himeros' disciples
w/ @Phoebe Jensen ♫ crédit/sorph

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Elle se tortillait au bout de ses doigts comme un poisson accroché à l'hameçon d'un pêcheur, son dos cambré se courbant sous les frissons qu'il provoquait pour l'amener doucement dans cet état de folie insoutenable. En caressant sa peau d'une douceur moite, il pouvait sentir son pouls s'accélérer, saccadé par le rythme irrégulier de son étreinte. Les mains de l'homme la maintenaient plaquée contre le cadre du lit, assise là, vêtue de son plus beau costume de nudité, les bras relevés et captifs de la poigne de son geôlier. Il la battait avec toute la tendresse dont il était capable, son propre souffle s'accélérant quand les cris de la jeune femme s'intensifiaient. Il était dur, tant dans ses gestes que dans le seul vêtement qu'il portait et dans lequel il était désormais à l'étroit. Mais elle aimait ça, et sa bouche ouverte cherchait de profondes inspirations qu'il venait couper d'un baiser fougueux, preuve de son avidité à s'emparer d'elle jusqu'au plus profond de son être. Le jour perçait déjà depuis un moment derrière les stores de son appartement quand Seth ouvrit les yeux, encore excité du rêve que Morphée venait d'écourter. Les bruits du quotidien le ramenèrent à la cruelle réalité d'un nouveau jour dans la métropole australienne, et pour une fois, il aurait aimé se rendormir et terminer le songe qui avait si bien commencé. C'était la première fois qu'il rêvait d'elle, d'une personne concrète et non d'une situation. La première fois que la fille qu'il violentait gentiment portait un visage. Et son étonnement ne fut pas si grand quand il réalisa que sa voisine avait fait une apparition dans ses tribulations nocturnes, après leur entrevue de l'avant-veille.

Il resta quelques minutes de plus dans son lit, ce matin-là. Le temps que la pression redescende. Ce fut quand l'eau brûlante de la douche nettoya les derniers souvenirs estompés de son rêve qu'il se décida à poursuivre la conversation qu'il avait entamée avec Phoebe. Il avait passé les deux derniers jours sur un chantier à Tangalooma, dormant sur place pour gagner du temps et augmenter sa productivité. Aujourd'hui, il comptait bien profiter d'un jour de repos mérité pour vaquer à des occupations utiles et agréables. Et reprendre leur discussion là où ils l'avaient laissée. Il s'habilla rapidement d'un simple tee-shirt en coton blanc et d'un pantalon beige, léger et confortable, et il franchit le seuil pour se rendre de l'autre côté du couloir. Il tendit l'oreille depuis le paillasson de la jeune femme et se réjouit d'entendre de bruit provenant de l'intérieur, preuve qu'elle était bien chez elle. Trois coups de phalanges contre la porte pour signaler sa présence, pourquoi prendre la peine de sonner quand on habitait la porte juste en face?  

Si on m'avait dit que j'allais passer un moment comme celui que j'avais passé avec mon nouveau voisin, je ne l'aurais certainement pas cru. Lui avec qui je n'avais jamais pris le temps de discuter et qui par moment m'avait quelque peu agacé avec ses bruits répétés. Il s'avérait bien plus magnétique que ce que j'avais pensé et dans le fond, ça me plaisait. Il avait réussi à raviver une petite flamme dans mon être, celle qui permettait de jouer au jeu du chat et de la souris, se sentir désirée. Mais voilà, je n'avais pas recroisé le jeune homme depuis notre entrevue, il fallait dire que j'avais pas réellement quitté mon appartement et que lui, ne semblait pas présent dans le sien. Le calme et la routine était revenu, laissant la sensation que l'entrevue n'était qu'un rêve, comme ses doigts qui avaient doucement glissés sur ma joue ou son souffle sur mes lèvres.

Ayant besoin d'une pause, j'étais partie faire un tour sur le marché pour trouver de quoi m'alimenter, ayant toujours aimé faire la cuisine. J'avais découvert avec joie des cerises et joyeusement, j'étais rentrée chez moi pour préparer un gâteau. Plongée dans la recette, je prenais soin de dénoyauter les cerises alors qu'on venait frapper à ma porte, me faisant sursauter par la même occasion. Trois coups avaient retentis dans mon appartement, me donnant une sensation d'importance, au point de ne pas lâcher mon couteau et de ne pas essuyer mes mains recouvertes du liquide rouge des cerises. Le couteau dans la main droite, je tournais la clé de la gauche pour déverrouiller ma porte avant d'abaisser la clenche pour découvrir qui, semblait avoir besoin de mes services.

