A lie leads a man from a grove into a jungle.

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Tasty Tazzy & Chez Pen&Tony
« tone. y’a quelqu’un qui te demande. une rouquine. ça m’semble important ; j’l’ai fait s’asseoir là où on prend notre pause », soit une table un peu à l’écart de la salle principale. tone fronce les sourcils et finit par hausser les épaules. quelqu’un le demande, quelque chose d’important. soit. il se lave les mains, retire son tablier et se dirige vers la salle principale, balaie cette dernière du regard pour finalement la voir. juliet est assise à une table, un verre d’eau en face d’elle. première remarque : ses employés sont parfaits au point de proposer un verre d’eau. il s’approche de cette table en se demandant ce qui l’amène jusqu’ici --- des mois qu’ils ne sont plus parlés, depuis leur rupture. que peut-elle vouloir lui dire ? de si important ? les mains de juliet se posent sur la table et elle prend son élan pour se lever --- le regard de tone se pose alors sur son ventre arrondi. impossible de le louper. une étreinte gênée échangée par un « hi » peu convaincu et convainquant. il s’installe alors face à elle et candide, il lui dit avec un sourire : « woh, je crois que c’est le moment de dire félicitations ! » « merci », souffle-t-elle en posant la main sur son ventre arrondi comme pour le protéger. ce ventre, c’est la raison de son arrivée. ce ventre, c’est la raison importante.

tone est sonné, choqué par la nouvelle.
juliet est enceinte … de lui. elle est venue lui annoncer que son fils est prévu pour quelques semaines … qu’elle ne veut pas le priver de sa paternité et qu’elle veut lui laisser le choix. choisir de faire partie ou non de cette vie, de sa vie. elle lui a annoncé avoir divorcé, être célibataire, ne pas avoir besoin de son aide mais serait ravie de l’avoir auprès d’elle pour les grandes étapes de la vie de ce bonhomme. un fils. père. juliet. les informations tournent et tournent dans sa tête si bien qu’il est incapable de travailler correctement et qu’il décide de quitter le restaurant deux heures avant la fermeture. le trajet jusqu’à chez eux, il n’arrête pas de penser à ce que cela signifie. il passe de célibataire à père de trois mômes : dont deux dont il n’est même pas le père biologique. c’est quoi ce bordel ?

la voiture se gare dans l’allée. la clef tourne dans la serrure et quand il rentre chez lui, penelope n’est pas endormie. elle est dans le salon, peut-être même surprise de le voir rentré plus tôt que prévu. tone se déplace en mode automatique jusqu’au canapé dans lequel il se laisse tomber lourdement. « pen --- », il relève la tête vers elle, « faut qu’on parle, faut que je t’parle d’un truc --- j’te préviens, j’ai toujours pas digéré le truc et ça fait quelques heures déjà --- donc faut que tu sois prête »

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@anthony lewis ☆ Pénélope

J’avais repris le travail depuis le début du mois. Inutile de préciser que la séparation avec les jumeaux avait été difficile – un vrai déchirement – et que je m’étais sentie complètement larguée en revenant travailler. Et voilà que maintenant que je recommençais à me sentir dans mon élément, une nouvelle tuile venait de nous tomber dessus. Oui, nous … Parce que ça concernait aussi Tony … En tout cas, j’avais beau retourner le problème dans tous les sens, si elle était venue le voir, ce n’était pas pour rien non ?  Je savais que je ne serais pas à l’heure à la crèche alors j’avais demandé à la mère de Tony de récupérer les jumeaux et de me les garder maximum 1h parce que ma réunion allait forcément finir en retard. Lorsque j’étais arrivée chez mes beaux-parents, Mattéo dormait encore et Eva profitait des bras de sa grand-mère. Avant de me laisser partir, Mme Lewis n’avait pas pu s’empêcher de me confier sa surprise de voir l’avocate … ancienne avocate du Tasty faire une petite visite au restaurant et demander à parler à Tony. Sa surprise n’avait été que plus grande quand elle avait remarqué qu’elle était enceinte … prête à accoucher ! Tu te rends compte ! Je m’étais sentie pâlir à vue d’œil et dieu merci, Mme Lewis ne fit pas le lien avec ce qu’elle venait de me raconter. Je prétextais une dure journée et rentrais à la maison.

