from the second you press play

@diego gutiérrez

lieu: la plage, dimension jurassique - event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
Construire des cabanes dans les bois n’avait jamais été dans les cordes de Damon, mais apparemment lorsque votre avion se trouvait perdu sur un île déserte il fallait s’adapter et plus vite que ça; alors en se pliant à la majorité des personnes avec lesquelles ils avaient pu se retrouver, ils s’étaient tous mis ici et là à la recherche de matériaux qui pourraient les aider à construire le camp de base pour les prochaines jours - il refusait de compter en plus long qu’en jours uniquement, hors de question de passer plus de temps ici que déjà imposé et plus ou moins nécessaire. « Je vois des grandes feuilles en bord de plage là-bas, je vais en chercher. » Si elles étaient en bon état, elles pourraient surement servir pour agrémenter les cabanes - si elles étaient trop sèches, et s’ils s’apercevaient que les nuits étaient fraiches finalement, ils pourraient s’en servir pour bruler au feu.

Les pieds dans l’eau et avançant à petits pas - il ne faisait pas partie des personnes pressées de se mettre à la tâche -, Damon se pencha ici et là pour commencer à ramasser quelques feuilles, pour tester la température de l’eau, pour brasser de l’air sans que cela ne soit trop perceptible. Ce fut qu’une fois à une bonne dizaine voire même vingtaine de mètres éloigné du reste du groupe qu’il glissa ses mains dans ses poches et commença à observer autour de lui. La végétation était belle, il ne pouvait nier cette partie là; il ne pouvait aussi nier qu’il ressentait un froid dans le dos lorsqu’il regardait plus en détail l’immensité de la nature qui s’étendait sous ses yeux - et une partie de son cerveau se demandait comment ils pourraient s’en sortir. Il serait d’ailleurs tombé dans le piège de trop y penser s’il n’avait pas entendu des bruits de feuillages et de pas pas très loin de lui. « Y’a… y’a quelqu’un ? » La voix partant dans les aiguës et une démonstration de courage sans faille, bien sur.

Mateo lui avait déconseillé de participer à la mission d’infiltration mais il devait dire que cela l’enthousiasmait plus que de raisons, plus il passerait de temps sur le terrain, plus il aurait de chance de constater si oui ou non les dinosaures l’avaient intégré comme l’un des leurs. C’était son espoir, même s’il restait conscient des risques puisque certains sujets n’étaient pas nés en captivité. Et il le savait, plus il participerait à ces missions visant à mener à bien la quête, plus le Docteur E. Vile lui ferait confiance, le laissant accéder à de la documentation et toute autre partie secrète du laboratoire. Alors il était sorti du bunker, foulant un chemin qu'il n'avait appris qu’au travers de cartes et de traceurs GPS, ayant pourtant le sentiment de le connaître par cœur. Il était nerveux quant à sa rencontre avec les vrais survivants, sa chevelure décoiffée et sa chemise déchirée ne faisant qu’une maigre diversion mais il était serein : il avait les prédateurs de son côté. Pensant être discret, son pied s’était abattu sur une branche qui avait craqué bruyamment et il n’avait pas été difficile de constater à quel point les survivants étaient aux aguets. « Y’a… y’a quelqu’un ? » Deux solutions s’offraient à lui maintenant qu’il avait été repéré plus vite que prévu : fuir ou assumer son rôle d’infiltré jusqu’au bout. Bien sûr, son instinct lui aurait crié de fuir et de prétendre que tout cela n’était pas en train d’avoir lieu, mais il avait été si peu précautionneux qu’il avait réussi à s'engouffrer dans un endroit où il était littéralement entouré de survivants qui avaient visiblement décidé de s’épandre sur un immense bout de la plage. Il devait réfléchir, et vite, pour se remémorer tout ce que le Docteur lui avait appris afin de mener à bien la mission. Sortant doucement des buissons, les mains en l’air alors qu’il ne représentait pourtant pas une menace et n’avait pas constaté que les sujets avaient déjà commencé à s’entretuer pour leur survie, Diego s’était raclé la gorge. « Y a moi, oui… Donc il y a plusieurs camps… C’est ce que je pensais. » Il feignait d’être perdu, après tout, il était le seul - il l’espérait - à savoir que l’île était bien trop petite pour ne pas croiser plusieurs fois les mêmes personnes. Tentant un sourire bien que crispé, Diego allait aller jusqu’au bout de son plan qui consistait à se fondre dans la masse puis repartir comme il était venu. « Toi non plus tu ne te souviens de rien ? » Première question de haute importance. « T’es au courant de ce qu’il se passe ici ? » Son jeu d’acteur était bien plus rôdé qu’il ne l’imaginait alors qu’il prétendait arriver en sauveur indiquant à cet homme le danger qu’il courait et pour cause, les dinosaures occupaient l’île.

