like I wanna drown, like I wanna end me crédit gif - axolotlsdirectory raelyn blackwell & @maxwell eames

J’ai de la fumée dans les yeux quand je tente de les ouvrir. Rectification : j’ai de la fumée dans les yeux quand je tente de les ouvrir et du sable dans la bouche. Lorsque l’information monte jusqu’à mon cerveau, je crache violemment par terre à plusieurs reprises, sans me soucier du glamour ou des apparences, cherchant simplement à retenir le haut le cœur qui me donne la gerbe. Mon second - et triste - réflexe ? Tâter mes poches à la recherche de mon sachet de poudre. Il est encore là, mais la came est fichue : détrempée par l’eau de mer, toute la drogue s’est volatilisée. Je jure avant même de réaliser que c’est loin d’être mon plus gros problème mais, une fois les réflexes passés, je finis par relever les yeux pour tenter de comprendre où je me trouve.

Je me disais aussi que tout avait l’air bien trop beau et qu’il ne pouvait pas m’arriver un truc aussi cool de ma foutue vie. Me remettant debout maladroitement, je me tire de la bande de sable mouillée pour crapahuter difficilement jusqu’au sec. La terre tangue, ou bien est-ce moi, si bien que je me laisse à nouveau tomber sur mon cul et que, prise d’un haut le cœur que je ne retiens pas, je finis par rendre le contenu de mon estomac mélangé à de l’eau de mer. Où suis-je, putain ? Ma tête me fait mal, je me sens encore comme si je dormais et le soleil, trop agressif, me pique les yeux. Je mets ma main devant pour tenter d’y voir quelque chose et distingue une première silhouette. J’essuie la commissure de mes lèvres, me redresse à nouveau et, en marchant doucement et en regardant mes pieds, je tiens enfin un peu plus droite. « Hey… » Ma voix est enrouée et je doute qu’elle porte jusqu’à la silhouette du type allongé sur le dos. Alors, je retente quand j’arrive quelques pas plus proche. «  Hey. Vous êtes mort ? » Je me souviens de l’avion. Je me souviens de lumières qui se sont mises à clignoter, des secousses et des masques à oxygène. Je m’accroupis près de l’homme et, doucement, je secoue son épaule. « Oh. Vous êtes mort ? » Il n’a pas l’air. Sa poitrine se soulève et s’abaisse à un rythme régulier. Je serais bien incapable de lui faire le moindre geste de premier secours, alors j’espère qu’il s’en tirera sans aide.

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@raelyn blackwell

lieu: l'épave, dimension jurassique -event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
Maxwell, je te jure que si tu sors pas de sous ce putain de lit, je vais te tuer pour de vrai cette fois-ci. La voix de son père résonnait à travers l’air épais de sous son lit d’enfant; il se faisait petit, essayait de ne pas faire de bruit même s’il savait pertinemment que son père savait où il se trouvait. Tout plutôt que de se retrouver face à lui de nouveau aujourd’hui - il ne pourrait pas supporter une fois de plus le dos de sa main contre sa joue amaigrie, ne pourrait pas encaisser les regards et les mots qu’il lui lancerait. Il ne pourrait pas… et pourtant, il sentit la main de son père se poser sur son épaule, alors qu’aucun cri n’arrivait à sortir de sa bouche.

Et alors il ouvrit les yeux d’un coup sec, la lumière du soleil lui brulant allègrement la rétine et les bruits alentours se mettant à l’agresser tout aussi fort dans la seconde suivante. L’ambiance autour de lui avait changé, il savait qu’il ne se trouvait pas au même endroit - sous lui, ce n’était pas le sol de sa chambre mais quelque-chose de totalement différent - et pourtant il ne put s’empêcher de faire autrement que de se laisser emporter par un vent de panique. Une main était toujours sur son épaule, appuyée et le secouant quelque peu, et tant qu’il n’aurait pas réussi à persuader son cerveau qu’il n’était pas en danger, il croirait les images encore imprimées dans sa rétine; alors par réflexe il attrapa le poignet associé à la main sur son épaule, et avant même qu’il n’ait pu poser son regard sur ce qui était en réalité une jeune femme blonde, il l’avait déjà fait basculer sur le sol pour la clouer sur ce dernier en tirant son bras au dessus de sa tête, passant sa jambe à califourchon sur elle et agrippant son visage dans son autre main. « Tu m’auras pas, pas cette fois-ci. » Qu’il sifflait entre ses dents, la rage au ventre et la peur au fond des yeux.

