Ils étaient peu à avoir la confiance entière de Diego, qui préférait se concentrer sur son travail et sa propre évolution au sein de l’expérience. Il le savait, il était le seul à avoir permis l’évolution l’ayant mené jusque là, et continuerait à être le seul pouvant continuer son ascension. Il croyait en l’expérience, plus que quiconque, et s’agaçait de voir certains encore en douter et exprimer des remords - le futur était là, qu’ils le veuillent ou non. Et pourtant, au milieu de tout cela, une sorte d’amitié solide avait pu se construire avec son homologue féminin : Judith. Ils partageaient la même vision, pouvaient discuter de tout, même de l’inavouable, et leur passion pour les dinosaures était la même. Judith était un puit de savoir et elle était probablement la seule qu’il acceptait non pas de classer au-dessus de lui mais au moins à égalité - ils partageaient leurs connaissances, toujours pour mener à bien l’expérience. Ils étaient les favoris de Vile pour ces raisons, et la jalousie des autres ne les ennuyaient pas parce qu’ils n’avaient aucun argument solide, ne s’impliquant pas comme eux savaient le faire. Alors ils avaient certains avantages, que là encore, ils se créaient eux-même, en transformant le travail en distraction. « Je mise tout sur le mec avec le t shirt bleu et la casquette nasa. Il est discret mais justement, il va s’en sortir. »  Ce jour-là, ils étaient préposés à la surveillance des sujets après qu’un autre troupeau, cette fois-ci de pterodactyl, ait été lâché sur leur camp. Et s’ils espéraient tous deux qu’il n’y ait aucune perte car les survivants devaient continuer de s’appeler ainsi pour le bien de l’expérience, quelques paris ici et là ne faisaient pas de mal. Après tout, ils devaient parfois s’amuser pour se détendre. Attrapant quelques pop-corn qu’il avait fourré dans sa bouche, Diego avait désigné l’écran de contrôle. « Ils arrivent ! » Dans un joyeux bruit de battement d’ailes.

 Si ca ne tenait qu’à Judy, elle aurait déjà fait en sorte que la moitié des sujets de l’expérience soit morte. Elle les trouvait ennuyants et regrettait la majorité des choix des sujets. Elle ignorait qui s’était chargé du casting, mais si elle avait cette personne en face de lui, elle ne manquerait pas de lui dire qu’il n’avait pas sa place dans cette expérience. D’après elle, il ou elle n’avait pas suivi le cahier des charges. Ces sujets étaient tous trop mous, pas assez résistants au stress. Elle voulait des survivants, pas des mauviettes qui se cachaient derrière des buissons dès qu’ils le pouvaient.
« Je mise tout sur le mec avec le t shirt bleu et la casquette nasa. Il est discret mais justement, il va s’en sortir. » elle fronce les sourcils. « Numéro 235 » elle avait fini par en repérer quelques-uns et connaitre leur matricule. « J’ai jeté un œil à son dossier, 35 ans, outsider de son équipe de footy à la fac, il s’est fait viré parce qu’il touchait pas une balle. Il a porté plainte pour harcèlement. C’est un fragile, je lui laisse pas vingt minutes. » elle plongea sa main dans le bol de popcorn tout en restant concentrée sur l’écran devant elle. « Ils arrivent ! » elle s’installa bien plus confortablement dans son siège, personne n’allait pouvoir la déloger tant jusqu’à ce que le dernier sujet ne soit hors de la zone d’intervention. « Ils ont aucune chances. » elle avait un sourire satisfait sur le visage, ils n’avaient selon elle, que ce qu’ils méritaient.
Un premier spécimen entra dans le champ de la caméra. « Magnifique. » une femelle dont l’envergure était de plus de 2 mètres 50, impressionnant pour un humain. Elle mit ses lunettes pour se donner un air encore plus intelligent qu’elle ne l’était déjà, bien qu’elle n’eût rien à prouver à personne, ni même à Diego, avec toute l’admiration qu’elle lui vouait.
