Il n’était pas enchanté, il avait tenté de le cacher à Elisa quand il avait compris que c’était la seule solution, mais franchement, Oscar y allait à reculons. Ce week-end professionnel était prévu depuis des mois, impossible de le rater, alors quand Elisa lui avait annoncé qu’elle ne pouvait finalement pas s’occuper de Charly, il avait eu un peu mauvaise. Évidemment, il n’avait rien dit. Si ce n’était pas pour se dire des choses positives, il ne comptait pas en dire des négatives à sa femme, la relation étant déjà assez complexe comme ça. Il avait pris sur lui de faire les démarches pour trouver une nounou de chien et s'était finalement rendu à l’évidence. Le seul disponible ce week-end-là était John. Ce qui l’embêtait le plus était probablement l’impression qu’après ce service, il lui en devrait une, et franchement, il n’avait aucune envie de dire merci pour quoi que ce soit à son beau-frère. Il s’était pourtant résigné et après quelques messages avait finalement mis le pied sur le seuil de l’appartement de John, les affaires de Charly dans les bras, avec l’envie de déposer son chien et de partir au plus vite. 
 
Il avait frappé quelques coups à la porte et attendu un temps qu’il avait jugé vraiment inadapté, soupçonnant que John l’ait volontairement fait poireauté sur le pas-de-porte juste pour l’emmerder une fois de plus. Quand finalement la porte s’était ouverte, il avait commencé par tendre quelques affaires à John pour se débarrasser. « Salut John, merci encore de garder Charly. » Voilà, il avait dit les mots, fait sa bonne action. Maintenant, ils pouvaient reprendre une conversation habituelle. « Je t’ai pris son couffin, ses croquettes, sa gamelle, sa laisse. » Il énumérait le tout en les montrant comme il parlerait à un enfant. « Et son jouet préféré. » Il avait sorti une vieille peluche à laquelle il manquait déjà quelques bouts. « Je peux rentrer un instant, comme Charly n’est jamais venu, je préférais lui montrer les lieux. » Il en faisait trop sans doute, mais Charly était son petit trésor, hors de question que John ne le délaisse ce week-end. Ou de le laisser dans un environnement non-sécuritaire.

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La veille au soir, John avait reçut des messages de son beau-frère lui demandant s'il était disponible ce week-end pour garder Charly. Bien sûr qu'il avait accepté mais non sans l'avoir fait languir un peu dans ses réponses, appréciant le fait qu'il avait vraiment de son aide, limite à le supplier car visiblement, s'il s'adressait à lui, c'était qu'il n'avait sans doute aucune autre solution. Et pourtant il avait une bien large famille de son côté, cependant les Sterling ne pensaient bien souvent qu'à eux avant de penser aux autres... Dire que sa sœur portait le nom de Sterling lui donnait souvent des frissons dans le dos ! Le samedi matin suivant, John était encore dans la salle de bain, en train de se raser, lorsqu'il entendit frapper plusieurs fois à la porte. La légère surprise suffit à ce qu'il se coupe en plein mouvement "P'tain" jura-t-il en voyant une perle de sang qui coulait sur sa joue. Il prit le temps malgré tout de finir son rasage minutieux avant de se vérifier plusieurs fois dans la glace, puis de se mettre de l'eau de cologne. L'alcool présent dans celle-ci aidant à cicatriser plus rapidement sa plaie et, même si cela "piquait", il avait connu bien pire dans sa vie. Entendant de nouveau frappé à la porte, il se décida enfin à bouger mais en prenant tout son temps, enroulant une serviette de toilettes autour de ses épaules, restant torse nu et ne portant qu'un pantalon souple. Sur son torse pouvait nettement se voir la large cicatrice qu'il avait au niveau de l'abdomen et qui était le stigmate d'un coup de couteau reçu remontant au sauvetage de sa sœur il y a 20 ans de cela dans les fonds d'une ruelle alors que trois jeunes s'apprêtaient à l'agresser. D'ailleurs il ne savait pas si Elisa lui avait déjà raconté ce moment clé qui, quelque part, avait fini de faire basculer John du côté obscur en tombant dans les combats de rue puis dans le Traffic d'armes. Tout était partie de cette soirée où il avait sauvé la fameuse madame Sterling qu'il n'aurait même jamais connu si John ne s'était pas relevé pour les massacrer ensuite... Peut-être que ce vieux grincheux se montrerait reconnaissant à son égard s'il venait qu'à le découvrir un jour ? Mais John n'en était même pas convaincu tellement son beau-frère semblait le haïr au plus haut point... Sur son torse, on pouvait également voir la cicatrice d'un impact de balle reçue proche de l'épaule gauche, pas si éloignée du coeur. Celle-ci provenait officiellement d'une tentative d'attaque contre un homme d'affaire qui avait tout fait pour étouffer l'affaire dans la foulée justifiant le fait que personne n'en avait entendu parler dans les médias ensuite. Alors qu'en réalité il avait reçu cette balle il y a 4 ans de cela lors d'une vendetta contre le club lors d'une livraison d'armes illégales sur le territoire qui avait très mal tournée, mais ça très peu de personne connaissait la véritable provenance de cette autre cicatrice sur son corps.

Il avait donc finalement fini par venir lui ouvrir la porte, découvrant son beau-frère qui en profitant pour lui donner des affaires du chien. "Os..." dit-il tout simplement pour le saluer, un petit surnom qu'il trouvait amusant pour au moins deux raisons. La première étant que cela agacerait très probablement Oscar. La seconde car il espérait secrètement que Charly comprenne le sens du mot, en fasse le rapprochement avec son beau-frère et finisse par en mordre le mollet d'Oscar un de ces jours. "Salut John, merci encore de garder Charly." lui dit poliment Oscar, ce qui fit doucement rire John. "Toujours dans les faux semblants à ce que je vois, hein ?" lui répliqua John en haussant le menton et les sourcils mais celui-ci semblait faire fi de ces remarques. "Je t’ai pris son couffin, ses croquettes, sa gamelle, sa laisse." lui énonça-t-il en lui montrant les objets les uns après les autres. John sentait déjà la mayonnaise lui montait au nez en se disant que la laisse serait l'ustensile idéal pour étrangler Oscar qui se foutait clairement de sa gueule en cet instant. "Et son jouet préféré." finissant son inventaire en donnant la vieille peluche à John, qui la jeta presque aussitôt par-dessus son épaule afin qu'elle atterisse quelques mètres plus loin dans son appartement. Ce geste eut aussitôt pour effet de faire entrer Charly dans la maison pour récupérer son jouet. "Je peux rentrer un instant, comme Charly n’est jamais venu, je préférais lui montrer les lieux." lui demanda finalement Oscar. John finit d'ouvrir la porte, signifiant par ce geste qu'il l'autorisait à entrer dans son appartement. "Heureusement que Charly ne se pose pas autant de questions lui..." souffla-t-il alors que son beau-frère passait devant lui, John refermant la porte derrière lui. "Tu veux quelque chose à boire ?" lui demanda-t-il en se dirigeant vers la cuisine avant de rajouter une autre réplique un peu plus tard. "Un p'tit whisky ? Visiblement tu en avais encore l'odeur sur toi la dernière fois que je t'ai vu..." ajouta mesquinement John en repensant à la larme de Whisky qu'il lui avait balancé à la figure pour faire croire à Elisa que c'était Oscar qui avait picolé ce matin-là et non l'inverse. Nul doute que son beau-frère n'aurait pas oublié ce moment...

