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 (joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs

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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyDim 22 Nov 2015 - 15:01


joanne & hassan
can we ever get rid of the whats and the ifs

Like a city besieged, it was the loneliest thing, your silence held in cold delay. And I felt faint of heart, 'cause I was caught between the weight of everything I couldn't say. The day between the soil and the sky, an emptiness, a void, a heaviness, a sigh, but I know you will make through alive 'cause you never said goodbye. ☆☆☆



Il lui avait fallu plusieurs secondes pour prendre conscience du fait que Spike était en train de mâchouiller le bas de son jean, et le repoussant mollement Hassan avait laissé échapper un soupir tout en ramenant une de ses jambes contre son torse. Il ne savait pas trop si ses côtes commençaient déjà à aller mieux ou bien si c'était simplement qu'il s'habituait à la douleur ; Ce ne serait pas la première fois. Il n'osait pas vérifier sa montre pour regarder depuis combien de temps il était assis là, il avait l'impression que ça faisait une éternité mais il n'était pas non plus certain que ce soit le cas. Les journées lui donnaient l'impression de s'étirer de manière interminable ces derniers temps, il se faisait l'effet d'un animal qu'on avait enfermé dans une cage trop petite pour lui mais qui n'aurait pas la moindre idée de quoi ou d'où aller si quelqu'un venait lui ouvrir. Il ressassait sa dernière conversation avec Joanne sans parvenir à lui trouver le moindre sens, ce n'était à nouveau qu'une montagne de reproches, d'accusations mutuelles et d'incompréhension, et à ce jeu-là il n'y en avait probablement pas un qui soit plus responsable que l'autre. Elle lui reprochait de vouloir la faire culpabiliser et au fond il y avait peut-être un peu de ça, parce que lorsqu'elle était arrivée avec ses désirs d'honnêteté totale et ses révélations d'enfant qui n'existerait jamais, pour lui jeter ça à la figure en espérant que son air candide et ses yeux bleus suffiraient à faire passer la pilule, il avait eu l'impression que le monde s'écroulait sous ses pieds et qu'elle se délectait du spectacle. Comme on se délectait de l'agonie d'une bête qui la première avait planté ses crocs dans votre chair. Il lui en avait voulu de venir verser du sel sur ses plaies alors qu'il était clairement celui des deux qui avait le moins cicatrisé, ses plaies à lui étaient encore à vif et l'absence de Joanne un trou béant dans sa poitrine, quand pour elle tout cela n'avait sans doute plus que le goût de la poussière et du vieux souvenir que l'on avait remisé dans un coin en essayant d'oublier qu'il avait existé. Alors il avait montré les crocs à son tour et choisi ses mots comme on choisissait ses armes avant une bataille ; Il voulait qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas besoin d'être volontairement méchante pour faire du mal, et qu'à trop vouloir faire preuve d'honnêteté elle en devenait blessante. Il voulait qu'elle ait mal elle aussi, au moins un peu, parce qu'égoïstement il ne voulait pas être le seul à morfler ce jour-là.

Aujourd'hui il ne savait plus très bien ce qu'il voulait, tout comme il ne savait plus non plus où se situait la limite entre les vérités bonnes à dire et celles qu'il valait mieux garder enfouies. Il avait réagi avec Joanne comme un animal blessé face à une menace, et si cela le tracassait autant c'est que ce n'était pas ainsi qu'il agissait d'habitude. C'était l'une de ces choses chez lui qui avaient changé sans qu'il ne s'en aperçoive, de manière sournoise et détournée, et qui réapparaissaient au mauvais moment. C'était ce qui le poussait à ne pas vouloir demander pardon parce que le pardon mettait du baume au cœur de l'autre, et que pour son cœur à lui il n'y avait pas de solution. Un peu maladroitement la veille pourtant ses doigts avaient glissé sur l'écran de son téléphone pour rédiger quelques mots, envoyés au numéro de Joanne comme on lançait une bouteille à la mer parce qu'Hassan n'était pas plus certain que le numéro soit toujours bon que du fait qu'il puisse recevoir une réponse. Et lorsque pourtant la réponse était arrivée c'est tout aussi maladroitement qu'il avait donné rendez-vous à la jeune femme sans réaliser sur le coup qu'il ne lui avait même pas donné d'heure ; Juste un lieux. Leur lieu, pouvait-on dire. Parce qu'il fallait vraiment connaître le coin pour tomber sur ce petit coin de plage, coincé entre les rochers qui le cachaient à la vue des touristes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, et que Joanne et Hassan en avaient passé des heures ici, à jouer à croire qu'il n'y avait plus qu'eux deux et cette plage, et plus rien d'autre autour. C'était paradoxal qu'Hassan puisse se sentir aussi apaisé par un tel lieu, lui qui cachait une trouille bleue de l'eau derrière l'excuse de ne pas savoir nager, mais en réalité tant qu'on ne le forçait pas à se mettre à l'eau il n'avait pas de souci.

Ayant abandonné son jean Spike était maintenant occupé à mâchouiller un bout de bois ramassé plus loin, et Hassan avait tout juste eu le temps de le voir relever la tête, les oreilles et le museau à l'affût, pour finalement partir comme une fusée en direction de la silhouette qui se dessinait sur le bas du sentier qui menait la route - où Hassan avait laissé sa voiture - à la plage. Tentant de se relever de manière un peu précipitée il avait aussitôt été rappelé à l'ordre par la douleur dans sa cage thoracique, et finalement il s'était contenté de s'exclamer « دوباره، دیوانه » tout en observant l'animal aller à la rencontre d'une Joanne qu'il avait reconnue à son allure avant même qu'elle ne soit assez près pour qu'il puisse détailler son visage. Sa gorge s'était serrée et le noeud dans son estomac s'était resserré lui aussi, et ne quittant finalement pas le coin de sable sur lequel il était assis il avait observé la blonde et le chien faire connaissance et finalement revenir tous les deux vers lui « Désolé, ce chien est plus têtu qu'un âne. » Comme son maître, seraient tentés de dire certains. Laissant à Joanne le loisir de venir s'installer à côté de lui, s'épargnant ainsi le fait de devoir se remettre debout tout de suite, il l'avait observée du coin de l'oeil sans parvenir à déterminer si elle était fâchée ou non ; C'était parfois très compliqué à deviner avec elle. « J'étais jamais revenu ici. » Disant cela il l'avait de nouveau quittée des yeux pour observer les alentours d'un air pensif. Bien sûr qu'il n'était jamais revenu ici, parce qu'il avait tellement de souvenirs de Joanne dans cet endroit que ça en serait presque de l'auto- flagellation que de se faire du mal en venant traîner ici. Et pourtant d'être là aujourd'hui lui permettait de réaliser que le cadre et le calme de cet endroit continuaient de lui faire du bien et de lui procurer une sensation d'apaisement qu'il ne trouvait que trop rarement désormais. Mais il pensait forcément à elle, ici, et parfois il se demandait même s'il avait encore vraiment le droit de penser à elle. C'était une de ces questions qu'il n'oserait pas lui poser par peur de la réponse. La même peur qui lui nouait la gorge et l'empêchait de mettre sur le tapis la raison pour laquelle il lui avait donné rendez-vous ici.
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyLun 23 Nov 2015 - 16:44

can we ever get rid of the whats and the ifs
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


