Ravie. Elle allait de mieux en mieux. Casey allait bien. Elle n'avait plus besoin des béquilles. Elle avait retrouvé confiance en elle. Elle avait retrouvé cette niak qu'elle pouvait avoir quand elle était au travail. Il était vrai que les deux premiers mois, catastrophiques. Ou du moins, à son humble avis. Elle avait l'impression de ne pas faire les choses correctement. Elle avait l'impression de se fourvoyer. De faire gaffe sur gaffe. Et puis, non, elle se sentait pas à l'aise. Comme si quelque chose n'allait pas. Et finalement, elle avait fini par reprendre du poil de la bête. Elle ne savait pas trop comment d'ailleurs. Mais c'était pas plus mal. Elle allait bien mieux. Et c'était cool. Elle avait l'impression de mieux faire son boulot. En même temps, c'était peut-être le temps d'adaptation. Elle avait été flic pendant près de dix ans sur Sydney. Là, elle arrivait dans un service qu'elle ne connaissait pas vraiment. Avec des personnes qu'elle ne connaissait pas. Oh, bien sûr, elle avait pu croiser certains de ses collègues ici ou là. Tous n'étaient pas des inconnus. Mais bon, il avait fallu qu'elle prenne ses marques. Il avait fallu qu'elle se batte en quelque sort. Contre elle-même. Pour prouver qu'elle avait sa place. Qu'elle était un bon flic. Elle avait retrouvé la pêche. Et elle en était ravie. Et maintenant, oui, elle espérait que ça continuerait de la sorte. Alors, bien sûr, elle aimerait que Lewis puisse voir son père un peu plus souvent. Ca devenait problématique. Nolan n'était pas souvent dans les parages. Il était souvent au palais de justice. Il devait annuler, au plus grand désarroi de Lewis, les matchs auxquels il avait promis d'assister. Au final, c'était la seule ombre au tableau. D'avoir repris contact avec lui. Elle n'était pas certaine que c'était une bonne chose. Et elle ne pouvait plus véritablement faire marche arrière. Ou du moins, elle pensait qu'elle ne pouvait pas. Elle fut tirée de ses pensées par quelqu’un qui venait de l’interpeller. Elle cligna des yeux pendant deux secondes, remarquant que c'était Enzo. "Désolée, j't'ai carrément pas écouté. Tu disais ?"
Il m'arrivait souvent de me rendre au centre de la police pour remettre quelques criminels par ci par là qui n'était pas d'une très grande valeur pour nous les stups mais qui restaient des petits dealers qu'on aimait pas laisser traîner dans la rue. Il m'arrivait aussi de m'y rendre pour rejoindre un collègue, ou même pour saluer quelques compatriotes avec qui on finit toujours par sympathiser quand on se retrouver dans la même galère d'une enquête ou d'un meurtre non élucidé. Là aujourd'hui, j'y étais passé pour récupérer des papiers après avoir arrêté un pauvre petit minable de la drogue qui avait finalement été relâché. Je suis persuadé que la semaine prochaine je l'aurais arrêté de nouveau. Mais qu'importe, j'en profitais pour leur en lâcher un de nouveau qui se trouvait en possession d'un peu trop de drogue à mon goût. Il était pas net ce type, mais je n'avais rien contre lui, ni élément ni indice pour le laisser filer et essayer d'en savoir plus. Je ne suis pas d'humeur en même temps aujourd'hui, étant déjà sur une affaire qui me sort par les trous de nez. En arrivant au poste, je croisais Casey. Cette blonde qui m'avait tapé dans l'oeil assez rapidement et que je prenais un mâlin plaisir à embêter. Bon, je la drague plus qu'autre chose, mais ça passe toujours bien avec elle, c'est l'avantage, et je suis naturel du coup. Je l'invitais alors à m'aider à coffrer ce petit camé pour que je puisse enfin signer les papiers ou je ne sais plus quoi. Oui parce que moi et la paperasse ça fait dix (a). Heureusement Casey ne semblait pas trop occupée, elle semblait même ailleurs, alors quand je lui racontais mes déboires de la journée avec cette folle envie de rester au lit, je comprenais que ce n'était pas à moi de parler, mais plutôt à elle Oh rien … T'arrives à te remettre dans le bain ça va ? Je connaissais pas Casey depuis très longtemps, en même temps elle n'est pas en ville depuis très longtemps, mais vu l'accident qu'elle avait eu, ça ne devait pas être très facile de recommencer le taf.