Juliet. Enceinte. Tony … J’avais vite fait le raccourci et j’étais persuadée qu’il n’y avait pas d’autres explications possibles. Et bordel j’étais partagée entre le fait que j’étais heureuse que Tony devienne papa – un père biologique - qu’il allait être un père formidable, qu’il l’était déjà avec les jumeaux et cette espèce de jalousie – mal placée j’en étais consciente – que ce soit avec elle qu’il ait cet enfant. Parce que ça voulait dire qu’elle allait faire partie de nos vies, qu’elle serait toujours là … Je savais que c’était mal de penser ça mais j’aurais voulu que ce soit avec moi qu’il ait un autre bébé et pas avec elle !

J’étais en pilote automatique depuis que j’avais quitté la mère de Tony. J’étais rentrée, j’avais fait prendre le bain aux enfants, le biberon et je les avais couché sans trop de problèmes. Ils étaient fatigués quand ils allaient à la crèche. Sans attendre, je m’étais mise au salon pour me remettre à bosser sur l’oral de ma thèse que j’allais passer en octobre mais, évidemment, je n’étais pas concentrée. Ordinateur ouvert, avec un carnet et un stylo sur mes genoux, j’avais le regard dans le vide et je n’entendis même pas la porte d’entrée claquer doucement. C’est la voix de Tony qui me sortit de mes pensées, « pen --- » Je tournais la tête vers lui, « T’es déjà rentré ? … Je t’attendais pas avant deux bonnes heures. » Mon ton n’est pas accusateur, j’ai juste un débit de paroles anormalement rapide. Je fais toujours ça quand je panique : je parle pour rien dire et surtout je parle trop vite. « faut qu’on parle, faut que je t’parle d’un truc --- j’te préviens, j’ai toujours pas digéré le truc et ça fait quelques heures déjà --- donc faut que tu sois prête » Je déglutis avec difficultés et me sens pâlir. Oh, j’ai bien compris qu’il va me parler de ça : Juliet, ce bébé … Bon sang, j’ai du mal à le réaliser, à le concevoir … J’ai besoin de l’entendre de sa bouche pour que ça soit vrai et en même temps, je ne veux pas surtout l’entendre parce que ça rendait tout ça, vrai. « C’est Juliet c’est ça ? » Je demande, la gorge serrée, « Ta mère m’a dit qu’elle était passée au restau te voir et que … qu’elle est … tu vois quoi. » Tu vois quoi, je n’arrivais même pas à le dire !

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il se laisse tomber sur le canapé. il est prêt à parler, à annoncer l’horreur de sa journée. horreur ou bonne nouvelle ? normalement, on doit se réjouir de ce genre de nouvelles… normalement. « c’est juliet c’est ça ? » il secoue la tête, surpris. son regard se pose sur les traits de penelope et il fronce les sourcils, bredouille quelque chose qui n’est pas compréhensible. ok, on parle souvent du sixième sens des femmes mais là, c’est d’un autre univers. « ta mère (il acquiesce, comprend. sa mère évidemment.) m’a dit qu’elle était passée au restau te voir et que … qu’elle est … tu vois quoi. » « enceinte, oui. j’ai vu. j’ai exactement vu --- difficile de passer à côté pour être honnête. elle est passée au restaurant --- car --- pen, elle est convaincue que je suis le père », il déglutit avec difficulté et frotte les paumes de ses mains sur ses cuisses, « elle n’osait pas venir me voir, m’en parler --- mais là, maintenant que la date approche, elle --- elle me dit que si je veux --- », difficile de formuler les paroles de juliet, il ne les a pas toujours digérées. « elle est enceinte, ouais et apparemment, c’est moi le père. »

il se redresse dans le canapé et passe une main sur sa joue mal rasée. « c’est le genre de nouvelles qui doit être une bonne nouvelle, pas vrai ? j’arrive pas vraiment à y croire --- on a déjà les enfants et bordel --- je passe du mec célibataire au père de trois gosses en un clin d’œil. » il fronce les sourcils, il panique ? possible. il n’y croit pas. il ne parvient pas à croire au fait qu’il soit sur le point de devenir père. père de l’enfant de juliet. ça avait été son rêve. il y avait cru pendant tellement d’années. il y avait cru, y avait pensé quand ils se voyaient en secret, dans des chambres d’hôtel. lui l’amant de la femme mariée, il y avait cru. il avait espéré et maintenant, c’était la vérité. sa vérité.

