I will look for you, I will find you, and I will... (Spencer)
Natalia Jarecki
la science des sentiments
ÂGE : 39 ans, dans le déni de la quarantaine SURNOM : Nat pour ses proches, imsodiumcute sur les bornes d'arcade parmi les meilleurs scores STATUT : Officiellement divorcée, non moins officiellement compliqué. Ex-femme-meilleure-amie-mère-de-sa-fille : Sloane a beaucoup de qualificatifs. MÉTIER : Prof de chimie au collège, cooler than the cool kids LOGEMENT : une maison sans prétention sur bywong street du côté de toowong POSTS : 27 POINTS : 320
TW IN RP : fausse couche ORIENTATION : J'aime tout le monde. RPs EN COURS : Sloane #1 - I loved you completely. And you loved me the same. That's all. The rest is confetti.
Spencer Blackwell et Mac Sutherland adorent ce message
I will look for you, I will find you, and I will... crédit gif - baltharino Natalia Jarecki & @Spencer Blackwell
What I do have are a very particular set of skills, skills I have acquired over a very long career. Skills that make me a nightmare for people like you. If you let my Mac go now, that'll be the end of it. But if you don't...
Nat Rdv demain à la gare, 18h.
Pas de bonjour, surtout pas d’emojis et encore moins une question pour vérifier qu’elle serait bien disponible (ça ne lui enlevait en rien la possibilité de me répondre en me proposant un nouvel horaire après tout, non ?). J’affichais un sourire en coin en relisant le SMS envoyé à Spencer la veille. J’aurais difficilement pu faire plus formel, espérant que le point à la fin de ma phrase avait fini de l’achever et qu’elle tremblait à l’idée de ce que je pouvais bien avoir à lui dire. J’en doutais cependant. Mais je comptais quand même sur – a minima – une légère inquiétude face à un message aussi aseptisé qui me ressemblait peu. Pouvant difficilement jouer le rôle de parrain de la mafia prêt à en découdre une fois qu’elle serait arrivée et se tiendrait en face de moi (je me connaissais, ma politesse et ma bienveillance légendaires allaient avoir raison de moi), j’espérais au moins être parvenue à lui inspirer un frisson de terreur en découvrant ce message. Elle n’était pas sans ignorer que, malgré tous les problèmes que je pouvais avoir sur le plan personnel, aucun ne serait suffisamment conséquent pour m’empêcher de garder un œil sur Mac. Et sur sa femme à présent, par extension. A quel moment est-ce que Mac avait cessé de rentrer dans la case ado pour rejoindre le clan des gens mariés ? Je ne me l’expliquais toujours pas. Mais j’avais bien l’intention de faire une visite de contrôle pour vérifier que tout allait bien et que les intentions de Spencer envers elle étaient sincères et durables. Oui. J’étais cette personne dans la famille et j’emmerdais tous ceux que ça pourrait déranger. Et oui, j’aurais certainement été celle songeant à se lever à la question " Si quelqu'un a quelque raison que ce soit de s'opposer à ce mariage, qu'il parle maintenant, ou se taise à jamais. ". Si j’avais été invitée. Un grief supplémentaire que je pourrai faire peser sur les épaules de Spencer si jamais elle ne consentait pas à me parler honnêtement. Est-ce que je l’appréciais ? Oui. Est-ce que c’était suffisant pour ne pas lui faire passer un interrogatoire dans ma quête permanente de veiller sur Mac ? Non. Désolée pour elle. Assise à la table d’un café, deux gobelets en face de moi, je fis un signe de la main pour attirer son attention en la voyant rentrer dans la gare et l’inviter à me rejoindre. J’attendis qu’elle s’installe à la table et me permis de rester silencieuse quelques secondes supplémentaires pour prolonger le potentiel sentiment d’anxiété. Je finis par sourire le plus innocemment du monde en poussant le gobelet de café dans sa direction : « Comment ça va Spencer ? » La bienveillance même vous dis-je. Ou presque. « Ca fait longtemps qu’on n'a pas parlé juste toutes les deux. » Ajoutez ici une musique dramatique.
