Ce samedi matin-là, John s'était rendu faire une petite course avant de venir se garer dans l'allée du 162 Edward Street, là où vivait son adorable sœur ainsi que son parasite... pardon son époux ! Malgré la réussite que pouvait afficher ce dernier, John l'avait toujours trouvé néanmoins pas assez bien pour Elisa. Après ce qu'ils avaient vécus enfants, sa sœur méritait le meilleur et, bien qu'Oscar se considérait comme avoir "réussi", cela n'était malgré tout pas suffisant pour John. Cependant cette "petite" animosité à son égard était également partagé. John l'avait bien remarqué mais le ressenti de son beau-frère l'importait peu, tout ce qu'il voulait c'était que Elisa soit heureuse. Elle avait toujours affiché un adorable sourire lorsqu'ils étaient ensemble mais malgré tout, John avait ressenti la terrible tristesse qu'avait pu connaître sa sœur lors de sa fausse couche et il avait toujours gardé cette image en tête depuis. Bref les deux hommes semblaient se supporter uniquement pour le bien d'Elisa. C'est donc les bras chargés que John sonna à la porte d'entrée de leur résidence familiale. Enfin, plutôt de leur résidence de couple car ce minable était toujours incapable de faire un enfant à sa sœur jusqu'à aujourd'hui... Après quelques instants, des bruits de pas se font entendre dans le couloir jusqu'à ce que la porte d'entrée s'ouvre sur le visage d'Oscar. "Ah..." s'exclama simplement John en le voyant, forcément déçu que ce ne soit pas Elisa qui soit venu lui ouvrir. Bien qu'il tenait un bouquet de fleurs dans sa main gauche, il sortit la main droite de derrière son dos tout en s'adressant à son beau-frère "Tiens c'est pour toi !"lui remettant une bouteille de champagne fraîche de Dom Perignon. Pour le coup, John ne s'était pas foutu de sa gueule sur ce coup car si Oscar était à minimum connaisseur, la cuvée de 2013 qu'il lui avait apportée aujourd'hui était souvent vendue à plus de deux cents euros la bouteille. Certes, John avait réussi à se la procurer à un coût bien moindre à la sortie hebdomadaire d'un container récupéré par le club, mais ça il n'avait pas besoin de le savoir. Oscar n'arrêtant pas de le considérer comme un incapable de réussir sa vie. Avec ce cadeau pour son anniversaire, il lui montrait qu'il était tout de même capable de claquer une telle somme dans un simple objet de consommation.

Cependant, il n'avait pas attendu le moindre instant sur le seuil de la porte après lui avoir remis la bouteille en main pour s'avancer dans l'allée même s'il n'y avait pas encore été expressément inviter, finissant de pousser la porte d'entrée de l'épaule au passage. "Lili est là ?" lui demanda-t-il en passant devant lui sans même le regarder, longeant le couloir pour entrer jusque dans la pièce de vie. Lili était le surnom qu'il lui avait donné depuis qu'ils étaient tout petit et cela ne les avaient jamais quittés depuis. "LILI ?" dit-il d'un ton plus appuyé en regardant tout autour de lui, n'ayant même pas fait gaffe si Oscar lui avait répondu ou pas. John n'avait d'yeux que pour sa sœur après tout. Puis ne voyant aucun retour à son appel, la maison sonnant étrangement vide, il se tourna de nouveau vers son hôte l'air interrogatif. "Elle n'est pas là ? J'ai besoin de lui dire quelque chose...". Puis il se dirigea vers la cuisine pour trouver un vase qu'il remplit d'un peu d'eau avant d'y déposer le bouquet qu'il avait spécialement apporté pour sa sœur. John connaissait déjà la maison et faisait comme chez lui, sans demander une quelconque autorisation à Oscar, ce qui devait peut-être bien agacer ce dernier par ailleurs. Mais vu qu'Elisa l'avait déjà autorisé à faire comme cela auparavant, John ne s'en privait absolument pas.

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Oscar avait fêté ces 37 ans, bien que le mot fête soit un peu exagéré pour décrire la soirée en petit comité à laquelle il avait eu le droit. Malgré le froid glacial de son couple, sa femme avait daigné être présente, elle avait souri et l’avait même embrassé alors qu’il venait de souffler ses bougies. Un acte d’amour qui était devenu rarissime et réservé uniquement à leurs sorties en public, leur petit jeu du couple parfait étant bien rodé. Il n’avait convié que quelques amis, mais avait tout de même forcé sur le vin, ce qu’il payait aujourd’hui, la tête un peu lourde et la bouche pâteuse à son réveil. Alors quand la sonnerie de la porte avait retenti, il s’était levé sans grande conviction. Soupirant, en jetant un coup d’œil à travers le judas pour découvrir son beau-frère. Il se serait très certainement passé de cette visite. « Bonjour John. » Malgré son ressenti négatif face à son beau-frère, il avait toujours daigné être poli et accueillant avec lui, se permettant toutefois de temps à autre une remarque un peu acerbe, ce dernier ne se dérangeant pas pour sa part. « Ah… » Sans surprise, ce n’est pas lui qu’il espérait voir. 
 
« Tiens, c'est pour toi ! » John avait sorti une bouteille de champagne de derrière son dos, lui donnant l’impression d’être une de ses conquêtes au rabais. L’observant de plus prêt, il l’avait à peine entendu demander. « Lili est là ? » Alors qu’il le voyait pénétrer dans la maison sans aucun accord préalable. « Fait comme chez toi, John. » Avait-il marmonné, sa tête lui rappelant qu’une bonne aspirine ne serait pas de trop, surtout s’il devait supporter son énergumène de beau-frère. Comme s’il l’avait entendu et voulait le punir, John avait repris plus fort. « LILI ? » Cherchant sa sœur du coin de l’œil comme s'il avait appelé un chien. C’est d’ailleurs Charly, le berger australien de la famille, qui finit par se ramener, la queue en l’air, espérant avoir quelques caresses de la part de John. 
 
