi simple que ça. Depuis le temps, il devrait le savoir Asher. Et dans le fond, sans doute qu’il le sait bel et bien, mais n’a pu s’empêcher de craindre d’avoir trop forcé. Aucun risque pourtant ! Contre toute attente, ils prennent place tous les deux, proches l'un de l'autre. Wesley, avec sa tablette dans la main, prêt à montrer l'avancée de son dessin au musicien. Ils s'interrogent mutuellement pour savoir comment va l'autre. Et très vite, Wesley sent qu'Asher va se confier à lui. Ce qu'il apprécie. Il est toujours prêt à entendre un ami se confier quand il a besoin de le faire. Alors il suspend son geste au-dessus de la tablette, le regard toujours posé sur le brun qui prend la parole. Il est question de son fiancé. C'est d'ailleurs assez souvent le cas. Ce qui est parfaitement compréhensible. 

D'une certaine façon, l'homme est un peu le centre de son monde. Celui qui occupe le plus souvent ses pensées. Ça fait d'ailleurs toujours un peu rêver Wesley, qui regrette son unique relation sérieuse. Il aime l'idée d'être en couple, mais sa vie un peu dissolue au cours de la dernière décennie n'a pas vraiment aidé à poser des bases saines et solides pour une histoire de cœur. Il est donc toujours célibataire, mais entame une période de sa vie un peu plus saine. Assez pour espérer rencontrer sa prochaine grande histoire. « Arrête de t'excuser. Tu sais bien que ça ne me dérange pas. Au contraire. » L'idée que l'on puisse lui faire à ce point confiance pour se confier à lui a quand même de quoi le combler de joie. Wesley échappe d'ailleurs un rire sincère et spontané quand Asher lui fait remarquer qu'il ne met pas les doigts dans le nez, comme pourraient être amenés à le faire des enfants ou des adolescents. « Il n'a pas trouvé une autre occupation pour passer le temps sans trop se morfondre ni trop s'ennuyer ? Un truc qui ne lui fera pas trop travailler le poignet ? » La réalité, c'est que si lui-même se retrouvait avec une main ou un poignet abîmé, il ne saurait que faire de sa vie. Comme beaucoup de gens, c'est son outil de travail principal. « Non, de mon côté, je suis plutôt chanceux, j'ai rarement des annulations. Et quand c'est le cas, je n'ai qu'à poster sur les réseaux que j'ai une dispo de dernière minute, pour que le créneau soit pris. » Sans doute parce qu'il a de très bons échanges avec ses clients et potentiels nouveaux clients. Ce qui pousse tout ce beau monde à être aussi présent, prévenant et réactif que possible. Et c'est aussi grâce à ça que son agenda du mois est toujours plein à craquer. « Enfin, ça arrive quand même que certains annulent sans prévenir. Je devrais faire du surbooking, comme les avions. » Non. Jamais il ne fera une chose pareille, il n’a pas non plus envie de tatouer jusqu’au bout de la nuit pour honorer tous ses rendez-vous. « Il a pas envie de se faire tatouer ton fiancé ? Si je lui faisais tout le temps, ça pourrait l’occuper quelques journées et il n’aurait pas besoin de bouger et ne prendrait pas le risque d’abimer davantage son poignet. » Il soumet cette idée, le sourire amusé sur les lèvres. Signe qu’il plaisante.