The rest is confetti
I thought for so long that time was like a line, that our moments were laid out like dominoes, and that they fell, one into another and on it went, just days tipping, one into the next, in a long line between the beginning...and the end. But I was wrong. It's not like that at all. Our moments fall around us like rain. Or snow. Or confetti.
Spencer Blackwell
l'hymne à la nuit
ÂGE : a passé le délai pour adhérer au club des 27 et c'est pas plus mal. (05.04.96) SURNOM : spence, c'est suffisant. STATUT : être adulte c'est partir à vegas et épouser sa meilleure pote là-bas (et c'est même pas une vanne) MÉTIER : d'abord serveuse à l'octopus, elle y est aujourd'hui croupière. (rien d'autre à signaler, monsieur l'agent) LOGEMENT : depuis peu, elle partage un appart avec mac à logan city. (+ marlon brando le corgi et charlie swan le chat des rues) POSTS : 3760 POINTS : 440
TW IN RP : consommation de drogues et d'alcool, overdose, anxiété, langage vulgaire, violence physique, comportement autodestructeur, abandon familial (liste non exhaustive) TW IRL : ràs.GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : enfant du système › véritable désastre social › réfractaire au changement › autocritique acerbe › 0% self esteem › ancienne consommatrice régulière de stupéfiants (a fait une overdose en mai 2022, suivie d'une désintox) › tente de faire au mieux pour reprendre sa vie en main › clean depuis juin 2022CODE COULEUR : spencer hésite en olivedrab (ou darkolivegreen) RPs EN COURS :
(raelyn#14)nobody really cared, so it never really mattered. it never really mattered, so it never really happened. what's the point in fighting for a happy ever after? the past keeps haunting the future, i imagine.
(mac#21)i know i went and left you all alone, please don't think that i let you go. 'cause i could touch a hundred thousand souls but none of them would ever feel like home.
(+ ua slasher + ua trophy wives + ua fwb + ua gothique)
(malone#3)step one, gotta find a way to get the fuck outta bed. step two, gotta find a way to get the fuck out my head. step three, gotta wake up, do this all over again.
(kieran#5) › bad things come in threes. bad luck always seems to find me, black cat walkin' right beside me. knock on wood but i'm still jinxed.
RPs EN ATTENTE : (eli (scénario libre))you're a lone wolf in the wild, there's a fire burning underneath the starlight and you're still in this heart of mine, you're pretty when you're high boy.
Mac Sutherland et Natalia Jarecki adorent ce message
I will look for you, I will find you, and I will... crédit gif - @muppetwiki
spencer blackwell & @natalia jarecki central station - redcliffe
Cinq heures et sept minutes du matin ; c’est l’heure à laquelle tu quittes le vestiaire du boulot pour rentrer dormir. Depuis que tu l’as lu, ton esprit est occupé par le message plus que cryptique reçu plus tôt dans la soirée. Le premier instinct a été de vouloir appeler Natalia pour lui demander si tout allait bien, si elle avait besoin de quelque chose ou pire, si toi tu avais fait quelque chose pour la contrarier. Mauvaise idée vu l’heure qu’il est. Pas question non plus de réveiller ta femme pour lui demander si elle est au courant de quoi que ce soit à ce sujet. Cinq heures et quarante-deux minutes ; tu passes la porte de ton appart. Marlon s’étire et toi t’as toujours pas d’explications. Peut-être qu’une balade avec lui t’aidera à penser à autre chose. Six heures et trente-huit minutes ; le plus doucement possible, tu te glisses dans les draps tout en sachant très bien que t’es pas là de réussir à trouver le sommeil. Dans la pénombre de la chambre, tu fixes le plafond sans réussir à trouver de réponses à toutes tes questions. Si ça se trouve tu t’en fais trop et Mac sera là aussi, mais si c’était le cas elle te l’aurais dit elle-même du coup t’imagines que ça ne sera pas le cas ? Peut-être qu’elle tient à lui