Enzo ... Il était marrant. Du moins, Casey n'avait rien contre lui. La seule chose qu'elle craignait, c'était la manière dont il lui faisait du rentre dedans. Non pas qu'elle ne l'appréciait pas ou qu'il n'était pas gentil avec elle. C'était tout le contraire d'ailleurs. Mais son coeur était fermé. Et elle n'avait pas spécialement envie d'ouvrir son coeur. Elle s'était remise de la mort de son mari. Elle avait revu Nolan et ça avait réveillé des choses envers le père de son fils. Et elle préférait attendre. La blonde préférait prendre son temps. Et pas se précipiter dans quelque chose qu'elle pourrait regretter. Parce qu'après tout, les amours au travail ... C'était jamais bon. Elle avait déjà donné. C'était comme ça qu'elle avait rencontré le père de son fils. Et au final, hein, ça ne s'était pas bien terminé. Enfin, c'était comme ça. Et elle n'avait pas forcément envie de penser à cela. Pour en revenir à ce qui nous intéresse, Enzo lui avait parlé. Mais honnêtement, elle n'avait pas écouté un traitre mot de ce qu'il avait pu lui dire à dire vrai. Du tout. Alors, elle s'était contentée de cligner des yeux. Et de s'excuser, par la même occasion, sur le fait qu'elle n'avait rien écouté. Il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Et tant mieux. "Je dois avouer que les deux premiers mois ont été durs. J'avais l'impression ... d'avoir perdu la main." Elle avait eu un hochement de la tête. "D'ailleurs, j'suis pas totalement certaine d'avoir totalement repris la main." Non, elle l'avouait volontiers. C'était difficile. "En même temps, ça faisait plus d'un an que j'm'étais pas retrouvée dans cette situation." Là, pour le moment, elle se contentait de faire principalement de la paperasse. Ce qui l'ennuyait à mourir et ce qui ne lui permettait pas de retrouver ... comment dire ... sa hargne. "Y'a des moments où j'me dis que j'aurais peut-être mieux fait, au final, de me reconvertir après ce long arrêt." Une bonne année ... C'était pas quelque chose qu'elle avait voulu. Elle avait été obligée de le faire. "M'enfin, j'pense que j'arrive plus ou moins à retrouver mes marques. Et si vraiment j'y arrive pas ..." Casey se contenta d'un haussement des épaules. Si elle n'y arrivait pas, elle changerait de job. C'est tout.
Si je ne connais pas Casey depuis très longtemps, j'ai de suite apprécié sa compagnie, peut-être un peu trop, et la seule façon que j'avais trouvé de le lui dire c'était en essayant de la faire rire, même si comme pour la drague, je n'avais jamais vraiment réussi là-dedans. Mais ce n'est pas elle qui va me mettre une baffe ou me dire de ne plus jamais lui parler, alors je continue, sûrement parce que je sens que ma compagnie lui va bien aussi. J'essaie de ne pas trop en faire non plus, je ne veux pas la faire fuir. De toute façon, je n'ai plus de chances côté cœur depuis que j'ai quitté Maxyn, et je sais que c'est ma sentence, je m'y suis fait depuis. Mais qui ne tente rien n'a rien. Alors quand ça m'amuse comme avec Casey, je ne me gêne pas. Et si ça peut lui faire oublier un peu ses malheurs, ça ne peut que me faire plaisir. Seulement, je ne la sens pas si à l'aise que ça, surtout aujourd'hui, elle semble vraiment ailleurs. La preuve elle ne m'écoute qu'à moitié. Et elle a du mal à poser ses pensées, tellement que je fronce les sourcils, perplexe à ses dires. Mais j'arrivais tout de même à cerner une perte de confiance en elle et ça, c'était relativement triste Tu veux dire que si jamais tu n'arrive pas à te remettre dans le bain, tu serais capable de quitter la police ? Ce serait dommage … Même si je ne sais même pas ce que tu valais sur le terrain à l'époque, je suis sûr que tu en es toujours capable. Lui disais-je avec un petit sourire réconfortant pour la motiver un peu. Même si après un accident, ça ne doit pas être très facile. D'ailleurs, je ne sais toujours pas quel genre d'accident elle a eu, si ça a un rapport avec le boulot ou non. Mais dans les deux cas, on ne s'en remet jamais je suppose.
