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 #425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan

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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyDim 22 Nov 2015 - 18:00


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


« Yasmine tout va bien ? » Les yeux inondés de larmes Yasmine n’ose pas les lever, elle n’a pas envie de se montrer comme ça, elle sait quels genres de conseilles on va lui donner – elle sait que pleurer à l’hôpital est mal vu. C’est bien pour ça qu’elle est venue se refugier dans la réserve mais même ici elle n’a aucune tranquillité. Puis plus que tout, elle n’a aucune envie de parler à Josh, surtout à lui, avec ce petit sourire désolé qu’il lui adresse tous les jours comme si ça suffisait à pardonner la tromperie. Comme si ca n’était pas assez dur de continuer à bosser avec lui, il fallait qu’il rabâche tous les jours ces mêmes excuses qui donnaient presque la nausée à Yasmine à force de les entendre. Chez Josh, il y avait toujours cette bienveillance, cette envie de venir en aide. C’est sans doute pour cette raison – en parti – qu’elle s’était laissée charmer, ce côté passionné qu’il avait lui aussi. Mais elle n’en voulait pas pour elle. Elle ne voulait pas de cette amitié presque insultante qu’il voulait lui offrir après l’avoir trompé. Elle ne voulait plus rien de lui, juste qu’il disparaisse. « C’est pas de ma faute au moins. » Ce nombrilisme exacerbé qu’elle reconnait bien chez lui l’agace maintenant au plus haut point. « Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne Josh ! Maintenant sort s’il te plait, je n’ai pas besoin de toi. » Il hésite, porté par cette envie aigue de venir en aide, mais fini par comprendre. Il n’est pas la bonne personne, il ne le sera plus jamais, alors il ferme la porte et le silence se fait à nouveau. Il dure peu de temps, à peine celui que les sanglots se calment avant que la porte ne s’ouvre à nouveau sur Tahis – Tahis est sa collègue de travail préférée, peut-être l’une des seules personnes à qui elle fait vraiment confiance dans cet hôpital bien qu’elle travaille maintenant dans deux secteurs différents. « Yasmine… Josh est venu me chercher… Qu’est ce qui t’arrive ma belle ? » La douceur de sa voix ravive les larmes. « Nicholas est mort. » Les mots sont durs à prononcer même si elle retient maintenant ces larmes, un peu honteuse de se laisser aller de la sorte. Nicholas était son patient – il avait été celui de Tahis à un époque. Un grand brulé qui était arrivé il y a plusieurs mois dans un état plus que critique. « Oh non… Je croyais qu’il allait mieux. » Yasmine cherche son souffle mais il se bloque dans sa trachée à chaque fois qu’elle cherche à prendre une trop grande inspiration. « C’était le cas… Il allait mieux, vraiment mieux puis ce matin… » Encore une fois l’émotion lui coupe le souffle et elle est incapable de continuer. « C’est pas juste… » Son amie passe son bras autour d’elle, caressant ces cheveux comme on le ferait pour un enfant. « Yasmine… Tu dois vraiment apprendre à te blinder. Les gens meurent et encore plus à l’hôpital… » Ce blinder, combien de fois a t’elle entendu ce mot ? Combien d’âmes bienveillantes lui ont conseillé de prendre de la distance, de ne pas trop s’impliquer de se « blinder » ce mot elle le déteste. Il lui donne l’impression d’être une porte, un truc lourd, froid et sans vie et elle ne veut pas être ça. « Et si j’en ai pas envie ? Si j’ai envie d’être moi… A cent pur cent ? Si je veux vivre une relation avec les gens sans me cacher ou me protéger de tout ? » La question colle sa collègue, comme si elle n’y avait jamais réfléchis. « Alors tu vas continuer à être touchée comme tu l’es… » C’est si mal de pleurer ? C’est si mal d’être touchée ? Est-ce que c’est elle qui est dans le faux ou cet hôpital qui veut lui montrer la mauvaise voix ? « Le jours où la mort d’un enfant de sept ans ne me touchera plus alors je crois que je n’aurais plus rien à faire ici. » C’est pour ça qu’elle n’a pas choisi la pédiatrie. Parce que c’est le plus dur, parce que la souffrance elle peut l’encaisser, parce qu’elle aime cette sensation d’être un support, ce parcours qu’il faut exécuter avec les patients elle est prête à le faire, parce qu’elle est capable d’accepter la mort – le fait qu’elle fasse partie de la vie – mais pas quand on a 7ans… Pas quand ce petit enfant est devenu son ami et qu’il la faisait rire quelques heures avant… « Tu devrais rentrer chez toi, je vais te remplacer on est en sureffectif dans mon service. » Il n’y a pas de négociation à faire avec Tahis – et de toute façon Yasmine ne veut pas négocier juste sortir d’ici.

Sur le chemin du retour elle envoie un message à Hassan, rien de dramatique ou qui dévoilerait ce moment un peu difficile qu’elle vient de vivre. Juste pour avoir des nouvelles, mais elle se doute bien qu’elle n’aura pas réponse. Hassan fait le mort… Pourquoi elle n’en a aucune idée mais elle se doute que ce n’est pas réellement elle qui est en cause, qu’il jongle avec des choses dans sa vie qui prennent plus de place que leur amitié. Ca lui convient le plus souvent – n’être que Yasmine et pas LA personne dont il a besoin dans sa vie. Le problème c’est que pour elle, Hassan est bien plus – sans parler d’amour, il est l’un des piliers de sa vie. Quand elle va mal – quand elle va bien – c’est à lui qu’elle pense, avec lui qu’elle voudrait partager ces moments et elle aimerait qu’il en soit de même pour lui. Mais ce n’est pas le cas, du moins pas toujours – dépendant de son humeur. Et c’est parce qu’elle tente de l’accepter que malgré la dizaine de messages sans réponse cette semaine elle n’a pas encore débarqué chez lui. Mais ce soir il n’est plus question de ce qu’il veut, ou de ce qu’il serait le plus adapté de faire. Yasmine a envie de voir Hassan, et s’il ne lui répond pas tant pis pour lui il se retrouvera, ce soir, avec une Yasmine sur les bras.

C’est comme ça qu’elle c’était retrouvée devant son appartement les bras remplient de cochonneries et d’occupations potentielles. Pendant quelques secondes, elle avait imaginé qu’il n’allait pas ouvrir la porte, s’il ne répond pas au téléphone, ouvrir la porte doit aussi être un effort insurmontable. Et pourtant la porte c’était ouverte sur lui – un Hassan inchangé. « Hassan, t’es toujours en vie ! Superbe parce que je nous ai prévu une magnifique soirée.» Sans attendre son invitation elle était rentrée chez le jeune homme comme dans sa propre maison pour aller d’asseoir sur le canapé. Il aurait pu être accompagné, c’est une certitude, mais ce n’était pas le cas de toute évidence. Il se pouvait aussi, qu’il n’ait aucune envie de la voire, mais elle préférait ne pas penser à cette possibilité. Assise sur le canapé elle fouillait déjà dans l’un des sac amené par ces soins. « J’ai prévu presque toutes les éventualités ! Tu veux voir un film ? J’ai ça dans mon sac. Un jeu de société ? J’ai aussi ! Même une sorte de pêche aux canards étrange que j’ai retrouvé dans un placard chez mes parents. Tu as faim ? J’ai pris tout ce qu’il faut pour que tu nous cuisines un bon repas et je n’ai pas oublié un os pour Spike. » Hassan étant un cordon bleu et elle assez douée en cuisine pour que même cuire un œuf se transforme en feu de maison, elle ne c’était même pas proposée pour prendre les rennes. « Et… J’ai même pris des jeux vidéos, si l’espace d’une soirée tu préfères que je me transforme en une forme de Noah au féminin. » Esquissant un sourire elle osait enfin remonter son regard vers Hassan. « J’arrête même de parler si tu veux, mais toi, tu arrêtes de faire le mort comme ça, parce que c’est pas sympa et qu’en plus de ça c’est un peu effrayant. » Heureusement Yasmine avait eu des nouvelles de son ami par le biais de Noah – qu’il avait daigné voir lui. Si ça n’avait pas été le cas, elle aurait sans doute débarqué bien avant chez lui, juste pour vérifier qu’il ne lui soit rien arrivé.

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Dernière édition par Yasmine Khadji le Ven 27 Nov 2015 - 1:38, édité 2 fois
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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyLun 23 Nov 2015 - 3:56


yasmine & hassan
what we've got here is failure to communicate

My hands are tied, the billions shift from side to side and the wars go on with brainwashed pride, for the love of God and our human rights. And all these things are swept aside by bloody hands time can't deny, and are washed away by your genocide, and history hides the lies of our civil wars. ☆☆☆



Hassan était quelqu'un de sérieux. Pas dans le sens rabat-joie, mais dans le sens où il n'avait habituellement pas besoin de s'y reprendre à plusieurs fois pour se motiver à accomplir les tâches qui incombaient à sa situation d'adulte autonome et responsable ... Il n'était pas ce genre d'adulte qui tendait trop souvent à oublier que l'adolescence était loin derrière lui. Pourtant ce soir-là, et alors que sa journée de cours terminée il s'apprêtait à passer une nouvelle soirée rythmée par des corrections de copies, de la recherche pour ses cours des semaines suivantes et le fait de se forcer à ne pas se coucher trop tard, il avait tout laissé en plan sur la table basse du salon pour attraper la manette de sa PS3 et perdre l'heure suivante à affronter des adversaires imaginaires sur des circuits de rallye. Il se souvenait d'avoir ironisé avec Qasim sur le fait que s'il héritait de la console il ne ferait même pas une affaire, la PS4 étant sortie à peine quinze jours avant que le diagnostic de sa leucémie ne tombe ; Son frère n'avait pas trouvé ça drôle, et Hassan avait roulé des yeux en se marrant un peu tout seul parce qu'à l'époque il avait besoin de dire des conneries pour tenter de dédramatiser sa situation. Parfois il se disait que tout cela n'avait aucun de sens, avoir usé son optimisme jusqu'à la corde pour en arriver à ce résultat, une existence vide et ennuyeuse. Bien sûr que tout n'était pas à jeter dans sa vie actuelle, heureusement pour lui, mais il se sentait bien plus spectateur qu'acteur désormais et il se demandait un peu à quoi bon. C'était le genre de discussion qu'il pouvait parfois avoir avec sa psy, et comme si le simple fait que son inconscient se mette à penser à elle suffise à le perturber il avait envoyé sa voiture dans le décor et lâché un juron, lequel avait fait ouvrir un œil furtif à Spike, roulé en boule dans son panier.

Son téléphone avait vibré sur la table basse, et posant sa manette un instant pour se saisir de l'appareil Hassan avait parcouru du regard les quelques mots pianotés et envoyés par Yasmine. Ses doigts glissaient sur l'écran et il aurait très probablement pu se décider à lui répondre cette fois-ci, et compenser ainsi toutes les tentatives précédentes de communication qu'il avait laissé sans réponse ... Mais comme à chaque fois quelque chose le retenait. C'était difficile à expliquer, ce n'était pas contre elle ou contre quelqu'un en particulier, mais il se faisait déjà violence pour répondre aux messages de Qasim et éviter ainsi que son frère n'ait l'idée saugrenue de sauter dans un avion pour faire Sydney-Brisbane et venir lui faire la morale jusqu'ici, et il ne se sentait pas d'humeur à faire plus. Il n'avait de courage et de motivation pour rien, pas même donner signe de vie, pas même si cela faisait de lui un ami nul ... Peut-être qu'inconsciemment il attendait seulement qu'on vienne le secouer. « N'importe quoi ... » qu'il avait alors marmonné pour lui-même en levant les yeux au ciel, et abandonnant de nouveau son téléphone sur la table sans avoir rien envoyé il avait récupéré sa manette de jeu et passé l'écran "game over" pour lancer une nouvelle partie. Il essayait de se donner bonne conscience en se disant qu'il enverrait un message à Yasmine demain, il se disait que de toute façon Noah avait bien du lui dire qu'il était passé un peu plus tôt dans la semaine, même si l'un et l'autre n'avaient pas échangé plus de quelques mots et s'étaient contentés de la présence silencieuse du second, l'un les yeux rivés sur son écran d'ordinaire et l'autre le nez dans les copies qu'il devait corriger.