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Il est un peu stressé. Oscar, laisser son chien à quelqu’un n’est jamais simple pour lui. Alors, à John, c’est un challenge. « Os… » Le voilà qui recommence, à peine la porte ouverte. « Arrête de m’appeler comme ça. » Il lui a déjà demandé évidemment, mais se doute qu’il le fait uniquement pour l’agacer, et Oscar est assez idiot pour rentrer dans son jeu. Une fois de plus, il essaye de garder un contact amical avec son beau-frère malgré son ressenti, mais John n’est pas décidé à l’y aider. « Toujours dans les faux semblants à ce que je vois, hein ? » Il tente de le prendre sur le ton de l’amusement le répondant du tac au tac. « T’as raison, tête de cul, d’ailleurs ça me fait penser que je devrais aussi te trouver un surnom sympa. Il est pas mal celui-là tu en penses quoi ? » Il le défie du regard, un peu amusé de voir qu’il a réussi à surprendre son beau-frère. Même s’il a utilisé le ton de l’humour pour le dire. Sans doute aussi, parce que les deux ne sont pas vraiment du genre à rigoler ensemble. 
 
Quand John lance le jouet de son chien, il ne dit rien. Se demandant quand même pourquoi tout devait toujours être compliqué quand il était question de sa relation à John. « Heureusement que Charly ne se pose pas autant de questions lui… » Oscar est toujours étonné de voir à quel point son chien se sent à l’aise avec John, lui qui croyait que les chiens avaient une sorte de don pour sentir les gens. Au moins, il se rassure en se disant qu’il ne sera sans doute pas malheureux ce week-end. « Tu veux quelque chose à boire ? Un petit whisky ? Visiblement, tu en avais encore l'odeur sur toi la dernière fois que je t'ai vu… » Il ne relève pas la pique, tous les deux savent qui est l’alcoolique de la pièce.« Il fallait bien fêter mon passage des 37 ans, tu es passé par là avant moi, tu sais ce que c’est. » Il a beau le traiter de vieux, Oscar n’oublie pas que son beau-frère a en réalité quelques mois de plus que lui. « Et un verre d’eau, ça ira très bien, merci. » Il sait que ça ne va pas plaire à John comme demande, mais s’en fiche. « Du coup, tu t’es déjà occupé d’un chien ? Charly n’est pas compliqué, mais je peux te parler un peu de ses habitudes. » Il omettra sans doute de lui parler des footings à 2 h du matin pour éviter le lit conjugal le plus longtemps possible. Cela pourrait attiser la curiosité du jeune homme. 

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"Arrête de m’appeler comme ça. " lui demanda Oscar d'un ton qui était visiblement agacé. Cela suffisait à John pour égayer quelque peu sa journée. Agacement qui avait franchit un pas supplémentaire dès sa deuxième réplique. "T’as raison, tête de cul, d’ailleurs ça me fait penser que je devrais aussi te trouver un surnom sympa. Il est pas mal celui-là tu en penses quoi ?" Oscar était resté à le regarder avec un ton légèrement amusé, essayait-il de faire de l'humour ? Bien qu'il était surpris de voir son beau-frère se lâcher, réalisant quelque part que, dans une autre vie, il aurait presque pu le trouver sympathique. Enfin "presque" était déjà un bien grand mot... La réplique n'avait pas fait rire John pour autant qui garda un air sérieux avant de lui répondre "Je trouve ça plutôt réaliste..." Pour sûr qu'Oscar ne se serait pas attendu à cette réponse, mais John avait juste marqué une pause avant de finir sa phrase "... vu à quel point tu me fais chier !" Bref, Oscar finit par donner les différents ustensiles et jouets de Charly, heureusement que le chien du couple était lui une vraie bulle d'oxygène entre eux, sinon ils n'auraient vraiment rien à se dire de vraiment intéressant. Puis il invita finalement Oscar à entrer dans son appartement étant donné qu'il voulait montrer les lieux à son chien avant de lui proposer quelque chose à boire tout en cherchant à le provoquer sur leur dernière rencontre où il avait visiblement abusé de la boisson la veille au soir. "Il fallait bien fêter mon passage des 37 ans, tu es passé par là avant moi, tu sais ce que c'est" lui répliqua Oscar comme pour lui rappeler que des deux, c'était John le plus vieux. Celui-ci s'arrêta et se retourna pour le regarder d'un air surpris avant de le toiser lentement de haut en bas puis de bas en haut jusqu'à recroiser son regard. "Punaise... Cela ne se voit pas. J'ai toujours pensé que tu en faisais dix de plus..." avant qu'il ne reprenne la direction de la cuisine. "Et un verre d'eau, ça ira très bien, merci." lui répondit finalement son beau-frère dans le choix d'une boisson. Comme il voudrait, John lui avait déjà une bouteille de Whisky de sortit et il s'en servit un fond après avoir rempli un verre d'eau qu'il fit glisser sur la tablette du bar qui séparait sa cuisine de son salon, en direction de son beau-frère afin qu'il le récupère. Puis il attrapa un gros couteau de cuisine qui se trouvait à portée de main pour le regarder un instant devant son beau-frère avant de s'amuser à le faire tourner dans sa main. "Du coup, tu t'es déjà occupé d'un chien ? Charly n'est pas compliqué, mais je peux te parler un peu de ses habitudes." lui demanda Oscar, visiblement très protecteur vis-à-vis de son adorable chien. "Non... d'habitude je les bouffent..." répondit John d'un ton qu'il voulut légèrement psychopathe alors qu'il entreprit d'abaisser son couteau sur son plan de travail. Il avait juste pris un saucisson sec qu'il avait commencé à trancher finement, montrant ainsi à Oscar qu'il savait parfaitement manier le couteau. "Mais tu as de la chance, j'aime trop Charly pour lui faire du mal..." John pensa en revanche qu'il ne pouvait pas en dire autant vis-à-vis de son beau-frère. "Alors c'est quoi ses habitudes ?" John était bien curieux de les connaître. Même si au final il était ravi de passer du temps avec ce magnifique chien, il avait d'ailleurs prévu plein de trucs mais qu'il se cachera bien de dire à son beau-frère. En tout cas, il était convaincu que Charly l'aimerait encore davantage à la fin du week-end vu les belles surprises qu'il avait imaginé rien que pour l'animal. Est-ce que cela surpassera les habitudes que lui avait donné son "vieux" ? Sans aucun doute... Bref John écoutait malgré tout son beau-frère en finissant de trancher le saucisson dont il poussa la planche avec les morceaux en direction d'Oscar pour qu'il puisse s'en servir. Puis il rejoua un instant avec son couteau avant de lever le bras et de lancer le couteau à travers la pièce à seulement un mètre de son beau-frère et qui alla se planter dans une cible en osier qu'il avait disposé à l'opposé de sa cuisine. Lorsqu'Oscar tournerait la tête pour suivre le couteau, il remarquera que celui-ci s'était planté en plein cœur de la cible qui était recouverte d'une belle photo de sa personne, le couteau ayant été planté juste entre les deux yeux de la photo en gros plan d'Oscar qui comportait également d'autres marques montrant que ce n'était pas la première fois que John faisait ce genre "d'amusement" depuis sa cuisine... "Tu veux essayer ?" lui dit mesquinement John tout en gobant une tranche de saucisson avant de poursuivre "Et ne te vexes pas pour la photo, disons que c'est plus amusant avec un stimulant..." John se demanda combien de temps tiendrais son beau-frère dans son appartement... en tout cas Charly lui semblait tranquillement installé sur le parquet du salon d'a côté en train de mâchouiller sa peluche préférée.

