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@Wesley Bishop • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Quitter sa colocation en catastrophe pour vivre dans son atelier ne faisait pas franchement partie du programme de Maeve mais, la jeune femme ne pense pas avoir eu le choix. Elle n’étalerait pas tout un pataquès de lamentations pour qu’on la plaigne — preuve en est, rares sont ceux qui sont au courant de son déménagement express, mais elle ne parvient pas non plus à se consoler du tournant pour le moins désastreux que sa vie vient de prendre, pas quand elle doit composer avec toutes une série de pertes et changements qui lui donnent l’impression d’être balancée au milieu d’une arène sans aucune arme pour se défendre. Il n’est pas question de distribuer les torts et les reproches à qui que ce soit — ce n’est de toute façon pas dans ses attributs, et elle ne considère personne comme responsable de sa situation actuelle mais, force est d’admettre que la petite rêveuse tourbillonne bien moins dans sa candeur légendaire depuis quelques jours, comme si elle avait chuté de son étoile et qu’elle s’était écrasée juste là, sur l’asphalte, au milieu du goudron de Spring Hill, en se heurtant tout aussi durement à la réalité. Les amitiés que l’on croit éternelles ne le sont pas, et les amours que l’on entretient avec espoir sont parfois les plus décevants. Mais elle va s’en remettre, Maeve. Elle s’en remet toujours.

Mais comme l’option « ressasser son malheur » ne lui sied guère, elle a décidé de se jeter à corps perdu dans quelques causes qui lui tiennent à coeur, et même si transmettre son savoir lors d’un cours dans une association artistique a été un véritable désastre, elle n’abandonne pas l’idée de se rendre utile pour autant. C’est même l’une de ses idées qui, en ce début d’après-midi, lui fait emprunter un chemin qu’elle connait bien, suffisamment du moins pour ne pas avoir besoin de s’aider outre mesure de sa canne pour se diriger. Dans Spring Hell, véritable fourmilière sans cesse agitée, elle remonte l’allée en relevant son menton lorsqu’elle approche du salon de tatouage, dont elle pass la porte en lançant un joyeux ’’Coucou !’’ d’une voix douce, dont le propriétaire est bien coutumier depuis le temps. L’odeur qui flotte dans l’air est un savant mélange de désinfectant et de parfum masculin propre à l’artiste qui oeuvre dans cette salle, des effluves rassurantes puisque, Wes a le rare privilège d'être un homme qui n'éveille pas sa méfiance. Après avoir refermé la porte après son passage, elle sourit avec tendresse en se rapprochant du comptoir, contre lequel elle appuie sa canne. ’’Tu vas bien ?’’ lentement, elle fait coulisser ses deux petites mains aux ongles arrondis et courts sur le comptoir, la surface froide du meuble contrastant avec la tiédeur de sa peau mais, rien de suffisamment désagréable pour qu’elle perde l’étirement suave de ses lèvres naturellement rosées. ’’Je crois que je suis un peu en avance, aujourd’hui…’’ elle feint à peine le « tiens donc, comme c’est étrange » puisqu’elle est piètre menteuse, mais elle se fend quand même d’un bref haussement d’épaules comme pour ôter toute gravité à sa venue prématurée. ’’Tu as fini mon dessin ?’’ elle avait demandé le portrait d’une femme aux yeux bandés, très cathartique dans sa situation n’est-ce pas. ’’Je t’ai apporté tes biscuits préférés… Ils sont dans mon sac.’’ elle l’affirme d’une voix malicieuse en pliant ses avants-bras devant elle, élargissant les contours de son sourire alors qu’elle se demande s’il est réceptif à sa tentative d’attendrissement ; si seulement elle pouvait voir son expression ! ’’T’as cinq minutes avant qu’on commence ?’’ Ce n’est pas pour rien qu’elle est venue en avance, ni qu’elle a pris soin de préparer les biscuits favoris de Wes. Et si jamais ce n’est pas suffisant, elle penche son menton sur le côté, sa joue se rapprochant de son épaule pendant qu'elle lui adresse un sourire caressant auquel, bien sûr, personne ne peut résister.