Lorsque la sonnette de l'entrée avait retentit il s'était senti comme un môme pris avec la main dans le pot de confiture, et appuyant sur la télécommande pour mettre la télévision en veille il avait caché la manette de la console sous un des coussins du canapé, jetant un œil furtif sur son paquet de copies à corriger qui n'avait pas diminué d'un pouce depuis qu'il était rentré chez lui. Et puis il n'attendait personne, alors malgré lui c'est avec une pointe de méfiance qu'il s'était finalement dirigé vers la porte, maudissant le fait qu'elle ne possède pas un judas qui lui permettrait de savoir à qui il avait affaire. Craignant presque une nouvelle visite du cinglé qui lui servait de voisin, il n'avait qu'entrebâillé la porte pour voir à qui il avait affaire, découvrant avec stupeur la silhouette de Yasmine sur le pas de la porte et lui ouvrant en grand tout en contemplant d'un drôle d'air la cargaison de trucs qu'elle semblait avoir amené avec elle « Hassan, t’es toujours en vie ! Superbe parce que je nous ai prévu une magnifique soirée. » Pinçant silencieusement ses lèvres en devinant le reproche dans le début de sa phrase, il s'était décalé pour la laisser passer tandis qu'elle s'invitait à entrer, et refermant la porte derrière elle il avait pris soin de la verrouiller toujours avec cette méfiance vis-à-vis de l'occupant de l'appartement voisin. « J’ai prévu presque toutes les éventualités ! Tu veux voir un film ? J’ai ça dans mon sac. Un jeu de société ? J’ai aussi ! Même une sorte de pêche aux canards étrange que j’ai retrouvé dans un placard chez mes parents. Tu as faim ? J’ai pris tout ce qu’il faut pour que tu nous cuisines un bon repas et je n’ai pas oublié un os pour Spike. » Elle parlait avec un tel débit qu'il ne se sentait pas totalement le droit de l'interrompre, et au lieu de ça il avait jeté un regard dépité au bordel ambiant qui régnait dans la pièce. Des étagères à moitié vies, des cartons à moitié faits, des babioles qui trainaient en attendant qu'Hassan décide si elle méritaient de finir dans un carton ou si elles prenaient le chemin de la poubelle ... Il était bloqué dans son désir de déménagement par le fait qu'il ne trouvait pas d'autre endroit où aller, quelque chose clochait toujours lorsqu'il consultait une annonce ou visitait un lieu. Yasmine elle avait continué son monologue tout en s'installant sur le canapé « Et… J’ai même pris des jeux vidéos, si l’espace d’une soirée tu préfères que je me transforme en une forme de Noah au féminin. J’arrête même de parler si tu veux, mais toi, tu arrêtes de faire le mort comme ça, parce que c’est pas sympa et qu’en plus de ça c’est un peu effrayant. » Une moue était apparue sur le visage de la jeune femme, puis sur celle d'Hassan.

Les bras ballants et les pieds plantés au milieu de la pièce, Hassan était resté interdit un court instant avant d'enfin se décider à se remettre en mouvement. Ouvrant un placard il en avait sorti deux tasses qu'il avait déposé sur la table basse avant de commenter comme si de rien n'était « J'allais faire du thé. Tu en veux ? » Tentative de noyer le poisson avérée, niveau de discrétion zéro pointé. Et pour tenter de se justifier voilà finalement Hassan qui avait marmonné d'un ton incertain « Et je faisais pas le mort ... » Même lui ne mettait pas assez de sincérité dans sa phrase pour tenter de faire croire qu'il pensait sincèrement ce qu'il disait, et lui adressant un regard qui voulait tout dire Yasmine l'avait plus ou moins obligé à admettre « Ou juste un peu. Désolé. » Cela lui faisait probablement une belle jambe à elle, de savoir qu'Hassan était désolé sans qu'il ne donne la moindre explication supplémentaire à son comportement. Il faut dire aussi qu'il n'en avait pas vraiment de valable à présenter. Passant un court instant côté cuisine il avait rempli sa bouilloire d'eau avant de la mettre à chauffé, et froncé les sourcils en repensant à quelque chose « T'étais pas censée travailler, ce soir ? » Le fait est qu'à force de traîner du côté du service de la jeune femme dès qu'il était de passage à l'hôpital - exception faite de ces trois dernières semaines, donc - il finissait par connaître son planning à elle presque aussi bien que le sien. « La pêche aux canards c'est une tentative pas du tout subtile de me faire comprendre que j'agis comme un môme, ou c'est juste une coïncidence ? » Se retournant enfin vers la jeune femme il avait observé d'un air amusé Spike prendre ses aises et réclamer toute l'attention que Yasmine accepterait de lui donner, et s'appuyant contre un pan du mur en croisant les bras d'un air fatigué il attendait les réponses à l'une et l'autre de ses questions, non sans passer totalement à côté du fait qu'il n'avait lui-même pas répondu aux questionnements concernant ce qu'il souhaitait faire ce soir.
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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyMar 24 Nov 2015 - 1:52


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


L’une des grandes incompréhensions de l’univers pour Yasmine était peut-être cette constatation étrange qu’il était toujours plus facile de bien agir avec les gens que l’on connaît peu. Quand Yasmine travaillait, quand elle se trouvait face à ces personnes en difficultés, il lui semblait que les aider, les soutenir était d’une évidence absolue. Elle n’avait pas besoin de penser à bien faire ou de se poser un million de questions. Mais quand les difficultés touchaient ceux qu’elle aimait alors plus rien ne semblait faire sens, elle n’avait plus aucune idée de la façon de bien faire. De quoi Hassan avait-il besoin aujourd’hui ? D’espace ? De contact ? De retrouver un semblant de sens à sa vie ? Elle n’en savait rien et plus que tout elle n’était pas sûr d’être la personne qui pourrait l’aider – pas sûre non plus qu’il y ait une autre personne que lui même pour endosser ce rôle. « J'allais faire du thé. Tu en veux ? » Ils n’allaient donc pas en parler ? « Volontiers. » Hochant la tête elle était rentrée dans son jeu d’évitement, persuade que la confrontation n’était pas la bonne manière d’agir maintenant. « Et je faisais pas le mort ... » C’était un vil mensonge et tous deux le savaient, Hassan n’avait même pas tenté d’y mettre un brin de bonne volonté. La grimace qui c’était alors figée sur le visage de la jeune femme avait suffi à faire passer le message. Pas de ce genre de mensonges entre eux. Si il ne voulait pas en parler c’était son choix mais elle n’avait pas besoin de faux-semblants qui en aucun cas ne lui donnait l’impression d’être prise en considération. « Ou juste un peu. Désolé. » Haussant les épaules Yasmine n’avait pas l’intention de lui poser plus de questions à ce sujet. De toute évidence il n’avait pas envie d’en parler, et elle avait émis l’hypothèse mentale qu’Hassan ait continué à rester silencieux face à ces messages, justement pour éviter cette confrontation. Alors rentrer de plein fouet dans son conflit intérieur lui semblait un peu trop intrusif. Evidement avec Noah c’était plus simple – son frère était le professionnel pour jouer au roi du silence, avec lui, même elle pouvait rester silencieuse durant des longues minutes. Mais Hassan et Yasmine avait évidement conscience de la dynamique bien différente qui s’installait quand ils se retrouvaient ensembles, de ce besoin de mots plus importants.

Spike était venu se coller à la jeune femme alors qu’Hassan se plongeait de la préparation de son thé. « T'étais pas censée travailler, ce soir ? » La question qu’elle redoutait venait d’être posée faisant disparaître l’espace d’un instant le sourire de Yasmine. Heureusement, Hassan encore de dos n’avait rien vu de cette petite moue de tristesse qui était passée sur son visage. Si Yasmine punissait si durement les mensonges et les trahissions c’était en grande partie car elle était incapable de les reproduire avec succès. Les émotions faisant partie intégrante de sa personne elle n’était pas de ces gens qui se cachent, qui prétendent aller bien quand ça n’est pas le cas. Evidement comme tout le monde, elle trouvait quand elle en avait besoin le moyen de détourner la conversation de façon à ne pas mentir sans devoir trop en révéler non plus. « Tu connais mon planning bientôt mieux que moi. Effectivement, je devais travailler, mais j’avais besoin de souffler un peu. Tahis m’a remplacé. » Hassan connaissait assez bien l’hôpital et son personnel pour qu’elle n’ait pas besoin de donner plus d’explications. Evidement elle se doutait que cette phrase, balancée à tout hasard risquait d’attiser la curiosité de son ami. Mais elle avait décidé de le laisser venir à elle si il en avait envie, pas persuadée que lui annoncer la mort d’un enfant de 7ans – qu’il connaissait sans doute pour être venu lui faire la lecture – ne lui redonne goût à la vie.

« La pêche aux canards c'est une tentative pas du tout subtile de me faire comprendre que j'agis comme un môme, ou c'est juste une coïncidence ? » Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C’était du Hassan tout craché de chercher un sens à des choses qui pour elle n’en avait pas forcement – il n’était sans doute pas prof pour rien. Combien de fois avait-elle dans sa jeunesse vu ces profs partir dans des analyses de texte philosophique alors qu’elle avait de la peine à croire que l’auteur, lui même, ait pu divaguer autant tandis qu’il écrivait à propos d’un canard dans son étang. Hassan était un peu comme ça – il décryptait en elle des messages qu’elle n’avait même pas conscience de tente de passer. « Je n’ai pas encore l’esprit assez affuté pour envoyer ce genre de messages subliminaux, je trouvais juste ça drôle d’être retombée la dessus. Mais maintenant que tu me les fais remarquer, il se peut qu’inconsciemment ça soit un peu le cas. » Offrant un sourire compréhensif elle espérait lui faire comprendre qu’elle n’était pas venu là pour lui faire la morale. Probablement que la jeune femme n’était pas capable de comprendre ce qui se tramait dans l’esprit de son ami mais elle était assez grande pour accepter de ne pas être le  centre du monde d’Hassan – même si sans le vouloir il blessait une partie de sa personne en la repoussant – même momentanément – de sa vie.  


Caressant les poils du chien, elle avait le temps d’un instant laissé son regard se poser sur la pagaille de cet appartement – tout ici sentait l’envie de fuite d’Hassan qui contrastait avec le fait qu’il reste bien souvent enfermé ici. Le jeune homme semblait fatigué et alors que Skipe tentait de lécher la figure Yasmine, elle observait son ami avec un regard bienveillant. « Comment vont tes côtes depuis la dernières fois ? » Lors de leur dernière rencontre Hassan était dans un bien mauvais état. Il n’était pas rentré dans les détails, lui avouant seulement que son voisin avait passé ces nerfs sur lui. « Je vois que ton voisin aura eu raison de toi, tu t’es décidé à amorcer le déménagement ? » Le thé prêt, Hassan était revenu près d’elle, avec les deux sucres qu’elle mettait habituellement dans son thé. Il n’avait plus besoin de lui poser ce genre de questions depuis longtemps, ils connaissaient l’un de l’autre ces petits détails qui semblaient sans importances mais qui ne l’étaient pas aux yeux de Yasmine. « Tu vas finir par m’expliquer dans quelle histoire tu as bien pu te fourrer pour que ton voisin décide de te passer à tabacs comme il l'a fait ? » Ce dernier ne l’avait pas loupé et la simple idée qu’Hassan continuait de vivre dans le même immeuble que lui, lui donnait des frissons dans le dos. Au fond un déménagement serait peut-être bénéfique pour tout le monde – même pour l’esprit un peu trop inquiet de Yasmine.


