rituel à la pointe du crayon crédit gif - peachspoongifs Judith &  @Nicola Banks brunswick street mall

Judy a une nouvelle lubie : la patisserie. Pas genre, des tartes aux pommes ou des gâteaux aux yahourt, nan, on part plutôt sur des entremets, des petits choux à la crème, des layer cake. Elle s’est décidée : elle se donne à fond et aux prochaines inscriptions pour la prochaine saison de Zumbo’s Just Desserts sur Netflix. Parce que quand même, ça semble être le moyen le plus rentable pour se faire cent milles dollars. Elle avait déjà commencé à acheter son matériel et petit à petit, son îlot central ressemblait à un atelier digne des plus grands pâtissiers de ce monde et elle en était pas peu fière.
Elle était à deux doigts d’engloutir les 2 éclairs qu’elle avait apporté pour que sa sœur soit la première à gouter à cette petite merveille. Elle-même ne s’était pas permise de faire un seul croc dedans, car elle voulait se surprendre aussi et surtout, voir la réaction de Nicola avant de s’auto congratuler. Pour Judy, si certains mettaient des années avant de faire des pâtisseries excellentes et parfaitement équilibrées, elle se pensait être digne d’une médaille d’or dès les premiers essais.

Elle glissa sa main dans sa banane et glissa de droite à gauche pour choper du bout des doigts son téléphone, commençant à s’impatienter, Judy tapotait sur son écran

Judy
t’as trois minutes avant de passer devant le dessert de ta vie.

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Et comme par hasard, au moment où elle envoya, c’est d’un pas léger que Nicola débarquait à côté d’elle. « t’auras pas le droit de me dire que tu peux pas te permettre ! » oui, elle connaissait la chanson : les compétitions, faut faire attention à ce qu’elle mange, pas trop calorique, pas de sucre rapide. TOUT FAUX AVEC UN ECLAIRE. « mais c’est au Finger Lime, c’est moins pire que du chocolat… » bon, y a quand même du chocolat blanc dedans. Chut. « de toutes façons, t’auras pas l’occasion de te plaindre, parce que t’es encore à la bourre. »

Alors que Judy était prête, son carnet de dessin à la main, son crayon de papier d’un côté, les feutres de l’autre. « Qu’est ce que tu penses de la vue aujourd’hui ? » Judy regardait devant elle, elle avait choisi leur point de chute. L’immeuble lui paraissait particulièrement beau, atypique, et surtout, elle adorait les petits détails qu’on pouvait voir à l’intérieur des appartements dont les fenêtres manquaient de rideaux. Judy était prête pour cette mise à jour mensuelle. Chaque mois, elles s'étaient promis de se retrouver juste elles deux et de prendre le temps de tout se dire et pour agrémenter ce moment de complicité, elles se donnaient tour à tour rendez-vous dans de nouveaux lieux, pour n'avoir qu'à dessiner ce qu'elles avaient sous les yeux. Pas toujours du grand art, leurs premiers croquis ne ressemblaient à rien, mais petit à petit, elles s'améliorait et y prenaient du plaisir. Du moins, c'était le cas pour Judy et quant à Nicola, elle ne s'en était jamais plaint jusqu'à présent.

