the court loves to watch them cry

@megan williams

lieu: la plage, dimension jurassique - event d'octobre.
(c): (gif), luleaby (codage).

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Maintenant qu’ils avaient à peu près retrouvé leurs esprits, et qu’ils s’étaient aperçus que rien ne les poursuivait pour le moment - comme Megan disait, il y avait surement des bêtes étranges dans la partie un peu plus reculée de la plage voire dans la forêt, voire plus loin sur l’île puisqu’ils semblaient être sur une île -, mais au moins pour l’instant ils étaient à l’abris à rester ensemble et à ne pas jouer aux aventuriers.

Ne lâchant pas la main de Megan dans la sienne, les deux tourteaux qui pensaient passer une semaine de vacances loin de tout pour prendre un peu l’air se mirent à arpenter la plage ici et là, de long en large puisque c’était sur cette partie géographie proche d’eux que semblait s’être répandu la majeure partie des valises et autres composants de l’avion lorsque celui-ci avait crashé. « J’ai du mal à me rappeler ce qu’il s’est passé exactement. Vu comment sont éparpillées les affaires… » Usant de sa manient visière, Damon jeta un oeil aux alentours. « … j’ai l’impression qu’elles ont dû virevolter et nous avec pour finir comme ça. » Son regard glissa jusque Megan. « C’est même incroyable qu’on soit pas plus blessés que ça en vrai. » Et ce qu’il voulait dire par là: c’était un miracle qu’ils soient encore en vie. Et pas que eux: ils étaient nombreux survivants à marcher les pieds dans le sable en cet instant alors qu’ils auraient tous pu y passer aisément avec un événement de la sorte. « Tu penses qu’on devrait se rapprocher des autres pour voir ce qu’ils en pensent, et s’ils ont des idées de ce qu’on doit faire ensuite ? » Ils étaient en pleine journée mais n’ayant pas perdu toutes ses capacités cognitives encore, Damon se doutait bien que la nuit allait rapidement tomber et qu’ils allaient devoir s’abriter pour ne pas être vulnérables lorsqu’ils reprendraient des forces.

the court loves to watch them cry crédit gif - harley megan williams & @damon williams

Nous avons fini par trouver les autres et, avec eux, bien plus de questions que de réponses. Pour l’instant, chaque petit groupe se tient à l’écart des autres et, ceux qui ont eu le malheur de voyager seuls au mieux essaient de se greffer à des groupes d’amis et, au pire, errent sur la plage avec un regard vide. Dans notre malheur, Damon et moi avons au moins la chance d’avoir l’autre avec nous. « J’ai du mal à me rappeler ce qu’il s’est passé exactement. Vu comment sont éparpillées les affaires… J’ai l’impression qu’elles ont dû virevolter et nous avec pour finir comme ça. C’est même incroyable qu’on soit pas plus blessés que ça en vrai. » - « Je me souviens toujours de rien. » Je pensais qu’avec un peu de temps pour digérer et pour que la désorientation cesse de faire trop effet, des souvenirs du crash me reviendraient. « Peut-être qu’on a eu de la chance. Ou peut-être que l’avion s’est écrasé dans l’eau et avait réussi à ralentir sa chute, je sais pas. » Pour l’instant, j’avoue qu’il ne s’agit pas de la préoccupation qui arrive en tête de toutes les questions et angoisses qui font la course dans mon esprit. Je suis encore bien trop marquée par l’image de la créature - Damon ne m’a pas traitée de folle, mais je suis sure qu’il le pense - qui ressemblait bien trop à une créature préhistorique pour être un animal de nôtre temps. Du reste, je me demande aussi où nous sommes et comment nous en sortir. « Tu crois que les secours ont été alertés ? » Un avion qui disparaît des radars, cela se détecte vite, non ? Ont-ils des moyens de nous retrouver ?

« Tu penses qu’on devrait se rapprocher des autres pour voir ce qu’ils en pensent, et s’ils ont des idées de ce qu’on doit faire ensuite ? » - « Je sais pas. » Peut-être est-ce le choc, mais j’ai l’impression que tout le monde nous veut du mal ou, au pire, que personne ne nous veut du bien. « J’ai confiance qu’en toi… » Il est le seul auquel je peux me fier sur cette île de malheur. Et nous avons une préoccupation plus importante. La nuit est déjà en train de tomber. « Il fera noir dans une heure maximum. Il faut qu’on trouve un moyen de s’abriter, et peut-être de quoi faire un feu. » Nous ne savons pas où nous sommes, ni quel degré les températures peuvent atteindre la nuit.

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« Je me souviens toujours de rien. » Les seuls souvenirs qu’il avait de toute façon de son côté ne menaient pas à grand chose, tant ils étaient des éléments ici et la qui arrivaient dans son esprit et qui ne donnaient aucune information importante pouvant les aider. « Peut-être qu’on a eu de la chance. Ou peut-être que l’avion s’est écrasé dans l’eau et avait réussi à ralentir sa chute, je sais pas. » Il haussa quelque peu les épaules: il y avait de fortes chances de toute manière qu’ils ne puissent pas savoir si facilement ce qu’il s’était passé.