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Dernière édition par Yasmine Khadji le Ven 27 Nov 2015 - 1:39, édité 1 fois
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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyJeu 26 Nov 2015 - 0:13

Au fond Hassan n'était pas vraiment surpris de trouver Yasmine sur le pas de sa porte, il savait que cela finirait par arriver tôt ou tard, qu'au jeu de l'obstination elle était aussi douée que lui et que s'il s'entêtait à faire le mort elle s'entêterait tout autant à ne pas le laisser faire. Ce n'était même pas contre elle au fond, surtout pas contre elle ... c'était juste la situation. Il était fatigué de tout, fatigué de tout le monde et même secouer la tête de façon convaincante pour affirmer que rien ne clochait lui demandait parfois un effort qu'il n'avait pas envie de fournir. L'exercice était d'autant plus difficile avec Yasmine et son frère qu'ils le connaissaient assez pour savoir déceler ses mensonges, Hassan restant au demeurant un bien piètre menteur. Alors il faisait le mort, elle avait raison, et ses maigres tentatives pour nier l'évidence ne trompaient personne ; Tout juste pouvait-il s'estimer heureux que la jeune femme n'insiste pas et se contente simplement d'accepter lorsqu'il lui avait proposé du thé. La quittant un instant des yeux pour s'occuper de la théière il n'avait pas manqué de faire remarquer, sans même chercher à camoufler sa volonté de faire dériver la conversation vers elle plutôt que vers lui, qu'elle aurait normalement du se trouver à l'hôpital ce soir et non ici. « Tu connais mon planning bientôt mieux que moi. Effectivement, je devais travailler, mais j’avais besoin de souffler un peu. Tahis m’a remplacé. » Fronçant les sourcils, Hassan avait adopté un regard involontairement interrogateur tandis qu'il se retournait pour lui faire à nouveau face. "Besoin de souffler" en soit cela n'avait rien d'incongru, sauf qu'il s'agissait de Yasmine, et que d'ordinaire c'était plutôt les autres qui devaient la forcer à se reposer un peu. « Tout va bien au boulot ? » Il essayait d'avoir l'air de demander cela sur le ton de la conversation, il ne voulait pas donner l'impression de vouloir se mêler de quelque chose qui ne le regardait peut-être pas ... Mais c'était assez inhabituel pour que la réponse l'interpelle, et Hassan était toujours beaucoup plus enclin à se préoccuper des soucis de ses proches qu'à se confier sur les siens, comme on pouvait s'en douter.

Laissant à la théière le soin de faire son travail il s'était éloigné du plan de travail pour aller s'appuyer contre le mur, un peu plus près du canapé, croisant les bras d'un air las tout en ne manquant pas de faire remarquer le message en filigrane qu'il était tenté de comprendre derrière son idée de pêche aux canards « Je n’ai pas encore l’esprit assez affuté pour envoyer ce genre de messages subliminaux, je trouvais juste ça drôle d’être retombée la dessus. Mais maintenant que tu me les fais remarquer, il se peut qu’inconsciemment ça soit un peu le cas. » Il avait esquissé un léger sourire, à la fois parce qu'il trouvait au demeurant l'attention mignonne et parce qu'il savait qu'il voyait ce genre de sous-entendus qui n'en étaient pas simplement parce qu'il était en tort et qu'il avait - un peu - mauvaise conscience. « Probablement que tu as aussi inconsciemment raison. » avait-il fini par avouer à demi-mot, une légère moue se dessinant sur son visage. Gardant le silence un court instant il avait néanmoins fini par retrouver un ton plus léger lorsqu'il avait questionné « Tu t'en souvenais pas, de ce jeu ? » Parce qu'Hassan oui, à en juger par le rictus amusé qui venait de se dessiner sur ses lèvres « Tes parents t'avaient offert ça quand tu avais quoi, quatre ou cinq ans ? Tu nous suivais partout Noah et moi pour nous persuader d'y jouer avec toi. » Il avait l'air amusé, mais surtout parce que parmi ses vieux souvenirs d'enfants il y avait ceux d'une Yasmine en version miniature qui boudait quand son frère la traitait de bébé, et qui plissait son nez en marmonnant que de toute façon, c'était les garçons qui étaient tous des bébés. « Mais finalement tu préférais jouer avec mon frère ... forcément, puisqu'il te laissait tout le temps gagner. » Maintenant il la taquinait gentiment, pour essayer de se faire pardonner de se conduire de façon un peu bête, parfois, et parce qu'il avait malgré tout l'impression qu'elle était un peu tracassée.

S'interrompant pour retourner s'occuper de leur thé, il en avait choisi un au hasard parmi les boites entassées dans un de ses tiroirs, rajouté deux sucres dans la tasse destinée à Yasmine et écouté d'une oreille d'abord légère tandis qu'elle lui demandait « Comment vont tes côtes depuis la dernières fois ? » et qu'il réprimait difficilement une légère grimace. Se contentant d'un vague haussement d'épaules en guise de réponse, et s'évitant ainsi de devoir choisir une réponse tranchée à fournir à la jeune femme, il s'était saisi de leurs deux tasses et était enfin allé s'installer à côté d'elle sur le canapé après avoir déposé leur thé sur la table basse « Je vois que ton voisin aura eu raison de toi, tu t’es décidé à amorcer le déménagement ? » Machinalement ses yeux s'étaient posés sur les cartons empilés un peu partout « C'est pas juste lui. Enfin, je serais pas mécontent d'être débarrassé de cet abruti, mais c'est juste ... j'sais pas, j'arrive pas à me faire à cet appartement. » Tendant une main vers Spike il avait passé ses doigts sur son encolure avant de rajouter « Et puis j'ai peur que cette boule de poils finisse par se sentir à l'étroit ici. » Il faut dire qu'il avait choisi l'appartement un peu à la va-vite, pour y installer les affaires qui croupissaient dans un garde-meuble faute de place dans le minuscule studio qu'il avait loué au moment de son divorce, et avant que Qasim et ses deux terreurs ne se mettent dans l'idée de lui offrir un chien pour qu'il ne se sente pas trop seul. « Tu vas finir par m’expliquer dans quelle histoire tu as bien pu te fourrer pour que ton voisin décide de te passer à tabac comme il l'a fait ? » Laissant sa tête reposer sur le dossier du canapé il avait marqué une seconde ou deux d'hésitation, pas des plus enthousiaste à l'idée de revenir sur cet épisode peu glorieux pour lui ... mais soit. « J'ai poussé sa nana à le quitter ... je suppose que c'était sa façon à lui de me remercier. » Réfléchissant à ce qu'il venait de dire et réalisant que la formulation de sa phrase pouvait prêter à confusion il avait rajouté, ne souhaitant pas passer à tort pour un briseur de ménage « Il lui cognait dessus ... j'te dis, ce type est cinglé. Et elle refuse de porter plainte alors il risque rien. » Au fond même si le plus important restait qu'elle ait pris la décision de le quitter et donc probablement de se sauver la vie, Hassan était un peu agacée qu'elle laisse ce type s'en tirer aussi facilement. Il recommencerait, probablement, et peut-être que le locataire qui remplacerait Hassan après son déménagement préfèrerait jouer au sourd. « D'ailleurs ... » L'air maintenant soucieux il avait tourné la tête vers Yasmine pour l'observer plus attentivement « Je préfèrerais que tu évites de venir ici, pour l'instant ... Et en échange je promets de ne plus faire le mort. J'aime juste pas l'idée que tu puisses tomber sur ce mec sur le palier ou dans l'ascenseur. » Se prendre une raclée était une chose, que Yasmine s'en prenne une à cause de lui en était une autre.
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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyVen 27 Nov 2015 - 17:35


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


 Hassan avait détourné la conversation avec toute la subtilité que la jeune femme lui connaissait. Ca n’avait pas été compliqué, elle c’était laissée faire lui donnant l’opportunité de mener leur échange là où bon lui semblait. Au fond elle n’était pas venu pour lui tirer les vers du nez ou l’obliger à lui parler de sujet qu’il voulait éviter. Elle était juste venue parce qu’il lui manquait et qu’elle en avait envie, que parfois avec Hassan – il était compliqué de savoir ce dont il avait vraiment besoin. Ce que ces silences laissaient sous-entendre. Yasmine aurait voulu un décodeur, quelqu’un pour l’aider à y voir plus claire car souvent elle était incapable de suivre l’esprit un peu torturé et surtout bien intellectuel d’Hassan. Elle lui laissait cette partie de la relation – tout ce qui était du penser et du réfléchi pour tenter d’agir avec son cœur et ces émotions ce qui n’était pas toujours plus facile. Pourtant être l’amie d’Hassan n’avait pas toujours été aussi compliqué, il avait un jour été un bien autre homme que celui qu’elle voyait aujourd’hui et même si il était difficile pour Yasmine de l’avouer elle savait pertinemment que Joanne avait été celle qui lui permettait d’être cet homme. Peut-être avait-il disparu le jours ou il lui avait menti – le jour ou il avait décidé de la quitter. La jeune algérienne n’était en tout cas pas prête d’accepter l’idée qu’il ne revienne jamais. Elle se raccrochait à ces quelques sourires, à la vie qui l’habitait toujours alors que même lui avait semblé cessé d’y croire à une époque. Il était en vie – et encore bien assez performant pour savoir modeler une conversation comme il l’entendait. « Tout va bien au boulot ? » Pinçant ces lèvres entre elles, elle se savait face à un dilemme. L’envie de tout raconter à son ami était forte mais elle savait à quel point ces aveux risquaient d’échanger leur rôle ne laissant plus à Hassan la possibilité de se confier si il le souhaitait. Relevant presque timidement le regard elle avait croisé celui de son ami un peu inquiet. Evidement sa révélation était des plus étonnante, en plusieurs années de service Yasmine n’avait jamais manqué un jour de travail. Elle était restée fidèle à elle même – pourquoi alors cette situation l’avait-elle tant touchée ? Au point de la forcer à quitter le service alors qu’elle était en plein travail. « Oui ça va bien, j’adore mon travail Hassan vraiment, c’est juste que parfois… » Sa voix se faisait déjà plus flottante, moins assurée alors qu’elle passait sa main dans la fourrure de Spike comme pour ne pas se laisser submerger une fois de plus. « C’est dur de voir les gens mourir, je voudrais pouvoir faire plus. » C’était toujours cette envie qui la tiraillait. Ce n’était pas une question de statut elle le savait bien – même en temps que médecin elle n’aurait pas pu faire plus – peut-être même surement moins par manque de temps. Non elle aimait son métier et aujourd’hui elle ne voulait pas en changer. Ce qui la brisait c’était cette impuissance, cette morte qui pouvait venir de nul part alors même  qu’on la pensait loin et qui ne lui laissait aucune chance d’agir. Elle détestait cette fatalité et plus encore quand elle touchait un enfant – ou un de ces proches.

