watch your blues turn gold
crédit gif - emziess & keetica
Mia Bosko & @isabel flores Bar Rooftop

Meeting you seems both challenging and exciting, giving me so many reasons to want to get to know and your limits. Because I can see it, there's something there, something that seems so damn close to what I have as welll, something that is really worth exploring.

Bordel, mais qu’est-ce que l’argent me ferait pas faire. Les soirées de ce genre, c’est pas fait pour moi. Au contraire même, c’est plutôt fait pour les gens qui sont comme mes parents et donc, pour les gens que je peux pas me voir. Mais en plus de ne pas pouvoir me les voir, il faut que les serve. Ew. Heureusement que c’est plutôt bien payé comme boulot, sinon j’aurais fait demi-tour depuis perpet’. Enfin, servir des gens qui ont l’air profondément snobs, à la limite, je peux faire avec, mais l’uniforme qu’on me force à porter ? J’apprécie vachement moins. Chemise blanche boutonnée jusqu’en haut, pantalon noir pas trop moulant, tablier noir autour de la taille.. C’est sacrément barbant. J’ai déjà défait le bouton le plus haut de ma chemise, le tout sous le regard plus que médusé d’une de mes collègues. D’après elle, je vais m’attirer des ennuis. Si j’arrive à m’attirer des ennuis pour une simple histoire de boutons, c’est qu’ils sont encore plus coincés que ce que j’imaginais, et ça serait pas peu dire. Si j’avais voulu pousser le vice, j’aurais surement troué mon pantalon au niveau de mes cuisses ou de mes genoux mais ça, pour le coup, je pense que ça m’aurait vraiment attiré des soucis. Alors je me suis contenté d’accrocher un pin’s au niveau de mon tablier, mais pas n’importe lequel : le pin’s avec le drapeau sapphic. Est-ce que je l’ai mis dans l’espoir de choquer de potentiels homophobes ? Absolument. Et pour le coup, quand la patronne m’a fait une remarque, j’ai même pu lui sortir cette carte-là, le regard faussement choqué accompagné d’un : « Vous êtes homophobe Madame ? » Visiblement, la peur de s’attirer des problèmes a suffit pour qu’elle la ferme et ne me demande pas de l’enlever. Bingo.

Le problème, c’est que malgré le regard médusé de certains invités, disons les choses simplement : je m’emmerde. Les clients sont barbants, les boissons le sont tout autant et franchement.. Ouais, j’ai strictement rien à faire là. Alors je me contente d’essayer de me concentrer sur le chèque que je vais avoir à la fin de la soirée mais franchement, c’est limite pas suffisant. Mais en même temps, s’il peut me permettre de me trouver un logement un peu moins miteux que mon logement actuel, ça serait carrément cool. Alors ouais, j’essaye de m’accrocher à ça. La bonne nouvelle, ceci dit, c’est que je ne suis pas la seule à ne pas vraiment avoir ma place ici. Il y a à peine quelques minutes, mon regard s’est posé sur une petite brune qui, vu sa tenue, n’a soit pas eu l’info quant au dress code de ce soir, soit n’est juste pas du tout de la même part de la société que le reste des invités. De loin, j’aurais presque envie de dire que c’est les deux. Mais je l’envie, cette nana, parce qu’elle, au moins, elle peut partir quand elle veut, alors que perso, je suis encore bloquée là pendant pas mal de temps et ça, franchement.. Ca craint.

Je suis presque surpris quand elle se rapproche du bar, pile au moment où un de mes collègues s’éloigne pour aller faire je ne sais quoi. Mon regard se pose sur elle, un de mes sourcils s’arquant alors que je sens un sourire en coin s’étirer sur mes lèvres. Je peux lui proposer ce que je veux, donc ? C’est tentant. Mais à la fois, je sens le regard de Jen’, mon autre collègue d’un soir, sur moi, clairement prête à surveiller ce que je vais faire. « Deux secondes, je m’occupe de toi après. » Ces mots s’échappent d’entre mes lèvres avant que je ne me tourne vers Jen, mon regard le plus innocent prenant déjà sa place sur mon visage. « Dis Jen, tu peux aller voir s’il nous reste du champagne en stock ? On en a presque plus au frigo. Et tu connais Madame, si on se retrouve à servir du champagne à température ambiante, elle va pas être contente. » Madame, c’est le surnom d’une des organisatrices de la soirée, probablement l’organisatrice la plus haut placée. On va pas se mentir, j’ai pas pris le temps de retenir son nom, ça ne m’intéresse pas le moins du monde. « Qu’est-ce que tu comptes faire Mia ? ». Merde, on a beau ne pas se connaître, elle se doute que je suis prête à faire une connerie. Je me retiens de lever les yeux au ciel, me contentant de lui adresser un sourire. « Rien du tout, je veux juste nous éviter des problèmes. » Et surtout, j’apprécierai de servir à ma nouvelle cliente quelque chose qui ne vient pas de ce bar, parce que c’est barbant en plus d’être hors de prix. Jen’ finit par lever les yeux au ciel avant de partir, prenant la direction de la réserve. Parfait.

