tw: meurtre, kidnapping

Hadley avait partagé avec Chris un bout de son passé et notamment sur la disparition et le meurtre de sa meilleure amie alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Cela s'était passé il y a 25 ans, Della Wellington, alors âgé de 16 ans, avait disparue le 8 Juillet 1999 après avoir été à son entraînement hebdomadaire de cheerleader. Etant malade ce soir, Hadley n'avait pas pu accompagner son amie comme elle le faisait d'ordinaire. Elle n'était jamais rentrée chez elle et a finalement été retrouvée morte 3 jours plus tard dans un fossé un peu à l'extérieur de Sydney. Le meurtre ne fait aucun doute car la victime portait à la fois une marque d'étranglement réalisé avec un câble fin ainsi que des traces de coups avec un objet contondant, type batte de baseball mais sans avoir la certitude de l'objet utilisé vu que l'arme du crime n'avait jamais été retrouvée. Tout comme le coupable qui courrait toujours et cela travaillait énormément la procureure qui avait gentiment demandé à Chris s'il pouvait s'occuper de reprendre le dossier, connaissant son efficacité et la rigueur du travail qu'il pouvait effectuer pour elle sur de nombreux dossiers. S'il avait été tout d'abord hésitant à lui donner une réponse, tout particulièrement car il n'agissait que très rarement sur de vieilles affaires qui sont généralement beaucoup plus difficile que de simples filatures sur des personnes bien vivantes, il avait finalement accepté de l'aider car il éprouvait beaucoup de respect et de compassion pour cette femme qui était plus qu'une simple relation professionnelle. Il la considérait davantage comme une amie. Le poids de ce passé semblait lui pesait réellement et Hadley avait besoin d'obtenir des réponses afin de pouvoir atteindre par la suite une certaine forme de plénitude. Malgré tout, on parlait ici d'un homicide, il y aurait de nombreux interrogatoires à faire et de personnes à retrouver : les voisins de l'époque, les camarades de classe, les coéquipières de Cheerleading, leur coach, les joueurs de foot qui fricotaient souvent ensemble, et ce n'était pas qu'un cliché, voir aussi et surtout la mère de la victime qui a disparu quelques mois plus tard sans ne donner plus aucun signe de vie par la suite... Bref, cela demandait un travail minutieux assez monstrueux à faire. Et même s'il redoutait l'idée de faire équipe avec une autre personne, il devait bien reconnaître qu'il aurait besoin d'une personne portant un insigne pour l'aider à avancer afin d'avoir accès à une base de données qui leur ferait gagner beaucoup de temps. Hadley lui avait donc donné la carte d'une certaine Yasmin Hikmet, lieutenant de police, afin de former leur duo. C'est donc bien déterminé à faire sa connaissance que Chris s'était rendu au commissariat de police ce jour-là avec un dossier sous le bras étiqueté au nom de Della WELLINGTON.

Une fois sur place, aux environs de 16h30, il s'était soumis aux contrôles de sécurité tout en demandant à voir le lieutenant Hikmet. Après s'être assuré de l'objet de la visite, Chris ayant précisé qu'il souhaitait la voir pour un dossier, on lui dit d'attendre patiemment car celle-ci ne pouvait pas le recevoir immédiatement. Il prit son mal en patience en prenant le temps de feuilleter à nouveau le dossier qu'il a emmené avec lui, essayant de réfléchir à de premières hypothèses. Mais le temps s'écoulait sans qu'on ne vienne le chercher pour autant... Ce n'est finalement que deux heures plus tard que la personne à l'accueil l'invita à la suivre jusqu'à une petite salle fermée ne comportant qu'une table et deux chaises. "Le lieutenant HIKMET ne va pas tarder" fut la seule chose que la personne de l'accueil lui dit avant de refermer la porte derrière lui. Chris avait beau regarder la salle, celle-ci était bien triste, sans aucune décoration ni autre objet que ceux qu'il avait décrit juste avant. Après être resté assis pendant deux heures en bas, il se dégourdit un peu les jambes en faisant les cent pas dans la pièce, tournant autour de la table après y avoir déposé son dossier. Il se dit finalement que cela ne le surprenait pas que la police n'arrivait pas à résoudre certaines enquêtes avec tout le temps qu'elle pouvait perdre... De l'action bordel ! Cela commençait sérieusement à l'agacer alors que les minutes défilaient de nouveau sur le cadran de sa montre. Il n'était pas loin de 19h désormais et il attendait toujours ! Chris espérait vraiment ne pas tomber sur le premier perdreau de l'année. Mais il avait confiance en Hadley, c'est elle qui lui avait recommandé le lieutenant tout en ventant ses mérites, même s'il ignorait le lien entre les deux femmes. Mais, toujours fidèle à lui-même, Chris n'avait pas souhaité faire de recherches sur le lieutenant afin d'éviter de biaiser son jugement. Non il préférait apprendre à la connaître de visu et se faire son propre ressenti, peu importe ce qu'elle avait pu faire ou vivre dans le passé. Ce qui comptait pour lui était vraiment ce qui allait se passer à partir de maintenant... C'est à ce moment que la porte s'ouvrit pour laisser place à la fameuse lieutenant de police qui referma la porte derrière elle. Ils se toisèrent tout d'abord du regard, comme pour se jauger l'un l'autre, pendant un instant qui sembla durer une éternité... La jeune femme devait certainement se demander qui il était et à propos de quel dossier il souhaitait la voir. Si elle était observatrice, elle avait peut-être aperçu le dossier qu'il avait déposé sur la table avec le nom de Della Wellington noté dessus. Ferait-elle alors le lien avec la procureure qu'il l'envoyait ? Le silence était légèrement électrique et c'est finalement le journaliste qui prit l'initiative. "Bonsoir Lieutenant" Même si le fait d'évoquer de tels titres l'irritait, Chris avait promis de faire un effort à Hadley et il essayerait de s'y tenir le plus longtemps qu'il le pourrait. Puis il se mit en mouvement, en bougeant du fond de la salle dans lequel il se trouvait depuis l'entrée du lieutenant, pour se rapprocher de la table et de l'une des deux chaises sur laquelle il s'assit tout en restant face à son interlocutrice. "C'est Maître Wellington qui m'envoi !" Précisa-t-il d'un air assuré tout en regardant Yasmin dans les yeux puis il poussa légèrement son dossier en avant, l'invitant ainsi à le rejoindre à cette table pour prendre connaissance de celui-ci.

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Le bureau qu’on lui a attribué, depuis son retour, ressemble davantage à un champ de bataille qu’un lieu de travail. Dans le fond de la pièce a été installée une immense bibliothèque en bois sombre, dont les étagères supportent le poids d’une multitude de livres qui portent sur l’anatomie et autres sciences du corps humain, des récits contant les vies des tueurs en série célèbre et d’autres ouvrages concernant la législation et les procédures, ainsi que des archives. Tout ces documents sont bien souvent accompagnés d’innombrables dossiers dont les titres sont parfois raturés, soulignés ou bien le lettres ont été repassées plusieurs fois. Ce même genre de dossiers sont également présents dans des boîtes en carton situées sous la fenêtre, nommées par des chiffres et lettres en majuscules afin d’annoncer leur référencement. Sous le bureau, la poubelle en acier ne semblait pas être souvent vidée : débordant de papiers déchirés et froissés, il y en a tellement que certains en sont tombés sur la moquette grise du tapis. À l’autre bout de la pièce se tient un large tableau blanc recouvert de schémas, de plans, de flèches qui ne mènent parfois à rien, parfois à des photos de scènes de crime facilement reconnaissables à la bande jaune qui apparaît sur certains clichés, protégeant ainsi les zones concernées. Certains mots ont été effacés à la hâte puisque quelques lettres solitaires demeurent encore visibles, et d’autres mots encore les recouvrent parfois. Il y a également quelques photos qui représentent des visages d’hommes et de femmes suspectés, accompagnées d’annotations qui indiquent si ce sont des pistes à écarter ou non. Des lieux sont entourés, d’autres barrés. Des détails sont numérotés, ou bien présentés sous forme de liste, précédés par des tirets. Les deux écrans d’ordinateur, placés respectivement à droite et à gauche du bureau, sont encadrés par des post-it de toute sorte, sur lesquels sont notés quelques adresses, noms et numéros de téléphone. Près du clavier déplacé sur le côté pour laisser davantage de place aux autres dossiers ouvertes, et le lieutenant ne décroche pas ses yeux maquillés de l’écran qui affiche les résultats que le laboratoire vient d’envoyer. Si le journaliste attend aussi longtemps, c’est parce qu’elle est débordée par les crimes et les dossiers qui s’empilent en petite pyramide sur son bureau, et de la difficulté qu’elle éprouve à faire collaborer tous les services entre eux ; après des années passées au service de la police, elle reste persuadée que les enquêtes se résoudraient bien mieux si tout le monde pouvait mettre sa fierté de côté. ‘’Il est toujours là, lieutenant.’’ un coude appuyé devant son visage pour soutenir son menton, elle tourne juste les yeux vers sa collègue en ayant besoin de quelques secondes pour restituer le « il » et, soudain, l’éclair de lucidité lui rappelle effectivement la présence du journaliste installé dans une salle miteuse. ’’J’y vais, merci Lola.’’ et elle tient parole trente minutes plus tard, en poussant enfin la porte sans apparaître ravie d’être là, principalement parce qu’elle ne l’est pas. Elle ne dit rien, les premières secondes, se contentant de le toiser sans apparaître agressive ou méfiante, même si les deux émotions ne sont pas loin de ce qu’elle éprouve ; qu’on se le dise, elle déteste quand ceux qui ne sont pas de la maison se prennent pour des enquêteurs. Elle l’observe, le jauge et évalue brièvement les traits de son visage, la façon dont il s’est vêtu pour l’occasion, puis ses iris effleurent les contours du dossier qu’il a apporté avec lui. Della Wellington. Elle ne pense pas à Hadley, mais à Wells. Est-il au courant ? Si oui, pourquoi ne lui en a-t-il pas parlé ? Ayant consciemment plissé ses paupières d’un air suspicieux, elle referme la porte avant de croiser ses bras contre son buste féminin, caché par un t-shirt noir aux manches courtes et d’une veste de tailleur gris chiné. "Bonsoir Lieutenant" elle le suit des yeux lorsqu’il contourne la table pour s’asseoir de l’autre côté de celle-ci, mais elle ne semble pas décidée à en faire de même avec la chaise libre devant elle. "C'est Maître Wellington qui m'envoi !" - ’’Elle réouvre officiellement l’enquête, ou c’est une affaire disons… Personnelle ?’’ puisque Maître Wellington a embauché un journaliste d’investigation, Yasmin tient déjà un bout de réponse mais elle a envie de l’entendre de vive voix, sans avoir encore touché au dossier poussé de son côté de la table.

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Depuis qu'elle était entré dans cette pièce où il avait attendu tout un moment supplémentaire, le lieutenant de police n'avait pas adressé un seul mot, se contentant de le toiser du regard. Mais il ne pouvait pas lui jeter la pierre là-dessus étant donné qu'il avait fait exactement la même chose et, en ce qui le concernait en tout cas, il ne s'était pas forcément attendu à cela. La femme qui devait être à peu près de son âge apparemment avait de suite pris une attitude défensive en croisant les bras contre son buste. Le langage corporel disait beaucoup sur l'état d'esprit des gens et il voyait bien qu'elle était plutôt hostile à lui bien qu'elle essayait de le cacher au niveau de l'expression de son visage. Peut-être avait-il affaire à une personne qui préférait travailler seule et ne pas être "associer" à une autre personne qu'elle n'avait de surcroit pas choisi... Ce qu'il pouvait comprendre cela dit car il aurait très certainement réagi de la même manière. Il se rassura donc en se disant que cela leur faisait déjà à minima un point en commun et c'est la raison pour laquelle il prit les devants en parlant et réagissant le premier. Une fois assis sur la chaise et l'invitant implicitement à venir le rejoindre, cette dernière refusa de bouger, en restant devant la porte, comme si elle s'apprêtait à sortir à la moindre occasion. Mais le journaliste était prêt à parier qu'elle voulait avant tout montrer qu'elle était en position dominante et non l'inverse. Réaction typique lorsqu'on n'appréciait pas quelque chose qui s'imposait plus ou moins à soi, cela leur faisait donc un deuxième point commun. "Elle réouvre officiellement l'enquête, ou c'est une affaire disons... Personnelle ?" furent ses premiers mots.

LANCER DE DES => suspense !