Laissant à Hassan le soin de préparer le thé, elle c’était installée un peu plus confortablement dans le canapé. Hassan pour sa part était déjà parti dans un monde d’analyse ou elle ne le suivait que très rarement voyant des messages cachés où elle ne cherchait pas à en envoyer. « Probablement que tu as aussi inconsciemment raison. » C’était en quelque sorte attendrissant de le voir se jouer lui même de sa propre personne alors que Yasmine n’avait au final rien fait pour l’y aider si ce n’est ramener ce vieux jeu qu’elle avait trouvé parmi les vestiges de son passé. « Tu t'en souvenais pas, de ce jeu ? » Il avait repris la conversation avec ce petit air étonné et ce sourire complice qui en disait déjà long sur l’anecdote sans doute un peu gênante pour Yasmine qui s’apprêtait à lui raconter. « Tes parents t'avaient offert ça quand tu avais quoi, quatre ou cinq ans ? Tu nous suivais partout Noah et moi pour nous persuader d'y jouer avec toi. » Jusque là rien d’étonnant, Yasmine avait toujours espéré secrètement faire partie de leur bande, ne plus être la petite sœur mais l’allié. Aujourd’hui elle espérait surtout que cette période n’était pas celle ou elle refusait catégoriquement de mettre un pantalon et que l’image d’elle qu’Hassan avait en tête ne s’apparentait pas à sa petite culotte d’enfant. « Mais finalement tu préférais jouer avec mon frère ... forcément, puisqu'il te laissait tout le temps gagner. » Un sourire c’était dessiné sur les lèvres de la jeune femme alors qu’Hassan évoquait son frère. Elle avait pour lui aussi une tendresse qui s’apparentait à celle qu’elle portait à sa famille. Et si souvent elle s’était sentie un peu exclue du duo « Hassan-Sohan » Qasim avait su être son allié. « Heureusement pour moi qu’il était là, parce que avec vous deux j’aurais pu courir longtemps. » Il lui semblait maintenant que des bribes de souvenirs lui revenaient en mémoire. « Qasim n’a jamais su résister à mon charme de petite fille, je crois qu’à une époque j’aurais pu lui faire faire n’importe quoi. » Il lui manquait – cette époque aussi parfois. Celle où elle était encore une petite fille insouciante et probablement un peu trop gâté.

Le thé prêt Hassan c’était rapproché d’elle lui laissant une chance de basculer légèrement la tendance pour revenir sur lui. Aborder le sujet ces côtés n’était pas seulement à visé informative sur son état de santé, c’était aussi et surtout un moyen de prendre des ces nouvelles sans paraître trop intrusive. Evidement il avait tout aussi facilement esquissé la question en y répondant par une grimace. Comprenant qu’elle n’en tirait rien de plus elle avait embrayé intriguée par tous ces cartons qui semblaient annoncer un départ calculé. « C'est pas juste lui. Enfin, je serais pas mécontent d'être débarrassé de cet abruti, mais c'est juste ... j'sais pas, j'arrive pas à me faire à cet appartement. Et puis j'ai peur que cette boule de poils finisse par se sentir à l'étroit ici. » Le regard attendrit de la jeune femme c’était posé sur ce partenariat nouveau qu’elle voyait se créer un peu plus entre Hassan et son chien. Qasim et ces enfants avaient de toute évidence été bien inspiré de lui faire ce cadeau. « Tu as trouvé un endroit qui te convient mieux ? » Au final Yasmine était heureuse d’entendre son ami parler de cette manière. Durant plusieurs mois elle avait eu cette impression que plus rien ne faisait sens dans sa vie, que même l’endroit où il vivait n’avait aucune importance pour lui. Au final ce déménagement était un projet, un désir de se sentir mieux quelque part et c’était plutôt positif – du moins c’était sa façon de percevoir les choses. Mais si Yasmine connaissait maintenant les raisons de son départ elle ignorait encore celle qui avait poussé son voisin à s’acharner sur lui de la sorte. « J'ai poussé sa nana à le quitter ... je suppose que c'était sa façon à lui de me remercier. » Son cœur avait marqué une légère accélération – comme un pique de jalousie qu’elle ne pouvait maitriser. Bien sûr Hassan risquait de refaire sa vie, elle le savait mais l’apparition d’une autre femme qu’elle dans son quotidien et cette annonce si soudaine l’avait un peu perturbé. Puis une femme mariée ? C’était plutôt étonnant venant d’Hassan et l’air médusé de la jeune femme ne lui avait pas échappé. « Il lui cognait dessus ... j'te dis, ce type est cinglé. Et elle refuse de porter plainte alors il risque rien. » « Ohh… » Un peu honteuse Yasmine avait tenté de cacher son soulagement. Son esprit avait bien trop vite fait de divaguer et d’imaginer une histoire entre Hassan et sa voisine mariée alors qu’il avait simplement tenté de lui venir en aide. « Et toi ? Tu as porté plainte ? » Au fond sa voisine avait peut-être simplement besoin de quelqu’un pour lui montrer le chemin, et vu l’état dans lequel Hassan c’était présenté à l’hôpital il avait toutes les raisons du monde pour porter plainte lui aussi. Il n’était peut-être pas sa femme mais il avait eu le droit au même sévisses le temps d’une soirée. « D'ailleurs… Je préfèrerais que tu évites de venir ici, pour l'instant ... Et en échange je promets de ne plus faire le mort. J'aime juste pas l'idée que tu puisses tomber sur ce mec sur le palier ou dans l'ascenseur. » Hochant la tête elle ne savait trop quoi répondre à cette demande. « Je sais me défendre tu sais… » Evidement il savait, elle prenait des cours d’autodéfense depuis longtemps maintenant, mais là n’était pas la question elle le savait bien et au final elle trouvait touchant qu’il s’inquiète pour elle. « Mais d’accord… Puisque tu me promets de ne plus faire le mort je peux bien te recevoir chez moi dès maintenant. » Un léger sourire c’était formé sur son visage alors que le silence avait, le temps de quelques secondes pris place entre eux laissant deviner la phrase que Yasmine se peinait à dire depuis qu’elle était arrivée. « Je suis pas venue pour que tu me fasses ce genre de promesse tu sais, ou pour te demander des comptes ou quoi que se soit… Je suis sûr que tu as tes raisons pour avoir fait le sourd à mes appelles et mes messages et si tu veux pas qu’on en parle alors c’est d’accord pour moi. Mais si tu veux en parler, si tu as envie de dire quoi que ce soit… Je veux que tu ais la possibilité de le faire donc… Donc c’est ta possibilité. Et si tu préfères qu’on parle de ton chien de mon frère ou du temps qu’il fait dehors alors on le fera. » Au fond c’était peut-être faux, peut-être encore aujourd’hui cultivait-elle cette espoir de devenir celle à qui il voudrait se confier peu importe les problèmes mais elle avait toujours cette peur de le forcer – de l’obliger à confier des choses qui ne lui appartenaient qu’à lui. Sans le vouloir c’était peut-être même ce qu’elle était entrain de faire mais elle le pensait assez capable pour décider de lui même ce qu’il voulait partager. Combien de fois avait-elle croisé ces familles qui bien que vivant ensemble n’échangeaient que des banalités parce qu’ils n’avaient jamais trouvé l’occasion de se dire les choses… C’était sans doute une de ces plus grandes peurs, à force de vouloir laisser Hassan venir à elle, elle avait peur qu’il pense les portes pour le faire fermée.

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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyMar 1 Déc 2015 - 1:02

Sans grande surprise Hassan maitrisait une nouvelle fois à la perfection le fait d'éviter ce qui se voyait comme le nez au milieu de la figure, à savoir le fait qu'il avait passé ces quinze derniers jours, presque trois semaines en fait, à faire le mort avec un peu tout le monde, se contentant des allers-retours monotones entre son appartement et l'université, son appartement et le cabinet de sa psy, son appartement et l'hôpital où malgré tout il avait évité Yasmine tout en sachant qu'elle bossait deux étages au-dessus de celui où il faisait la lecture aux jeunes patients. Hassan n'avait simplement pas envie de partager son blues avec les autres, particulièrement avec les deux Khadji et avec son frère, parce qu'il leur avait déjà causé bien assez de souci - trop, disait-il - au cours de ces derniers mois et qu'il ne voulait pas leur donner la sensation qu'il était nécessaire de se faire le moindre tracas supplémentaire à son sujet. Il avait un peu de mal en ce moment, c'est vrai, mais il se disait que cela passerait bien au bout d'un moment et il ne voulait plus mêler qui que ce soit à ses soucis. C'était dans sa tête tout cela au fond, même sa psy le disait. A ses soucis il n'y avait pas vraiment de solution qu'il puisse trouver autrement que tout seul, alors il ne pensait pas nécessaire d'impliquer qui que ce soit. Rapidement sa curiosité avait de toute manière été attirée par autre chose, parce que "faire un break" dans son boulot n'était pas quelque chose auquel Yasmine était habituée, quand bien même Hassan était d'avis que cela lui ferait un peu de bien parfois, et il avait forcément du se passer quelque chose pour qu'elle semble soucieuse. Parce qu'elle l'était, maintenant qu'il la scrutait de façon un peu plus attentive il s'en rendait compte. « Oui ça va bien, j’adore mon travail Hassan vraiment, c’est juste que parfois … » Parfois ? « C’est dur de voir les gens mourir, je voudrais pouvoir faire plus. » Le visage d'Hassan s'était radouci, tandis qu'il laissait sa théière un instant et s'appuyait contre le mur en croisant les bras. Évidemment qu'elle voudrait pouvoir faire plus, Yasmine avait le cœur sur la main et cette tendance à vouloir aider tout le monde, chose que le brun ne pouvait pas lui reprocher d'ailleurs, bien au contraire. « Personne peut aider tout le monde, Yas. » avait-il pourtant soufflé à voix basse, en lui offrant un léger sourire compatissant. « Parfois c'est juste que ... c'est l'heure, tu vois ? » Une philosophie qu'Hassan n'avait pas toujours adopté, mais qu'il avait appris à apprivoiser lorsqu'il avait lui-même été confronté à l'éventualité d'une mort prématurée. Il avait fini par comprendre qu'on ne luttait pas contre ce à quoi on était destiné, au fond, le principal étant alors de tenter de l'accepter. Chose qui avait mis Qasim en colère à l'époque, persuadé que son frère baissait simplement les bras, mais en réalité cela n'avait rien à voir. « Ça doit pas t'empêcher de penser à tous ceux qui s'en sortent, grâce à toi. » Parce qu'ils comptaient, eux aussi. Bien que se demandant si le sentiment de la jeune femme relevait d'un léger ras-le-bol général ou si la perte d'un patient en particulier venait de glisser comme un grain de sable qui enrayait la machine, il n'avait pas osé poser la question. Il se disait que si tel était le cas elle n'aurait probablement pas envie de revenir dessus.