Autant se concentrer sur d’autres choses et essayer d’avancer à quoi que ce soit. «  Tu crois que les secours ont été alertés ? » Damon haussa les épaules. « De toute façon un avion qui crash, ça se repère vite non ? Les secours doivent déjà être au courant sans qu’on ait eu besoin de les appeler. » Les vols étaient surveillés de tous les côtés, ils y avaient les radios branchées sur leurs canaux en permanence: ce n’était pas possible qu’ils soient passés inaperçus.

« Je sais pas. J’ai confiance qu’en toi… » Il resserra doucement sa main doucement dans la sienne pour lui rappeler sa présence et qu’il ne comptait pas aller ou que ce soit. « On a de la chance d’être tous les deux. » Au moins ils n’étaient pas obligés de compter sur les autres, ou que sur eux-même: ils avaient quelqu’un sur qui se reposer.

« « Il fera noir dans une heure maximum. Il faut qu’on trouve un moyen de s’abriter, et peut-être de quoi faire un feu. » Il opina du chef. « Commençons à chercher alors. » Des morceaux de bois, des pierres, Damon ne savait pas ce qui pourrait être utile à récupérer et à chercher pour se faire un abris - ou pour en trouver un tout fait, soyons fous - mais ils se devaient de se mettre en route. Gardant la main de sa femme dans la sienne, il se mit à arpenter la plage pour regarder ce qu’ils avaient à portée de main. « C’est marrant ces cailloux, on dirait des morceaux de fossile. » La remarque était enfantine et presque innocente, il cherchait surtout à s’appuyer sur un quelque chose moins dramatique que le reste - sans savoir que cela portait justement sur les choses étranges dans le coin et surtout sur ce que Megan avant vu une poignée de minutes plus tôt. « Tu sais ce qu’il nous faut, pour s’abriter ? Peut être que les cailloux-fossiles seraient bien finalement pour faire du feu. » Il s’y connaissait en rien lui.

the court loves to watch them cry crédit gif - harley megan williams & @damon williams

« De toute façon un avion qui crash, ça se repère vite non ? Les secours doivent déjà être au courant sans qu’on ait eu besoin de les appeler. » Ce que dit Damon est rationnel et c’est rassurant. Pas assez pour que je me sente en sécurité étant donnée la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvés et compte tenu de ce que je crois avoir vu tout à l’heure, mais assez pour que je me dise que tant que nous nous tenons éloignés de la végétation dense que je distingue derrière la plage, tout ira bien et l’on viendra vite nous chercher. Après ça, je ne veux plus jamais entendre parler de cette île, même pas pour avoir le fin mot de l’histoire. « Oui, oui. » Toutefois je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. J’ai entendu trop d'histoires de disparition d’avion où les survivants sont aux mieux retrouvés des mois après après avoir dû se résoudre au cannibalisme, et au pire ne le sont jamais. « On a de la chance d’être tous les deux. » - « On mourra tous les deux au moins, c’est ça que tu veux dire ? » A fleur de peau, je laisse mon défaitisme ressortir. « Je suis désolée. » Je ne veux pas que Damon baisse les bras, je ne veux pas les baisser non plus. « Je suis morte de peur. » J’avoue, à voix basse, en essuyant une larme qui perle au coin de mon œil.

« Commençons à chercher alors. » M’occuper l’esprit est la meilleure des solution, et nous avons de toute façon besoin de pouvoir nous abriter cette nuit, et peut-être les suivantes. « Ouais. Heureusement qu’on a fait ce stage de survie débile l’hiver dernier, hein ? » Malheureusement, à cause de nos problèmes de couple de l’époque, nous n’avons écouté les consignes qu’à moitié et sommes repartis avant la fin de l’activité, avant d’obtenir nos diplômes du bon survivaliste, aussi. Jamais je n’aurais cru pouvoir mettre les compétences apprises à l’essai. J’aurais davantage prêté attention aux consignes, sinon. « C’est marrant ces cailloux, on dirait des morceaux de fossile. » Moi, je ne trouve pas ça marrant du tout. « Je sais ce que j’ai vu. » Et dans ce cas, ce n’est pas étonnant, c’est même plutôt inquiétant. « Tu sais ce qu’il nous faut, pour s’abriter ? Peut être que les cailloux-fossiles seraient bien finalement pour faire du feu. » Je hoche la tête. « Oui, essaie. » Finalement, j’aperçois d’autres survivants se diriger vers la carcasse de l’avion. « Pendant ce temps, je peux aller voir dans les affaires qui ont pas brûlé si y’a des choses utiles ? Avant que les autres prennent tout ce qu’ils trouvent. » Nous allons vite avoir besoin de résoudre le problème de l’eau et des rations.

