S’il y avait bien une certitude dans la vie de Jude, c’est que ses vendredi soirs n’étaient jamais passés seuls. Que la bande ait décidé de se réunir dans un bar, un pub, ou une boite de nuit du coin, ou qu’il ait trouvé compagnie au bras d’une de ces femmes qu’il a passé sa vie à désirer sans pour autant leur accorder plus que quelques heures de son temps, il savait comment occupé ses fins de semaines. Et ce soir-là ne fit pas exception à la règle. La conversation de groupe ne dérougissait pas, les messages envoyés à quelques secondes d’intervalle alors que l’on tentait de trouver l’endroit parfait pour passer la soirée. On pourrait aller au pub. Que suggérait un. Ce à quoi l’autre répondait On peut pas changer, ça fait trois semaines qu’on va au pub. J’ai cru voir qu’il y avait un band qui performait live au Brooklyn Standard ce soir. Et en quelques minutes, les plans étaient scellés, et c’est dans un bar qu’ils iraient s’inhiber.

Il devait bien être minuit passé lorsqu’il troqua ses habits de travail pour quelque chose de plus casual  et propice à l’endroit ou il passerait le reste de la soirée. Un message envoyé au reste du groupe pour leur laissé savoir qu’il était en route et qu’il ne tarderait pas à arriver, et le voilà qu’il prenait la route au volant de sa voiture en direction du bar. Lui qui servait vint et alcool aux clients toute la soirée, il avait bien hâte que ce soit son tour de boire. Il n’était pas alcoolique, il en était bien loin, mais il trouvait toujours fort agréable de terminer une longue journée de travail, un verre à la main, en bonne compagnie.  Comme prévu, le trajet fut relativement rapide et il ne tarda pas à retrouver le groupe, amassé autour d’une table dans un coin un peu reclus, et se retrouver une bière à la main, à se joindre à quelque conversation qui prenait place. Tantôt les discussions se scindaient en conversations distinctes, le groupe se divisant en petites cellules, chacune intéressée par un sujet différent - qu'il s'agisse du petit dernier d'un des membres du groupe qui venait de faire ses premiers pas, de la promotion que venait de recevoir l'autre, ou de l'affaire qu'un d'entre eux entretenait avec la femme de son patron - si Jude était reconnu comme étant le plus player du groupe, il n'était pourtant jamais celui qui avait les plus folles histoires à raconter, il avait ses règles pour éviter tout problème et d'éviter de mêler travaille et relations personnelles était au sommet de sa liste - pour se retrouver quelques minutes plus tard, dans une grande discussion de groupe ou les blagues venaient à faire éclater tout le monde de rire. Le regard parfois furtif, Jude n’avait pas l’intention de quitter l’endroit seul ce soir-là. Si son dévolu s’était rapidement posé sur une brunette qui se déhanchait sur les airs que le groupe jouait, s’improvisant une piste de danse entre les tables, s’ils s’étaient échangés quelques regards ici et là, les verres offerts de part et d’autre, il la vit pourtant quitter les lieux avec un autre quelque instant plus tard. Il ne s’en faisait jamais lorsque ses plans tombaient à l’eau, le regard scannant la pièce à la recherche de la prochaine. Parce qu’il y en aurait une autre. Il y en avait toujours une autre.

Les verres vidés, la conversation dans un creux, il offrit la tournée suivante avant de prendre la commande de tous et chacun et de se diriger vers le bar. Accoudé, il attendit que le barman porte son attention vers lui, la soirée visiblement achalandée vu les commandes qui semblaient se succéder, et, une fois la sienne passée, pris place sur un des tabourets, le regard tourné vers la salle. Et tel un prédateur à la recherche de sa proie, il examina la foule qui peuplait les lieux, repérant deux ou trois femmes qui retinrent son attention un peu plus que quelques secondes, la réflexion mentale que le choix n'était pas grand ce soir-là. Peut-être que ce bar n’était-il pas, au final, son endroit de prédilection, son terrain de jeu préféré. Il commençait presque à regretter de ne pas avoir argumenté un peu plus ardemment en faveur du pub.

