méfiante + sarcastique + loyale + empathique + créative + honnête + brusque + introvertie + pessimiste + forte.

(mom) Ta mère n'avait que vingt ans lorsqu'elle t'a mise au monde. Vingt ans et pas grand chose à offrir. Vingt ans, pas d'amoureux, pas de famille, pas d'expérience et pas particulièrement l'envie d'être une mère. (neglect) La première fois que tu te souviens être restée seule pour plusieurs heures dans l'appartement où tu vivais avec ta mère, tu n'avais que cinq ans. Cinq ans et capable de te nourrir de sandwich au beurre d'arachide, à attendre ta maman patiemment devant la télévision. Tu as appris rapidement que le mieux à faire dans ce temps-là, c'est de ne rien faire du tout. D'être aussi docile et invisible que possible, et avec un peu de chance, ta mère se rappelait de ton existence au bout de quelques heures, ou de quelques jours. Assez pour se souvenir de remplir le frigo des essentiels (du pain, du lait et des pâtes quand tu étais chanceuse), de t'acheter quelques vêtements pour remplacer ceux qui avaient cessé de te faire il y a quelques semaines déjà et te présenter au nouvel homme qui partage son quotidien. Un homme qui, bien souvent, n'en avait rien à faire de toi, te trouvait agaçante, incombrante, qu'importe à quel point tu tentais de te faire toute petite, qu'importe à quel point tu tentais de te faire oublier. (friend) À l'école, tu n'étais pas particulièrement populaire, ni même intéressée à te faire des amis. Avec ton linge souvent trop petit, ton allure souvent délabrée, tu préférais souvent rester dans ton coin, déjà habituée à te faire toute petite. Mais ça n'a pas deterré Ethel, qui avait quelques années de plus que toi, de te prendre sous son aile. Une petite voisine devenue première amie, tu as découvert chez les Hartfield ce que c'est vraiment, l'esprit de famille. Ce que c'est vraiment, d'avoir un père et une mère qui s'occupe de leurs enfants, des frères qui font trop de bruit, qui prennent trop de place. Ethel a été une première véritable constante dans ta vie, une présence rassurante, une oreille attentive pour la petite fille grandissante que tu étais, celle qui n'avait jamais vraiment su comment faire pour prendre sa place dans ce monde. (brisbane) Tu avais douze ans lorsque ta mère a fait vos bagages, quittant le trop petit appartement de Kilcoy pour une maison à l'état presque aussi lamentable à Brisbane. C'est l'homme de ma vie ma chérie, on va être bien ici, je te le promets qu'elle te chuchote ta mère, des promesses vides de sens, mais auxquelles tu t'accroches tout de même, ton esprit d'adolescente voulant encore croire que ta mère peut changer, qu'elle peut enfin devenir la mère que tu as toujours rêvé d'avoir. Tu avais tort, évidemment. Ce n’était pas l’homme de sa vie, elle a rapidement repris ses habitudes de prioriser ses rencontres avec les hommes à son rôle de mère, mais l’avantage au moins c’est que tu étais assez vieille pour t’occuper de toi-même sans plus jamais avoir besoin d’attendre après ta mère pour subvenir à tes besoins. (body) Ton corps est une machine qui ne fonctionne pas toujours à son plein potentiel. Migraineuse de nature, tu souffres aussi du syndrome de POTS qui t’a valu quelques tours en ambulance, surtout lorsque tu t’évanouis dans un lieu public ou sur un nouveau lieu de travail. Tu gères le syndrome comme tu peux, mais il n’est pas rare que tu te sentes nauséeuse ou étourdie, forcée de rester assise pendant de longues minutes avant de pouvoir poursuivre tes activités. (mind) Là où tu as parfois l’impression que ton corps te lâche inutilement, ton esprit lui, te semble plus fort et plus résilient. Tu as appris rapidement comment t’occuper de toi-même, au point même de ne pas savoir comment accepter une main tendue dans ta direction. Tu es débrouillarde, organisée et méticuleuse quand tu t’y mets, ce qui fait de toi-même une très bonne élève à l’école. Si ton caractère laisse parfois à désirer, que ton allure surprend parfois, tes bonnes notes te gardent dans les bonnes graces de tes enseignants qui évitent de fouiller trop loin dans ton background familial. (help) La première vraie main tendue en ta direction, elle est venue sous la forme d’une jeune patrouille qui