Pas attentive. Mais alors, pas du tout. Non pas qu'elle n'avait pas envie d'être attentive à ce que Enzo venait de lui dire. Non pas qu'elle se fichait de ce qu'il pouvait lui dire d'ailleurs. Mais elle était perdue dans ses pensées. Ca lui arrivait parfois. De penser à des choses. Et de s'y perdre. Cela ne démontrait pas pour autant un total désintérêt mais bon. Passons. Elle avait fini par lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Le fait qu'elle avait l'impression de ne plus savoir faire son job correctement. Elle se plantait, sans doute. Dans le sens où ça devait être simplement le fait de reprendre ses marques. Que ça allait prendre un peu de temps. Mais bon. Elle y arriverait. Ou pas. Elle n'en savait rien. Enzo trouvait que c'était dommage. Qu'elle pense de la sorte. "Non, il est vrai que tu ne sais pas. J'bossais pas ici. Et j'pensais pas, d'ailleurs, que j'bosserais sur Brisbane." Non. Elle pensait qu'elle resterait définitivement sur Sydney et qu'elle ne remettrait jamais, ou pas dans un avenir proche, les pieds à Brisbane. Comme quoi, la vie pouvait nous faire des surprises de temps à autre. Pour sûr. "Tu sais ... j'étais douée avant. J'avais ça dans la peau. Et j'aurais jamais pensé à prendre des vacances alors qu'une affaire est en cours." Hors de question de quitter le boulot alors qu'il y avait du pain sur la planche. Hors de question de rentrer chez elle, même si c'était pour retrouver son fils. Enfin, pour son fils, si, elle avait quitté le boulot à quelques reprises. Quand il était malade par exemple. Mais bon, ça avait été difficile. Elle passait pas mal de temps à au boulot. "Et maintenant ... J'en viendrais presque à faire le contraire." Peut-être parce que ça lui avait fait du bien de passer du temps avec son fils durant cette année. Peut-être que ça l'avait amusé d'être avec lui. Et de s'occuper de lui, même si c'était loin d'être évident. "Ou alors, c'est peut-être un coup de blues après avoir repris le boulot au bout d'un an et sans doute que ça finira par passer." Elle avait eu un léger hochement de la tête. Ouais, c'était peut-être le cas.
Je ne m'imaginais pas un seul instant avoir un an de congé. Je crois bien que je deviendrais barge. Alors je ne pouvais que comprendre la blonde qui n'avait pas eu vraiment le choix, et que, malgré elle, elle s'était certainement habitué à ce train de vie. Je ne sais pas grand chose sur elle, mais il est évident qu'elle est faite pour ce boulot. Enfin, d'après comme elle m'en parle, d'après ses dires. Elle qui n'avait pas pensé bosser à Brisbane, peut-être était-ce ça le problème aussi. Elle se plaisait sûrement mieux à Sydney. Mais si elle est ici à présent, il va falloir qu'elle se fasse à l'idée. Je l'écoutais me raconter donc le fond de ses pensées, même si elle devait en garder pour elle bien plus qu'il n'en faut, jusqu'à ce que je lui réponde Oui je suis sûr que tu reprendras du poil de la bête, si t'aimes vraiment ton boulot, ça reviendra facilement. Pour mon plus grand bonheur. Lui répondais-je en finissant par un petit sourire mielleux. Tiens ça faisait longtemps. Elle savait bien que je la taquinais à la draguer, et qu'elle me plaisait bien sûr, mais faire du rentre dedans pur et dur c'est loin d'être mon genre, surtout que c'est loin d'être le don que je possède. Mais d'une part, ça m'amusait de tenter ma chance avec la blonde, parce que depuis que je la connais elle est toujours un peu à l'ouest et ne m'entend pas forcément tout le temps lui faire des compliments ou lui dire que je l'aime bien. C'est plus facile ainsi, et c'est toujours plus compliqué quand les femmes se rendent compte qu'elles nous plaisent pour au final se prendre un vent royal et ne plus pouvoir avoir la même relation qu'avant. Je prend des risques oui, mais pour l'instant ça me réussit bien, alors pourquoi pas.