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@Maeve Mayers   • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Il a déjà le sourire aux lèvres, Wesley, quand il voit l'heure de son rendez-vous avec Maeve s'approcher. Il apprécie de plus en plus ces quelques heures qu'ils passent ensemble, tous les deux. C'est sa douceur et sa délicatesse qui ont eu raison de lui. Les premières rencontres ont été particulières pour Wes. Il ne lui a pas fallu longtemps pour deviner le trouble et les hésitations chez elle. Il a parfois eu peur de l'effrayer, la délicate artiste. De quoi le forcer à redescendre de quelques barres, son énergie toujours survoltée. De se mettre à la même fréquence qu'elle pour ne plus avoir le sentiment qu'à tout moment, il pourrait la faire décamper. Aujourd'hui, il n'a plus aucun mal à se caler à ce niveau-là. À se montrer attentif au moindre froncement de sourcils qu'elle peut faire apparaître ou, au contraire, au moindre sourire qui peut étirer ses lèvres. Il a appris à deviner ses émotions avant même qu'elle n'ait réellement eu le temps de les montrer "pour de vrai" ou de les exprimer. Maeve, c'est un petit rayon de soleil. Petit, dans tous les sens du terme, pour quelqu'un comme Wesley et son mètre quatre-vingt-cinq. Un rayon de soleil qui déboule dans le salon avec toute la chaleur de son sourire. Elle est en avance et ça n'étonne pas particulièrement le tatoueur qui la regarde entrer. Il se lève de derrière le comptoir. Prenant le soin de provoquer le bruit de fond du siège qui roule, pour lui signifier qu'il est bien présent et qu'elle puisse identifier son emplacement exact. « Salut Maeve. » Il a le sourire bruyant, Wesley. Dans la forme que prennent ses lèvres quand il la regarde se poster de l'autre côté du comptoir. « Très bien. Et toi ? » Même s'il n'allait pas bien, Wesley ne le dirait pas à voix haute. Il préfère être celui qui écoute les autres confesser leurs peines et leurs plaies au cœur.

« Tu es toujours en avance. C'est pas pour rien que je fais en sorte de libérer les trente minutes qui précèdent nos rencontres. » Cette fois, c'est le rire qui perce dans sa voix. « J'ai finis ton dessin ! » Confirmation faite du bout des lèvres, le regard sur elle qui ne se sépare jamais de son sourire tendre. En tout cas, pas en présence du tatoueur. Le sien, de sourire, ne flanche qu'à moitié quand elle mentionne "ses biscuits préférés". Impossible qu'il admette que ce n'est pas tout à fait le cas. Ce n'est pas qu'ils soient mauvais ou imangeables. Mais certains sont, parfois, ratés. Parce que trop cuits ou pas assez. Il n'a pourtant jamais eu le cœur de le lui faire remarquer et a toujours veillé à les manger sans se plaindre. Ils auront au moins l'avantage de lui éviter de perdre plus de poids qu'il n'en perd déjà depuis qu'il a cessé l'alcool, voilà cinq mois. Il échappe un rire léger quand elle se fait plus douce et un brin mielleuse. « Tu n'as pas besoin de ça pour que ma réponse soit positive. » Qu'il lui fait remarquer, plus attendri qu'autre chose. « Allez viens, on va s'asseoir. » Il contourne le comptoir pour s'approcher d'elle. Et lui propose son bras pour la guider. Avec Maeve, il apprend la douceur des gestes et l'attention plus vivement encore que lorsqu'il tatoue. Il prend le soin de la guider pour lui éviter de rencontrer le moindre obstacle. En plus d'avoir anticipé en déplaçant la table basse logée entre les deux fauteuils moelleux. Il lui permet ainsi de s'installer, sans encombre. « Tu veux boire quelque chose ? » Il attend sa réponse avant de s'éloigner. Au passage, il récupérera le dessin qu'il a fait imprimer en relief pour qu'elle puisse le parcourir du bout des doigts et le deviner plus sûrement que si elle se contentait de l'imaginer.

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@Wesley Bishop • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Si le tintement léger de la sonnette a prévenu de son arrivée sitôt qu’elle a poussé la porte du shop, c’est un « Salut Maeve. » affirmé qui l’accueille, et elle se tare alors d’un sourire élargi quand elle entend son prénom prononcé par la voix grave du maître des lieux, dans cette douce sensation toute particulière qu’il lui confère sans même le savoir. « Très bien. Et toi ? » sa bouche tord la vérité avec un ’’Très bien aussi.’’ quand ses épaules la trahissent dans un mouvement discret, comme pour remettre en perspective son affirmation exagérée ; elle va bien, du moins, autant qu’il est possible d’aller bien dans sa situation mais la dernière chose qu’elle souhaite est aborder le thème sensible avec Wes. Elle n’est pas venue pour ça.