« je la vois demain après-midi --- pour pouvoir discuter de tout ça --- », tout ça. « je lui ai dit que j’allais pas la laisser seule, encore moins si cet enfant, c’est le mien. un petit gars… », qu’il dit tout en sortant de sa poche une échographie qu’elle lui avait donné au restaurant. il la lui tend.

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@anthony lewis ☆ Pénélope

Je n’avais pas envie d’entendre ce qu’il avait à me dire. Evidemment qu’il fallait qu’il le dise parce que j’avais aussi besoin de l’entendre de sa bouche. Mais cette nouvelle, c’était juste … irréel ! Des mois que Juliet avait disparu de nos vies et voilà qu’elle revenait, comme une fleur, enceinte – bien enceinte !! – et de Tony. En tout cas, c’est ce qu’elle disait et je n’avais aucune raison de ne pas la croire. Tony avait été clair avec elle la dernière fois qu’ils s’étaient vus et même si elle en avait souffert, qu’elle avait été triste – tout comme il avait fallu à Tony un temps pour qu’il fasse le deuil de cette relation – elle avait compris que c’était terminé entre eux. « enceinte, oui. j’ai vu. j’ai exactement vu --- difficile de passer à côté pour être honnête. elle est passée au restaurant --- car --- pen, elle est convaincue que je suis le père » Je me pince les lèvres et ferme les yeux un instant. J’ai l’impression de recevoir un coup de poignard mais je me refuse à réagir parce que je vois bien que Tony est complètement déboussolé. « elle n’osait pas venir me voir, m’en parler --- mais là, maintenant que la date approche, elle --- elle me dit que si je veux --- » Elle lui a caché cette grossesse pendant des mois et maintenant, elle lui laisse la possibilité de faire partie de la vie de cet enfant. Bordel ! Je vais vomir je crois. « elle est enceinte, ouais et apparemment, c’est moi le père. » Ma poitrine me fait mal, j’ai la gorge serrée. J’ai du mal à y croire et je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a encore un an – ou presque – il aurait été fou de joie - j’imagine – parce qu’il se projetait dans cette relation. « C’est bien … » Je me râcle la gorge et tords nerveusement mes doigts. La vérité c’est que je ne sais pas comment réagir face à tout ça. « … Je veux dire qu’elle ait fini par te dire la vérité et qu’elle te laisse le choix. »

Je m’en voudrais après coup de ne être arrivée à me réjouir de cette nouvelle mais on parle de Juliet. Cette Juliet qui a failli faire exploser notre duo, notre couple  … Et en même temps, cet enfant n’avait pas demandé à être là. Il n’y était pour rien et ce n’était pas à lui de payer pour sa mère. « c’est le genre de nouvelles qui doit être une bonne nouvelle, pas vrai ? j’arrive pas vraiment à y croire --- on a déjà les enfants et bordel --- je passe du mec célibataire au père de trois gosses en un clin d’œil. » OK, là c’est le moment où je dois le rassurer mais je ne suis pas certaine d’en être capable. Je n’arrive pas à croire ce qui vient de nous tomber dessus. «T’en gères deux en même temps, un seul ça sera du gâteau pour toi ! » Un petit sourire – forcé, désolée ! – en coin, tout en posant ma main sur la sienne pour essayer de capter son regard et surtout d’éviter de répondre à sa question. Est ce qu’est c’était une nouvelle qui doit être une bonne nouvelle ? Moi je voyais ça comme un tsunami parce que ça voulait dire que Juliet allait faire partie – toute la vie – de sa vie et par extension, de ma vie.

« je la vois demain après-midi --- pour pouvoir discuter de tout ça --- » Evidemment mais ça n’empêchait pas ma jalousie de se réveiller même si c’était logique qu’il la voit pour ça. « je lui ai dit que j’allais pas la laisser seule, encore moins si cet enfant, c’est le mien. un petit gars… » Oh putain ! fut la première chose qui me vint mais les mots étaient coincés dans ma gorge. Je prends l’échographie qu’il me tend sans rien dire. Et je la regarde sans la regarder cette écho …. Toute une palette d’émotion est en train de m’assaillir, je pense sûrement trop et d’un coup, je prends une grande inspiration parce que j’ai l’impression de manquer d’air. Je lui rends l’échographie et me lève rapidement pour arpenter le salon. Je ne peux pas rester en place, je tourne comme un lion en cage et après ce qui m’a paru une éternité, j’arrive enfin à parler : « ça … ça fait beaucoup ! » Je passe une main nerveuse dans mes cheveux sans pour autant arrêter de tourner en cours. « Je … Je suis contente pour toi si ça te rends heureux mais ça fait beaucoup à assimiler d’accord ? » Je tentais de le rassurer du mieux que je pouvais alors que je commençais, moi aussi, à paniquer. « Un garçon en plus …. Wow !! » J’étais au niveau « max » de mon enthousiasme !