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John n’avait pas ri. Ça n’avait pour ainsi dire pas étonné Oscar, il avait compris depuis longtemps que peu importe son attitude, son beau-frère aurait toujours quelque chose à redire. Par principe, il ne l’aimait pas. Quel était le principe ? Il n’en était pas sûr, et comme lui-même ne portait pas vraiment John dans son cœur, il n’avait pas cherché à changer cet état de fait. « Je trouve ça plutôt réaliste… » Il sentait que ce n’était pas fini. « … Vu à quel point tu me fais chier ! » Contrairement à John, la remarque lui avait arraché un sourire amusé, la répartie était plutôt bien trouvée. Il ne pouvait que s’incliner dans un léger rire. 
 
Il était rentré dans l’appartement de John sans faire attention à la décoration ni à la disposition, ne s’inquiétant que pour son chien. « Punaise… Cela ne se voit pas. J'ai toujours pensé que tu en faisais dix de plus… » Il ne relève même pas les gentils propos de son beau-frère, lui demandant simplement un verre d’eau et enchaînant sur les explications pour le bien-être de Charly. « Non… D'habitude, je les bouffe… » Il soupire une fois encore, fatigué par les blagues à deux sous de son beau-frère. « Je suis mort de rire, John. » Elle voulait parler plus sérieusement, le bien-être de Charly lui tenant vraiment à cœur. « Mais tu as de la chance, j'aime trop Charly pour lui faire du mal… Alors, c'est quoi ses habitudes ? » Il avait attendu quelques secondes, pour s’assurer que John était bien sérieux et prêt à l’écouter. « En général, je le sors au minimum 3 fois par jour, mais il peut se contenter de 2 si tu n’as pas le temps. C’est surtout important de ne pas trop le faire attendre le matin. » Charly était propre, mais sa vessie capricieuse. « Tu peux lui laisser la nourriture dans la gamelle, il sait se gérer seul. » Il sort de sa poche un dernier sachet. « Ça, c’est la gourmandise, n’en abuse pas. » Il savait qu’il parlait dans le vent. « En général, Charly obéit bien, mais si tu as un doute, garde-le en laisse, il aime bien jouer avec les enfants et parfois, ça peut effrayer les parents. » 
 
Alors qu’il parlait, il avait observé le micmac de son beau-frère avec son couteau, se questionnant de plus en plus sur son bien-être psychologique. Alors, quand finalement, il avait lancé le couteau sur une cible ornée de sa tête, il avait commencé à avoir un peu peur. « Tu veux essayer ? » Levant un sourcil stupéfait, il avait repris.« Ça va aller… Je n’ai pas de grief contre moi-même. » Ce n’était pas exactement vrai, mais il n’allait pas se confier à John à ce propos. « Et ne te vexe pas pour la photo, disons que c'est plus amusant avec un stimulant… » « Hmmm… » Il était incertain de la manière dont il devait réagir. « Très franchement, j’aimerais te dire que plus rien ne m’étonne… Mais ça. » Il montre la cible du doigt. « C’est quand même au-delà de ce que je ne pouvais imaginer. » Apparemment, leur querelle prenait plus de place dans la vie de John que ce qu’il aurait imaginé. « Oh merde… » Entendant un boucan dans une pièce voisine, Oscar s’était levé d’un coup. « J’ai oublié de te dire que Charly adore fouiller dans les… » Sa voix s’était stoppée net devant l’image qui s’offrait à lui, une ribambelle d’armes en tout genre… Une collection étrange et glauque qui pouvait difficilement être légale. « Putain John ! Qu’est-ce que tu fais avec tout ça ? » Il prévoyait une tuerie de masse ?  

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"Je suis mort de rire, John" lui avait répondu Oscar à l'humour plus que douteux de John alors qu'il s'occupait à couper un saucisson sec. Pour le coup, il pensa que s'il pouvait être mort tout court, cela lui aurait suffit, pensant déjà intérieurement par avance à la petite blague qu'il lui avait réservé et qui n'allait pas tarder à suivre. Cependant, il attendit qu'Oscar lui explique tout ce qu'il pensait utile de lui dire à propos de Charly. "En général, je le sors au minimum 3 fois par jour, mais il peut se contenter de 2 si tu n'as pas le temps. C'est surtout important de ne pas trop le faire attendre le matin." John n'étant pas forcément matinal, il se demanda aussitôt s'il ne serait pas préférable de le sortir lorsqu'il rentrerait chez lui dans la nuit. "C'est gênant si je le sors plutôt vers 2, 3 ou 4h du mat lorsque je rentrerais ? J'ai un rencard ce soir et je ne compte pas rentrer aussitôt le dîner fini tu vois..." lui demanda-t-il sérieusement, car bien que son beau-frère en doutait, John s'inquiétait malgré tout pour Charly et n'avait pas envi de lui provoquer des traumatismes en changeant ses habitudes. "Tu peux lui laisser la nourriture dans la gamelle, il sait se gérer seul. Ça, c’est la gourmandise, n’en abuse pas." John attrapa le sachet que lui tendait Oscar alors qu'il venait de finir de trancher le saucisson "Le saucisson ça marche aussi ?" demanda John après avoir attrapé un bout qu'il venait de couper, tout en faisant suivre la planche en direction d'Oscar. "En général, Charly obéit bien, mais si tu as un doute, garde-le en laisse, il aime bien jouer avec les enfants et parfois, ça peut effrayer les parents." John se contenta alors de lui faire un signe de la main pour lui faire comprendre qu'il gérerait très bien la situation le cas échéant. Au pire, s'il s'avérait que Charly venait qu'à mordre un mioche qui le maltraiterait, ce ne serait qu'un juste retour des choses et si les parents se montrent insistant, il donnerait quoiqu'il en soit l'adresse de son beau-frère adoré pour qu'il les dédommage. Il n'allait pas non plus faire obstacle à la liberté de Charly.