« Tu es toujours en avance. C'est pas pour rien que je fais en sorte de libérer les trente minutes qui précèdent nos rencontres. » elle ne voit pas son expression qui s’emporte sous des accents amusés mais, elle entend très nettement le ricocher de son rire derrière les syllabes qu’il vient de prononcer et qui ne résonnent pas le moins du monde comme un reproche, alors Maeve lève simplement le menton en s’attendrissant volontiers de l’habitude prise par Wes, quand bien même devrait-elle peut-être s’en formaliser ’’Ce n’est pas de ma faute, j’adore cet endroit.’’ elle tente de se défendre en faisant coulisser ses avant-bras sur le comptoir dans une glissade contrôlée, ses doigts pianotant ensuite sur la surface lisse pendant qu’elle rajoute, un brin malicieuse ’’Je me demande bien pourquoi, d’ailleurs… T’as déjà rencontré le propriétaire ? Un vrai tortionnaire, il adore torturer ses clients…’’ écarquillant légèrement ses yeux pour donner du crédit à ses fausses accusations, elle émet ensuite un petit rire enfantin qui vient rompre son masque de sérieux, avant qu’elle ne redresse son buste féminin lorsqu’il annonce avoir achevé le dessin qui va orner sa peau d’ici quelques minutes. ’’Oh, j’ai hâte de le voir !’’ ouais, peut-être pas la meilleure formule à employer la concernant, et elle s’en rend compte en effectuant un vague geste de la main ’’Enfin, t’as compris.’’ l’abus de langage ne défait en rien son expression joviale puisque, il y a bien longtemps que Maeve a appris à composer avec sa tare visuelle.

Mais tout de même, ses yeux lui seraient grandement utiles pour cuisiner et ce n’est pas Wells, qui doit supporter ses offrandes de gâteaux trop cuits et pas assez, qui dira le contraire ! « Tu n'as pas besoin de ça pour que ma réponse soit positive. » - ’’Vraiment ?’’ qu’elle demande en étant un brin suspicieuse, ses paupières se plissant légèrement avant qu’elle ne pivote sur ses jambes pour lui faire face — ou presque vu leur différence de tailles, ses deux mains encore posées sur le comptoir. « Allez viens, on va s'asseoir. » elle ne voit pas le bras tendu qu’il lui offre mais, dans le mystère de ses yeux obscurcis, sa peau en alerte la prévient et elle n’hésite pas aucunement à englober le biceps de l’homme avec ses deux mains, bien trop heureuse de troquer sa solitude douloureuse pour la présence réconfortante et rassurante de Wes. Sait-il seulement à quel point elle se sent bien à ses côtés ? Parfaitement en confiance, elle se laisse guider à travers la boutique sans émettre le moindre élan de réticence, jusqu’à ce qu’elle puisse prendre place sur le fauteuil qu’il lui désigne ’’Merci.’’ appuyant son dos en inclinant légèrement son buste sur le côté, elle croise ses jambes de manière élégante avant d’abandonner son sac à ses pieds. « Tu veux boire quelque chose ? » comme elle imagine qu’il n’a pas de milkshake à la framboise — sa boisson préférée en intraveineuse, elle aspire un peu d’air avec sa bouche avant de demander, curieuse : ’’Qu’est-ce que tu as ?’’ n’ayant cependant pas envie de paraître difficile, elle appuie son bras sur l’accoudoir du fauteuil en reprenant presque aussitôt la parole : ’’Finalement, même chose que toi. Ce sera la surprise.’’ l’ayant prononcé avec un petit sourire aux lèvres, la jeun femme attend patiemment qu’il revienne en sa direction en secouant légèrement l’avant de sa boite noire, qui monte jusqu’à ses genoux, laissant entrevoir un fine bande de peau avant le tissu de sa robe blanche. ’’Alors, quoi de nouveau à me raconter ?’’ mais une question encore plus importante se précipite sur ses lèvres alors elle décolle son dos de son fauteuil pour se rapprocher de Wes, demandant, véritablement concernée ’’Comment va Tigri ?’’ oui, Tigri, le chat de Wes. Chacun ses priorités !

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@Maeve Mayers   • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Il ne manque rien de la taille que prend son sourire quand il la salue. C'est doux de constater que l'on parvient à provoquer ce genre de réaction. Il regarde la brune s'approcher et fronce les sourcils quand elle répond à son tour. Il y a un petit quelque chose qui dysfonctionne entre la réponse qu'elle lui offre et la tension qu'il devine dans son corps. Comme si elle mentait ou exagérait par les mots. Il pourrait l'interroger à ce sujet, mais il n'a pas envie de mettre les pieds dans le plat et de prendre le risque de la brusquer. Alors il se contentera de cette réponse en espérant qu'elle finira par s'ouvrir à lui au cours de leur séance à venir. A choisir, il préfère la taquiner avec tendresse au sujet de l'avance qu'elle a toujours quand ils se donnent rendez-vous. « Alors je ne vais pas faire semblant de ne pas être satisfait de ton avance. » Si c'est la preuve qu'elle aime cet endroit, ça lui convient au tatoueur. Qui regrette presque ses mots, quand elle le provoque d'une petite taquinerie. Faisant un portrait de lui, qui n'est pas vraiment flatteur. Mais il sait très bien qu'elle plaisante et ne va donc pas s'en formaliser. Même s'il fait mine d'être outré, quand il laisse échapper un "oh" simple et dénué de toute fioriture. Un "oh" faussement outragé. Qui se fait rire léger quand elle-même en laisse échapper un. « Remarque il y a du vrai là-dedans si on estime que la douleur du tatouage est de la torture. » Pour lui qui est recouvert d'encre de la tête aux pieds, c'est une toute autre histoire. On ne peut pas dire que ça lui fasse encore mal, quand une aiguille vient taper dans la peau et la marquer de la façon la plus durable qui soit. La rumeur selon laquelle plus on se fait tatouer, plus ça fait mal, est complètement fausse. C'est plutôt une histoire d'anticipation du corps et le sien n'anticipe jamais de douleur. Alors il n’est pas particulièrement traumatisé par l’idée même d’un nouveau tatouage. En revanche, il doit reconnaître que certains emplacements ont été plus compliqués que d’autres.