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Embêter les gens avec ses états d’âmes n’était définitivement pas dans ses habitudes, mais depuis l’été, il n’avait pas de réels repos et les mauvaises aventures se multipliaient. Il se demandait bien quand est-ce qu’il aurait enfin un temps de répit. Envahir les autres avec ses propres problèmes était quelque chose qu’il n’appréciait pas faire. Il était doté d’une bonne écoute et habituellement, c’était vers lui qu’on allait pour exposer ses mésaventures. Il se sentait mal d’agir ainsi, même très mal à l’aise, mais il n’arrêtait pas pour autant. Dès qu’il voyait une porte d’entrée, il trouvait le moyen de se plaindre. Visiblement, Wesley ne ferait pas exception à cette règle. Heureusement, ce dernier ne semblait jamais embêté lorsque Ash lui parlait de ses histoires et dieu sait qu’il y en avait eu des rebondissements dans sa vie; deux ruptures, un passage à l’hôpital, une demande en fiançailles. Et puis, il ne lui avait pas encore raconté les messages étranges qu’il avait reçu sur son instagram et sur celui de son groupe. Mais évidemment, il ne savait pas s’il allait tout lui dire. Il fallait bien garder une part de mystère dans la vie. « Faut pas t'en faire pour moi et faut pas que j'devienne source de frustration ou d'inquiétude pour toi. C'était l'idée, de toute façon. Si tu le pouvais, tu venais, sinon tant pis, ça aurait été pour une autre fois.  » L’anglais lui fit un petit sourire et il se sentit rassuré face à l’attitude du tatoueur. Tant qu’il n’y avait pas de frustration dans l’histoire, tout allait pour le mieux. « Arrête de t'excuser. Tu sais bien que ça ne me dérange pas. Au contraire. » - « okay, promis j’arrête! » Un rire sincère s’échappa de la bouche du guitariste, qui allait faire de son mieux pour répondre à cette demande. Il appréciait sincèrement Wes et également sa capacité d’écoute. « Il n'a pas trouvé une autre occupation pour passer le temps sans trop se morfondre ni trop s'ennuyer ? Un truc qui ne lui fera pas trop travailler le poignet ? » - « embêter les chats? ou se faire embêter par les chats? Non, mais en vrai, il n’a rien d’autre que son piano, du moins, c’est ce qu’il croit…. Je sais que je suis un peu mal placé, parce que si je me brisais le poignet et que je ne pouvais pas jouer de la guitare, je serais bien malheureux. » C’est sûr qu’il lui restait le chant et que Mokare pourrait bien se débrouiller seul à la guitare, mais son instrument lui manquerait énormément tout de même. « c’est là qu’on se rend compte à quel point c’est utile des mains. » Un rire s’échappa de nouveau de ses lèvres. Mieux valait en rire qu’en pleurer. De toute façon, on ne pouvait pas revenir en arrière, c’était impossible. « Non, de mon côté, je suis plutôt chanceux, j'ai rarement des annulations. Et quand c'est le cas, je n'ai qu'à poster sur les réseaux que j'ai une dispo de dernière minute, pour que le créneau soit pris. » - « oh! je suis bien heureux que les affaires roulent pour toi! Mais en même temps, tu es tellement doué que je me doutais bien que les affaires étaient bonnes. » Ce n’était pas pour rien qu’il avait déjà plusieurs tatouages faits par Wesley. Il appréciait son talent et son application à la tâche. L’anglais supportait tout de même bien la douleur, mais avec l’homme de la situation à la barre, c’était un peu plus tolérable. « faudrait quand même pas embarquer deux clients un par dessus l’autre quand même. » mentionna Ash lorsque Wes lui parla de surbooking. Cette idée était quand même amusante, mais si ça arrivait pour vrai, ce ne serait pas agréable. Mais Wes était intelligent, ça il le savait.  « Il a pas envie de se faire tatouer ton fiancé ? Si je lui faisais tout le temps, ça pourrait l’occuper quelques journées et il n’aurait pas besoin de bouger et ne prendrait pas le risque d’abimer davantage son poignet. » Ash savait très bien qu’il plaisantait, mais l’idée de voir son fiancé se faire tatouer était tout de même hilarante. « tu ne l’aurais même pas touché qu’il retirerait déjà son bras… je crois même que tu ferais ta première ligne croche… ce n’est pas une bonne idée. » L’anglais était persuadé que si un jour son fiancé se faisait tatouer, il faudrait qu’il soit probablement inconscient ou attaché - mais même la deuxième option serait particulièrement dangereuse. « je suis définitivement un meilleur sujet. D’ailleurs, j’ai bien hâte de voir ce que tu m’as concocté. Probablement que ça va finir en matching tattoo avec ma soeur. Elle est pas certaine encore, mais elle aussi aime beaucoup les tatouages. Elle va finir par venir te voir probablement. »  Il lui fit un grand sourire. Wes n'avait jamais encore rencontré Aubrey, mais elle aussi était un bon sujet sur lequel travailler.