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@Jude Martin ☆ crédit/cxndycl0wn [/url]

La vie devenait doucement bien meilleure alors qu'Olive retrouvait pleinement goût à un tas de choses. Des moments dont elle n'avait plus eu l'habitude depuis bien longtemps et qui aujourd'hui, ne semblait plus si difficile à surmonter. Elle prenait davantage de plaisir dans les choses simples de la vie, et c'était sincèrement un grand pas pour la demoiselle. Alors pour la première fois depuis longtemps, Olive n'avait pas eu envie de refuser cette invitation à sortir. Elle n'avait pas eu envie de rester le nez sous sa couette à ruminer. Parce qu'elle savait qu'il y avait bien des choses qui l'attendaient en dehors de sa peine et de son effroi. Qu'elle pouvait être sincèrement heureuse sans avoir besoin de se cacher encore et encore. Elle pouvait surmonter la tempête maintenant et il ne fallait pas qu'elle loupe le coche à moins de le regretter inlassablement. Donc oui, elle avait suivi ses amies dans l'entre du diable sans même un soupire. Prête à passer une bonne soirée et à en garder un bon souvenir. Prête à affronter le regard des autres sans craindre de fondre comme neige au soleil. Voilà ce dont elle pouvait être capable quand son esprit était en équilibre, quand tout semblait pour le mieux dans cette journée. C'était cette Olive qu'elle souhaitait être à partir de maintenant, il n'y avait plus qu'à foncer pour le rester.

La soirée était agréable et Olive pourrait presque dire qu'elle s'amusait sans le moindre mal. Elle appréciait de voir ses amies déambulaient entre les autres, dansant sans avoir peur du moindre jugement. Ses amies lui donnaient la confiance nécessaire à se sentir à l'aise dans un environnement qui était loin d'être le sien. Bien sur, elle n'était pas encore prête à affronter pleinement le regard des gens en se dirigeant vers la piste de danse, à la place, elle préférait observer de loin ce monde qui n'était pas le sien. Bien plus intéressant. Elle observait sans rien dire ce qui l'entourait, prenant de temps en temps une gorgée du breuvage dont elle n'appréciait même pas le goût. C'était juste plus facile de se fondre dans la masse sans faire d'histoire en suivant le mood que de passer encore pour la rabat-joie du groupe. Et puis, elle avait vraiment envie de se mélanger ce soir Olive, de fêter son retour à la normale. Son retour dans la lumière après quelques mois dans les ténèbres.

« Tu t'amuses beauté? » Les sourcils de la brune se froncèrent alors qu'elle remarqua enfin le type qui venait de s'adresser à elle. Son haleine empestant l'alcool, il n'était pas difficile pour Olive de comprendre qu'il n'était pas dans son état naturel. Elle préféra l'ignorer, ne voulant pas se retrouver confronter à ce genre de situation. Olive espérait sincèrement qu'il trouverait une autre personne à ennuyer, seulement l'homme ne semblait pas du tout de cet avis. Il reprit d'un ton moins tendre. « Fais pas semblant de m'ignorer. J'sais bien que tu m'as remarqué beauté. » Il déposa une main ferme sur le bras de la brune qui sursauta. « S'il vous plait, lâchez-moi. » Elle tenta de se dégager mais l'homme tenait bon. La respiration de la brune se bloqua alors que son regard se perdait dans la foule suppliant qu'on lui vienne en aide, mais personne ne faisait attention à elle. « Et pourquoi je ferais cela hein? Tu comptes aller quelque part? J'suis pas assez bien pour toi peut-être? » C'était trop pour la brune qui commençait à manquer d'air. « Je vous en prie. » Elle voulait juste qu'il relâche son étreinte et qu'il s'éloigne. Elle voulait juste respirer mieux, se sentir mieux mais il ne faisait que se rapprocher encore et encore, susurrant des mots dégoutants à son oreille.