« Elle n'est pas là ? J'ai besoin de lui dire quelque chose… » Une fois de plus, John se permettait d’agir comme chez lui, ce qui fit lever les yeux d’Oscar au plafond. « Non, comme tu peux le voir, elle est absente, mais elle devrait être bientôt de retour. » Il regretta presque immédiatement d’avoir prononcé ces mots, mais puisqu’il était piégé avec son beau-frère, il enchaîna. « Tu veux boire quelque chose en attendant ? » Il se dirigea vers le placard pour sortir deux verres, se remplissant un verre d’eau puis cherchant une aspirine dans le tiroir en dessous. Il reposa ensuite les yeux sur la bouteille de champagne qu'il avait posé sur l'îlot. « Merci pour le champagne, John, c’est un très beau cadeau, tu n’aurais pas dû. » Parce qu’il doutait qu’il en ait vraiment les moyens, se demandant à quelle supérette, il l'avait volé pour se donner un style de vie. « Je le garderai pour une occasion spéciale. » Comme l’enterrement de son beau-frère, par exemple. « Tu avais un problème ? Je peux t’aider ? » John voulait de toute évidence parler à Elisa, mais Oscar tentait tout de même d’être poli.

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"Bonjour John." Oscar avait salué poliment John comme il en avait l'habitude, cependant ce dernier ne put cacher sa déception en le voyant en premier. Il aurait nettement préféré que ce soit sa soeur adorée qu'il lui ouvre la porte afin de pouvoir lui remettre le beau bouquet de fleurs qu'il lui avait acheté chez un fleuriste avant de se rendre à leur domicile conjugal. Il sortit malgré tout la bouteille de champagne qu'il avait prévu pour l'anniversaire de son beau-frère et lui déposa dans la main avant de franchir la porte d'entrée dans la foulée. Il entendit à peine la remarque d'Oscar qui lui dit de faire comme chez lui, ce que ne manquait pas de faire John en appelant aussitôt après sa sœur, attendant d'enfin voir le rayon de soleil de cette maison venir éblouir son quotidien. A l'inverse même de la grise mine qu'avait pu lui montrer son beau-frère à son arrivée. Faut dire qu'il se faisait de plus en plus vieux le pauvre... Mais ne recevant aucun retour à son premier appel, il tenta une nouvelle fois un peu plus fort et la seule réponse qu'il reçut fut l'arrivée de leur chien, un beau berger australien qui semblait être ravi de le voir, lui au moins. Il attendit qu'Oscar revienne en même temps dans la pièce de vie pour plier les jambes et se mettre à hauteur de Charly pour parler à l'animal "Hé, mais regardez qui voilà. C'est l'homme de la famille qui vient me voir ça... Comment ça va toi ? ... Toujours aussi mignon en tout cas..." demanda-t-il au chien tout en le gratouillant à l'arrière de la tête alors qu'il recevait des léchouilles sur son autre main. Le contraste d'accueil était bien nettement différent qu'avec son beau-frère mais il devait bien avouer que ce chien était vraiment adorable, lui, et John ne se gêna pas de montrer à Oscar cette différence étant donné que sa sœur n'était pas encore dans la même pièce qu'eux... Puis, après quelques papouilles, John se redressa et quitta son sourire avant de s'adresser à nouveau à Oscar afin de lui demander où était Lili. "Non, comme tu peux le voir, elle est absente, mais elle devrait être bientôt de retour." lui répondit-il. "Ok, super." John était ravi de ne pas avoir à attendre trop longtemps son retour, il avait bien dit qu'elle reviendrait "bientôt". Il s'était dirigé vers la cuisine pour chercher un vase pendant qu'Oscar se dirigeait vers le placard pour en sortir deux verres "Tu veux boire quelque chose en attendant ?" lui proposa-t-il gentiment. "Avec plaisir..." commença John. Le Plaisir c'était pour le contenant bien évidemment, pas pour la compagnie qui allait avec... "Il est bientôt 11h, tu peux me servir un Whisky, ça ne fera pas de mal" John n'avait pas encore bu aujourd'hui mais le fait de devoir passer du temps avec Oscar lui fit monter l'envie irrésistible d'ingurgiter de l'alcool, le manque commençant à se faire sentir. Puis, le jeune homme finit de préparer le bouquet de fleurs pour le poser sur l'ilot, en face duquel se trouvait son beau-frère qui venait de sortir une aspirine du tiroir en dessous. "Ahah on n'a plus vingt ans... hein ?" se moqua John en réalisant qu'Oscar avait visiblement un peu trop abusé sur la bouteille hier soir. Et dire qu'après il se permettait de se moquer de lui et de sa dépendance à l'alcool... Non mais franchement ! Au moins lui ne devenait pas un légume après deux ou trois verres...

"Merci pour le champagne, John, c'est un très beau cadeau, tu n'aurais pas dû." commenta Oscar en contemplant la bouteille que John lui avait apporté. C'est sûr qu'il n'aurait pas dû... et qu'il s'en serait bien passé d'ailleurs. Mais bon, il savait aussi que Lili l'aurait sermonné s'il était arrivé avec quelque chose pour elle et rien pour lui alors qu'il venait tout juste de fêter son anniversaire. Donc tout ce qui était important pour sa sœur, l'était de facto pour John également. "Tu avais un problème ? Je peux t'aider ?" lui demanda ensuite Oscar. John releva alors les yeux vers lui tout en montrant clairement son incrédulité sur son visage. Son beau-frère lui proposait son aide ? Elle était pas mal celle-ci. Lili n'était pas présente alors pourquoi s'évertuait-il à se montrer poli à son égard ? Même si Oscar le prenait pour un imbécile, John était très loin de l'être. Il n'avait juste pas fait les mêmes choix de vie que lui mais il ne le regrettait aucunement. Et il savait très bien que son beau-frère ne le portait pas dans son cœur alors pourquoi continuer à jouer les faux-culs ? Allait-il l'inviter ensuite à faire une partie de golf ou un tour en Yacht pendant qu'il y était ? John haussa donc les épaules avant de lui répondre. "Tu peux pas comprendre. C'est le genre de truc entre un frère et une sœur tu vois..." Il lui avait répondu avec nonchalance, sans même repenser au fait qu'Oscar avait aussi des sœurs. Après tout il s'en foutait un peu de sa vie et ce n'était clairement pas le genre de détail qui lui revenait à l'esprit à cet instant, seule la vie de sa sœur... voir celle de Charly également... pouvait l'intéresser dans cette demeure...