Mon regard se pose une nouvelle fois sur la jolie brune présente en face de moi, un sourire en coin s’étirant déjà sur mes lèvres. Directement, j’attrape un des verres présents en dessous du bar, verre bien trop chic pour ce que je vais lui servir, mais on fera avec. Un dernier regard vers les alentours et je sors une flasque de mon tablier, en versant une partie dans le verre en question avant de le pousser vers la jeune femme, lui faisant un clin d’œil au passage. « C’est pour moi, t’as rien à payer. J’te préviens, par contre, je l’ai probablement pas mal chargé. » A la base, le but était d’avoir une boisson dont je pourrais prendre quelques gorgées pendant la soirée, mais ça ne me dérange pas le moins du monde d’en passer à quelqu’un d’autre, surtout que bon.. Je pense qu’elle apprécierait pas nécessairement ce que le bar est censé avoir à lui offrir. « Et si on te demande, dis que c’est du punch. La seule différence, c’est que c’est mille fois meilleur que leur jus de chaussette. » A ce stade, c’était pas un punch qu’ils servaient, c’était du jus de chaussettes fait à base de produits probablement hors de prix. Le tout se retrouve à n’avoir pratiquement aucun goût et, franchement, c’est un coup à se demander s’il y a vraiment de l’alcool dans la recette. Au moins, avec ce que je lui ai servi, elle se posera pas la question. « J’m’appelle Mia. C’est quoi ton nom ? »

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Et d’un coup, je m’amuse déjà beaucoup plus. Faut dire que ce n’est pas bien compliqué, la soirée est tellement barbante que la barre n’est pas bien haute, mais quand même. N’importe qui m’aurait probablement balancé mon verre en pleine face en ne sachant pas ce qui se trouvait dedans mais elle, pour le coup, elle a relevé le défi haut la main. Bon, évidemment, c’est pas comme si j’envisageais d’intoxiquer qui que ce soit, mais on se connaît pas, donc elle risque pas de le deviner. Je ne la lâche pas du regard quand elle amène le verre à son nez, puis à sa bouche, surveillant sa réaction avec un sourire déjà présent aux coins de mes lèvres. Disons le clairement, je suis curieuse. Et le sourire qui était initialement présent sur mes lèvres n’a fait que s’agrandir face à sa réaction, un léger rire s’échappant d’entre mes lèvres. Ouais, bon, j’ai peut-être un peu trop poussé sur la quantité d’alcool dans la flasque mais.. Eh, fallait bien, puis considérant l’ambiance pendant la soirée, j’ai bien fait, surtout si je me retrouve à la partager avec quelqu’un d’autre.

J’arque finalement un sourcil quand elle mentionne l’endroit où elle travaille. Le casino, donc ? C’est suffisant pour attiser ma curiosité. Je relève le regard vers elle, arquant un sourcil avant de reprendre la parole. « Tu fais quoi, au casino ? Si t’es croupière, on peut s’arranger pour que tu truques quelques tirages pour moi ? » Ouais, c’est osé, et y a des chances que ça ne soit pas nécessairement apprécié, mais je tente ma chance quand même. De toute façon, si elle doit finalement ne pas m’apprécier, je m’en fiche pas mal, c’est pas comme si je portais une grande attention aux regards que les autres ont sur moi. « Serveuse, pour l'instant. J'aimerais bien faire la formation, mais ça coûte une blinde. » Ca pour le coup, c’est dommage. Quand elle relève le regard, je croise ce dernier, le sourire présent sur ses lèvres mimant rapidement le mien. « Seulement si on se partage les gains. » Ouais, elle est carrément vraiment intéressante, cette fille. Comparé à d’autres, elle ne déchante même pas quand je joue avec ce que certains considèreraient comme les limites présentes entre la légalité et l’illégalité. « Dommage. Mais ouais, ça me va. Je peux te faire des prix dans le bar où je bosse en attendant, comme ça tu deviendras croupière plus vite. » Et puis si ça peut me permettre de la revoir, ça m’arrange. Y a ce truc, chez elle, qui m’intrigue pas mal, mais dans le bon sens du terme. Alors ouais, je vais pas me gêner.