Même pas de phrases de politesse pour engager la conversation. Mais Chris ne lui en tenu absolument pas rigueur. Au contraire, il était plutôt admiratif de la vivacité d'esprit de Yasmin qui déjà avait bien observer à distance le nom qui se trouvait sur le dossier, mais aussi la volonté directe d'aller au fond du sujet. Cela montrait que ce n'était pas une bureaucrate et qu'elle préférait sûrement être sur le terrain, c'était une femme d'action. Chris en était convaincu, c'était déjà le troisième point commun qu'il décomptait entre eux, et cela lui plût instantanément. Cela mettrait sans doute du temps pour qu'ils mettent leurs préjugés de côté mais ils finiraient par bien s'entendre, c'était une certitude dans l'esprit du journaliste avant qu'il ne commence à lui répondre. Hadley avait sans doute visé juste en lui proposant de s'associer à Yasmin, il devait lui reconnaître cela. "A vrai dire je dirais que c'est un peu des deux." commença Chris avec le sourire. "Elle a décidé de rouvrir l'enquête mais pas forcément de la manière traditionnelle on va dire... et le dossier concerne le meurtre non résolu d'une adolescence qui était son amie à l'époque, donc cela la concerne aussi personnellement". Il ne voulait pas mettre l'accent sur le fait que la police de l'époque n'avait pas réussit à faire correctement son travail, cela ne servirait à rien de créer de l'animosité entre eux inutilement. Alors il poursuivit ses explications "Je travaille pour elle en sous-marin depuis de nombreuses années et elle m'a gentiment demandé si j'acceptait de reprendre le dossier du début afin d'essayer de le résoudre. Et je vais être totalement transparent d'entrée de jeu, Hadley est bien plus qu'une simple relation professionnelle à mes yeux, donc j'ai naturellement accepté de l'aider. Cependant, je lui aie précisé que j'aurais certainement besoin de quelqu'un de confiance au sein de la police pour travailler en équipe sur le dossier. Et c'est là qu'elle vous a recommander. Je ne sais pas le type de relation que vous pouvez avoir mais elle a l'air de beaucoup vous estimez. Donc j'espère que vous accepterez de vous joindre à moi ?" Chris avait joué cartes sur table d'entrée de jeu, et même si Yasmin s'était montrée plutôt fermée jusqu'ici, il espérait un retour positif de sa part afin que les choses sérieuses puissent enfin démarrer. Il avait la main droite posée sur le haut du dossier comme pour l'inviter une nouvelle fois à en prendre connaissance. Il avait attendu pas loin de trois heures pour arriver à ce moment et il espérait donc que cela ne soit pas en vain...

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"A vrai dire je dirais que c'est un peu des deux." voilà qui ne l’aide pas vraiment à statuer sur la teneur de cette situation pour le moins saugrenue, et elle ne peut s’empêcher d’arquer l’un de ses sourcils en levant légèrement le menton, le questionnant du regard pour qu’il poursuive ses explications — à condition qu’il en possède, et c’est miraculeusement ce qu’il fait, le journaliste débarqué de nulle part. "Elle a décidé de rouvrir l'enquête mais pas forcément de la manière traditionnelle on va dire... et le dossier concerne le meurtre non résolu d'une adolescence qui était son amie à l'époque, donc cela la concerne aussi personnellement. » - ’’Je sais.’’ pas par Hadley mais par Wells, qui est encore plus proche de la victime que la jolie blonde à l’origine de cette relance juridique, et elle l’annonce avant de prendre une fine inspiration qui l’oblige à relâcher l’étreinte de ses bras pour les laisser retomber le long de ses côtes. Inutile de se braquer face à l’homme qui ne présente aucune animosité, certes, mais elle n’a pas non plus envie de se forcer à jouer les jolis coeurs alors que cette collaboration l’emmerde déjà pas mal. "Je travaille pour elle en sous-marin depuis de nombreuses années et elle m'a gentiment demandé si j'acceptait de reprendre le dossier du début afin d'essayer de le résoudre. Et je vais être totalement transparent d'entrée de jeu, Hadley est bien plus qu'une simple relation professionnelle à mes yeux, donc j'ai naturellement accepté de l'aider." oh, ainsi donc, l’actuelle-femme-ex-de-Wells a semé quelques amants sur son passage, et elle a décrété que l’un d’eux allait reprendre l’enquête concernant Della ? Pas très déontologique, tout cela, mais Yasmin trouve que suffisamment amusant pour concéder un minuscule sourire à l’amant en question, tirant une chaise pour s’y installer pendant qu’il poursuit son discours. "Cependant, je lui aie précisé que j'aurais certainement besoin de quelqu'un de confiance au sein de la police pour travailler en équipe sur le dossier. Et c'est là qu'elle vous a recommander. Je ne sais pas le type de relation que vous pouvez avoir mais elle a l'air de beaucoup vous estimez. Donc j'espère que vous accepterez de vous joindre à moi ?" Yasmin n’est pas du genre à chercher l’approbation ni même la validation des autres — qu’on se le dise, elle s’en tape royalement, mais entendre ces mots élogieux lui fait grandement plaisir. ’’J’ai également beaucoup d’estime pour maître Wellington,’’ c’est toujours étrange de le dire en ayant désormais conscience que le nom est partagé avec Wells pour une très bonne raison ’’…Elle est très professionnelle et j’ai entièrement confiance en son jugement.’’ moins dans la sphère privée, et c’est pourquoi Yasmin est réticente à l’idée que le procureur mélange les deux pour une enquête aussi sensible. ’’Est-ce que Samuel Wellington est informé de la procédure ?’’ le lieutenant de police appuie son coude sur la table en plantant ses yeux dans ceux de Chris, avant de se saisir du dossier pour l’ouvrir face à elle, étant alors de profil pour le journaliste, parcourant les grandes lignes en attendant la réponse qui sera déterminante pour la suite de cette entrevue.