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Charly aimait bien John, ce qui avait toujours décontenancé Oscar. Il faut dire aussi que Charly aimait à peu près tout le monde, mais tout de même, le voir se frotter contre son beau-frère lui faisait monter la bile au fond du gosier. Il faut dire que Charly était vite devenu l’enfant qu’il n’avait jamais eu, prenant une place centrale dans la vie d’Oscar. « OK, super. » Il comprend par ces mots qu’il ne va pas se débarrasser de lui dans les prochaines minutes, se demandant bien comment il va pouvoir faire la conversion à John, les deux hommes ne partageant à peu près rien, si ce n’est leur amour pour Elisa. « Avec plaisir… Il est bientôt 11 h, tu peux me servir un whisky, ça ne fera pas de mal ». Il regrettait presque d’avoir proposé, retenant un soupir agacé de se rendre complice de l'alcoolisme de son beau-frère. « Tu ne m’en voudras pas, je ne t’accompagne pas. » La simple odeur du whisky le dégoutant en ouvrant la bouteille pour en servir un verre au brun, alors que pour lui, c’était plutôt cure d’aspirine et repos la prescription. 
 
« Ahah, on n'a plus vingt ans, hein ? » Il ne pouvait que hocher la tête affirmative. « Je ne te le fais pas dire, mais je vois que certains supportent mieux que d’autres. » Il désigna le verre de son beau-frère, pour lui, ce n’était pas un compliment, plutôt le signe d’un abus répété de substance qui l’avait mené à l’accoutumance. Et il ne pouvait que s’en désoler, sachant à quel point cela pouvait faire de la peine à sa sœur. « Tu devrais peut-être le finir avant qu’Eli ne revienne, elle déteste te voir boire. » Plus que ça même, c’était une peine immense qu’il pouvait lire dans ses yeux. Et il ne voulait pas devenir le complice de cette peine en ayant accepté de servir un verre à John. 
 
Oscar s’était installé au bar de l'îlot avec son verre d’eau, ne sachant trop quel sujet aborder avec John. Finissant par proposer son aide pour répondre à la problématique qui semblait le mener ici. « Tu ne peux pas comprendre. C'est le genre de truc entre un frère et une sœur, tu vois… » « Si tu le dis John... On va attendre Eli. » Encore un hochement de tête, en pinçant les lèvres, il lui semble déjà avoir épuisé tous les sujets de conversation. Il est le portant social normalement, mais avec John, c’est autre chose. « Hum… Si tu veux profiter de la piscine en attendant, je peux te prêter un short. » Franchement, il ne sait plus quoi inventer pour se débarrasser un peu de lui, quelques brasses, peut-être une petite noyade. De quoi être tranquille un petit moment. 

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"Tu ne m’en voudras pas, je ne t’accompagne pas" soupira Oscar après que John lui ait demandé de lui servir un Whisky. Vu que ce dernier avait sortit la bouteille et lui avait servit ce qu'il avait demandé, non, John ne lui en tiendrait pas rigueur, cela lui allait très bien. Le beau-frère avait préféré prendre une aspirine avec un verre d'eau, John en profita pour se moquer de lui et de son âge mais Oscar avait répondu en hochant la tête pour confirmer ce qu'il venait de dire, cela en était presque frustrant s'il ne prenait pas la mouche. Etait-ce car il avait "enfin" atteint l'âge de la maturité désormais ? Non ce n'était pas possible et sa phrase piquante à venir allait lui confirmer rapidement. "Je ne te le fais pas dire, mais je vois que certains supportent mieux que d'autres." commenta-t-il en désignant son verre. John avait parfaitement compris la nuance et le fait qu'il lui reprochait le fait qu'il aimait bien trop boire. Mais cela lui passa au-dessus de la tête alors qu'il trempa ses lèvres pour goûter au Whisky qu'il lui avait servit. "Tu devrais peut-être le finir avant qu'Eli ne revienne, elle déteste te voir boire." C'est cette réflexion qui le fit tiquer davantage. John savait pertinemment que sa sœur n'aimait pas cela et c'est d'ailleurs Elisa qui l'avait poussé à aller aux Alcooliques Anonymes et John avait accepté uniquement pour lui faire plaisir. Mais il détestait qu'on ne lui rappelle les faits. Il reposa alors son verre sur l'ilot tout en le gardant en main cependant. "Ou alors je prends le temps de le savourer pour qu'elle puisse voir que tu es complice de mon addiction..." lui répondit-il d'un ton plutôt agacé. Il avait une forte envie d'alcool et se demandait bien ce qui pourrait bien être le plus fort à cet instant ? Etait-ce sa dépendance à l'alcool ? Ou bien l'animosité qu'il éprouvait envers son beau-frère ? Est-ce qu'Oscar serait prêt à mettre une pièce sur ce dilemne ?