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« c’est bien … » il lève un sourcil, perplexe. bien ? est-ce que c’est bien ou que c’est plutôt la fin d’un monde ? la fin de leur monde ? « … je veux dire qu’elle ait fini par te dire la vérité et qu’elle te laisse le choix. » lui et son rêve de devenir père, de fonder une famille. juliet avait été à l’époque trop attachée à son mariage, son époux, cette vie « normale » qu’elle avait mené. il avait fini par faire son deuil et maintenant qu’il allait pour le mieux, elle revenait comme une fleur. elle revenait et voulait fonder une famille avec lui. une drôle de famille pour sût mais une famille quand même. « t’en gères deux en même temps, un seul ça sera du gâteau pour toi ! » il s’accroche au sourire de sa petite-amie. du gâteau pour lui ? peut-être mais jongler entre deux foyers, cela ne faisait pas partie de son programme. ce n’est pas la vie qu’il voulait avoir. c’était comme avoir un pied dans chaque foyer – à moitié présent pour chacune des familles. rien à voir avec l’avenir qu’il aurait voulu avoir.

aucun secret avec penelope, il est évident qu’elle est la première personne avec qui il parle de cet événement colossale. il lui confie tout, sans prendre le moindre gant. il lui balance toute la vérité. il lui explique également la voir le lendemain. il lui avait dit avoir besoin d’un peu de temps, de digérer mais qu’il serait là. tony était un homme de paroles. quand elle lui rend l’échographie, il baisse le regard sur cette dernière. son fils. « ça … ça fait beaucoup ! » il acquiesce silencieusement sans détacher son regard de la photographie. pour lui, pour elle, pour eux, c’était beaucoup. « je… je suis contente pour toi si ça te rends heureux mais ca fait beaucoup à assimiler d’accord ? » « là-dessus, on est d’accord. ça fait beaucoup. » « un garçon en plus … wow !! » il hausse les épaules. « je sais. dingue. » il soupire et passe les mains sur son visage avant de soupirer lourdement.

il devrait normalement lui dire que cela ne changerait rien entre eux, que leur famille resterait la même … il devrait lui dire qu’un fils, il en a déjà un. c’est sans doute ce qu’il aurait dit si toutes ces nouvelles ne l’avaient pas secoué. « viens là --- », souffle-t-il en tendant le bras dans la direction de pen pour que sa main vienne saisir la sienne et il l’attire contre lui, pour qu’elle vienne s’asseoir sur ses genoux. « que les choses soient claires, penne, ça ne change en rien pour ce qui est de nous --- », si seulement c’était vrai. ça change tout. ça change le fait qu’elle est de retour, qu’elle va faire partie de leur décor, qu’il va devoir partager son temps et son énergie entre ces deux foyers, ces deux familles. « je suis certain qu’on va pouvoir gérer ça --- j’vais assumer mais putain ! je sais même pas comment je vais pouvoir annoncer ça à mes parents --- pour l’instant, on ne dit rien, ok ? on ne dit rien le temps qu’on ait vraiment une idée de ce qui se passe --- je suis désolé --- » une main dans son dos, l’autre se posant sur son genou, « je suis désolé de te faire subir ça --- on est déjà en galère ici avec l’orga --- », un soupir et il secoue la tête de droite à gauche. et oui, tony, il faut assumer ses conneries.

