natalia#1 › don't say a word, just come over and lie here with me
Sloane Jarecki
la voix de la raison
ÂGE : christ+2 (35 ans). SURNOM : S, Slo, "mman" depuis que Delilah arrive à faire des syllabes cohérentes. STATUT : divorcée de sa bestie de toujours, avec qui elle coparente depuis un an. scarlett n'est qu'une aventure passagère à laquelle elle ne s'attache pas, promis juré. MÉTIER : ancienne psychologue pour enfant reconvertie en psy des stars, mais davantage de l'acabit love island que gwyneth paltrow. sur le côté, fait de la sculpture sur bois. LOGEMENT : une maison à bayside avec une chambre pour delilah, une pour son ex femme, et un atelier énorme pour sa passion. POSTS : 426 POINTS : 380
TW IN RP : négligence et violences parentales, suicide d'un proche, aliens (on sait jamais) TW IRL : age gaps majeur/mineur romancésGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. RPs EN COURS : NATALIA yes, i know that love is like ghosts, and what ain't living can never really die. you don't want me, baby, please don't lie, but if you're leaving i gotta know why.
SCARLETT when you look at me like that, my darling, what did you expect? i'd probably still adore you with your hands around my neck (or i did last time i checked)
HELEN › une citation sur les amis de toujours (qui poussent les autres à se foutre sur tinder quand ils sont mariés) (oups)
SINOE › une citation sur les amis qui ne soit ni issue de friends, ni de toy story
PENELOPE › une citation sur les potes sur lesquels on a eu un crush plus jeunes et qui nous sauvent le cul un jour, idéalement
Il y avait une espèce de sentiment d’humiliation tout neuf et reluisant, à se pointer chez son ex juste après une rupture qu’on sentait venir à des kilomètres, et Sloane n’était pas particulièrement certaine de l’apprécier ni de vouloir s’y attarder. Le plan était pourtant simple : déposer Delilah chez Natalia, échanger deux-trois banalités qu’elle garderait brèves (pour une fois) et s’éclipser sous prétexte de dossiers qu’elle avait à revoir pour le lendemain. Ça aurait été crédible, il y a quelques mois de ça, quand elles avaient décidé d'un accord tacite que passer trop de temps trop proches ne facilitait pas la séparation toute récente ; ça l'était beaucoup moins, maintenant que la coutume s'était établie de prendre un café, un thé, un verre, une excuse bête et méchante contre leur meilleur jugement pour passer un peu plus de temps ensemble, se sonder sur leur quotidien, se prendre à imaginer l'espace de quelques heures que le divorce n'était qu'un affreux cauchemar et que rien entre elles n'était irréparable. Le problème, c’est qu’aujourd'hui, Sloane y serait beaucoup trop vulnérable. C'était l'affaire de rien du tout, pourtant ; c'était une rupture comme une autre, décidée par elle-même en plus, Yara était partie une fois et Sloane ne voulait pas la voir repartir lorsque que les doutes recommenceraient à poindre. La confiance avait déserté et elle avait fait ce qu’elle aurait dû faire depuis le début : mettre un terme à ce qui ne lui aurait jamais convenu, sur le long-terme. Elle avait mis trop longtemps à quitter le placard pour y retourner pour quelqu'un qui ne l’emballait réellement qu'à moitié, pour une raison très simple : son cœur était ailleurs, derrière la porte fermée devant laquelle elle restait connement plantée, avec la moitié de leur ADN à chacune en train de dormir dans ses bras. Il y avait un peu de Natalia partout où elle allait et quoi qu’elle se résignait à faire : c'était un état de fait qu’elle acceptait, généralement. Peut-être qu'il était un peu plus difficile à digérer ce soir, quand il se posait dans les raisons principales de l'échec d'une relation tierce. Tout ce tumulte interne, c’est à sa meilleure amie, qu’elle a envie d'en parler ; dommage qu'il s’agisse de la moitié du problème. Elle finit par taper à la porte, doucement : Nat l'attend, de toute manière, et elle craint de réveiller Delilah, qui a refermé ses deux petits poings autour de ses cheveux. « Salut », qu’elle chuchote presque, quand son ex-femme ouvre la porte. Le sourire est automatique, jamais bien contrôlé, mais toujours un peu plus triste qu’avant. « Elle dort depuis une demi-heure environ, et elle a mangé. Je garantis pas que tu doives pas la changer avant de la mettre au lit. » Elle entre sans plus de cérémonie, pas certaine de vouloir rester sur le pas de la porte, non plus – voilà qui lui semble trop froid, trop distant pour tout ce qu’elles partagent. C'est une drôle de partition sur laquelle jouer. Les sacs qui accompagnent la gamine se retrouvent posés sur la table, ou sur le canapé, selon leur utilité ; ainsi débarrassée, Sloane se retrouve à se sentir nue, un peu vulnérable et pas assez forte pour se trouver là, ici, tout de suite. Leurs regards se croisent et s’accrochent, un peu comme à chaque fois. C’est peut-être la première, où Sloane a l'air si fatiguée, hésitante. Elle lui adresse un sourire, pourtant, lâche un « je peux pas trop rester » qu’elle oublie de justifier et qui n'a rien de convaincant, elle qui a pour toute envie qu'on lui propose exactement l’inverse.