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"Je sais." lui rétorqua le lieutenant alors qu'il lui expliquait que cela était à la fois une réouverture officielle et un dossier personnel. Donc elle connaissait déjà le dossier en amont. Elle connaissait l'histoire et le lien avec Hadley, alors pourquoi est-ce qu'elle lui avait posé cette question ? Uniquement pour estimer la connaissance du dossier et des informations que Chris avait en sa possession ? Encore une perte de temps de l'administration et le journaliste avait envie de lui rétorquer quelque chose mais il se retint car il avait promis à Hadley de faire des efforts. Nul doute que si elle pouvait l'observer d'un petit trou de souris, elle serait sans doute surprise de voir la résilience dont il faisait preuve pour rester concentré et ne pas laisser sa personnalité prendre le dessus. Il se concentra donc à poursuivre ses explications en expliquant notamment le lien qui unissait le journaliste à la procureure. C'est à ce moment que le lieutenant choisit de venir s'asseoir face à lui après lui avoir adressé un très léger sourire. Il était évidement qu'elle le laissait parler afin de le cuisiner mais Chris ne cachait pas son jeu et jouait directement cartes sur table. Il poursuivit donc en expliquant le cheminement de sa présence ici et les recommandations qu'avaient pu faire Hadley à son égard "J'ai également beaucoup d'estime pour Maître Wellington, elle est très professionnelle et j'ai entièrement confiance en son jugement." C'est exactement le même discours qu'aurait pu tenir Chris à son égard mais cela ne jugeait aucunement ni de la durée ni de la qualité de leur relation. "Est-ce que Samuel Wellington est informé de la procédure ?"

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Ainsi elle connaissait également le frère de la victime, ce qui n'était pas du tout surprenant vu qu'elle avait l'air de déjà connaître l'affaire. Non ce qui était davantage surprenant est qu'elle s'inquiétait de savoir s'il était informé ou non de la procédure ? Cela n'était généralement pas du ressort des familles de décider si oui ou non une enquête pouvait être rouverte. C'était aux autorités de le faire et en l'occurrence, cela en revenait de la décision prise par Hadley. Cependant, elle avait précisément demandé de lui laisser un peu de temps avant de s'approcher de Samuel Wellington afin d'avoir l'opportunité de l'annoncer elle-même à son mari même s'ils ne vivent plus ensemble désormais. Ainsi Chris réfléchit un petit instant avant de répondre à cette question, se contentant de toiser son interlocutrice qui était désormais assise en face de lui en train de feuilletait le dossier qu'il avait posé sur la table. En soit, il n'y avait pas tant de choses que cela à l'intérieur, tout simplement car il souhaitait reprendre les faits dès le départ et ne pas recommencer du point où la police avait échouée. Il n'y avait donc que le rapport d'autopsie, qui était un simple constat factuel et non une opinion personnelle d'un enquêteur de l'époque. Ainsi que des notes prises par le journaliste avec une liste de personne à interroger (les parents de Hadley, le père de la victime, le nom de la mère disparue avec un gros point d'interrogation à côté, le frère Samuel bien évidemment qui se trouvait ici à Brisbane, les voisins de l'époque, l'équipe de cheerleading et de football de l'époque dont il avait également une photo plus loin avec les noms de chaque personne etc...)