préparer une surprise pour son anniversaire mais c’est encore relativement loin alors ça paraît bizarre de s’y prendre aussi tôt ? Ou alors elle va t’engueuler parce que vous êtes parties à Vegas sans prévenir personne et qu’elle l’a appris après coup ? Ton pouce s’agite autour de ton annulaire sans savoir si oui ou non, elle est déjà au courant de ce que vous avez fait ou si elle est supposée l’apprendre plus tard. L’écran de ton téléphone s’illumine et tout ce que tu espères, c’est voir un autre message de sa part, une seconde partie ne s’étant pas envoyée en même temps que l’autre à cause d’un problème de réseau à la con, quelques mots où tu pourrais y lire une explication ou un smiley, n’importe quoi pour apaiser ton esprit tourmenté par les milliards d'interprétations qu’il traite à la seconde. Mais rien, c’est cette connerie d’appli météo qui se met à jour et a décidé que ça serait une bonne idée d’envoyer une notif pour donner la température actuelle. Sept heures et trente-six minutes ; t’es encore allongée là, le bras derrière la tête et malgré la fatigue, les yeux toujours fixés sur le plafond. T’as pas fermé l’oeil, ça tourne en boucle dans ton crâne et à côté de toi, la masse endormie commence à se réveiller doucement. Ton regard croise le sien et tu souris en murmurant un “bonjour” un peu enroué. Tu réussis à t’endormir brièvement avec la tête posée contre son cœur. Treize heures pile ; seule à l’appart, tu continues de jeter des coups d’oeil anxieux à ton téléphone dans l’espoir d’une nouveauté. Toujours rien. Par curiosité mais surtout par nécessité d’apaiser le pic d'anxiété qui ne te quittes pas depuis cette nuit, tu décides de finalement poser la question à Mac qui est peut-être au courant de quelque chose et qui a simplement oublié de te prévenir. Dans cinq minutes elle s’excuse parce que ça lui était complètement sorti de la tête, tu te trouveras sacrément conne d’avoir imaginé le pire pour rien et vous en rirez autour d’une pizza avec Nat dès ce soir. Elle ne sait rien de plus. Dix-sept heures et cinquante-et-une minutes ; le métro est bondé de monde, il fait chaud, t’es épuisée, les gens fixent Marlon en demandant s’ils peuvent le caresser et t’as pas eu de réponse de Nat à ton message plutôt équivoque à base de “?????”. Si tu veux tes réponses, t’imagines que la seule solution qu’il te reste est de te rendre sur place et de voir par toi-même ce qu’elle te veux. Ton seul soutien dans cette épreuve, c’est le chien qui pourra au moins faire office de diversion si jamais tu veux te sauver vite fait bien fait. La rame s’arrête à la gare et t’es plus qu’à quelques minutes du moment fatidique, qui, finalement, s’avèrera sûrement être une connerie pour laquelle t’auras flippé bêtement. Elle est facile à repérer, Nat, avec son blond peroxydé et l’aura qu’elle dégage malgré elle. Bam, c’est le retour de la Spencer ado qui se retrouve impressionnée par sa prof qui se contente pourtant juste de respirer le même air. Sourire crispé sur la face, tu lâches un « hey » en prenant place. Tu jures que son silence dure des heures, qu’il est soudainement déjà minuit et que t’as toujours pas tes putains de réponses, et tu respires seulement lorsqu’elle s’adresse à toi. « Ca va, » évidemment, « toi ? » A croire que t’es sur une économie de mots tant ils refusent de venir. « Ouais, ça fait longtemps… » Pitié que Marlon aille l’amadouer sous la table. « J’avoue que je sais pas bien ce que je fais là, mais… » Oh ça va être long. « Mac nous rejoint après ? »
Spoiler:
Natalia Jarecki
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ÂGE : 39 ans, dans le déni de la quarantaine SURNOM : Nat pour ses proches, imsodiumcute sur les bornes d'arcade parmi les meilleurs scores STATUT : Officiellement divorcée, non moins officiellement compliqué. Ex-femme-meilleure-amie-mère-de-sa-fille : Sloane a beaucoup de qualificatifs. MÉTIER : Prof de chimie au collège, cooler than the cool kids LOGEMENT : une maison sans prétention sur bywong street du côté de toowong POSTS : 27 POINTS : 320