Après cela, Oscar ne semblait visiblement pas savoir de quoi parler alors il lui proposa son aide, ou à minima une oreille, mais ce n'est pas vis-à-vis de lui qu'il avait envi de se confier pour autant. "Si tu le dis John... On va attendre Eli" lui répondit-il simplement visiblement gêné par ce blanc entre eux. John se contentant de tremper ses lèvres dans son verre, juste assez pour sentir une douce chaleur lui envahir la gorge et le rassasier mais pas suffisamment pour éviter de vider son verre trop vite justement. Lui n'étant absolument pas gêné par ce manque de communication et ce silence pesant. En revanche, cela semblait gêné son hôte et un sourire se dessinait sur les lèvres de John, qui savourait le mal-être que pouvait ressentir Oscar en cet instant. "Hum... Si tu veux profiter de la piscine en attendant, je peux te prêter un short." lui proposa-t-il finalement après quelques minutes. "Non ça va..." lui répondit simplement John, jubilant même de la situation actuelle. En fin de compte, après réflexion, le mal-être d'Oscar était limite plus jouissif et salvateur que le verre d'alcool qu'il tenait dans sa main. John laissa son regard parcourir la pièce de vie et il remarqua une photo de mariage du couple qui trônait fièrement sur l'un des murs de leur pièce de vie. Il se leva alors pour aller l'observer de plus près, content de voir que Charly s'était aussitôt redressé du sol sur lequel il s'était allongé pour venir se replacer à côté des ses jambes. John ne put s'empêcher de lui caresser la tête d'une main pendant qu'il observait la photo de leurs noces. "C'est fou comme vous étiez beaux là-dessus... c'était il y a combien de temps déjà ?" énonça-t-il à voix haute, faisant un compliment quelque part à son beau-frère également au passage "En plus elle n'a quasiment pas changé, elle, toujours aussi magnifique..." ajouta-t-il en insistant bien sur le "elle" pour insinuer que lui avait par contre bien changé depuis et pas dans le bon sens... Puis il se retourna à nouveau pour regarder son beau-frère avant de lui parler à nouveau. "Par contre je suis curieux de savoir pourquoi il n'y a quasiment plus de photos de vous deux depuis tout ce temps ? Des photos de vacances ou autres affichées un peu partout pour étaler visuellement votre bonheur aux yeux de tous ?" John était loin d'être idiot et avait remarqué que cela manquait cruellement de photos souvenirs de bons moments passés ensemble depuis leur mariage. Il était finalement revenu à l'îlot pour lui faire face afin de pouvoir entendre ses explications là-dessus, et retremper à nouveau ses lèvres dans le délicieux Whisky qu'Oscar lui avait servit. Au moins, il ne pouvait pas lui enlever cela en lui servant un vulgaire alcool de bas étage.

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John était un alcoolique, ce n’était pas un secret pour Oscar, même si, par respect pour Elisa, il n’avait jamais abordé le sujet avec John, la confidence ayant été faite par sa femme il y a longtemps maintenant. Il avait vu l’angoisse que cette idée provoquait chez Eli, la peine qu’elle s’était donné pour lui trouver des solutions, il avait même soupçonné qu’elle lui ait payé une cure hors prix, sans le lui dire, pour protéger l’intégrité de son frère. Et il était là devant lui, avant midi, osant lui demander un whisky dans la maison de sa sœur. S’il n’allait pas l’empêcher de boire, cette simple idée le dégoûtait. « Ou alors je prends le temps de le savourer pour qu'elle puisse voir que tu es complice de mon addiction… » Il balance la tête de droite à gauche, ne sachant que répondre d’abord, puis abdiqua. « Tu n’es pas sous ma responsabilité, John, tu es un homme adulte qui prend ces décisions tout seul. » Il n’allait pas s’en sentir coupable. S’il était prêt à boire ici, il le ferait n’importe où. « Mais franchement, si tu es prêt à blesser ta propre sœur juste pour me faire chier. Tu es encore plus minable que ce que j’imaginais. » Une vérité crue qui le démangeait depuis trop longtemps. Mais qu’il avait réussi à garder pour lui jusque-là. Elisa jouant les garde-fous entre eux. 
 
Oscar n’avait jamais aimé les silences, et la situation avec Elisa n’avait fait qu’empirer les choses. Il s’évertuait toujours à le combler, ce qui pouvait lui donner l’image d’un homme sociable. Il n’était pas toujours sûr de l’être pourtant. « Non, ça va… » Et de toute évidence, son beau-frère n’avait pas décidé de l’aider à avoir une conversation du dimanche. Regardant le fond de son verre, il laissait les secondes passer, non sans un certain malaise, priant pour qu’Elisa passe le pas de la porte le plus vite possible. C’est pourtant finalement John qui brisa le silence. « C'est fou comme vous étiez beaux là-dessus… C'était il y a combien de temps déjà ? » Il est surpris par les mots gentils de John, ses yeux s’arrondissant quelques secondes avant de reprendre. « Oui, ça date, on va fêter nos 10 ans dans quelques semaines. » 10 ans de vie commune, il avait de la peine à y croire, craignant de voir un jour les années de silence dépasser celles de bonheur. « En plus, elle n'a quasiment pas changé, elle, toujours aussi magnifique… » « C’est vrai… » Il ne peut que le lui concéder. « Par contre, je suis curieux de savoir pourquoi il n'y a quasiment plus de photos de vous deux depuis tout ce temps ?  Des photos de vacances ou autres affichées un peu partout pour étaler visuellement votre bonheur aux yeux de tous ? » Il fronce les sourcils un peu décontenancé par cette question. « Je ne sais pas, tu n’auras qu’à poser la question à ta sœur, puisque c’est apparemment avec elle seule que tu veux parler. » Franchement, il le fatigue avec ses sous-entendus à la con, et il ne compte pas lui répondre. Et pas plus encore, alimenter la conversation. Il a gagné, le silence sera leur meilleur ami. 

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"Tu n'es pas sous ma responsabilité, John, tu es un homme adulte qui prend ces décisions tout seul. Mais franchement, si tu es prêt à blesser ta soeur juste pour me faire chier. Tu es encore plus minable que ce que j'imaginais." lui avait répondu finalement Oscar après un court moment d'hésitation. La réplique avait quelque peu surpris John, il devait bien se l'avouer car il n'était pas habitué à ce que la retenue habituelle de ce vieux bourgeois ne cède face aux mesquineries qu'il pouvait bien lui faire. Mais John en rigola légèrement, affichant malgré tout un sourire qui aurait de quoi déstabiliser l'homme qui lui faisait face. "Cela fait du bien non ?" lui demanda-t-il afin de savoir comment il se sentait "Qu'est-ce qui ne faut pas faire pour que tu te sortes enfin les doigts du cul et dise ce que tu penses vraiment..." Puis il reprit une gorgée de Whisky le laissant réfléchir à ses derniers mots.