Je restais un instant surprise en découvrant mon voisin de palier et puis je réalisais la présence du couteau dans ma main, levé comme si j'allais le menacer avec. "Oups !" Je baissais l'objet coupant avant de sourire légèrement, "C'est donc aujourd'hui que tu souhaites continuer la conversation ?" Je le fixais un instant avant de laisser la place pour qu'il puisse entrer dans mon appartement. Je fermais la porte avant de reprendre la direction de la cuisine, "Je t'offre quelque chose à boire ?"

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Seth ne s'entendait plus penser, mué par un goût d'inachevé qu'il avait lui-même provoqué intentionnellement, emparé d'un désir aussi simple qu'il suffisait de traverser le palier pour en saisir l'objet. Son rêve de la nuit passée ne faisait que raviver le souvenir d'il y a deux jours, et le goût d'inachevé qui lui chatouillait les entrailles. Laisser un projet en suspens n'était pas sa tasse de thé, il était plutôt du genre à aller au bout des choses, peu importait l'heure et l'endroit. A vouloir jouer, on ne prenait souvent à son propre piège, et il en eut la preuve. En témoignaient les songes que le destin lui avait envoyés. Il l'avait laissée sans même goûter à ses lèvres, et aujourd'hui c'était lui qui ressentait le besoin de sceller l'accord. Quand la porte de sa voisine s'ouvrit sur une Phoebe armée d'un couteau de cuisine, le sourire qu'il lui rendit trahissait déjà les intentions peu catholiques qu'il avait à son égard. Un rire mutin s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'il levait légèrement les mains, paumes face à la jeune femme, dans un geste qui voulait dire "je suis innocent" ou "je me rends", ou encore "pitié ne me faites pas de mal". "Intéressant.", jugea-t-il, son sourcil droit arqué dans une expression entre la surprise et l'étonnement. Seth était friand de ce genre de jeux bizarres, et la coincidence qu'elle lui ouvrit la porte ainsi était un autre clin d'oeil du destin. Etait-ce vraiment aujourd'hui qu'il souhaitait continuer leur conversation? Il répondit d'un simple hochement de tête, le sérieux affiché sur ses traits, l'air d'une neutralité plutôt grave qui semblait dire "oui, cocotte".

Il la suivit dans l'interstice qu'elle lui laissa à cet effet, et elle referma la porte derrière lui. Son appartement était agencé de façon quasiment similaire au sien, si ce n'était que la décoration présentait une touche plus féminine, soignée, un peu moins aseptisée que son logement sans décoration, on pourrait même dire sans âme. Seth observa la main tâchée d'un rouge foncé de la jeune femme d'un oeil curieux, le couteau trônant toujours dans la seconde. Mais qu'est-ce qu'elle était en train de faire? Si elle avait à cadavre à planquer, il était tout désigné pour lui prêter main forte. Après tout, ce ne serait que lui rendre la pareille, elle qui l'avait aidé à se débarrasser de son lourd équipement de plongée quelques jours plus tôt. Sans réfléchir, il attrapa la main libre de la jeune femme et la rapprocha de son visage avant d'avaler carrément l'un de ses doigts, dont il suça sans gêne le liquide rouge, qui s'avérait en fait n'être que de la cerise. Déception? Peut-être. Mais le goût sucré ravit son palais et il comprit rapidement en voyant le champ de bataille qu'elle était en train de cuisiner. "Délicieux.", complimenta-t-il, évoquant moins l'arôme de cerise que la chaleur de la peau de la brunette sur sa langue. "Quel crime es-tu en train de préparer?", demanda-t-il, faisant allusion à la recette culinaire sur laquelle elle oeuvrait quand sa présence l'interrompit. La jeune femme, toujours aussi polie que la fois précédente, proposa à l'archéologue quelque chose à boire, ce qu'il refusa tout aussi poliment. "Non, merci. Mais je peux t'aider à manier le couteau si besoin.", affirma-t-il avec assurance, un sourire malicieux se dessinant à la commissure de ses lèvres. L'américain n'était probablement pas le cuisinier le plus fin du bâtiment, mais il savait manipuler les lâmes comme personne, avec une précaution et une expertise que son expérience passée lui avait permis d'acquérir.