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I will look for you, I will find you, and I will... crédit gif - baltharino Natalia Jarecki & @Spencer Blackwell
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Est-ce que c’était moi ou bien Spencer avait plus de cernes que d’habitude ? Avait-elle fait la fête la veille ? Ca ne pouvait évidemment pas être mon message qui était à l’origine d’une telle fatigue. Dans le cas contraire : sorry not sorry. Si elle n’avait pas dormi à cause de mon message (et, peut-être, du fait que je ne lui avais pas répondu par la suite quand elle avait cherché à en savoir plus) c’était qu’elle devait avoir quelque chose à se reprocher. C’était bien comme ça que ça fonctionnait non ? « Ca va » Je pris quelques secondes supplémentaires pour caresser Marlon, presque aussi ravie de le revoir que de constater que Spencer avait résolument l’air stressé. Quand étais-je devenue si sadique ? « toi ? » Je me redressais pour l’observer à nouveau, ne pouvant m’empêcher d’afficher un léger sourire amusé ; ce qui était probablement préférable à une expression trop grave et sérieuse. Je ne voulais pas non plus qu’elle nous fasse une syncope. Mac m’en aurait probablement tenu rigueur. « Ça va » je répondis aussi sobrement qu’elle. Elle ne savait pas où elle mettait les pieds et je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir étant donné que je ne lui donnais aucune bille pour comprendre la situation, savoir comment l’aborder ou ne serait-ce que trouver quoi dire. « J’avoue que je sais pas bien ce que je fais là, mais… » Je répondis du tac au tac « Le simple plaisir de passer du temps en ma compagnie n’est donc pas une excuse suffisante ? » Mon sourire vint appuyer ma plaisanterie. Calme-toi Spencer. Contrairement à ce que j’avais pu laisser entendre à Mac, je n’avais pas l’intention de te découper en morceaux. « Mac nous rejoint après ? » Je secouais la tête de gauche à droite, non sans jeter au passage un coup d’œil autour de nous. « C’est pas prévu mais elle m’a l’air aussi inquiète que toi de ce rendez-vous donc je ne serais pas étonnée qu’elle décide de s’incruster. Ou qu’elle soit cachée quelque part à nous observer. » Mon regard glissa vers Marlon pour voir s’il s’activait d’une quelconque manière que ce soit, mais il était pour l’heure tranquillement couché aux pieds de Spencer. Si Mac était dans les parages, je comptais sur lui pour la démasquer en commençant à s’exciter à l’idée de la retrouver. Rien à signaler pour l’instant donc. Je reportais mon attention sur Spencer, plissant légèrement les yeux sans me départir de mon expression amusée : « Tu m’as l’air sacrément stressée de me voir. Rassure-moi, je te fais pas cet effet là à chaque fois ? » Note que ça ne me dérangerait pas le cas échéant. C’était toujours bien d’inspirer de la peur chez les gens, surtout quand ils faisaient maintenant partie de la famille (wait what ? ça n’était donc pas comment ça qu’on se comportait avec les pièces rapportées ?). Peut-être préférait-elle un verre d’alcool fort plutôt qu’une tasse de café finalement. « Promis j’ai pas l’intention de faire ton procès. J’ai pas non plus embaucher de hit man pour s’occuper de toi… » parce que j’étais tout à fait capable de faire le travail moi-même. Pourquoi dépenser de l’argent pour ça ? « …je voulais juste sincèrement voir comment tu allais. Et comment tu te sentais en tant que femme mariée à une personne exceptionnelle ? » Si tout allait bien pour Mac, pour toi, pour vous. Si tu n’avais pas prévu de lui briser le cœur auquel cas je risquerais de te briser les os. Si tu n’avais rien à te reprocher, si tu ne faisais rien de foncièrement illégal, si tu avais prévu de te tenir correctement jusqu’à la fin de tes jours avec elle. Pas de procès donc.