Soucieux de ramener un sourire - même momentané - sur le visage de la jeune femme, Hassan avait fini par remettre sur le tapis cette histoire de pêche au canard qu'elle disait avoir ramené au milieu de toutes les affaires qu'elle avait trainé jusqu'ici avec elle. Probablement que ce jeu n'aurait pas marqué ses souvenirs avec autant de facilité si mini-Yasmine ne leur avait pas autant couru après à lui et Sohan pour les persuader de jouer avec elle. Alors qu'à cet âge-là pour l'un et l'autre jouer avec la petite sœur - un bébé, donc, et une fille, en plus - relevait plus du truc qu'on faisait pour faire plaisir à ses parents et avoir ensuite le droit d'aller faire un tour à vélo dehors ... Du moins dans leurs jours de mauvaise foi commune, parce que l'un et l'autre savaient très bien venir la chercher lorsqu'ils avaient besoin d'un troisième acolyte pour leurs âneries. Déjà plus âgé, Qasim lui avait tendance à traiter la demoiselle comme une princesse. « Heureusement pour moi qu’il était là, parce que avec vous deux j’aurais pu courir longtemps. » Plissant le nez d'un air amusé Hassan avait adopté une attitude faussement innocente tandis qu'elle ajoutait « Qasim n’a jamais su résister à mon charme de petite fille, je crois qu’à une époque j’aurais pu lui faire faire n’importe quoi. » Laissant échapper un léger rire il était retourné à son thé juste le temps de leur servir une tasse chacun et avait enfin fini par s'installer à côté d'elle tout en faisant remarquer « Il n'a pas beaucoup changé en vieillissant, ceci dit. » Mais autant Hassan que son frère avaient fini par se faire à l'idée qu'ils étaient foncièrement gentils, et que si du point de vue de certains cela pouvait même parfois aller jusqu'à l'être un peu trop, gentils, on luttait difficilement contre sa nature profonde. « A ses deux monstres non plus il ne sait pas refuser grand-chose, tu verrais sa femme quand elle se met à soupirer en disant qu'elle a l'impression de vivre avec trois mômes et pas deux. » Et ça lui allait bien à lui, de dire ça, alors qu'il ne refusait presque rien à son neveu et sa nièce non plus et se cachait simplement derrière l'excuse qu'il ne les voyait pas souvent. Pas aussi souvent qu'il le souhaiterait en tout cas, mais rien d'étonnant à cela puisqu'Hassan avait déjà mis un peu de temps à se faire à l'idée que son frère ne vivrait plus dans la même ville que lui ... ça lui pesait même peut-être un peu plus encore maintenant qu'il était divorcé, même s'il ne l'avouerait jamais. Il avait déjà assez eu la sensation de le monopoliser pendant les quelques semaines où Qasim s'était rétabli à Brisbane pour rester à son chevet, d'où le fait qu'il avait choisi l'appartement dans lequel il se trouvait un peu à la va-vite, pour que son frère rentre enfin à Sydney sans se sentir coupable. Mais il fallait qu'il quitte cet appartement, ce quartier, il ne comprenait pas comment Sohan parvenait à apprécier les rues toujours bruyantes et pleines de monde. « Tu as trouvé un endroit qui te convient mieux ? » Une moue se dessinant sur le visage d'Hassan en entendant la question, il avait vaguement secoué la tête sans qu'on sache trop si c'était un oui ou un non, et finalement il avait avoué « J'ai pas vraiment commencé à chercher ... » Ce qui en fin de compte reflétait bien d'un côté son désir de changement et sa volonté de repartir du bon pied, et de l'autre son incapacité à se sortir de sa situation actuelle comme si elle lui paraissait inextricable « J'ai entouré deux ou trois annonces dans le journal d'hier, mais ... » Mais rien de plus, il avait même fait faux bond à la seule visite qu'il avait programmé par téléphone, et à laquelle il ne s'était finalement pas rendu sans trop savoir ce qui l'avait dissuadé de le faire.

Lui même avait tendance à trouver son comportement incohérent ces derniers temps, de toute manière, et sans pour autant savoir comment inverser la tendance et arrêter de s'enfoncer dans une situation et un état d'esprit qui lui faisait plus de mal que de bien. Ce qu'il savait en tout cas c'était qu'il devait quitter cet appartement, et plus uniquement à cause du quartier qui ne lui plaisait pas mais aussi à cause du voisin peu recommandable dont il avait hérité et qui désormais avait de sérieuses raisons d'avoir une dent contre lui. Hassan n'était pourtant pas d'un naturel méfiant, mais il n'était jamais tranquille lorsqu'il traversait le palier, empruntait les escaliers où se retrouvait dans l'ascenseur ... Il ne tenait pas vraiment à se faire passer une seconde fois à tabac. Il n'avait pas actuellement la santé suffisante pour se défendre convenablement, sans parler du fait qu'il n'avait pas envie de faire un nouveau séjour à l'hôpital ; Il avait déjà bien assez donné à ce niveau-là. « Et toi ? Tu as porté plainte ? » Il aurait du, probablement. Il aurait du mais il ne l'avait pas fait, et secouant légèrement la tête de façon négative il avait justifié un choix qui à première vue pouvait sembler contreproductif « Je lui ait dit que je le ferais si elle le faisait ... j'espérais que ça la ferais changer d'avis, je sais pas ... » Mais ça n'avait pas fonctionné. Elle n'avait pas changé d'avis, et mieux encore elle avait depuis totalement disparu de la circulation. Hassan n'avait plus de nouvelles, Marius non plus, et la seule réponse à laquelle le brun avait eu droit en contactant le bureau de la jeune femme était une réponse abrupte selon laquelle Leela ne travaillait plus chez eux. Elle avait fui, probablement loin de Brisbane, et quelque part elle faisait ce qu'il fallait pour se mettre en sécurité ... Mais ce type s'en sortait libre, comme s'il n'avait rien fait de répréhensible, et il pourrait à loisir recommencer son manège avec une autre qu'il frapperait de la même manière et qui, peut-être ne déciderait pas de s'enfuir à temps pour éviter qu'il ne la tue. Et c'était tellement frustrant pour Hassan de se dire qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire, parce qu'au fond sans victime prête à témoigner la parole d'un voisin ne valait pas grand chose. Pour ne pas dire rien du tout. Il préférait en tout cas éviter que Yasmine tombe nez à nez avec cet homme, on ne savait jamais ce qui pourrait lui passer par la tête. « Je sais me défendre tu sais … » Il savait, oui, mais cela ne l'avait pas empêché de lui jeter un regard sévère pour lui signifier qu'il ne plaisantait pas. « Mais d’accord … Puisque tu me promets de ne plus faire le mort je peux bien te recevoir chez moi dès maintenant. » Il avait esquissé un léger sourire, et acquiescé silencieusement. Comme pour confirmer qu'il essayerait de ne pas refaire la même bêtise une seconde fois ... Restait maintenant à savoir s'il s'y tiendrait. Il essayait, mais c'était toujours difficile pour lui de se raisonner lorsqu'il était sur une pente descendante.

Se redressant le temps d'attraper sa tasse de thé sur la table basse, il avait resserré ses doigts autour pour les réchauffer et s'était de nouveau calé contre le dossier du canapé tandis que son regard glissait à nouveau sur Yasmine. Elle le regardait depuis plusieurs secondes en silence, comme si elle hésitait à dire quelque chose, et la questionnant du regard Hassan essayait de la pousser à lui dire ce qu'elle avait dans la tête. « Je suis pas venue pour que tu me fasses ce genre de promesse tu sais, ou pour te demander des comptes ou quoi que se soit … Je suis sûr que tu as tes raisons pour avoir fait le sourd à mes appelles et mes messages et si tu veux pas qu’on en parle alors c’est d’accord pour moi. Mais si tu veux en parler, si tu as envie de dire quoi que ce soit … Je veux que tu ais la possibilité de le faire donc … Donc c’est ta possibilité. Et si tu préfères qu’on parle de ton chien de mon frère ou du temps qu’il fait dehors alors on le fera. » Il l'avait écoutée sans chercher à l'interrompre, un sourire attendri se dessinant sur ses lèvres malgré un petit pincement au cœur tandis qu'il réalisait que son comportement envoyait à la jeune femme - et probablement à d'autres, aussi - des signaux qu'il n'avait jamais eu l'intention d'envoyer. L'air un peu soucieux, il avait finalement reposé sa tasse de thé sur la table sans même avoir trempé ses lèvres dedans, et laissé échapper un soupir las tandis qu'il se calait un peu mieux dans le canapé et allait poser sa tête contre l'épaule de Yasmine. « C'est pas que je veux pas parler, c'est juste ... » Il avait marqué une hésitation, pensif, avant de reprendre « Je sais pas ce que j'ai. Alors c'est compliqué d'expliquer ce qui cloche quand moi-même j'ai pas la réponse ... » Il avait bien un début de réponse, bien sûr. Il pourrait lui dire qu'il avait revu Joanne, au fond cela devait bien influer un peu - beaucoup - mais au fond de lui il savait que ce n'était que le sommet de l'iceberg. Ça datait d'avant la réapparition de Joanne dans son paysage, ça remontait à bien avant ... c'était ce qui lui donnait, parfois, ces idées noires, c'était ce qui l'avait poussé à consulter un psy alors qu'il avait l'idée en horreur, juste parce qu'il avait peur de finir par faire une connerie. Et ça non plus, il n'était pas question qu'il le dise à Yasmine, ou à qui que ce soit d'autre. « Et puis, tu penses pas que vous vous êtes tous déjà suffisamment inquiétés pour moi ? » Lui pensait que si. Il était même certain que Qasim avait gagné quelques cheveux blancs et quelques rides supplémentaires durant cette période. Redressant la tête pour regarder à nouveau la jeune femme, il avait déposé un baiser furtif sur sa joue, comme il le faisait parfois, avant de reprendre « Je sais que t'es là, si j'ai envie de parler, de regarder un film ou de n'importe quoi d'autre ... je le sais. Et je te remercierai jamais suffisamment pour ça. » Et ce n'était pas parce qu'il en doutait, qu'il avait opté pour le silence radio ces trois dernières semaines, ça n'avait rien à voir. « Mais ça vaut aussi pour toi. Si tu es venue pour regarder un film, boire un thé ou attraper des canards, je suis ton homme ... et si tu as eu une sale journée au boulot et que tu as besoin d'en parler à quelqu'un, aussi. » Parce qu'elle aurait pu venir à un autre moment, mais elle avait choisi de venir sur un moment où elle aurait du être au boulot, boulot qui à en juger parce qu'elle lui avait dit tout à l'heure lui causait du souci.
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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyMer 2 Déc 2015 - 1:39


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


 Yasmine voulait trop en faire, trop souvent sans savoir où s’arrêter, où était la limite entre la bienfaisance et la maltraitance pour elle même. Parfois c’était son corps qui disait stop, qui lui faisait comprendre que ça en était trop que la pression qu’elle se mettait maintenant elle même était trop forte. Et à n’en pas douter, sa crise de larmes d’il y a quelques heures était l’un de ces épisodes de trop plein qui avait pour but de lui remettre les idées au claire. « Personne peut aider tout le monde, Yas. » Une légère grimace se glissa sur le visage de Yasmine alors qu’elle hochait la tête son regard croché au chien. Hassan n’était pas le premier à le lui dire à tenter de la raisonner mais ça n’enlevait jamais ce manque en elle – cette impression de passer à côté. « Parfois c'est juste que ... c'est l'heure, tu vois ? » Une fois de plus elle hochait la tête sans oser vraiment en dire plus. Est-ce que la  vie se résumait vraiment à ça ? Un destin tracé qu’on avait plus qu’à accepter ? Est-ce qu’on avait vraiment aussi peu d’influence sur notre propre destin ? Elle se refusait à le croire, Yasmine voulait croire en un monde où nos actions influencent les choses où l’on a le pouvoir de choisir le bien et le mal et d’en récolter les conséquences qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Elle croyait en la puissance de l’esprit – celle de la foie aussi même si elle était consciente que ce concept était parfois bien plus élargit qu’une simple croyance en Dieu. Yasmine croyait en sa famille, elle croyait en les gens, à la médecine aussi elle croyait en tellement de choses qui résumaient une spiritualité bien plus importante qu’une simple association religieuse. Certaine de ces croyances lui avaient été amenées par sa famille d’autre par la vie en général et les épreuves qu’elle avait passé parfois avec peine et d’autre dans la joie. Yasmine croyait en tout ça, un tout bien plus grand que ces parties réunies. « Ça doit pas t'empêcher de penser à tous ceux qui s'en sortent, grâce à toi. » Cette nouvelle parole lui avait arraché un réel sourire cette fois. Elle y pensait, elle vivait toujours avec un partie d’eux dans son cœur – de tout ceux qu’elle avait rencontrés – tout ceux qui un jour l’avaient touchés et qu’elle avait pu aider ne serait ce qu’un tout petit peu. Et dans les jours les plus durs c’étaient à eux qu’elle  pensait pour ne pas se laisser abattre. « Tu as raison… Et je veux pas avoir l’air de me plaindre de mon travail tu sais à quel point il me satisfait, c’est un petit coup de mou ça sera loin demain. » Elle avait juste besoin parfois aussi d’avouer que ce n’était  pas facile tous les jours.