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@megan williams

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« Oui, oui. » Il voyait bien que ce n’était pas là des paroles qui sonnaient rassurantes, ou pas assez en tous cas aux oreilles de Megan - il ne pouvait lui en vouloir, il ne croyait pas à cent pour cent en ce qu’il disait mais il se devait de chercher le point positif dans cette situation qui semblait parfaitement tirée par les cheveux. « On mourra tous les deux au moins, c’est ça que tu veux dire ? » Le moindre sourire qui aurait pu percer sur ses lèvres présentement s’évanouie en un instant: ce n’était pas ce qu’il voulait dire non, et elle le savait pertinemment - tout comme il anticipait sans mal les paroles qu’elle allait dire la seconde suivante. « Je suis désolée. Je suis morte de peur. » - « Je sais. Je le suis aussi. » Attrapant sa main, il l’attira à lui. « Ce que je voulais dire, c’est qu’on est perdus ici, on sait pas où mais qu’on s’est pas retrouvé tout seul: ça aurait été terrible. » Il déposa un baiser au coin de ses yeux, là où elle avait effacé la larme rebelle. « J’ai peur, j’ai peur de mourir, mais si au pire on meurt tous les deux… Au moins j’aurais pas à vivre sans toi. »

« Ouais. Heureusement qu’on a fait ce stage de survie débile l’hiver dernier, hein ? » Il eut un petit rire - en rien incroyablement persistant, mais au moins il avait le mérite d’exister. « Si j’avais cru un seul instant que j’aurais besoin de m’en resservir un jour, je me serais un peu plus appliqué pour réellement apprendre quelque-chose. » Damon n’était vraiment pas sur d’avoir retenu quoi que ce soit de ce fameux stage. « Je sais ce que j’ai vu. » - « Tu dis ? »

« Oui, essaie. Pendant ce temps, je peux aller voir dans les affaires qui ont pas brûlé si y’a des choses utiles ? Avant que les autres prennent tout ce qu’ils trouvent. » Damon jeta un regard vers le reste de l’avion et les autres survivants; et il fronça quelque peu les sourcils. « J’ai pas envie de te laisser seule. » Son regard alla de son visage à sa jambe. « Quelques minutes séparés en arrivant ici et t’as failli avoir besoin de béquilles pour te déplacer, je te laisserai pas te blesser de nouveau, hors de question. » Il reposa les cailloux. « Je viens avec toi. »

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« Je sais. Je le suis aussi. » En même temps, je ne lis de la confiance et de l’assurance dans aucun des regards que j’ai pu brièvement croiser. Tout le monde est terrifié, Damon et moi ne faisons pas exception. « Ce que je voulais dire, c’est qu’on est perdus ici, on sait pas où mais qu’on s’est pas retrouvé tout seul: ça aurait été terrible. » Je hoche doucement la tête, admettant sans mal qu’il a raison. S’il n’avait pas été là, je n’aurais pu avoir confiance en personne, puisque je suis intimement persuadée que l’individualisme prône dans toute situation de détresse que peut vivre l’être humain. Même les gens bien de la vraie vie n’ont dans ce genre de situation qu’une seule préoccupation : survivre, quoi qu’il en coûte. Je n’arrive même pas à me dire que c’est une tare, à mes yeux, il s’agit du propre de l’être humain. « J’ai peur, j’ai peur de mourir, mais si au pire on meurt tous les deux… Au moins j’aurais pas à vivre sans toi. » - « T’es vraiment le genre de prince tout droit sorti d’un roman de chevalerie. » Je dépose un baiser sur les lèvres, même si nos peaux sont poisseuses, ce contact physique que réconforte.

« Si j’avais cru un seul instant que j’aurais besoin de m’en resservir un jour, je me serais un peu plus appliqué pour réellement apprendre quelque-chose. » - « C’est pas comme si c’était vraiment sérieux comme atelier. » L’idée était d’instruire, de proposer une initiation aux bases de la survie en nature : en aucun cas l’activité n’avait la prétention de faire des participants des Robinson Crusoé confirmés. Au mieux, nous nous sommes entraînés à faire du feu, et nous avons appris les bases des bons réflexes dans des situations du genre. « J’ai pas envie de te laisser seule. Quelques minutes séparés en arrivant ici et t’as failli avoir besoin de béquilles pour te déplacer, je te laisserai pas te blesser de nouveau, hors de question. » - « T’aurais pas pu faire grand chose de plus, tu m’as pas laissée, on était dans un avion qui s’est écrasé. » J’ignore d’où vient la blessure à ma jambe, mais elle s’est produite pendant le crash. Que je sois avec Damon ou pas n’a rien changé. « Les affaires sont juste là, tu me perdras même pas de vue. » De là où nous sommes, nous pouvons voir les rescapés qui commencent à fouiller les valises. J’ai bien l’intention de ne pas faire partie des retardataires qui se retrouveront sans rien. « Je viens avec toi. » - « Bon, ok. » Je ne parviendrai pas à convaincre ma tête de mule de mari, de toute façon. « Au moins, on sera deux pour porter ce qu’on trouve. Faudrait qu’on trouve quelque chose pour s’abriter. » Dormir quelque part dans la carcasse n’est pas une si mauvaise idée, maintenant que j’y pense. Nous serions moins exposés, plus à l’abri des créatures qui peuplent l’île et des intempéries.

rp terminé.