from the second you press play

@diego gutiérrez

lieu: la plage, dimension jurassique - event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
Un silence resta en suspend pendant un instant, et un autre, pendant lesquels le coeur de Damon ne cessa d’accélérer comme si sa vie ne dépendait - ah, mais sa vie en dépendait, c’était peut-être pour ça. Il peinait déjà à déglutir alors que ses pieds étaient fermement ancrés dans le sol et qu'il ne pouvait plus faire un pas dans un sens ou dans un autre. Si c’était le bruit d’un animal sauvage, ce dernier aurait le temps de lui foncer et de le dévorer qu’il n’aurait pas bougé d’un pouce.

Finalement ce fut un jeune homme qui s’extirpa d’un buisson, les mains en l’air pour clamer son innocence. « Y a moi, oui… Donc il y a plusieurs camps… C’est ce que je pensais. » Portant sa main à son coeur, Damon expira bruyamment de soulagement - qui n’était pas feint, en rien. « Dieu merci, j’ai cru que c’est un prédateur ou un animal féroce. » Ce n’était qu’un autre humain, en fin de compte. Il ne releva même pas que l’autre avait parlé de deux camps différents tant il était focalisé sur le fait de ne pas être dévoré. « Toi non plus tu ne te souviens de rien ? » - « Euh… » Le regard de Damon s’éclipsa un instant en direction de l’épave de l’avion, avant de revenir sur le brun. « Je me souviens du vol, et après je me suis réveillé sur la plage. Toi aussi ? »Quand à dire qu’il ne se souvenait de rien, c’était gros mais effectivement il lui manquait quelques éléments pour compléter parfaitement sa mémoire. « T’es au courant de ce qu’il se passe ici ? » Il fronça les sourcils: il était facilement peureux - son coeur accélérait la cadence à la moindre opportunité. « Comment ça de ce qu’il se passe ici ? Il se passe quoi ? » La panique se verrait autant dans ses yeux qu’elle s’entendait dans sa voix ayant gagné un aigu ou deux déjà.

Le face à face était arrivé plus vite qu’il ne l’avait prévu, ne lui laissant plus le temps de revoir son discours et de le répéter en boucle dans son esprit avant de se lancer. Il était bien plus à l’aise avec les vélociraptors ou même les stégosaures qu’il ne l’était avec les humains, et cela n’allait pas tarder à se ressentir. « Dieu merci, j’ai cru que c’est un prédateur ou un animal féroce. » Le rire de Diego pouvait le trahir bien plus que l’imprudence dont il avait fait preuve, alors que lui aurait terriblement voulu croiser l’un de ces prédateurs dont il parlait. Mais était-il seulement conscient de ce dont il parlait ? Avait-il déjà croisé l’un d’entre eux, s’était-il rendu compte des animaux avec lesquels il partageait l’île ? Pour le savoir, Diego devait déjà comprendre où en était sa mémoire et tenter de se souvenir de chaque détail que lui donnerait ce survivant là afin de faire un rapport détaillé à Vile. « Je me souviens du vol, et après je me suis réveillé sur la plage. Toi aussi ? » Il avait acquiescé, conscient du scénario qu’ils avaient imaginé et capable de se fondre dans la masse, du moins il l’espérait. En attendant, il posait déjà sa seconde question, celle qui lui permettrait de connaître le niveau actuel du groupe et leurs connaissances quant à l’expérience - celle-ci devait être nulle. « Comment ça de ce qu’il se passe ici ? Il se passe quoi ? » « Les dinosaures tu les as vus ? » Si la réponse était oui, Diego pourrait enchaîner sur un lot de questions qui lui brûlaient la langue et lui permettrait d’avancer sur la mission d’observation des sujets grâce à son infiltration. S’il ne les avait pas vus en revanche … il passerait pour un fou. « Je sais tu vas te dire que c’est fou mais nous, on les a vus… Et dans mon groupe, ils restent tous en état de stase, je n’ai aucune confiance en eux pour survivre. » Se raclant la gorge, Diego avait repris avec des mots plus simples pour ne pas éveiller les soupçons avec un jargon purement médical. « Je veux dire, je me balade, pour trouver d’autres gens, mais je vais pas traîner ici à cause des … » Dans un jeu d’acteur précis, Diego s’était interrompu, regardait autour de son épaule avec le souffle haletant pour confirmer qu’ils couraient un danger. L’inconnu, oui, lui, beaucoup moins, les carnivores étant imprégnés de son odeur. Mais agissant ainsi, il préparait sa porte de sortie : une fois ses réponses en poche, il partirait de là pour ne plus jamais revoir cet homme.