A se demander quelle mouche l'avait piqué. C'était presque du masochisme d'accepter de revoir son ex-mari, sachant comment leur dernière conversation s'était achevée. Avec des larmes, des blessures créées et réouvertes. Pourtant, quelques temps plus tard, il lui avait écrit, désireux de vouloir la revoir, parler. Il avait réfléchi, disait-il, mais réfléchit à quoi ? Elle n'arrivait absolument plus à le cerner, c'était un homme changé. Dieu savait ce qui lui était arrivé, mais depuis, il n'y avait pas une seule conversation qui ne terminait pas mal entre eux. Et ils en redemandaient, tous les deux. Bien évidemment, Jamie finissait par désapprouver ces démarches vaines de vouloir reprendre contact avec lui, voyant dans quel état elle rentrait à la maison à chaque fois. Joanne savait déjà que, de base, son fiancé ne l'appréciait pas. Du simple fait qu'il était l'ex-mari et qu'il l'avait abandonné. Mais Hassan avait fini par lui donner rendez-vous à leur endroit. Le leur. Où il y avait toujours cette intimité et ce calme si ce n'est les bruits de l'océan qui s'étendait devant leurs yeux. Endroit surchargé de souvenirs de leur vie à deux désormais révolue. Etrange idée, que de vouloir se retrouver là-bas, d'autant plus lorsque cela venait de la personne ayant demandé le divorce. Jamie était parti faire une grande promenade en ville avec les chiens. Si Ben et Milo avaient été là, ils auraient sacrément boudé en sentant leur maîtresse partir à la plage sans eux. Ils aimaient tellement l'eau, s'y jetant immédiatement à peine eut-elle posé les pieds dans le sable. Non, elle était bien venue seule, l'estomac plus que noué. Elle n'avait pas vraiment fait attention à la manière dont elle était vêtue, en partant. Si elle n'était pas si nerveuse, elle aurait certainement songé à porter de plus amples vêtements, afin que l'on ne devine pas son ventre qui commençait à prendre forme, ce qui était des plus normal, à trois mois de grossesse. Sur une petite et fine personne comme elle, le moindre changement était plus facilement visible. Hassan n'avait pas donné d'heures, et elle était donc partie quand le coeur le lui disait. Flânant sur le plage, les yeux rivés sur le paysage, un chien, très jeune, se rua sur elle, demandant quelques caresses. Il se familiarisa tout de suite à sa présence. C'était celui d'Hassan, elle le comprit dès que ce dernier parlait de son nouveau compagnon. Elle sourit timidement, avant de s'installer par terre, dans leur repère, maintenant une certaine distance de son ex-mari. "Ce n'est pas grave, il est adorable." lui dit-elle, en s'asseyant. Il l'avait blessée, cela allait sans dire, et elle lui en voulait un peu, ce qui était des plus compréhensibles. Elle non plus n'était jamais revenue ici. Jamie et elle adoraient se promener sur la plage, il y avait de nombreux souvenirs qui s'étaient construits par ici, mais jamais elle n'avait remis les pieds dans ce coin là. "Moi non plus." dit-elle tout bas. Elle déglutit difficilement sa salive, ne parvenant pas trop à le regarder. "Je pouvais pas." Joanne replia légèrement ses jambes, regardant ses mains qui s'étaient posées dessus. "C'était trop dur." Il y avait les beaux souvenirs, mais aussi ce qu'ils étaient devenus. Des cauchemars. Il avait suffi d'une phrase et de quelques signatures que tout ceci ne devienne que des larmes. Joanne ne savait ce qu'il lui voulait, à quoi il avait réfléchi. Elle ne voulait pas trop tourner autour du pot, ce n'était pas le moment. Cumulé à tout cela, il y avait cette angoisse, instaurée depuis un peu plus d'une semaine. Joanne avait fait un examen, un amniocentèse, afin de dépister tout éventuelle anomalie génétique pour son bébé. Savoir s'il avait hérité ou non du même mal qu'elle, savoir si elle allait peut-être devoir avorter, ou savoir si elle pouvait poursuivre sa grossesse certainement. Elle ne dormait pas très bien à cause de cela, se réveillant à multiples reprises. Ca se voyait, sur son visage, ses traits étaient tirés, un peu plus pâle que d'habitude. La nuit dernière avait été horrible pour elle, entre la crainte de ce qu'Hassan voulait lui dire, et le bébé. Elle espérait que la nuit suivante soit plus clémente. "Que voulais-tu me dire ?" finit-elle par demander avec douceur, après un long moment de silence.

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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyJeu 26 Nov 2015 - 6:02

Cela pouvait s'apparenter un peu à du masochisme quelque part, de rester dans cette ville alors que tant de bons souvenirs qu'il y avait s'étaient mués par la force des choses en souvenirs douloureux désormais. Mais Hassan était comme ça, terriblement attachés à ses souvenirs qu'ils soient bons ou mauvais, et ni les uns ni les autres ne suffisaient à faire faiblir l'attachement irrationnel qu'il portait à cette ville dans laquelle il avait vécu toute sa vie, à l'exception de ces quelques mois passés en terres iraniennes il y avait maintenant fort longtemps. Hassan était un enfant de Brisbane, un vrai, et la vérité c'est que cette ville était probablement suffisamment grande pour qu'il puisse s'y fabriquer de nouveaux souvenirs que les anciens ne viendraient pas systématiquement parasiter en l'empêchant d'aller de l'avant ... Il lui fallait seulement trouver la force, l'envie, deux choses qui pour le moment lui semblaient encore hors de portée à lui qui utilisait déjà toutes ses forces à conserver la tête hors de l'eau. Drôle de métaphore, pour lui qui en avait une peur bleue. Aujourd'hui pourtant il avait rassemblé un courage qui, il le savait, ne durerait qu'un temps, et il avait compris que s'il désirait concéder à Joanne cette honnêteté dont elle avait tant besoin ce serait aujourd'hui ou jamais ... Il s'était fait violence la veille, en envoyant ce SMS sans même savoir s'il obtiendrait une réponse, et quelque part il ne pouvait s'empêcher de penser que si Joanne avait accepté ce n'était pas pour lui mais simplement pour cette vérité après laquelle elle courait. Cet accès soudain de courage il avait déjà réussi à le rassembler une fois auparavant, ce jour où sans réfléchir il avait traversé Pine Rivers pour se retrouver la porte de ce qu'il pensait naïvement être toujours l'appartement de Joanne. Et puis finalement en guise de Prescott c'était sur le frère aîné qu'il était tombé, et avec cette déconvenue tout son courage avait fondu comme neige au soleil ... Pour réapparaitre aujourd'hui sans qu'il ne sache pourtant mieux s'il s'agissait d'une bonne idée ou s'il allait droit dans le mur. Mais il y était déjà, face au mur, se disait-il, alors au fond sans doute qu'il n'avait plus rien à perdre et plus rien non plus à espérer de cette conversation qu'il avait initié comme on jetait par désespoir une bouteille à la mer.

Quand il avait vu Spike détaler en direction d'une silhouette qu'il avait immédiatement identifiée comme étant celle de Joanne, pourtant, sa gorge s'était serrée et son cœur dans sa poitrine s'était suffisamment emballé dans sa poitrine pour qu'il en vienne à se demander - à nouveau - s'il n'était pas sur le point de faire une énorme connerie. Une qu'il regretterait, à la fois pour elle et pour lui. Quand elle s'était approchée pourtant il n'avait été capable que de balbutier une banalité concernant son compagnon à quatre pattes, lequel s'était désintéressé de la blonde pour faire la course à une mouette ayant eu la mauvaise idée de se poser un peu plus loin. « Ce n'est pas grave, il est adorable. » Et pas excessivement obéissant non plus, la preuve, mais la nature de gentil d'Hassan ressortait assurément dans son incapacité à rester de marbre quand l'animal lui adressait son regard de chien battu. Observant Joanne du coin de l’œil tandis qu'elle s'asseyait sur le sable, à côté de lui, il avait fini par avouer que c'était la première fois qu'il revenait ici depuis leur divorce. Comme s'il avait souhaité ne pas gâcher, par ses pensées maussades et son cœur en miettes, ce sanctuaire de souvenirs heureux. « Moi non plus. » avait-elle alors avoué à son tour, à voix basse. « Je pouvais pas. C'était trop dur. » Se désintéressant momentanément de Spike qu'il suivait jusque là des yeux à défaut d'oser regarder Joanne, il avait baissé la tête en soupirant légèrement, tirant sur la manche de son blouson comme pour tenter de chasser la chair de poule qu'il sentait recouvrir ses bras. Pour lui aussi cela avait toujours été trop dur. Mais ce qu'il ne savait pas à l'époque c'était que le plus dur suivrait, que ce serait ça le plus dur, l'après ... Parce que c'était la seule chose qu'il n'avait jamais envisagé en fin de compte. Au fond ça avait toujours été la solution de facilité que de s'en tenir à l'idée qu'il ne vivrait pas assez longtemps pour affronter les conséquences de ses décisions. « Que voulais-tu me dire ? » Elle avait laissé passer un long moment avant de poser sa question, comme si elle attendait de lui qu'il fasse le premier pas, et dans un sens c'était ce qu'il aurait du faire puisque c'était lui aussi qui lui avait demandé de venir. Mais perdu entre son angoisse, certains mots que Joanne avait eu et pour lesquels il lui en voulait malgré tout, et l'impression d'être depuis plusieurs jours au bord d'un précipice, c'était comme si les mots restaient coincés au fond de sa gorge.