Judy avait des étoiles dans les yeux à chaque fois qu’elle voyait ces créatures se mouvoir, la manière dont elles communiquaient les unes avec les autres, ça allait bien au delà de toutes les recherches qu’elle avait pu faire avant que tout ceci ne devienne réalité. « Regarde ta casquette bleue où elle est. » elle fit un signe vers un écran sur la droite, on le voyait courir plus vite que son ombre. « Lucky Luke n’a qu’à bien se tenir. » elle s’en amusait. « J’ai surement vu large avec mes 20 minutes. »
Un deuxième dinosaure volant fit son apparition sur un autre écran puis un troisième et un quatrième. « Ils vont les encercler. » que le spectacle commence. Ils n’avaient aucune chance. Les humains courent en moyenne à 10,5 kilomètres heure, alors que le reptile géant pouvait aller jusqu’à 20km heure. Et si les humains ont un instinct de survie, c’est sans compter que ces dinosaures n’ont rien mangé depuis plus de 24 heures…

Il y avait encore pire que lui, c’était ce qu’il ne cessait de répéter lorsqu’on lui reprochait d’être fou, vendu à l’expérience. Et par pire, il songeait notamment à Judith, qu’il ne prenait pourtant jamais la peine de nuancer lorsque ses propos allaient trop loin - même pour lui, parce qu’il s’efforçait de ne pas infliger à autrui ce qui ne lui plairait pas. Du moins, cela était vrai pour ses collègues, bien moins pour les sujets qu’ils étaient en train d’observer. « Numéro 235. J’ai jeté un œil à son dossier, 35 ans, outsider de son équipe de footy à la fac, il s’est fait viré parce qu’il touchait pas une balle. Il a porté plainte pour harcèlement. C’est un fragile, je lui laisse pas vingt minutes. » « C’est de la triche si tu épluches les dossiers avant ! On parie pour du beurre. » Leurs salaires ne justifiaient de toute façon pas qu’ils se laissent aller à des spéculations, l’argent n’était pas l’intérêt, ils faisaient ça pour leur simple divertissement. « Ils ont aucune chances. » Dire qu’elle ne l’inquiétait pas, à sourire, jubiler et à espérer les voir morts, serait mentir. Mais il n’était pas mieux, parce que même s’il croyait fermement en la possibilité d’une cohabitation entre les reptiles et les humains, le spectacle qu’il allait voir ne laisserait pas tout le monde indemne. « Magnifique. » Il souriait, mangeant son pop corn, appréciant un moment à faire autre chose que travailler. « Regarde ta casquette bleue où elle est. » Il s’était tapé la cuisse avant de soupirer et de pester sur son poulain : courir ne servait à rien, les dinosaures étaient trop rapides. « Lucky Luke n’a qu’à bien se tenir. » « J’attends toujours de savoir sur qui tu mises toi, au lieu de te moquer ! »  Il était l’un des rares à pouvoir lui parler de la sorte, c’était bon enfant, mais même ainsi, Judith ne tolérait aucune phrase pouvant s’apparenter à un manque de respect. « J’ai surement vu large avec mes 20 minutes. » Le chaos était déjà total sur les écrans, les espèces de dinosaures se multipliaient tout comme leur nombre, et les survivants couraient dans tous les sens dans une sinistre cacophonie. « Ils vont les encercler. » « Ouuuh regarde à gauche, on en a un qui s’envole … » Les griffes du pterodactyl s’étaient accrochées aux épaules du premier malheureux, et l’animal s’en était allé avec cet homme pendant au bout de ses pattes. Il se débattait, creusant les plaies qu’infligeaient les griffes, et Diego ne pouvait que valider ce que lui annonçait Judith : ils n’avaient pas tous l’étoffe de survivants. « L’expérience va pas durer longtemps s’il y a autant de perte aussi vite, faudrait les aider ? » Il avait lentement tourné le visage vers elle avant d’éclater de rire en coeur, bien évidemment qu’ils ne voulaient pas, ne pouvaient pas. « Oh nan regarde les, ils prennent le temps de s’embrasser au lieu de sauver leur peau, on est dans un film netflix ou quoi ? » Pathétique. Encore plus pathétique que cette phrase soit prononcée par un scientifique qui batifolait avec un employé.