Je laisse finalement mon regard se poser autour de moi, avisant les personnes déjà présentes, certaines ayant apparemment préféré passer du temps dehors alors que d’autres sont retournées à l’intérieur, pour assister à je ne sais quelle animation. Barbant, en somme. « T’as fait le bon choix, je pense. L’alcool peut rendre les soirées les plus barbantes vachement plus intéressantes. » Je pose un regard sur ma montre. Il est un peu plus tôt que prévu initialement mais… « J’ai le droit à une pause dans la soirée. Ca te dit que je la prenne maintenant ? Promis, je prendrais ma flasque. » Quitte à choisir, je préfère encore passer la pause en question avec elle que seule, ou surtout qu’avec n’importe qui d’autre. Hors de question que je la prenne avec mes collègues, déjà. Enfin, dans tous les cas, on n’a pas le droit de prendre nos pauses en même temps, mais j’ai surtout pas envie de passer du temps avec eux, ils ont l’air chiants. « Ouais, carrément ! Je dirais pas non à un peu de compagnie. Elle dure combien de temps, ta pause ? » Je la suis du regard quand elle s’approche de moi, un sourire en coin s’étirant sur mes lèvres alors qu’elle désigne mon tablier. J’arque finalement un sourcil quand elle reprend la parole. « Et où est-ce qu'on va pour... ? » A ce stade, elle me tend une sacrée perche. No pun intended, vu que c’est une nana. « Ca dépend, tu parles de la flasque, ou de ce qu’il y a encore en dessous ? Parce que bon, un placard à balais, ça me tente pas trop. »

Je me recule, lui adressant un clin d’œil avant de me tourner vers Jen’ qui est en train de revenir, bouteilles de champagne en main. Bordel, elle est vraiment crédule. « Je vais prendre ma pause, à tout à l’heure ! » Et, sans prendre le temps d’attendre sa réponse, je lui adresse un clin d’œil avant de quitter l’arrière du bar, rejoignant le côté des clients, le côté de Bel. Directement, je me penche vers elle, ma main droite retrouvant rapidement le contact de la flasque qui est toujours cachée dans mon tablier. « J’ai le droit à vingt minutes, mais bon, c’est la théorie ça. » Quant au fait de pouvoir être tranquilles… « Et t’inquiètes, je connais l’endroit parfait pour être tranquilles. » Ca, pour le coup, c’est l’avantage d’avoir pu visiter les lieux avant de bosser. J’ai pas écouté ni retenu grand-chose, on va pas se mentir, mais disons simplement que j’ai retenu ce qui m’arrangeait. Je lui fais signe de me suivre, avançant vers le bord de la terrasse, contournant certains buissons artificiels pour aller de l’autre côté. « T’as pas le vertige, j’espère ? » Parce que bon, on sera un peu proches du vide, mais au moins, on sera sûres d’être tranquilles, et ça c’est carrément mieux. Je fais encore quelques pas, m’installant sur le sol, tendant les jambes pour laisser mes pieds dépasser du bord du bâtiment. La flasque se retrouve rapidement sortie de mon tablier et, presque directement, j’en prends une gorgée, tendant la flasque vers elle. « J’espère que tu tiens l’alcool par contre, faudrait pas que tu tombes dans le vide, ça impacterait un peu mon chèque, je pense. » Puis bon, être responsable de la mort de quelqu’un.. Bof.