Au fond, Sydney lui manquait. La vie était bien plus simple lorsqu'elle était à Sydney. Elle faisait son job, tranquillement, elle s'occupait de son fils, elle était avec son défunt mari. C'était différent. Très différent de ce qu'elle vivait actuellement. Sa vie avait été bordélique cette dernière année. Et maintenant, elle remettait de l'ordre, tranquillement, mais sûrement. Elle avait raconté deux à trois trucs à Enzo, sur le fait qu'elle n'avait pas pensé qu'elle pourrait bosser à Brisbane. Et qu'elle se sentait rouillée. Mais pour lui, elle finirait par reprendre du poil de la bête et ça finirait par aller mieux. Elle eut un sourire et pencha la tête sur le côté. "Pour ton plus grand bonheur ? Et pourquoi donc ?" Ouais, pourquoi pour son plus grand bonheur. "On bosse pas vraiment sur les mêmes affaires." Elle secoua la tête. "Même si j'avoue que nos chemins peuvent se croiser sur certaines affaires." Parce qu'après tout, Casey touchait un peu à tout. C'était peut-être ça le souci. Peut-être que maintenant, elle avait besoin d'autre chose. Genre les personnes disparues. La protection. Les stups ? Ca serait une idée à creuser. "Avoue qu'en fait, t'aimerais bien que j'te passe les menottes, c'est ça ?" Elle lui tira la langue. Ouais. Elle avait le droit de se moquer, non ? "Un jour peut-être mon grand. Parce que t'auras fait des bêtises. Plein de bêtises. Alors là, j'serais obligée de te les passer." Mais si ça se trouvait, Enzo préférerait qu'elle lui passe les menottes mais dans un autre contexte. Depuis la mort de son défunt mari, il ne s'était rien passé dans sa vie. Elle s'était contentée ... de se relever et de faire ses exercices pour remarcher un jour. Elle s'était occupée de son fils. Mais aucun rendez-vous. Si c'était pas triste ça. "Au fait, tu venais faire quoi dans les parages ?"
Je ne savais pas si je le voulais vraiment, mais je m’étais enfoncé encore plus que jamais. Pourquoi c’était pour mon plus grand bonheur qu’elle avait repris du service ici ? Il fallait que je lui trouve une petite excuse bien toute faite pour qu’elle se mette à rire, même si j’en étais sûr, elle se mettrait à rire si … Je suis fou amoureux toi tu le sais bien voyons ! Lui répondais-je en exagérant totalement mes pensées histoire que mon attirance à son égard soit totalement noyée. C’est vrai qu’on ne bossait pas ensemble, mais il nous était arrivé tout de même quelque fois de nous retrouver sur le terrain ou sur une même affaire. Parfois les dealers et camés n’ont pas que ces affaires un peu trop louches. C’est alors que c’est elle, à son tour qui me prit au dépourvu avec son histoire de menotte. Je me suis mis à la regarder, avec ce genre de regard à la fois choqué et étonné, pour finalement l’intensifié une fois qu’elle eut fini de dire des bêtises. Alors qu’au fond, qui dirait non à ce genre de proposition ?! Certainement pas moi en tout cas, mais je préfère toujours garder ce genre de distance de peur de tout foirer encore une fois, de me faire des illusions et espérer inutilement quelque chose qui n’arrivera jamais. Au moins l’avantage c’est que je m’amuse toujours bien avec Casey. Je suis outré que tu me crois capable de ce genre d’intention ! Non non je suis pas comme ça moi, moi je suis un chic type qui offre des roses, qui invitent au resto’ même si je ne suis pas fichu de mettre un smoking digne de ce nom ! Disais-je en faisant semblant de bouder pour finalement me mettre à rire. Finalement elle dut revenir un peu plus sur terre vu qu’elle me demanda pourquoi j’étais venu au poste aujourd’hui Oh simplement pour signer de la paperasse ! Et pour essayer de te voir bien sûr ! Mission accompli ! Lui répondais-je sur un petit ton taquin tout en lui envoyant un clin d’œil.