"Oui, ça date, on va fêter nos 10 ans dans quelques semaines." lui répondit ensuite Oscar lorsque John observait leur photo de mariage avant de concéder que sa femme, la soeur de John, était toujours aussi magnifique malgré qu'une décennie ne soit passée entre temps. Mais John était tourmenté par tout autre chose. Il avait beau chercher tout autour de lui, il ne voyait pas de photos marquantes plus récentes, symbolisant des passages importants de leur couple, comme si celui-ci était resté bloqué dans le passé. Et il ne se gêna pas pour en faire la remarque à Oscar, se réinstallant à l'îlot face à lui, pour boire à nouveau en attendant qu'il ne lui réponde, voyant bien que sa question l'avait quelque peu décontenancé. "Je ne sais pas, tu n'auras qu'à poser la question à ta soeur, puisque c'est apparemment avec elle seule que tu veux parler." lui rétorqua-t-il d'un ton bien amer. "Mais c'est qu'il mordrait presque maintenant ?" rigola-t-il en redressant son dos afin d'être bien droit et de pouvoir continuer à le regarder. "Je t'ai vexé ? Ma question était plutôt anodine... Alors pourquoi prendre la mouche ? A moins que tu aies quelque chose à cacher ?" John essayait de le sonder mais il voyait bien que son beau-frère restait fermé, n'ayant visiblement pas envi de discuter avec lui. John le cherchait de nouveau ouvertement et son hôte avait visiblement fait vœu de silence. Mais un large sourire se portait malgré tout sur le visage de John alors qu'il portait à nouveau son verre à ses lèvres pour laisser couler le délicieux nectar au fond de sa gorge. Il resta ainsi quelques secondes à l'observer d'un air malicieux, attendant juste le bon moment pour porter une nouvelle attaque. "Très bien... Comme tu veux... Donc c'est avec Lili que je dois parler d'Andrea ?" Bien que John ignorait tout du passé pouvant rattacher Oscar à Andrea, et heureusement pour lui d'ailleurs, il ne doutait pas un seul instant que sa dernière réplique ferait réagir son hôte. Non seulement car le prénom n'avait pas été dit au hasard, qu'il l'avait surpris avec elle au club de boxe, et donc il ne pouvait pas ignorer de qui il parlait à cet instant précis. Sans compter qu'il était tout à fait légitime de se demander également comment John pourrait bien connaître la fameuse Andrea et ce qu'il pouvait bien savoir sur elle. Est-ce que cela suffirait à lui délier la langue ou bien devaient-ils attendre que Elisa rentre enfin afin d'éclaircir ce point en sa présence ? Finalement c'était à Oscar de voir...

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Il avait compris à la seconde même où les mots avaient franchi ses lèvres que c’était une erreur, le rictus de son beau-frère lui glaçant le sang. Il lui avait donné ce qu’il voulait, poussé à bout, il avait fini par céder, sa femme n’étant pas là pour canaliser le ressenti négatif qu’Oscar avait à propos de l’ainé de la fratrie Cole. « Cela fait du bien, non ? » Franchement non, il n’en se sentait ni mieux, ni moins bien, juste ce sentiment constant de lassitude qui le tenait en présence de John. « Qu'est-ce qui ne faut pas faire pour que tu te sortes enfin les doigts du cul et dise ce que tu penses vraiment… » Les mots de John lui arrachent un nouveau soupir. « Si ton souhait était de te faire insulter, il fallait le dire, j’aurais commencé par ça. » Franchement, il n’est pas net ce John, mais au moins, il n’a pas déclenché une esclandre, ce qui aurait été à déplorer. 
 
Finalement, le comportement de John le fatigue, il en vient à se demander pourquoi il fait des efforts depuis toutes ces années, pour faire plaisir à sa femme. Cette même femme qui ne daigne même plus lui adresser un mot. Finalement, il pourrait sans doute faire comme elle, le silence est un traitement de choix dans ce type de situation. John a voulu commencer, il va le rejoindre. « Mais c'est qu'il mordrait presque maintenant ? » Oscar ne rigole pas lui, il reste impassible, pas de réaction, pas un mot. « Je t'ai vexé ? Ma question était plutôt anodine… Alors pourquoi prendre la mouche ? À moins que tu aies quelque chose à cacher ? » Il tourne le fond de son verre d’eau, le regard planté dans ce dernier. Daignant fait un signe de tête à son beau-frère pour lui adresser un silencieux : parle toujours, j’écoute. 
 
« Très bien… Comme tu veux. Donc c'est avec Lili que je dois parler d'Andrea ? » Ses yeux se plissent, son visage se déforme dans une moue d’incompréhension. « Tu connais Andy ? » Certes, le monde est petit, mais tout de même. « Tu parles de ce que tu veux avec ta sœur, Andy est une vieille amie, je n’ai rien à cacher. » Il joue la carte de la certitude, tentant de ne pas laisser filtrer son malaise. Contrairement à ce qu’il affirme, Elisa ne sait pas qu’il a renoué les liens avec Andrea, la demande d’arrêter de la côtoyer ayant été formulée il y a bien des années maintenant. Pourtant, malgré ce point, il a sa conscience pour lui, n’ayant jamais cédé à la tentation de pousser le vice avec Andrea, bien que la relation ait pu, à plusieurs reprises, lui sembler un peu ambiguë avec la jolie brune. 

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"Si ton souhait était de te faire insulter, il fallait le dire, j’aurais commencé par ça." lui répliqua Oscar après un nouveau soupir. "T'es sérieux-là ?" lui répliqua aussitôt John en le regardant droit dans les yeux. "Saches que je préférerais largement que tu aies une bonne opinion de moi... Mais nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas ! Je suis juste ravi que tu te montres enfin honnête avec moi plutôt que de jouer les faux-culs..." lui répondit John agacé et qui se leva aussitôt après pour marcher dans la pièce et lui parler de leur photo de mariage. Le complimentant au passage afin de lui montrer quelque part que le plus idiot des deux n'était pas forcément celui auquel il pensait...