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Ça le fait sourire, Wesley, que le jeune homme en face de lui finisse par lui promettre d'arrêter de s'excuser. Il ne sait pas s'il va vraiment être capable de tenir sa promesse ou non, mais dans le fond, ce n'est pas si important que ça. C'est même plutôt source d'amusement pour lui. Ce qui est un peu moins amusant pour lui, ce sont les confessions du brun. Même s'il les écoute avec attention parce qu'il aime bien être le confident. Celui à qui on se permet de faire différentes confessions. Parce que ça fait du bien de vider un peu son sac, clairement. Et il espère que cette fois ne soit pas une exception qui confirme la règle. Pour prouver que toutes ces confessions ne lui posent pas le moindre problème, Wes fait preuve de curiosité et d'intérêt pour les histoires qui lui sont racontées. Ainsi prend-il la peine de répondre et d'interroger toujours plus. Parce qu'il aime la simplicité de ces échanges également. Plaisanter aussi. Ce qu'il fait quand il est question de ce fiancé qui semble trouver le temps long, sans pouvoir pratiquer son art habituel : le piano. Et ce, à cause d'une blessure. Le tatoueur peine à ne pas rire quand l'autre fait le constat, à voix haute, que c'est important les mains. En effet, ça l'est. « Disons que tout le monde ou presque en a besoin pour travailler et plus largement encore pour vivre sans trop de difficultés. » Certes, certaines personnes s'en passent puisqu'elles n'ont pas le choix, mais la vie est forcément plus compliquée de cette façon. Sans doute bien plus encore pour des gens qui ont connu la vie avec. C'est que ça doit être un peu compliqué l'avant / après que cela impose. Et pour des gens dont la passion est plutôt manuelle, comme c'est le cas d'Asher et de son fiancé, c'est forcément pire encore. « C'est certain que si ça m'arrivait, je serais bien dans la merde moi aussi. » Qu'il ne manque pas de faire remarquer, à son tour. Difficile, pour ne pas dire impossible, de tatouer sans les mains. Il ne se voit pas faire avec les dents ou les pieds, tiens ...

La discussion se tourne d'ailleurs vers Wesley et son boulot. Il se sait plutôt chanceux d'avoir été capable de percer dans le monde du tatouage. Sans doute en grande partie parce qu'il gère plutôt bien ses réseaux sociaux. Et, peut-être aussi parce qu'il est doué. C'est en tout cas ce que suggère justement son client. Il faut également admettre que Wesley est un tatoueur à l'écoute qui sait faire attention pour ne pas provoquer trop de douleurs chez ceux qui se font tatouer. Et quand il sait qu'il ne va pas avoir le choix, il prévient avant d'agir. « Faudrait que j'apprenne à tatouer avec la main gauche pour pouvoir gérer deux tatouages en même temps. » Qu'il plaisante, le sourire aux lèvres. C'est évidemment une plaisanterie, d'autant plus que c'est impossible puisqu'avec sa main gauche, il doit tendre la peau qu'il tatoue pour être sûr du résultat final. Mine de rien, Wesley est justement en train de proposer de tatouer son fiancé histoire de l'occuper pendant quelque temps. S'ils partent sur un très gros projet, il peut l'avoir immobile quelques journées. Sur place puis chez lui, quand il faudra laisser le temps à la peau de cicatriser correctement. Mais la réponse d'Asher est instantanée et fait sourire de plus belle le tatoueur.  « Il est douillet, donc. » Il y en a qui se font quand même tatouer et qui ne supportent pas trop mal. Mais certainement pas pour des projets de grande envergure. Parce qu'à un moment ou à un autre, la douleur peut quand même devenir insupportable.  « Bon, je vais te montrer ça quand même. » Il se lève et s'éloigne de quelques pas pour aller attraper sa tablette sur laquelle il ouvre le projet du jeune homme.  « Ah ouais ? Elle est tatouée elle aussi ou pas encore ? » Qu'il interroge avant de tender la tablette pour qu'il puisse voir le dessin presque terminé. Ou totalement, s'il ne voit pas de retouches à faire.  « Si tu m'ramènes des clients, c'est pas moi qui vais m'plaindre. » Qu'il fait le constat, un sourire au coin des lèvres.