Colin n’aurait jamais pris le temps d’imposer un tel rituel à leur relation et pourtant, elle en aurait eu bien plus besoin que celle qu’elle entretenait avec Judith. Elle faisait des efforts, et l’idée que sa grande sœur cherchait à compenser lui avait déjà traversé l’esprit avant d’être balayée rapidement parce qu’elle savait que rien chez elle n’était calculé. Entre deux compétitions, ce moment entre elles dont la date était adaptée à son emploi du temps chargé était son sas de décompression, un moyen d’exprimer toutes ses frustrations au travers d’un dessin qui n’était pas parfait mais qui était bien plus capable d’encaisser les coups que son entourage. Se convaincant qu'aujourd'hui encore elle pourrait coucher sur papier l’impact de son opportunité gâchée, Nicola s’était finalement décidée à attraper une veste, à mettre ses chaussures et à rapidement commander un uber. Mais là encore, la frustration l’avait rattrapée : d’ordinaire, elle aurait fait la majorité du trajet en marchant ou en trottant à une cadence que personne ne pouvait réellement suivre. Dans le taxi, la tête posée contre la vitre, elle avait le temps de se concentrer sur tout ce qui n’allait pas dans sa vie, et c’était un moment qui ne lui avait pas rendu service. Sur place, elle avait traîné les pieds jusqu’à sa sœur, tentant d’ignorer la fatigue qui l’envahissait, dissimulant ses baillements mais plus difficilement ses cernes sous une tonne de maquillage. Comme souvent, elle était en retard. « t’auras pas le droit de me dire que tu peux pas te permettre ! » Posant son sac au sol, s’asseyant à côté de sa soeur aux multiples passions, elle lui avait lancé un regard noir. « mais c’est au Finger Lime, c’est moins pire que du chocolat… » « Super, l’entrée en matière, Jude. » Déjà, son air boudeur avait remplacé sa tentative de sourire parce qu’elle ne partageait pas l’avis de sa soeur sur la question. Elle n’arrivait pas à affronter la déception, encore moins la fatalité, et le besoin de Judith de l’obliger à voir sa blessure comme quelque chose de banal ne l’aidait absolument pas. Pourtant, pour elle, elle adaptait son humeur, parce que c’était la seule personne - avec Romeo - avec qui elle était capable de se réguler et en un sens, cela lui faisait du bien. « de toutes façons, t’auras pas l’occasion de te plaindre, parce que t’es encore à la bourre. » Elle aussi, adaptait son attitude à sa soeur et elle le savait, parce qu’avec n’importe qui d’autre, elle n’aurait pas pris le temps d’être agréable après s’était fait envoyer balader. « Foutue pour foutue. » Malgré ses tentatives, le ton était donné et si Judith s’attendait à voir le sourire renaître sur le visage de sa sœur comme par magie - l’éclair étant la baguette - elle se trompait amplement. Alors que Judy était prête, son carnet de dessin à la main, son crayon de papier d’un côté, les feutres de l’autre. « Qu’est ce que tu penses de la vue aujourd’hui ? » « J’sais pas ce que ça m’inspire. » Sa mauvaise foi n’allait pas tarder à exaspérer une Judith qui avait pourtant toujours énormément de patience avec elle. Elle en était consciente, mais son humeur était linéaire depuis quelques mois. « Ce rituel était beaucoup plus fun quand on se voyait moins, no offense mais depuis que je fais plus de compétitions on a tout le temps de se voir et tu sais déjà tout de ma vie. » Et elle était ennuyeuse à mourir. « Désolée. » avait-elle lancé en associant le geste à la parole pour prouver sa bonne volonté presque retrouvée, attrapant un crayon et commençant à dessiner le contour d’un immeuble. Judith méritait un peu plus que voir sa soeur faire la tête. « T’as qu’à me parler de toi, pour une fois. » Il semblait il y avoir beaucoup à dire, notamment sur sa pâtisserie, dans laquelle Nicola s’était finalement décidée à croquer comme pour envoyer un énième signe de rébellion au destin. « C’est in-cro-ya-ble Jude ! » Et juste comme ça, sa soeur restait sa meilleure alliée pour retrouver le sourire.

