The past beats inside me like a second heart

Olive & Oscar

Oscar avait reçu un message de ses parents deux semaines auparavant. Ces derniers avaient prévu de faire peau neuve dans le grenier. Trier, ranger, ensacher, jeter certains souvenirs de son enfance allaient probablement disparaître à jamais et si Oscar n’était habituellement pas sensible à la nostalgie, l’idée l’avait pourtant perturbé. Pour ne pas se débarrasser d’objet précieux à leurs yeux, les parents Sterling avaient proposé à la fratrie de venir les aider. Oscar avait répondu présent ainsi que Nina et il avait été rapidement rassuré de l’avoir à ses côtés. Rapidement, ses parents lui avaient annoncé que son frère ne viendrait pas, pour une raison obscure qu’il avait d’ailleurs déjà oubliée. Pour le cas d’Olive, il restait en suspens, n’ayant pas vu sa sœur depuis de longues semaines, peut-être même des mois, il sentait une certaine appréhension à se retrouver en sa compagnie alors qu’elle lui avait sciemment caché pendant des mois sa situation professionnelle. Un mensonge qu’il peinait à accepter, la distance n’ayant rien aidé à ce processus.
 
Comme à son habitude, Oscar était arrivé pile à l’heure, réglé comme un coucou suisse, une habitude qui n’était pas sans déplaire à ses parents. À 15 h 00, il avait frappé quelques coups à la porte de la maison avant de rentrer. Habitué à venir toutes les semaines manger avec ses parents, il se sentait toujours comme chez lui dans sa maison d’enfance, bien qu’il n’y ait vécu qu’à partir de ses 14 ans. Après un baiser sur la tempe de sa mère et une salutation un peu plus froide avec son père, il leur avait annoncé l’absence de Nina. Cette dernière avait eu un empêchement professionnel, ce qui avait poussé Oscar à venir seul. Ne voyant pas Olive, il avait jugé à tort qu’elle serait probablement absente elle aussi. Rapidement, les parents l’avaient envoyé au grenier, eux étant déjà occupés à trier des cartons descendus en début d’après-midi. 
 
Pour accéder au grenier, Oscar avait dû tirer une échelle coulissante et se hisser en haut en restant un peu plié, le grenier étant sous les toits, il ne pouvait accéder à la position debout qu’à un seul endroit. Rapidement, il s’était retrouvé assis sur un tapis et avait ouvert un premier carton où son nom était inscrit. Il n’en avait relevé les yeux qu’en entendant quelqu’un monter l’escalier, et il avait été surpris à voir la frimousse de sa plus jeune sœur. « Olive, tu es venue… » Esquissant un bref sourire, Oscar avait ensuite entrepris de se lever pour l’accueillir, malheureusement en oubliant la hauteur sous plafond et sa tête avait percuté sans gravité le plafond un peu mou. « Outch… » Portant sa main à sa tête, il avait tout de même sourit de la situation. « La dernière fois que je suis venu dans ce grenier, il me semble que je pouvais encore m’y tenir debout. » Pour dire la vérité, il n’y avait presque jamais mis les pieds. Tout au mieux, il avait tiré l’escalier et posé un carton sans réellement rentrer. S’approchant de sa sœur, il avait quand même tenté une accolade amicale. « Ça me fait plaisir de te voir, Olive. » C’était sincère, bien qu’il garde un peu de rancœur en lui. Apparemment, Olive était plus fragile encore qu’il ne l’avait pas imaginé, elle n’avait même pas eu le courage de parler à son frère. Une constatation qui semblait le ramener à une vérité absolue : Olive et lui ne s'était jamais vraiment compris l’un l’autre. Sans doute trop différent pour le faire. « Il y a des cartons à ton nom par là-bas, si tu veux venir voir. » Indiquant l’endroit où il se trouvait assis auparavant, il y avait rapidement repris sa place, non sans faire attention d'en laisser un peu pour que sa sœur puisse s’installer. 

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Dernière édition par Oscar Sterling le Dim 29 Sep 2024 - 0:19, édité 1 fois

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Les relations familiales ne sont pas réellement au beau fixe depuis quelques années maintenant. Il faut même admettre que c'est plus que compliqué de rassembler les enfants Sterling à un événement ou un autre. Pourtant ça n'a pas toujours été le cas, avant ils savaient être ensemble, ils savaient au moins faire semblant que tout allait bien entre eux. Mais avec le temps et les années, les relations autrefois fraternels avaient virés à l'inexistant entre certains membres de la famille. Olive, elle était très proche de Midas et cela depuis toujours. Par conte, que ce soit avec Oscar ou Nina, les choses étaient plus compliquées. Bien sûr elle aimait intensément chacun de ses ainés, et elle n'avait aucune amertume pour eux, elle était simplement pas en accord avec eux et inversement d'ailleurs, ce qui forcément avec le temps, avait créé un fossé assez impressionnant entre eux. Olive savait qu'elle était aussi pour beaucoup dans le brouillage d'échange avec ses ainés, parce qu'elle avait traversé une période douloureuse et qu'elle avait préféré mentir que d’admettre la vérité à ses proches. Trois années à faire semblant de continuer une activité pour laquelle pourtant elle avait mis un terme après une pression monstrueuse sur ses épaules, trois années à faire croire que tout allait bien alors qu'elle était au fond du trou. Olive avait enfin eu le courage de dire la vérité à ses parents lors d'un repas partagé avec Midas. Reconnaissante que son frère puisse être présent dans ce genre de moment. Reconnaissante qu'il la supporte depuis qu'elle a décidé de mettre un terme à ses études et que jamais il ne l'a abandonné à la différence des autres membres Sterling. Olive ne peut en vouloir à personne et de toute manière ce n'est pas dans sa nature d'être rancunière. Elle sait également qu'elle a été pour beaucoup dans ce trouble pour ses parents, mais elle sait aussi qu'elle a assez souffert de cette situation. Pendant trop longtemps Olive a agit en fonction de ce que l'on attendait d'elle et non l'inverse, alors doucement, elle tente de choisir ses propres combats en oubliant les jugements de sa famille.