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Si l’attention de Jude était portée ailleurs, il n’en restait pas moins conscient de ses environs. L’oreille guettant les propos tenus par un homme non loin de l’endroit ou il se trouvait, Jude était aux aguets. On pouvait lui donner bien des qualificatifs, certaines en viendraient même sans doute à dire qu’il était une personne exécrable, parce qu’il était vrai qu’au final, ce n’était que sa petite personne qui l’intéressait, ce n’étaient que ses intérêts personnels qui comptaient. Il n’y voyait rien de mal, même si parfois, lui et les femmes à qui il pouvait faire la cour ne semblaient pas être sur la même longueur d’ondes et que la chose pouvait mener à certains… désagréments. S’il avait grandi dans une famille ou ses sœurs avaient apprises à composer avec l’attitude parfois brusque et macho des garçons, il avait également appris à intervenir en cas de besoin. On lui avait parfois remonté les bretelles parce qu’il avait sauté dans la mêlée trop rapidement alors qu’on lui répétait encore et encore que l’on n’avait pas besoin de son aide – lui aurait toujours été prêt à répliquer que la situation semblait être plus urgente que ses sœurs ne pouvaient le percevoir – mais il avait, encore là, appris à se taire. Il ne gagnait jamais cette bataille de toute façon. Alors, il attendait, tout comme il le faisait à l’instant. Le regard pouvait bien se perdre dans la foule, mais il ne manquait pas le moindre mot de ce qui était dit à quelques pas de lui. Il guettait, pensant peut-être que quelqu’un d’autre viendrait à la rescousse, mais malgré les suppliques et le désintérêt flagrant de la femme envers celui qui semblait refuser de comprendre, Jude vint à se lever de son siège. On pouvait lui reprocher bien des choses, au Martin, mais si on ne se montrait pas intéressé à son endroit, il passait à autre chose, et il fallait bien que l’inconnu apprenne à en faire de même. Peut-être certains diront que ses parents avaient manqués à faire son éducation, qu’il avait encore beaucoup à apprendre, et ils n’auraient sans doute pas tort sur bien des points. Il avait peut-être certes longtemps été le genre de gamin à défier l’autorité, à se foutre un peu des règles et des conventions, il sera le premier à l’admettre d’ailleurs, mais il avait rapidement compris la notion de consentement. Lorsqu’il en était question, jamais il ne franchissait la ligne, et il était bien souvent le premier dans son groupe de copains à remettre les autres à leur place lorsqu’ils dépassaient les bornes. Les femmes pouvaient bien dire qu’il se jouait d’elles, mais jamais au grand jamais on ne pourrait dire qu’il avait fait quoi que ce soit sans avoir le consentement de sa partenaire au préalable.

La mâchoire serrée face à l’insistance dont l’homme semblait faire preuve, Jude quitta son poste pour franchir les quelques pas qui le séparaient du duo. « Tout va bien? » Qu’il demanda, à l’intention de la femme, même si la question était plus ou moins rhétorique. Le malaise se lisait sur son visage, et même dans la posture qu’elle adoptait. Peut-être qu’elle lui dirait d’aller se faire foutre qu’elle était bien capable de se défendre seule si tout allait bien au final et qu’elle se sentait en mesure de gérer la situation. Si c’était le cas, il était prêt à prendre son trou, mais de là où il se tenait, il pouvait déjà percevoir le malaise de la brune, alors il doutait être allé trop loin ici.  « Qu’est-ce que t’as pas compris dans ce qu’elle t’as dit? Elle t’as demandé de la lâcher, alors si j’étais toi, je n’insisterais pas. » Si le ton de sa voix n’était pas déjà un brin menaçant – il n’était pas vraiment du genre violent, mais il pouvait s’imposer lorsque le moment s’y prêtait, son corps qui faisait face à l’homme plus qu’à la brunette, à s’interposer physiquement entre les deux si ça venait à être nécessaire, ne laissait aucun doute sur les intentions de Jude dans cette situation. Il doutait que ça en arrive jusque-là, mais aux vues de l’endroit, et comme il n’avait aucune connaissance du taux d’alcoolémie de l’homme, il préférait prendre toutes les précautions nécessaires. Il savait très bien que certains ne toléraient pas le refus, encore moins lorsqu’ils étaient dans un état quelconque d’ébriété. Il se retint donc de balancer plus d’une insulte même si l’envie de les faire déferler était bel et bien présente, ne voulant pas mettre de l’huile sur le feu. Il savait bien qu’avec ce genre de personne, on en viendrait assez rapidement aux poings et il n’avait pas l’intention de terminer la soirée avec le visage ou les poings ankylosés, alors il préféra s’abstenir. Pourtant, la réplique, et la confrontation, ne tardèrent pas à venir.  