En ouvrant la porte mon regard s'était posé sur Seth qui leva légèrement les mains me montrant ses paumes, si au départ j'avais arquer un sourcil surprise par ce comportement, je comprenais rapidement pourquoi alors qu'il annonçait que c'était intéressant. Je baissais mon couteau espérant ne pas lui avoir fait peur avec une telle accueil, bien qu'il semblait avoir besoin de bien plus pour être refroidis. Je souriais légèrement avant de me décaler pour qu'il puisse pénétrer dans mon appartement, prenant soin de fermer la porte derrière lui. Je n'avais pas tellement prévu de l'accueillir aujourd'hui dans mon logement et je remarquais que mon bureau était couvert de papier et différents échantillons de tissus, tandis que ma cuisine ressemblait plus à un champ de bataille. On faisait certainement mieux pour recevoir quelqu'un. Seulement, mes pensées s'envolèrent alors que je sentais la main de l'archéologue se poser sur la mienne. Mon regard se perdit un instant dans ses pupilles olive et tandis que mon doigt se retrouver engloutie par sa bouche, je pinçais mes lèvres.

Les battements de mon cœur s'intensifièrent subitement et je mordais ma lèvre inférieurs machinalement, ne le quittant pas une seconde et appréciant ce qu'il était entrain de faire. Je tentais de reprendre une certaine contenance alors qu'il relâcha mon doigt et par chance il attira mon attention sur ma cuisine en me questionnant. "...Ah ! J'étais entrain de faire une tarte aux cerises...D'où le couteau et mes mains complètement rouge." Je souriais un peu en me dirigeant vers le plan de travail tout en lui proposant un verre. Je me tournais alors qu'il refusait le verre mais, qu'il semblait vouloir me donner un peu d'aide avec mon couteau. Je posais l'objet sur le plan de travail, "Et bien je vous embauche monsieur ! Vos qualifications m'ont convaincu !" Un nouveau sourire se dessina sur mes lippes tandis que j'en profitais pour me laver les mains, me débarrassant des traces de mon crime.

J'attrapais les ingrédients pour préparer la pate et ainsi pouvoir continuer ma recette, "Veux tu manger avec moi ? Ce n'est pas un repas digne des grands restaurants étoilés...Mais je pense être en mesure de me défendre !" Mon côté solaire ne cessait de s'exprimer depuis qu'il était entré dans mon appartement, quelque part, ça me faisait du bien d'avoir quelqu'un avec moi. Il fallait dire que ma fille ne venait pas souvent, bien trop occupé avec sa vie d'adolescente et Isy quant à lui, passait son temps entre son boulot et l'achat de sa nouvelle maison. Je glissais mes mains dans le bol afin de mélanger parfaitement les ingrédients entre eux, certains utilisés leur robot, mais j'avais toujours trouvé que la cuisine et surtout la pâtisserie devait être faites avec les mains. "As-tu fais des découvertes intéressante ?" Je reposais mon regard sur lui continuant de malaxer ma pate. "J'ai remarqué que c'était calme chez toi...J'avoue que d'habitude j'entends du bruit." Je riais sans savoir de quoi il s'agissait réellement, mais on avait tous nos secrets n'est-ce pas ? "D'ailleurs à ce propos, je me suis demandé l'autre jour si, tu n'entendais pas trop ma machine à coudre ? Je sais que le son répétitif peut-être plutôt dérangeant." Je haussais les épaules, espérant ne déranger personne dans l'immeuble avec mon travail. Vivre dans une maison rendait les choses plus simple sur certains point.