Puis il le retrouva à l'ilot central un peu plus tard afin de comprendre davantage dans quel état était sa relation actuelle avec sa sœur, s'inquiétant de ne voir que très peu de photos d'eux dans la maison. Mais son beau-frère s'était aussitôt fermé comme une huître une fois la première question posée. Il-y-avait-il anguille sous roche comme on dit ? Mais ce n'est pas grave car il avait une carte qu'il n'avait pas encore révélée lorsqu'il lui parla d'Andrea, avec qui il l'avait surpris à la salle de boxe. Il vit aussitôt une réaction d'étonnement sur le visage de son beau-frère "Tu connais Andy ?" lui demanda-t-il en déliant enfin sa langue. Mais cela fit sourire John car il signait ici deux victoires d'un coup, Oscar n'était pas resté silencieux d'une part et il avait aussitôt fait le rapprochement avec la bonne personne d'autre part. Qu'il l'appelle "Andy" n'avait rien de surprenant étant donné qu'elle se présentait quasiment à chaque fois aux autres sous ce surnom. En revanche, le fait qu'il savait qu'elle s'appelait Andrea, montrait bien qu'il la connaissait bien plus qu'une simple "sparring partner" de boxe... Confirmant ainsi un premier ressenti sur le fait qu'il y avait un lien plus important qu'une simple connaissance... "Disons que c'est une vieille connaissance..." lui confirma John sur le fait qu'il connaissait effectivement Andy, sans lui préciser toutefois la nature de la relation qu'il avait eu avec elle. Après tout, il ne voulais pas lui en dire plus, c'était lui qui voulait en découvrir davantage. "Tu parles de ce que tu veux avec ta sœur, Andy est une vieille amie, je n'ai rien à cacher" indiqua ensuite Oscar d'un ton affirmé, plutôt convaincant dans ses propos. John se posa un instant sans dire un mot afin d'analyser la situation tout en reprenant une gorgée de whisky afin de l'aider à réfléchir. Une vieille amie ? Donc il la connaîtrait depuis longtemps ? C'était une donnée intéressante... De plus lui aussi avait utilisé le terme "vieille" pour décrire la relation qu'il avait avec elle, est-ce que cela voulait dire qu'il la connaissait depuis aussi longtemps ? Voir qu'il avait eu le même genre de relation avec elle que John ? Dans ce cas, il y avait intérêt à ce que ce soit avant la rencontre avec sa sœur sinon... "Une vieille amie ? Donc tu la connais depuis quoi ? 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ?" lui demanda John d'un air curieux. Après tout il avait dit qu'il n'avait rien à cacher donc il répondrait sans problème à sa question. Dans le cas contraire, cela voudrait donc dire qu'il avait effectivement quelque chose à cacher... Et il ne fallait surtout pas qu'Oscar le prenne pour un idiot une fois de plus, comme il se complaisait à le penser depuis qu'ils se connaissaient... Car s'il s'avérait qu'il trompait effectivement sa soeur, John avait déjà repéré les couteaux de cuisine pas très loin et il n'hésiterait pas une seule seconde à s'en servir pour lui couper les testicules et lui faire bouffer ensuite... Toute façon, sachant qu'Oscar était incapable de faire un enfant à sa soeur, cela ne lui était déjà plus d'aucune utilité...

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« T’es sérieux-là ? » Oscar relève les yeux un peu surpris du ton de son beau-frère : venait-il de toucher un point sensible ? Il avait décidément de la peine à cerner John. « Saches que je préférerais largement que tu aies une bonne opinion de moi… Mais nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas ! Je suis juste ravi que tu te montres enfin honnête avec moi plutôt que de jouer les faux-culs… » Il s’étonne de cette soudaine franchise, qui lui fait presque regretter ces mots un instant. « Personnellement, je préfère encore les faux-semblants que la conversation que nous avons maintenant. Je sais qu’on fait tous les deux des efforts pour faire plaisir à Eli, donc je n’ai pas l’envie de me montrer désagréable quand elle n’est pas là. Peu importe mon avis sur toi. » Il l’avait pourtant fait, poussé à bout par l’attitude exaspérante de son beau-frère. John voulait du conflit, Oscar lui voulait la paix des ménages. Il avait déjà bien assez à faire avec ses propres problématiques familiales. 
 
Le silence s’était installé entre les deux hommes, entrecoupé uniquement par le bruit de leurs lèvres allant chercher leur liquide respectif, quelques regards, un peu confrontant échangés. Puis finalement, le silence brisé par John avec ce qui ressemblait bien à une provocation. Oscar s’était alors fait violence pour ne pas lui rétorquer que lui aussi avait des choses à dire à Elisa à son sujet. Etait-ce normal de se promener avec des armes sur le quai ? Il n’était pas sûr que ce qu’il avait aperçu l’autre matin fasse partie des attributions de garde du corps. Il n’en fit pourtant rien, persuadé qu’il se donnerait l’allure d’un coupable en se défendant de la sorte. « Disons que c'est une vieille connaissance… » De toute évidence, John n’avait pas envie d’en dire plus non plus. « Une vieille amie ? Donc tu la connais depuis quoi ? 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? » Il est bien curieux d’un coup. Mais Oscar se dit qu’il a tout intérêt à jouer la carte de la sincérité. Ne sait-on jamais qu’il vienne à parler d’Andy avec sa sœur. Il ne voulait pas que cette dernière s’imagine des choses. « Une quinzaine d’années, je l’ai rencontré lors de ma première année d’université. Nous ne nous étions perdu de vues pendant des années. » Il ne précisera pas que c’est à la demande de sa femme. « Et je l’ai revu il y a quelque temps en faisant du sport, alors il nous arrive de nous entraîner ensemble. » Il déteste devoir se justifier auprès de son beau-frère. « Et toi ? Comment tu la connais ? Et comment tu sais que je la connais d’ailleurs ? » Il doute qu’elle ait parlé à quiconque de leur relation. 

