Acid Cinnamon Roll
@isabel flores  

1er juin 2022.
« Ayo Edebiri elle vient pour la promo de a nouvelle série. » « ah oui… Bears ? » la régisseur tournait quelques pages de son bloc note avant de corriger. « The bear. Mais ça parle pas d’ours, c’est sur la cuisine. » Notait-il. « Pourquoi the bear alors ? Ils cuisinent de l’ours ? » Plaisantait Gina alors qu’elle était installée au bureau de son talk show, sur la scène, dans une salle encore vide de spectateur. « Non, j’crois pas. Stephen va t’envoyer la bande d’annonce regarde la avant ce soir. » Gina acquiesçait, griffonnant quelques choses sur les petites cartes en carton qui lui servaient de pense bête. « Répétition en tenue dans deux heures. » concluait le régisseur avant de s’éloigner. La blonde se tirait de son siège, traversant la scène pour rejoindre les coulisses du plateau, une main tenant son téléphone devant elle et l’autre fourrée dans la poche de son hoodie, elle traînait ses pantoufles jusqu’à sa loge. Après déjà trois ans passées dans ces locaux, elle se sentait vraiment comme chez elle. Elle passait d’ailleurs plus de temps dans ce building que dans sa propre maison. Et puis avant de passer par la case maquillage, coiffure et tenue de scène, elle venait en général en pull et pantalon de survêtement, préférant être à l’aise avant de se retrouver tiré à quatre épingles dans une robe trop courte et brillante. Elle poussait la porte de sa loge, relevant le nez de son téléphone pour croiser le regard de Isabel. "Bonjour... et joyeux anniversaire en retard." annonçait la petite brune en indiquant une bouteille de vin et une boite de chocolats qu’elle avait posé sur la coiffeuse derrière elle. Gina refermait la porte derrière elle, fermant automatiquement à clef et enfilant le sourire qu’elle offrait à presque tout le monde. Une sorte de politesse machinale pour contrer sa resting-bitch-face. Parce que, évidemment, sur le moment ses premiers pensées allaient de : « On peut pas être cinq minutes tranquillement ?! » À : « Elle veut que je grossisse à m’offrir des chocolats ? » Ou encore : « A tout les coups c’est du vin bas de gamme dégueulasse… ». Pourtant ce qui sortait d’entre ses lèvres était tout autre : « Aw… fallait pas. » Sa voix était mielleuse alors qu’elle s’approchait de la brune et plus particulièrement de la coiffeuse pour observer la bouteille de vin de plus près. Ew. Du champagne aurait été trop demandé ? « Pas de fleurs ? » lâchait-elle tout de même alors qu’elle reposait la bouteille, esquissant un sourire à la brune qui n’était qu’à quelques centimètres d’elle. Elle détaillait le visage fatiguée de la jeune femme avant de reporter son attention sur les alentours, notant l’absence de son café glacé habituel. « Et pas de café non plus… » soupirait-elle, un peu plus froidement qu’elle ne l’aurait voulu. Son café c’était ce qui lui permettait de tenir jusqu’à ce que son émission se termine vers minuit. Ça et un petit coup de pouce sous forme de poudre blanche, mais cette option là était pour quand elle était seule, et clairement avec ce pot de colle dans les parages : elle n’avait que l’option café. Ça faisait maintenant deux mois que Isabel travaillait ici, un peu moins que Gina s’amusait avec elle, et visiblement le travail de la brune commençait à être impacter par toute ces escapades romantiques au milieu des journées de travail. « Je vais devoir siroter ce truc pour survivre ? » lâchai-elle un brin agacée en indiquant la bouteille de vin d’un geste las avant de rejoindre le sofa pour s'y laisser tomber, tirant son MacBook, qui trainait là, sur ses genoux, ouvrant le capo de ce dernier pour regarder la fameuse bande d'annonce de la série. « Tu vas devoir te faire pardonner... »

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1er juin 2022.