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Nicola avait l’air particulièrement de bonne humeur, le premier regard qu’elle adressait à Judy annonçait la couleur, mais si la grande sœur avait remarqué que l’envie d’être là n’y était pas vraiment, elle allait continuer de faire comme si de rien n’était. Parce que pour Judy, leur rendez-vous, carnet en main était une chose qu’elle ne manquerait pour rien au monde. Ce rituel leur appartenait, un moment précieux où Judy voulait que sa sœur se sente libre, sans contrainte. Mais si ce même rituel devenait lui-même une contrainte, il perdait tout son sens, ce moment devenait une obligation plus qu’un plaisir et ça contrariait aussi Judy. . « Ce rituel était beaucoup plus fun quand on se voyait moins, no offense mais depuis que je fais plus de compétitions on a tout le temps de se voir et tu sais déjà tout de ma vie. » elle n’y répondait rien, secouant la tête, no offense après tout… bien sûre qu’elle était offensée mais elle se contenterait de commencer son propre dessin, sans ajouter un mot de plus.  « Désolée. » « hm » Judy remarqua tout de même que Nicola avait saisi son propre carnet, du coin de l’œil.
En lui tendant le Finger Lime, Judy savait que cela ne suffirait pas à apaiser les tensions. Le regard noir de sa sœur trahissait tout le sarcasme de sa remarque, mais au fond, Judith était certaine que Nicola appréciait tout de même ces moments. Jamais elle ne l’avouerait, bien sûr. Nicola voulait donner l’image d’une personne forte, constamment en contrôle, refusant de montrer la moindre faiblesse. Pourtant, la Banks, première du nom, connaissait son besoin d’un espace où elle pourrait relâcher la pression, loin des compétitions et des attentes. Cet instant partagé lui permettait de poser ses frustrations sur le papier, de laisser son art absorber ses déceptions, même si elle n’aimait pas l’admettre. Enfin, c’était bien ça, elle ne voulait pas l’admettre, hm…
« T’as qu’à me parler de toi, pour une fois. » ah ? « Depuis quand on parle de moi ? » depuis quand Judy devait-elle raconter ses déboires à sa jeune sœur, dont elle était toujours l’oreille attentive et non l’inverse. Pas très à l’aise avec cette idée, Judy se concentra sur l’immeuble en face d’elle.
Nicola croqua finalement dans la pâtisserie, un éclat de lumière illumina brièvement son regard. « C’est in-cro-ya-ble Jude ! »  C’était ce moment-là que Judy attendait, ce minuscule instant de bonheur partagé qui justifiait tous les efforts et qui, elle en était certaine, valait tout le reste.  « Tu vois, quand tu veux, tu peux ne pas être la peste que tu crois être, mais tu sais pas vraiment faire. » ou alors, s’il suffisait d’une pâtisserie pour adoucir toutes les pestes de ce monde, il n’y avait qu’à demander, elle était prête à investir gros pour convertir le monde entier. « T’as vu Colin ces derniers jours ? Ou t’as de ses nouvelles ? Je l’ai croisé chez les parents le weekend dernier, il est passé en coup de vent, à peine dit bonjour, pris un truc dans sa chambre et est repartie sans rien dire. Je sais pas ce qu’il a mais depuis quelques temps… » Judy soufflait, leur frère n’était plus le même et impossible de savoir pourquoi. « Il est tout l’temps blasé et pire que toi ! »