i'm living over city and taking in the homeless sometimes, i've been living in an idea from another man's mind. maybe I'm a fool to settle for a place with some nice views, maybe I should move, settle down, two kids and a swimming pool -- i'm not brave (c)flotsam.
Natalia Jarecki
la science des sentiments
ÂGE : 39 ans, dans le déni de la quarantaine SURNOM : Nat pour ses proches, imsodiumcute sur les bornes d'arcade parmi les meilleurs scores STATUT : Officiellement divorcée, non moins officiellement compliqué. Ex-femme-meilleure-amie-mère-de-sa-fille : Sloane a beaucoup de qualificatifs. MÉTIER : Prof de chimie au collège, cooler than the cool kids LOGEMENT : une maison sans prétention sur bywong street du côté de toowong POSTS : 27 POINTS : 320
TW IN RP : fausse couche ORIENTATION : J'aime tout le monde. RPs EN COURS : Sloane #1 - I loved you completely. And you loved me the same. That's all. The rest is confetti.
Penchée sur une copie d’un de mes élèves, je tentais de déterminer si la blague qu’il avait décidé d’inscrire à la place de la bonne réponse demandée ne mériterait pas un point bonus. C’était un bon élève et j’étais persuadée qu’il la connaissait cette fameuse bonne réponse. Perdue dans mes questionnements existentiels mais néanmoins l’oreille attentive au moindre bruit annonciateur des personnes qui me permettraient de finir ma journée dans un sourire apaisé, j’inscrivis un rapide "+0.5" sur la copie avant de me lever rapidement en entendant Sloane toquer. J’ouvris certainement la porte avec un peu plus de vigueur que nécessaire, et je ne constatais dans la foulée que je ne parvenais toujours pas à réfréner ces quelques millimètres que mon visage continuait de parcourir par réflexe à chaque fois que je la voyais, prête à l’embrasser pour l’accueillir. « Salut » Je parvins à stopper mon geste avant qu’il ne devienne trop flagrant et affichais à la place un sourire en coin. « Salut. » Putain ce que c’était difficile de ne pas la serrer dans mes bras, de ne pas l’embrasser, de ne pas lui demander comment s’était passée sa journée en n’écoutant pas réellement la réponse car je nous imaginais déjà vautrées sur le canapé dans les bras l’une de l’autre. Tout ce que mon cerveau parvenait à se figurer à présent était digne des réflexions d’une enfant de 6 ans : le divorce, c’est nul. « Elle dort depuis une demi-heure environ, et elle a mangé. Je garantis pas que tu doives pas la changer avant de la mettre au lit. » Je jetais un coup d’œil en direction de Delilah, ses paupières fermées et son expression sereine m’arrachant dans la seconde un sourire attendri. « Pas de couche explosive au programme par rapport à ce qu’elle a mangé ? » Oui. Être mères c’était aussi avoir ce genre de conversations glamour mais ô combien importantes quand le changement de la couche avait lieu dans la soirée ou la nuit, bref, dans une dangereuse obscurité. Je laissais Sloane rentrer ; elle était ici chez elle tout autant que moi et Delilah et la voir déambuler ici ne me paraîtrait jamais étrange. C’était au contraire plutôt le fait de ne pas la voir au détour de chaque pièce et de chaque couloir à n’importe quel moment de la journée qui me paraissait profondément dépriment. Est-ce que je me retournais encore parfois dans le lit en étendant mon bras dans le but de l’étreindre ? Est-ce qu’il m’arrivait parfois de me lever pour aller lui dire quelque chose avant de réaliser qu’elle n’était pas là ? Est-ce que j’étais parfois un cliché ambulant incapable encore psychologiquement mariée à son ex-femme ? Non. Pas parfois. Absolument tout le temps. Mais on faisait avec, comme on pouvait, et on continuait d’avancer ensemble et séparément à la fois. « je peux pas trop rester » Pourquoi ? J’avais envie de le lui demander mais elle n’avait aucun compte à me rendre. Mais le regard que j’avais saisi au vol ne me permettait pas de me résoudre à la laisser partir comme ça. On se connaissait trop bien pour que je ne puisse pas voir que quelque chose n’allait pas, et elle s’en doutait certainement. J’avançais donc vers un placard pour en sortir une bouteille de vin : « Juste un verre et je te laisse partir alors. » Ca n’était pas vraiment une question. Evidemment