"Pourquoi s'inquiétait du frère ?" lui demanda-t-il tout d'abord, attendant qu'elle lève les yeux du dossier afin de la regarder dans le blanc des yeux. "Ce n'est pas à la famille de choisir si une enquête doit-elle réouverte mais aux autorités." L'idée même qu'elle puisse côtoyer et avoir connu Samuel personnellement ne lui avait même pas effleurer l'esprit à cet instant et c'est aussi la raison pour laquelle il s'était permis d'employer un ton plutôt désinvolte. Mais dans tous les cas, ainsi, il restait loyal envers Hadley en ne révélant pas des choses personnelles qu'elle lui avait confiées sur le dossier et notamment sur ses relations avec l'homme dont elle était toujours la femme légalement. Cependant, maintenant qu'il avait balancé le pourquoi du lancement de l'affaire et avant d'entrer dans le détail de celle-ci, il était bien curieux de savoir ce que, elle, savait sur le dossier car le lieutenant avait montré des signes et dit des mots qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle connaissait celui-ci. Or, elle était bien trop jeune pour avoir travaillé dessus à l'époque donc peut-être qu'Hadley lui en avait déjà parlé ? Ainsi que de leur future collaboration au passage ? Le mieux étant encore de lui demander afin d'en avoir le coeur net "Mais je vois que vous connaissez déjà le dossier... Si Hadley vous a déjà fait un débriefing de celui-ci, alors pourquoi perdons-nous du temps en fioritures ? En ce qui me concerne, je préfère largement être sur le terrain que derrière un ordi..." Ainsi il montrait au passage qu'il y avait aussi autre chose à faire pour avancer sur l'enquête et que lui était déjà prêt à travailler dessus. Qu'en était-il du lieutenant ? Au moins il aurait un début de réponse sur le fait qu'il l'imaginait davantage comme une femme d'action également ou non...

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"Pourquoi s'inquiétait du frère ?" le manque de considération de Chris est semblable à une balle qu’il vient de se tirer dans le pied ; s’il avait réussi à faire bonne impression à celle qui le toise sans sympathie aucune, l’ébauche d’estime qu’elle pouvait lui accorder vient de redescendre en flèche mais, maîtresse de ses émotions, Yasmin ne laisse rien paraître et se contente d’arquer l’un de ses sourcils en signant seulement qu’elle est plutôt étonnée de la formulation employée. Il a perdu son humanité en chemin, l’enquêteur en herbe ? ’’Peut-être parce que c’est son frère, justement.’’ la réponse semble évidente mais au regard de l’attitude mesquine et peu affable du journaliste (rien d’étonnant jusqu’ici), elle préfère le rappeler en insistant sur le dernier mot, comme si elle voulait lui faire réaliser l’importance qu’il peut avoir dans pareille situation. "Ce n'est pas à la famille de choisir si une enquête doit-elle réouverte mais aux autorités" il commence déjà à la gonfler, à comprendre de travers ce qu’elle dit, et l’agacement est prompt à lui faire redresser les épaules tandis qu’elle joint ses mains sur la table, en se remettant correctement dans l’axe de la conversation qui s’annonce pour le moins belliqueuse ’’Je n’ai pas parlé de choix, ni même d’autorisation. J’ai dit informé, vous faîtes la différence entre ces trois mots, j’espère ?’’ pour un journaliste, ce serait quand même ironique elle le balance d’un ton corrosif en traçant l’ébauche d’un sourire provoquant sur ses lèvres généreuses et maquillées, puisqu’elle n’a aucunement l’intention de céder la moindre parcelle de pouvoir face à l’homme qui se sent devant elle. Pourquoi Hadley tient-elle à ce qu’ils collaborent, déjà ? Ne peut-elle pas simplement trouver quelqu’un de moins impliquée ? Cela la met dans une très mauvaise posture vis-à-vis de Wells, et elle n’apprécie que moyennement d’être mise au pied du mur de la sorte. "Mais je vois que vous connaissez déjà le dossier... Si Hadley vous a déjà fait un débriefing de celui-ci, alors pourquoi perdons-nous du temps en fioritures ? En ce qui me concerne, je préfère largement être sur le terrain que derrière un ordi.." - ’’Je vous arrête tout de suite,’’ refermant le dossier, elle le laisse mollement retomber au centre de la table tandis qu’elle lève son menton pour planter ses grands yeux sombres dans ceux de son interlocuteur, auquel elle adresse quelques mots d’un ton neutre : ’’Samuel Wellington est l’un de mes plus proches amis, alors si son avis importe peu à vos yeux, grand bien vous fasse. Moi, je ne m’engagerai pas sur cette voie sans son accord.’’ et personne ne pourra l’y contraindre, pas le même la procureure qui porte le même nom. Chris pourra se dire que la lieutenant de police se laisse guider par ses émotions et ses sentiments mais, dans la forme, elle se contre-fout de ce qu’il peut penser d’elle ; tout ce qui est important est qu’elle préserve l’homme qui compte le plus à ses yeux, celui qui est (secrètement) le père de sa fille. ’’D’où ma question. Mais comme je crois comprendre que personne n’a daigné le prévenir,’’ amère, elle se lève de sa chaise en sortant son téléphone de sa poche, arguant un ’’Je vais m’en charger. Je reviens.’’ qu’il reste ou pas, elle s’en tape : dans un soupir furieux, elle sort de la salle en claquant la porte, composant aussitôt le numéro de Wells afin de l’appeler...