Elle semble surprise quand il lui fait remarquer qu'elle n'a pas besoin de trop en faire, pour qu'il accepte quoi que ce soit de sa part. « T'es vraiment surprise ? » Nouveau sourire dans la voix. Elle doit pourtant savoir qu'elle a un côté attendrissant qui pousse tout le monde à accepter n'importe quelle demande qu'elle pourrait être amenée à faire. Ce qu'elle pousse Wesley à faire également, c'est à se montrer doux et prévenant avec elle. Ce qu'il fait quand il la rejoint pour la guider en direction de l'un des fauteuils. Elle ne se fait pas prier pour accepter son bras et se laisser embarquer. Ainsi qu'à prendre place. Avant de s'installer à son tour, il lui propose une boisson. « T'es sûre de toi ? Tu pourrais ne pas aimer. » Mais il ne se fait pas plus prier pour s'approcher de la machine à café dernier cri dans laquelle il a récemment investi. La surprise est de courte durée. Très vite, un parfum café et noisette rejoint les odeurs déjà présentes dans le shop. Il remplit deux mugs surplombés par une jolie mousse blanche. Et file les déposer sur la table basse. Qu'il déplace légèrement pour la rapprocher d'elle. « Ta tasse est juste devant toi. Et si tu veux ajouter du sucre, il y a une boîte juste à la gauche de ta tasse. » Qu'il prend le soin de lui indiquer avant de s'installer enfin en face d'elle. Il n'a pas vraiment le temps de répondre à sa question, qu'elle l'interroge au sujet de son chat. Ce qui le surprend assez pour lui arracher un nouveau rire. « Tigri va très bien et me fait toujours autant éternuer. » Parce que l'idiot qu'il est n'a pas pu résister à la tentation d'adopter ce chat alors qu'il y est allergique. « Et quoi de neuf pour moi ... Hm, disons que je suis dans une période de retrouvailles avec pas mal de personnes de mon passé. C'est assez étrange. »   Étrange, parce qu’ils semblent s’être tous donné le mot pour réapparaître dans sa vie, en même temps ou presque.

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@Wesley Bishop • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

« Alors je ne vais pas faire semblant de ne pas être satisfait de ton avance. » elle ne le dérange pas c’est ce qu’elle se formule à l’intérieur d’elle-même en pressant ses lèvres sous la douceur qu’il vient de lui accorder, et qui réconforte secrètement son enfant intérieur, la petite fille non-désirée et battue qu’elle a été, celle qui était terrorisée, celle qui se faisait toute petite dans l’espoir d’être oubliée ; aujourd’hui, Wes n’a pas envie qu’elle se fasse toute petite, et elle n’a aucune raison de se faire oublier. Ça apaise un peu ses plaies juvéniles, ses marques profondes qui ne partiront jamais, qui ne pourront jamais totalement guérir, mais qui se font silencieuses quand elle est avec lui. ’’Méfie-toi, je pourrais arriver encore plus tôt la prochaine fois.’’ la fausse menace est proférée avec un haussement de sourcils significatif, qui s’accorde à son petit froncement de nez quand elle le dépeint d’une façon tout à fait indigne juste pour le taquiner. Wes est certes d’une ossature impressionnante, car même si elle ne connaît pas précisément sa taille, elle a très rapidement compris qu’elle faisait pâle figure à côté de lui, mais comme il n’a jamais été rien d’autres que douceur et bienveillance à son égard, son enveloppe d’homme musclé n’a que brièvement été identifiée comme une menace, devenant plutôt sécurisante, comme si elle savait qu’il n’hésiterait pas à la protéger en cas de menaces. « Remarque il y a du vrai là-dedans si on estime que la douleur du tatouage est de la torture. » un instant songeuse, elle s’accoude au comptoir pour que sa paume puisse accueillir son menton et, toujours aussi espiègle, elle lui lance : ’’Tu dois être maso avec autant de tatouages, alors.’’ sans être certaine qu’il puisse la voir, elle plisse légèrement ses paupières quand elle lui tire la langue, l’air de dire « tu l’as pas vu venir celle-là » ’’Je ne trouve pas que ça fasse si mal… Enfin, ça dépend les endroits ! Les côtes, c’est vrai que j’ai eu mal.’’ mais puisque c’est son tatouage en braille, il n’a (merci seigneur) pas duré très longtemps.