que je n’allais pas la bâillonner et l’attacher de force à un radiateur pour la retenir (enfin sauf si elle le demandait gentiment), mais qu’elle ne compte pas sur moi pour la laisser franchir le seuil de la porte sans avoir tenté de lui remonter le moral qui semblait lui faire défaut. Je sortis donc deux verres tout en lui lançant un regard mi-désolé, mi-amusé face à ce kidnapping qu’elle n’avait pas demandé. « T’as passé une bonne journée ? » Pour ne pas demander directement « Qu’est-ce qui n’allait pas aujourd’hui ? » Cette discussion était si banale et familière que je sentis mon sourire faillir l’espace de quelques secondes et mon cœur se serrer en me rappelant, comme à chaque fois, que ces conversations quotidiennes n'étaient plus notre normalité aujourd’hui.
The rest is confetti
I thought for so long that time was like a line, that our moments were laid out like dominoes, and that they fell, one into another and on it went, just days tipping, one into the next, in a long line between the beginning...and the end. But I was wrong. It's not like that at all. Our moments fall around us like rain. Or snow. Or confetti.
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« Pas de couche explosive au programme par rapport à ce qu’elle a mangé ? » La remarque lui tire un rictus un peu plus léger et humoristique et, rien que comme ça, tout devient soudain moins douloureux. Plus de Yara, de tournage de télé-réalité à la con, de deuil qu’elle ne parvient pas à faire : il y a Natalia et son sourire, sa bienveillance de toujours, et le reste est relégué à l’arrière-plan, au bruit de fond. Il reviendra plus tard, quand elle sera seule, elle en est certaine, mais elle accueille le répit comme une parenthèse bénie. « Elle a goûté du café sur mon doigt », grimace-t-elle, toujours coupable et inquiète que la moindre décision bénigne ne ruine la vie de sa fille et la transforme en future addict en puissance. « Pour ma défense, elle n’arrêtait pas de réclamer. Je répondrai de rien en cas d'incident. » L’air coupable se transforme en moue légèrement satisfaite, sinon taquine, et elle rentre dans la maison – la maison de Nat, en tout point, mais confusément son refuge, aussi : la déco reflète son ex-femme en tout point et l’intérieur en lui-même porte son odeur, comment en renier la familiarité ? Sloane se sent presque en danger, d’un coup ; particulièrement vulnérable, incapable de se tenir à ses résolutions. Parce qu’elle ne le connaît que trop bien, ce regard inquisiteur, mais toujours empreint de cette douceur que Natalia n’adresse qu’à elle. Il lui est entièrement réservé, tout cet amour sans failles ni conditions, et c'est peut-être ça, le plus dur – de savoir qu’elles n'ont qu'un mot à dire pour que tout de ces derniers mois soit effacé. Enfin, pas tout – demeurait ce qui les avaient séparées, et c'était ce fait qui les faisait tenir. Sloane en était péniblement consciente, et c’est ce qui rendait toutes ses entrevues avec Natalia beaucoup plus complexes et douloureuses qu’elle ne l'aurait voulu. D’où sa fuite anticipée voulue, peut-être – que la jeune femme face à elle s’empresse de contrecarrer, et ainsi se relance la danse qui les retient à chaque fois : un pas en avant, trois en arrière. « Juste un verre et je te laisse partir alors. » « Un seul. » C’est presque insultant, comme c’en est trop simple, comme elle cède avec l’empressement de celle qui n’a jamais vraiment voulu protester. « Mais bien rempli. » Le sourire qu’elle lui lance est un peu piteux : pas la peine de cacher l’état dans lequel elle se trouve, de toute façon : son ex-femme aura tôt fait de le deviner par elle-même dès qu’elle la regardera un peu plus longtemps. Sloane dépose le petit paquet du nom de Delilah près du salon, de manière à ce qu’elles l’entendent mais ne la gênent pas en parlant. Elle s’affaisse sur le comptoir, face à Natalia, et observe les verres se remplir : il y a quelque chose d’incroyablement délicat qui les traverse de concert, la conscience d’un entre-deux qui laisse une tension en suspens. Sloane aurait dû s’y habituer, au fil des mois ; elle s’y sent particulièrement sensible, ce soir. « Tu sais, les trucs habituels. On a empilé des blocs – on est montées jusqu’à cinq, cette fois –, on a chanté tout l’album de Bébé Louis, on a lu le même bouquin pour la quinzième fois et on a vu des chiens au parc. C’est bon, elle a fait son 9-to-5. » D’où la fatigue qui la couche comme une boxeuse après un revers dans le nez, ou la pinte de trop. Sloane a toujours tendance à trop en faire, quand elle s’occupe de Delilah : elle a trop peur que le temps file trop vite, qu’elle s’aperçoive qu’elle a tout manqué. « On est passées au cimetière, aussi, sur le retour. » A ça, elle offre un petit sourire un peu contrit ; c’est peut-être un peu glauque, pour une gamine, mais celle-ci n’a pas conscience de ces choses, et pour ce que Sloane arrivait à pleurer… Ca allait faire un an et trois mois, depuis le décès de Joshua. Elle en était encore au point de compter les jours. La concernée fait le tour de la table, attrape son verre et trinque. C’est moitié la superstition, moitié l’habitude qui la force à plonger son regard dans celui de sa vis-à-vis, pour immédiatement le regretter. « Et le tien ? Je t’ai interrompue dans ton boulot, j’imagine ? » Petit sourire entendu : c’était typiquement l’heure, et le visage de Nat portait les stigmates d’une personne penchée trop longtemps sur ses copies. « T’es sûre que c’est raisonnable, le verre avant ? »
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« Elle a goûté du café sur mon doigt » Je ne sais pas ce qui me fait le plus rire entre le côté incongru de cette confession, ou la grimace coupable qui l’accompagne. « Pour ma défense, elle n’arrêtait pas de réclamer. Je répondrai de rien en cas d'incident. » Je souris, prête à menacer de la réveiller en pleine nuit pour qu’elle se débrouille avec la couche que cette goute de café engendrerait peut-être, avant de me rappeler qu’elle ne serait pas à côté de moi dans le lit une fois couchée. Je restais persuadée qu’il était possible de se faire à la situation dans laquelle nous étions. Si mon cerveau daignait un jour l’assimiler de façon constante pour cesser de me faire oublier, puis me rappeler, puis à nouveau oublier…C’était cette danse d’avant en arrière permanente qui me rendait dingue et qui compliquait particulièrement le présent. Je savais où on était. Sloane aussi. Mais il y avait trop d’habitudes à déconstruire et de souvenirs à ranger dans un coin de nos esprits plutôt que de les voir menacer de se raviver à chaque fois que nos regards se croisaient. Pour l’heure je me ravisais donc quant à une blague impliquant de la réveiller d’une quelconque manière que ce soit et je choisis de botter en touche : « T’as pris de l’avance avec le café, du coup je me donne le droit de lui faire goûter son premier verre de vin. » Je fis mine de réfléchir quelques secondes avant d’ajouter : « D’ici un ou deux mois ce sera ok je pense ? » J’accompagnais la plaisanterie d’un sourire ayant aussi pour but d’effacer toute potentielle culpabilité qu’elle pourrait encore ressentir concernant cette histoire de café. « Un seul. » Qu’elle siroterait le plus lentement possible, je l’espérais. « Mais bien rempli. » Je levais les yeux dans sa direction pour valider ce que j’avais pressenti en la voyant arriver : son sourire contrit ne laissait que peu de doute quant au fait qu’elle n’avait pas passé la meilleure journée de sa vie. Je hochais simplement la tête en guise de réponse, m’exécutant pour remplir son verre à l’excès, songeant égoïstement que cela la ferait également rester plus longtemps avec moi. « Tu sais, les trucs habituels. On a empilé des blocs – on est montées jusqu’à cinq, cette fois –, on a chanté tout l’album de Bébé Louis, on a lu le même bouquin pour la quinzième fois et on a vu des chiens au parc. C’est bon, elle a fait son 9-to-5. » Je souris face à cette longue liste enfantine, regrettant cependant comme souvent de ne pas avoir été de la partie. « Mes business women préférées ». Le pronom possessif m’avait échappé. Je n’étais pas certaine d’avoir encore un quelconque droit de l’utiliser, mais c’était fait et je n’étais pas prête à l’abandonner. Baby steps. « Si tu connais les paroles de Bébé Louis par cœur, je pense que t’as gagné le droit de l’emmener à son concert quand elle le réclamera. C’est