Lentement pourtant il avait entrouvert son blouson pour en sortir la lettre qui y sommeillait depuis des jours. Plutôt que de la lui tendre il l'avait observée un moment, son enveloppe froissée d'avoir tant de fois changé de mains et d'endroits, ses coins un peu abîmés, son rabat dont la colle semblait ne plus tenir qu'à un fil ... et puis le prénom de Joanne, inscrit au stylo bic bleu sur l'autre côté, d'une main qu'on devinait un peu tremblante. « La première année je t'ai écrit pratiquement tous les jours. » avait-il alors avoué, en guise de prologue. « Pas dans l'intention de t'envoyer quoi que ce soit, c'était juste ... je crois que j'avais simplement besoin de te parler. C'était difficile de savoir quoi faire de toutes les pensées qui se bousculaient dans ma tête parce que celle à qui je les confiais d'habitude c'était toi. » Certains trouveraient que c'était une mauvaise chose, d'autres une bonne chose, mais le fait était qu'il n'avait eu que très peu de secrets pour elle. « Et puis y'a eu celle-ci. » Ce n'était pas juste une lettre, c'était LA lettre. « Elle date d'un peu plus tard, et j'ai mis longtemps à la terminer parce que je savais que celle-ci tu la lirais. Je voulais pas oublier bêtement de te dire quelque chose dedans, et je voulais pas qu'elle laisse une de tes questions sans réponse non plus ... Je l'avais confiée à Qasim. Il était censé te la remettre, le moment venu. » Et il n'était jamais venu finalement, ce moment, quant à la lettre Hassan l'avait récupérée en se disant qu'un jour peut-être il aurait le courage suffisant pour la remettre lui-même à Joanne. Quand il irait mieux, pas simplement physiquement mais aussi moralement ; Il l'avait attendu durant des semaines, ce moment, et pourtant plus le temps passait plus il avait la sensation qu'il n'arriverait jamais. Qu'il n'irait jamais mieux. Jouant encore quelques instants avec l'enveloppe il avait laissé échapper un soupir las, avant de finalement la remettre à sa place initiale, dans la poche intérieure de son blouson. « Je sais pas si tu t'en rappelles, mais quelque chose comme un mois avant que je demande le divorce, y'a une nuit où je suis pas rentré à la maison. On s'était disputés au petit matin parce que tu avais passé toute la nuit à te demander où j'étais, et je t'avais répondu que j'avais passé la soirée chez Yasmine avec son frère et que je m'étais endormi sur son canapé. » Probablement qu'elle s'en souvenait, parce que les occasions pour eux d'une disputes étaient somme toute assez rares, la faute probablement à la tendance de Joanne à contourner les conflits et à celle d'Hassan à ne pratiquement jamais hausser la voix. « J'étais pas chez Yasmine. J'étais là. J'avais passé toute la nuit là, assis exactement là où je suis maintenant, et j'essayais de trouver la manière dont j'allais pouvoir t'annoncer que j'avais un cancer. » Il parlait, d'une voix blanche, il parlait mais incapable de relever les yeux vers Joanne pour la regarder tandis qu'il se débarrassait de ses mots un à un comme on se débarrassait d'un poids, sans pourtant que ses épaules lui paraissent moins lourdes. « J'ai pas trouvé la réponse à ma question. Ni cette nuit là, ni les suivantes. » Ni à cette question ni à toutes celles qui avaient suivi d'ailleurs, des plus précises aux plus maladroites, des plus futiles aux plus cruciales.
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyDim 29 Nov 2015 - 21:13

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Après tout ce qui s'était déjà passé, c'était inutile de prolonger l'attente, de passer par quatre chemins, sinon ça se finissait toujours mal. Par des larmes, des reproches, et plus tard des remords. Aucune de leurs rencontres et conversations ne leur avaient permis jusqu'ici de mieux se comprendre, de se retrouver un peu, finalement. Joanne s'était dit que ça ne devrait pas être ainsi, qu'ils n'auraient jamais du se revoir après les signatures des papiers de divorce. Et pourtant, les voilà, assis à un endroit qu'ils connaissaient tous les deux parfaitement bien. Et Joanne venait tout juste de lui demander pourquoi il voulait la revoir, alors que leur dernière rencontre s'était achevée en de très mauvais termes. Hassan sortit alors une enveloppe de l'intérieur de son blous, chiffonné, les coins abîmés. On devinait facilement qu'elle avait souvent été entre les mains, qu'elle avait peut-être un peu voyagé, même si les distances avaient été courtes. Joanne lui laissait absolument tout le temps dont il avait besoin, elle ne montrait aucun signe d'impatience et ne voulait pas donner de pression. Et il commença alors un récit qui n'avait pas beaucoup de sens aux premiers mots. Elle ne comprenait d'abord pas pourquoi il avait plus de faciliter à lui écrire une lettre que de lui parler directement, pour finalement avoir cette lettre bien précise qu'il avait en main. Et qu'il n'avait jamais donné. Joanne sentait ses membres faiblir, heureusement qu'elle était assise. Elle avait un mauvais pressentiment, comme si cette lettre était en fait la boîte de Pandore. Hassan ressentait le besoin de tout mettre en place, rappeler quelques détails, en donner des nouveaux, c'était bien son genre. Il construisait souvent ses cours comme ça. Donner un contexte, un fond, avant de donner la forme et l'information principale. Joanne sentait aussi son coeur s'accélérer de plus en plus, le regardant avec inquiétude. Son ex-mari pointa plus particulièrement le doigt sur une soirée en particulier. Difficile de ne pas s'en rappeler dans la mesure où c'était bien l'une des rares fois où il y avait eu une querelle. Hassan avoua alors un mensonge et, qu'en fait, il se trouvait là, à cet endroit précis. Et là. Il avait suffit d'un mot. D'un seul et unique pour que Joanne ait cette vive et dure douleur dans la poitrine. Comme si quelqu'un s'était plu à serrer de toute ses forces son coeur dans un étau, sans signe annonçant son action. Ca lui coupa même le souffle l'espace de quelques secondes, regardant de manière totalement alarmée l'homme qu'elle avait aimé. Automatiquement, ses yeux se bordaient de larmes, sa voix s'était mise à trembler. "Tu... Tu es malade ?" bafouilla-t-elle. "Ou tu ... tu l'étais ? Tu l'es encore ?" Ses questions tournaient en rond, mais entendre d'un coup cette nouvelle pouvait créer une sorte d'état de choc, sans encore parler d'un sentiment de culpabilité. Les idées se mirent alors en place, tout doucement. Tout prenait plus ou moins son sens. "C'est... c'est à cause de ça que tu... que tu as voulu divorcer ?" demanda-t-elle, bien que la réponse étaient des plus évidentes. "Tu... Tu as cru que je ne tiendrais pas le coup ?" Il aurait pu croire cela, que la charge émotionnelle soit trop importante pour une personne telle que Joanne, pour quelqu'un qui prend absolument tout à coeur. "J'aurai du le sentir..." dit-elle à voix basse, pleine de regrets. "J'aurai du deviner que quelque chose n'allait pas." Elle regarda la mer qui s'étendait devant eux. Ca, c'était une preuve irréfutable qu'elle était une bien piètre épouse, selon Joanne. Et aussi, ne pas avoir été là quand il en avait le plus besoin. Elle se sentait affreusement coupable, indigne. La jeune femme soupira longuement, tentant de trouver des mots, et savoir combler ce si lourd silence. "J'aurais été là, tu sais, pour te soutenir". Elle haussa les épaules, hésitante. "Je n'aurais pas été d'une très grande aide, mais j'aurais été là." Joanne restait avant tout une femme aimante, présente, cela avait fait toujours partie de l'une de ses priorités, d'apporter tout son soutien, de montrer au conjoint qu'il n'était pas seul, quoi qu'il fasse. Elle regrettait tout ce qu'elle avait pu lui avoir dit, absolument tout. "Je suis désolée, pour toutes ces choses que je n'aurai pas du te dire." Dont la fausse-couche.