(804 mtos)[ @olive sterling ]

PAR ALCARA.

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@Jude Martin ☆ crédit/cxndycl0wn

Il n'y avait qu'une seule chose dont elle voulait vraiment à l'instant, c'était que ce type s'en aille. Elle n'avait pas envie de se sentir ses mains dégoutantes se rapprocher dangereusement de ses hanches alors qu'elle le suppliait de bien vouloir la laisser tranquille. L'haleine du type reflétait à la perfection l'état bien avancé d'alcoolémie dans lequel il était, pas étonnant qu'il soit ainsi insistant même si ça n'excusait en rien son comportement. Olive en venait à regretter d'avoir quitté la tranquillité de son appartement pour venir jusqu'ici. Finalement, elle était bien mieux dans son cocon qu'à l'extérieur où tout pouvait rapidement devenir étouffant. Son cerveau n'était pas encore totalement prêt à affronter le monde, pas encore assez fort pour supporter les autres surtout. Davantage quand ils se comportaient comme de gros débile. Olive refuse de céder du terrain à l'ivrogne qui pourtant ne compte pas lui rendre la tâche facile en agrippant douloureusement son bras. Ce n'est pas une bagarreuse Olive, ce n'est même pas une grande courageuse, donc forcément elle se retrouve rapidement en difficulté suppliant l'homme d'arrêter. Il n'écoute pas ses supplications, riant même de son embarras. Olive se sent tout d'un coup trop petite, trop menue pour s'en sortir sans le moindre hématomes. C'est un calvaire qui ne semble pas vouloir prendre fin alors que la pièce est pleine et que personne n'intervient. Pourtant, elle n'a pas envie de rester indéfiniment dans cette situation, à subir le pire alors que le reste du monde semble figer. Esquivant ses regards suppliants, demandant de l'aide sans oser parler. Olive repousse du mieux que possible le grand gaillard qui se trouve devant elle et qui ne semble rien voir d'autre que sa victime. Tout d'un coup, elle se met à détester les bars et ces imbéciles qui ne savent pas boire. Elle commence à détester le monde qui semble lui faire comprendre qu'elle n'a sa place que dans les endroits calmes. Cet univers n'est pas le sien, et elle ne s'y fera de toute manière jamais.

C'est une voix bien étrangère qui la ramène au présent. « Tout va bien? » La tête se tourne de gauche à droite, seule chose dont elle est capable pour l'instant alors que l'homme la maintient toujours de façon à ce qu'elle ne puisse pas fuir. Et malgré l'intervention divine, il ne semble pas vouloir relâcher pour autant son emprise. Elle était totalement épuisante Olive malgré toute la bonne volonté du monde à se sortir de là. Elle ne pouvait maintenant que compter sur la gentilesse d'un inconnu, espérant que ce ne soit pas pour une meilleure emprise. Elle ne voit que la bonté dans l'être humain Olive, et ça la rend naïve face aux attentions malveillante de l'Homme. « Qu’est-ce que t’as pas compris dans ce qu’elle t’as dit? Elle t’as demandé de la lâcher, alors si j’étais toi, je n’insisterais pas. » Une lueur d'espoir anime le regard de la jeune Sterling alors qu'on semble enfin vouloir prendre sa défense. Alors qu'elle semble sentir la pression qui se relâche sur son bras, ce n'est pourtant que pour mieux l'attraper en suite par la hanche. « C'est ta copine? » Olive aurait pu rire de cette réponse absurde si elle n'était pas en panique totale de nouveau geste déplacé de l'individu. Qu'attendait-il d'elle au juste hormis servir de bout de jambon pour quelques secondes? L'homme riait, enfin du moins c'est un son qui pouvait y ressembler alors qu'enfin il repoussa Olive pour la jeter dans les bruns de son "sauveur" « Elle en vaut pas la peine de toute façon. » Le soulagement étreignit les épaules de la brune alors qu'elle se força à rester debout sans trembler. Heureuse que la situation n'est pas prise un détour plus terrible. Un long soupire alors qu'elle osa enfin relever la tête pour apercevoir le brun. Un souffle court. « Merci d'être intervenu. » D'avoir mis un terme à ce supplice et ainsi de suite.