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HE’D LEARNED TO BE ALONE, WALKING. AND IT WAS STILL GOOD NOW AND THEN. FOR THOUGHT. FOR RECOGNITION. - Lydia Millet

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"Personnellement, je préfère encore les faux-semblants que la conversation que nous avons maintenant. Je sais qu’on fait tous les deux des efforts pour faire plaisir à Eli, donc je n’ai pas l’envie de me montrer désagréable quand elle n’est pas là. Peu importe mon avis sur toi." lui expliqua Oscar après que John se soit agacé qu’il se méprenne une fois de plus sur lui. Il pensait sérieusement que John avait envie de se faire insulter ? Que pourrait donc bien penser Elisa si jamais elle venait qu’à les voir ici l’un face à l’autre… Non seulement son beau-frère ne l’appréciait pas mais en plus il préférait faire semblant pour sauver les apparences. C’était vraiment pitoyable et John ne préféra pas surenchérir une fois de plus, pensant que décidément ils n’arriveront jamais à se concilier tous les deux. Puis il préféra se lever plutôt que de lui en coller une afin de faire baisser la pression qui était montée en lui bien plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé… Cependant il avait bien retenu une chose qu'il venait de lui dire. Oscar avait une préférence pour les non-dits et les faux-semblants ! Et si seulement ne s’arrêtait pas seulement à sa relation avec John mais aussi envers les autres et tout particulièrement vis-à-vis d’Elisa et de leur mariage également ? Ce n’était donc pas innocemment que John avait dérivé la conversation sur ce sujet pour en savoir davantage. Braquant aussitôt son beau-frère avant que celui-ci ne se mette finalement à parler dès que John énonça le nom d’Andrea, lui demandant ensuite depuis combien de temps il la connaissait.

" Une quinzaine d’années, je l’ai rencontré lors de ma première année d’université. Nous ne nous étions perdu de vues pendant des années. " lui répondit alors Oscar. "Donc Lili ne connait pas Elisa ? " lui demanda John en constatant qu’il avait connu Andy avant de rencontrer sa sœur. Cela était sans doute mieux pour lui mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il n’avait pas eu une liaison avec elle ou aurait envie d’en avoir une. Car si Oscar était plutôt doué pour les faux-semblants (no comment), John connaissait Andy et il avait bien vu comment elle, elle l’avait regardé. Et depuis John était convaincu qu’il y avait anguille sous roche quelque part, attendant que son beau-frère ne lui en dise davantage désormais qu’il avait enfin rompu le vœu de silence qu’il semblait s’être imposé peu de temps auparavant. " Et je l’ai revu il y a quelque temps en faisant du sport, alors il nous arrive de nous entraîner ensemble. " Un aveu on ne peut plus normal étant donné qu’il l’avait effectivement surpris à la salle de boxe, cela allait étonnamment dans le bon sens. Alors pourquoi John avait toujours cette sensation que quelque chose n’allait pas ? Il ressentait exactement la même chose que lorsqu’il se retrouvait face à d’autres gangs et dealers et que ces derniers essayaient de leur mettre à l’envers vis-à-vis du club… " Et toi ? Comment tu la connais ? Et comment tu sais que je la connais d’ailleurs ? " demanda finalement Oscar, visiblement curieux lui aussi, mais John avait-il envie de lui dire la vérité pour jouer carte sur table ? Ou bien de lui mentir afin de voir la réaction qu’Oscar pourrait bien avoir en continuant de le provoquer...

"Tu sais, pour être honnête avec toi, des femmes j’en ai connu un paquet donc je ne vais tout de même pas te débaler tout l’inventaire des rencontres que j’ai pu faire dans ma vie… " Ainsi, John laissait le doute sur l’origine de sa connaissance d’Andy, laissant même supposer qu’il avait eu une aventure avec elle vu qu’il avait multiplié les conquêtes et que cela ne devait pas être un mystère pour sa sœur comme pour Oscar. Et bien que cela ait été effectivement le cas, John ne l’avait pas dit de but en blanc et laissait Oscar faire le cheminement logique tout seul pour en déduire ce qu’il voulait. "A moins qu’il n’y ait une raison particulière de t’intéresser plus particulièrement à l’une d’entre elles ? " John ayant toujours en tête les sourires et regards échangés à la salle de boxe.

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Il n’a pas franchement envie de parler d’Andrea avec John, en réalité, il n’a même pas du tout envie, mais se force tout de même. Il sait qu’éluder le sujet pourrait lui causer bien plus de problèmes, et en aucun cas, il n’a envie d’envenimer encore plus la relation déjà trop complexe qu’il a avec sa femme. Toutefois, sa relation avec Andrea est complexe à appréhender pour lui, conscient qu’elle ne s’arrête pas à une simple amitié, bien qu’ils aient toujours maintenu une distance dans leur relation. « Donc Lili ne connait pas Elisa ? » Il retient un soupir d’agacement, essaie de calmer son palpitant. « Elle l’a rencontré il y a plusieurs années. » Il se retient d’évoquer le sujet de la grossesse et de la fausse-couche qui était celui de leur rencontre. Oscar a toujours imaginé qu’Elisa avait parlé de la fausse-couche à son frère, mais John avait eu la décence de ne jamais utiliser cet argument contre lui. Le sujet étant extrêmement sensible pour le couple. 
 
« Tu sais, pour être honnête avec toi, des femmes, j’en ai connu un paquet, donc je ne vais tout de même pas te déballer tout l’inventaire des rencontres que j’ai pu faire dans ma vie… » Plus les minutes passent, plus son envie de mettre John dehors de chez lui le démange. Elle doit se plier à ses questionnements bien gentiment, alors que John ne se gêne pas pour l’envoyer bouler. Il n’est pas bien sûr de savoir pourquoi il s’inflige ça. « Du coup, c’est une sorte de coup d’un soir ? » Il a de la peine à y croire, il sait qu’Andy mérite mieux que cette petite frappe, et qu’elle a été mariée de longues années. Des années teintées de tentation pour eux, avant qu'il ne retrouvent Elisa. Mettant un terme à l'ambiguité. « À moins qu’il n’y ait une raison particulière de t’intéresser plus particulièrement à l’une d’entre elles ? » Franchement, il voudrait qu’il tourne la page, ils ont assez parlé d’Andy. « Non, simple curiosité. » Le sujet est clos, du moins, il l’espère. 
 
Quand il entend enfin le son de la porte qui claque, il ne peut s’empêcher de laisser un petit soupire de soulagement sortir de ses lèvres. « Eli, ton frère, est à la cuisine avec moi. » Quand elle passe le pas-de-porte, elle lui adresse un sourire auquel même lui pourrait croire, se penchant vers Oscar pour déposer un baiser sur ses lèvres, il s’en délecte, ces derniers étant devenus rares, même inexistants quand il n’y avait pas de public pour les voir. Puis elle s’approche de son frère pour l’embrasser. « Je vais vous laisser, John avait des choses à te dire en privé. » Il n’est pas mécontent de pouvoir s’éclipser de toute façon. 