Puis John entreprit de jouer avec son couteau avant de le lancer à travers la pièce pour toucher une belle cible à l'effigie de son beau-frère qu'il avait installé le matin même dans son salon pour lui jouer un sale tour. Et à voir la tête qu'il faisait, l'effet était plus que réussit. "Hmmm... Très franchement, j'aimerais te dire que plus rien ne m'étonne... Mais ça. C'est quand même au-delà de ce que je ne pouvais imaginer." Un sourire diabolique pris place sur le visage de John, plus que satisfait de la réaction à moitié horrifié de son beau-frère. Il se déplaça ensuite en traversant la pièce afin d'aller retirer le couteau de la cible. C'est à cet instant qu'il entendit un boucan dans la pièce d'a côté qui s'avérait être sa chambre. "Oh merde..." s'exclama Oscar mais ce n'était rien comparé à ce qu'était en train de réaliser John du fond de la pièce de vie. Ce matin, il avait entrepris de lustrer plusieurs de ses armes et n'avait pas prévu qu'Oscar vienne fouiller chez lui. Du coup il n'avait pas rangé son matériel et Charly venait de fouiner là où il n'aurait pas dû. "J'ai oublié de te dire que Charly adore fouiller dans les..." John était le plus éloigné de sa chambre et n'avait pas eu le temps d'intervenir pour stopper Oscar dans sa course. A moins de lui lancer le couteau dans le dos mais il n'en était pas encore rendu à ce stade, du moins pour le moment. Il se précipita alors derrière lui, constatant les dégâts après coup. "Putain John ! Qu'est-ce que tu fais avec tout ça ?" s'exclama une nouvelle fois Oscar mais John garda un sang-froid à tout épreuve, digne des plus grands psychopathes de cinéma. "Cul... Merde... Putain... Avec le langage fleuri que tu as, heureusement que tu n'as pas d'enfants !" lui lança-t-il malicieusement en appuyant exactement là où ça faisait le plus mal pour prendre un ascendant psychologique sur son beau-frère afin de lui laisser le temps de savoir comment bien gérer la situation.

En entrant dans sa chambre, il y avait encore une dizaine de pistolets étalés sur son lit et un visuel sur une armoire au fond de sa chambre où se trouvait de multiples autres exemplaires de son arsenal de collection. Au pied du lit, il trouva Charly en train d'essayer de mâchouiller l'une des armes qui était tombé au sol et qui avait fait tout ce vacarme. Il donna alors un morceau de saucisson au chien pour lui faire lâcher prise et récupérer l'arme à feu dans son autre main car il avait toujours le couteau de cuisine sur lui. "Ne t'inquiète pas !" s'adressa-t-il à l'attention d'Oscar après s'être retourné vers lui pour lui expliquer d'un calme olympien, à l'opposé même de ce que devait ressentir son beau-frère à cet instant précis. "Par défaut, elles ne sont pas chargées, Charly ne risque rien. Par contre si je fais ça..." John manipula alors son arme pour reculer le chargeur dans un bruit métallique qu'il adorait tout particulièrement, laissa un sourire de satisfaction naître sur son visage "Maintenant elle est en parfait état de marche ! Et si tu rajoutes cela en plus..." Il ramassa un long tube métallique sur son lit avant de l'installer au bout de l'arme à feu en le vissant jusqu'à obtenir un petit déclic final. "Tu couvres même le bruit que pourrait faire une détonation..." Désormais armé d'un pistolet dans la main droite et d'un couteau dans la main gauche, il regarda alors finalement son beau-frère d'un regard noir en inclinant légèrement la tête sur le côté. "Par contre... Je suis embêté car tu n'aurais jamais dû voir cela. Tu ne me laisses donc pas le choix... Tu préfères la méthode rapide ou la méthode lente ? ..." lui dit-il avec un sang-froid toujours aussi glacial, accompagné d'un sourire machiavélique, en lui montrant à tour de rôle le pistolet ou le couteau.

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Il espère ne pas avoir à s’éterniser dans la maison de John, quelques informations et il sera loin. Oscar n’a pas vraiment envie de manger du saucisson et de papoter avec John qui semble de plus en plus flippant à chaque fois qu’il le croise. « C’est gênant si je le sors plutôt vers 2, 3 ou 4 h du matin lorsque je rentrerais ? J'ai un rencard ce soir et je ne compte pas rentrer aussitôt, le dîner fini, tu vois… » Oscar n’a aucune envie d’en savoir plus sur la vie privée de John et ses escapades nocturnes. « Pas de soucis, essayez juste de ne pas laisser un intervalle de plus de 6 au maximum 8 heures entre deux sorties. » Quand John lui passe le saucisson, il en met quand même un bout dans sa bouche. « Le saucisson, ça marche aussi ? » Il lève les épaules. « Comme tu le sens, si tu lui en donnes trop, il risque d’être malade. » D’un coup, il se dit qu’il aurait pu ne pas lui donner cette info. L’idée de son beau-frère au sol en train de nettoyer les rejets de Charly lui accrochant un petit sourire au visage. 
 
Si l’épisode de la cible avec la tête avait commencé à le faire sérieusement douter de l’état psychologique de John, la découverte de sa collection d’armes lui avait pour le coup fait froid dans le dos. « Cul… Merde… Putain… Avec le langage fleuri que tu as, heureusement que tu n'as pas d'enfants ! » La remarque le touche en plein cœur. Une attaque gratuite là où ça fait le plus mal, mais il ne donne pas le plaisir à son beau-frère de réagir et surtout de changer de sujet. « John, tu peux pas faire comme tout le monde ? Jouer aux échecs ou au domino au scrabble je m'en fous. Non, toi, tu collectionnes… Des armes ? T’es quoi, un tueur à gages ? » Il n’en serait pas étonné, il n’a jamais vraiment cru à ce poste de garde du corps, qui est toujours resté bien flou. « Ne t'inquiète pas ! » Il ne voit pas trop comment faire autrement. « Par défaut, elles ne sont pas chargées, Charly ne risque rien. Par contre, si je fais ça… » Oscar ne le cachera pas, il trouve son beau-frère flippant à cet instant. Se demande ce qu’il fait ici dans cette pièce avec lui. « Maintenant, elle est en parfait état de marche ! Et si tu rajoutes cela en plus… Tu couvres même le bruit que pourrait faire une détonation… » Il fait tout de même un pas vers l’arrière. « T’es complètement barge, John… » Il devrait sans doute la fermer face à un mec doublement armé, mais c’est plus fort que lui. 
 