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Ash avait fait la constatation évidente que les mains, c’était bien important dans la vie. Après tout, on s’en servait pour manger, pour prendre des objets dans ses mains, pour se laver, pour pleins d’autres activités de la vie quotidienne qui restaient essentielles. Le toucher était aussi quelque chose d’important dans la vie. Il s’agissait d’une manière de communiquer ses émotions aux personnes qui étaient souvent les plus importantes de notre quotidien. Ash n’avait jamais croisé d’individus qui n’en avaient plus l’usage. Certes, son fiancé n’avait eu aucun membre coupé, fort heureusement sinon probablement que ça aurait été au-delà des plaintes - et probablement que personne n’aurait pu s’en remettre et avec raison. Le sourire qui naquit sur les lèvres de Wes lui changea immédiatement les idées. « Disons que tout le monde ou presque en a besoin pour travailler et plus largement encore pour vivre sans trop de difficultés. » Heureusement tout de même que pour les amputés, il y avait désormais des membres artificiels, mais bon, Ash ne souhaitait plus y penser. Il s’agissait de possibilités désagréables et il ne souhaitait à personne de vivre celà dans sa vie. Mieux valait passer à un autre sujet. « on  serait tous dans la merde… » Les deux compères restèrent pensifs quelques secondes avant que Wes n’enchaine sur le fait qu’il était bien occupé et que son business allait particulièrement bien. « Faudrait que j'apprenne à tatouer avec la main gauche pour pouvoir gérer deux tatouages en même temps. » L’image que le tatoueur lui décrivait eu pour effet de faire rire l’anglais. Ce dernier avait une forte imagination.  « J’aimerais beaucoup être ambidextre. Ça doit être plus facile dans la vie. Personnellement, je n’arrive même pas à bien écrire de ma main dominante, alors jouer de la main gauche pour la guitare, oublie ça! » Heureusement, il y avait de moins en moins l'occasion d’écrire sur du papier, heureusement pour lui et les yeux de ceux qui auraient le malheur de le lire. Il eut un petit rire à cette pensée. Il était son meilleur public concernant la dérision dont il faisait preuve envers lui-même. Le sujet dériva de nouveau vers son fiancé, ce qui n’était pas pour lui déplaire parce qu’il pouvait parlé de lui durant des heures. « Il est douillet, donc. » Un rire franc sortit de nouveau des lèvres de Ash. « douillet est un mot poli pour le décrire, oui… » concernant les tatouages, bien évidemment, parce que son homme était également doté d’une carapace à toute épreuve. Il était fait fort pour bien d’autres raisons, mais pas celle-là. Le temps était venu pour Wes de lui montrer le dessin de son futur tatouage.  « Bon, je vais te montrer ça quand même. » Il se lève et s'éloigne de quelques pas pour aller attraper sa tablette sur laquelle il ouvre le projet du jeune homme.  Ash savait pertinemment que ce serait magnifique. Pour cette fois-ci, il souhaitait quelque chose en rapport avec son pays d’origine; l’Angleterre. Sa mère patrie commençait à lui manquer et il avait besoin de quelque chose s’y rattachant. C’était rassurant. L’idée d’en faire un matching tattoo avec sa petite sœur rendait le tout encore plus excitant. « Ah ouais ? Elle est tatouée elle aussi ou pas encore ? » - « oui, elle en a déjà quelques uns. Elle n’est pas douillette pour ce genre de chose. » Il lui fit un clin d'œil en prenant la tablette dans ses mains. Aussitôt, son regard s’illumina lorsqu’il y découvrit Big Ben, ce symbole de l’Angleterre qu’il affectionnait tant. « tu t’es surpassé, comme à ton habitude! » Et il était sincère. Ash était bouche bée devant le talent de Wes, mais il n’en avait aucunement douter cela dit.  « Si tu m'ramènes des clients, c'est pas moi qui vais m'plaindre. » - « je parle de toi à qui veut l’entendre. j’ai de beaux exemples à leur montrer. Après tout, je suis une oeuvre vivante… » Il eut un sourire amusé. « dis moi, quand est-ce que tu pourras me le tatouer? Pas de presse, mais j’ai bien hâte d’avoir ce chef-d'œuvre sur moi. »  Son excitation était renouvelée et ses inquiétudes étaient passées en seconde zone dans son esprit.