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"Elle l’a rencontré il y a plusieurs années." lui répondit Oscar après que John lui ait demandé si Elisa connaissait Andrea. Il hocha la tête en retenant l’information. Donc même si Oscar avait connu Andrea avant de connaître sa sœur, étant donné que sa sœur l’avait connu ensuite, cela voulait dire que le lien qu’il avait avec la jeune femme ne devait être qu’amical, du moins en théorie en tout cas. Ils avaient ensuite perdu le contact avec de se retrouver dernièrement par le biais du sport et notamment à la salle de boxe où il avait pu les surprendre ensemble. Tout cela se tenait, il devait bien l'avouer. Cela voudrait donc dire qu’Elisa devait aussi être au courant de ces retrouvailles. Il se mit alors cette information dans un coin de sa tête avant qu’Oscar ne lui demande à son tour comment John connaissait Andrea et qu’il reste plutôt vague dessus, ou tout du moins en faisant des sous-entendus libre à interprétation. "Du coup, c’est une sorte de coup d’un soir ?" lui demanda malgré tout Oscar, en déduisant que la plus forte probabilité se trouvait ici. John ne répondit pas de suite, gardant un large sourire sur son visage en buvant le fond de son verre de Whisky. Laissant le doute potentiel s’initiait dans l’esprit de son beau-frère. Allait-il être honnête avec lui ? Andrea avait été tout d’abord un défi dans l’esprit d’un adolescent de 17 ans de réussir à séduire une femme un peu plus âgé que lui. Mais malgré tout, il s’était quelque peu attaché à elle et donc non elle n’était pas uniquement un coup d’un soir. Elle aurait pu être davantage si seulement elle n’avait pas fait de plan sur la comète aussi vite…. Lui ne se voyait pas devenir père de famille à seulement 17 ans et il avait donc pris la fuite lâchement. Il n’en était pas spécialement fier mais c’était ainsi, le passé étant le passé… Malgré tout il connaissait donc plutôt bien la jeune femme malgré tout et notamment les regards qu’elle avait à l’époque et qu’il avait retrouvé partiellement lorsqu’elle regardait Oscar au club de boxe. Peut-être qu’il n’y avait qu’Andy qui s’intéressait à Oscar et que l’inverse n’était pas vrai ? Dans tous les cas, il garderait son beau-frère à l’œil et il n’avait surtout pas intérêt à déraper dans les prochains jours, semaines ou mois… "Si tu connais Andy, tu as déjà la réponse à cette question non ?" lui répondit John toujours avec son air énigmatique. En effet, si Oscar connaissait Andy, il serait convaincu qu’elle n’a pas couché avec John car elle n'avait connu que très peu d'hommes intimement. John avait été le premier et elle avait ensuite connu son mari. Y en avait-il eu d'autres ? John n'en était pas expressément convaincu et cela rendait d'autant plus dangereux les regards qu'elle pouvait avoir sur Oscar. Mais, dans tous les cas, la réponse de John n’expliquait aucunement comment il avait bien pu connaître la jeune femme aux yeux d'Oscar. Le mystère resterait entier, à moins si ce dernier avait une raison particulière de s'intéresser à leur lien, mais son beau-frère lui répondit simplement que c’était par simple curiosité afin de clore le sujet. Pour ce soir tout au moins…

C’est à cet instant que la porte d’entrée claqua. "Eli, ton frère est à la cuisine avec moi." lui indiqua aussitôt Oscar pour qu’elle vienne les rejoindre. John pensa aussitôt au verre de Whisky qu’il avait bu et au fait que sa soeur lui reprocherait sans doute cela. Il n’avait pas le temps de réfléchir longtemps et, alors qu’Oscar regardait en direction du pas-de-porte, il attrapa son verre pour faire mine de le lancer vers son beau-frère afin que les dernières larmes d’alcool viennent se projeter sur le visage d’Oscar, John reposa ensuite son verre juste devant son beau-frère. Celui-ci eut à peine le temps de se rendre compte de ce que John venait de faire, passant juste sa main sur sa joue pour essuyer la goutte de Whisky qu'il venait de recevoir, lorsqu’Elisa entra dans la pièce avec un sourire radieux avant de venir embrasser son mari. Pendant ce temps, John avait attraper le bouquet de fleurs qu’il avait apporté pour sa sœur afin de le mettre au plus près de son visage afin de le donner à sa sœur au moment où elle venait l’embrasser à son tour pour le saluer. Les émanations odorantes qui s’échappaient du bouquet cacheraient sans difficulté la légère haleine alcoolisée qu’il pouvait avoir à ce moment. "Je vais vous laisser, John avait des choses à te dire en privé." se contenta d’ajouter Oscar avec le regard noir vis-à-vis de son beau-frère mais visiblement bien heureux d’enfin réussir à se débarrasser de lui… Elisa reniflant avec plaisir le bouquet que John lui avait apporté. Sans doute heureuse de cette attention à son égard. Est-ce que son mari lui faisait autant de signes d’affection tout au long de l’année ? Au moins John ne manquait pas d’amour pour sa sœur lui. Cependant il ne voulait pas s’attarder non plus et se rapprocha auprès d'Elisa pour lui faire un câlin tout en lui murmurant quelques mots à l’oreille afin qu'elle soit la seule à entendre ce qu'il avait à lui dire : "Je ne sais pas ce qu’il a fait hier soir, mais il empeste encore l’alcool et il tourne au doliprane ce matin. Je m'inquiète peut-être un peu trop pour lui mais je ne voudrais pas le retrouver aux Alcooliques Anonymes avec moi… Et s’il boit car quelque chose ne va pas entre vous, surtout n’hésites pas à venir me voir. Tu sais que je serais toujours là pour toi." Puis John reprit sa veste avant de prendre la direction du hall d’entrée, sans oublier de dire également aurevoir à Charly en lui gratouillant une nouvelle fois la tête. "Prends soin de toi Lili. Je t’aime" dit-il une dernière fois à voix haute en regardant sa sœur avant de quitter la maison Sterling.

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