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Face a sa réponse, j’arque un sourcil, un sourire en coin retrouvant vite sa place sur mon visage. Si dès le début, j’ai bien vite saisi que cette femme avait quelque chose de piquant en elle, mais nos quelques échanges de parole ne font que le confirmer, et ça me plait. Je me rapproche doucement d’elle, assez pour que ma bouche soit proche de son oreille, mes prochaines paroles ne sortant que par le biais d’un murmure. « C’est ton truc, les espaces clos, du coup ? C’est pas adapté à toutes les pratiques, pourtant. » Et, dans la plupart des cas, disons que ce n’est pas du tout adapté à mes pratiques, ou en tout cas, pas vraiment. Ce qui justifie totalement le clin d’œil que je lui adresse une fois que je me suis un éloignée d’elle d’ailleurs, retrouvant une distance plus.. Socialement adaptée, disons. Je retourne directement la tête vers elle quand elle reprend la parole. « Ça aide d’être minuscule : on passe-partout. Mais les espaces clos, les espaces verts, l'espace tout court...» Je la suis du regard quand elle désigne la vue, ne pouvant qu’acquiescer face à sa réponse. « Ça importe bien moins que la personne avec qui on s'y trouve. » Ma foi, là-dessus, elle a pas tort. Peu importe l’endroit, peu importe à quel point il est palpitant ou confortable -en fonction de ce que la personne recherche-, le plus important, c’est la personne avec qui on est. Même les moments les plus intenses peuvent devenir particulièrement barbants quand on est avec une personne qui ne sait pas s’y prendre. « Les espaces verts, tu dis ? Et le risque de se faire prendre, alors ? » Tu parles, ça rend souvent le tout encore plus intéressant, plus palpitant, plus plaisant. Quant au reste.. « Et ça, je suis bien d’accord. Je suis déjà tombée sur des filles.. Autant te dire qu’elles n’avaient pas l’air de savoir ce qu’elles faisaient. » Et ça, autant dire que ça casse carrément l’ambiance. Je préfère largement être avec quelqu’un d’expérimenté qui ne me donne pas l’impression de perdre mon temps et qui, surtout, est bien assez douée pour me faire grimper aux rideaux. Même quand il n’y a pas de rideaux. Quand je la vois sourire en coin, j’arque un sourcil, déjà curieuse quant à ce qu’elle va dire. « C'est ça qui est fun, non ? » Un silence a à peine le temps de s’installer avant qu’elle ne reprenne la parole, l’humour débordant presque de ses paroles tellement il est évident. « Ou alors, c'est toi qui es exigeante. » J’arque un sourcil, un léger rire s’échappant d’entre mes lèvres. « Je préfère encore être exigeante qu’enchaîner les mauvais coups. Après, si tu veux faire dans le bénévolat.. C’est toi qui vois ! » Mais, vu sa façon de se comporter et de s’exprimer, disons que je doute fortement du fait que ça puisse être le cas. Il est évident que cette nana, elle a besoin de piment dans sa vie, et je doute du fait que ça ne soit pas aussi le cas dans son lit, ou peu importe où elle ira.

On se retrouve finalement au niveau du bout du toit et on y est installées depuis assez longtemps pour que l’on ai l’occasion d’un peu discuter. Tous les propos de la jeune femme confirment qu’elle a ce petit truc, ce petit quelque chose qui fait d’elle une personne que je trouve réellement intéressante. Certes, j’ai parfois de bonnes relations avec d’autres personnes, mais il y a rarement -pour ne pas dire presque jamais- cet espèce de défi que je trouve si plaisant dans le cas présent. D’une certaine manière, c’est comme si le flirt ne s’arrêtait pas, se contentant parfois de s’éloigner sans pour autant réellement quitter les lieux, restant comme un fond d’ambiance dont on a probablement toutes les deux bien conscience. Même si je sépare souvent mon regard d’elle, le posant plutôt sur les environs ou sur la vue présente devant nous, mes yeux se retrouvent bien souvent posés sur elle, ne voulant pas rater la moindre de ses réactions, peu importe à quel point elle pourrait ne pas être importante ou intéressante. Les piques s’enchaînent, jusqu’au moment où l’ambiance change complètement, une sorte de poids rejoignant cette dernière. Ce poids, il n’est pas désagréable, ni oppressant même, bien au contraire. Il est plein de piquant, plein de promesses qui ne sont pas réellement prononcées, mais qui ne sont définitivement pas assez cachées pour que je puisse les ignorer. Quand elle confirme, à sa manière, le fait que mon accent puisse être sexy, je sens un de mes sourcils s’arquer, mes yeux ne quittant pas les siens alors que, sans la moindre hésitation, je reprends la parole. « Et y a que l’accent, qui est sexy ? » Je ne m’attends qu’à une seule réponse venant de sa part : une confirmation. A voir si elle rentrera dans mon jeu ou non. Mais si elle ne le fait pas.. Oui, je serai définitivement déçue. « Hmm.. » J’arque un sourcil, presque comme pour lui lancer un défi, mais elle ne semble pas en avoir besoin. Elle se rapproche encore, nous rendant bien plus proche que précédemment. « Non… Y a les yeux aussi. Magnétiques. Profonds. » Je la vois quitter mes yeux du regard, le posant, au lieu de ça, sur ma bouche. « Puis y a le sourire. C’est sexy, un beau sourire. » Je sens ma langue humidifier les lèvres en question, mon regard passant de ses yeux à ses lèvres, puis de ses lèvres à ses yeux. « Et si les lèvres en question font encore mieux que ça ? » Hors de question d’attendre une réponse de sa part. La tension est là, évidente, plus que visible entre nous, et je refuse de croire que je puisse me faire des idées. Je m’en sors bien, quand il est question de lire ce genre de situations, et je sais qu’actuellement, je ne me trompe pas. Je n’hésite pas une seule seconde avant de faire disparaitre la minuscule distance présente entre nous, pressant mes lèvres contre les siennes, ne perdant pas une seule seconde avant qu’une de mes mains trouve son chemin à l’arrière de sa tête, comme pour d’autant plus la rapprocher de moi.