« Par contre… Je suis embêté, car tu n'aurais jamais dû voir cela. Tu ne me laisses donc pas le choix… Tu préfères la méthode rapide ou la méthode lente ?… » L’espace d’une seconde, il se demande si son beau-frère est sérieux. Se rend compte qu’il ne serait pas si étonné que ça ne soit pas le cas. Assassiné, par le frère de sa femme avec qui il ne parle même plus, ça serait un comble quand même. « Si t’as envie d’entendre que tu me fais flipper… T’as gagné. » Il n’a plus qu’une envie, partir de cet appartement et surtout ne plus avoir un contact avec son taré de beau-frère. Tant pis Charly viendra avec lui.  

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Alors qu'il venait de tomber sur sa collection d'armes à feu dont une partie était étalé sur son lit, John attaqua direct par un coup bas sur son beau-frère pour gagner un peu de temps afin de savoir comment réagir. Après tout, avoir l'air paniqué était la meilleure manière de paraître coupable alors il décida rapidement de jouer un jeu alliant un sang-froid à toute épreuve. "John, tu ne peux pas faire comme tout le monde ? Jouer aux échecs ou au domino ou au scrabble je m'en fous. Non, toi, tu collectionnes... Des armes ? T'es quoi, un tueur à gages ?" lui avait répondu Oscar visiblement inquiet et qui, bien malgré lui, venait de lui donner une idée redoutable pour se sortir de ce merdier. Rien de mieux que de parler de ces armes pour avoir l'air aussi convaincant que de lui donner ce qu'il pouvait bien imaginer de lui. Alors, étapes par étapes, il se prit à son propre jeu, révélant sans doute au passage une envie qu'il avait de libérer Elisa de son mari une bonne fois pour toutes. C'était comme s'il jouait une scène de cinéma à l'issue dramatique pour son beau-frère. "T'es complètement barge, John..." Oscar s'était adressé à lui après qu'il venait juste d'installer le silencieux sur son pistolet pour en faire une arme du crime idéale. Certes cela tâcherait son appartement, mais il aurait bien le temps de nettoyer derrière si les voisins n'étaient pas alertés par le bruit d'un coup de feu. Ainsi, il se tourna finalement vers Oscar pour lui laisser le choix sur la manière d'en finir une bonne fois pour toute... Nul doute qu'il devait avoir l'air convaincant avec son sourire carnassier et son regard noir. "Si t'as envie d'entendre que tu me fais flipper... T'as gagné." John laissa un instant de silence où les deux hommes se toisaient. Il essayait vraiment de garder son sérieux le plus longtemps possible alors, voyant qu'il ne lui avait pas répondu, il choisit de redresser son pistolet dans sa direction comme pour le voir transpirer à grosses gouttes en voyant la mort venir le cueillir à un instant qu'il n'avait certainement pas vu venir.   "Si tu as quelque chose à confesser, c'est le moment Os..." lui dit John d'un ton on ne peut plus sérieux alors qu'il l'avait désormais dans le viseur de son arme. A cette distance il n'y avait absolument aucune chance qu'il puisse rater sa cible. John lui laissa encore quelques secondes et, voyant qu'il ne réagissait pas, se décida à agir. "PAAAAANNNNNN !" John avait appuyé sur la gâchette de son arme au même instant qu'il avait simulé le bruit d'une détonation plutôt convaincante avec sa bouche. La soudaineté du geste avait fait sursauter son beau-frère et cela suffit à le faire exploser de rire de le voir ainsi déconfit alors qu'il baissa son arme.

"Ahahahahaha... Punaise Oscar tu aurais dû voir ta tête ! Je crois que je m'en souviendrais toute ma vie..." Il n'en pouvait plus de la mauvaise blague qu'il venait de lui faire, qui était certes de très mauvais goût, mais tellement jouissif pour lui. Puis il prit son arme pour en faire sortir la chambre. "Regarde elle n'était pas chargée " Même s'il était néophyte en armes à feu, il pourrait constater que le chargeur était vide. Dans toutes ses armes, très peu étaient chargées et John les connaissait parfaitement si jamais vraiment il devait en avoir besoin. John essayait de retrouver son calme petit à petit en terminant son fou rire. Et il regarda son beau-frère à nouveau en continuant d'avoir quelques soubresauts de ricanements. "Sérieux Oscar, tu as vraiment cru que je voulais te tuer ?" Certes son beau-frère était un coincé du cul mais il pouvait au moins reconnaître que la situation était hilarante. John avait finalement retrouvé son sérieux à partir de cet instant car le sujet le devenait à nouveau et il ne plaisantait surtout pas avec cela "Il faudrait que j'ai vraiment une bonne raison pour en arriver là...comme si tu faisais du mal à ma sœur par exemple. Mais ce n'est pas le cas hein ? Tu es toujours l'époux fidèle, loyal et aimant qu'elle a choisi d'épouser ?" Ce coup-ci il ne le quittait pas du regard afin de le sonder profondément. Sa sœur était ce qu'il avait de plus précieux sur terre et il voulait bien lui faire comprendre qu'il avait intérêt à respecter le serment qu'il lui avait fait le jour de leurs noces. Sinon il n'aurait aucun mal à le faire disparaître si cela devait s'avérer nécessaire et, après sa démonstration du jour, nul doute que son beau-frère en serait aussi convaincu...

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« Si tu as quelque chose à confesser, c'est le moment Os… » Il dévisage son beau-frère, tente de trouver dans son expression une once de taquinerie. Mais il n’y voit rien, que ce regard noir, celui d’un homme qui n’a pas de pitié et aucune raison de l’épargner. L’espace d’un instant, il se demande s’il rêve ou si cette scène est bien en train de se dérouler. Ce n’est presque pas crédible. Est-ce qu’il va vraiment finir comme ça ? Assassiné par son beau-frère louche. Il a encore envie de croire que c’est une blague, mais la peur prend le dessus quand il voit le doigt de John lentement appuyer sur la détente. « PAAAAANNNNNN ! » Un sursaut, avant de se rendre compte qu’il est toujours là, bien en vie, et que le visage de son beau-frère s’est transformé, pour se foutre maintenant allègrement de sa gueule. « T’es vraiment trop con… » Il secoue la tête, fatigué de l’attitude désinvolte de son beau-frère, le cœur qui palpite encore un peu trop fort dans sa poitrine. « Ahahahaha… Punaise Oscar, tu aurais dû voir ta tête ! Je crois que je m'en souviendrais toute ma vie… » Il se sent con maintenant, complètement stupide face aux moqueries de John. « C’est hilarant… » Le ton qu’il utilise est sarcastique, il ne sourit pas Oscar, agacé et humilié par l’attitude de John. 
 