 « C’est de la triche si tu épluches les dossiers avant ! On parie pour du beurre. » « On parie pour du beurre. » qu’elle confirmait. Judith n’allait pas aligner un seul dollar pour savoir qui était le poulain qui allait le mieux s’en sortir. Même si, elle était presque sure de connaitre la réponse, elle n’aimait pas les jeux d’argent. C’est pour les faibles.
La tape sur la cuisse de Diego fit sourire Judith, le voir déçu pour sa casquette et de voir qu’elle avait eu raison, la faisait jubiler davantage. Ses yeux ne quittaient pas les écrans et elle espérait tout de même qu’un ou deux puissent sortir du lot. Elle n’était pas sûre d’avoir repéré l’ensemble du groupe des sujets. « J’attends toujours de savoir sur qui tu mises toi, au lieu de te moquer ! »  elle pris le temps de reflechir un instant, pas trop longtemps, si non, effectivement, c’était triché, puisqu’elle n’aurait bien plus trop de choix, vu la vitesse à laquelle ce groupe se fait décimer. Et là, elle en remarqua un ou plutôt une. « Numéro 023 » elle la pointa du doigt, la jeune femme, une blonde d’une 20aine d’année. « On connait pas son nom, elle a pris la place d’un autre qui a perdu au poker. » quel idiot. « On verra bien, ce qu’elle a dans le ventre. Mais jusqu’à pésent, elle se débrouille pas trop mal. C’est pas la première fois qu’elle est dans une embuscade. La dernière fois, t’aurai pris ton pied à la voir, elle est pas passée loin… » mais c’était pour ce genre de sujet qu’elle appréciait aussi ces temps d’observation et d’analyse.
« Ouuuh regarde à gauche, on en a un qui s’envole … » les yeux de Judith rivèrent à gauche, sans bouger d’un cm son visage. Elle observait l’homme dont les jambes étaient suspendus dans le vide et prendre de plus en plus de la hauteur. « Où est-ce qu’il peut bien l’emmener comme ça ? Arrête de te débattre idiot, tu vas souffrir pour rien… » elle soufflait presque face à une telle ignorance. « L’expérience va pas durer longtemps s’il y a autant de perte aussi vite, faudrait les aider ? » Judith compris très rapidement que Diego n’était pas serieux et l’accompagnait dans son rire. « Oh nan regarde les, ils prennent le temps de s’embrasser au lieu de sauver leur peau, on est dans un film netflix ou quoi ? » elle leva les yeux au ciel en voyant la scène sous leur nez. « 3… 2… 1 » adieux. « bien fait, j’espère qu’ils seront bien déçu en s’appercevant que le paradis n’existe pas et qu’il n’y a pas de vie après la mort. » Judith était la scientifique la plus terre à terre et aucune croyance religieuse ne lui avait jamais dicté quoi que ce soit. « Alors, elle est où la 023… » elle appuyait sur un bouton pour changer les caméras quand un bruit strident la fit sursauter sur son fauteuil. « C’est quoi ? Va voir. »

« On parie pour du beurre. » Un hochement de tête pour confirmer, mieux valait s’amuser sans aucun enjeu pour que la détente soit totale et pour s’assurer de ne créer aucune animosité entre eux, simplement une petite compétition bon enfant. « Numéro 023 » Ses yeux s’étaient portés sur le fameux sujet. « On connait pas son nom, elle a pris la place d’un autre qui a perdu au poker. » « Choix ambitieux, mais d’accord. » Il avait haussé les épaules, il n’allait pas conseiller Judith après avoir perdu son poulain en seulement quelques minutes. « On verra bien, ce qu’elle a dans le ventre. Mais jusqu’à pésent, elle se débrouille pas trop mal. C’est pas la première fois qu’elle est dans une embuscade. La dernière fois, t’aurai pris ton pied à la voir, elle est pas passée loin… » « J’peux en choisir un autre ? T’as trop d’infos, je me sens lésé. » Il était presque boudeur jusqu’à ce qu’une scène le fasse jubiler à nouveau. « Où est-ce qu’il peut bien l’emmener comme ça ? Arrête de te débattre idiot, tu vas souffrir pour rien… » C’était le genre de règles qui leur semblait limpides, claires comme de l’eau de roche, mais les survivants s’acharnaient tous à se comporter d’une manière bien plus complexe qu’ils ne l’auraient dû, rapprochant leurs chances de survie du néant. Ils étaient impuissant, et ce n’était là que le résultat d’une sélection naturelle. « 3… 2… 1… bien fait, j’espère qu’ils seront bien déçu en s’appercevant que le paradis n’existe pas et qu’il n’y a pas de vie après la mort. » Diego avait laissé s’échapper un rire bref, parce