Leur relation lui semblait parfois encore plus forte que celle liant deux véritables soeurs, parce qu’avec Judith, elle n’avait pas le droit à l’erreur. C’était une chance que de l’avoir dans sa vie, elle en était bien plus consciente que si les liens du sang les avaient unies dès le début, alors elle faisait de son mieux pour s’y attacher. Il y avait quelque chose de notablement différent dans leurs comportements, mais c’était également une force qui leur permettait de ne jamais réellement se fâcher, se sentant bien plus à l’aise dans l’exercice qui consistait à éviter les conflits et à tenter de comprendre l’autre. Et Nicola espérait que sa sœur la comprenait dans un moment où elle était persuadée que personne n’était en mesure de le faire. Si l’athlète avait eu quelques réserves concernant le rendez-vous ce jour-là, la mine décomposée de Judith face à sa mauvaise humeur avait eu pour effet de lui faire comprendre qu’elle devait profiter de ces moments et que si elle ne le faisait pas pour elle-même, elle devait au moins le faire pour Judith. Consciente de sa morosité et son incapacité à se confier sans donner l’impression de se plaindre, Nicola avait tenté de détourner l’attention, mais ce n’était évidemment pas au goût de Judith. « Depuis quand on parle de moi ? » Nicola avait haussé les épaules. « Depuis que j’ai plus envie de parler de moi. » avait-elle commencé avant de se tourner vers sa soeur, un sourire sur les lèvres. « C’est bon, ça y est, je le vois le côté narcissique dont tu parles. » Et elle s’était mise à rire, appréciant cette complicité évidente entre elles, acceptant finalement de goûter à une patisserie dans laquelle elle savait que Judith avait mis tout son coeur. « Tu vois, quand tu veux, tu peux ne pas être la peste que tu crois être, mais tu sais pas vraiment faire. » « Je rêve ou tu viens de me traîter de peste là ?  » La mine faussement outrée, Nicola avait adressé un léger coup d’épaule à Judith avant de rire. Nicola aurait pu enchaîner, la questionner sur cette nouvelle passion qui lui réussissait extrêmement bien, sur les ingrédients ou sur n’importe quoi, mais Judith l’avait devancée, amenant dans la discussion un sujet tout aussi épineux que celui de sa blessure. « T’as vu Colin ces derniers jours ? Ou t’as de ses nouvelles ? Je l’ai croisé chez les parents le weekend dernier, il est passé en coup de vent, à peine dit bonjour, pris un truc dans sa chambre et est repartie sans rien dire. Je sais pas ce qu’il a mais depuis quelques temps… » La simple évocation d’un frère avec lequel elle n’avait jamais été aussi à l’aise qu’avec sa soeur avait obligé Nicola à prendre une grande inspiration. « Il est tout l’temps blasé et pire que toi ! » Son léger rire face à la remarque n’avait pas chassé ses doutes et elle savait que la tentative d’humour de Judith ne cachait pas les siens non plus. « S’il te parle pas, t'imagines bien qu’il me parle encore moins à moi… J’ai pas eu de nouvelles depuis une semaine, je crois, le dernier message qu’il m’a envoyé c’était pour récupérer un des t-shirt que je lui avais piqué. » Il la voyait probablement comme le vilain petit canard de la famille, et si elle feignait de ne pas être blessée par la situation, elle le cachait de plus en plus mal, au fur et à mesure où Colin s’éloignait toujours davantage sans qu’aucune des deux soeurs ne comprennent réellement pourquoi. « Quand on pensait qu’il pouvait pas être plus sauvage … Tu crois que c’est ma faute ? » Le monde ne tournait pas autour d’elle, Colin lui avait sans cesse répété, et voilà qu’elle s’inquiétait tout de même d’être à l’origine de cet éloignement encore plus violent de leur frère avec elles, comme si elle l'avait déçu lui plus que les autres en ratant sa chance devant ses yeux. « J’suis désolée, Jude. Je te jure que j’essaie de passer à autre chose, mais j’y arrive pas. » Un soupir et elle s’était penchée sur son carnet, venant griffonner de gros traits noirs et grossiers qui lui permettaient de laisser s’exprimer toute sa frustration. « Romeo est rentré hier. Il a eu le bronze. » Son sourire trahissait tout ce qu’elle pensait de lui, le front plissé de Judith en faisait de même, mais malgré les réticences de sa sœur, Nicola ne pouvait s’empêcher d’aborder ce sujet-là. Tout le temps.