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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyJeu 3 Déc 2015 - 1:00

Ce n'était pas pour lui-même qu'il en était arrivé à prendre cette décision de révéler la vérité à Joanne. Ce n'était ni pour se débarrasser d'un poids, ni dans l'espoir de se sentir mieux, ou plus léger ensuite ... Il ne se sentirait pas mieux, il y avait même tout à parier que ce serait le contraire. C'était pour Joanne, qu'il avait pris cette décision. Parce que cela semblait lui tenir à coeur, cette recherche perpétuelle de la vérité, et que d'avoir cogité depuis leur dernière conversation lui avait fait comprendre qu'il lui devait sans doute bien ça. Il pouvait lui en vouloir autant qu'il voulait, lui reprocher de lui avoir parlé de cet enfant qu'ils n'auraient jamais uniquement pour remuer le couteau dans la plaie, l'accuser de lui avoir jeté son bonheur et ses projets de remariage à la figure sans aucun tact uniquement pour lui faire comprendre qu'elle n'avait plus besoin de lui, qu'elle l'avait oublié ... Il pouvait lui reprocher tout ça, il pouvait lui en vouloir, mais il ne pouvait pas nier que c'était lui qui le premier lui avait fait du mal. Un mal qu'il pensait nécessaire, peut-être, mais du mal quoi qu'il en soit. Alors il lui devait peut-être au moins ça ... la vérité qu'elle avait réclamé. C'était difficile pour lui de se mettre à la place de Joanne, de comprendre ce qui pouvait se passer dans sa tête parce qu'il avait toutes les cartes en main et pas elle. Et finalement sa discussion avec Ella lui avait fait comprendre plus de choses qu'il ne l'aurait pensé, parce qu'elle connaissait les blessures d'Hassan mais connaissait aussi la situation de l'épouse qu'on quittait comme ça, sans véritable explication. Là où Hassan n'avait vu dans les mots de Joanne qu'une volonté aveugle de le blesser, Ella avait vu autre chose, et c'était peut-être parce que les mots de son amie avaient fait leur chemin dans l'esprit du brun qu'il était là, aujourd'hui. Avec son air penaud, sa gorge nouée, et ses paroles qui lui donnaient l'impression de n'avoir aucun sens.

Il savait qu'il ne se sentirait pas mieux d'avoir dit la vérité. Peut-être que Joanne oui, peut-être pas, elle aurait en tout cas les pièces qui manquaient à son puzzle, et à l'entendre c'était ce qu'elle souhaitait. Lui en tout cas n'irait pas mieux, peu importe ce qu'Ella disait, peu importe ce que sa psy disait ... ils n'étaient pas dans sa tête, ils ne savaient pas, eux. Qu'Hassan était sans cesse sur le fil, que par une fois déjà il aurait suffit d'un rien, et que peut-être demain la balance pencherait du mauvais côté. Quelle importance, maintenant. Les mots avaient simplement franchi ses lèvres et Hassan c'était senti vide, affreusement vide tandis qu'après plusieurs secondes d'un silence qui aurait pu durer des heures Joanne avait questionné, troublée « Tu ... Tu es malade ? Ou tu ... tu l'étais ? Tu l'es encore ? » Il avait vaguement secoué la tête, pinçant ses lèvres l'une contre l'autre tandis que ses yeux suivaient tristement les allers et retours de Spike au bord de l'eau. Ce n'était pas aussi simple, il ne savait pas quelle réponse donner à cette question et Joanne avait de toute façon enchaîné avec une autre sans attendre sa réponse. « C'est ... c'est à cause de ça que tu ... que tu as voulu divorcer ? Tu ... Tu as cru que je ne tiendrais pas le coup ? » Enfin il avait osé relever les yeux vers elle, et senti la chair de poule lui parcourir les bras tandid qu'il croisait son regard rempli de larmes. Et ses mots à lui, sortaient à voix basse parce qu'il ne se sentait pas la force de faire plus. « Je suis parti parce que je préférais faire de toi une divorcée qu'une veuve, Jo'. Je me disais que ... je sais pas, que ça serait plus simple pour toi de passer à autre chose, si tu me détestais ... » Et force était de constater qu'il avait vu juste. Elle était passée à autre chose, elle avait effacé ses croyances selon lesquelles c'était lui l'homme de sa vie. Elle l'avait oublié, quelque part. « Me regarder m'éteindre à petit feu je savais que tu t'en remettrai pas. » A chaque fois il repensait à cette femme, qu'il croisait parfois lorsqu'il se rendait sur la tombe de ses parents. "Hakeem El Bilbesi, beloved husband, 1974-2001", c'était l'inscription sur la tombe qu'elle venait fleurir toutes les semaines, presque quinze ans après. Ce n'était pas ce qu'Hassan souhaitait pour sa femme.

Et maintenant, quoi ? Elle ne semblait pas plus légère de savoir la vérité, et lui ne se sentait pas mieux. Elle le détestais peut-être un peu moins, ou peut-être pas, mais ça ne rattraperai pas l'irrattrapable, ni leur bonheur gâché, ni la famille qu'ils auraient pu construire, ni les projets qu'ils auraient pu avoir ou l'amour qu'ils auraient pu continuer de partager. Il avait observé Joanne un moment, tandis qu'à son tour elle tournait la tête pour préférer regarder l'océan. « J'aurai du le sentir ... J'aurai du deviner que quelque chose n'allait pas. » Il avait laissé échapper un vague soupir, secouant la tête tandis que Spike revenait finalement vers lui et venait se lover contre ses jambes, laissant des traces de pattes humides sur son jean. « Tu l'avais deviné. T'as juste ... tiré les conclusions que j'avais envie que tu tires. » Qu'il s'éloignait, qu'il l'évitait ... qu'il ne l'aimait plus, peut-être. Traîner à l'université jusque tard, sauter les repas, esquiver ses tentatives d'affection en prétextant être fatigué ... c'était des mensonges sansen être. Il était fatigué, il n'avait pas faim, il l'évitait, simplement pas pour les raisons qu'elle pensait. « J'aurais été là, tu sais, pour te soutenir. Je n'aurais pas été d'une très grande aide, mais j'aurais été là. » Il avait dégluti sans rien dire, laissant ses doigts glisser dans la fourrure de son animal comme s'il y cherchait un quelconque réconfort. « Je sais. » Son ton était plus doux, et un vague sourire - bien que triste - s'était étiré sur son visage tandis qu'il reposait les yeux sur elle. « Mais c'était pas ce que je voulais pour toi, c'était pas ... c'est pas pour ça que je t'ai demandé de m'épouser. Je voulais construire une famille avec toi, je voulais vieillir avec toi ... je voulais passer le reste de ma vie avec toi, et me réveiller à côté de toi tous les matins. Mais j'avais pas prévu qu'un jour un médecin me dise que ... » Qu'il n'aurait probablement pas le temps de vieillir, ou pas au sens où on l'entendait. Il se souvenait du regard gêné du médecin, lorsqu'Hassan lui avait demandé en refusant de se laisser abattre combien de temps il mettrait à guérir, et du coup de massue lorsqu'il lui avait balancé ces chiffres qui ne voulaient rien dire si ce n'était qu'il avait peu de chances de s'en sortir. Prenez vos dispositions, parlez-en avec vos proches, fêtez Noël, restez entouré ... Tant de conseils qui résonnaient comme le tic tac d'une horloge dont on savait qu'elle indiquait que votre heure arriverait plus vite que prévue.