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La vue d'un couteau était loin de refroidir l'archéologue, c'était même tout l'inverse. Des souvenirs très intenses se rappelaient toujours à son esprit lorsqu'il voyait une ravissante femme manier la lâme avec agilité, et il ne pouvait s'empêcher de penser à Jasmine, et à cette année de folie et de débauche qu'il avait passé voilà plus de dix ans auparavant. La fougue de la jeunesse face à l'expérience, rôles qui s'étaient progressivement inversés avec le temps. Elle n'avait qu'un an de moins que lui, mais Seth pouvait sentir la fragilité et l'innocence inonder son âme pure et sensible. Phoebe se troubla un instant tandis qu'il faillit bien lui manger le doigt, léchant avec une lenteur démesurée le jus de cerises dont sa peau était imprégnée. Mais la jeune femme n'en montra rien, reprenant ses esprits aussi rapidement qu'elle répondit qu'une tarte se préparait dans sa cuisine sens dessus dessous. Cela expliquait le couteau, et les mains tâchées de rouge. Cette réponse transpirait de banalité mais l'américain n'en perdit pas le nord pour autant, se faisant embaucher en tant que commis de cuisine. "Ravi d'avoir été embauché aussi vite.", et surtout, sans preuve de ses talents culinaires. Il attrapa l'arme gastronomique laissée sur le plan de travail, effleurant le tranchant du bout du doigt. "Par contre, quel salaire percevrai-je pour cette mission?", demanda-t-il, le regard brillant de malice. Paie-moi en nature. Offre-moi ton corps. Laisse-moi faire de toi ce que bon me plaira.

La jeune femme préparait docilement la suite de sa recette, sortant les ingrédients au fur et à mesure qu'elle en aurait l'utilité, et proposa à son voisin de rester manger, prétextant que le repas ne serait pas digne d'un grand restaurant étoilé mais... qu'elle pensait être en mesure de se défendre. Cette réflexion ne manqua pas de déclencher une hilarité brève mais sincère chez l'homme, qui accepta la proposition sans réfléchir. "Avec plaisir.". Ce n'était pas dans ses habitudes de passer autant de temps à tourner autour du pot mais cette fois, il appréciait la compagnie de la brunette et avait vraiment envie de passer un peu de temps avec elle. Et puis, son appartement jouxtant le sien, quelque part c'était un peu comme s'il passait la journée chez lui. "Je suis curieux de voir comment tu te défends.", affirma-t-il, tapotant nonchalamment le plat du couteau contre sa paume, les idées fusant dans son esprit comme autant de fantasmes encore inassouvis. Seth la contemplait en train de s'affairer, les mains dans le saladier, les doigts de la jeune femme pétrissant la pâte avec fermeté, tandis qu'elle continuait de faire la conversation. Avait-il fait des découvertes intéressantes? A part elle?

"Pas encore, juste des babioles pour l'instant. Mais le chantier vient à peine de débuter.", et cette réponse était valable aussi bien pour ses fouilles archéologiques que pour l'état actuel de sa nouvelle vie privée. Phoebe avait remarqué que l'appartement de l'américain était calme ces dernières jours, précisant qu'habituellement du bruit se faisait entendre. Un sourire vague traversa le visage de Seth, qui ne perdit pas la face et répondit franchement. "J'étais absent pendant deux jours, pour le travail justement.", lui apprit-il. Quant aux bruits, ils n'étaient l'oeuvre que des quelques conquêtes à avoir passé le seuil de sa porte depuis qu'il avait emménagé dans l'immeuble, même s'il comprenait que ces nuisances sonores étaient peu habituelles ou du moins peu communes, et ne relevaient pas moins d'une immense bagarre que d'un ébat sexuel pour l'oreille d'une personne à l'autre bout du couloir. "Je suis désolé si je t'ai dérangé en faisant du bruit.", s'excusa-t-il, à moitié sincère. Désolé pour le calme rompu de sa voisine, oui. Mais certainement pas pour le bon temps qu'il avait pris. Il n'en était de toute façon pas le seul responsable. Et Phoebe faisait du bruit également, même si la provenance était bien différente. Et elle pensait le déranger. "Pas du tout. Au contraire, j'aimerais t'entendre en faire davantage.", le regard sombre, l'instinct de prédation, et si cette fois elle n'avait pas compris, l'heure ne saurait tarder. Il se rapprocha d'elle, son regard la dévisageant sans gêne, et se plaça derrière elle tandis qu'elle malaxait toujours sa pâte à tarte. Il ne fit que la frôler, observant ses gestes par-dessus l'épaule de la brunette, et ne la touchait pas. Pas encore.