La discussion avait lentement viré pour en arriver sur un sujet un peu plus joviale. Hassan se plaisait à lui rappeler ces souvenirs d’enfance dont elle n’avait parfois que de vagues images  et ce soir encore elle se replongeait grâce à lui dans une période de son enfance, un de ces souvenirs heureux dont il faisait parti lui et son frère comme si ils avaient toujours été un peu de la famille. « Il n'a pas beaucoup changé en vieillissant, ceci dit. » Rigolant avec légèreté elle ne pouvait qu’affirmer en hochant la tête. C’était le point faible de Qasim, sa gentillesse mais aussi son point fort et ce qui faisait de lui un être aussi extraordinaire. « A ses deux monstres non plus il ne sait pas refuser grand-chose, tu verrais sa femme quand elle se met à soupirer en disant qu'elle a l'impression de vivre avec trois mômes et pas deux. » Pas une seconde ça n’étonnait la jeune femme. Elle avait toujours imaginé Qasim en papa gâteau. Hassan aussi, ou en tout cas en père aimant et souvent elle c’était demandée pourquoi il n’avait pas eu d’enfant avec Joanne. Aujourd’hui cette période semblait bien trop loin et le sujet trop douloureux pour qu’elle ne pose la question et elle c’était simplement imaginée que le moment n’était pas le bon – qu’il devait penser avoir tout son temps devant lui. La maladie lui avait le temps de quelques mois donné une perception un peu différente de son futur et Yasmine ne pouvait s’empêcher de se question sur l’état d’esprit d’Hassan aujourd’hui fasse à une potentielle paternité. Evidement le fait qu’il n’ait plus de femme devait fausser les pistes mais un jour elle lui poserait la question… Peut-être… Enfin, si le sujet lui semblait abordable. « C’est marrant, moi je connais une autre personne qui ne peut rien leur refuser. » Elle lui jetait un petit regard accusateur à Hassan avant de sourire tendrement. Qui pourrait de toute façon résister à ces deux crapules ? Etendant ces jambes elle c’était maintenant saisie de sa tasse brulante pour souffler dessus alors que son regard se posait sur le vide de l’appartement. Il n’était sans doute pas plus mal qu’Hassan bouge d’ici, elle n’avait jamais trouvé que cet endroit lui ressemblait – ou qu’il avait su se l’approprier. « J'ai pas vraiment commencé à chercher ... » Fronçant légèrement les sourcils elle n’avait pas caché son étonnement. « Et tu remballes déjà ? » C’était un autre des mystères de l’esprit d’Hassan qu’elle peinait à percer. Peut-être qu’au final c’était aussi ce qu’elle aimait chez lui – cette façon de toujours la surprendre même après des années. De ne jamais savoir à quoi s’attendre. Ca avait quelque chose de frustrant et d’appréciable à la fois. « J'ai entouré deux ou trois annonces dans le journal d'hier, mais ... » Yasmine attendait la suite la phrase qui ne venait pas. Il y avait un « mais » inconnu, une variable qu’il avait de toute évidence autant de peine qu’elle à comprendre. « Je suis sûre que tu finiras par trouver, le bon endroit pour toi – enfin pour vous… » Dit-elle en caressant la tête de Spike. « … il est quelque part par ici il faut simplement te laisser l’opportunité de le trouver. Et si tu as besoin d’aide je suis là pour ça, j’ai un bon œil et l’avantage de te connaître un peu. Je pense que je peux tout à fait imaginer le genre d’endroit qui te conviendrait. » Elle avait assumé un sourire sincère. Rien n’était moins sur que sa capacité à se mettre dans la tête d’Hassan mais pour un appart elle pourrait sans doute savoir faire un premier tri. Le choix lui revenait après. « Je pourrais même venir visiter avec toi, j’ai entendu que c’était toujours plus simple pour les gens accompagnés de se faire accepter. Je dis pas qu’il faut mentir mais on peut toujours… Omettre de dire qu’on est amis et que je ne vivrais pas avec toi. » Elle avait dit ça sur un ton un peu amusé s’imaginant tout à fait jouer le couple en recherche d’appartement avec Hassan. Evidement ça pourrait être étrange pour elle et refléter un rêve qu’elle avait toujours imaginé et laissé dans un coin de son esprit mais Hassan était avant tout son ami et pour lui elle ferait n’importe quoi.

Le plus important était peut-être, pourtant, qu’il quitte cet appartement assez rapidement, elle le craignait. Son voisin semblait être un fou furieux qui ne lui laisserait peut-être pas le temps de trouver l’endroit idéal et l’idée qu’Hassan puisse se faire à nouveau massacrer – voir même revenir à l’hôpital dans un état bien pire que la première fois - lui donnait des sueurs froides. « Je lui ait dit que je le ferais si elle le faisait ... j'espérais que ça la ferais changer d'avis, je sais pas ... » Hochant la tête elle n’avait rien rajouté se doutant que son silence suffirait pour marquer son désaccord. Pour elle, il était évident qu’il devait porter plainte mais c’était un choix qu’il avait à prendre comme un grand garçon, elle n’était pas sa mère et ne comptait pas le forcer à faire ce qu’elle pensait pourtant être le mieux. C’était peut-être une facilité de se cacher derrière sa voisine mais sa façon à lui de gérer la situation. Elle pouvait l’accepter, espérant simplement que son refus de plainte ne causerait de dommage à personne et que le fait qu’elle ait évoqué le sujet le fasse au moins réfléchir à cette hypothèse. De toute façon l’esprit de Yasmine était depuis le début de la conversation perturbé par d’autres questions qu’elle avait fini par laisser sortir, sans savoir si elle avait raison de le faire. Evidement Hassan pouvait être blessant dans sa façon d’agir mais elle savait qu’il ne le faisait jamais  dans ce but, qu’il tenait assez à elle pour ne lui vouloir aucun mal. De toute façon ça n’était pas dans la nature du jeune homme de blesser volontairement les autres… Et pourtant il y arrivait parfois sans même s’en apercevoir.

Elle avait déballé ces inquiétudes d’un coup sans lui laisser l’opportunité d’en placer une avant d’avoir fini son laïus et maintenant qu’elle était au bout elle attendait sa réponse le cœur battant un peu plus vite alors qu’il venait caler sa tête contre elle dans un mouvement qu’elle trouvait rassurant et qui lui donnait l’impression de retrouver un peu de ce contact avec Hassan dont elle avait peur qu’il la prive. « C'est pas que je veux pas parler, c'est juste ... » Tournant légèrement son regard vers lui, elle attendait la suite avec intérêt. « Je sais pas ce que j'ai. Alors c'est compliqué d'expliquer ce qui cloche quand moi-même j'ai pas la réponse ... » Pas réellement convaincue de cette réponse Yasmine sentait pourtant son angoisse la quitter un peu. L’important au fond n’était pas qu’il lui livre tout de lui – ces choses lui appartenaient c’était juste qu’il ait conscience qu’il le pouvait. « Et puis, tu penses pas que vous vous êtes tous déjà suffisamment inquiétés pour moi ? » Un mince sourire se dessina sur le visage d’Yasmine alors que le jeune homme déposait un baiser furtif sur sa joue. Il avait le don de la faire se sentir mieux. « Je ne cesserais jamais de m’inquiéter pour toi Hassan, même quand tu seras tout vieux et ridé je débarquerais encore chez toi pour être sûr que tout va bien et que tu ne t’es pas déboité la hanche. C’est le rôle des vrais amis non ? » A défaut de pouvoir être plus elle savait au moindre être une amie. Elle l’avait été pendant des années ne questionnant jamais cette place qu’il lui avait donnée. Aujourd’hui – parfois – elle se permettait de la remettre en question de se demander comment Hassan la voyait ? Si il se rendait compte qu’elle était une femme ? Qu’elle avait toujours eu ces sentiments un peu ambivalent pour lui ? Sans doute que non et c’était peut-être mieux qu’il ne le sache pas… Elle tenait trop à lui pour manquer de le perdre pour une histoire qui se solderait sans doute par un échec. Hassan n’avait connu qu’une femme – Yasmine ne l’avait jamais vu aimer quelqu’un d’autre que Joanne c’était comme ça – elle avait fini par se faire une raison. Et même aujourd’hui qu’il était divorcé et se plaisait à flirter légèrement avec elle comme pour taquiner son frère – elle n’avait pas l’impression de pouvoir faire le poids fasse aux souvenirs de cet amour. « Je sais que t'es là, si j'ai envie de parler, de regarder un film ou de n'importe quoi d'autre ... je le sais. Et je te remercierai jamais suffisamment pour ça. Mais ça vaut aussi pour toi. Si tu es venue pour regarder un film, boire un thé ou attraper des canards, je suis ton homme ... et si tu as eu une sale journée au boulot et que tu as besoin d'en parler à quelqu'un, aussi. » Délicatement elle avait enroulé son bras autour du sien pour venir enlacer leurs mains alors qu’elle venait se coller tout contre lui comme le ferait un petit chat en manque d’amour. Elle se sentait maintenant apaisée sans comprendre ce qui lui donnait vraiment cette impression. « C’est pour ça que je suis là Hassan, parce que tu es mon homme et que quand tu ne fais pas parti de ma vie tu me manques… C’est aussi simple que ça. » Ce n’était pas un reproche, juste une affirmation qui en disait long sur son besoin d’avoir le jeune homme près d’elle. « Et je te vois venir de très loin toi ! T’es encore entrain d’inverser la tendance mais ce n’est pas de moi qu’on parlait ! Et de toute façon je n’ai pas vraiment envie de  parler je voudrais juste… Passer un moment sympathique. Puis je dois t’avouer que j’ai vraiment envie de ressortir cette pêche aux canards. Faut croire que les années ne m’ont pas beaucoup changées, je serais toujours prête à te courir après avec ce jeu pour te supplier de t’occuper de moi. » Rigolant franchement elle avait fini par lâcher sa main un peu à regret pour se séparer de lui et attraper ce fameux jeu qui datait maintenant de plusieurs années. Ouvrant la boite elle s’était décalée un peu vers l’avant pour finir par s’asseoir parterre de façon é être plus proche de la table basse et avait ouvert la vielle boite. « Oh non j’y crois pas… Je me souviens de ça ! » Elle sortie de la boite une vieille cassette de jeu qui devait être dans le carton depuis des années maintenant. Eclatant de rire elle avait maintenant presque de la peine à se reprendre. « Si Sohan apprend que j’ai retrouvé ça dans cette boite il va probablement me faire ma fête. Il était fou de ce jeu ! Je l’avais caché là parce que vous aviez refusé de jouer avec moi et que je voulais plus d’attention. De toute évidence je ne le  lui ai jamais rendu. » Ce jeu avait été le préféré de Sohan pendant de nombreux mois et il avait sans doute du accuser tout le monde – même Hassan – de le lui avoir pris. Il faut croire qu’à une époque Yasmine était bien plus chipie qu’aujourd’hui. Assez pour que ce jeu soit resté des années enfermé là alors que son frère le réclamait. Peut-être qu’au final Yasmine avait eu un peu plus d’attention une fois ce jeu disparu de quoi la dissuader de le lui rendre un jour.