que l’image qu’il venait de voir faisait inévitablement écho à l’histoire impossible qu’il avait entamé au pire moment, quand il n’aurait jamais dû s’attacher. Mais ce n’était pas un sujet qu’il voulait aborder, alors il avait secoué la tête pour balayer cette pensée. « Alors, elle est où la 023… » Il cherchait en même temps qu’elle, tellement concentré qu’il en avait oublié le monde extérieur, presque comme dans une bulle pourtant loin d’être confortable. Seule Judith l’avait tiré de ses songes. « C’est quoi ? Va voir. » « Pourquoi moi, t’as la trouille, Judy ? » Il avait sciemment appuyé sur le u de son prénom, la regardant avec un air de défi et un sourire narquois - le jeu auquel ils s’adonnaient était amusant, la faire enrager l’était encore plus. Mais alors qu’il s’amusait du bruit, celui-ci se faisait de plus en plus pressant, alors Diego s’était levé pour se diriger vers sa source. « Merde. On a quelqu’un qui gratte à la porte. » Le bunker était fait de façon à sécuriser tous les employés, il n’était donc pas possible de voir ce qu’il se passait dehors, et les caméras étaient monopolisées par cette sorte d’hunger games qui se déroulait dans la jungle. « T’arrives à faire la différence entre le bruit d’ongles manucurés et de griffes de raptors ? » Il continuait à enchaîner les remarques cinglantes, parce qu’il était finalement plus effrayé par le premier cas de figure que le second. Se décidant finalement, Diego avait avancé près de la porte pour l’entrouvrir …

Spoiler:

« J’peux en choisir un autre ? T’as trop d’infos, je me sens lésé. » C’était peut être ce qui faisait la différence entre Judith et Diego. Elle avait toujours un tour d’avance. Elle était d’ailleurs étonnée de savoir que Diego n’avait pas étudié les dossiers des sujets de leur expérience, il n’était peut être pas aussi à la hauteur qu’il le disait – et qu’elle l’avait estimé aussi, c’est vrai. Ca la rassurait de se dire qu’elle était vraiment meilleure que lui, ce point ne pouvait que la conforter, même si Diego avait mis la barre haute. « t’es qu’un amateur… » elle souffla, un petit sourire aux lèvres, les yeux toujours rivés sur les écrans. « Alors, lequel ? » fit-elle avait son air de dégout de voir deux tourtereaux sous son nez vivre leurs derniers instants sur cette île.
A la recherche de son héroïne, l’attention de Judy fu totalement perturbée par un bruit venant du couloir. « Pourquoi moi, t’as la trouille, Judy ? » elle lui lança un regard noir, elle allait presque flater son égo d’homme mais elle n’en avait pas eu besoin puisque de lui-même, il se levait pour aller voir. Elle reste bien crampée sur sa chaise comme si ça lui permettait de se sentir mieux. Il y avait déjà eu des tentatives d’intrusions dans le Bunker, jamais personne n’y était vraiment arrivé et elle était persuadé que c’était impossible, mais comme il ne fallait jamais se fier à personne ici, elle préférait que Diego aille vérifier lui-même. Elle glissa sa main sous l’assise de son fauteuil pour aller agripper le flingue qui y était accroché, au cas où. « Merde. On a quelqu’un qui gratte à la porte. » elle fronça les sourcils, c’était peut être effectivement ce qu’elle redoutait. « T’arrives à faire la différence entre le bruit d’ongles manucurés et de griffes de raptors ? » elle leva les yeux au ciel. « Arrête de dire des conneries. » qu’un homme intelligent réussisse à s’introduire dans le Bunker, elle pouvait l’entendre, mais qu’un raptor se trouve dans le couloir ; derrière cette porte, même pas en rêve. Mais peut être qu’elle préférait ne pas y penser et se dire que c’était ridicule plutôt que d’admettre cette éventualité et savoir que si cette portait s’ouvrait, ils signaient leur arrêt de mort. « Diego, NO » elle n’avait pas eu le temps de le stopper qu’il avait déjà ouvert la porte et tout se passait trop rapidement. « Judith, planque toi ! »

En une seconde, elle bondi de son fauteuil, pistolet en main et s’était aplatie derrière le bureau, son souffle coupé, alors que le raptor s’avançait lentement, reniflant l’air, s’arrêtant par moments pour émettre des sifflements stridents. Le silence oppressant du bunker ne faisait qu’amplifier la tension. Judith était silencieuse, elle regarda Diego, toujours au sol, qui par miracle était encore épargnée bien qu’à découvert.