from the second you press play

@diego gutiérrez

lieu: la plage, dimension jurassique - event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
« Les dinosaures tu les as vus ? » Ouvrant la bouche sans qu’un seul son en sorte, Damon finit par la refermer et par secouer sa tête de droite à gauche. Ses yeux étaient écarquillés alors que son coeur se mettait de nouveau à battre trop rapidement pour son bien. Non, il n’avait pas vu les dinosaures - ça n’existait pas les dinosaures, il ne pouvait pas en voir. « Qu’est-ce que tu racontes ? » - « Je sais tu vas te dire que c’est fou mais nous, on les a vus… Et dans mon groupe, ils restent tous en état de stase, je n’ai aucune confiance en eux pour survivre. » Il n’allait pas être davantage avancé avec un jeune italien qui peinait à intégrer les paroles qu’il lui adressait présentement. « Je veux dire, je me balade, pour trouver d’autres gens, mais je vais pas traîner ici à cause des … » Alors qu’il arrêtait sa phrase dans sa lancée, cela tira un frisson le long de la colonne de Damon; qui eut un petit sursaut sur place alors qu’il se tournait sur lui-même pour regarder à droite, à gauche, surveiller ses arrières. « Tu crois que… » Il ne finit pas sa phrase non plus, mais l’idée était là: pensait-il qu’ils allaient en croiser ? Que toute cette histoire était vraie ? Parce-que s’il pensait que c’était le cas…

Wait a minute: son regard tourna pour se poser sur le brun. « Tu me dis que…t’as vu des dinosaures ? » Sa voix était partie dans un aiguë qui pourrait les attirer, justement, il se devrait de faire un poil plus attention. Il déglutit avec peine. « Ils sont pas censé être morts ? » Et ce depuis des millénaires, non ? Clignant des yeux, il avait du mal à se demander si l’autre ne se jouait pas de lui présentement, ou si le choc reçu à la tête lors de la chute n’avait pas été plus important qu’initialement mesuré.

« Qu’est-ce que tu racontes ? » Il s’était expliqué, agacé de ne pas être cru, incapable d’indiquer que pour les avoir ramenés à la vie, il ne pouvait pas être plus affirmatif. « Tu crois que… » Le blond avait mimé la crainte qu’il, venait de feindre, et son attitude l’amusait presque - on lui avait vendu une mission difficile, elle était pour l’instant extrêmement simple. « Tu me dis que…t’as vu des dinosaures ? » Son menton s’était levé puis rabaissé pour venir confirmer des mots déjà prononcés. « Ils sont pas censé être morts ? » Il n’avait pas pu s’empêcher de lever les yeux au ciel, au milieu de la crainte d’être repéré et ses appréhensions liées à la mission, Diego n’avait pas pensé qu’il pouvait tomber sur des sujets particulièrement … stupides ? Il le jugeait un peu vite, ce garçon qui faisait simplement preuve de logique, mais quelque chose dans son attitude l’empêchait de ressentir la moindre empathie. Et c’était tant mieux. « Ils étaient bien là, j’imagine que la science a tellement avancé et que certains scientifiques sont si doués qu’ils ont réussi à les ramener à la vie ? Avec de l’ambre, on peut faire beaucoup de choses. » Diego était fier, bombait presque le torse en s’incluant dans cette prouesse, inconscient des dangers qu’il prenait pour garder sa couverture intacte. Il avait été prévenu, pourtant, mais c’était plus fort que lui.  « Donc ils ne se sont pas encore dirigés vers vous… » Frottant le menton, il ne manquerait pas d’étudier ce phénomène là, s’ils s’étaient assurés que les dinosaures s'intéresseraient d’abord aux animaux de l’île, ils ne s’attendaient pas à ce qu’ils les ignorent presque. C’était une bonne nouvelle, il ne leur voulait aucun mal sinon comprendre comme faire perdurer la race humaine face aux géants.  « C’est quoi ton nom, t’as quel âge ? » Ne pas oublier de garder en mémoire les sujets avec lesquels il avait parlé, par sécurité.  « Moi c’est… euh c’est Pedro. » Trouver une fausse identité. Diego se remémorer les ordres quand un bruit s’était fait entendre derrière les buissons, bien plus fort que celui que lui avait fait …  « Galliminus. » Il constatait, mais n’agissait pas, il devait comprendre comment le blondinet se comporterait face à cette première menace.