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Il tentait de garder son calme, Jude. Parce que la situation n’avait pas besoin de dégénérer. Il savait qu’à la moindre parole prononcée de travers, qu’au moindre qualificatif un tant soit peu disgracieux à l’encontre de l’autre, l’histoire pourrait prendre une tournure dramatique. Alors il s’efforçait tant bien que mal de ne pas lui balancer à la figure la litanie d’injures qui lui passait à travers la tête. À croire que son esprit était plutôt vif ce soir, parce que certaines d’entre elles étaient plutôt colorées et singulières. Après, aux vues de l’état de l’homme, il n’était même pas certain que s’il lui en avait sorti une ou deux un peu moins familières, qu’il les ait comprises. Il avait bien espéré que ses paroles servent à l’éloigner, quand bien même il se doutait qu’il lui faudrait sans doute plus que ça, à l’inconnu, pour décider de passer à autre chose. S’il eut une mince lueur d’espoir pour la jeune femme lorsqu’il vit la main de l‘homme défaire l’emprise qu’il avait sur son bras, ce ne fut que pour déplacer sa prise, la main sur sa hanche. Visiblement, il n’avait rien compris. S’il n’avait pas ouvert la bouche une fraction de seconde plus tard, Jude était prêt à passer à l’étape supérieure. La mâchoire serrée, le regard mauvais, une autre réplique de travers, un autre commentaire désobligeant tandis qu’il continuait à la tenir de la sorte et Jude aurait été prêt à bondir et lui faire regretter ses paroles et ses gestes.

À la question de l’inconnu, Jude ouvrit la bouche pour répondre, se stoppa lorsqu’il vit l’autre repousser la brunette pour qu’elle finisse dans ses bras. « Elle en vaut pas la peine de toute façon. » C’était peut-être mieux que l’histoire se termine là, que Jude n’ait pas eu le temps de devoir choisir entre les deux options qui s’offraient à lui en guise de réponse. De soit être complètement honnête en avouant que ce n’était pas sa copine, mais que ça ne changeait rien au fait qu’il n’accepterait pas que l’on traite une femme de cette façon. La morale n’aurait fort probablement pas eu l’effet escompté et de là, Jude aurait sans doute eu à utiliser la force brute pour faire comprendre le message à l’autre abruti. Il aurait pu tout aussi bien jouer le jeu et prétendre qu’il était venu avec elle ce soir et jouer le petit-ami indigné qu’on ose la traiter de la sorte. C’est un titre qu’il n’avait porté qu’une seule fois vraiment, et même là, il n’en avait sans doute rien mérité vu comment les choses s’étaient déroulées. Ce n’était pas pour lui, les histoires de cœur, les relations qui durent. Au grand damne de ceux qui l’entouraient parfois, de le voir butiner de fleur en fleur, de le savoir occuper un lit différent à chaque fois qu’il quittait en charmante compagnie. On voulait pour lui bien plus que ce à quoi il aspirait, ou ce qu’il se savait capable de donner. Ça ne l’empêchait pourtant pas de s’indigner devant la façon dont certains hommes venaient à traiter les femmes lorsque l’alcool coulait dans leurs veines, leur taux d’alcoolémie ne justifiant en rien un comportement grossier et déplacé. Après, si de jouer les héros lui permettait de se faire remercier d’une façon ou d’une autre plus tard lorsqu’elles s’en sentaient l’âme généreuse, il n’allait certainement pas être celui qui dirait non, même s’il ne cherchait pas la gratification à tout prix.

Après que l’autre leur ait tourné le dos et qu’il ait semblé être définitivement passé à autre chose, Jude reporta son attention sur la femme devant lui. Son regard vint chercher le sien, comme pour y trouver assurance qu’elle n’était pas blessée outre mesure, même s’il se doutait bien que la situation pouvait l’avoir bouleversée. « Il n’y a pas à me remercier. » Qu’il répondit simplement, la remarque accompagnée d’un haussement d’épaules. Après tout, c’était normal que de venir en aide à quelqu’un qui semblait en détresse. Certes, il avait été le premier et le seul à agir, quand bien même d’autres se trouvaient aux alentours, mais c’était parfois là l’inconvénient des foules, chacun ayant l’impression qu’un autre allait intervenir et que ce n’était donc pas nécessaire qu’on le fasse. « Ça va, vous n’avez rien? » Qu’il s’enquit, la confirmation verbale nécessaire même s’il semblait être intervenu avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit de trop grave. D’un geste, il l’invita à prendre place sur un des sièges, remarquant qu’elle ne semblait pas aussi solide sur ses jambes qu’elle devait sans doute l’être en temps normal.

