Mon arrivé à Brisbane m’a un peu déboussolé. La vie est différente de Séoul, la mentalité est parfois à l’opposé de la mienne, mais cela ne m’empêche pas de me fondre dans la foule. J’arrive à trouver un petit loft, assez pour mon bien-être et les voisins semble super sympas. J’ai vite trouvé la salle de danse où je donne des cours, d’ailleurs, j’ai été surpris de voir le nombre d’inscrits alors que j’ai donné peu de cours. Mais ma réputation m’a suivi dans ce pays et je ne vais pas m’en plaindre. J’ai pu revoir Phoebe, l’ex petite amie de mon frère, et c’est grâce à elle que j’ai pu trouver mes marques.

Et aujourd’hui, je viens de finir de donner un cours de dance, à de jeunes élèves qui vit leurs visages, était complétement épuisé et heureux de rentrer chez eux. En-tout-cas, je suis encore dans les lieux, à ranger ce qui avait été déplacé, à nettoyer ce qui est à faire, je sais, je suis un poil maniaque et j’aime que tout soit nickel quand je quitte la salle. Cependant, étant seul, les lumières de la salle son donc allumée, la musique raisonne dans la pièce et il n’est pas rare de me voir danser, de ne faire quelque pas alors que mes mains s’affairent à nettoyer, à ranger. Jusqu’à ce que la musique capte totalement mon attention.

Du moment où je me réveille, jusqu’au moment d’aller me coucher, je passe ma vie à danser, à écouter de la musique et là encore, même si la journée se terminait, j’ai encore envie de m’amuser. Je me suis changé, ayant abandonné mes vêtements de danse contre une tenue plus classique et pourtant, cela ne m’empêche pas de me retrouver au centre de la pièce, à exécuter divers pas de hip-hop.

Les yeux fermés, je me laisse porter par la musique. Je n’ai pas la tenue adéquate d’un danseur, mais je m’en moque, après tout, je peux faire n’importe quel type de danse et ceux, peu importe la tenue. Et me voilà qui danse. Je suis le rythme, enchaînant les pas, laissant mon corps onduler selon le rythme et quand je regarde dans le miroir qui recouvre le mur face à moi, j’aime ce que je perçois.

J’ai peut-être une blessure qui m’empêche de faire certaines choses, mais cela ne m’empêchera pas de pratiquer mon art. Et vu que je me pense seul, je teste diverses chorégraphies qui me trottent en tête depuis quelques jours. Pour moi, les nuits sont assez productives, j’ai beau avoir le corps inerte, à récupérer des heures de danse que j’enseigne, mon esprit divague et trouve de nouvelles idées pour les cours suivants. Je suis comme un drogué. Je suis accro à la musique, à la danse et plus le temps passe, plus je vois que cela a le contrôle de ma vie.

Même quand la musique, j’arrête, qu’une autre s’enchaîne, je termine par quelques pas de breakdance pour ensuite retourner vers mon sac pour attraper ma gourde pour me rafraîchir. Mais je n’avais pas entendu les portes de la salle d’ouvrir et quand je me retourne, je suis surpris et j’ai failli m’étouffer.