Ils étaient dans des sections différentes tous les deux. Ils se croisaient, de temps à autre, au poste. Mais c'était bien tout. Ca arrivait, parfois, qu'ils travaillent sur quelques affaires en commun. Mais c'était rare. Et c'était bien dommage selon Casey. Pourquoi ? Parce que Enzo, il était marrant. Elle se rappelait encore du jour où elle l'avait croisé. La première fois. Elle ne savait plus trop ce qu'il lui avait dit mais c'était un truc marrant. Parce qu'elle se souvenait d'avoir bien rigolé mine de rien. Et pas qu'un peu. Là, à nouveau, elle aurait bien rigolé, une nouvelle fois. Mais d'expérience, Casey savait que, parfois, dans la plaisanterie, il y avait également un peu de vrai. Est-ce qu'il y avait du vrai là-dedans ? Ou bien est-ce qu'il avait vraiment dit cela pour plaisanter ? Casey n'aurait su à dire vrai. Et elle n'avait pas forcément envie de creuser. "Oulà ... Tu m'fais la grande déclaration là !" Elle secoua la tête. "On t'a jamais dit que les histoires d'amour au boulot, ça donne pas que des bonnes choses ?" Elle avait penché la tête sur le côté. Elle irait pas jusqu'à dire qu'elle avait de l'expérience dans ce domaine. Mais presque. Ca n'avait pas bien fonctionné avec le père de son fils. Enfin, si, ça avait fonctionné pendant un moment. Jusqu'à ce qu'elle lui apprenne qu'elle était enceinte. Et il avait foutu le camp. Pas drôle. Mais alors pas drôle du tout. Enzo avait pris un air faussement choqué quand elle lui avait dit qu'il n'attendait qu'une chose : qu'elle lui passe les menottes. Il était outré. Ou du moins, il semblait l'être. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il était réellement choqué. Non. Il devait se moquer d'elle sans doute. "Offrir des roses et inviter au resto ? T'es pas mal toi !" avait-elle dit dans un hochement de la tête. "T'es presque l'homme idéal à épouser !" Elle se moquait un peu de lui. Mais après tout, c'était pas ce qu'il faisait avec elle depuis qu'ils se connaissaient ? En même temps, c'était pas de méchantes piques. C'était pour s'amuser. Il était là pour elle au final. Mais aussi pour des papiers. "Va falloir te donner une nouvelle mission maintenant." C'était appréciable de savoir qu'il était également venu pour elle. Ils se connaissaient pas tous les deux. Mais le courant passait bien.
Je venais de jouer fort. Je n’aurais sûrement pas du et je m’en voulais d’avoir cédé ainsi. Je ne suis pas du genre à draguer ou alors quand je le fais, c’est toujours de façon très maladroite et je m’en sors jamais. Voilà pourquoi je suis célibataire depuis presque un an maintenant. Le temps file très vite et au final, je ne savais pas que j’avais autant besoin d’attention de la part de la gente féminine. Autrefois je m’en fichais bien de tout ça, mais je ne sais pas, repartir au pays après avoir quitté ma future femme a du me faire avoir un déclic. Ou peut-être était-ce la rencontre que j’y avais faite et qui m’avait fait me rendre compte que la véritable passion existe. Peut-être que c’est ça que je recherche désespérément depuis. La femme qui saura me rendre fou d’elle et qui saura me le rendre. Mais en attendant, je me défonce au boulot, je profite de ma fille et je m’amuse avec mes collègues. Si si c’est vrai, mais l’amour ça se décide pas tu sais bien ! Lui signifiais-je faussement sérieux en lui faisant des yeux de biches qui j’espérais la ferait rire. Bon évidemment que je ne suis pas amoureux d’elle, faut pas abuser non plus. Elle a juste beaucoup de qualité qui me plaise et donc oui elle me plaît. Mais je ne vais pas non plus aller crier sur tous les toits que je suis fou amoureux. J’ai cru l’être, deux fois. Mais ça n’a pas vraiment fonctionné. Du moins avec Maxyn ça aurait pu. Je me suis alors mis à rire quand Casey me fit savoir que j’étais l’homme idéal à épouser. Mine de rien, je savais très bien ce qu’aimaient les femmes, même si je ne suis pas toujours apte à le faire. Ouaiiiis je sais ! C’est ce qui me rend unique, faut pas que je le gaspille inutilement ! Disais-je en continuant dans la lancée de la blonde, même s’il est évident que je n’en pensais pas un seul mot. Je suis plutôt du genre à faire l’inverse. Mais je me sens assez à l’aise avec Casey pour déconner de la sorte, en sachant que c’est pas vraiment mon genre. Je déconne pas avec tout le monde. En attendant elle avait tout juste pour sa dernière remarque. Totalement, je ne sais pas vivre sans mission moi. Aurais-tu la bonté de me sauver la vie ? Lui demandais-je en lui demandant en quelque sorte si elle avait une mission pour moi. C’était pour s’amuser évidemment, vu que je n’avais rien de mieux à faire du reste de ma journée bien sûr.