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Le corps étendu par terre appartient à un jeune homme presque aussi décharné que moi et je ne réalise qu’il respire qu’une fois arrivée à quelques centimètres de lui. De loin, il avait l’air parfaitement immobile, comme si quelque chose l’avait assez assommé pour que ses pupilles ne bougent ni ne tressautent. Je ne suis pas un génie, toutefois, j’y connais un rayon en drogue et c’est ce qu’il faut pour pouvoir atteindre un état aussi proche de l’apparence de la mort. Ma bouche pâteuse m’interpelle et ce mal de tête que j’ai d’abord mis sur le compte du crash me paraît tout d’un coup bien plus familier : j’ai été droguée, moi aussi. Peut-être l'avons-nous tous été au moyen des flûtes de champagne et jus de fruits alléchants servis pendant le vol. Peut-être étaient-les petits four, allez savoir.

Lorsque j’arrive au niveau du jeune homme - oui, maintenant je crois reconnaître l’un des autres passagers du vol - je m’accroupis et pose une main sur son épaule. Si son organisme a moins l’habitude de ce genre de merde que le miens, alors il sera plus déboussolé encore que je ne l’ai été. Et c’est peu dire : je n’ai pas le temps de faire autre chose que de laisser échapper un cri strident qu’il attrape mon poignet, me propulse au sol sans la moindre douceur et m’y maintient en s'installant sur moi pour m’empêcher de bouger. Je hurle à pleins poumons en voyant dans ses yeux toute la rage d’un fou. « Tu m’auras pas, pas cette fois-ci. » De peur qu’il ne frappe mon visage - il l’a saisit entre ses doigts violemment, je place ma main libre en rempart. Je tente de me dégager mais même s’il n’est pas imposant, il est bien plus grand et lourd que moi. « Lâche moi putain ! » Je bats de pieds, je peste et je grogne de douleur en tentant de libérer mon poignet. Mue pas un réflexe, je porte ma main libre à sa joue. Il a l’air en plein délire : je suis presque sûre à présent qu’il croît voir autre chose. « Je te veux pas de mal ! On était dans l’avion, je me souviens de rien d’autre ! » Je parle pour qu’il entende ma voix. Je parle en espérant que cela le ramènera à lui et qu’il lâchera mon visage et me laissera respirer.

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Il avait beau avoir rouvert les yeux, il n’arrivait pas pour autant à focaliser sur ce qu’il se passait réellement autour de lui. Ainsi, hormis la lumière aveuglante qu’il perçut sans trop de mal tant elle était imposante à peine les paupières ouvertes, il ne vit pas qu’il se trouvait sur une île et que ce n’était plus l’environnent malheureusement familier que son cerveau tentait de lui imposer en guise d’images dans lequel il se trouvait. Si bien qu’il ne maitrisa pas les gestes qu’il eut par la suite - et qu’il n’aurait peut-être pas commencé par violemment immobiliser la jeune femme qui était venue s’assurer qu’il était toujours en vie au sol, à même le sable, sans ménagement.

« Lâche moi putain ! » Le contact de sa peau contre la sienne, au niveau de sa joue, lui fit froid dans le dos mais lui laissait comme une marque chaude au niveau de l’épiderme. « Je te veux pas de mal ! On était dans l’avion, je me souviens de rien d’autre ! »

Ses pupilles s’ajustaient doucement mais surement à la vision jusqu’alors floutée que son regard lui permettait d’avoir, et ce faisant il pouvait se plus en plus discerner le visage de celle qui se tenait sous lui. Une seconde, et une autre encore et il se mit au ralenti à desserrer son visage qu’il tenait toujours dans sa main. Sa vision se focalisa avec intention désormais sur elle, alors qu’il se relevait lentement et retirait du poids qu’il mettait sur elle petit à petit; l’instant d’après il avait lâché le haut de son corps alors qu’il se tenait toujours assis par dessus elle cependant. « T’es qui toi ? » Elle avait dit ne pas lui vouloir de mal - mais il n’arrivait pas à mettre la moindre identité sur le visage qui se présentait à lui, et ce serait déjà un bon départ pour savoir si elle disait vrai ou non. « Comment tu sais que j’étais dans un avion ? » Etait dans un avion, d’ailleurs… où était l’avion ?