Le message de sa mère est survenue alors qu'Olive prenait le chemin du dispensaire. L'endroit où elle se cacher en attendant de pouvoir trouver mieux. Au début, elle avait été étonnée de voir qu'on avait besoin d'elle, de comprendre que ce message était destiné à l'ensemble des enfants Sterling. Pour autant, elle n'avait pas hésité longtemps avant de confirmer sa présence. Même si elle craignait de se retrouver seule avec ses géniteurs, Olive ne pouvait pas non-plus refuser de leurs venir en aide. C'était bien tout son problème, alors qu'il pourrait sûrement être si facile de se détacher de tout cela, de laisser le négatif derrière elle et ainsi de suite. Sauf que non, Olive ne pouvait fermer les yeux et continuer son petit bout de chemin sans y penser à chaque instant. Alors elle était présente dans cette maison familiale, à attendre de recevoir encore et toujours des mots acerbes de ses parents sur sa vie professionnelle inutile et sans valeurs à leurs yeux. Elle sait que même en faisant tout les efforts du monde, Olive ne sera jamais assez bien pour eux. Pas autant que ses ainés finalement, parce qu'eux ils ont une grande carrière, une famille, en outre tout ce que Olive n'a pas.

L'escalier grince sous son poids alors qu'elle tente de rejoindre le grenier où elle passera la journée à trier des vieux souvenirs. Cela ne l'enchante pas évidement de se retrouver coincé entre des cartons poussiéreux, mais elle sait aussi qu'ainsi elle fait un geste pour apaiser les tensions avec ses parents. Sa tête passe à peine l’embrasure du trou dans le plafond qu'une voix surgit la faisant sursauter. « Olive, tu es venue… » Oscar apparait devant ses yeux et Olive n'est pas surprise de le voir ici en tant qu'enfant prodige de cette famille, en tant que préféré tout simplement d'ailleurs. « Outch… » Olive se précipite à l'intérieur du grenier en faisant à son tour attention de ne pas se cogner pour rejoindre son ainé. « Oscar ! Tout va bien? » Elle tente d'apercevoir une plaie ou toute autre chose d'alarmant alors que son frère ne semble que très peu amoché. « La dernière fois que je suis venu dans ce grenier, il me semble que je pouvais encore m’y tenir debout. » Olive secoue doucement la tête de gauche à droite. Il y avait bien une éternité qu'elle-même n'avait pas mis les pieds dans cet endroit. « Et il y avait plus de place pour circuler à l'époque d'ailleurs. » Moins de souvenirs des passages de quatre enfants à empiler dans un endroit clos. « Ça me fait plaisir de te voir, Olive. » Les sourcils se froncent sur le visage d'Olive, surprise par cette possibilité. Avec Oscar il était facile de s'attendre à tout, mais surtout pas des mots doux. Pour autant, son petit cœur mou se serra. « J'suis contente aussi. » Et elle l'était, même si c'était difficile d'affronter le regard de son frère. Même si à tout moment il pouvait retourner la situation et lui en faire voir de toutes les couleurs. Pour autant, elle s'accrochait à cette éventualité que pour une fois, tout se passe bien entre eux et qu'elle ne ressorte pas d'ici en voulant ne plus jamais revenir. « Il y a des cartons à ton nom par là-bas, si tu veux venir voir. » Olive hocha la tête acceptant la mission. Elle se déplaça non sans mal jusqu'aux cartons pour y jeter un coup d’œil avant d'en faire le tri complet. « Tu as des nouvelles de Nina ? » Parce qu'étrangement, Olive n'avait vu aucun message de son ainée dans la conversation, elle devait sûrement être trop occupée dans sa petite vie tranquille pour se joindre à eux dans ce beau moment de fraternité.

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@Olive Sterling & Oscar

C’est une sensation particulière de se retrouver dans ce grenier avec sa plus jeune sœur, un mélange de sentiments dont l’identification lui semble complexe. Une part de lui s’efforce de mettre la rancœur qu’il éprouve de côté pour ne pas brusquer Olive. En étant trop cassant, il s’inquiète de la faire fuir. Mais chassez le naturel et il revient au galop, c’est en tout cas ce que dit la diction, et il sait que la suite de l’après-midi pourrait bien le confirmer. « Oscar ! Tout va bien ? » Se grattant la tête, il se retient tout de même de notifier que s’il avait été blessé, elle n’aurait pas pu y faire grand-chose, puisqu’elle a lâchement abandonné ses études de médecine et répond plus sobrement. « Très bien, ce n’est pas un toit de grenier qui va m’arrêter » Il tente de garder une ambiance paisible entre eux, se permettant même une étreinte amicale qui semble la surprendre. « Je suis contente aussi. » Pourtant, toutes les deux semblent tendues, un peu mal à l’aise. 
 
Rapidement, il rompt le contact pour retourner s’asseoir et reprendre la fouille de son carton, un sourire aux lèvres quand il tombe sur quelques pépites disséminées ci et là. C’est sa sœur qui rompt les quelques secondes de silence. « Tu as des nouvelles de Nina ? » Une question qui l’étonne un peu, connaissant les relations quasi-inexistantes entre les deux filles. Il n’est finalement pas mécontent que Nina ne soit pas là, craignant que la position de force des aînées Sterling ne puisse conduire au mutisme ou au malaise un peu plus grand encore de sa jeune sœur, situation qui n'est pas à souhaiter. « Oui, nous étions supposés venir ensemble, mais elle a eu une urgence au travail, tu sais ce que c'est. » Enfin, non, elle ne sait pas en fait, mais il ne retourne pas le couteau dans la plaie. « Elle habite avec Eli et moi en ce moment. » Il n’en dit pas plus, persuadé que Nina le détesterait de vendre la mèche sur ses problèmes de couple. Il n’est d’ailleurs pas sûr de ce que sait Olive de cette sordide histoire. Et persuadé que même lui ne sait pas tout. « Et Midas…? Occupé par la vie de Star ? » Il ne peut s’empêcher une petite remarque cinglante. Comme incapable aujourd’hui de parler de son frère sous un autre prisme. La famille Sterling scindée, à peine capable de prendre des nouvelles les uns des autres. Un constat un peu pathétique que ses parents ne semblent étonnamment pas encore avoir relevé. 
 