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Spencer Blackwell
l'hymne à la nuit
ÂGE : a passé le délai pour adhérer au club des 27 et c'est pas plus mal. (05.04.96) SURNOM : spence, c'est suffisant. STATUT : être adulte c'est partir à vegas et épouser sa meilleure pote là-bas (et c'est même pas une vanne) MÉTIER : d'abord serveuse à l'octopus, elle y est aujourd'hui croupière. (rien d'autre à signaler, monsieur l'agent) LOGEMENT : depuis peu, elle partage un appart avec mac à logan city. (+ marlon brando le corgi et charlie swan le chat des rues) POSTS : 3760 POINTS : 440
TW IN RP : consommation de drogues et d'alcool, overdose, anxiété, langage vulgaire, violence physique, comportement autodestructeur, abandon familial (liste non exhaustive) TW IRL : ràs.GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : enfant du système › véritable désastre social › réfractaire au changement › autocritique acerbe › 0% self esteem › ancienne consommatrice régulière de stupéfiants (a fait une overdose en mai 2022, suivie d'une désintox) › tente de faire au mieux pour reprendre sa vie en main › clean depuis juin 2022CODE COULEUR : spencer hésite en olivedrab (ou darkolivegreen) RPs EN COURS :
(raelyn#14)nobody really cared, so it never really mattered. it never really mattered, so it never really happened. what's the point in fighting for a happy ever after? the past keeps haunting the future, i imagine.
(mac#21)i know i went and left you all alone, please don't think that i let you go. 'cause i could touch a hundred thousand souls but none of them would ever feel like home.
(+ ua slasher + ua trophy wives + ua fwb + ua gothique)
(malone#3)step one, gotta find a way to get the fuck outta bed. step two, gotta find a way to get the fuck out my head. step three, gotta wake up, do this all over again.
(kieran#5) › bad things come in threes. bad luck always seems to find me, black cat walkin' right beside me. knock on wood but i'm still jinxed.
RPs EN ATTENTE : (eli (scénario libre))you're a lone wolf in the wild, there's a fire burning underneath the starlight and you're still in this heart of mine, you're pretty when you're high boy.