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@anthony lewis ☆ Pénélope

Cette journée virait au cauchemar. Oui, ça faisait beaucoup à assimiler, peut-être un peu trop ? Je connaissais suffisamment le Lewis pour voir que pour lui aussi, ce n’était pas facile. Qu’il peinait à réaliser ce qui venait de lui tomber sur le coin de la figure. Il y a encore quelques heures, il n’y avait que notre famille qui comptait. Maintenant, on allait aussi devoir composer avec ce bébé – qui n’avait rien demandé – qu’il avait fait avec Juliet alors qu’il ne comptait pas revoir l’avocate. C’était dingue ce qui était en train de se passer mais c’était aussi notre réalité…

La panique, le stress commençait à s’emparer de moi et mon premier réflexe fut de me lever pour arpenter le salon, comme si marcher allait m’aider à décompresser. la bonne blague ! Est-ce que j’étais prête pour ça ? Être la belle-mère de ce bébé qui n’aurait que quelques mois d’écart avec nos enfants ? La question ne se pose même pas, je ne vais pas avoir le choix. Parce qu’il est là cet enfant, bien réel et que, bien évidemment, que Tony va le reconnaître parce que ça ne peut pas en être autrement.

« viens là --- » Le son de sa voix me sort de ma torpeur et j’arrête de tourner en rond comme un lion en cage, posant mon regard clair sur sa main tendue vers moi. Je finis par la prendre et le laisse m’attirer vers lui pour me retrouver assise sur ses genoux. Son odeur a quelque chose de rassurant, d’enivrant  même si je me sens toujours très tendue. « que les choses soient claires, penne, ça ne change en rien pour ce qui est de nous --- »Je plonge mon regard dans le sien puis hausse les épaules. Je le sais qu’il le pense, qu’il a envie que ce soit vrai mais dans la réalité, on sait que ce sera pas le cas. Tony sera ce genre d’homme à culpabiliser de pas pouvoir s’occuper de l’un de ses enfants quand il sera avec l’un ou les autres. « ça change rien entre nous mais elle sera quand même là… entre nous. » Juliet. Ce fantôme plus que réel, celle avec qui il a tant voulu fonder sa famille, celle pour qui il avait accepté de rester dans l’ombre, celle qu’il avait quitté parce qu’elle ne quitterait jamais son mari. Celle qui avait fini par quitter son mari et surtout celle avec qui il allait avoir son premier enfant biologique. Elle allait avoir une putain de sacré importance dans sa vie quoi qu’il dise !

J’essaie de me constituer une mine neutre mais je suis sûre qu’il peut apercevoir la peine et toute une autre palette d’émotions contradictoires dans mon regard. J’aurais jamais pensé qu’elle revienne comme ça dans nos vies, et encore moins qu’il lui ait fait un enfant ! ça devait pas se passer comme ça ! « je suis certain qu’on va pouvoir gérer ça --- j’vais assumer mais putain ! je sais même pas comment je vais pouvoir annoncer ça à mes parents --- pour l’instant, on ne dit rien, ok ? on ne dit rien le temps qu’on ait vraiment une idée de ce qui se passe --- je suis désolé --- » Je baisse le regard et soupire longuement : « Je sais que tu vas assumer, t’es un mec bien et franchement, je crois que je te verrais plus de la même manière si tu décidais de tourner le dos à ce bébé alors que tu sais que c’est le tien. » luis avouais-je. Parce que c’était ça la plus grande contradiction dans mon esprit : je pourrais pas supporter qu’il ait un enfant dans la nature dont il connaît l’identité et qu’il ne s’en occupe pas et en même temps, j’avais l’impression d’être dans un cauchemar parce que je pourrais plus jamais mettre Juliet et cette ancienne relation qu’ils ont eu et qui était très forte, derrière nous. Elle allait faire partie du paysage et je ne pouvais rien y faire. « Et t’en parleras à tes parents quand euh … quand t’auras tiré tout ça au clair, quand tu t’en sentiras capable ? » Comment allaient-ils réagir les parents de Tony ? Je n’arrivais pas à m’imaginer leur réaction parce que je me disais qu’ils seraient tout aussi partagés que nous …je crois ?