« Oh non… » Il s’exclame hilare en sortant sa trouvaille. « Je crois que c’est supposé être toi. » Il tend un immonde dessin à sa sœur, représentant un bébé difforme. Au vu de la date, ça semble collé avec les 1 ans d’Olive. Il se souvient de l’avoir regardé avec tellement d’amour, ce petit bébé, se promettant qu’il en aurait un à lui un jour, un exactement comme ça. « Je ne t’ai pas rendu honneur, tu étais un bien plus beau bébé que ça. » À cette époque, Oscar n’avait pas encore développé ses compétences en dessin, et, par la même occasion, pas développé la honte de montrer ses œuvres. « Je l’avais collé sur ton berceau… J’étais persuadé que ça te ressemblait.. et que ça te porterait chance. » Il se souvient de ce sentiment de fierté, le même qu’il a ressenti à chaque naissance de ses cadets, faisant de lui un grand frère. Aujourd’hui, il n’est plus tout à fait sûr de tenir ce rôle dans la vie de sa sœur. Difficile pourtant d’identifier à quel moment il a fauté dans son rôle au point de se voir retirer le privilège d’avoir des nouvelles de la carrière et de la vie de sa sœur. 

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La brune n'avait pas remis les pieds dans la maison familiale depuis sa dernière annonce. Depuis qu'elle avait enfin eu le courage d'avouer à ses parents qu'elle avait mis un terme à ses études de médecine. Donc forcément ça lui faisait très bizarre de remettre les pieds ici et encore plus de se retrouver coincer dans le grenier avec Oscar. C'était sincèrement la dernière personne au monde avec laquelle il était agréable de se retrouver enfermé pour la journée. Mais elle n'avait pas le choix Olive, parce que malgré ses réactions parfois aléatoires, elle tenait toujours ses promesses. Et venir en aide à ses parents en étaient une. Cela même si il aurait été sûrement préférable qu'elle reste chez elle. Maintenant qu'elle y pensait en observant son ainé, oui, ça aurait été une meilleure solution. « Très bien, ce n’est pas un toit de grenier qui va m’arrêter » Olive ne doutait pas que pas grand chose pouvait arrêter son ainé quand il était décidé mais elle garda son commentaire pour elle, préférant se concentrer sur autre chose.

Ce n'est pas facile pour Olive de faire la conversation avec lui, parce que ça n'a jamais été simple avec son ainé. Alors elle tente maladroitement d'entamer un sujet facile en impliquant maladroitement Nina dans cet échange. « Oui, nous étions supposés venir ensemble, mais elle a eu une urgence au travail, tu sais ce que c'est. » - « D'accord, je comprends. » En outre, Nina s'était dégonflée et elle avait sûrement bien fait. D'abord parce qu'Olive n'aurait pas assumer du tout de se retrouver avec ses deux ainés dans la même pièce. Autrement, ça aurait été un véritable calvaire pour elle. « Elle habite avec Eli et moi en ce moment. » La brune relève la tête de son carton pour observer son ainé surprise par cette révélation. « Oh, je ne savais pas. » Ce qui était sincèrement évident puisque Nina et Olive n'étaient pas du genre à se faire des confidences à ce niveau. Pour autant, la brune n'arrivait pas à comprendre pourquoi Nina était ailleurs que dans son propre foyer mais elle ne savait pas s'il lui été permis de poser davantage de questions sur ce qui ne la regardait pas. Elle posa les pour et les contre dans sa tête avant que par chance, Oscar ne passe à autre chose. « Et Midas…? Occupé par la vie de Star ? » - « Oui, et il s'éclate d'ailleurs. » Autrement dit, il a beaucoup mieux à faire que de trainer dans de vieux souvenirs avec le reste de sa famille. Tout d'un coup, Olive l'enviait presque.

La brune fini par se persuader que de toute manière aucun échange n'ira jamais loin avec Oscar et qu'il est préférable qu'elle se concentre sur sa tâche. Pourtant, c'est le brun qui lui fait relever la tête une nouvelle fois de son carton. A croire que de son côté, il compte faire comme si de rien n'était. « Oh non… » Elle fronce les sourcils l'Australienne.« Je crois que c’est supposé être toi. » Olive se concentre pour observer le dessin tendu par son ainé. « Alors ça, c'est une sacrée trouvaille. » Pas à son avantage c'est certain. Olive venait de prendre conscience que l'enfant qu'était Oscar avait pu à un moment faire quelque chose pour elle. « Je ne t’ai pas rendu honneur, tu étais un bien plus beau bébé que ça. » Cette phrase la surprend encore plus. C'est un fait rare de recevoir un compliment de son ainé, cela même si ça remonte à une lointaine époque. « Tu étais inspirée visiblement. » Les épaules de la brune se haussèrent longuement pour feindre de s'intéresser à son avis sur la question. « Je l’avais collé sur ton berceau… J’étais persuadé que ça te ressemblait.. et que ça te porterait chance. » La brune éclata légèrement de rire à cette idée loufoque. « Ce n'était pas un très bon totem, mais j'apprécie le geste. » C'était peut-être ce dessin qui finalement avait déposé la poisse dans la vie d'Olive. Voilà qui résoudrait tout cette équation de la vie de la brune. « Heureusement que tu ne fais plus ses horreurs. » Et que surtout elle n'en était plus la cible. « Enfin je crois. » Parce qu'après tout, elle n'en savait absolument rien. Est-ce que le brun continuait de dessiner des portraits ou autre par passion et non pour son boulot? Il y avait tellement de choses qu'ils ne savaient pas l'un de l'autre finalement.