Il avait bien raison, malheureusement. L'amour, ça venait, ça allait. Ca nous tombait sur le coin de la gueule. Parfois, c'était tout beau, tout rose. Et parfois, c'était tout moche. Ca faisait souffrir. C'était comme ça. On n'y pouvait pas grand chose. "Chuttttt." fit-elle en portant sa main à sa bouche, un doigt quelque peu levé. "Je sais très bien que c'est imprévisible. Mais quand c'est au travail, c'est problématique. Trop." Pour preuve avec le père de son fils. C'était loin d'être évident. Même maintenant qu'ils avaient repris le contact. Parfois, elle se disait qu'ils n'avaient plus rien en commun. Qu'ils n'avaient plus grand chose à se dire. Et qu'ils se parlaient, qu'ils se voyaient uniquement pour leur fils, Lewis. C'était dur quand même. De se dire qu'ils avaient vécu des choses ensemble et que ... Et que maintenant, tout était différent à présent. C'était dur, y'avait pas à dire. En tout cas, il était marrant Enzo. Un vrai petit rigolo. Mais au moins, il rendait le sourire, si on pouvait dire cela ainsi. "Unique, unique ... c'est vite dit ... J'suis sûre que doit y en avoir plein comme toi. Bon, peut-être pas aussi drôle que toi mais bon. On peut pas tout avoir dans la vie." Et elle lui tira la langue. Mouais. Il était marrant le Zozo. En tout cas, elle appréciait qu'il soit venu. Il était drôle. Et maintenant, il s'ennuyait. Parce qu'il n'avait pas grand chose à faire. Il n'avait plus rien de prévu. Elle pencha la tête sur le côté. Il parlait qu'elle lui sauve la vie d'un ennui mortel. "Si t'aimes la paperasse, je suis sûre qu'il doit y avoir un peu de paperasse à faire." Ouais, bon, sans doute que ça devait pas être la came d'Enzo et qu'il devait préféré courir après les gens qu'autre chose. "Sinon ... On pourrait aller faire un tour non loin du parc ... j'suis sûre qu'à cette heure-ci, doit y avoir quelques camés à pincer." Enfin, elle supposait. Mais elle n'en était pas certaine.