« C’était pour marquer le coup, c'est tout. Je me suis dit qu'on pourrait partager un verre, histoire de fêter. Mais j'peux toujours aller te chercher un café, si tu préfères. » Gina ne relevait même pas les yeux de l’écran de son ordinateur, concentrer sur l'ouverture du mail contenant la bande d'annonce de The Bear. « Ouais, fait ça. » lâchait-elle, immédiatement, cliquant sur le bouton play de la vidéo, laissant le son de celle ci se mêler avec la voix de Isabel qui balançait une autre excuse. « Des fleurs ? Il faudrait au moins une forêt pour satisfaire tes goûts de luxe. » Gina échappait un petit rire, se retenant de céder à ce compliment trop facile, trop ridicule ; son regard toujours sur l’écran de son ordinateur alors qu’elle notait que Isabel se rapprochait du canapé.« Je connais plein de manières de me faire pardonner... » La petite brune s’accroupissait déjà près du canapé, juste devant les jambes de Gina, disparaissant ainsi derrière l’ordinateur portable et malgré elle, Gina, relevait les yeux de sa bande d’annonce, comme pour s’assurer que ce qu’elle avait cru voir dans sa vision périphérique était bien vrai. « Mais... faut que tu te débarrasses de ton ordi pour que je te montre. » La blonde baissait enfin le capot de son ordinateur pour retrouver la brune, croisant son regard ravageur alors que la voix de Jeremy Allen White s’échappait encore des haut-parleur de l’ordinateur. Dieu qu'elle était belle. Evidemment que Isabel avait capté toute l’attention de Gina avec une telle remarque. Avec le temps la brune avait rapidement compris comment plaire à la blonde. Mais en cet instant, la présentatrice avait une autre envie : voir Isabel partir quelques minutes, juste le temps de prendre une petit dose cachée dan son sac à main et finir la journée sans s’écrouler de fatigue. Elle fermait totalement l’ordinateur, reposait ce dernier à côté d’elle avant de se pencher vers Isabel, glissant ses doigts le long de sa mâchoire, serrant légèrement pour la tirer plus proche et l’embrasser presque tendrement (Enfin tendrement si on oubliait la fermeté avec laquelle elle tenait la brune). « Un grand café glacé. Lait d’avoine. Sans sucre. » Soufflait-elle juste contre les lèvres de son employée avant de la lâcher et de reposer son dos au fond du canapé. « Sinon je vais m’endormir avant que t’ai finis. » Concluait-elle dans un soupire, comme pour lui faire comprendre qu’elle ne refusait pas totalement la proposition mise sur le tapis par Isabel. « Maintenant. » ajoutait-elle, croisant les bras sur sa poitrine avant d’ajouter dans un sourire aguicheur en battant des cils : « S’il te plait. » En général elle avait toujours ce qu'elle voulait, surtout quand elle demandait à une personne qui était littéralement payé pour faire ce qu'elle lui disait.

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1er juin 2022.
« Vos désirs sont des ordres, Miss Cooper. » Ah voilà ce qu’elle voulait entendre. Et sans plus attendre Isabel se relevait déjà pour s’éclipser par la porte de la loge. Gina soufflait un grand coup dès que la porte fut refermée derrière la brune. Enfin seule un instant. Elle se tirait du canapé pour rejoindre la coiffeuse et son sac à main qui était sur le siège devant cette dernière. Fouillant rapidement, elle mis bien vite la main sur ce qu’elle cherchait : une petite pochette en tissu dans laquelle se cachait, entre deux serviette hygiénique, un petit pochon de poudre blanche. Elle sortait ce dernier, l’ouvrant délicatement avec de glisser son petit doigt dedans pour récupérer un peu de poudre son l’ongle manucuré de son index. Elle le ramenait d’un geste rapide jusqu’à son nez, reniflant d’un coup sec avant de se racler bruyamment la gorge. Elle refermait rapidement le pochon ainsi que la pochette, remettant celle ci bien au fond de son sac avant de croiser son regard dans le miroir de la coiffeuse. D’un revers de main elle venait frotter son nez, pour s’assurer de ne laisser aucune trace derrière elle, en profitant pour se remettre un peu de baume à lèvre. Elle sentait déjà la fatigue s’estomper, tel un lointain souvenir, alors que ses pupilles se dilataient légèrement. Voilà, là elle allait pouvoir finir sa journée de boulot et enchainer avec une sortie en boite avec ses copines. Si elle dormait quatre ou cinq heures par nuit c’était tout le bout, elle n’avait pas assez de vingt-quatre heures pour faire tout ce qu’elle voulait faire dans une journée, donc ce petit coup de pouce lui permettait de repousser l’heure du dodo un peu plus. C’était bien pratique. Elle passait ses mains dans ses longues mèches blondes, les recoiffant entre ses doigts, s’admirant un moment