Surprise quelques instants par mon doigt dans la bouche de Seth, je le regardais faire, essayant de masquer les sensations qu'il était entrain de faire naître dans mon corps. Je profitais qu'il détourne la conversation pour me remettre un instant de mon état et m'éloignant un peu de lui pour ne pas risquer de faire n'importe quoi. J'avais déjà faillit glisser dans mes envies lorsque j'étais chez lui il y a deux jours. Néanmoins, il semblait vouloir me venir en aide et j'acceptais bien vite qu'il s'occupe des cerises, me libérant ainsi pour continuer ma recette. Je venais laver mes mains alors qu'il me demandait son salaire pour la prestation qu'il allait effectuer. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je le fixais un instant gardant le silence, rendant sans doute tout ça un peu plus mystérieux.

A nouveau je changeais de conversation étant évasive sur mes véritables envies avec lui, car oui, j'en avais terriblement envie. Qu'il pose ses mains sur moi, sentir sa langue glisser sur mes lèvres, qu'il me possède pour un instant et je mordais ma langue pour tenter de revenir à la réalité. Reprenant ma concentration sur la recette, je sortais les ingrédients tandis que je l'invitais à manger avec moi, bien loin de pouvoir lui offrir le menu d'un palace étoilé. Je le voyais rire et un sourire se dessina sur mes lippes alors qu'il acceptait mon invitation. Il était curieux, quant à moi, j'étais curieuse aussi de savoir si le menu allait lui plaire et je relevais un sourcil alors que je le voyais jouer avec le plat du couteau sur sa paume de main. Son regard me transperça faisant grimper un peu plus la température dans mon organisme, pourquoi fallait il qu'il soit aussi magnétique ?

Les mains dans le bol pour mélanger les ingrédients, je reporte mon attention dessus tout en lui demandant si, il avait trouvé son bonheur pendant son absence, ayant remarqué son absence. J'avais pu remarqué que tout était relativement calme dans son appartement et qu'il n'y avait pas de coup répéter comme certain jour et soir. J'aurais pu lui demander pourquoi il avait autant de bruit dans son appartement, mais je n'étais pas certaine que ça soit bien vue et puis, on avait tous nos secrets ? Je souriais alors qu'il s'excusait de faire autant de bruit et j'en profitais pour m'inquiéter du bruit que moi-même je pouvais faire avec ma machine à coudre. Bien que je travaillais à des heures convenable pour ne pas être agaçante. De tout évidence, je ne faisais pas de bruit et son sous entendu attira mon attention. Je le regardais en coin venir derrière moi tandis que mes mains étaient toujours dans le bol.

Je sentais mon coeur s'emballer alors que je pouvais sentir l'odeur de son parfum et la chaleur de son corps contre le mien. "...Je peux mettre de la musique bien forte si tu veux que je fasse du bruit...Ou crier..." Je tournais un peu la tête de façon à le regarder, tout en mordant ma lèvre inférieur consciente que c'est ce qu'il voulait entendre de ma part. J'arrêtais de malaxer un instant mon mélange, "...Tu pourrais parfaitement le faire..." J'avais murmurer le laissant entrevoir une porte ouverte pour me toucher et pourquoi pas me faire crier de façon sensuel. Je retirais mes mains avant de me tourner mon dos légèrement appuyé contre le plan de travail, mon regard plongea dans le sien. Un sourire se dessina sur les lèvres alors que j'attrapais une des cerises pour venir croquer dedans ne quittant pas son regard, laissant le jus couler sur mes lippes, gourmandise acidulé, curieuse de voir combien de temps il allait mettre pour prendre entièrement possession de ma bouche.

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Tout dans son attitude respirait la candeur et l'innocence. De son incroyable habileté à éluder les sous-entendus en revenant à des réflexions routinières, jusqu'à la fébrilité de ses mains s'actionnant à une banale recette de cuisine, Phoebe ne laissait pas paraître ce qu'elle dissimulait au fond d'elle. Sans doute ne le faisait-elle pas intentionnellement, et cela ne faisait qu'ajouter au mystère du jeu qui se déroulait ce jour dans Kurilpa Street. La belle et la bête. Seth, en face, avec ses traits fermés et ses yeux émeraudes qui s'assombrissaient plus vite que ne tombait le jour en Australie, avait tout du prédateur. Et sa nouvelle proie avait la (mal)chance d'habiter à l'autre bout du palier, en face de l'antre de douleur et de plaisirs qu'il avait construite, repère rassurant pour une bête qui blessait autant qu'elle n'aimait l'être à son tour. L'agneau venait d'inviter le loup à dîner dans la bergerie, et par la force des choses, on dirait bien que l'agneau savait qu'il faisait également partie du festin.