Oui c'est problématique quand on mêle boulot et vie privée, mais quand on est sûr de vouloir tout tenter avec une personne, pourquoi se retenir juste à cause de tous ces couples qui n'arrivent pas à allier les deux ? Certes, je me suis déjà fait avoir avec une accro à la drogue et ça n'a pas bien fonctionné, c'était sûrement foutu d'avance, mais quand on a les mêmes optiques de vie, il y a peu de chance pour que ça ne fonctionne pas. Mais Casey me faisait rire avec sa réplique et je ne pus que lui donner raison J'ai comme l'impression que tu sais de quoi tu parles. Lui répondais-je en arquant un sourcil. Je ne connais pas du tout sa vie sentimentale, excepté qu'elle aussi avait un enfant, et un peu plus âgé que la mienne. Mais c'était tout. En attendant j'essayais coûte que coûte de lui prouver que j'en valais la peine. Ou alors je m'amusais à lui faire croire. Parce que je suis loin de l'être. Et même si Casey avait voulu me ramener sur terre, elle arrivait à me faire un compliment. Oui c'est vrai. Lui répondais-je simplement avant de répliquer Même si ça ne vous suffit jamais à vous les femmes ! Dis-je de façon faussement blasé, même si au fond, il est évident que je le suis. Je ne conviens jamais aux femmes, il y a toujours quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui va de travers et elles préfèrent tout arrêter au lieu d'essayer de nous accepter tel qu'on est. Enfin, c'est l'opinion que j'ai eu avec celles que j'ai fréquenté. Jamais contentes ! Et moi non plus je ne le suis jamais quand il s'agit de boulot. J'adore mon boulot et si parfois certaines missions ne me laissent pas de temps libre, j'en ai parfois trop. Je tirais un sale tronche de dégoût quand elle me parla de paperasse à faire et heureusement pour moi elle me proposa autre chose et je pus me décontracter La deuxième option me convient bien mieux. J'espère que je ne t'enlève pas au peu de paperasse qu'il reste à faire hein ?! Lui demandais-je pour la taquiner en lui envoyant un petit clin d’œil.
Il marquait un autre point. Elle savait très bien de quoi elle parlait pour l'avoir vécu à dire vrai. C'était comme ça, elle n'y pouvait pas grand chose. "Effectivement, je sais de quoi je parle." dit-elle en hochant de la tête. "C'est comme ça que j'ai rencontré le père de mon fils. Et j'peux te dire qu'on s'est pas mal bouffés tous les deux. Au départ." Sans doute que Enzo devait se demander pourquoi d'ailleurs. "Faut comprendre. J'suis flic. Il est avocat. Conflit d'intérêt. Surtout quand il s'amusait à défendre les petites fripouilles que je venais tout juste d'arrêter." Ca, fallait l'avouer, Casey l'avait eu mauvaise. Et ce à plusieurs reprises. Enfin, en même temps, c'était pas vraiment de la faute de son ex compagnon. Il était avocat commis d'office, à l'époque, et il ne choisissait pas les affaires. Du tout. Alors oui, y'avait eu quelques disputes à cause de cela. Et puis, il était parti quand il avait appris qu'elle était enceinte. C'était le drame, en quelque sorte. Elle avait eu du mal à digérer tout cela d'ailleurs. Qu'il s'en aille. "Mais j'dis pas que j'ai la science infuse. J'suis sûre que ça peut bien fonctionner pour d'autres." Mais pas pour elle, en quelque sorte. En tout cas, Enzo avait fait une petite remarque sur sa personne. Sur le fait qu'il était unique. Casey l'avait quelque peu contrarié dans ses propos en lui expliquant qu'elle était sûre et certaine qu'il y avait d'autres mecs comme lui. Mais selon Enzo, c'était pas suffisant pour les nanas. "J'vais pas te contredire. Même si j'suis pas certaine qu'on peut me ranger dans cette catégorie." dit-elle en secouant la tête. Après, elle savait très bien que certaines femmes étaient pénibles. Casey était ... comment dire ... Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle n'était pas comme les autres mais bon, elle était pas aussi exigeante. Elle était bien avec Fen' au départ. Elle était bien avec Spencer. Retrouver quelqu'un juste pour être avec quelqu'un, ça ne l'intéressait pas. Non, du tout. Si elle se trouvait quelqu'un de gentil et qui aimerait son fils, pourquoi pas. Mais sinon, le célibat, c'était pas mal. Le pauvre Enzo s'ennuyait. Il ne savait pas quoi faire et il avait besoin qu'on lui attribue une mission. Alors, Casey lui avait proposé d'aller faire un tour. "Non, t'inquiète. Ma paperasse sera toujours là quand je reviendrais." Elle s'était levée et elle avait replacé sa veste correctement, cachant ainsi son holster avec son flingue. "On y va à pinces ou tu conduis ?"