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#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan Empty
Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyLun 4 Jan 2016 - 15:18

En vérité il admirait Yasmine pour son travail, et sa capacité chaque jour à côtoyer autant la vie que la mort, l'espoir que le désespoir. Lui n'était pas certain qu'il réussirait à en faire de même, et pourtant il était très - peut-être même trop - tourné vers son prochain ... Mais d'une autre manière. Et ses récents ennuis de santé avaient ajouté au fait que les hôpitaux aient sur lui un effet aussi mitigé, comme si d'un côté il avait fini par les apprivoiser à force d'y passer autant de temps, mais que d'un autre côté il tentait par tous les moyens d'y mettre les pieds de moins souvent. Il était impensable pour lui de cesser ses séances de lecture en pédiatrie, mais parfois le fait de arpenter les couloirs de l'hôpital alors qu'il n'avait plus l'obligation d'y être lui pesait un peu. Alors travailler là-bas, y être tous les jours ... Non, il ne pourrait sans doute pas. Et il ne se sentait pas d'excellent conseil face à Yasmine, dans l'incapacité de faire autre chose que de lui rappeler que parfois, même toute la volonté du monde ne suffisait pas à empêcher l'inévitable. Cela n'entachait en rien les efforts fournis pour soulager des personnes dont pour elle l'heure n'était pas encore arrivée. « Tu as raison … Et je veux pas avoir l’air de me plaindre de mon travail tu sais à quel point il me satisfait, c’est un petit coup de mou ça sera loin demain. » Il l'avait observée un court instant, comme s'il cherchait à jauger le degré de sincérité dans cette réponse et surtout le degré de minimisation dont elle faisait preuve, probablement pour ne pas l'inquiéter. Comme s'il allait un jour cesser de s'inquiéter pour elle. Il s'inquiétait pour Yasmine comme il s'était toujours inquiété pour toutes les personnes qui lui étaient proches parce qu'Hassan était ainsi fait, incapable de ne pas être soucieux à propos des gens qu'il aimait. Elle irait mieux demain, lui assurait-elle, et désireux de ne pas donner l'impression de la couver ou de l'étouffer il avait décidé de ne pas insister. Ce qui ne l'empêcherait pas de revenir à la charge plus tard, demain, la semaine prochaine, si loin de s'améliorer la mine soucieuse de Yasmine perdurait.

Derrière l'excuse de vouloir lui changer les idées à lui c'était donc peut-être ses idées à elle, qu'elle souhaitait changer en décidant d'amener avec elles tous les trésors du grenier qu'elle avait du piocher chez ses parents. Des souvenirs épars d'une enfance d'insouciance à laquelle Hassan repensait avec une nostalgie qui n'avait plus rien de douloureuse désormais. Comme si presque vingt ans plus tard le temps avait enfin terminé de refermer les blessures causées par la perte de ses parents, et ne l'empêchait plus de penser à l'époque où ils faisaient encore partie du paysage sans que forcément sa gorge se serre. L'époque où construire une cabane de fortune ou gagner une partie de pêche aux canards étaient des préoccupations de premier ordre, Sohan et Hassan déjà dans leur âge ingrat et Qasim déjà sauveur de ses dames, même hautes comme trois pommes à l'image de Yasmine. Trait de caractère assez ancré pour ne pas avoir changé, depuis. « C’est marrant, moi je connais une autre personne qui ne peut rien leur refuser. » Sourire en coin, tandis que le brun terminait de préparer leur thé et dodelinait doucement de la tête tout en venant s'installer sur le canapé. « C’est pas pareil, je ne les vois pas souvent. » Sachant l'excuse parfaitement bancale il s'était contenté d'un sourire faussement innocent tandis qu'il porte sa tasse de thé à ses lèvres, ignorant les picotement dans ses doigts dès qu'il tenait quelque chose de trop chaud ou trop froid. Ses yeux s'étaient reposés sur les cartons à moitié faits, à moitié empilés dans un coin du salon comme pour narguer Hassan sur son incapacité à faire les choses du début à la fin ces derniers temps. Est-ce qu'il avait commencé à chercher un nouveau toit ? Non. « Et tu remballes déjà ? » Oui. Illogique et sans le moindre sens, comme une grande majorité des choses qu'entreprenait le brun ces derniers temps. « Ça m'occupe. » qu'il avait finalement soufflé comme si l'excuse était suffisante, avant de tremper ses lèvres dans sa tasse de thé. Ça lui occupait l'esprit, ça lui donnait quelque chose à faire, quelque chose de plus utile que de rester blotti contre Spike sur le canapé à fixer un point invisible. Il savait ce qu'il ne voulait pas : rester ici. Mais il ne savait pas ce qu'il voulait. « Je suis sûre que tu finiras par trouver, le bon endroit pour toi – enfin pour vous … il est quelque part par ici il faut simplement te laisser l’opportunité de le trouver. Et si tu as besoin d’aide je suis là pour ça, j’ai un bon œil et l’avantage de te connaître un peu. Je pense que je peux tout à fait imaginer le genre d’endroit qui te conviendrait. » Elle le connaissait bien plus qu'un peu, elle le connaissait presque autant que Qasim, autrement dit elle le connaissait mieux que personne. Et pourtant elle ne trouverait pas. Pas plus que lui, parce que la vérité c'est qu'Hassan courait après quelque chose qu'il ne retrouverait plus. Il voulait un endroit où il se sente chez lui, autant qu'il se sentait chez lui dans sa maison de Logan City, avec Joanne, et ça ça n'existait plus. « Je pourrais même venir visiter avec toi, j’ai entendu que c’était toujours plus simple pour les gens accompagnés de se faire accepter. Je dis pas qu’il faut mentir mais on peut toujours … Omettre de dire qu’on est amis et que je ne vivrais pas avec toi. » Il était resté pensif un court instant, un peu perturbé à l'idée que l'on puisse les regarder en parvenant à imaginer autre chose que la relation de presque fraternelle qui les liait « Tu penses ? » Il n'avait pas envie de la mettre mal à l'aise, ni même de monopoliser son temps libre tant elle s'en accordait déjà peu. « Mais je suppose qu'un avis féminin m'aiderait à ne pas choisir une seconde fois n'importe quoi ... parce que quand tu vois cet endroit c'est clair qu'autant Qasim que moi on n'a pas brillé. » Il avait secoué la tête, l'air à la fois un peu amusé et vaguement résigné, mais il lui paraissait de plus en plus clair qu'il avait choisi cet appartement avec la simple idée de trouver rapidement un endroit où s'installer pour vider le garde-meuble, quitte à prendre le premier truc qu'il trouverait. Même si la cuisine et le salon en enfilade avec une seule fenêtre assombrissait, même si l'accès à la salle de bain nécessitait de traverser la chambre, même si la fenêtre de la chambre donnait vue sur un vieux terrain vague ... Et même si son voisin s'était révélé être un fou furieux.

Il avait décidé de laisser couler, concernant la raclée que l'occupant d'à côté lui avait mise. Il se disait que cela n'avait plus de sens, ni le fait d'essayer de lui attirer enfin des ennuis, ni la raison pour laquelle les choses avaient dégénéré en premier lieu. Leela était partie, évaporée dans la nature sans laisser d'adresse ; Et Hassan était déçu, que les choses se terminent de cette manière. Que le coupable ne réponde pas de ses actes, et que la jeune femme abandonne tout derrière elle comme unique solution. Mais il n'avait pas son mot à dire, au fond il n'était que tertiaire dans cet histoire et s'y était retrouvé mêlé un peu malgré lui. Il laissait tomber, malgré le silence réprobateur de Yasmine, malgré ses propres principes ... et si cela faisait de lui un lâche alors tant pis, il était lâche. Suffisamment d'ailleurs pour ne pas avoir pris conscience que son comportement de ces dernières semaines, son côté fuyant, puisse envoyer à la jeune femme des signaux de nature à l'inquiéter. Et dieu sait qu'Hassan estimait avoir suffisamment été une source d'inquiétude pour le reste de sa vie ; Il ne voyait plus de raison de se faire de souci pour lui, maintenant qu'il n'avait plus directement un pied dans la tombe. « Je ne cesserais jamais de m’inquiéter pour toi Hassan, même quand tu seras tout vieux et ridé je débarquerais encore chez toi pour être sûr que tout va bien et que tu ne t’es pas déboité la hanche. C’est le rôle des vrais amis non ? » La réflexion lui avait arraché un rire, et se gardant bien - pour ne pas alourdir l'ambiance qui commençait tout juste à s'alléger - de faire remarquer qu'il pourrait déjà s'estimer heureux de parvenir à atteindre un âge suffisamment respectable pour être "vieux et ridé" il s'était contenté de reprendre, avec ce ton plus doux et ce regard plus tendre qu'il ne réservait pratiquement qu'à elle, pour qu'elle sache qu'il voyait tout ça, qu'il savait qu'elle serait toujours là, comme Qasim, comme Sohan, parce qu'ils étaient sa famille et que c'était la seule et unique chose qu'il savait qu'il ne perdrait jamais. La laissant enrouler son bras autour du sien il avait resserré ses doigts autour de ceux de Yasmine tandis qu'elle glissait sa main dans la sienne, la fraicheur de sa main à lui jurant avec la chaleur de sa main à elle. « C’est pour ça que je suis là Hassan, parce que tu es mon homme et que quand tu ne fais pas parti de ma vie tu me manques … C’est aussi simple que ça. Et je te vois venir de très loin toi ! T’es encore entrain d’inverser la tendance mais ce n’est pas de moi qu’on parlait ! Et de toute façon je n’ai pas vraiment envie de parler je voudrais juste … Passer un moment sympathique. Puis je dois t’avouer que j’ai vraiment envie de ressortir cette pêche aux canards. Faut croire que les années ne m’ont pas beaucoup changées, je serais toujours prête à te courir après avec ce jeu pour te supplier de t’occuper de moi. » Un peu contre sa volonté il avait laissé partir la main de la jeune femme, un léger rire lui échappant malgré tout à la fin de sa phrase tandis qu'il laissait ses mains glisser sur ses épaules, maintenant qu'elle était assise au pied du canapé. « Tu profites honteusement du fait que je ne sois plus un sale garnement et que je ne sois plus capable de te refuser quoi que ce soit, avoue ? » Déposant un baiser sur son crâne il avait fini par se laisser glisser à côté d'elle, l'une de ses mains appuyant contre ses côtes tandis qu'il atteignait le sol et se calait à son tour sur le canapé. « Je ne cesserais jamais de m’inquiéter pour toi Hassan, même quand tu seras tout vieux et ridé je débarquerais encore chez toi pour être sûr que tout va bien et que tu ne t’es pas déboité la hanche. Oh non j’y crois pas … Je me souviens de ça ! » Se redressant un peu pour observer ce que Yasmine venait de sortir de la boite, il avait reconnu la cartouche Dreamcast d'un vieux jeu Rayman portée disparue depuis des lustres « Si Sohan apprend que j’ai retrouvé ça dans cette boite il va probablement me faire ma fête. Il était fou de ce jeu ! Je l’avais caché là parce que vous aviez refusé de jouer avec moi et que je voulais plus d’attention. De toute évidence je ne le lui ai jamais rendu. » De toute évidence, oui. Attrapant je jeu Hassan n'avait pas pu empêcher un nouveau rire léger de lui échapper, tandis que sur Yasmine se posait un regard faussement accusateur auquel il avait commenté « Ah bravo, c'est du propre ! » Triturant un instant le jeu entre ses doigts, à la manière d'une antiquité que l'on retrouvait au fond de son grenier en se rappelant soudainement des souvenirs qui y étaient liés, il avait secoué la tête « Il l'a cherchée pendant des semaines, mais il a toujours refusé de dire à tes parents qu'il l'avait perdue parce qu'il ne voulait pas qu'on lui reproche de ne pas prendre soin de ses affaires ... y'a même un moment où il m'a accusé de lui avoir caché et on s'être fâchés pendant quoi, cinq ou six jours ? Ce qui à cet âge-là correspond pratiquement à une éternité. » Mais une éternité qui n'avait pas duré longtemps donc, heureusement. Probablement que même un drame ne suffirait pas à laisser les deux hommes fâchés, de toute façon.