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@Olive Sterling & Oscar

Il sait qu’il ne s’étendra pas sur le sujet de Nina, que ce n’est pas son rôle d’en dire plus. Sa sœur est fière et la relation entre les deux jeunes femmes assez complexe pour qu’il ne s’en occupe pas. « Oh, je ne savais pas. » Ce n’est pas vraiment étonnant, le fossé qui les lie est aussi grand que celui qui lie aujourd’hui Oscar aux deux cadets de la famille. Il se souvient pourtant qu’à une époque la relation n’était pas si complexe avec Olive, sans dire qu’ils étaient proches : ce n’était pas ce froid glacial d’aujourd’hui, qui n’était pas dû au froid du grenier, et qui n’était pas amélioré par les efforts d’Oscar pour tenter d’instaurer une conversation basique. « Oui, et il s'éclate d'ailleurs. » Une vie sans responsabilité, sans se poser de question. Une vie qui ressemble à son frère et qu’il ne commentera pas. Il l’a déjà fait assez souvent, et toute la famille connaît son avis sur le sujet. Il n’est pas nécessaire de tomber dans la même rengaine une fois encore. 
 
Quand il tombe sur le dessin, il saisit l’opportunité d’amener un sujet facile et abordable. « Alors ça, c'est une sacrée trouvaille. » Elle lui répond, mais elle semble encore en retrait, comme si elle avait déjà décidé de faire du silence son meilleur allié, pour faire écho à ces derniers mois. De toute évidence, c’était devenu son arme de prédilection. « Tu étais inspirée visiblement. » À bien y réfléchir, Olive avait sans doute été sa première inspiration. « C’est vrai… Je crois qu’avec ta naissance, j’ai réalisé ce que les humains étaient capables de créer, j’ai trouvé ça magnifique. » Une première inspiration qui l’avait par la suite suivi dans la pratique de son art. Une pratique dont Olive ignorait tout. Comme elle ignorait à quel point donner la vie était un acte qu’il avait toujours imaginé vivre, mais qui lui était inaccessible. Finalement, il réussit à lui décrocher un petit rire, avec son idée de grigri. « Ce n'était pas un très bon totem, mais j'apprécie le geste. Heureusement que tu ne fais plus ses horreurs. » L’espace d’un instant, il laisse une émotion furtive s’infiltrer sur son visage, presque peiné d’entendre sa sœur lui confirmer qu’elle ne connaît rien de lui… Et dénigrer ce qui était le début de sa passion. « Enfin, je crois. » Il hoche un peu la tête comme pour confirmer ses dires, retournant dans son carton. 
 
Dans ses recherches, il trouve plusieurs dessins de sa sœur, le replongeant dans cette période de sa vie. Dans cette fascination étrange. Mais cette fois, il ne les montre pas à Olive, les garde dans un coin de sa tête, déplorant le silence qui s’est à nouveau installé entre eux. Un silence qui n’est pas le signe d’une complicité saine mais bien celui de la lâcheté. Et plus les minutes dans le mutisme passent, plus il sent l’agacement monter en lui. C’est à nouveau lui qui finit par briser le silence au bout de plusieurs minutes. La voix moins joviale cette fois. « Tu comptais me le dire un jour ? » Il relève les yeux sur elle, n’a pas besoin d’en dire plus, tous les deux savent de quoi il parle, il en est certain. « Ou tu avais prévu de m’éviter jusqu’à la fin de ta vie pour ne pas te retrouver confronté à tes choix. » Parce que c’était ça pour lui, la vérité, qu’elle n’était pas prête à assumer ces choix comme une adulte responsable. Finalement, c’était ça, plus encore, qui le décevait, cette errance pas assumée. Cette lâcheté de gamin gâté qui n’avait jamais eu à faire face aux problèmes de la vie.

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Olive savait que ce serait compliqué de retourner à la maison, que ce serait encore plus difficile d'affronter un jour ou l'autre Oscar. Parce que jusqu'à présent elle avait tout fait pour se tenir le plus loin possible de lui. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'était pas encore tout à fait prête à affronter son jugement. Certes après tout ce temps cela ne devrait plus l'atteindre autant, mais c'était loin d'être la vérité alors qu'elle faisait tout son possible pour ne pas déborder. Olive, elle avait simplement plus de difficultés avec le monde que ses ainés, c'était un fait que tout le monde savait. Et à défaut de la bichonner, ses ainés, en dehors de Midas, prenaient toujours un malin plaisir à lui rappeler à quel point elle était nulle et bonne à rien. Forcément, ça n'aidait pas ce petit être fragile qu'un vent trop brusque pouvait blesser. Même si elle savait pertinemment qu'il était nécessaire de s'endurcir, devant Oscar elle perdait constamment tout ses moyens. Alors que comme chacun, il n'était pas parfait évidement. Il était juste plus acerbe et détestable que les autres, parce que lui, il avait tout vécu et tout fait bien. Ne décevant ainsi jamais personne et le criant sur tout les toits.

« C’est vrai… Je crois qu’avec ta naissance, j’ai réalisé ce que les humains étaient capables de créer, j’ai trouvé ça magnifique. » Olive ne peut que entendre les mots de son ainé sans rien y ajouter. Elle ne comprend pas de quoi il parle et elle n'a pas envie de le comprendre de toute manière. Elle espère juste secrètement que ce rangement se fasse le plus vite possible et qu'ainsi elle puisse retrouver la paix de son appartement. Olive, elle n'aime pas attendre que la sentence tombe sans y être prête et ça l'angoisse de savoir qu'à tout moment la gentilesse de son frère peut virer au cauchemar. Parce qu'il n'est gentil que de façade Oscar et malgré tout l'amour qu'elle lui porte, elle s'en méfie comme la peste. De toute évidence il n'y a pas grand chose à dire, si bien qu'Olive préfère s'occuper l'esprit à fouiner dans ses souvenirs que d'affronter une discussion sans sens avec son frère. Lui-même coupant rapidement court à ce souvenir d'une enfance passée et qui ne sera plus jamais identique. Ils ont grandis, ils ont évolués mais dans des directions opposées et c'est ainsi, voilà tout.

