Who's afraid of the big bad Dad? (Sergio ~ Bel 1)

(#)Mer 25 Sep 2024 - 22:03

Thought I'd never see your face again but here we are and I have no idea what to say, except "why?"
feat. @Sergio Gutiérrez

25 septembre 2024, 22h03

La soirée défile à une lenteur abrutissante. Tu es déconnectée, absente, distraite. Elle ne fait pourtant que débuter, cependant tu as commencé tôt aujourd'hui et ne rêves que d'une chose : te débarrasser de tes godasses, te servir une bière, papoter avec ta coloc quelques minutes pour le compte-rendu quotidien de vos péripéties et enfin, t’écrouler sur ton matelas. Va falloir patienter encore un peu ma Bel, parce qu'il y a du boulot ! Plus qu'une demi-heure avant la fin de ton shift. Tu t'actives, passant entre les tables avec plus d'aisance, plus de fluidité (et moins d'accidents) maintenant que tu connais mieux les lieux. Comme si ton corps avait développé une sorte de radar et de connaissance plus approfondie de la salle, de son nombre de tables, de l'emplacement de ses machines, et même des clients à éviter. Anton, par exemple. Un Russe friqué qui vient dépenser ses liasses un soir sur deux et qui manque à chaque fois de se faire bannir définitivement. Sauf que bannir un client si fortuné revient à se tirer une balle dans le pied pour l’établissement... alors il est toléré, du moment que ses excès ne dépassent pas une certaine limite. Il n'est même pas méchant au fond, juste (excessivement) bavard, relou et colérique lorsque son fric s’évapore un peu trop vite à son goût.

L'apercevant en train de rager contre une machine à sous, tu prends un détour, longeant le mur au lieu d'emprunter le raccourci vers le bar. Manque de bol, Anton doit avoir un radar, lui aussi. "Mademoiselle ! Apportez-moi un nouveau Vodka Martini s'il vous plaît !" Tu es tentée de l'ignorer, mais il insiste sur les "Mademoiselle ! hey, mademoiselle !" jusqu’à ce que tu perdes patience et te retournes. "Ça arrive tout de suite !" finis-tu par abdiquer.

Un passage rapide au bar où tu arranges un fond de vodka, du vermouth et trois olives dans un verre à pied, avant de retourner vers le Russe. Eh merde, il s'est détaché de la machine et se tient debout contre une table, visiblement en pause. Tu connais cette posture : il va encore te tenir la jambe, c'est sûr. "Merci mademoiselle, vous pouvez l'ajouter à ma note" dit-il avec son gros accent tandis que tu déposes le verre sur sa table avec un demi-sourire. "Vous savez que j'ai presque gagné cinq-mille dollars, ce soir ? Ça grimpait, ça grimpait... et puis boum ! Je suis sûr qu'elles sont truquées, vos machines. Vous savez qu'en Russie..." Tu acceptes ton sort, voyant là une occasion de faire une pause, toi aussi. Tu appuies une hanche contre la table, croisant les bras en l’écoutant d'une oreille distraite. "... mon père était un espion..." Ah bon ? Cool Anton, j'en ai rien à foutre. Ton regard dévie, emporté par l’indifférence. Il balaie la salle, se pose sur des traits familiers, d'autres inconnus, jusqu’à ce qu'un visage en particulier ne se détache du reste de la foule.

No. F*cking. Way.

Un homme est assis à une des tables centrales en train de jouer au Black-Jack. Tu clignes des yeux plusieurs fois, croyant avoir affaire à une hallucination. Toi qui pensais avoir oublié ses traits à cause de toutes ces années passées sans le voir et l'absence de photos, tu te rends compte que ta mémoire, elle, n'a rien effacé du tout. Une force incontrôlable s'empare de tes jambes et tu lâches Anton en plein milieu de son monologue, les pupilles rivées sur... ton père, t'approchant assez pour confirmer son identité.

It's him.

Tu avances jusqu’à te retrouver en face de lui sans jamais le quitter du regard. Les pensées s'entrechoquent dans ta tête mais aucune ne parvient à franchir la frontière de ta gorge. Tu restes plantée là, muette, peut-être testant inconsciemment le lien entre vous.

Do you even remember me?