Dans les yeux de Judith, il pouvait lire l’incompréhension et la panique.
Le Raptor s’approchait des écrans de contrôle, fasciné par les mouvements de la jungle virtuelle. Ses griffes raclaient le sol en un bruit strident. La jeune scientifique, à l’opposé tentait de sortir de sa cachette en faisant le moins de bruit possible, car un faux mouvement et elle allait attirer son attention. Elle s’extirpa et fit des pas de côtés en évitant de poser les talons au sol, comme si ça allait lui permettre de flotter. Elle voulait rejoindre Diego quand elle sentie comme un souffle dans son cou. Le dinosaure était juste derrière elle et reniflait ses cheveux. La jeune femme se crispa entièrement, reteint son souffle prête à rester en apnée pendant plusieurs minutes s’il le fallait mais elle savait que ce serait bien insuffisant. Et alors sans réfléchir, elle fit une pression sur la gachette de son pistolet, le coup partie violement, la balle se postant dans le sol en béton. Elle n’avait que davantage excité la créature qui se mis à bondir juste devant elle pour lui barrer toute chance de s’enfuir. « Diego, sort de là ! referme la porte et va chercher de l’aide ! »

Il était déçu de la façon dont le jeu avait démarré, alors évidemment, il souhaitait une seconde chance, ne s’avouant pas vaincu aussi facilement. « t’es qu’un amateur… » « Tu sais ce qu’on dit, ​​les dinosaures mangent l’homme et la femme hérite de la Terre. » Il avait un nombre incalculable de défauts à en croire les différentes personnes qu’il avait croisé et qui n’étaient pas d’accord avec lui, mais au moins, il n’était pas misogyne, tirant volontiers son chapeau à sa collègue féminine. « Alors, lequel ? » Il était en train de chercher, attentivement, pour ne pas commettre l’erreur de miser sur un autre cheval boiteux, mais il avait dû s’arrêter net dans le projet. Un bruit les avait tirés de leur pause, assez important pour attiser la curiosité d’un Diego qui n’était pas d’une nature à avoir peur, et c’était pour le mieux, dans cette jungle hostile. « Arrête de dire des conneries. » Sa touche d’humour avait eu du mal à passer auprès d’une Judith qu’il aurait pensé bien plus téméraire, mais dont la peur se lisait dans les yeux maintenant qu’il avait émis l’hypothèse qu’un dinosaure s’était approché aussi près d’eux. Il voulait en avoir le coeur net, comprendre si ses spécimens avaient encore développé de nouveaux talents. « Diego, NO » C’était trop tard. En un mouvement brusque, qui était évidemment inévitable, le raptor s’était infiltré dans la pièce, se dirigeant droit vers Judith dont il ne connaissait pas l’odeur comme il connaissait la sienne. Il avait levé la main, l’invitant à ne pas utiliser la force pour ne pas davantage énerver la bête quand soudain… « Diego, sort de là ! referme la porte et va chercher de l’aide ! » « T’es malade, je te laisse pas là. Viens jusqu’à moi, à moi ils me feront rien ! » Il était confiant et il parlait au pluriel car ils le savaient tous les deux : les raptors n’attaquaient jamais seuls et bientôt, les prochains arriveraient, cernant Judith des deux côtés. Elle devait le rejoindre, et ce malgré la peur. « Tu te dis que peut-être son acuité visuelle est basée sur le mouvement, comme le tyrannosaure, et qu'il t'oubliera si tu ne bouges pas, mais non : pas le velociraptor.  » C’était son meilleur conseil, la dernière carte à abattre pour l’obliger à bouger et venir jusqu’à lui avant d’être croquée. Elle l’avait écoutée, et il avait avancé lentement, les maison bein en évidence devant lui, pour ramener gentiment les raptors jusqu’à leur enclos. Ils l’avaient suivi, dans un mouvement qui ne faisait qu’accroître son assurance. En revenant, Judith se tenait là, cherchant sûrement à comprendre comment les dinosaures étaient arrivés jusqu’à eux. « Je m’inquiète pas pour ça, on trouvera une solution au problème. Disneyland aussi à eu quelques difficultés à ses débuts ! » Il en plaisantait, inconscient du drame qui aurait pu se jouer - les survivants n’étaient plus les seules victimes à présent.