« Regarde, elle n'était pas chargée. » Il regarde à peine, n’a qu’une envie, c’est de quitter la maison de John. Il n’affectionne pas sa compagnie et encore moins ce petit cirque qu’il lui a concocté. Ce n’est que par respect pour sa femme qu’il se retient de lui mettre une droite. « Sérieux Oscar, tu as vraiment cru que je voulais te tuer ? » Il hausse les épaules à cette réflexion. « T’es bon acteur… » Il peut au moins lui concéder ça. « Et franchement, je ne sais pas trop quoi penser quand ça te concerne… » Surtout depuis quelques semaines. « Je t’ai vu rentrer dans un entrepôt sur le port la dernière fois, t’étais armé… Je ne sais pas dans quoi tu baignes… Mais ça m’a pas semblé si impossible. » Ce n’est pas comme s’ils s’entendaient bien en plus de ça, il est d’ailleurs toujours incertain de la manière dont il doit agir. « Il faudrait que j'aie vraiment une bonne raison pour en arriver là… comme si tu faisais du mal à ma sœur, par exemple. Mais ce n'est pas le cas, hein ? Tu es toujours l'époux fidèle, loyal et aimant qu'elle a choisi d'épouser ? » Il soutient son regard cette fois, ne compte pas flancher face à lui, et encore moins se livrer sur sa vie avec sa sœur. « La seule personne à qui j'ai à rendre des comptes à propos de notre mariage, c’est à Eli. Mais, si vraiment, tu te le demandes, oui, je suis toujours fidèle et dévouée à ta sœur. » Une manière habile de ne pas mentir, pour ce qui était de la faire souffrir, c’était une autre pair de manche, et il ne peut pas décemment répondre qu’il ne la fait pas souffrir, sans rentrer dans le domaine du mensonge. « Bref, t’as ce qu’il faut pour Charly ? Parce qu’après ton petit cinéma, je crois que je n’ai pas plus envie de m’éterniser. » Et encore moins de s’étendre sur le sujet de son couple avec John.  

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"T'es vraiment trop con..." lui avait répondu totalement dépiter son beau-frère lorsqu'il réalisa que John lui avait fait une bien mauvaise blague. Cependant, ce dernier était plié en deux et avait vraiment beaucoup de mal à s'en remettre, repensant encore à la tête d'Oscar juste avant qu'il n'appuie sur la gâchette de son pistolet qui n'était bien entendu pas charger. "C'est hilarant..."  ajouta-t-il d'un ton clairement sarcastique, vexé sans aucun doute de la situation qu'il venait de lui faire vivre. John essuya malgré tout des larmes de rire aux bords de ses yeux en tentant de retrouver un peu de calme "Hé hé, mon talent ne sera vraiment reconnu qu'après ma mort !" dit-il finalement estimant qu'il avait été un bien bon comédien malgré le fait que sa plaisanterie était loin d'être drôle au fond. Il avait malgré tout réussit à briser l'atmosphère pesante de la découverte de sa collection de pistolets par Oscar, gagnant ainsi un temps précieux jusqu'au moment où il devrait se justifier davantage. John lui montra alors que l'arme n'était pas chargée et qu'il n'avait couru aucun risque à aucun moment, n'en revenant pas qu'il ait pu croire un instant qu'il allait vraiment le descendre dans sa chambre. Non, si seulement cela devait arriver un jour, il serait bien plus discret que cela, sans compter le fait qu'il s'arrangerait avec son équipe pour le faire disparaître sans jamais qu'on ne le retrouve. Lily pleurerait sans doute sa disparition quelques temps avant de l'oublier et de pouvoir refaire sa vie plus tard une fois qu'elle serait convaincue qu'il l'a abandonné pour refaire sa vie quelque part à l'autre bout du monde... Oui c'était une éventualité qu'il devait garder dans un coin de son esprit après tout. "T'es bon acteur..." lui dit tout d'abord Oscar, John fit une légère moue de surprise en entendant un compliment sortir de la bouche de son beau-frère. "Et franchement, je ne sais pas trop quoi penser quand ça te concerne..." John haussa un sourcil, c'était le genre de phrase qui était souvent suivie d'un "Mais", il se demandait alors où voulait en venir Oscar à cet instant. "Je t'ai vu rentrer dans un entrepôt sur le port la dernière fois, t'étais armé... Je ne sais pas dans quoi tu baignes... Mais ça m'a pas semblé si impossible." "Hum... J'en ai marre d'avoir toujours raison... Tu ne peux pas faire un compliment sans avoir quelque chose à rajouter derrière... Tu es comme ça aussi avec Lily ?" John avait toujours l'habitude d'essayer de noyer le poisson aussitôt en déviant de sujet et en posant une autre question en retour afin d'essayer de perturber celui qui pouvait lui poser des questions ou faire des remarques ayant vocation à le déstabiliser. Cependant il resta un instant dubitatif face aux propos de son beau-frère. Se pouvait-il qu'il l'ait réellement aperçu sur les quais ? Il est vrai que John s'y rendait régulièrement dans la cadre de son trafic d'armes, et qu'il avait toujours une arme sur lui dans ces moments car les situations pouvaient parfois dégénérer rapidement. Mais les rencontres avaient lieu pendant la nuit, là où il devait y avoir le moins de monde possible. Alors qu'aurait bien pu faire Oscar sur les quais en plein milieu de la nuit ? S'amusait-il à le suivre ? Cela ne plaisait pas du tout à John, cependant il estima qu'il devait se justifier afin d'éviter que son beau-frère ne croie n'importe quoi à son sujet. Et il allait encore devoir jouer l'acteur, une chance qu'Oscar le trouvait plutôt bon car ça l'aiderait à se montrer convaincant. "Bref, à mon avis, je ne sais pas ce que tu as dû croire mais tu dois te tromper de personne..." Si Oscar émettait un doute, cela voudrait très certainement dire qu'il l'avait suivi afin d'en être convaincu et John traiterait cette information dans un second temps le cas échéant. "Car tu t'imagines quoi ? Que je suis un trafiquant d'armes par exemple ?" Après tout, il n'y avait pas meilleur moyen de se montrer convaincant qu'en énonçant la vérité à voix haute, même si cela était tourné à la dérision, la voix ne serait pas hésitante et n'indiquerait donc pas qu'il pouvait potentiellement mentir dans ses propos. "Sérieusement Oscar... Je te concède que ça doit être déstabilisant de voir autant d'armes à feu dans ma chambre. Mais tu as vu, elles ne sont pas chargées" Il n'avait pas besoin de savoir que certaines d'entre-elles étaient effectivement chargées, il préférait faire passer sa collection comme un simple "passe-temps" ou "loisirs". "Certains s'amusent à collectionner des timbres, des badges, des magnets ou même des capsules de bières... avoue que collectionner des pistolets ça a quand même plus de gueule que toutes ces conneries..." Il avait montré sa collection à l'aide de ses bras avec fierté, car oui il en était fier. Les armes c'était quelque chose de puissant et de masculin. Après si Oscar ne pouvait pas comprendre cela, c'est qu'il était bien la fiotte qu'il avait toujours imaginé... "Toutes ces armes, je les aient achetées je peux te l'assurer." Ce qui était vrai de surcroit car ils les avaient réellement achetés, certes à une organisation criminelle, mais il les avaient achetées tout de même et c'était donc important de dire la vérité afin qu'il paraisse crédible dans ses explications. "Oui. J'ai dépensé sans compter ! Mais c'est un petit plaisir... je préfère cela à acheter des babioles c'est tout." Après si Oscar pouvait éventuellement s'interroger sur l'endroit où il avait pu trouver l'argent pour s'acheter toutes ces armes, John avait déjà anticiper sa question future, il ne devait rien laisser au hasard. Mais s'il continuait à poser trop de questions, il finirait peut-être par revenir sur sa décision initiale de ne pas l'achever ici et maintenant plutôt qu'attendre le moment adéquat. C'est pourquoi il n'hésita pas à lui dire qu'il devrait avoir une bonne raison s'il devait en arriver là, comme le fait qu'il puisse éventuellement faire du mal à sa soeur. "La seule personne à qui j'ai à rendre des comptes à propos de notre mariage, c’est à Eli. Mais, si vraiment, tu te le demandes, oui, je suis toujours fidèle et dévouée à ta sœur." lui répondit Oscar tout en le regardant dans les yeux. Elisa ne se montrait pas suffisamment explicite non plus, mais John le sentait qu'il y avait quelque chose et l'un des deux finirait bien par craquer à un moment donné. "Tu m'en vois ravi alors..." Se contenta de répondre John d'un ton où il semblait malgré tout pas vraiment y croire. "Bref, t’as ce qu’il faut pour Charly ? Parce qu’après ton petit cinéma, je crois que je n’ai pas plus envie de m’éterniser." lui dit finalement Oscar, visiblement pressé d'en finir. "Tu rigoles ?" lui répondit aussitôt John en prenant un air surpris avant d'ajouter "Je croyais que tu voulais visiter toutes les pièces pour le bien-être de Charly... on n'a pas encore fait tout le tour là. Qui sait ? Il y aura peut-être d'autres belles surprises à découvrir..." ajouta-t-il d'un air sarcastique en rejouant son rôle du parfait psychopathe, aussi bien dans le timbre de sa voix que dans sa posture avec un sourire carnassier qu'il prendra plaisir à lui ressortir à chaque fois qu'il le jugerait nécessaire désormais, se délectant de l'effet qu'il pouvait provoquer sur son beau-frère "Tu n'as pas envie de voir ma salle de bains ? Ou de découvrir ce que je pourrais bien cacher dans la deuxième chambre ? J'ai même une cave en bas de l'immeuble à explorer... je t'accompagnerais avec plaisir !"