Revenant dans la salle presque une demi-heure plus tard, elle referme la porte en faisant glisser la pointe de sa langue sur ses dents du haut, pendant que sa main range son téléphone portable dans la poche arrière de son jean. Elle s’en veut d’avoir ravivé une telle perte et souffrance dans le coeur de celui qui est son meilleur ami, mais elle n’a pas vraiment eu d’autres choix ; il lui fallait avoir la certitude que ses actes n’allaient pas blesser Wells avant de se prononcer. ’’Je crois qu’on va devoir faire équipe.’’ et ce n’est pas pour la ravir.

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"Peut-être parce que c'est son frère, justement." lui répondit le lieutenant d'un ton qui était visiblement agacé. Chris haussa légèrement les épaules à cette réplique, ayant pour l'habitude de ne pas faire de sentiments dans ce genre d'affaires. Certes, il devra être informer à un moment donné, comme le lui avait demandé Hadley, car il sera forcément interrogé mais cela n'empêchait aucunement de commencer l'enquête vu que les autorités, et en l'occurrence Hadley, avait pris la décision de rouvrir l'enquête sur le meurtre de Della. Il rappela alors à la femme qu'il lui faisait face que c'était aux autorités de décider de cela et non à lui, ou même à elle. "Je n'ai pas parlé de choix, ni d'autorisation. J'ai dit informé, vous faîtes la différence entre ces trois mots, j'espère ?" lui répondit la jeune femme de plus en plus agressive dans sa voix et sur sa posture très défensive. "Il sera informé en temps utile." Lui répondit-il sans céder à la provocation intentionnelle et acerbe de son interlocutrice. Encore une fois l'attitude désinvolte de Chris vis-à-vis de ce que pouvait potentiellement ressentir le frère ne manquerait pas d'irriter le lieutenant Hikmet. Cependant, le journaliste gardait son calme et voulait entrer dans le vif du sujet tout en essayant de savoir ce qu'elle pouvait bien connaître sur le dossier. "Je vous arrête tout de suite." lui répondit-elle avant qu'il n'aille trop loin. Elle avait par ailleurs refermé le dossier pour le laisser retomber sur la table comme s'il s'agissait d'un truc sans intérêt. Montrant bien son désintérêt pour ce que Chris avait pu commencer à réfléchir et recenser. Cela le fit malgré tout sourire, elle cherchait simplement tous les moyens pour le rabaisser afin de montrer sa supériorité ou son autorité, mais cela amusa le journaliste plutôt que l'inverse. "Samuel Wellington est l'un de mes plus proches amis, alors si son avis importe peu à vos yeux, grand bien vous fasse. Moi je ne m'engagerai pas sur cette voie sans son accord." *Ah bah voilà...* pensa intérieurement Chris en ne quittant pas son sourire. Il lui en avait fallu du temps pour lâcher le morceau quand même. Qu'est-ce qui ne fallait pas faire pour tirer les vers du nez des gens parfois. Cela exaspérait quelque peu le journaliste encore une fois pour le temps perdu mais néanmoins satisfait de sa stratégie qui l'avait poussé finalement à révéler ce qui la mettait tant sur la défensive. Ainsi, ils étaient tous les deux liés aux principaux protagonistes de cette histoire et Hadley avait sciemment choisi de les associer alors même qu'elle connaissait forcément le lien de chacun. Pourquoi ne l'avait-elle pas prévenu avant qu'il ne débarque ici ? Il aurait certainement agi différemment et peut-être que cela se serait passé sans heurts. Il ne manquerait pas de lui demander après leur entrevue. "D'où ma question. Mais comme je crois comprendre que personne n'a daigné le prévenir. Je vais m'en charger. Je reviens." finit-elle de lui dire, toujours aussi furieuse et amère de leur premier contact avant de claquer la porte derrière elle. Chris en rigola légèrement une fois qu'elle fut sortie. Quel caractère. Et dire que c'est elle qui tiendra le flingue lorsqu'ils devront enquêter tous les deux... Pensa-t-il en roulant des yeux. Au moins lui ne s'était pas laissé emporter par ses émotions, et cela même s'il était aussi lié personnellement à l'enquête par le biais d'Hadley.