Parler de mes faux sentiments pas totalement faux avec Casey, nous permettait finalement de continuer à en apprendre davantage sur nos relations. Enfin, surtout sur la sienne, puisqu'elle me racontait la triste histoire qu'elle avait eu avec un certain avocat. Et ça m'intriguait. Et si je comprend bien, ça n'a pas fonctionné entre vous ? Oui parce qu'elle ne m'a jamais dit qu'elle était en couple, elle aurait pu me refroidir dès le début, mais non, donc même si elle parle de ce type au présent, il y a de fortes chances pour que ça se soit mal fini entre eux. Mais je dois bien avouer que parfois les opposés s'attirent mais ne sont pas forcément fait pour vivre ensemble toute leur vie. Ca finit toujours par clasher à un moment donné. D'ailleurs je lui fais remarquer que ma vie amoureuse est pourrave à cause des femmes sur un ton un peu léger même si je n'en pense pas moins. C'est bien pour ça que j'ai jeté mon dévolu sur toi ! Lui répondais-je de façon taquine avant de lui envoyer un petit clin d'oeil amusé. Autant y aller jusqu'au bout. Puis voilà qu'elle me proposait d'aller se balader pour me trouver une mission et pouvoir m'occuper, même si moi aussi j'avais certainement de la paperasse qui m'attendait au bureau. Mais je verrais ça plus tard, pour l'heure j'avais juste envie de passer du temps dehors, et c'était encore mieux si c'était accompagné de Casey. A pinces ? Lui demandais-je bien perplexe tout à coup et amusé en même temps. Je ne connaissais pas cette expression ! Je m'imagine en mode crabe maintenant ! Disais-je en riant avant d'imiter les pinces d'un crabe. Oui j'ai besoin d'air. J'ai ma voiture garée juste devant le commissariat. Lui disais-je en guise de réponse à sa question.
L'amour au travail ... Loin, très loin d'être une bonne chose à dire vrai. Mais c'était ainsi. Casey en avait payé le prix, si elle pouvait dire cela ainsi. Elle secoua la tête. "Tu comprends bien. Disons que ... Y'a eu un petit imprévu." Elle n'en voulait aucunement à Lewis. Il était arrivé. Et elle était heureuse de l'avoir eu. Même si ça avait provoqué la fin de sa relation avec le père de ce dernier. C'était comme ça. Elle n'y pouvait rien. Et si elle pouvait revenir en arrière et changer les choses ? Elle n'était pas vraiment certaine qu'elle le ferait. Non, c'était bien ... comme ça. "J'suis tombée enceinte. C'était pas vraiment prévu. Et je crois que ça lui a fait peur. Alors, il a fiché le camp." Ouais. C'était moche. Mais parfois, ça ne fonctionnait pas vraiment comme on le voulait. Pas toujours du moins. "Maintenant, on essaie de garder une relation cordiale. Pour notre fils. Mais j'peux pas dire que ça soit évident à chaque fois." M'enfin, elle ne pouvait pas faire un trait définitivement sur lui. Elle avait vécu des choses avec lui. C'était fini maintenant. Mais pour le bien de leur enfant, oui, fallait qu'ils gardent contact. Quoi qu'il en soit, ils n'allaient pas rester là. Ils n'allaient pas stagner au poste de police. Et Casey avait proposé d'aller faire un tour au parc, histoire de voir si y'avait pas deux ou trois drogués à arrêter. Et elle lui avait proposé de prendre la voiture. Ou bien d'y aller à pieds. Enfin, ce n'était pas cette expression qu'elle avait utilisé. Et ça avait fait rire Enzo d'ailleurs. Et le voilà imitant un crabe, ce qui avait fait rire Casey par la même occasion. "J'suis pratiquement sûre que t'as dû être un crabe dans une autre vie toi !" Enzo ajouta qu'il avait la voiture pas loin. "Et bah allez. On y va alors." Elle s'était levée et elle avait pris le chemin du véhicule d'Enzo. Il fut un temps où elle était tout le temps dehors, sur le terrain. Depuis qu'elle avait repris le travail, elle y était un peu moins souvent. Parfois ... parfois ça lui manquait un peu. Et d'autres fois, pas du tout. Et là, ça lui ferait un peu de bien pour elle, comme pour lui, d'aller faire un petit tour.
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