Il espérait au moins qu'elle comprenait un peu, maintenant. Pas qu'elle l'excuse, ou même lui pardonne, mais au moins qu'elle comprenne qu'il ne mentait pas la dernière fois en disant qu'il n'avait jamais cessé de se soucier d'elle, et qu'elle n'avait pas le droit de l'accuser d'en avoir rien à foutre. Il n'avait plus jamais écrit la moindre lettre après celle qu'il gardait dans sa poche, parce que la donne avait changé et qu'Hassan avait tenté - vainement - de laisser tout cela derrière lui, mais ça ne voulait pas dire qu'il avait cessé de penser à elle. Il pensait à elle tous les jours, elle restait le centre de son monde même après tout ce temps ... elle ne s'imaginait même pas. « Je suis désolée, pour toutes ces choses que je n'aurai pas du te dire. » Il se demandait pour lesquelles elle était désolée, et quelle était la part de choses qu'elle pensait toujours et de choses qu'elle regrettait d'avoir dit. « Tu pouvais pas savoir. » avait-il finalement répondu d'un air triste, haussant les épaules avec résignation. Aussi cynique cela puisse paraître Hassan avait perdu le contrôle de la situation à partir du moment où il avait commencé, miraculeusement, à aller mieux. « C'était pas supposé se passer comme ça ... » A nouveau sa voix n'était plus qu'un murmure, comme s'il n'assumait pas entièrement ce qu'il s'apprêtait à dire « J'avais fini par l'accepter. Que j'allais mourir. Au début j'ai lutté, j'ai vraiment essayé, mais y'a un moment où ... je sais pas, j'ai juste fini par l'accepter. J'allais mourir jeune mais ça allait, j'avais Qasim, j'avais Yasmine et son frère, et puis y'avait eu toi ... je me disais que j'aurais vécu que trente deux ou trente trois ans mais j'aurais eu le temps d'être heureux, de rencontrer la femme de ma vie ... je me rassurerai en disant que tu finirais par passer à autre chose. Que tu serais heureuse. Pas avec moi, mais que tu serais heureuse quand même, et quelque part ça me suffisait. » Il s'imaginait qu'une partie d'elle resterait peut-être persuadée qu'il serait toujours l'homme de sa vie parce que c'était à cette hauteur qu'était leur engagement l'un envers l'autre lorsqu'ils s'étaient mariés, mais qu'elle avancerait et qu'elle serait heureuse à nouveau, et que lui pourrait partir en étant au moins en paix avec ça. « Et c'est quand je me suis fait une raison que j'ai commencé à aller mieux. » Un soupir cynique lui avait échappé, tandis qu'il exposait à voix haute l'ironie de la situation. « Alors faut que tu comprenne ... c'est pas que je t'en veux, et mon but la dernière fois ça n'a jamais été de te faire te sentir coupable, ou de te faire du mal. C'est juste que ... j'avais accepté l'idée que tu sois heureuse avec un autre parce que je serais plus là. Mais j'avais pas prévu de devoir continuer à vivre en te voyant en aimer un autre ... » Cela devait lui sembler égoïste, peut-être, et quelque part même s'il en avait honte il aurait préféré ne jamais revoir Joanne. Parce qu'ainsi il n'aurait jamais su, il ne l'aurait jamais entendu lui rabâcher le nom de ce Jamie comme pour lui prouver qu'elle n'avait plus besoin de lui, comme pour lui montrer qu'en la laissait et en choisissait le divorce c'était lui qui avait perdu. Il le savait déjà. Il l'avait toujours su.
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptySam 5 Déc 2015 - 20:30

can we ever get rid of the whats and the ifs
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Choisir entre être veuve ou divorcée alors que l'on s'aimait encore. Le choix était d'une cruauté sans mot, d'une injustice non mesurable. Il préférait qu'elle le déteste jusqu'à la fin de temps et qu'elle aille refaire sa vie ailleurs plutôt que de se rendre sur sa tombe continuellement, avoir passé ses derniers jours avec lui sans pouvoir faire quoi que ce soit. Impuissante. Mais Hannah avait choisi la meilleure solution. Il avait raison. Joanne l'aurais accompagné jusqu'au bout, mais elle ne se serait jamais remise de son décès. Il préférait la laisser dans son insouciante et son innocence qui l'identifiaient depuis toujours au lieu de lui infliger la plus intolérable des souffrances jusqu'à ce que elle, n'en puisse plus, et se laisse mourir à petit peu. Il voulait par là qu'elle continue à vivre, elle avait encore toute sa vie devant, elle avait tous les éléments pour repartir de zéro et ériger avec un autre ce qu'elle n'avait pas pu avec Hassan. Bien que très secouée, Joanne l'écoutait avec une grande attention, et le montrait par quelques signes de tête, n'osant pas l'interrompre. Hassan, tout ce qu'il voulait, c'était le bonheur de sa jeune femme, malgré le malheur qu'il endurait seul. "Tu as enduré ça tout seul pour moi ?" dit-elle bas, si touchée qu'elle en avait la gorge serrée.[color=#006699] "A t'entendre, tu ne te souciais que de moi. Comme... s'il n'y avait que moi qui comptait."|/color] Sa voix tremblait, émue, en larmes. L'ironie du sort avait fait qu'Hassan soit considéré en étant en rémission  au moment où il avait fini par accepter son sort. C'était triste, d'un sort. D'une cruauté sans nom. L'Iranien ne dissimulait pas sa sorte de jalousie, à savoir que son ex-femme avait continué malgré tout sa vie, qu'elle allait se marier, avoir un enfant d'ici quelques mois. La jeune femme resta longuement silencieuse, ne sachant que dire. Divorcer par amour. La chose la plus contradictoire qui soit et pourtant. Hassan savait qu'elle allait de toute manière souffrir, mais leur séparation avait permis de le faire dans une moindre mesure. Une belle intention, au fond. "Après le divorce et la fausse-couche, je... je ne savais plus vraiment quoi faire de moi." finit-elle par dire. "Je m'isolais beaucoup chez moi, je n'y faisais pas grand chose, j'avais d'interminables insomnies et pour le peu d'heures où je parvenais à dormir, je faisais des cauchemars. Je me demandais ce que tu faisais, ce qui t'avait incité à vouloir te séparer de moi. Je me disais que tu devais avoir raison, mais je n'ai jamais cherché. Je n'étais pas sûre de vouloir savoir alors que ma soeur ne cessait de me dire que c'était la moindre des choses." Il avait suffi d'un soir, et d'une rencontre qui avait tout particulièrement mal commencé, pour que Joanne trouve une lueur dans cette pénombre sans nom. Mais elle ne voulait pas lui reparler de Jamie, ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. "On a voulu que je consulte un psychologue, et c'était un véritable échec, il avait la jugeotte rapide, pensait tout savoir de moi." Elle avait détesté ce comportement, au plus haut point. Joanne soupira. "Et maintenant ?" lui demanda-t-elle. "Maintenant que tu sais que tu es guéri, tu la vois comment, ta vie ?" Elle haussa les épaules. "Tu as des projets ? Des envies ?" Joanne réfléchit encore un long moment. "Ca ne doit pas être facile de se reconstruire alors que l'on était finalement plongé dans cette idée que l'on ne survivrait que quelques mois. Réapprendre à vivre avec son temps." Le chien se dirigea vers elle, réclamant les caresses d'une main féminine. Elle sourit, amusé par cette petite boule de poils. "Tu as déjà commencé à te reconstruire." Sinon il n'aurait jamais pris l'initiative de se prendre un animal de compagnie. "On s'attache très vite à ces bêtes là." dit-elle en riant, pensant à Ben et Milo, les deux chiens de Jamie et elle. Elle resta longuement pensive, l'air un peu triste, et désolé, repensant à ce qu'il venait de dire." Si... Si tu préfères que je reste loin de toi pour te construire ta nouvelle vie, je comprendrais, tu sais... Il suffirait juste de me le dire, et tu ne me reverras plus." Elle pouvait comprendre et accepterait et appliquerait son choix quoi qu'elle advienne.

crackle bones
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyMer 13 Jan 2016 - 16:27

De plus en plus souvent il se demandait à quoi bon. Pourquoi la maladie quand il avait tout pour être heureux et la guérison maintenant qu'il n'avait plus rien ? Il se souvenait de son père, plus érudit et philosophe que sa condition d'émigré ne le laissait supposer à ceux qui poussaient la porte de sa boutique et le trouvaient là, derrière son comptoir, de la sciure et des tâches de vernis plein son tablier. Son père qui répétait sans cesse que rien n'arrivait jamais par hasard et qu'un malheur n'était que le détail d'un dessein plus grand. Un fait qu'il avait eu toutes les peines du monde à continuer à croire quand son père mais aussi sa mère, que ses yeux d'enfants croyaient encore invincibles, avaient perdu la vie dans un accident somme toute tellement stupide, tellement banal. Un fait auquel il ne croyait définitivement plus maintenant, au crépuscule d'une vie qu'il avait abandonné et dans laquelle il ne se sentait plus que spectateur impuissant. « Tu as enduré ça tout seul pour moi ? A t'entendre, tu ne te souciais que de moi. Comme ... s'il n'y avait que moi qui comptait. » Tout seul ? Il ne serait pas là aujourd'hui, s'il avait été tout seul. S'il n'avait pas eu son frère pour le persuader de s'accrocher, le bousculer, le secouer, il ne serait pas là. Mais si par tout seul elle sous-entendait sans elle alors oui. « C'est pas ce que j'ai toujours fait ? » Ne se soucier que d'elle, ne penser qu'à elle. Évidemment, qu'il n'y avait qu'elle qui comptait, sans quoi la décision n'aurait pas été aussi difficile à prendre, et il ne serait pas là maintenant, à contempler avec amertume l'ampleur de ce qu'il avait perdu.