Est-elle vraiment surprise de ne pas avoir besoin de marchander pour le convaincre ? Il ne sait pas encore qu’elle vient avec une proposition en tête — autre que le tatouage qu’elle est venue faire, mais comme elle garde le secret pour l’instant, Maeve dodeline de la tête en gonflant une joue puis l’autre, sans départager son avis sur la question. Elle verra plus tard si elle a besoin de sortir son arme secrète : les cookies cramés !

Confortablement installée dans son fauteuil, elle frotte vaguement ses paumes l’une contre l’autre en balayant machinalement la salle du regard, et même si elle ne peut pas vraiment se rendre compte de son environnement, elle devine qu’elle est dans une pièce lumineuse qui comporte quelques décorations murales. Des tableaux ? Elle ne saurait dire, la forme lui paraît rectangulaire mais… Elle a beau forcer, ses yeux refusent de coopérer. « T'es sûre de toi ? Tu pourrais ne pas aimer. » émettant un léger rire, elle replaçant une boucle brune derrière son oreille avant de dire, joyeuse ’’Tu me fais peur…’’ mais comme elle sent rapidement l’odeur du café mêlée à celle de la noisette, et elle est bien rassurée sur ce qu’elle va devoir boire : pas de quoi supplanter le milkshake à la framboise mais elle accepte volontiers la boisson chaude. « Ta tasse est juste devant toi. Et si tu veux ajouter du sucre, il y a une boîte juste à la gauche de ta tasse. » le remerciant d’un sourire, elle courbe le dos pour envoyer prudemment sa main sur la table, identifiant tout d’abord la tasse brûlante avant de partir à la recherche de la petite boite de sucres, qu’elle dépouille d’un carré ’’T’avais une machine à café avant ?’’ qu’elle demande avant de balayer sa propre question pour aborder un sujet bien plus important : LE CHAT ! Cela a au moins le mérite de faire rire Wes, et les accents amusés sont contagieux puisque Maeve sourit à son tour, en soufflant au-dessus de sa tasse, qu’elle tient entre ses deux mains. « Tigri va très bien et me fait toujours autant éternuer. » - ’’Tu sais ce qu’on dit ? Il faut faire des sacrifices quand on a des enfants.’’ et vu l’affection que le tatoueur porte à sa petite boule de poils, c’est à peine exagéré « Et quoi de neuf pour moi ... Hm, disons que je suis dans une période de retrouvailles avec pas mal de personnes de mon passé. C'est assez étrange. » la réponse de Wes est suffisamment sérieuse pour que l’expression de Maeve le redevienne aussi, et elle trempe à peine ses lèvres dans sa tasse avant de relever son menton vers lui, son coude s’appuyant sur la tranche du fauteuil qu’elle occupe ’’Et tu considères que c’est une bonne chose ?’’ parce que c’est bien la seule chose qui compte aux yeux de la petite rêveuse : Wes est quelqu’un de bien, qui ne mérite nullement d’être importuné par des personnes qu’il juge indésirables. ’’Tu sais que tu as le droit de refuser qu’ils reviennent dans ta vie, si tu ne le veux pas.’’

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@Maeve Mayers   • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Si la vraie raison pour laquelle elle arrive toujours plus tôt aux rendez-vous qu'ils se donnent, est qu'elle est heureuse de venir et qu'elle se sent bien ici, il n'y a aucun risque que Wesley s'en plaigne. Parce que l'idée le comble de joie. Il aime savoir que l'on se sent bien dans son shop, ou à ses côtés. Plus encore quand la personne en question en est une que lui-même apprécie sincèrement. Sans surprise, c'est le cas de Maeve. Qu'il prend plaisir à retrouver à chaque fois qu'ils en ont l'occasion. « Dans ce cas, la prochaine fois, je bloquerai ma journée entière, pour être sûr. » Il ne plaisante qu'à moitié. Voire pas du tout. Il est bien capable de faire ça, dans le doute. De toute façon, même s'il doit passer la journée dans son shop sans passage de client, il trouvera de quoi s'occuper. En avançant sur ses différents dessins, par exemple. Il ne peut plus passer le temps en se tatouant lui-même, comme cela a pu lui arriver déjà à quelques reprises par le passé. Parce qu'à présent, son corps est presque intégralement recouvert d'encre. Ce que Maeve ne manque pas de faire remarquer, non sans préciser qu'il doit être maso pour en avoir tant. Il échappe un nouveau rire spontané quand elle lui tire la langue. « En effet, ça dépend de l'endroit. » Sans doute qu'il la préviendrait, si elle demandait un tatouage sur une partie du corps, particulièrement douloureuse. Parce qu'il n'est pas certain de beaucoup aimer l'expérience lui-même, s'il doit lui faire mal en la tatouant. C'est idiot sans doute pour un tatoueur. Mais Maeve dégage un petit quelque chose de fragilité qui lui donne envie de la protéger de tout et de tout le monde. Même si, pour l'instant, il la regarde surtout grimacer et ne peut s'empêcher de la sourire en la voyant faire. Après quoi, il l'aide à prendre place pour qu'elle soit confortablement installée en attendant qu'il soit l'heure de la tatouer. Installée avec une tasse de café supplément noisette et crème, qu'il vient de lui préparer. « Mais non. Je dis juste que c’est une idée très courageuse que de me laisser choisir pour toi. »