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Oscar avait développé avec John, au fil des années, une compétence à fermer les yeux. Pour ne pas rentrer dans le conflit, pour ne pas en savoir plus que ce qu’il avait besoin, il ne posait presque pas de question et faisait taire celles qui osaient se développer dans son esprit. C’est d’ailleurs ce qu’il avait fait après avoir vu son beau-frère armé sur le quai. Il avait clos la conversation interne et décidé de ne pas en parler ou de tracer cet événement de son esprit pour ne pas aller au conflit. Des raisons d’aller au conflit, ils y en avaient bien assez, et quand il était question de John, une seule certitude était présente : moins il en savait à son propos et mieux il se portait. Entre autres, parce qu’il n’avait aucune intention de mentir à sa femme à son propos, heureusement pour John. Pour mentir, il fallait déjà communiquer, ce qu’ils ne faisaient plus depuis des mois. Pour cette fois, le secret était bien gardé. « Hum... J'en ai marre d'avoir toujours raison… Tu ne peux pas faire un compliment sans avoir quelque chose à rajouter derrière… Tu es comme ça aussi avec Lily ? » Ces attaques sur son couple commençaient à être vraiment lassantes. « C’est un traitement qui t’est tout particulièrement destiné. » Il n’était pas dupe de son manège pour faire dériver la conversation, cette fois pas décidé à repartir sans certaines réponses. Si sa femme était en danger à cause de son imbécile frère, il fallait qu’il le sache. Son petit marché d’arme n’était pas anodin. 
 
« Bref, à mon avis, je ne sais pas ce que tu as dû croire, mais tu dois te tromper de personne… » « Sans doute oui. » Le ton était assez ironique pour que John ne soit pas dupe, Oscar n’avait pas de doute à ce propos, il avait reconnu son beau-frère. « Car tu t'imagines quoi ? Que je suis un trafiquant d'armes, par exemple ? » Un haussement d’épaule. À bien y réfléchir, il ne s’était pas vraiment posé la question plus loin, mais la découverte du jour avait de quoi le questionner. « J’en sais rien… Mais ça ne ressemble pas à la collection d’un simple garde-du-corps. » La seule certitude qu’il avait après leur entretien étant que son beau-frère était encore plus barge qu’il se l’était imaginé. « Sérieusement, Oscar… Je te concède que ça doit être déstabilisant de voir autant d'armes à feu dans ma chambre. » Mais tu as vu, elles ne sont pas chargées ». Il ne voyait pas vraiment ce que ça changeait. « Certains s'amusent à collectionner des timbres, des badges, des magnets ou même des capsules de bières… Avoue que collectionner des pistolets ça a quand même plus de gueule que toutes ces conneries… Toutes ces armes, je les ai achetées, je peux te l'assurer. » Plus John tentait de le convaincre et plus il devenait suspect à ses yeux. Habituellement, le brun ne lui servait que le strict minimum d’informations, et voilà que d’un coup, il devenait logorrhéique. « Oui. J'ai dépensé sans compter ! Mais c'est un petit plaisir… Je préfère cela à acheter des babioles, c'est tout. » Au tour d’Oscar de voir un grand sourire s’afficher sur son visage. « Du coup, j’imagine qu’il n’y aura aucun souci à ce que je parle à Eli ? » Pas certain que sa femme soit plus encline que lui à croire à son baratin. 
 