avant, ouvrant même la boite de chocolat pour en manger un, avant de se rappeler qu’elle n’avait pas fini cette fichue bande d’annonce. Prenant la boite de sucrerie avec elle et retournait sur le canapé, rouvrant son ordinateur pour finir son visionnage. De la cuisine, des histoires de famille et une bonne dose de vulgarité, elle restait blasée devant la bande d’annonce avant de lâcher un :« Mouais… » dans un soupire, déballant un second chocolat pour croquer dedans avant de grimacé et de le reposer dans la boite. Au même moment Isabel toquait à sa porte : « Votre commande, milady. » Gina bondissait du canapé, ouvrant la porte d’un geste vif, tirant sans ménagement Isabel à l’intérieur de sa loge la plaquant dos à la porte tout en refermant à clef derrière elle bruyamment. « T’en a mis du temps ! » râlait-elle déjà, verrouillant la porte d’un claquement de doigt. Elle récupérait son café d’entre les mains gelés de la brune, hésitant un instant entre poser ses lèvres sur la paille qui se trouvait dans le gobelet du café, ou sur les lèvres rouge de celle qu’elle venait de prendre en otage contre la porte. Elle prenait bien vite une décision prenant quelques gorgées de son café, fermant les yeux, lâchant même un petit grognement de satisfaction. C’était jamais que le second de la journée et dieu sait qu’elle l’avait attendu un moment celui ci. Elle rouvrait ses paupières pour détailler du regard Isabel. « T’as rien pris pour toi ? T’as mangé ? » demandait-elle, s’en voulant presque aussitôt d’avoir dis ça. Pourquoi elle se souciait d’elle en fait ? C’était pas sa responsabilité de savoir si elle avait prit sa pause repas ou non. Elle était là, autant en profiter. Et puis il fallait qu’elle arrête de s’attacher à cette gamine ! Même si elle l’aimait bien au fond et même si il était indéniable qu’elle était très utile, il n’était pas question qu’elle se prenne d’affection pour la brune. « Ah non pardon, c’est moi ton repas. » concluait-elle un sourire au coin des lèvres. « J’ai une heure avant mes essayages. » précisait-elle, déposant un rapide baiser sur les lèvres de la brune avant d’abandonner son café, à peine entamé, sur la coiffeuse. « Fait ça vite et bien sinon t'es virée. » Est ce que Isabel pouvait porter plainte pour ça ? oui totalement. Est ce que Gina pouvait être renvoyé ? Cancelled ? Trainée en justice ? Perdre toute sa carrière pour harcèlement sexuel et mauvais comportement ? Oui, tout ça à la fois. Mais bon, disons que là ce n'était qu'un petit jeu entre elles. De toute façon il était difficile de savoir si la blonde était sérieuse ou non.

Acid Cinnamon Roll
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1er juin 2022.
« Wow la vache ! T’étais vraiment en manque, hein. » elle n’avait pas idée. A défaut de prendre le temps de manger quelques chose de consistant Gina carburait toujours au café ; elle aimait d’ailleurs plaisanter en disant que son sang était en grande partie de la caféine pure. C’était évidemment faux, et que personne ne tente de faire un teste sanguin pour en savoir plus ! Il n’était pas question que qui que ce soit découvre son vilain secret; celui qui lui permettait de tenir debout près de vingt heures par jour. Même si, soyons honnête : elle était loin d’être la seule à renifler ce genre de chose. Dans le milieu c’était terriblement courant et rien que dans l’équipe de son émission ils étaient au moins trois !
« Pas drôle : c’était ma réplique, ça. » ronchonnait la jeune femme alors que Gina revenait au sujet initiale, la raison principale de la présence de Isabel dans cette loge. Oui parce qu’elle avait amené du vin et des chocolats, mais soyons claire, ce n’était pas pour ce genre d’attention ridicule que Gina la gardait dans le coin. La blonde se faisait plus insistante, rejoignant le canapé après avoir lâcher une menace qui semblait faire disparaitre petit à petit l’étincelle dans le regard de la brune. Cette dernière revenait s’agenouiller aux pieds de Gina, la mine sérieuse, le regard profond : « Dis, tu... tu plaisantes, pas vrai ? » Elle esquissait une sourire nerveux sans quitter Gina des yeux et le sourire espiègle de la blonde s’envolait aussitôt, ne pouvant cacher son agacement. Elle était sérieuse à casser l’ambiance d’un coup en la prenant au pied de la lettre ? « Wow. Buzz killer. » lâchait-elle en levant les yeux au ciel. « Bien sûr qu’un jour je vais te virer.  » répondait-elle ensuite, sans détour, ses yeux bleu plantés dans ceux de l’australienne. « Parce que je te supporterais plus au bout d’un moment. Surtout si tu te met à me ramener des chocolats. » Elle poussait la boite de ces derniers jusqu’au bord du coussin du canapé, menaçant de les faire tomber par terre. « T’es payé pour me rendre service, pas pour gagner mon coeur. C’est pas le Bachelor ici. » Elle aurait dû lui mentir, histoire d’avoir ce qu’elle voulait et poursuivre sa journée sans prise de tête, mais il était trop tard. « Si tu continues avec tes petites attentions à la con : je trouverais facilement une excuse pour que ABC te licencie et tu seras remplacée avant même que tu n’es le temps de quitter le building. » Elle était sérieuse, impitoyable aussi, mais surtout terriblement sur la défensive, comme toujours quand il s’agissait de sentiments. Risquer de craquer pour une fille comme Isabel ? Jamais ! Gina devait finir mariée avec une célébrité, un ou une sportif de haut niveau à la limite, ou quelque chose dans le genre. Mais certainement pas la pseudo bonniche de son émission. Elle passerait pour quoi ? Puis dans l’immédiat Gina voulait que Isabel se mette au boulot, fasse ce qu’elle avait tant sous entendu. Parce qu’elle avait des appels à passer et des emails à répondre, elle n’avait pas de temps à perdre à parler sentiments et de "what are we ?", il fallait qu’elle utilise toute cette énergie pour être productive ! Elle se penchait vers la brune soulevant doucement son menton du bout des doigts, la dévorant du regard. « Mais t’en fais pas puppy, c’est pas pour tout de suite. » Elle déposait un rapide baiser sur les lèvres boudeuses de la brune, comme pour s’excuser de ce qu’elle venait de lui balancer à la tronche, mais sans jamais revenir sur ses paroles. « Pour le moment : you do me et si t’es sage, I’ll do you. »

Acid Cinnamon Roll
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1er juin 2022.
Chaque secondes qui s’écoulaient, durant lesquels Gina crachait son venin, semblaient éteindre un peu plus les yeux pétillants de la brune. Il était trop tard pour faire marche arrière, le mal était fait et l’américaine était de toute évidence lancée, rabaissant Isabel comme si celle-ci venait de l'insulter de tout les noms. Alors que non, elle n’avait rien fait de mal, bien au contraire. Mais ses petites attentions avaient visiblement tiré la sonnette d’alarme chez Gina. Que ce soit son cerveau ou son coeur, l’un comme l’autre avaient pris la décision (poussés par un rush d’adrénaline), de couper l’herbe sous les pieds d’Isabel. Et c’est sans mal qu’elle détruisait tout espoirs que la jeune femme c’était construit durant ces deux derniers mois. Être méchante gratuitement Gina savait faire, c’était son mode de défense favori et à en constater par Isabel qui se redressait lentement, le regard sombre : c'était un mode de défense très efficace. « Ne te donne pas cette peine : je démissionne. » Ah, elle n’avait pas vu venir celle là. Elle aurait volontiers profité un peu plus longtemps de la brune, ne serait-ce qu"une petite heure au moins, histoire qu’elle finisse ce qu’elle avait eu la volonté de commencer un peu plus tôt. Mais non, Isabel tournait déjà les talons, s’éloignant du canapé, marquant une légère halte au niveau de la coiffeuse, comme si elle hésitait un instant (pour le vin ou par amour ? libre cours à l'imagination de Gina), avant de partir en claquant la porte violemment derrière elle. L'américaine restait bouche bée, un : « Attends ! » bloqué aux bords des lèvres. Elle était aller trop loin, mais elle avait eu ce qu’elle voulait : la menace s’éloignait. Menace d’un sentiment amoureux qu’elle ne savait pas gérer et qu’elle avait pris soin de saboter avant que quoi que ce soit ne se confirme. Elle sentait tout de même un pincement dans sa poitrine alors que tout un tas de pensés se bousculaient dans sa petite tête blonde.  "A quoi tu joues ?", "T’es vraiment trop conne.", "Si tu ne laisses personne t’aimer, tu finiras seule et entourée d’hypocrite !", "C’est peut-être tout ce que tu mérites en fait." … Elle secouait la tête, ébouriffant sa frange avant de se tirer du canapé dans un soupire. Machinalement elle rouvrir la porte de sa loge pour jeter un coup d’oeil dans le couloir. Elle était vraiment partie. Rick, un des cameramen, passait par là au même moment. « ça va ? T’as besoin d’un truc ? Tu veux que j’appelle ton assistante ? » La blonde se contentait d’esquisser un sourire forcé en secouant la tête à la négative et de refermer la porte de sa loge, se réfugiant devant son miroir et cette foutue bouteille de vin qu’elle ne pouvait même pas ouvrir en l’absence de tir-bouchon. « C’est un mal pour un bien. » murmurait-elle face à son reflet, sentant sa mâchoire de crisper. « Oui, un mal… pour un bien…. » répétait-elle, pour se convaincre, alors que sa voix intérieure lui demandait "Quel bien ?".

FINITO