Olive a le nez dans son deuxième carton, ne trouvant rien d'utile à garder comme bon souvenir de son enfance ici. Bien sûr elle n'a manqué de rien, elle était même très heureuse mais elle n'arrive pas à voir le bon côté en gardant des vieux souvenirs. Rien ne lui redonnera ce qui était convenable à l'époque hormis ce qu'elle a garder dans son esprit, c'est la seule chose qui lui reste véritablement de son enfance dans cette maison familiale. Le reste, ce n'est que de vieux bibelots sans importance. « Tu comptais me le dire un jour ? » Olive n'ose pas tout de suite relever la tête vers son ainé. Elle sait où il veut en venir, mais elle laisse tout de même le doute s'installer alors qu'enfin elle soupire. « Ou tu avais prévu de m’éviter jusqu’à la fin de ta vie pour ne pas te retrouver confronté à tes choix. » Olive le regarde enfin, un air fatigué pesant sur son visage à l'idée de ce qui va suivre. Son cœur se serre à l'idée d'être seule pour affronter Oscar. Cette fois, elle ne peut pas compter sur Midas et c'est dommage. « L'idée de t'éviter me convenait bien oui. » Parce qu'ainsi c'était plus facile que d'attendre le commentaire négatif. « Mais je t'avoue surtout ne pas y avoir vraiment réfléchi. » A comment elle pourrait lui dire les choses, à comment elle se retrouverait à le faire et ainsi de suite. « Parce qu'on a jamais été à se confier nos petits secrets tu vois, et que ça me semblait pas être le bienvenu que de te prévenir que je mettais une pause à ma vie. » Qu'elle mettait un terme à tout ce qu'on attendait d'elle. « Et puis, j'avais pas besoin de t'entendre dire que j'suis pathétique Oscar. » Quelques bégaiement mais avec de la sureté Olive avait annoncé sa dernière phrase. Ce n'était pas un exercice facile que de dire ce qu'elle avait sur le cœur mais elle était de toute manière dos au mur pour ne pas enfin dire ce qu'elle pensait.

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@Olive Sterling & Oscar

Une partie d’Oscar était blessée, touchée dans sa fierté, déçue de se rendre compte qu’il était devenu la bête noire de sa sœur, bien plus encore que ses parents, ce qui n’était pas peu dire. Lui avait toujours considéré les exigences de ses parents comme un cadeau, parfois un peu empoisonné, mais tout de même. Une motivation à faire toujours mieux, à devenir la meilleure version de lui-même, à se donner à cent pour cent. Il avait toujours épousé cette mentalité et c’était reconnu en elle, là où les plus jeunes de sa fratrie y avaient vu uniquement une pression. Et pourtant, il lui avait toujours semblé qu’avec les années ses parents avaient lâché du lest, se trouvant plus amadoué par les promenades de la vie de Midas et Olive qu’il ne l’avait été par les siens. Bien qu’il y en eut peu. Et bien malgré lui, Oscar avait suivi l’exemple parental, mettant la pression sur Olive pour qu’elle ressemble à la jeune fille idéalisée qu’il avait en tête, pour qu’elle atteigne les espérances qu’il avait toujours eues pour elle… Mais elle ne l’avait pas fait, et pire encore, elle n’avait pas eu le courage de l'assumer, c’était sans doute un des seuls bons points qu’il donnait à son frère, au moins, il ne s’excusait pas d’être devenu qui il était, même si sa célébrité n’était pas à la hauteur des espérances familiales. « L’idée de t’éviter me convenait bien, oui. » La remarque le touche en plein cœur, tel une balle minée prête à exploser et faire un peu plus de dégâts. Et l’espace d’un instant, son regard se voile, sans doute juste assez pour qu’elle puisse voir l’expression de sa tristesse. Mais suffisamment rapidement pour qu’elle ne s’attarde pas, laissant ses traits revenir à leur point d’origine. Tentant de cacher, comme il le fait si souvent, prétendre que ce que pense sa sœur de lui ne le touche pas. 
 
« Mais je t'avoue surtout ne pas y avoir vraiment réfléchi. » Ça lui semble un peu simple comme excuse après des mois, voire des années de cachotteries. « Parce qu'on n'a jamais été à se confier nos petits secrets, tu vois, et que ça ne me semblait pas être le bienvenu que de te prévenir que je mettais une pause à ma vie. » Pourtant, lui estimait qu’il était en droit de savoir que son statut familial et son attachement pour sa sœur, bien que trop souvent mal exprimé, lui donnait au moins le droit aux informations de bases. « Il y a une nette différence entre avoir son intimité et mentir sur toute sa vie. » Parce que c’est ce qu’elle avait fait tout ce temps, en prétendant que ses études se déroulaient à merveille. Évidemment, lui non plus n’était pas du genre à faire étalage de sa vie privée, d’ailleurs, tous dans la famille étaient de la sorte. Si ce n’est Midas pour qui les tabloïds se chargeaient bien de révéler tous les petits secrets, même ceux qu’il ne comptait sans doute pas partager publiquement. 
 
« Et puis, je n'avais pas besoin de t'entendre dire que je suis pathétique, Oscar. » Il fronce les sourcils, étonné de cette déclaration. Lui, qui s’était attendu à faire face à une Olive en retrait, s’étonne de la voir enfin réagir. « Je ne crois pas avoir un jour dit une pareille chose de toi. » Il ne l’a d’ailleurs même jamais pensé. Le mot pathétique étant hors de son vocabulaire quand il était question de sa benjamine. « Mais je trouve indigne de toi de ne pas être capable de prendre une décision et de l’assumer, de la tenir jusqu’au bout. » Non, il fallait mentir, cacher, éviter. « Tu n’es plus une petite fille Olive, tu n’as plus besoin de te cacher derrière les autres pour endosser la responsabilité de tes actes. » Comme elle l’avait toujours fait, principalement avec Midas. « Tu as décidé d’arrêter tes études. Évidemment que j’en suis déçu, parce que je connais tes compétences et je pense que tu vaux mieux qu’une vie d’errance et de réflexions futiles. » Pourquoi cet abandon d'ailleurs ? Pour se chercher ? Il n’est pas bien sûr de ce qu’elle cherche, une révélation sur la vie qui ne viendra jamais ? Un bonheur utopique ? « Mais arrête d’avoir peur du regard ou du jugement des autres. Et si vraiment, tu ne peux pas le faire… Alors reste sur le chemin qui est tracé pour toi… Parce que cet entre-deux emplit de mensonge… C’est bien le pire que tu peux offrir… » Les mots sont durs, mais reflètent les idéaux qu’il a pour elle. Comme il a toujours souhaité qu’elle s’endurcisse, continuant à voir en elle la petite fille perdu et fragile qu'elle était.