Chris avait malgré tout pris la peine d'attendre, étant donné qu'elle lui avait dit qu'elle reviendrait. Les minutes défilèrent lentement, ainsi il en profita pour envoyer des messages avec Hadley pendant ce temps afin d'en savoir davantage, restant dans l'attente du retour du lieutenant Hikmet. Profitant pour se mettre à l'aise en retirant sa veste et en posant les deux pieds sur la table face à lui. Ce n'est qu'une petite demi-heure plus tard qu'elle daigna faire son retour dans la petite salle. Elle referma la porte derrière elle pendant que Chris retirait ses pieds de la table afin de reprendre une posture davantage convenable avant de s'exprimer à nouveau. "Je crois qu'on va devoir faire équipe." Cache ta joie surtout pensa-t-il à sa remarque mais la forme exprimée importait peu au journaliste. Le plus important étant le contenu du message. Après tout, lui non plus n'était pas ravi de cette collaboration, mais tant que cela allait dans le sens d'Hadley, il ferait avec pour le bien et l'apaisement de son amie. "Super" s'exclama-t-il malgré tout pour montrer que cela lui convenait, se retenant de faire un commentaire acerbe envers la jeune femme. Après avoir repris son dossier en main, Chris se releva de son siège avant de reprendre sa veste et de l'enfiler à nouveau puis il en sortit une carte de visite de sa poche intérieure qu'il laissa tomber sur la table de la même manière nonchalante qu'elle avait elle-même fait vis-à-vis de son dossier un peu plus tôt. "Au moins vous aurez mes coordonnées" Sa carte de visite mentionnant son identité et sa fonction de Journaliste d'investigation au sein du "Sydney Morning Herald" ainsi que ses coordonnées téléphoniques et adresse mail professionnelle. "Je vous laisse reprendre contact avec moi une fois que vous aurez décidé par quel bout vous souhaitez attaquer ce dossier." Souhaiterait-elle commencer par interroger son ami et frère de la victime ? Le père alcoolique ? Les parents de Hadley ? Ou bien par quelqu'un d'autre ? Dans tous les cas, il lui laissait prendre la décision pour ne pas empiéter sur l'orgueil de madame. "Après vous pouvez reprendre le dossier officiel si vous le souhaitez. De mon côté je préfère repartir des simples faits. Si vous souhaitez une copie de mon dossier, je vous le scannerais par mail avec plaisir" Ainsi il lui montrait aussi qu'il était prêt à être collaboratif avec elle mais il faudra que la relation fonctionne dans les deux sens et il ne tarda pas à l'insinuer à la suite. "Cependant, si vos services retrouvent trace soit de la mère, soit de certains membres de l'équipe de cheerleading ou de football de l'époque, cela serait bien de me partager l'info également." Se feignant de sourire malgré tout si elle souhaitait que cette relation fonctionne pour le mieux entre eux et vis-à-vis aussi de ceux auxquels ils tiennent respectivement. "Après si vous voulez que je cherche moi-même dans les bases, je le ferais volontiers..." Se permettait-il de demander tout en sachant pertinemment ce qu'elle lui répondrait. Il était bien évidemment exclu qu'un civil puisse accéder à leurs bases de recherche mais sait-on jamais... sur un malentendu ? Non, même pas, mais il avait pour coutume de penser que c'est en demandant l'impossible qu'on finit malgré tout par décrocher la lune. Et en ce qui le concerne, il se dit qu'en lui demandant d'accéder aux bases lui permettrait qu'elle accepte de jouer le jeu du partage d'informations, ce qui serait déjà une victoire en soi vu le personnage... "Ravi d'avoir fait votre connaissance Lieutenant et j'espère à très vite" Il lui fit un signe de tête en passant devant elle avant d'ouvrir la porte et de sortir de la salle à son tour.

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