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Wesley ne peut retenir un rire léger, mais tout à fait sincère, quand l'homme en face de lui lui fait remarquer "qu'ils seraient tous dans la merde" sans main. C'est une évidence et pourtant, un tas de personnes arrivent à faire avec une seule main ou même les deux dans un mauvais état, voire complètement absentes. Pour autant, Wesley ne se berce pas d'illusions en s'imaginant pouvoir vivre comme ça. En tant que tatoueur, il est évident qu'il a besoin de ses mains pour pouvoir travailler de sa plus grande passion. Le dessin et l'encrage des peaux de ceux qui lui font suffisamment confiance pour accepter qu'il fasse apparaître dessus des dessins qui resteront jusqu'à la fin de leurs jours. Asher fait d'ailleurs partie de ces gens-là et il a l'air de suffisamment apprécier son art pour revenir aussi souvent que possible. C'est certainement le plus grand compliment que l'on puisse faire à un tatoueur d'ailleurs. Mine de rien, Wesley est en train de soumettre l'idée d'apprendre à tatouer de la main gauche également pour pouvoir avoir plusieurs clients en même temps. La réalité, c'est évidemment que c'est impossible. D'abord parce qu'il ne serait pas pris aussi précis avec sa main gauche. Ensuite, parce qu'il ne pourrait pas se concentrer sur les deux dessins à la fois et par-dessus le marché, parce que la main qui ne tatoue pas a quand même son utilité pendant un tatouage. Elle est là pour tendre la peau qui se fait encrer, pour que le dessin soit le plus précis possible et que la peau ne fasse pas de mauvaise blague sous l'aiguille.  « L'avantage, c'est que de nos jours, ce n'est plus vraiment utile de pouvoir écrire avec un stylo. Tout le monde tape sur son téléphone ou son ordi ! » Il n'y a que pour les tatouages d'ailleurs que Wesley écrit encore. Quand il faut intégrer de la typo à un dessin, par exemple. À part ça, il a écrit sur ordinateur et imprimé des dizaines de fiches de soin qu’il remet à ses clients lors de leur premier passage chez lui. Jamais il n’aurait le courage d’écrire tout ça au stylo, par exemple ... Il est de nouveau brièvement question du fiancé d’Asher qui semble être un peu douillet quand même. Ce que Wesley ne cherchera pas à juger, même s’il plaisante brièvement à ce sujet.

Il préfère encore se concentrer sur la raison première pour laquelle le brun se trouve ici. À savoir, le tatouage que Wes doit lui proposer sur une idée de base qui vient de lui. Comme à chaque fois qu’il décide de se faire encrer d’ailleurs.Il se hâte d'aller récupérer sa tablette sur laquelle il ouvre le projet demandé par Asher. Qui pourrait, apparemment, devenir un "matching tattoo" avec sa sœur. C'est quelque chose que le tatoueur aime bien faire, ça, les matching tattoos. Parce qu'il aime les tatouages qui ont une vraie signification, mais quand c'est partagé, c'est encore plus beau. Et il imagine effectivement bien représenter ce "big ben" stylisé à sa sauce, sur une seconde peau. Avec quelques particularités qui pourraient être propres à chaque pour mieux matcher avec leur style et/ou leur personnalité. Wesley ricane quand Asher confirme que sa petite sœur n'est pas douillette. Petit clin d'œil à une bribe de leur conversation au cours de laquelle il a été question de son fiancé qui semble être davantage douillet que la sœur, donc. « Merci ! Je suis content si ça te plaît ! » Qu'il répond sincèrement, le sourire aux lèvres. Il imagine déjà très bien le rendu final sur la peau de son client. En partie parce qu'il sait très bien, à force de le tatouer, comment sa peau réagit à l'encre et aux différents tracés. « Franchement, si on continue comme ça, à un moment donné, tu vas devenir ma mascotte et je vais te faire défiler en caleçon toute la journée, devant mon shop. » Il est incapable d'avoir l'air sérieux en imaginant la scène. En témoigne le sourire malicieux qui s'étale sur son visage en même temps que les mots s'échappent. « Franchement, parce que c'est toi et si ça te convient, j'peux essayer de t'caler ça un dimanche. » Il a pour jours de repos les dimanches et les lundis Wesley. Sauf pour les clients fidèles pour qui il veut bien sacrifier un bout de journée. Tant qu'il peut se lever tard et qu'il passe un moment qui reste sympa, ce n'est pas une grosse perte. C'est même mieux que de rester enfermé à tout prix dans son logement, pour éviter la tentation de l'alcool qui se fait ressentir à chaque fois qu'il met les pieds dehors, ou presque. « Et si ta soeur est dispo et a envie, on peut faire les deux le même jour aussi. »