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@Oscar Sterling  ☆ crédit/lomapacks

Olive n'a jamais eu l'impression de devoir quoi que ce soit à son ainé, à la différence d'un autre membre de sa famille. A l'évidence, la relation entre les deux n'a jamais été au beau-fixe, et ce n'est pas faute d'avoir tenté très souvent de se rapprocher du brun. Ils ont juste été toujours trop différents pour se trouver des points communs assez puissants pour tenir une quelconque forte relation. Bien sûr que l'ainé Sterling reste une évidence pour elle, il est son frère, son sang et ce n'est pas rien. Elle préfère juste ne pas avoir affaire à lui plus que de raison, parce qu'elle sait pertinemment qu'elle ne sera jamais à la hauteur de ses attentes, jamais à la hauteur de sa propre vie. Olive, elle est loin de cette réalité et ça lui convient parfaitement. Elle n'a pas envie d'atteindre un idéal pour faire plaisir à qui que ce soit, du moins elle n'en a plus envie aujourd'hui. Parce qu'elle doit bien reconnaître que c'est ce qu'elle a fait trop longtemps durant les dernières années. Elle voulait être parfaite et digne de cette famille pour qui tout semblait réussir. Elle voulait être à la hauteur de ses ainés. Aussi douée que Nina pour devenir une chirurgienne. Aussi intelligente pour construire sa propre histoire que Oscar. Aussi chanceuse que Midas pour suivre son chemin. Mais Olive, elle n'est rien de tout ça. Elle est simplement ce petit être fragile, dont la vie a décidé d'être vache à un moment, de lui faire comprendre qu'elle ne devait pas faire ce qu'on attendait d'elle, mais de devenir sa propre personne. Olive, c'est cet âme trop sensible, trop timide, trop soucieuse du regard des autres pour voler totalement de ses propres ailes. Elle attend toujours trop l'appréciation des autres membres de sa famille et c'est ce qui lui bouffe le plus la vie.

Donc non, Olive n'a jamais eu l'envie et encore moins l'attention de vendre son secret à Oscar. De partager un bout de son histoire avec lui, parce qu'elle sait qu'il n'aurait pas chercher à comprendre ce qu'elle traversait à ce moment. Qu'il lui aurait simplement dit qu'elle n'était de toute manière juste pas assez douée pour réussir et tout un tas de choses qu'elle n'avait pas envie d'entendre à cette époque, et qu'elle n'a toujours pas envie d'entendre maintenant. Elle ne sait même pas ce qui la retient réellement dans ce grenier à trier de vieux souvenirs. Elle ne sait même pas pourquoi elle a pas déjà fait demi-tour alors qu'enfin Oscar ose lui parler. Olive, elle aurait aimé que cette histoire ne revienne pas sur le tapis, que comme chacun il passe à autre chose s'en se soucier de ce qu'elle devient, de ce qu'elle fait de sa vie et ainsi de suite. Après tout, Olive n'arrive pas à comprendre ce que cela peut bien lui faire alors qu'il mène sa propre barque tranquillement sans jamais donner la moindre nouvelle en retour. « Il y a une nette différence entre avoir son intimité et mentir sur toute sa vie. » Olive fronce le nez, surprise par les mots de son frère alors qu'elle sait qu'il est toujours facile d’entendre le pire venant de lui. Avec le recul pourtant, elle comprend qu'elle n'a plus tant besoin de se justifier que cela sur ses propres choix. « Oui, c'était ridicule, je le concède. Mais qu'est-ce que ça aurait changé au juste ? » Hormis qu'elle avait juste besoin d'aller mieux pour être franche avec ceux qui en attendait trop.

La vérité ou non, cela n'aurait rien changer à son problème. Olive n'était pas bien dans ses bottes, elle manquait cruellement de confiance en elle et se faire lyncher par toute sa vie n'aurait pas été une bonne idée. Alors oui, elle a préféré se cloitrer dans un mensonge, tout en s'enfermant chez Midas. A l'époque, c'est ce qui lui semblait le mieux à faire, le mieux pour sa propre santé mentale qui était plus que défaillante. Mais ça, Oscar ne peut évidement pas le comprendre, et ne le comprendra sûrement jamais. C'est l'avantage de mener une belle vie sans embuches. « Je ne crois pas avoir un jour dit une pareille chose de toi. » Peut-être pas dans ce terme Olive aurait pu trouver mieux, mais elle se doutait qu'il n'en pense tout de même pas moins, que c'était juste une question de jouer encore une fois. Olive ne sait même pas quoi lui répondre, sachant que cette bataille est de toute manière perdue. « Mais je trouve indigne de toi de ne pas être capable de prendre une décision et de l’assumer, de la tenir jusqu’au bout. » - « Pour ce genre de remarque, ça valait mille fois le coup. » Olive n'avait pas besoin de connaître l'avis des membres de sa famille à cette époque, et elle n'en a toujours pas besoin aujourd'hui. Ce petit agneau tout faible n'est pas encore assez sur ses deux pieds pour subir les affronts de son frère. Pour se battre avec lui sur ce qu'elle aurait dû ou non faire à la place.