Sa main se pose dans mon dos et l’autre sur mon genou, et il s’excuse. « je suis désolé de te faire subir ça --- on est déjà en galère ici avec l’orga --- » J’aurais aimé, vraiment, pouvoir le rassurer, lui dire qu’on allait surmonter tout ça, plus forts ou qu’on allait trouver une solution mais la vérité c’est que là, on était face à quelque chose qu’on ne contrôlait pas. Nous soupirons en même temps et je prends sa main, celle posée sur mon genou, pour la serrer avec la mienne. Une fois de plus, je déglutis avec difficultés et me pince les lèvres. Je suis loin de me soucier des soucis d’organisations, ceux qu’on vit déjà tous les quatre, ceux qu’on va vivre prochainement parce qu’il voudra être présent, dans les premiers temps, très souvent pour la naissance de son fils, et de ce fait, il ne sera pas à la maison avec nous. Mon cœur se serre à cette pensée, ça me donne la nausée et j’essaie, sans résultat positif d’arrêter de penser que je voudrais que ce soit avec moi qu’il vive ça. « Je sais pas quoi te dire, je suis tellement désolée Tony. » ma voix me trahit, je sens même que j’ai les larmes aux yeux, « Je suis pas bête, je sais que vous avez pas joué aux dominos avec Juliet mais je sais pas, j’ai jamais pensé qu’elle … qu’elle puisse tomber enceinte. » C’était pas envisageable dans mon esprit et en voyant la réaction de Tony, je vois que lui aussi, n’avait pas envisagé cette possibilité. Un long soupir. « Je sais pas comment réagir … je devrais me réjouir pour toi, je le sais que tu vas être un papa génial mais … mais voilà. » Voilà Je ne sais pas comment je vais réussir à faire de la place à Juliet dans notre univers. En revanche, je sais que je ferais tout pour que cet enfant  n’en pâtisse pas.

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« ça change rien entre nous mais elle sera quand même là… entre nous. » le « entre nous » rend la situation grave, plus grave qu’elle ne l’est car elle n’est pas si grave, non ? j’essaie de voir les choses comme ça ou du moins de faire en sorte que pen les voit comme ça. en mon for intérieur, c’est vraiment la fin du monde. je cale mon menton sur le bras de penelope pour pouvoir la regarder et surveiller la moindre de ses réactions. après autant d’années passées à être comme cul et chemise, il y a des signes qui ne trompent pas --- pas même après avoir vécu ce genre de nouvelles dans la matinée. je vois bien que quelque chose la dérange, qu’elle a… peur ? est-ce que c’est de la peur ou de la déception ? je dépose un vague baiser sur son bras et essaie de la rassurer du mieux que je peux, en sortant le numéro du gars qui va pouvoir gérer deux familles alors que je ne pensais même pas fonder une seule famille il y a quelques années et finalement les excuses arrivent. désolé de mettre son monde à elle sans dessus dessous. « je sais que tu vas assumer, t’es un mec bien et frachement, je crois que je te verrais plus de la même manière si tu décidais de tourner le dos à ce bébé alors que tu sais que c’est le tien. » j’acquiesce d’un signe de tête et caresse doucement sa cuisse, plus pour me rassurer moi que pour la rassurer elle. « et t’en parleras à tes parents quand euh… quand t’auras tiré tout ça au clair, quand tu t’en sentiras capable ? », soit jamais ? impossible. comme un adolescent ayant fait la plus grosse connerie de sa vie, j’hausse les épaules et baisse le regard quelques minutes. est-ce que c’est une connerie ? dans le fond, ce n’est pas vraiment une connerie. putain mais bien sûr que si, j’avais eu une relation avec une femme mariée pendant de trop nombreuses années et voilà que j’apprenais qu’en plus de ça, je lui avais fait un môme.

« je sais pas quoi te dire, je suis tellement désolée tony », mes doigts pressent les siens ou ce sont les siens qui pressent les miens. il semblerait que nous nous accrochons l’un à l’autre comme à une bouée de sauvetage. « je suis pas bête, je sais que vous avez pas joué aux dominos avec juliet mais je sais pas, j’ai jamais pensé qu’elle … qu’elle puisse tomber enceinte » « moi non plus --- », pas du tout. on savait déjà à l’époque que notre relation était compliquée avec juliet alors de là à faire un môme et construire une famille ? jamais de la vie ! « je sais pas comment réagir … je devrais me réjouir pour toi, je le sais que tu vas être un papa génial mais … mais voilà. » « c’est avec toi que je suis, penne. C’est toi et les enfants ma famille --- juliet ne le sera pas. elle est et sera simplement la mère de mon fils --- s’il s’agit de mon fils », je précise en fronçant les sourcils, « il est évident que je vais avoir besoin d’en avoir la certitude, d’être le père --- » je porte la main de penelope à mes lèvres pour y déposer un baiser sans la quitter du regard. « je t’aime --- pitié, dis-moi que tu m’aimes --- », un rire nerveux alors que j’enroule mes deux bras autour de sa taille et relève la tête vers elle avec les yeux du chat potté de shrek.