Elle l'interroge au sujet de la machine à café et il s'apprête à lui confirmer qu'il en avait une, mais qu'il l'a remplacée par quelque chose de bien plus performant, qui offre beaucoup plus de choses, quand elle reprend la parole. Elle saute rapidement d'un sujet à un autre et celui-là n'a vraiment rien à voir avec le précédent. Puisqu'il est question d'une certaine boule de poils. Il fait mine de ronchonner, quand elle compare le chat à un enfant qui pourrait être le sien. « Ouais ... Eh bien j'ai l'impression que plus j'éternue et suis dans le mal, plus il aime venir se blottir contre moi. » Et il se laisse faire à tous les coups, parce qu'il adore ce chat. Qu'importe. Wesley s'installe confortablement à son tour, dans son propre fauteuil, avant de reprendre le fil de la conversation. Un brin plus sérieuse celle-ci, puisqu'il est question des nouveautés de sa vie. Du retour d'un paquet de personnes dans celle-ci, plus précisément. Elle aussi retrouve un ton tout à fait sérieux quand elle l'interroge avant de lui faire remarquer qu'il peut refuser leur retour s'il le souhaite. « Non. J'en ai envie. C'est une bonne chose. J'ai l'impression d'être en train de remettre ma vie sur les bons rails. Alors que je n'avais même pas réalisé que j'avais déraillé. » Il ajoute un rire léger pour dédramatiser un peu le sujet. Parce qu'il a du mal à être trop sérieux quand il est question de sa propre vie. Celle qui n'a pas toujours été très rose ni aussi parfaite qu'il peut le laisser croire par ses rires nombreux et son comportement un peu immature sur les bords.  « Et toi alors. Quoi de neuf ? » Il est forcément curieux en retour. Désireux de savoir si ses différents projets avancent. Si elle se lance dans quelque chose de nouveau. Si elle a fait des rencontres qu’elle estime assez intéressantes pour les lui mentionner. Curieux d’en apprendre toujours plus sur elle, tout simplement. Avant d’entrer dans ce qu’il pense être le vif du sujet pour eux aujourd’hui : son nouveau tatouage.

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@Wesley Bishop • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

« Dans ce cas, la prochaine fois, je bloquerai ma journée entière, pour être sûr. » Maeve a beaucoup de mal à accréditer le moindre sérieux à cette affirmation - ce ne serait pas franchement au profit de du tatoueur, il faut bien l’avouer, mais qu’il ait la simple idée de le faire est largement suffisant pour colorer sa bouche d’un nouveau sourire attendri. Sous l’éclosion de ce sentiment doucereux, elle replie légèrement ses épaules vers l’intérieur de son corps tout en plissant légèrement ses paupières pour gagner un air terriblement enfantin, qui va de pair avec le commentaire qui suit : ’’Dans ce cas, on ira faire un tour au Planétarium.’’ elle plaisante (à peine) ’’Bon, il va falloir que tu me décrives absolument tout ce que tu vois, mais…’’ elle tord le coin de sa lèvre vers le bas dans une grimace qui semble désolée, puisqu’elle sait très bien que cela peut être pénible, pour son entourage, d’être ses yeux. Mais elle a fini par l’accepter, Maeve, après de longs mois de déni mêlé au désespoir de savoir que ses parents avaient tenté de l’empoisonner, l’idée qu’elle avait survécu s’était imposée dans son esprit comme la meilleure revanche à prendre sur ses géniteurs maltraitants : elle allait vivre, malgré ce qu’il lui avait infligé, en dépit de son handicap. C’est peut-être pour cette raison qu’elle a tant tenu à graver cette phrase en braille sur ses côtes : c’est bien la preuve qu’elle s’est familiarisée à ses nouvelles conditions de vie. « En effet, ça dépend de l'endroit. » elle hoche son menton de haut en bas pour approuver, venant presque aussitôt demander, curieuse : ’’Lequel t’as fait le plus mal, toi ?’’ même si elle n’a jamais pu se rendre véritablement compte de ses nombreux tatouages, elle sait que le corps de Wes en est presque entièrement recouvert et, s’il a déjà concédé à lui dire ce qu’il avait comme ornements et dessins ici et là, la peintre ne parvient pas tellement à se figurer son apparence mais, ce n’est pas une question qui l’obnubile. Pour ainsi dire, elle s’en fiche pas mal ; Wes est bien plus que son apparence.