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Une partie de Judy fût distraite par un mélange de culpabilité et d’inquiétude. Elle était habituée aux humeurs changeantes de sa sœur, mais ce jour-là, quelque chose semblait plus profond, plus pesant. Malgré les sourires échangés et les tentatives d’humour, Judith voyait clair : Nicola cherchait à masquer un mal-être qu’elle ne savait pas comment exprimer. « Depuis que j’ai plus envie de parler de moi. » Judy n’était pas habituée. Elle avait ce sentiment qu’on avait arraché quelques choses à sa sœur, qu’on lui avait arraché sa vitalité. Elle connaissait bien les raisons de cette morosité, sauf qu’elle avait sans doute minimiser la blessure et ses réelles conséquences. Elle avait pensé que Nicola s’en remettrait rapidement, qu’elle saurait repartir et rebondir, qu’une fois la déception passée, tout irait mieux. Mais Judy avait été sans doute bien trop optimiste et surtout, elle n’avait pas mesuré à quel point sa sœur avait pu être touchée, au delà de la blessure physique, c’est une blessure morale et psychologique qui s’était emparée d’elle. Judy tentait toujours de noyer le poisson, de détourner l’attention, une fois de plus avec ses pâtisseries mais elle savait que les rires ou les sourires ne seraient qu’éphémères et elle se demandait si elle s’y prenait vraiment de la meilleure façon. Valait-il mieux faire semblant de rien ou mettre les pieds dans le plat et briser les silences ? Elle ne savait pas comment s’y prendre. Mais elle admettait que voir sa sœur se détendre lui faisait quand même du bien. Egoïstement ? Possible. « Je rêve ou tu viens de me traiter de peste là ? » le coup d’épaule de sa sœur était bien cherché, bien qu’elle vînt de lui faire tirer un trait sur son carnet qui contrariait un peu Judy quand même. Son besoin de perfection venait d’être entaché, mais elle se précipita sur sa gomme pour tenter de rattraper le coup, en silence, avant de bifurquer la conversation sur leur frère.
Colin devenait un sujet de plus en plus épineux, son éloignement les déconcertait visiblement toutes les deux. Pourtant, Judith avait cette habitude presque instinctive de ramener les choses à la légèreté, espérant que cela pourrait, au moins temporairement, chasser la morosité. « Il est tout l’temps blasé et pire que toi ! » Bon, Judy allait finir de culpabiliser à finalement tout tourner en dérision avec sa sœur, puisqu’elle s’en donnait visiblement aussi à cœur joie et puis, Judy n’aimait pas la tragédie et les comedia del arte. Bien que Judy s’inquiétait autant pour son frère et sa sœur, elle aurait préféré qu’ils ne se donnent pas le mot pour s’y mettre à deux sur la même période. Mais à la différence de Nico, Colin lui ne donnait aucun indice sur la cause de son isolement soudain. « S’il te parle pas, t'imagines bien qu’il me parle encore moins à moi… J’ai pas eu de nouvelles depuis une semaine, je crois, le dernier message qu’il m’a envoyé c’était pour récupérer un des t-shirt que je lui avais piqué. » Pour que Colin en vienne à réclamer un simple t shirt par sms, il devait vraiment être perturbé. « Quand on pensait qu’il pouvait pas être plus sauvage … Tu crois que c’est ma faute ? » Bien sûre que Judy allait réfuter cette probabilité, elle ne voyait pas en quoi Nicola pouvait être responsable de quoi que ce soit. « A moins que tu lui aie volontairement fait quelque chose, je vois pas. » et elle connaissait bien les chamaillerie de ses frères et sœurs, ils étaient loin des coups bas pour s’atteindre à ce point. Et Nico devait aussi cesser de tout ramener à elle.  « J’suis désolée, Jude. Je te jure que j’essaie de passer à autre chose, mais j’y arrive pas. » Judy secoua la tête, en posant son crayon sur son carnet, le bloquant avec la main pour qu’il ne roule pas à ses pieds. « Colin a toujours été compliqué… » elle soupira, mais savait très bien que ça allait au-delà de ce qu’il pouvait être en temps normal. Il était toujours un peu blasé, voulant se prouver et prouver aux autres sa valeur, mais pour autant, il ne s’enfermait jamais dans un mutisme, au contraire, il avait toujours un ton provocateur et à la recherche des confrontations, des broutilles entre frère et sœur, pas à l’évitement. Judy observa sa sœur qui gribouillait de rage son carnet, elle posa alors sa main sur celui-ci, comme pour arrêter le carnage. « Romeo est rentré hier. Il a eu le bronze. »  « la boucle est bouclée. » La blessure, Roméo et même si Colin s’était immiscé dans la conversation pour une fois, c’était toujours les mêmes sujets qui revenaient sur la table. « Et il t’as promis quoi cette fois ? » ca faisait plus de deux ans qu’elle avait fait la rencontre de ce nageur après qui toutes les jeunes demoiselle australiennes courraient à chaque compétition. Deux longues années que Judy en entendait parler sans cesse, au début avec beaucoup d’attention, une pointe d’excitation à l’idée de voir sa sœur complètement sous le charme de quelqu’un qui peut être pourrait la comprendre sur le point du sport, puis, elle avait vu Nicola en parler toujours avec plus d’implication, sans jamais avoir le sentiment qu’il était capable de lui rendre la pareille d’une telle admiration. Allait-elle être aussi utile au jeune homme maintenant qu’elle n’avait plus la prétention aux compétitions qu’il fréquentait ? Avait-elle toujours de la valeur à ses yeux ? « Qu’est ce que ça donne, avec lui ? » Judy s’adoucit, car elle savait à quel point c’était un sujet épineux et qu’elle n’avait pas le droit d’émettre le moindre doute à propos de ce fameux Roméo sans s’attirer les foudres de Nicola et elle avait bien compris que sa sœur était suffisamment à fleur de peau pour ne rien aggraver.