aurait probablement du te reporter, ou même reporter ta mère pour négligence. Elle a bien vu Yasmin, ce que tu as tant tenté de cacher à d’autres. Mais tu as réussi à la convaincre de ne rien faire, de ne rien dire. Tu approchais l’âge de la majorité, tu ne voulais pas finir dans un foyer d’accueil alors que tu étais si près de t’envoler de tes propres ailes. Tu ne sais pas si elle a contrevenu à quelques règles que ce soit, mais elle n’a rien dit, t’offrant plutôt d’être présente pour toi, de t’épauler pour les étapes à venir. Tu ne lui as pas fait la vie facile, à Yasmin, à constamment refuser ses offres, à ne jamais retourner ses appels, mais avec du temps et un peu d’acharnement de la part de la jeune policière, elle a tout de même su se faire une place dans ton univers particulièrement restreint. (freedom) Tu y croyais si fort. Ta liberté était à porté de la main, tu pouvais pratiquement là toucher du bout des doigts. Des études loin de Brisbane, loin du Queensland. Tu avais appliqué à diverses universités un peu partout en Australie, de Melbourne à Perth, prête à prendre ton envol loin de ta mère dont tu t’es toujours plus occupée que le contraire. Mais la vie t’a coupé les ailes avant que tu ne prennes ton envol, ou du moins, tu t’es empêchée de partir quand tu as appris que ta mère était enceinte et qu’elle comptait garder le bébé. Malgré ses beaux discours, tu ne croyais pas ta mère être capable de s’occuper d’un bébé mieux qu’elle ne s’était occupée de toi et tu refusais de laisser un autre enfant grandir comme toi tu avais grandi. Alors à défaut de partir, de couper les ponts, tu as décidé de t’inscrire à l’université de Brisbane, avec l’intention d’offrir à ton frère ou ta sœur une enfance bien plus stable que celle à laquelle tu as eu droit. (sister) Jessie Storm est la plus belle tempête qui soit entrée dans ta vie. (dreams) Si tu parviens à poursuivre tes études les premières années suivant la naissance de ta soeur, les choses se compliquent quand Jessie est diagnostiquée d'une leucémie à l'âge de deux ans et demi. Ta mère répondant une fois de plus aux abonnés absents, c'est toi qui se retrouve au chevet de ta petite soeur à tous les jours, ne la quittant que pour aller travailler le soir. Le rêve de devenir architecte disparaît peu à peu, laisse place à un quotidien rempli des couloirs de l'hôpital et à l'enchainement de boulots merdiques, simplement de quoi conserver le toit au-dessus de vos têtes à ta mère et toi, un endroit où Jessie pourra se reposer quand elle sortira enfin de l'hôpital. Si tu es en colère de devoir abandonner tes études, tes propres aspirations, rien ne compte plus à tes yeux que d'être présente pour Jessie et espérer pour une rémission complète. (hospital) Pendant les nombreuses hospitalisations de ta soeur, tu arpentes les couloirs, découvres les cachettes, dessines et redessines les infrastructures de l'immese bâtise, t'imagines ce que tu pourrais changer, ce que tu voudrais faire de mieux. Ce ne sont que des esquisses sur du papier, des rêves et des idées, l'hôpital, d'autres bâtiments, du gris sur du blanc qui prouve que ton esprit est loin d'être aussi terni que le laisse paraître les cernes sous tes yeux, ton humeur massacrante et tes pieds qui se traînent de plus ou plus lourdement. (work) Entre les traitements de ta soeur, tu enchaînes les petits boulots ici et là. Rien qui ne t'emballe, rien qui ne paye vraiment bien non plus, mais tu t'en sors comme tu peux, considérant que dans les dernières années, tu as tenu à te distancer de ta mère, te trouvant ton propre appartement mais continuant souvent de payer les factures chez ta mère pour t'assurer que ta soeur ne manque de rien. Si tu avais les moyens, tu prendrais ta soeur chez toi à temps plein, mais malheureusement, ce n'est pas possible avec ton horaire et ta mère, aussi négligente soit-elle, ne te laisserait pas partir avec elle même si tu t'essayais. (guilty pleasures) Tu le nierais avec ferveur si quiconque devait le savoir (en dehors de ta soeur), mais tu connais toutes les chansons de Disney, et tu es une amatrice de comédie musicale, vouant un amour sans pareil à Lin-Manuel Miranda.

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