Elle était toujours en train de pétrir la pâte sous les paumes de ses mains, mélangeant tous les ingrédients dans son saladier, quand la conversation prit un tournant un peu différent. Une électricité se dispersait dans la pièce, comme une tension invisible entre leurs deux corps qui s'appelaient l'un à l'autre comme des aimants. Seth se tenait derrière elle, à quelques millimètres seulement, sans la toucher, tandis que la brunette suggérait que s'il voulait l'entendre faire du bruit, elle pouvait toujours mettre de la musique bien forte, ou... crier. Ce simple mot envoya à Seth un courant d'électricité parcourant ses muscles des pieds à la tête. "J'aimerais beaucoup entendre ça, oui...", et il ne parlait pas d'autre musique que la mélodie du corps de cette femme exultant sous ses mains.

Puis vint la permission qu'il n'avait pas demandée, la suggestion qu'il pourrait être l'auteur de ses cris, s'il le souhaitait. Cette fois il ne lui en fallait pas plus, il avait déjà repoussé le moment une fois, pour le jeu, et l'américain ne pouvait réfréner ses pulsions plus longtemps. Phoebe se tourna pour lui faire face et il fit le pas de plus qui séparait son corps du sien, se retrouvant collé à elle, la dominant de toute sa hauteur. Du haut de son mètre quatre-vingt douze, elle lui paraissait toute petite. Il la laissa déguster sa cerise, et quelques secondes de répit avant ce qui allait suivre. Et une fois qu'elle eut avalé la chair sucrée du fruit, il tendit la main pour récolter le noyau. "Crache.", il lui ordonna d'un ton autoritaire. Ce n'est pas un ordre que je risque de te donner souvent. Quand elle s'eut exécutée, il jeta le noyau sur la table et empoigna les hanches de la jeune femme, la soulevant pour la poser sur le plan de travail. Il ne le fit pas avec délicatesse, ni précaution, elle n'était pas en sucre, mais avec une avidité et une pulsion animale qui trahissait son besoin de la posséder toute entière. Un nuage de farine s'envola autour d'eux, les fesses de la brunette marquant leur empreinte dans la poudre blanche éparpillée et volatile. Seth se rapprocha encore, ses prunelles miroitaient la flamme qui s'était allumée en lui, et il s'empara des lèvres de la jeune femme avec passion, dans un mélange de douceur et d'impatience, appuyant sa bouche contre celle de Phoebe, cherchant sa langue, savourant le goût sucré du jus de cerise sur sa peau.

Le jeu avait commencé seulement deux jours plus tôt et bien qu'il y avait mis un terme, le fait de le voir dans mon appartement m'avait immédiatement suggérée qu'il avait envie de reprendre la parole. Comme pour le pousser dans ses retranchements, je m'amusais à parler de chose et d'autre plus banale, ne relevant jamais ses sous-entendu bien que tout de même curieuse de voir où ça allait nous mener. Je l'écoutais s'excuser du bruit qu'il avait pu faire dans son appartement et un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'espérais moi-même ne pas faire trop de bruit, ne voulant pas déranger tout l'immeuble. Il ne me fallut pas plus longtemps en entendant sa réponse pour continuer à jouer un peu, faisant un peu plus grimper la température entre nous alors qu'il était placé dans mon dos.

Je lâchais ma tâche pour me tourner et lui faire face tandis que son corps se rapprochait un peu, sentant l'odeur de son parfum et la chaleur de son épiderme à travers ses vêtements. Je glissais une cerise dans ma bouche, jouant encore un peu avec lui, avec sa patience. Je me délectais du goût du fruit dans ma bouche avant de voir sa main se poser sous ma bouche pour me demander de cracher. Je relevais mes yeux plongeant mon regard noisette dans les siens tandis que ma langue venait repousser le noyau de cerise en dehors de ma bouche.