Et maintenant quoi ? A nouveau cette question, et à nouveau pas de réelle réponse à y apporter parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé dire, ou faire. Vis-à-vis de Joanne mais aussi vis-à-vis du reste, c'était une question qui ressemblait à une brèche dont on ne voyait jamais le fond une fois qu'on s'y engouffrait. Il avait laissé ses doigts passer dans la fourrure de son animal, se raccrochant à lui plus qu'il n'en avait conscience, tandis que Joanne reprenait la parole. « Après le divorce et la fausse-couche, je ... je ne savais plus vraiment quoi faire de moi. Je m'isolais beaucoup chez moi, je n'y faisais pas grand chose, j'avais d'interminables insomnies et pour le peu d'heures où je parvenais à dormir, je faisais des cauchemars. Je me demandais ce que tu faisais, ce qui t'avait incité à vouloir te séparer de moi. Je me disais que tu devais avoir raison, mais je n'ai jamais cherché. Je n'étais pas sûre de vouloir savoir alors que ma soeur ne cessait de me dire que c'était la moindre des choses. » Il était troublé. À la fois terriblement par l'idée que Joanne ait enduré tout cela par sa faute et par la faute de sa maladie, mais aussi par le fait que ce qu'elle était en train de décrire il parvenait à s'y identifier. C'était lui actuellement, l'isolement, l'envie de rien, les insomnies qui amenaient la fatigue qui elle-même amenait un caractère parfois irascible. Et puis la psy persuadée qu'il devait simplement affronter ses angoisses, comme s'il y avait une recette magique et universelle à la dépression. « On a voulu que je consulte un psychologue, et c'était un véritable échec, il avait la jugeotte rapide, pensait tout savoir de moi. » Sourire amer, parce que ces psy étaient décidément tous les mêmes. Et en même temps Hassan ne pouvait pas leur jeter la pierre, ou du moins pas à la sienne, parce qu'il savait ce qui pouvait se passer s'il n'y allait plus, à quel point une étincelle pouvait mettre le feu aux poudres et une broutille réaffirmer ces idées noires à cause desquelles il avait pris la décision de consulter en premier lieu. Elle avait vaincu ses démons intérieurs, semble-t-il, quand lui se débattait toujours avec les siens.

Il l'avait entendue soupirer, tandis qu'il enfouissait son visage dans l'encolure de Spike comme s'il espérait s'y cacher. « Et maintenant ? » Maintenant ? « Maintenant que tu sais que tu es guéri, tu la vois comment, ta vie ? » Il avait relevé la tête, observé la plage un instant comme s'il espérait trouver la réponse à cette question que Joanne venait de lui poser, et finalement baissé à nouveau les yeux en soupirant. « Tu as des projets ? Des envies ? » Non. Il n'avait ni projets ni envies, parce que la vérité c'est qu'il n'avait envie de rien, et que c'était déjà bien assez difficile de se sortir de son lit chaque matin et d'effectuer les tâches quotidiennes qui à d'autres semblaient couler de source mais qui à lui demandaient une volonté dont il manquait, parfois. « Ça ne doit pas être facile de se reconstruire alors que l'on était finalement plongé dans cette idée que l'on ne survivrait que quelques mois. Réapprendre à vivre avec son temps. » Il avait laissé le chien quitter ses genoux pour s'approcher de Joanne, les observant un court instant et pinçant ses lèvres comme s'il n'osait pas laisser les morts sortir de sa bouche « Je suis pas ... guéri. » Il avait l'air perplexe, un peu, mais parce qu'il s'aventurait là en terrain inconnu, tant pour elle que pour lui. Il faisait des hypothèses, comme pour tout ce qui concernait sa santé désormais. « J'veux dire, je vais mieux, mais ...  je suis pas dupe. Je sais très bien que ça finira par revenir. Dans trois mois, dans deux ans, dans dix ou vingt-cinq, je sais pas ... mais ça reviendra. » Et ça lui semblait tellement impossible actuellement, de songer à reconstruire quoi que ce soit avec cette épée de Damoclès au dessus de sa tête. Il avait l'impression que tout ce qu'il s'évertuerait à reconstruire il finirait forcément par le voir s'ecrouler à nouveau, comme un château de carte qui prenait un courant d'air ... il n'était pas certain de vouloir s'infliger ça une seconde fois. « Tu as déjà commencé à te reconstruire. On s'attache très vite à ces bêtes là. » C'est vrai. Plus jeune Qasim et lui n'avaient jamais eu d'animal de compagnie parce que leur mère y était allergique, et puis finalement en grandissant l'envie leur était passée ... Et maintenant ? « Maintenant qu'il est là j'ai de la peine à me rappeler ce que ça faisait de ne pas l'avoir. » avait-il avoué dans un fin sourire. « C'est Qasim et les enfants qui me l'ont offert. Ils avaient peur que je me sente seul après leur départ. » Et ils avaient eu raison, parce qu'Hassan n'avait jamais été fait pour la solitude et ça Qasim le savait pertinemment. Il savait que même en ayant les Khadji jamais très loin son frère vivrait mal de rentrer chez lui le soir et de ne se confronter qu'au silence.

Le silence à nouveau, tandis que c'était au tour de Spike de lâcher un énorme soupir et d'aller s'allonger dans le sable, à leurs pieds. Hassan ruminait un arrière-goût de déception parce que même s'il n'y croyait pas il aurait espéré se tromper, il aurait espéré que sa psy et Ella avaient raison, que d'avouer une bonne fois pour toutes à Joanne les raisons qui l'avaient poussé à divorcer le ferait se sentir mieux ... un peu plus léger, au moins. Mais non. « Si ... Si tu préfères que je reste loin de toi pour te construire ta nouvelle vie, je comprendrais, tu sais ... Il suffirait juste de me le dire, et tu ne me reverras plus. » Il avait senti son coeur se serrer, à la fin de sa phrase, comme cette matinée d'été où sortant de chez leur avocat il lui avait hélé un taxi en sachant que c'était la dernière fois - le croyait-il alors - qu'il la voyait. « Je ne sais pas, Joanne, je ... » Ses lèvres s'étaient pincées, traduisant son malaise face à la conversation. « Quand on a divorcé je n'ai pas perdu que toi. J'veux dire, c'était toi principalement, mais ... tes parents étaient vraiment adorables avec moi et ils doivent me haï, maintenant. Pareil pour ta soeur. Et j'ai été tellement odieux avec Sophia aussi. » Il ne savait pas trop si Joanne le savait, le coeur que Sophia avait mis dans le fait d'essayer de comprendre d'où sortait ce divorce qui n'avait aucun sens. L'insistance dont elle avait fait preuve avec lui, suffisante pour qu'il doive la chasser à coup de paroles acerbes et méchantes. « Je t'en ai voulu, tu sais. » avait-il finalement avoué, presque dans un murmure, baissant la tête « Quand j'ai vu que Sophia se battait à ta place, qu'elle essayait de comprendre, de me faire changer d'avis ... je comprenais pas pourquoi ça lui tenait plus à cœur à elle qu'à toi. » Et c'était paradoxal au fond parce que c'était aussi ce qui lui avait facilité la tâche, qu'elle ne rende pas les choses plus difficile et qu'elle se contente de subir la situation sans chercher à l'inverser. Mais il lui en avait voulu, malgré tout, sanq trop savoir si c'était à tort ou à raison, si c'était véritablement parce qu'elle estimait que leur mariage ne vaille pas qu'elle se batte pour essayer de le sauver.

Alors il mentirait, s'il disait qu'il n'avait aucune amertume vis-à-vis de Joanne. Il ne savait pas si c'était un autre dommage collatéral de sa dépression, ou si c'était simplement que le temps qui avait passé lui permettait d'avoir une vue d'ensemble, mais la situation dans laquelle elle était blanche comme neige et lui noir corbeau avait laissé la place à un gris dans lequel chacun avait ses blessures, mais aussi sa part de responsabilité. « Je sais pas si je pourrais. » Il avait relevé la tête, souhaitant malgré tout donner une réponse à sa question. « Tu sais que je tiens à toi, et ça ça changera jamais, mais ... là, actuellement, je peux pas te regarder sans simplement voir ce que j'ai perdu. Je me sens pas la force d'essayer de jouer la comédie alors que les seules questions qui me viennent en tête quand je te regarde c'est "où on en serait tous les deux si j'étais pas tombé malade" et "est-ce que c'est parce que tu ne m'aimais pas assez que tu n'as jamais essayé de comprendre pourquoi j'étais parti'. » C'était injuste sans doute, un peu, mais ils n'étaient plus à une époque où Hassan tentait de préserver la jeune femme au point de se brider lui-même. Aujourd'hui c'est lui, qu'il tentait de préserver avant tout. « Ça veut pas dire que je veux plus jamais te revoir, mais ... pour le moment c'est trop compliqué. Y'a trop de choses qui se passent ... » Et surtout c'était déjà bien assez difficile, pour lui, de se maintenir hors de l'eau et d'essayer de ne pas se noyer. Contempler chaque jour le bonheur de Joanne avec un autre, c'était comme demander à quelqu'un de lui appuyer sur la tête pour l'empêcher de remonter à la surface. Ça finirait forcément mal. « Je suis désolé. » Il avait l'air penaud, il portait en bandoulière le mal que cela lui faisait aussi, de repousser la jeune femme dans sa tentative naïve de vouloir recoller les morceaux. Il était désolé mais il n'avait pas d'autre solution que d'espérer qu'un jour il serait capable. Un jour.
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyDim 17 Jan 2016 - 17:17