pour moi, c’est cadeau, je te laisse cet honneur. » Je lui lançais un grand sourire entendu, passant sous silence le fait que je connaissais peut-être également l’album par cœur malheureusement. « On est passées au cimetière, aussi, sur le retour. » Je relevais les yeux dans sa direction, sentant instantanément une forme de détresse m’envahir au moment où je posais mon regard sur elle après cette information. Il était difficile de résister à ce besoin presque viscéral d’abandonner tout ce que j’étais en train de faire pour m’approcher, la prendre dans mes bras, la serrer pour la convaincre tant elle que moi que tout irait bien. Parce qu’ensemble on pouvait se sentir invincibles. Mais si on était physiquement bien ensemble présentement, on était surtout séparées sur bien trop de plans pour que je puisse encore croire à cette illusion. Et si je m’accordais encore le droit d’utiliser des pronoms possessifs, je tentais de me montrer plus raisonnable avec les gestes d’affection ancrés en moi comme des réflexes. « Si tu veux que je t’accompagne un de ces jours, n’hésite pas. » Un de ces jours. Tous les jours. J’espère qu’elle savait qu’il y a des choses qui ne changeraient jamais et que je répondrai toujours présente. Je levais à mon tour mon verre dans sa direction pour le faire tinter avec le sien, sans réussir à m’empêcher de cacher l’éponge à sentiments que je devenais quand j’étais avec elle. Si elle n’allait pas bien, je n’allais pas bien. « Et le tien ? Je t’ai interrompue dans ton boulot, j’imagine ? » Je répondis par un même sourire entendu. Inutile de mentir, personne n’était dupe, surtout pas elle. « T’es sûre que c’est raisonnable, le verre avant ? » Mon sourire s’agrandit un peu plus alors que je répondais sans une hésitation : « Tu rigoles ? Je pense même que ça m’aidera à corriger les copies plus rapidement. » Et les notes seraient certainement meilleures au passage. Il fallait juste que je songe à commencer à boire le verre dès la première copie. Pour plus d’équité évidemment. Je l’observais quelques secondes, sondant son regard. Son état. Le moment. Et je finis par me permettre : « C’est le passage au cimetière qui te rend morose S ? » Mon sourire précédemment amusé se fit plus doux et compréhensif. Je croyais peu en cette hypothèse, mais j’avais besoin d’une excuse pour relancer la discussion sur l’état dans lequel elle se sentait réellement aujourd’hui.
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« T’as pris de l’avance avec le café, du coup je me donne le droit de lui faire goûter son premier verre de vin. D’ici un ou deux mois ce sera ok je pense ? » C’est le premier rire qui lui échappe de la journée (ou peut-être de la semaine, mais elle ne se penchera pas sur ce problème-là), et ça lui fait du bien, de sentir son corps s’alléger et ses épaules perdre un peu de leur fardeau. Ce serait encore mieux si elle n’était pas foutrement consciente que Natalia était la seule à détenir le pouvoir de la faire changer d’humeur en quelques mots ; ce serait parfait, si elle était capable de ne pas y retourner au galop à chaque fois qu’elle s’égratignait un peu. Sloane n’avait jamais perdu l’habitude de gérer ses émotions seule : ç’avait été un obstacle, dans leur mariage, le fait qu’elle se referme autant sur elle au premier signe de tempête, et si elle s’était ouverte au fur et à mesure, elle avait toujours gardé une partie d’elle-même verrouillée à tout le monde. Le mieux qu’elle avait su faire, c’était se tourner vers Natalia et la laisser voir l’ampleur des dégâts pour l’éponger à deux, en silence. C’était devenu sa principale source de soutien : tout ce dont elle n’osait ou ne pouvait pas parler, elle le partageait autrement, sans mots, avec une demande de présence, une main plus serrée autour de celle de sa femme pour y chercher du réconfort, une étreinte plus longue. Maintenant, il fallait qu’elle se défasse de cette habitude : elle n’était plus légitime d’attendre ça de Nat. Et c’était sa propre faute, si elle s’était tant reposée sur elle. « Si tu connais les paroles de Bébé Louis par cœur, je pense que t’as gagné le droit de l’emmener à son concert quand elle le réclamera. C’est pour moi, c’est