KoalaVolant

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I'm gonna dance, dance, dance, with my hands, hands, hands above my head, head, head ☾☾

(#)Jeu 3 Oct 2024 - 14:36

big bad dad

You need to get outta your head. You're killing yourself again. You better get what you want, you only get one shot. You're lighting yourself on fire. You know you aren't going any higher. This is what you want but why?

Même s’il semblait y passer un temps infini, Sergio détestait gérer ses affaires du fond de son bureau, en réalité. Le lieu lui semblait trop formel, trop prône aux décisions rationnelles. Alors depuis des années, il optait pour les rendez-vous extérieurs. Bars, restaurants, clubs privés en tout genre, casinos. Il avait compris qu’offrir un bon moment améliorait bien plus les relations que des arguments convaincants, et c’était au travers de ces escapades de la vie quotidienne qu’il avait signé avec la plupart de ses partenaires d’affaires. Ce soir ne faisait pas entorse à la règle. C’était au casino qu’il avait emmené Martin, un scénariste en vogue dans le cinéma australien. Martin n’était pas un homme qui se remarquait de loin, mais son imagination débordante et son sens du détail avaient mené à la production de plusieurs films à succès récemment. Sa vision était telle qu’il pouvait forcer le caprice en exigeant des acteurs spécifiques et en déterminant qui pourrait coller à quel personnage. Sergio s’était renseigné sur l’homme. Sa réputation nouvellement trouvée était venue avec des chèques qui ne traînaient pas sur un compte en banque. Martin aimait jouer, rentabiliser, vivre comme si le mot « facture » ne l’inquiétait plus. Il était notamment friand des jeux d’argent, à un poil de l’addiction et de la perte de contrôle. L’agent n’avait pas eu grand-chose à faire. Il l’avait fait parler encore et encore, avait écouté tout en payant les verres que le scénariste commandait à la suite. Le bonhomme ne se taisait jamais, extatique d’avoir une audience attentive et, en apparence, passionnée par son nouveau scénario. Le discours était rapidement devenu plus confus, plus compliqué à sortir, mais Sergio avait obtenu ce qu’il voulait : la promesse d’adapter un rôle pour un de ses talents. Leur rencontre s’était terminée peu après ça, Martin trop ivre pour encore tenir une discussion cohérente. Le mexicain n’avait eu qu’à le ramener dehors, le mettre dans un taxi, et payer la course pour être tranquille. Il aurait pu suivre le mouvement et pour autant, il s’était laissé tenter à rester encore un peu.
Il n’avait plus tellement d’occasions de profiter de ses soirées de la sorte. Entre Mari, les enfants et le travail, il n’avait plus toutes ces soirées solitaires comme c’était le cas quelques années plus tôt. Il ne regrettait pas sa nouvelle vie ; il était juste nostalgique par moment de ne pas avoir de comptes à rendre. Mais puisqu’il avait indiqué à Mari qu’il rentrerait tard de toute façon, autant voir s’il pouvait rentabiliser les jetons qui lui restaient. Ce fut vers la table de blackjack qu’il décida de tenter sa chance. Il aimait particulièrement ce jeu, ce subtil mélange de chance, d’audace et de raison. Un bon verre de bourbon, et il était prêt pour jouer jusqu’à déterminer si cette soirée le ruinerait ou au contraire, lui ferait un petit pactole. Sergio perdit rapidement le fil au fur et à mesure que les parties s’enchaînaient, certaines particulièrement fructueuses, d’autres désastreuses. Dans le cas présent, il était en train de songer à doubler son jeu quand dans l’extrémité de son champ de vision, il repéra une jeune femme qui le dévisageait fixement. Elle portait l’uniforme du casino et il n’en pensa pas grand-chose. Au contraire, il en profita. « Vous pourriez me remettre un bourbon s’il vous plaît ? Merci. » Il lui sourit brièvement alors qu’il reportait son attention sur le croupier pour annoncer qu’il doublait. La partie se termina. Pas de blackjack en main, mais une mise suffisante pour gagner sur le croupier et récupérer le double de sa mise, non sans un sourire satisfait. Il était prêt à relancer, sauf que l’employée n’avait pas bougé d’un pouce, attirant à nouveau son attention. C’était perturbant, le poussa à la regarder vraiment cette fois-ci. Elle avait quelque chose de familier tout en étant inconnue et s’il ne dit rien, il pouvait sentir la tension palpable. Pourtant il ne fit rien, coincé dans son interrogation.

@Isabel Flores

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.