’’Je te fais confiance.’’ et elle a eu raison : sa boisson gourmande lui convient parfaitement, si bien qu’elle ne résiste pas à l’envie d’en aspirer une petite gorgée même quand le breuvage est encore brûlant, et la pointe de sa langue ne l’en remercie guère mais, rien de suffisant pour l’empêcher de questionner son interlocuteur à propos de Tigri.  Elle se rend compte, en abordant le sujet du félin, que Monsieur Billy, le chat qui vivait à la coloc, va terriblement lui manquer maintenant. Mais il doit déjà l’avoir oubliée, pas vrai ? « Ouais ... Eh bien j'ai l'impression que plus j'éternue et suis dans le mal, plus il aime venir se blottir contre moi. » reposant sa tasse sur la table devant elle, Maeve émet un petit rire sonore en se laissant choir dans le fauteuil, ses deux mains nouées sur ses cuisses. ’’Mais est-ce que tu as le coeur, ou même l’envie, de le repousser ? C’est impossible.’’ marquant une petite pause, elle poursuit : ’’Oh, tu pourras me donner ses mensurations ? Je voudrais lui faire un gilet pour l’hiver !’’ et un bonnet, parce que c’est certain qu’il doit avoir froid aux oreilles. Et peut-être des petits chaussons pour ses pattes. Bref, une panoplie complète pour qu’il soit la risée parmi les chats du quartier, on peut le dire.

Elle maintient son petit sourire flanqué sur ses lèvres en profitant simplement de la douceur et de la légèreté de l’instant, qui est presque un baume appliqué sur son coeur après les dernières évènements. Mais visiblement, elle n’est pas la seule dont la vie est victime de quelques turbulences, et elle perd tout élan rieur lorsqu’elle comprend que Wes lui fait la faveur d’une intimité privilégiée, en lui confiant des choses aussi personnelles. « Non. J'en ai envie. C'est une bonne chose. J'ai l'impression d'être en train de remettre ma vie sur les bons rails. Alors que je n'avais même pas réalisé que j'avais déraillé. » elle radoucit les contours de son visage lorsqu’elle entend que c’est plus positif que négatif, même si elle s’étonne d’entendre que Wes a « déraillé » ; elle ne peut que se demander ce qu’il sous-entend derrière cette formule certes poétiques, mais néanmoins inquiétante. Mais comme elle ne se sent pas légitime à poser ouvertement la question, elle se contente d’un ’’Je suis heureuse pour toi, alors. Tu as retrouvé qui ? Des membres de ta famille ?’’ se penchant pour récupérer sa tasse, elle hausse ses sourcils quand la question lui est retournée. Gagnant du temps en buvant une fine gorgée de son café, la peintre passe ensuite la pointe de sa langue sur ses lèvres en se disant que, avec un tel gage d’amitié et de confiance de la part de Wes, elle ne peut pas lui mentir et lui livrer la comédie du bonheur. ’’Pour tout te dire, j’ai quitté mon logement en catastrophe alors je vis dans mon atelier en ce moment,’’ elle hausse les épaules avec un mélange de nonchalance et de fatalisme, en poursuivant avec un sourire qui se veut rassurant : ’’Ce n’est pas si terrible. Mon canapé est confortable.’’ pour décliner la prétendue indifférence, elle émet un léger rire indolore, ne voulant pas que Wes s’apitoie sur son sort. Il y a pire qu’elle. ’’Et j’ai coupé les ponts avec ma meilleure amie, c’est la raison de mon déménagement express d’ailleurs. Mais ça va aller.’’ et cela lui permet presque de rebondir sur l’idée qui traîne dans son dépotoir mental depuis quelques jours ’’D’ailleurs, je voulais te demander… J’ai une amie qui a été opérée, récemment. Elle a une grosse cicatrice qui la complexe un peu… On peut recouvrir des cicatrices avec un tatouage ?’’ attendant la réponse avec une vive impatience, la brune boit une nouvelle gorgée de sa boisson réconfortante, l’air de rien.