cadeau, je te laisse cet honneur. » Masquant son sourire, cette fois, Sloane feint de porter la main à son coeur, faussement touchée, avant de rétorquer : « Non, tu vois, je pense que c’est important que ses deux mères soient là pour toutes les grandes premières. La marche, les spectacles à l’école…les concerts de Bébé Louis… » Elle hausse les épaules, d’un air déçu : « Alors je suis obligée de partager cet honneur avec toi. Mais merci de la proposition, tu as toujours été la plus magnanime de nous deux. » C’est trop simple, de replonger dans leurs schémas, d’échanger des regards entendus, de rougir lorsque Natalia s’adresse à elle et Delilah avec un possessif. C’est tout aussi facile de céder un peu, de confier où elles ont passé l’après-midi, de façon aussi désinvolte que possible. « Si tu veux que je t’accompagne un de ces jours, n’hésite pas. » Ca non plus, elle n’a aucune légitimité à l’attendre. Ni à murmurer un « merci » un peu trop sincère, un peu trop soulagé. Elles trinquent, passent à autre chose, et Sloane est trop contente de l’opportunité de retourner sur des sujets plus légers, moins sérieux et durs à aborder. « Tu rigoles ? Je pense même que ça m’aidera à corriger les copies plus rapidement. » Un sourire amusé en réponse à celui de Natalia, Sloane secoue la tête de droite à gauche, désabusée. « Tu m’étonnes, qu’ils t’adorent, si tu loupes les trois quarts de leurs erreurs… » La légèreté du moment semble s’évaporer tout aussi vite ; le regard de son ex-femme se plonge dans le sien et, comme toujours, la brune est incapable de s’en détourner. Ses lèvres trempent dans son vin, comme pour dissiper la gêne qu’elle sent, et l’intensité du regard de Natalia qui lui annonce déjà qu’elle sait tout et qu’elle ne lui cachera rien. C’a toujours été vrai. C’est un des inconvénients à avoir passé quinze ans ensemble : on finit par connaître l’autre mieux que soi-même. Et à la faire passer avant tout le reste, aussi. « C’est le passage au cimetière qui te rend morose S ? » – « Oui et non… Enfin, oui. Toujours un peu. » Cette partie-là est vraie, au moins. Deux ans et demi, et la mort de Joshua est toujours fraîche, vive sur sa peau et tout son être ; souvent, elle se demande si c’est le fait de ne jamais y penser et de ne s’accorder de faire son deuil que lorsqu’elle est au cimetière avec lui, qui ravive les plaies à chaque fois. Elle se demande ce qu’elle dirait à un patient dans le même cas, elle sait qu’elle lui dirait que s’administrer de la souffrance ponctuellement n’est pas un substitut à se laisser ressentir le deuil. Elle balaie immédiatement l’idée à l’aide d’une autre gorgée. La raison n’est pas Joshua, aujourd’hui, ou du moins pas entièrement : « C’est rien de très grave. Je voyais quelqu’un et j’ai mis fin à ce qu’on avait. » C’est étrange, de parler de sa vie amoureuse à celle qui en a été aussi longtemps le centre ; elle regrette presque d’aborder le sujet, car même durant leur dernière année ensemble, ces discussions ont été rares. Sloane avait toujours pris le parti du don’t ask, don’t tell. Et, égoïstement, elle n’a aucune envie que Natalia soit témoin de ses échecs. Elle soupire, s’adosse contre le meuble de la cuisine, un bras croisé et l’autre au-dessus, portant son verre de vin. « Et c’est bizarre, d’en arriver là. De tenter de voir quelqu’un d’autre sérieusement et de… » De constater que le monde ne s’était pas arrêté de tourner lorsqu’elles avaient divorcé. Puis de se rendre compte que si, quelque part ; ou du moins c’était le sien, qui était mis sur pause, la réalité toujours un épais brouillard duquel elle attendait de sortir, avec Nat de l’autre côté. « C’est la première fois que je retentais vraiment, après toi. » Depuis leur séparation, et même depuis qu’elles avaient tenté le polyamour. Elle n’avait jamais rien tenté, jamais rencontré personne – non qu’elle l’ait dit à Natalia avant, de peur d’aggraver sa culpabilité. « Et je pense que je n’étais pas prête. C’est tout, rien de très grave. » Est-ce que ce serait même une surprise pour Nat, qu’elle ne soit pas passée à autre chose ? « Judith va bien ? » Et puis tant qu’on y est, remettons une pièce.
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