Pressé maintenant de quitter la nouvelle maison de l’horreur, Oscar avait fait un pas vers l’arrière. « Tu rigoles ? Je croyais que tu voulais visiter toutes les pièces pour le bien-être de Charly… On n'a pas encore fait tout le tour là. Qui sait ? Il y aura peut-être d'autres belles surprises à découvrir… » Le petit jeu de John avait cessé de le faire rire depuis longtemps. En toute honnêteté, il ne l’avait même jamais trouvé drôle. Mais au moins maintenant, il pouvait s’imaginer la suite de la visite. « T’as prévu une blague d’aussi mauvais goût dans toutes les pièces ? » Dans d’autres circonstances, Oscar serait sans doute flatté que l’on mette autant d’efforts en place juste pour lui. Là, ça ressemblait plus à de l’acharnement. « Tu n'as pas envie de voir ma salle de bain ? Ou de découvrir ce que je pourrais bien cacher dans la deuxième chambre ? J'ai même une cave en bas de l'immeuble à explorer… Je t'accompagnerai avec plaisir ! » Un soupir de lassitude quitte ses lèvres une fois de plus. « T’as mis beaucoup d’énergie là-dedans, John… » C’était presque sur le ton de la compassion qu’il le dit. « Vas-y, montre-moi tes autres surprises, ça serait dommage de ne pas en faire profiter un public. » Il lui parlait maintenant avec une certaine condescendance, comme s’il s’adressait à un gamin qui enchaîne les bêtises. Persuadé, que son attitude suffirait à faire assez enrager son beau-frère pour qu’il le foute lui-même dehors, sans qu’il n’ait à faire trop d’effort pour se défaire de lui.  

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"C'est un traitement qui t'est tout particulièrement destiné." lui avait répliqué Oscar lorsque John lui avait demandé s'il se comportait de la même façon avec Lily qu'avec lui. Si John était ravi de sa réponse concernant sa soeur, il fut quelque peu déçu qu'il se comporte comme un vrai connard uniquement avec lui. Bref, il évita de prendre la mouche mais rien de ce qu'il pouvait faire ne serait jamais perçu positivement par cet homme qui lui faisait face. Cet homme que sa soeur avait malheureusement choisi d'épouser un jour et qu'il devait faire avec jusqu'à ce qu'elle décide un jour de s'en séparer. En tout cas, il n'hésiterait pas à en toucher deux mots à sa sœur à la première occasion qui se présenterait désormais. Par la suite, John commença à lui donner des explications en lui disant qu'il devait se tromper de personne qu'il avait dû apercevoir armé proche d'un hangar. "Sans doute oui." lui avait répondu aussitôt Oscar mais avec un ton qui ne laissait pas de doute sur le fond de sa pensée. Donc il l'avait forcément suivi s'il en était aussi sûr ? S'il voulait jouer à ça, John serait joueur également. Sauf qu'il n'est pas assez bête pour y aller lui-même. Non il dépêcherait un gars de son équipe pour le faire suivre en filature, prendre des photos et lui faire un rapport de ce qu'il trouverait. Si Oscar avait la moindre chose à cacher alors John finirait par être au courant dans la foulée et il déciderait des conséquences en temps et en heures par la suite. Bref, s'il voulait tout tourner à l'ironie et à la dérision, John pouvait tout aussi bien en faire autant en émettant l'hypothèse qu'il était potentiellement un trafiquant d'armes pendant qu'il y était. "J’en sais rien… Mais ça ne ressemble pas à la collection d’un simple garde-du-corps." lui avait répondu son beau-frère. Mais qu'en savait-il réellement du métier de garde-du-corps ? Est-ce que lui le jugeait en ses qualités d'architecte ? Car à regarder sa maison, c'était loin d'être la plus belle du quartier où ils habitaient... Mais bon il ne chercha pas à dévier du sujet, pour une fois, et il continua ses explications sur sa collection personnelle d'armes à feu, tel un vrai passionné qu'il était par le sujet, et cela devait d'ailleurs s'en ressentir dans ses propos car il était bien plus bavard que d'ordinaire. Mais lorsqu'il termina ses propos, Oscar se mit à sourire pour la première fois depuis son arrivée. "Du coup, j’imagine qu’il n’y aura aucun souci à ce que je parle à Eli ?" lui répliqua-t-il, visiblement content de son coup. John soupira légèrement tout en haussant les épaules. "Franchement, fait comme tu veux. Mais je pensais que tu connaissais ta femme mieux que ça... Si je ne lui en aie pas parlé jusqu'à aujourd'hui, c'est parce que je sais qu'elle n'aimerait pas ce genre de collections. J'imaginais qu'en tant qu'homme tu y serais plus réceptif mais visiblement je me suis trompé..." Convaincu ou pas, Oscar lui dit finalement qu'il souhaitait partir d'ici. John essaya malgré tout de le retenir en lui proposant de visiter les autres pièces qu'il n'avait pas encore découverte. "T’as prévu une blague d’aussi mauvais goût dans toutes les pièces ?" lui demanda alors son beau-frère. "Tout dépend du point de vue duquel on se place mais on peut dire plus ou moins ça oui..." John était plutôt satisfait du sale tour qu'il avait pu préparer à Oscar pour les fêtes d'Halloween même si cela ne semblait pas au goût de ce dernier. Même si son animosité envers Oscar avait toujours été présente, il avait profité du fait qu'il passe seul à son appartement pour élaborer quelques scènes mémorables qui lui l'avait fait énormément rire en tout cas. "T’as mis beaucoup d’énergie là-dedans, John… Vas-y, montre-moi tes autres surprises, ça serait dommage de ne pas en faire profiter un public." lui dit finalement Oscar mais avec un ton condescendant plus que désagréable et John prit la mouche cette fois-ci. "Tu sais quoi tu fais chier Oscar ! Je fais l'effort de penser à ton anniversaire en t'apportant une bonne bouteille et faut voir comment tu m'as remercié. Et là je fais l'effort de te faire quelques surprises et on voit bien ce que ça te fait... Donc honnêtement ça ne sert à rien de te montrer le reste, je suis sûr que Charly sera certainement plus à même de s'amuser avec les os du squelette installé dans le placard de la deuxième chambre..." Charly venait d'aboyer en entendant son nom, comme pour leur rappeler qu'il était bien présent lui aussi "Dérides toi un peu merde sinon tu feras un AVC avant tes 40 ans..." Même si l'hypothèse de ce décès prématuré ne serait finalement pas pour déplaire à John. "T'as vraiment aucun sens de l'humour... Et tu me feras plaisir mais la prochaine fois, évites de faire ton faux cul avec moi devant ma sœur. Allez, dégages d'ici maintenant car tes ondes négatives ont déjà polluées tout mon appartement." John l'accompagnant jusqu'à sa porte d'entrée pour la claquer derrière lui avant qu'il ne finisse par perdre entièrement son sang-froid. Il pourrait raconter ce qu'il veut à Elisa, John lui expliquerait alors tous les efforts qu'il avait fait pour essayer de le divertir tout en lui montrant de l'intérêt, même si la forme de celui-ci restait bien propre à son univers et au niveau de l'amour qu'il tenait vis-à-vis de son beau-frère.

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