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spencer blackwell & @natalia jarecki central station - redcliffe
C’est sûr maintenant, t’aurais dû dire non. T’aurais dû faire genre de pas être dispo ou alors feindre une fièvre ou des crampes d’estomac à cause de bouffe mal digérée, n’importe quoi pour ne pas te déplacer jusqu’ici et avoir à affronter Natalia et son air à la fois trop sévère et trop désinvolte pour savoir sur quel pied danser. Ton visage se fend d’un sourire crispé, non, tu n’irai pas parler de plaisir à être là, pas tant que tu n’as pas toutes les cartes en main pour savoir de quoi il retourne. « Heu bein c’était surtout un peu inattendu, quoi. » La dernière fois où tu t’es retrouvée en tête à tête avec Natalia, ça doit dater de la bar-mitzvah d’un cousin de Mac et où t’avais les poches pleines de weed pas chère achetée à un étudiant un peu fauché. Le reste du temps, il y avait toujours du monde autour, toujours du bruit, toujours un contexte pour ne pas être seules. « Ah ouais, à tout moment elle a ressorti sa fausse moustache et elle est pas loin. » La même utilisée pour son costume de Charlie Swan, autant dire que ça ressemble plus à un bout de tapis découpé à la zob qu’à une vraie pilosité faciale. L’idée est ridicule et pourtant, tu ne serais absolument pas surprise de croiser le regard de ta femme au loin. T’aimerais assez bien la savoir dans le coin, d’ailleurs, ne serait-ce que pour apaiser un tout petit peu tes pauvres nerfs qui sont à deux doigts de lâcher. Nat a la même idée, son regard balaye distraitement les alentours et tu en fais de même, mais rien. Même Marlon ne réagit pas plus que ça, pire même, il va se coucher aux pieds de la prof, scellant ainsi l’ultime trahison (rien de surprenant, vraiment.) Au moins elle sera gênée s’il lui faut te courir après parce que t’as pris tes jambes à ton cou, c’est déjà ça. « Stressée ? » Alors là tu ne vois vraiment pas ce qui aurait pu lui faire croire une telle chose, vraiment. « J’suis pas stressée. » Surtout que c’est pas du tout ton genre de t’inquiéter pour tout mais surtout pour rien. « C’est la fatigue. J’ai terminé tard et- » Ohlala mais dans quel monde c’est une excuse qui fonctionne ? « J’ai pas beaucoup dormi, quoi. » Bref sourire nerveux, tu t’empresses de venir te planquer derrière le gobelet de café histoire de limiter les dégâts au maximum. Si la partie du sommeil manquant n’est bien évidemment pas fausse, ça n’explique pourtant pas tout et Natalia n’est probablement pas dupe au point de le croire. Elle enchaîne, te laissant à peine le temps de savoir quoi penser de toute la situation. Comment ça, un procès ? Comment ça, un hitman ? A quel moment ces affirmations-là sont supposées te rassurer ? « Ah. Ouais. Trop aimable, » que tu marmonnes avec un demi-sourire pincé, promis tu finiras par te détendre à un moment donné, il faut juste laisser le temps à ton cerveau de se réveiller et qu’il arrête de considérer la moindre contrariété comme une menace imminente. Elle est juste là à faire des blagues à la con histoire de détendre l’atmosphère et toi t’es trop à cran pour capter les intentions derrière. « Bein, ça va ? » C’est peu, comme réponse. Si Jarecki s’attendait à te voir exploser de joie, c’est raté, tes débordements d’émotions (quels qu’ils soient) ne sont réservés qu’à une seule personne et ce n’est pas elle. Alors tu précises tout de même : « J’veux dire on est contentes d’avoir sauté le pas et… Bein on est heureuses, quoi. » Toujours aussi peu expansive, t’es surtout pas à l’aise parce que tu sais toujours pas dans quel bourbier tu t’es fourrée en acceptant de venir seule ici. A tout moment y a toutes les cousines et les tantes de Mac qui te tombent sur le dos, vexées et en colère de ne pas avoir été conviées au mariage et de ne pas avoir eu l’occasion de te faire passer le bizutage de circonstance ou tu ne sais quoi. Avec un léger raclement de gorge, tu te redresses sur ta chaise, les bras posés sur la table. « Tu fais quoi exactement ? C’est un genre de mom talk ? » Que tu demandes, mi sérieuse, mi amusée. « Tu veux t’assurer que mes intentions sont pures et me prévenir que j’ai pas intérêt à merder si je tiens à mes genoux ? » C’est que dans les films ce genre de discussion, non ? « Parce que c’est un peu tard pour ça, je crois. » C’était avant le mariage qu’il fallait te prendre entre quatre yeux, maintenant t’es même plus sûre que ça ait le moindre sens. « Ou alors c’est parce qu’on a fait ça juste entre nous ? » Ou alors elle voulait simplement adresser ses voeux de bonheur, mais dans ce cas pourquoi juste à toi ?