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@anthony lewis ☆ Pénélope

J’apprécie sa tentative de me rassurer même si ça ne va pas me faire changer d’avis. Ce bébé, ça va changer les choses entre nous, pour nous aussi … Déjà parce que ça sera son fils biologique et parce que Juliet va être et sera toujours la mère de cet enfant. De ce fait, elle sera toujours dans nos vies, quoi que j’en pense, je n’avais plus le choix. J’ai confiance en Tony, je ne doute pas de doute pas de lui mais j’ai « peur » d’elle, de ce qu’elle pourrait tenter, de ce qu’elle pourrait vouloir d’autre. Je ne veux pas qu’elle veuille être plus que la mère de ce bébé ! Mon regard clair croise le sien qui me sonde profondément. Il me connaît par cœur, je suis sûre qu’il peut y lire tous les doutes qui m’assaillent. Je suis déstabilisée, ça n’était pas sensé se passer comme ça. Juliet, c’était de l’histoire ancienne, une histoire qu’il avait vécu et qu’on aurait dû laisser derrière nous … D’ailleurs c’est ce qu’on faisait jusqu’à ce qu’elle débarque au Tasty …. Enceinte jusqu’au cou et apparemment de lui. Je n’aurais jamais pensé que cette option puisse exister.

Et quand il me dit qu’il va gérer ses deux familles, ma gorge se serre un peu plus parce que je culpabilise de ressentir une certaine forme de jalousie, d’envie… Je m’en voulais de penser que ce devrait être avec moi et uniquement avec moi qu’il goûte aux joies de la parentalité. Je m’en voulais d’envier Juliet, de la jalousie parce qu’elle était celle qui portait un enfant de Tony. Je vais même aller plus loin, ça faisait ressortir en moi une vague de possessivité. Merde ! Je ne voulais pas partager Tony le super papa !

Sa main caressant doucement ma cuisse me tire de mes pensées. Lui non plus n’aurait pas pensé qu’elle puisse tomber enceinte. En tout cas, je devinais que ça n’avait pas été dans leur plan, même à l’époque où il ne voyait que par elle et pour elle au point d’être l’amant d’une femme mariée. Une autre certitude, c’était qu’il allait faire un papa génial. Il l’est avec les jumeaux alors il le sera tout autant avec cet autre bébé… Mais Bon sang !!! qu’est-ce que ça me coûte de le dire, de l’avouer à voix haute ! « c’est avec toi que je suis, penne. C’est toi et les enfants ma famille --- juliet ne le sera pas. elle est et sera simplement la mère de mon fils --- s’il s’agit de mon fils » On sera toujours une équipe, une famille mais il allait en avoir une deuxième de famille. Une famille qu’il n’avait pas prévu mais il allait former une autre famille avec elle. « il est évident que je vais avoir besoin d’en avoir la certitude, d’être le père --- » Je fronce les sourcils à mon tour, un peu surprise mais il semblait vraiment avoir réfléchi à la question. « Bien sûr … Mais tu crois qu’elle te mentirait à propos d’un truc pareil ? » l’interrogeais-je. Elle mentirait sur un sujet si important ?!! Naïve que j’étais ! Mais après tout, je ne connaissais pas la rouquine aussi bien que lui.

Il se saisit délicatement de ma main pour la porter à ses lèvres sans me quitter des yeux. « je t’aime --- pitié, dis-moi que tu m’aimes --- » Son regard suppliant eu au moins le don de me faire rire de soulagement et, alors que j’entourais mes bras autour de son cou, « Évidemment que je t’aime. » Lui assurais-je avant de déposer un baiser autoritaire sur ses lèvres, Je t’aime était même un terme trop faible pour exprimer ce que je ressens pour le brun. « On est une équipe tous les deux, tu vas pas te débarrasser de moi comme ça. » Un autre baiser, cette fois, plus appuyé sur ses lèvres, « Mais je sais pas encore comment je vais gérer que ce soit avec elle … » finis-je par lui dire. C’était le pire des scénarios qui était en train de se produire, un vrai cauchemar.