« Tu n’es plus une petite fille Olive, tu n’as plus besoin de te cacher derrière les autres pour endosser la responsabilité de tes actes. » Bien sûr elle était d'accord avec cela, mais cette fois, elle avait simplement eu besoin de temps pour diriger elle-même la nouvelle, avant de l'annoncer haut et fort. Parce que cette décision de mettre un terme à ses études n'avaient pas été réfléchie encore moins calculée. « Tu as décidé d’arrêter tes études. Évidemment que j’en suis déçu, parce que je connais tes compétences et je pense que tu vaux mieux qu’une vie d’errance et de réflexions futiles. » Elle hoche doucement la tête. « Tu vois il est là le problème Oscar. Vous vous attendez tous à ce que je fasse de grande chose, à ce que je sois la meilleure et ainsi de suite, mais cette vie c'était pas la mienne. » Elle soupire, lentement pour reprendre contenance et ne pas se dégonfler cette fois devant son frère, même si elle n'ose clairement plus le regarder depuis que cet échange à commencer. « C'était juste pas pour moi, et j'avais pas envie de me justifier sur ce choix. » Une erreur tout au plus qu'elle ne voulait pas continuer de commettre simplement parce que c'est ce qu'on avait décidé pour elle.

Un nouveau soupire franchit ses lèvres, Olive perd patience devant son ainé qui n'arrive pas à voir la réalité de la situation et qui insiste pour la traiter lui même comme une enfant. Drôle d'ironie alors qu'il attend qu'elle devienne une adulte responsable. « Mais arrête d’avoir peur du regard ou du jugement des autres. Et si vraiment, tu ne peux pas le faire… Alors reste sur le chemin qui est tracé pour toi… Parce que cet entre-deux emplit de mensonge… C’est bien le pire que tu peux offrir… » - « Ce n'est plus d'actualité Oscar. » Et elle n'a pas besoin qu'on lui dise quoi faire maintenant que tout semble reprendre un bon chemin. « J'ai jamais admis que c'était une bonne décision que de ne pas dire la vérité tout de suite, c'était juste plus facile de pas vous décevoir à ce moment là de ma vie. » En faisant semblant oui. Olive, elle voulait juste se sentir mieux, se sentir en phase avec elle-même avant de déballer sur un tapis rouge l'erreur qu'elle venait de commettre. Après tout, elle venait de toucher le fond, comment pouvait-on attendre d'elle que ce soit la tête haute? « Je ne suis pas vous, et je ne le serai jamais. » Il faudra bien un jour qu'ils fassent tous avec et qu'ils comprennent. C'est ce qu'elle attend de sa famille Olive. Elle aimerait juste un peu de soutiens pour changer.

The past beats inside me like a second heart

@Olive Sterling & Oscar

La petite Olive a grandi, il est obligé de l’admettre, assez pour ne plus se soucier de leur relation, pour ne plus rendre de compte. Ça ne lui plaît pas, et en même temps, il sait que c’est mieux sans doute. Les émotions sont emmêlées en lui. Rassuré de voir sa sœur capable de lui tenir tête, inquiet de la voir prendre ses distances et devenir elle aussi une parfaite étrangère. « Oui, c'était ridicule, je le concède. Mais qu'est-ce que ça aurait changé au juste ? » Un soupir de lassitude quitte les lèvres d’Oscar. Si elle n’est pas capable de comprendre qu’il ait pu être touché et déçu d’avoir été le dernier au courant, et même pas de sa bouche. Il ne voit pas vraiment ce qu’il peut rajouter. « Pour moi, ça aurait changé quelque chose. » Mais apparemment, il n’est pas à prendre en compte dans l’addition, il a bien compris le message. 
 
Malgré la situation, il est pourtant difficile, voire impossible, pour Oscar de ne pas dire le fond de sa pensée, bien que conscient que ce sont probablement ces mêmes réactions qui ont mené sa sœur à lui mentir. « Pour ce genre de remarque, ça valait mille fois le coup. » Il hoche la tête, Oscar, exaspéré, pas capable de se remettre en question pour cette fois. Touché dans son ego de grand frère. Les yeux qui roulent pour se retrouver au plafond. Il préfère reporter un instant son attention sur les cartons, avant de reprendre tout de même son laïus. Puisqu’ils en sont là, et qu’il en a l’occasion, il compte bien dire le fond de sa pensée. « Tu vois, c’est là le problème Oscar. Vous vous attendez tous à ce que je fasse de grandes choses, à ce que je sois la meilleure et ainsi de suite, mais cette vie n'était pas la mienne. » La tête qui se secoue, Oscar un peu agacé. « Arrête avec tes gamineries, Olive… » problèmes de gamines riches, il n’en peut plus. « C'était juste pas pour moi, et je n'avais pas envie de me justifier sur ce choix. » Et pourtant, il lui semble que c’est son devoir, ce qu’elle doit à sa famille. Pour lui, c’est comme ça que les choses fonctionnent et la colère monte doucement en lui. « Et du coup, c’est quoi ton choix ? Attendre que l’argent te tombe dans la bouche ? Faire la manche ? Vivre au crochet de Midas ? Ou te trouver un pauvre job de caissier dans un supermarché ? » Toutes ces compétences inutilisées, toute leur éducation remise en question. Ça le rend fou. 
 
« Ce n'est plus d'actualité, Oscar. » « Si tu le dis… » Qu'il marmonne dans sa barbe. « Je n'ai jamais admis que c'était une bonne décision que de ne pas dire la vérité tout de suite, c'était juste plus facile de ne pas vous décevoir à ce moment-là de ma vie. » Il lui semble que la colère redescend un peu, il prend le temps enfin d’écouter un peu, sans comprendre vraiment pour autant. Sa sœur est une énigme pour lui. « Je ne suis pas vous, et je ne le serai jamais. » Il ne répond pas, retourne à son carton. Laisse le silence revenir entre eux. L’ambiance est tendue, glaciale, il est étonné qu’elle soit toujours là avec lui d’ailleurs, et pas en train de pleurer. Il faut croire qu’elle s’est endurcie ces derniers mois. Finalement, après plusieurs minutes, il pousse un nouveau soupir et reprend la parole. « Quand tu parles comme ça, tu me donnes l’impression de nous avoir menti sur ta personnalité depuis toujours… T’es qui alors, Olive ? Si t’es pas comme "nous." » Il utilise ses doigts pour mettre le mot entre guillemets. Il n’est même pas sûr de savoir qui est ce nous, ce qui est supposé la différencier. Il a l’impression même que c'est une sorte d’insulte pour le définir, lui et peut-être Nina. Probablement que Midas n’est pas dans le lot, c’est le frère chéri lui.