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@Maeve Mayers   • octobre 2024, shop « soul & ink », spring hill

Il n'est pas certain qu'elle le prenne vraiment au sérieux, quand il prétend que la prochaine fois qu'ils auront l'occasion de se voir, il fera en sorte de bloquer toute une journée rien que pour elle. Pour le cas où elle serait assez dingue pour arriver des heures et des heures, plus tôt que prévu. La réalité, c'est qu'il doute quand même quelque peu qu'elle arrive tôt à ce point et, quand même, il l'espère pour elle. Ce serait dommage qu'elle se retrouve à patienter plus que de raison. Il laisse entendre un rire sincère quand elle soumet l'idée que la prochaine fois, il faudra l'emmener au Planétarium. « Je suis certain qu'on peut apprécier encore plus, si on doit tout décrire. Ça oblige à remarquer et à noter vraiment tous les détails, même les plus infimes. Même ceux qui semblent peu intéressants pour les autres. » Qu'elle ne culpabilise donc pas si réellement un jour ils se retrouvent à s'organiser une quelconque sortie. Il n'aura qu'à prendre quelques pastilles pour adoucir la gorge, si vraiment il doit parler sans arrêt. Et il fera avec. Très vite, ils reviennent à un sujet que le tatoueur maîtrise bien : les endroits du corps où se faire tatouer fait le plus mal. « Franchement, y'a pas mal d'endroits difficiles à supporter. Mais le crâne et l'avant de la gorge sont les pires ... » Elle ne sait pas tous les tatouages qui ornent la peau de l'homme. Même s'ils ont déjà eu l'occasion d'en parler un peu et qu'il ne s'est pas fait prier pour lui en décrire quelques-uns, parler de tous prendrait une éternité et il n'est pas certain que ce soit si intéressant que ça.

C'est, il ne sait trop comment, qu'ils en arrivent à parler de son chat et qu'il admet qu'il le rend aussi malade qu'il le fait fondre. Il accepte qu'il se blottisse contre lui quand il est dans le canapé, parce qu'il est incapable de le repousser ou d'être même désagréable avec le félin. « Bien sûr que non. Il suffit qu'il pose ses grands yeux oranges sur moi, pour que je lui obéisse au doigt et à l'œil. » Il fait mine de râler pour la forme, mais elle devinera certainement, au ton de sa voix, que ce n'est pas sérieux. Il adore ce chat et malgré tout, il le lui rend bien. « Un gilet ? Tu vas en faire une vraie diva ... Mais d'accord, je te donnerai ça. » Soit il va se pavaner encore plus. Soit, au contraire, il va détester et refuser de porter un gilet ou un quelconque autre accessoire visant à le protéger du froid. Il ne sait pas du tout comment il réagira, puisqu’il n’a jamais rien tenté de tel avec lui. Si d'ordinaire il est plutôt de ceux qui sont l'oreille attentive, prête à tout entendre et à tout écouter des confessions des uns et des autres, aujourd'hui il se retrouve à se confier un peu, Wesley. Parce que ça ne lui pose pas de problème de répondre à des questions. Parce qu'il n'y a rien qui lui paraisse trop intime pour être partagé avec qui que ce soit. « Oui, entre autres, j'ai retrouvé un cousin que je n'avais pas vu depuis une éternité. Pour moi, qui n'ai plus vraiment de famille, c'est presque un exploit. » C'est surtout quelque chose qui lui fait énormément de bien. Depuis dix ans, il n'a plus que sa mère et, d'une certaine façon, il s'accroche à elle comme à une bouée de sauvetage. Même s'il a mal géré ses peines et ses différents deuils, depuis dix ans. Qu'il s'est perdu et s'est laissé couler de plus en plus profondément. Il tente de se rattraper depuis son trentième anniversaire. Tant bien que mal, il s'accroche et espère que la première fois sera la bonne ...

Parce qu'il s'est un peu confié, il invite la brune à faire de même en retour. Et elle ne se fait pas davantage prier. Inconsciente de la réaction de surprise qu'elle provoque chez lui quand il la regarde fixement, hausse les sourcils et entrouvre la bouche d'étonnement. « Oh ! » Qu'il lâche enfin quand elle semble vouloir conclure au sujet de son amitié perdue. C’est sans doute idiot, mais il est un peu peiné pour elle. Sans doute parce qu’il sait comme c’est compliqué à gérer de perdre quelqu’un, qu’importe les circonstances. Lui-même a perdu des amis en cours de route. Dont une certaine partie qu’il semble justement être en train de retrouver. « Désolé de l'apprendre. J'imagine que ça va être la course pour trouver un nouvel appartement du coup ? » Mais elle semble avoir envie de changer de sujet de conversation, Maeve. Alors il ne rechigne pas. Portant à son tour sa tasse à ses lèvres pour en apprécier une première gorgée, quand il écoute la question qui est la sienne.« Oui bien sûr, ça se fait complètement. La seule condition, c'est le délai. Il faut au moins un an pour que la cicatrisation soit complète, en général. Il faut qu'elle soit blanche et vraiment en fin de guérison, pour que le tatouage soit envisageable. En revanche, ça reste un tatouage assez douloureux parce que la peau reste assez fragile sur une cicatrice. » Il prend le temps de lui détailler la chose, en espérant ne pas être à côté de la plaque. « Ça m'est arrivé une fois ou deux de tatouer des peaux cicatrisées. C'est une jolie façon de se réapproprier son corps après un accident ou une maladie. »

crédits/postbadmalone