can we ever get rid of the whats and the ifs
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Il était vrai qu'Hassan avait toujours été le plus précieux des petit-amis, le plus amoureux des fiancés, le plus dévoué des époux. Il avait sa manière propre d'exprimer les choses et de faire comprendre au monde que la belle blonde était bien avec lui, et il y avait toujours cet infini tendresse que personne ne pourra lui ôter. Pas même un cancer. Sur ce point-là, il n'avait pas changé. Il n'aimait pas être trop sec ou trop blessant et faisait toujours en sorte de choisir les bons mots, même si parfois les explications se faisaient un peu plus longues. Elle souriait à sa question rhétorique. Oui, il avait toujours privilégié son ex-femme et son bien-être. A son tour, celle-ci racontait ses aventures après le divorce, et elles étaient tout aussi moroses que celles d'Hassan. Il restait silencieux jusqu'à la fin de son récit, n'en perdant pas une seule miette. Elle espérait de tout coeur qu'il ait trouvé de nouveau objectifs, de nouvelles raisons de vivre. C'était difficilement imaginable pour elle, tout ceci, elle était bien incapable de se mettre à sa place. Son coeur en prit un sacré lorsqu'il disait ne pas être guéri, elle le regarda d'un air profondément inquiet. "Il faut que ça revienne le plus tard possible alors." dit-elle avec un sourire qui se voulait rassurant. Elle préférait se montrer optimiste là-dessus. "Tu te rappelles quand mon grand-père avait son cancer ? La route n'a pas été évidente, mais depuis, les médecins parlent bien de guérison." Joanne bichonnait le chien de son ex-mari, et celui-ci lui expliqua d'où il venait. "Un très beau cadeau." dit-elle avec un franc sourire. "On s'attache vite à ces bêtes là, et ils sentent toujours lorsque ça ne va pas. Qasim a bien choisi, il te correspond bien je trouve." Joanne ne savait plus quoi penser de leur relation, tout était si instable, sur le fil. Il suffisait d'un coup de vent pour que tout parte en vrille, et elle n'aimait vraiment pas cette situation plus qu'inconfortable. Elle voulait mettre une chose au point avec lui, s'il voulait encore la voir ou pas, étant donné que cela se terminait toujours en fiasco depuis qu'ils s'étaient revus. C'était peut-être tout aussi dur à endurer, mais c'était nécessaire. Sophia ne lui avait par parlé de l'altercation qu'Hassan mentionnait, Joanne fronça légèrement les sourcils. Et un nouveau coup dans la poitrine lorsqu'il lui reprochait de ne pas s'être battue pour eux. "Parce que Sophia a toujours été trop protectrice avec moi." soupira-t-elle en baissant les yeux. "Et quand bien même, si j'avais réagi, tu ne m'aurais quand même rien dit. Ca n'aurait que fait tout voler en éclats, et nous serions partis chacun de notre côté le coeur encore plus lourd qu'il ne l'était déjà." Et Joanne avait cette peur constante de la confrontation, ce n'était pas elle qui allait suralimenter une dispute. Hassan se disait ne pas être capable de pouvoir continuer tout en gardant un contact avec elle. C'était plus dur à entendre qu'elle ne l'aurait pensé. Elle resta lourdement silencieuse, bien après qu'il se soit excusé d'essuyer d'un seul coup de main la tentative de son ex-femme que de tenter de faire quelque chose avec ce qu'il restait de leur relation. Elle finit par secouer la tête, avec un sourire plus que, et profondément triste. Elle riait même un peu, mais très nerveusement. Que des mécanismes d'auto-défense qui ne s'expliquaient pas vraiment. "Ce n'est pas grave, je comprends." dit-elle dans un premier temps. A sa place, elle aurait peut-être agi de la même façon bien qu'elle était du genre à s'infliger ce genre de maux. "C'est pas facile de savoir les questions que tu te poses me concernant." Ses yeux étaient rougis par le chagrin, elle reniflait de temps en temps. "Je suppose que c'est la meilleure solution, pour nous deux." dit-elle, tentant de se convaincre de cette possibilité. Elle ne pouvait pas lui reprocher son désir de rester éloignée d'elle le temps de se reconstruire et de ne pas avoir ces attaches permanentes qui le faisaient rester coincé dans le passé. "Ca n'a pas été facile pour moi non plus, tu sais." finit-elle par dire. "Qu'au moment, où ma vie commençait enfin à bien se ranger, tu apparaisses. Je ne t'en veux pas, c'était juste du hasard après tout. Mais j'ai l'impression que ça m'a prise et de court et ça n'a pas vraiment facilité ma relation avec Jamie." Ils avaient même failli rompre, à vrai dire. "Le divorce, ça reste une signature qui concrétise la séparation, mais beaucoup oublie toute la démarche que l'on doit faire derrière pour espérer ne plus rien ressentir pour l'autre, parce que c'est la plus horrible des souffrances. On se sent vide et on ne sait plus vraiment ce que l'on vaut." Ses yeux regardaient le sable devant elle. "Je ne valais plus grand chose." murmura-t-elle. De longues minutes de silence passaient, avant qu'elle ne reprenne parole. "Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'hésites pas à me contacter, hein ?" Son ton devint plus timide, comme s'ils ne se connaissaient pas. "Même si c'est juste pour parler, ou... qu'importe. Je serai là."
crackle bones
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Message(#)(joassan) can we ever get rid of the whats and the ifs EmptyVen 18 Mar 2016 - 3:14

Il n'était pas naïf, Hassan, et combiné à la manière dont son optimisme s'était amenui ces deux dernières années il en résultait qu'il ne se faisait plus guère d'illusion quant à la manière dont il finirait. Il n'était pas en mesure de dire quand, mais si tenté que lui-même ou un stupide accident ne se chargent pas d'abréger son existence de manière prématurée, ce serait cette saloperie de cancer qui aurait sa peau. « Il faut que ça revienne le plus tard possible alors. » Il n'avait rien répondu et s'était contenté de lui offrir un regard attentif tandis qu'elle reprenait. « Tu te rappelles quand mon grand-père avait son cancer ? La route n'a pas été évidente, mais depuis, les médecins parlent bien de guérison. » Il se souvenait, oui. Il se souvenait d'autant plus qu'il avait toujours un peu envié cette grande famille qu'avait Joanne, si loin de celle que lui ne formait qu'avec son frère et rien d'autre, et chaque accroc qui y était fait lui paraissait d'autant plus injuste. Mais ça n'était pas comparable, c'était deux personnes différentes, deux âges différents, deux cancers différents. Ce n'était pas comparable, mais il ne jugeait pas utile de le préciser, ça n'était pas du ressort de Joanne. Pensif, soucieux, il s'était contenté de passer ses doigts machinalement dans le pelage de Spike pour en retirer un excédant de sable. « On s'attache vite à ces bêtes là, et ils sentent toujours lorsque ça ne va pas. Qasim a bien choisi, il te correspond bien je trouve. » Étirant ses pattes un instant l'animal était retourné se coucher dans le sable, et le regard d'Hassan à nouveau s'était posé sur la blonde « Tu as l'air de parler en connaissance de cause. » Une de ces choses qui devaient avoir changé depuis qu'ils s'étaient quittés, puisqu'il n'avait pas souvenir que Joanne lui ait un jour dit avoir déjà eu un chien plus jeune. « Mais c'est vrai, on s'y attache vite ... J'ai sans doute plus besoin de lui que lui de moi. » Sourire songeur, sans qu'il ne sache trop s'il y avait de quoi trouver cela pathétique ou non. Reste qu'avant d'en avoir un Hassan ne se serait jamais imaginé qu'être accueilli par les jappements joyeux d'un animal en rentrant chez soi le soir puisse lui donner autant de baume au cœur.