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La conversation autour des mains était en train de s’en aller dans tous les sens, mais une chose restait certaine, c’était que tout cela distrayait Ash de ses problèmes à la maison et que cela faisait du bien. Il appréciait énormément la présence de Wes et bien malgré tout, il arrivait à lui changer les idées.  « L'avantage, c'est que de nos jours, ce n'est plus vraiment utile de pouvoir écrire avec un stylo. Tout le monde tape sur son téléphone ou son ordi ! » - « oui, c’est certain, alors même si j’écris mal, personne ne le sait. » Il haussa les épaules, un air amusé sur ses lèvres. Et même s’il retournait à l’école, probablement que ce serait la même chose, il n’aurait pas besoin d’écrire souvent à la main et c’était tant mieux. C’était quelque chose qui était amené à disparaître progressivement. Pour lui, ce n’était pas un problème, mais peut-être que pour certaines personnes plus nostalgiques, ça l’était? Même Wes faisait ses dessins pour les tatouages sur sa tablette. La technologie avançait tellement vite, parfois, c’en était même légèrement effrayant. L’anglais reporta son attention sur le dessin que Wes lui avait présenté pour son futur tatouage. Comme à son habitude, le tatoueur avait créé une œuvre d’art et Ash ne put s’empêcher de s'enthousiasmer devant son talent. Il avait eu beaucoup de chance de tomber sur lui, il ne se verrait plus jamais se faire encrer par quelqu’un d’autre. « Merci ! Je suis content si ça te plaît ! » lui mentionna Wes, ce à quoi Ash répondit par un immense sourire sincère. Il n’y avait absolument rien à modifier et il avait su mettre sa touche personnelle qu’il appréciait tant dans l’idée dont il lui avait parlé quelques semaines plus tôt. Ash ne put se retenir de lui dire qu’il parlait de lui à beaucoup de personnes et qu’il le recommandait chaudement à qui voulait l’entendre. « Franchement, si on continue comme ça, à un moment donné, tu vas devenir ma mascotte et je vais te faire défiler en caleçon toute la journée, devant mon shop. » L’anglais ne put s'empêcher de laisser échapper un rire à l’entente de sa réflexion. « oh là là, je ne sais pas si j’oserais! » Il était rare qu’il se promène torse nu pour le plaisir. Ash n’avait pas honte de son corps, mais il était loin d’avoir envie de l’étaler au grand jour tout de même. L’idée l’amusa beaucoup tout de même. « Franchement, parce que c'est toi et si ça te convient, j'peux essayer de t'caler ça un dimanche. » L’anglais leva la tête vers son ami. « ah oui? tu ferais ça? bah, pourquoi pas? Mais faut vraiment pas que ça te dérange, n’est-ce pas? » Il était évident que s’il l’avait proposé, ce n’était pas le cas, mais Ash souhaitait tout de même s’en assurer. « Et si ta soeur est dispo et a envie, on peut faire les deux le même jour aussi. » Ash lui fit un nouveau sourire. « je crois que ça serait plus que parfait! comme ça, je pourrai te la présenter! » Ash retint de justesse un bâillement. « excuse moi. je pense que je suis plus fatigué que je ne le pensais. je vais aller à la maison… » Il se leva en même temps que le tatoueur et alla lui faire une accolade. « merci pour tout ça. je vais voir avec Aubrey et on se trouvera un dimanche qui nous conviendra à tous les trois. je file, mais je te souhaite une belle soirée et à bientôt. » Il lui rendit sa tablette, lui fit un de ses plus beaux sourires et quitta son commerce pour retourner à la maison auprès de son fiancé. Il avait déjà hâte d’en parler à sa petite soeur. Ce projet allait les rendre heureux tous les deux.

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