Son cœur bat la chamade au point où il se demande si quelqu’un serait capable de l’entendre. Le son pulse à ses oreilles, l’empêchant de prendre pleinement conscience des alentours. Il en est certain pourtant, il a entendu quelque chose. Des pas, plus précisément. Pas ceux lent, imprécis et qui traînent la chaussure des morts-vivants. Non… Un pas déterminé, de quelqu’un de parfaitement vivant, un sang encore chaud comme le sien. Un inconnu en somme. Ollie n’est pas rassuré. Il n’a jamais eu à se retrouver seul depuis que le monde est devenu fou. Il se pensait en sécurité avec sa colonie, ils avaient réussi à se construire un endroit safe, ou tout du moins c’est ce qu’ils pensaient tous. Ils se sont empâtés dans leurs habitudes, convaincus d’être parfaitement à l’abri du monde extérieur, comme si leur petit bout de ville, ce qui restait en réalité d’un lotissement, ne pouvait être atteint par la folie du monde extérieur. Il n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Personne n’a fait attention, trop certains d’être au bon endroit, personne n’a prêté attention à la faille dans le système, celle qui a permis à toute une colonie d’affreux de pénétrer dans leur sanctuaire. Tout est allé trop vite ensuite. Les morsures, le sang, les cris à vous en glacer le sang. Il a vu sa sœur périr sous ses yeux et son père lui a ordonné de prendre un sac à dos et de partir. Terrorisé, incapable de réagir autrement qu’en obéissant aux ordres de son paternel, Ollie a attrapé l’un des sacs toujours prêts pour fuir, un pistolet chargé et il a fui à travers la forêt, sans jamais se retourner. Ce n’est pas comme si son père allait lui manquer de toute façon, mais sa sœur… Il pouvait encore entendre le hurlement strident de Cleo alors qu’un des zombies venait de la faire tomber et de s’empresser de la mordre dans le cou. Il a encore son sang sur ses mains et sur son tee-shirt. Pas la meilleure des idées quand il s’agit de fuir ceux qui sont justement attirés par ce genre d’odeur. Mais Ollie est jeune, il vient à peine de fêter ses dix-sept ans, il n’a jamais eu à se défendre contre des morts-vivants, simplement contre les coups de son père. Mais tout est différent désormais, il est seul, apeuré et quelqu’un s’approche définitivement de lui. 

Sans réfléchir, il sort le pistolet qu’il avait glissé dans la poche arrière de son jean et le brandit devant lui, juste à l’instant où la silhouette émerge du bout du rayon dans ce supermarché à l’abandon. « Ne vous approchez pas où je tire ! » Son doigt glisse déjà contre la gâchette. Il ne l’a jamais fait, mais il a vu des films, et puis il ne faut pas hésiter, pas vrai ? Il est venu se chercher à manger, espérant trouver du miel ou quelques conserves, mais les rayons sont vides depuis des mois désormais. On l’a prévenu, que le monde était devenu fou et qu’en dehors des zombies, il fallait se méfier de ceux qui s’en prenaient encore aux vivants pour leur voler leur provision ou leurs armes. Leur pays a sombré il y a plus ou moins un an de cela, ou quelque chose dans cet ordre, et les pillages sont encore fréquents. Ollie se demande même si ce ne sont pas des humains qui ont ouvert un passage pour provoquer le chaos chez lui. « Qu’est-ce que vous faites ici ? » Encore si proche de la colonie et avec un sac à dos qui paraît bien trop rempli pour quelqu’un qui vadrouille seulement dans le coin.

Depuis que Brisbane avait été envahit par des morts-vivants, Chris avait tout d'abord vécu dans une "colonie" avant que celle-ci ne tombent sous une masse importante de ces êtres immondes. Il ne savait pas combien de son ancienne colonie avaient survécus, par contre il avait vu un bon nombre d'entres eux mourir et depuis, il n'avait croisé aucun autre survivant. Peut-être avait-il été le seul à s'en sortir ce jour-là ? Dans tous les cas, il ne s'était pas retourné en arrière et avait continuer à avancer dans ce monde post-apocalyptique tout en trouvant un endroit idéal pour s'installer. Il avait finalement découvert un hôtel sur plusieurs étages qu'il avait "nettoyé" sur le dernier étage afin d'en faire une safe zone où il pouvait se reposer en paix la nuit. Profitant de ces journées pour aller chercher des vivres mais aussi des équipements divers dans les environs afin d'aménager petit à petit son nouveau chez lui. Ce jour-là, il s'était rendu dans un supermarché à la recherche non pas de nourriture, car cela avait été les premiers lieux à être dévaliser de ces vivres, mais d'outils ou de matériels qui l'aiderait à rendre plus agréable le dernier étage de l'hôtel. Lors de ses déplacements, il avait toujours deux armes sur lui, un beretta bien caché dans son dos ainsi qu'une lance qu'il s'était fabriqué avec une branche de chêne et un couteau qu'il avait fixé à son extrémité à l'aide d'une corde. Après un moment dans le supermarché à trouver ce qu'il cherchait, il avait fini de remplir son gros sac à dos de quincaillerie et de quelques outils (scie à bois et à métaux ainsi qu'une mallette de tournevis et burins à bois qui pouvait avoir aussi bien la fonction de travaux manuels que d'armes défensives contre ces monstres) et il était désormais sur le chemin du retour lorsqu'une voix sortie du silence des lieux "Ne vous approchez pas où je tire !". Chris s'était aussitôt arrêté et avait regardé en direction du jeune homme qui se tenait devant lui avec un pistolet dans les mains, braquer dans sa direction. Bien qu'il était difficile de donner un âge précis aux personnes depuis le début de l'épidémie car tout le monde semblait avoir pris plusieurs années en seulement quelques mois, il trouvait que son braqueur n'était pas très âgé. "Qu'est-ce que vous faites ici ?" lui demanda alors le jeune homme. "La même chose que toi certainement..." lui répondit tout d'abord Chris avant d'avancer de nouveau en direction du jeune homme "Allez baisse ton arme s'il te plait..."

LANCER DE DES => suspense !

Mais Chris eut à peine le temps de finir sa phrase qu'une détonation se fit entendre et qu'il fut projeter en arrière en sentant une forte douleur dans le haut de son bras gauche. Il cria en se saisissant le bras qui saignait suite à la balle qu'il venait de recevoir. Son regard se tourna à l'instant vers le jeune homme, constatant encore un léger nuage de fumée qui s'échappait de son arme. Cet enfoiré venait de lui tirer dessus... "Putain... Merde... Pourquoi tu as fais ça ?" lui dit-il en colère et en grimaçant encore de la douleur de l'impact. Puis constatant que son agresseur ne bougeait toujours pas d'un iota "Mais qu'est-ce que tu attends ? Vas chercher de quoi me faire un garrot. Et dépêche-toi avant que ces enfoirés de charognard ne se pointent..."

crédits/idril