Il ne savait pas si c'était la brise qui s'était abattue sur eux un instant ou bien le changement de ton dans la conversation opéré par Joanne, mais le brun avait rentré légèrement sa tête dans ses épaules en frissonnant. Il savait, au fond, qu'il se montrait un peu injuste à l'égard de Joanne de lui faire ce genre de reproches, car quand bien même il était en droit de le penser c'était un peu trop facile, de déballer cela maintenant que le mal était fait. Mais il était révolu, le temps où il cherchait à ménager Joanne à tout prix ; Leur dernière discussion à l'université lui avait à ce sujet prouvé qu'elle n'en faisait pas de même avec lui, alors à quoi bon. « Parce que Sophia a toujours été trop protectrice avec moi. » Toujours, oui, parce que Sophia était comme lui, consciente de la gentillesse trop exacerbée de Joanne et de sa tendance à se laisser faire trop facilement. « Et quand bien même, si j'avais réagi, tu ne m'aurais quand même rien dit. Ça n'aurait que fait tout voler en éclats, et nous serions partis chacun de notre côté le cœur encore plus lourd qu'il ne l'était déjà. » Il avait secoué la tête, un peu amer. Parce que ça aussi c'était trop facile, à ses yeux, de se cacher derrière un "ça n'aurait rien changé" alors que ni elle ni lui ne pouvaient en avoir la certitudes. Les choses s'étaient passées ainsi parce que rien ne s'était mis au travers, jamais, tout s'était déroulé comme Hassan l'avait prévu en prenant sa décision « C'est juste que parfois ... je me dis que j'aurais aimé avoir tort. » Il aurait aimé se tromper, en prédisant que Joanne se laisserait faire, une fois encore. Parce qu'une part de lui aurait aimé qu'elle se fasse violence, que leur couple signifie assez pour qu'elle tente d'agir plutôt que de simplement subir. C'était cruel, parce que c'est vrai cela n'aurait rien changé, pour la simple raison que la décision d'Hassan n'était pas tant un coup de tête que quelque chose de mûrement réfléchi ... Mais il aurait aimé pourtant, une ultime preuve que leur couple aurait aux yeux de la jeune femme mérité qu'elle tente le tout pour le tout, une dernière fois. « Mais tu as raison, ça ne sert à rien de refaire le passé. » Et surtout il n'en avait pas envie, ou plus envie ... Il était là pour tourner la page, pas pour rouvrir de vieilles plaies. On apprenait de ses échecs, parait-il, alors sans doute finirait-il par apprendre de celui-ci, et du fait qu'aimer de toutes ses forces n'avait pas suffit à empêcher la fatalité de s'abattre sur lui, et par conséquent sur eux.

Reste que si de l'eau avait coulé sous les ponts, Hassan lui n'avait pas eu le loisir de tourner la page et de reprendre sa vie en main, accaparé trop longtemps par l'unique souci que représentait sa santé et sans oser espérer à ce que pourrait être ou ne pas être sa vie s'il se sortait de cet engrenage. Il n'en voulait pas à Joanne d'avoir refait sa vie, il n'aurait pas initié ce divorce s'il avait espéré d'elle qu'elle l'attende en espérant que cette attente ne soit pas vaine, mais tous les deux n'en étaient clairement plus au même stade ... Et actuellement il n'avait pas la force suffisante pour prendre sur lui et faire semblant. « Ce n'est pas grave, je comprends. » Il avait fermé les yeux un court instant, malgré lui soulagé par cette simple phrase. « C'est pas facile de savoir les questions que tu te poses me concernant. Je suppose que c'est la meilleure solution, pour nous deux. » Il avait acquiescé en silence, osant enfin relever les yeux vers elle et murmurant comme pour se justifier « Ce n'est pas beaucoup plus simple pour moi de me les poser. » Et ce n'était pas de gaité de cœur qu'il se voyait remettre en cause tout ce en quoi il avait cru pendant presque une décennie. Ce n'était pas comme s'il avait expressément besoin de foutre un coup de pied dans ses souvenirs quand il peinait déjà autant à s'en fabriquer de nouveaux ... Mais c'était comme ça, involontaire et insidieux, comme la plupart des choses négatives qui se frayaient un chemin dans son esprit depuis quelques temps. « Ça n'a pas été facile pour moi non plus, tu sais. » Il savait, oui. Que tout n'était qu'une question de point de vue et qu'il n'avait pas le monopole des chamboulements que tout cela créait. « Qu'au moment, où ma vie commençait enfin à bien se ranger, tu apparaisses. Je ne t'en veux pas, c'était juste du hasard après tout. Mais j'ai l'impression que ça m'a prise et de court et ça n'a pas vraiment facilité ma relation avec Jamie. » Il l'observait, silencieusement, attendant qu'elle continue. Parce qu'il ne comptait pas non plus s'excuser, c'était assurément lui en demander un peu trop. C'était déjà un effort pour lui que de ne pas grimacer une énième fois en entendant ce prénom dans la bouche de Joanne. « Le divorce, ça reste une signature qui concrétise la séparation, mais beaucoup oublie toute la démarche que l'on doit faire derrière pour espérer ne plus rien ressentir pour l'autre, parce que c'est la plus horrible des souffrances. On se sent vide et on ne sait plus vraiment ce que l'on vaut. » Ne plus rien ressentir, c'était ça son but ? Pendant qu'il cherchait l'apaisement elle cherchait l'oubli ? « Je ne valais plus grand chose. » Il avait secoué la tête, lentement. « Bien sûr que si. » Nul besoin d'y réfléchir à deux fois pour l'empêcher de se dénigrer, ça ne revanche cela ne changeait pas. Remontant la fermeture éclair de son blouson il avait rajouté d'un ton plus neutre « Je n'essaye pas de t'oublier. J'en serais incapable, même si je le voulais ... Mais pour le moment je suis à peine capable de remettre de l'ordre dans ma propre vie, alors trouver quelle place te donner dans tout ça pour l'instant c'est ... compliqué. » Et à vouloir aller trop vite en besogne il risquait la sortie de route, ça sa psy le lui avait déjà fait comprendre à plusieurs reprises. Hassan avait un peu de mal à l'admettre mais au fond de lui il savait qu'elle avait raison. « Avant de pouvoir avancer avec les autres il faut que je réapprenne à avancer tout seul. Je crois. » Et c'était, forcément, tellement plus facile à dire qu'à faire.

Le silence à nouveau s'était installé, allant et venant sans qu'on sache trop s'il souhaitant s'attarder ou non, la voix de Joanne à nouveau hésitante tandis qu'elle reprenait de manière incertaine « Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'hésites pas à me contacter, hein ? Même si c'est juste pour parler, ou ... qu'importe. Je serai là. » Il avait baissé la tête, pour cacher le rictus involontaire qui tendait à se dessiner sur son visage à chaque main tendue vers lui, fusse-t-elle celle de son frère, des Khadji, d'un collègue, d'un psy ou de n'importe qui apte à lire entre les lignes. « Je n'oublierai pas. » Le ton semblait résolu, bien qu'il s'agisse d'une façade. S'il continuait à faire le mort avec Yasmine, avec Sohan, il y avait peu de chance qu'il agisse autrement avec Joanne quand on savait les sentiments compliqués et ambivalents qu'il développait actuellement à son égard. Ce n'était pas sa faute à elle, ce n'était la faute de personne d'autre que d'Hassan lui-même, mais ce n'était assurément pas Joanne et l'apparente douceur de sa voix qui en viendraient à bout, et la solution ne serait pas trouvée aujourd'hui. Sifflant pour attirer l'attention de Spike, il avait retenu sa respiration et passé une main sur ses côtes sous son blouson pour se remettre debout « برو تو ماشین » Semblant hésiter un instant, occupé à mâchouiller un morceau de bois qu'il semblait avoir trouvé, l'animal s'était néanmoins décidé à obéir et s'était étiré de tout son long avant de prendre les devants, se retournant malgré tout après quelques mètres pour s'assurer que son maître suivait. « Prends soin de toi, d'accord ? » C'était tout ce qu'il se sentait le droit de lui demander, mais au fond c'était aussi tout ce qui comptait, alors. Reste que rassemblant tout ce qui lui restait de courage et de volonté il avait tourné les talons, bien décidé à ne pas avoir la faiblesse de se retourner, et pourtant non sans songer à l'éventualité que cette fois-ci c'était peut-être véritablement la dernière fois. Pour cette crique, et pour Joanne.

fin du sujet.
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