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HE’D LEARNED TO BE ALONE, WALKING. AND IT WAS STILL GOOD NOW AND THEN. FOR THOUGHT. FOR RECOGNITION. - Lydia Millet

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@Oscar Sterling  ☆ crédit/lomapacks

« Pour moi, ça aurait changé quelque chose. » Il y a eu des changements, des évolutions, des différences dans la vie d'Olive. Assez pour qu'aujourd'hui, elle soit bien plus à l'aise avec ce qu'elle a décidé de faire ou non de sa vie. Mais elle a aussi vécu cet écart grandissant entre son frère et elle, parce que c'était plus facile ainsi que de continuer à faire semblant en sa présence. Oscar est ce qu'il est, mais Olive n'arrivera jamais à le voir différemment que comme celui qui en demande toujours trop à tout le monde, et davantage à la petite dernière. Elle ne se sent pas légitime à ses côtés, encore moins assez forte pour l'affronter. Trois ans avant, Olive aurait fondu en larmes à la première phrase de son ainé, et pourtant cette fois, elle garde doucement contenance même si elle n'est qu'une flaque immense à l'intérieur. Ce n'est qu'une question de secondes avant qu'elle ne craque. Olive, elle n'arrive pas à comprendre ce que sa sincérité auprès d'un homme qui a toujours rejeté ses choix aurait eu comme différence aujourd'hui.

« Arrête avec tes gamineries, Olive… » Elle inspire et expire pour ne pas flancher Olive. Malgré qu'elle tente d'admettre ce qui broie son coeur, Oscar ne semble vouloir rien entendre, rejetant une nouvelle fois la faute sur le comportement d'Olive qu'il trouve enfantin. Peut-être que finalement, c'est ainsi qu'elle devrait se comporter et aucunement autrement. Comme l'enfant qu'il pense qu'elle ait encore alors que la trentaine approche pour l'Australienne. « T'es juste trop bornée pour comprendre quoi que ce soit. » Et elle ne mentait qu'à peine en admettant cela à voix-haute Olive. Oscar, il ne pensait qu'à ce dont il voulait bien s'intéresser, le reste ça n'avait pas d'importance. Olive devait devenir chirurgienne, cela même si ça la rendait malheureuse simplement parce que c'est ce qu'il attendait d'elle. En outre, Olive avait l'impression qu'elle devait être le portrait craché de sa sœur, mais c'était loin d'être le cas, et cela n'arriverait sûrement jamais d'ailleurs. Parce que la petite dernière n'était aucun de ses ainés, et de n'importe quelle manière elle n'avait rien en commun avec eux. Olive comprenait doucement que ce n'était pas une mauvaise chose que d'être elle-même à ce stade. « Et du coup, c’est quoi ton choix ? Attendre que l’argent te tombe dans la bouche ? Faire la manche ? Vivre au crochet de Midas ? Ou te trouver un pauvre job de caissier dans un supermarché ? » Elle penche doucement la tête sur le côté. « Comme si tu te souciais de ce qui pourrait advenir de moi. » Peu importe de la façon dont elle se débrouille aujourd’hui pour vivre, c'est son choix et pas celui de quelqu'un d'autre, point final.

Oscar ne semble pas vouloir s'arrêter là pour autant et le courage commence doucement à manquer à Olive qui ne sait plus quoi dire, ni quoi faire pour contenter son frère. « Si tu le dis… » Bien sûr les trois dernières années avaient été difficiles, mais maintenant Olive se sentait elle-même, heureuse et libre surtout. Elle pouvait enfin mener sa barque comme elle en avait envie, et c'était ça le plus important pour elle. Ses parents commençaient doucement à s'y habituer, Oscar ne pouvait que en faire de même. Du moins, quand il aura décidé d'être moins têtu. Le silence permet à Olive de respirer un peu mieux, espérant qu'ainsi le débat est clos, et pour un long moment. Elle ne veut pas quitter ce grenier sans réaliser la tête qu'elle a promise à sa mère, et surtout elle ne veut pas paraitre lâche aux yeux de son frère qui déjà n'en pense pas moins. Alors à son tour, elle retourne mettre son nez dans les cartons, espérant que ça en devienne une bonne distraction pour le reste de la journée. Pourtant, Oscar vient rompre le silence au bout de quelques minutes ce qui fait relever la tête de la brune. « Quand tu parles comme ça, tu me donnes l’impression de nous avoir menti sur ta personnalité depuis toujours… T’es qui alors, Olive ? Si t’es pas comme "nous." » Il y a un peu de vérité dans ce que demande Oscar, parce que oui, Olive a menti sur ce qu'elle était pour plaire aux autres. Enfin, pour plaire à sa famille du moins. « J'ai juste toujours fait passer vos attentes avant les miennes, jugeant que votre avis était plus important que le mien parce que vous aviez l'expérience. » Parce qu'ils avaient réussi et semblaient heureux. « Je voulais vous rendre fière, toi autant que les parents c'est un fait. » Elle pensait qu'en s'engageant dans une telle profession, ils seraient fière d'elle. « Et j'voulais surtout que tu arrêtes de me considérer comme une petite chose fragile qui ne pourrait s'en sortir. » Même si sur le coup, il avait eu raison, mais du point de vue d'Olive c'était seulement parce qu'elle n'avait pas pris la bonne décision en choisissant la médecine. « Les parents n'ont pas arrêtés de me dire qu'il fallait que je sois comme toi, ou comme Nina, que c'était important de faire de grandes choses pour se sentir bien dans la vie. » Résultat : une dépression non remboursé par la sécu. « Et puis, tu n'as jamais vraiment appris à me connaitre Oscar. » Il n'avait fait qu'imposer des choses, durant ce quart de siècle finalement et c'était sûrement ça le problème entre eux.