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L’inconnu semble petit à petit revenir à lui. Son regard de chien enragé se dissipe, ses pupilles semblent retrouver une taille normale. Pour peu, de l’écume aurait pu s’échapper de sa bouche que je n’aurais pas été surprise. Les hallucinations sont l’un des effets secondaires de bon nombre de drogues et, pour peu qu’il n’ait jamais consommé quoi que ce soit, il est possible qu’il ait une une réaction plus forte que moi qui suis accoutumée à ce genre d’expérience. Ses mains lâchent ma gorge, mais il reste installé au-dessus de moi, m’empêchant de faire la seule chose que mon instinct me souffle de faire après avoir pratiquement été étranglée : prendre mes jambes à cou. « T’es qui toi ? » - « Ta mère connard. » Maintenant que la peur de mourir sur une putain d’île déserte après un putain de crash des mains d’un putain de dingue est derrière moi, mon opinatreté revient en courant. « Bouge de là. Personne t’a autorisé à me monter dessus. » Je tente à nouveau de me dégager, mon corps reste résolument écrasé par le poids du sien. « Dégage. J’arrive pas à respirer. » Quel malade.

« Comment tu sais que j’étais dans un avion ? » - « Parce que j’étais dedans aussi, Einstein. » Soit ce type a vraiment pris un sale coup sur la tête, soit il doit être un espion ou quelque chose du genre pour avoir ce genre de certitude que le monde entier semble conspirer contre lui ou pour lui faire du mal. « J’ai repris connaissance y’a même pas trois minutes. On est dans le même bâteau. » Je lui montre mes deux mains pour le rassurer sur la potentielle menace que je pourrais présenter. Je ne suis pas armée, et nous avons déjà établi que je suis incapable de prendre l’ascendant physique sur lui. « T’as qu’à me fouiller si tu me crois pas. » Et si mes fringues à moitié déchirées et gorgées d’eau salée ne sont pas assez convaincantes à son goût. « On a été drogué. Enfin je crois, ou plutôt je suis presque sûre. » Peut-être que ce début d’explication l’aidera à commencer à comprendre ce qui lui arrive et à gagner sa confiance, au moins en partie. Je n’ai pas besoin qu’il m’apprécie mais, en revanche, je pourrais avoir besoin d’un allié ici. Je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où nous sommes, ni de combien sont dans notre cas mais, pour l’instant, il ne semble y avoir que lui et moi, alors il faudra bien que l’on se serre les coudes.

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@raelyn blackwell

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« Ta mère connard. » - « Va te faire foutre. » Et s’il n’avait pas commencé à reprendre un brin de contenance en cet instant, si sa vision ne s’était pas faite moins floue et son esprit moins trouble, il existait de fortes chances pour que son corps réponde davantage à sa place et qu’il vienne lui en mettre une; heureusement, lâchant son visage et son poignet, il s’écarta assez pour que cela n’arrive pas maintenant.

« Bouge de là. Personne t’a autorisé à me monter dessus. Dégage. J’arrive pas à respirer. » Clignant quelque peu des paupières, la réalité s’installant désormais parfaitement et s’abattant sur lui surtout de plein fouet, il y avait bien plus urgent que de savoir si elle était présentement à l’aise: les circonstances qui les avaient amené à être ici. « Parce que j’étais dedans aussi, Einstein. » Maxwell serra les mâchoires, prêt à grogner de nouveau. « J’ai repris connaissance y’a même pas trois minutes. On est dans le même bâteau. T’as qu’à me fouiller si tu me crois pas. » Son regard parcourant les alentours et se posant de nouveau finalement sur son visage, pour s’abaisser sur ses vêtements et l’état dans laquelle elle se trouvait, il décréta que ce n’était pas nécessaire: elle était encore moins bien portante que lui.

Finalement, il se releva pour s’asseoir à ses côtés sur le sable. « On a été drogué. Enfin je crois, ou plutôt je suis presque sûre. » Les images étaient floues dans son esprit mais malheureusement, il avait bien l’impression que ses mots à elle semblaient que de trop justes: il se souvenait de l’avion et après plus rien - et ce n’était pas le genre de chose qui arrivait par magie en un claquement de doigts. « Fait chier… » Frottant les côtés de son crâne de ses paumes, tirant un brin sur sa peau, il grogna pour de vrai cette fois-ci: ce n’était pas du tout de cette manière là que les choses étaient supposées se passer - ce ticket devait être sa porte de sortie des enfers, pas un aller simple pour une autre partie de ce paysage là.