L’heure n’était plus au jeu, aux paris et aux pop corn. Là, tout avait pris une autre tournure, un raptor avait réussi à s’infiltrer à l’interieur du bunker et Judith se doutait qu’il n’y était pas arrivé seul. La scientifique pensait tout de suite à la complicité d’un humain, un des leur les avait forcément trahis et avait laissé le bunker sans surveillance. Un garde ? Un autre scientifique ? Un personnel d’entretien ? Tous étaient des potentiels coupable et que celui qui en était l’auteur ne dorme pas tranquille, il sera retrouvé et sa sentence sera terrible. Mais avant de parler vengeance, Judith et Diego devaient se sortir de là, quitte à ce que l’un d’entre eux y reste, il ne fallait pas ruiner l’experience pour une brebis galeuse. « T’es malade, je te laisse pas là. Viens jusqu’à moi, à moi ils me feront rien ! »  Diego refusait de laisser Judith seule dans cette pièce avec le raptor. Il était pourtant seul et son copain de chasse ne devait pas être très loin. L’isoler semblait être la seule solution pour Judith, quitte à prendre le risque de se faire attaquer, mais Diego ne l’entendait pas de cette maniere. “La vie trouve toujours un chemin. Et visiblement, les raptors aussi...”
Malgré l’invitation de Diego à le rejoindre, Judith restait immobile, le cœur battant à tout rompre. Elle était paralysée, figée par cette peur viscérale qui prenait le dessus à chaque fois qu'un danger se manifestait. Ce n’était pas qu’elle manquait de courage, mais face à une créature aussi létale qu’un raptor, même les esprits les plus téméraires vacillaient.
« Tu te dis que peut-être son acuité visuelle est basée sur le mouvement, comme le tyrannosaure, et qu'il t'oubliera si tu ne bouges pas, mais non : pas le velociraptor.  » Judy retrouva presque ses esprits. Diego avait raison, rester immobile n’avait aucun sens, elle ne se ferait pas oublié et puisque son collègue ne voulait pas la laisser seule, elle ne pouvait leur faire prendre de risque inutiles à tous les deux et à l’experience. Elle secoua la tête et rejoignit Guttierez. Judith eu une illumination, peut être que ses accusations avaient été trop attives… “Les raptors sont intelligents. Assez intelligents pour ouvrir des portes.” s’ils sortaient de là, ils devaient trouver un moyen de bloquer la porte pour qu’il ne puisse plus sortir.

« Je m’inquiète pas pour ça, on trouvera une solution au problème. Disneyland aussi à eu quelques difficultés à ses débuts ! » “La prochaine fois, ce sera parfait.” Là, ils devaient bouger. “On y va!” Elle s’approcha de la porte pour sortir et l’ouvrit quand, au bout du couloir, le deuxième raptor s’approchait. Judith poussa Diego hors du labo, elle en sortie aussi et referma la porte pour emprisonner lautre raptor a l'intérieur. L'idee etait de les separer le plus longtemps possible. Cours!!”