(766 mtos)[ @olive sterling ]

PAR ALCARA.

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@Jude Martin ☆ crédit/cxndycl0wn

Cette situation ne lui plait pas, pourtant elle est prise au piège Olive. Impossible de s'en échapper sans mettre l'autre en colère. Ce qui lui semble bien évidement le pire à venir. Alors elle est paralysée, regrettant de ne pas avoir rejoint le reste de ses amis sur la piste de danse. Le bar devient trop exiguë à son goût alors qu'elle tente vainement de trouver une échappatoire suffisante. Olive est terrorisée et le moindre pas en arrière ne semble qu'exciter davantage le type en face d'elle. Pourtant ce n'est pas le monde qui manque dans cet endroit, et c'est ce qui l'alarme le plus : que cette situation puisse se produire sans que personne ne compte bouger le petit doigt pour lui venir en aide. Enfin du moins jusqu'à cet homme. Olive, elle a l'impression de pouvoir mieux respirer même si elle n'est clairement pas encore sortie d'affaire. L'homme à ses côtés ne semble pas vouloir lâcher l'affaire malgré les injonctions du nouveau venu. Elle a le sentiment que tout pourrait devenir encore plus difficile à gérer en fonction de la suite et c'est elle qui se retrouve entre les deux.

L'étau se desserre, le calme revient alors qu'il semble abandonner la jeune femme à son titre sort. Les jambes d'Olive sont lourdes et elle ne se sent pas très bien alors qu'elle se retrouve propulser dans les bras de l'inconnu par l'autre type. Dieu merci, il lâche l'affaire et c'est tout ce dont avait envie Olive, pour autant elle ne se sent pas tout de suite mieux. Pas tout de suite sereine, comme si ce n'était que le début d'un bordel encore plus grand à venir. Quelqu'un a agit, et c'est tout ce dont elle avait besoin à cet instant. Olive se promis intérieurement de ne plus remettre les pieds dans cet endroit avant des décennies, voir jamais. Ce qui serait tout aussi bien finalement. Une part d'elle est reconnaissante de la main tendue de l'inconnu. De la seule personne ayant eu l'audace d'intervenir alors qu'elle est certaine qu'il n'est pas le seul à avoir pris en compte la situation qu'elle vivait. Ou alors, ils sont tous bien aveugles. Mais Olive, elle ne peut en vouloir à personne évidemment. Il faut du courage pour se dresser face à quelqu'un dont les intentions sont foncièrement mauvaises sans risquer un coup ou deux juste par haine. Parce qu'il ne s'agissait que de cela, de son point de vu, d'une haine et d'une envie particulière de coincer une femme pour se soulager d'une quelconque pulsion.

« Il n’y a pas à me remercier. » Pourtant, elle semblait que c'était au moins le strict minimum. Après tout, il n'était pas obligé d'intervenir, pas obligé de s'interposer pour calmer les ardeurs féroces de cette horrible personne. Alors voilà tout ce qu'elle pouvait faire à cet instant Olive, le remercier. « Ça va, vous n’avez rien? » Elle poussa un soupire, cherchant à retrouver ses esprits, encore marquer par la sensation de la main de l'inconnu sur son corps. Par chance, tout avait été vite arrêté et elle ne voulait pas imaginer ce qu'il aurait pu arriver de pire si personne n'était intervenue. « Je crois que oui. » La voix d'Olive était tremblante, et elle manquait d'équilibre alors qu'elle tentait de se remettre sur ses jambes pleinement. « J'ai juste besoin de quelques secondes. » Pour oublier tout ça en tout cas. Et peut-être d'un truc assez fort pour calmer ses idées. « Comment.. » Elle se reprend, cherchant la bonne formulation. « Comment puis-je vous remercier? » Pas question qu'elle passe à autre chose sans cela. Oui, elle rêve de quitter cet endroit, de retrouver l'intimité de son appartement, mais pas maintenant alors qu'elle lui doit beaucoup à cet homme.