Attrapant sa tasse de thé et laissant Yasmine déballer le reste du jeu il était resté pensif quelques instants à propos de Sohan, à qui il avait parfois l'impression de ne pas avoir parlé depuis des lustres bien qu'il l'ait encore vu pas plus tard que la semaine précédente. Parce qu'ils ne parlaient plus beaucoup tous les deux, ayant compris le besoin mutuel et parfois difficile à obtenir de parfois simplement profiter de la présence de quelqu'un sans pour autant se sentir obligé de lui faire la conversation. Hassan respectait ça autant parce qu'il en avait lui-même aussi besoin parfois que parce qu'il ne voulait pas brusquer son ami, mais avec le recul il réalisait aussi qu'ils n'avaient que rarement l'occasion de discuter. « Ça va, lui ? Sohan. » vrillant à nouveau son regard sur Yasmine il avait pincé légèrement ses lèvres, gageant que Yasmine avait généralement moins de mal que lui à tirer les vers du nez de son frère, et qu'elle était donc probablement la plus au courant. « Il avait l'air un peu ailleurs la dernière fois. Enfin, un peu plus que d'habitude. » Parce que Sohan avait toujours l'air un peu ailleurs, en réalité, mais cette fois-ci Hassan l'avait trouvé disons préoccupé. Mais peut-être se faisait-il simplement des idées, dans sa vision actuellement un peu déformée de la réalité et des choses qui l'entouraient. Un symptôme de dépression disait sa psy ; Une excuse supplémentaire pour le gaver de cachetons, disait Hassan.
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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyDim 10 Jan 2016 - 2:07


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


 Cet appartement ne plaisait pas à Yasmine pour plusieurs raisons, la première et probablement la plus importante étant qu’Hassan n’avait jamais semblé s’y sentir chez lui. Elle voulait le meilleur pour le jeune homme – souhaitait le voir retrouver ce sourire serein qu’elle pouvait lire sur son visage à une époque… L’époque de Joanne. Il était difficile de savoir ce qui avait tant marqué son ami, l’épreuve de la maladie ou l’absence de la femme qu’il aimait mais la certitude qui en restait c’est qu’Hassan n’avait plus été le même depuis. Yasmine l’aimait encore – toujours – comme on aime un membre de sa famille sans poser de conditions mais, ce qu’elle lisait sur son visage parfois lui reflétait son impuissance à le rendre heureux. Elle faisait pourtant au mieux, tentant de lui offrir la présence qui semblait lui manquer, mais il n’était pas aussi réceptif qu’elle l’espérait. « Tu penses ? » Peut-être avait-elle eu tord de lui proposer son aide. Une fois de plus elle c’était imaginée un monde où lui même lui aurait posé la question, où il aurait eu envie qu’elle l’accompagne. Où il l’aurait vu comme autre chose qu’une gamine pour qui il avait beaucoup d’affection. « C’était juste une idée… » Elle avait haussé légèrement les épaules attendant le verdict d’Hassan. « Mais je suppose qu'un avis féminin m'aiderait à ne pas choisir une seconde fois n'importe quoi ... parce que quand tu vois cet endroit c'est clair qu'autant Qasim que moi on n'a pas brillé. » Un léger sourire étirait les lèvre de la jeune femme alors qu’elle jetait un œil aux alentours sans le contredire – ce qui en disait long sur sa pensée.

La jeune femme c’était laissée glisser sur le sol, heureuse de sentir la main d’Hassan se poser sur son épaule pour ne pas rompre le contact. Le sentir proche d’elle était tellement bon… « Tu profites honteusement du fait que je ne sois plus un sale garnement et que je ne sois plus capable de te refuser quoi que ce soit, avoue ? » Malheureusement pour elle il y avait bien une chose qu’il n’était pas prêt à lui donner et que de toute façon elle n’oserait pas réclamer… Au lieu de ça elle avait fermé les yeux pour recevoir le baiser qu’il lui posait sur la tête comme il l’aurait fait avec une petite fille. C’était toujours ça à prendre. « Et ça marche en plus de ça. » La progression d’Hassan pour la rejoindre sur le sol semblait douloureuse et une fois qu’il fut installé elle plaça sa main sur ses côtes avec un léger sourire. Comme si elle avait la capacité de lui ôter la douleur, elle  tentait de l’apaiser par se geste. Puis se séparant de lui pour  fouiller dans le jeu elle avait trouvé une vrai pépite.   « Ah bravo, c'est du propre ! Il l'a cherchée pendant des semaines, mais il a toujours refusé de dire à tes parents qu'il l'avait perdue parce qu'il ne voulait pas qu'on lui reproche de ne pas prendre soin de ses affaires ... y'a même un moment où il m'a accusé de lui avoir caché et on s'être fâchés pendant quoi, cinq ou six jours ? Ce qui à cet âge-là correspond pratiquement à une éternité. » « Je me souviens très bien de ça ! » Une peu coupable elle avait tenté un léger sourire attendrissant pour se faire pardonner. « Et du coup Sohan m’avait apporté encore plus d’attention. Et toi aussi ! J’étais une vraie chipie à l’époque ! Mais vous me le rendiez bien pour ma défense. » Puis son frère et Hassan finissaient toujours par se réconcilier. C’était ce qu’il y avait de magique avec leur amitié elle semblait sans fin.

« Ça va, lui ? Sohan. » Les mouvements de Yasmine pour sortir le jeu c’étaient fait plus lents alors que son esprit était allé trouver son frère. Cherchant à savoir ce qu’elle pouvait bien dire de lui. Sohan était un être particulier, jamais simple à décrypter même pour ceux qui le connaissaient. « Il avait l'air un peu ailleurs la dernière fois. Enfin, un peu plus que d'habitude. » Cette fois elle avait stoppé ces mouvements pour venir caler son dos sur le canapé et regarder Hassan. « Il a eu quelques soucis… Avec la police. » Rien que de penser à ça Yasmine sentit une boule se former dans sa gorge. « Il dit que c’est rien de grave, tu le connais. Rien n’est jamais grave avec Sohan mais je crois qu’il c’est fait une frayeur. » Yasmine ne pouvait s’empêcher d’espérer que cette expérience le fasse un peu réfléchir - au moins ça. « Pour le reste c’est… C’est Sohan… Il ne parle pas beaucoup, mais j’ai peur que cette histoire soit plus compliquée que ce qu’il a voulu m’en dire… » Elle avait laissé quelques secondes de silence, pour dompter les inquiétudes qui avaient refait surface en elle. «Je suis sans doute mal placée pour parler de lui… Je suis tout le temps en soucis pour Sohan tu le sais bien… » Il fallait bien que quelqu’un le soit maintenant. Puis les hommes que Yasmine aimaient avaient tous ce même point commun, il n’était pas facile de les faire parler – ce qui ne lui facilitait pas la tache. « Et en parlant de ma famille, ma mère te réclame ! Tu lui manques sans doute encore plus qu’à moi ! » Hassan ayant grandit avec la famille Khadji, la mère de Yasmine avait couvé le jeune homme comme elle l’aurait fait avec son propre fils. Et depuis qu’elle avait renié le sien, il avait pris encore plus d’importance pour elle, bien que son divorce l’ait profondément touché et choqué. « Elle dit que tu lui dois une belle-fille. » Ce qui en disait long sur les sentiments que la vieille femme avait à l’égard d’Hassan. Attrapant sa tasse de thé, Yasmine l’amena à sa bouche pour en prendre une gorgée, sauf que passant dans le mauvais trou, la liquide lui arracha une grosse quinte de toux, qui eu pour effet final de faire basculer son thé sur son torse. « Aie… On mon dieu… Aie… Mince… Crotte, crotte, crotte ! » Se levant d’un coup elle sautillait sur place tirant sur son T-shirt pour tenter de le décoller de sa peau qu’il brûlait méchamment. « C’est brûlant… » Trop pudique pour se déshabiller devant Hassan elle sentit les larmes de douleur lui monter au yeux alors qu’elle ventilait son pull espérant faire passer la douleur de la brûlure. Si elle avait réfléchit quelques secondes elle aurait sans doute agit autrement, les brûlure étaient son domaine d’action, elle en soignait tous les jours, elle s’y connaissait mieux que personne. Mais prise par l’effet de la douleur elle était incapable de réagir comme il faut.

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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyDim 21 Fév 2016 - 9:18

La proposition de Yasmine lui faisait réaliser pour de bon que malgré toutes ses bonnes résolutions, et malgré les cartons à moitié faits qui commençaient à s'entasser un peu partout dans l'appartement, quelque chose continuait e l'empêcher de sauter le pas pour de bon et de chercher ailleurs. Il se sentait bloqué ici sans savoir pourquoi, parce que cet appartement ne représentait rien à ses yeux, rien d'autre que le premier chapitre avorté du tome II de son existence, un chapitre qu'il avait parfois envie de jeter au feu tant il n'était pas à la hauteur de ses espérances. « C’était juste une idée … » Elle avait haussé les épaules, d'un air incertain, et Hassan avait fini par adhérer à l'idée en se disant qu'outre l'avis éclairé que pourrait lui apporter la jeune femme, si elle le poussait inconsciemment à se bouger un peu il serait bien obligé de faire un effort et de sortir de cet état de léthargie permanent dans lequel il se laissait glisser. Yasmine, elle, s'était contenter de se laisser glisser sur le bord du canapé tandis que sur ses épaules c'était les mains du brun qui glissaient. Il plaisantait, mais en réalité il y avait bien peu de choses qu'il ait déjà refusé à la jeune femme, et il en serait probablement toujours ainsi. « Et ça marche en plus de ça. » Évidemment, bien sûr que cela marchait, toujours quand il s'agissait de Yasmine. Déposant un baiser attendri sur le front de la jeune femme il s'était finalement laissé glisser à son tour en bas du canapé, non sans un certain mal. Il s'agaçait de ne pas guérir plus vite et oubliait simplement que patience était mère de vertu ...  Mais patient ? Cela ne faisait définitivement pas partie de ses qualités. Sentant les doigts de la jeune femme glisser contre ses côtes il avait posé une main par dessus la sienne et soupiré d'un ton faussement blasé « C'est moche de vieillir, tu verras quand tu auras mon âge. » Il aurait presque pu avoir l'air sérieux s'il n'avait pas arboré un œil exagérément morne et un sourire en coin un peu trop mal dissimulé. C'était en réalité quelque chose qui ne l'inquiétait pas vraiment, vieillir, et ce même si ses ennuis de santé avaient marqué certains de ses traits et fait grisonner ses tempes de façon un peu prématurée.

Attrapant sa tasse de thé tandis que Yasmine s'occupait de déballer le jeu qu'elle avait ramené, il observait avec un brin de curiosité jusqu'à ce qu'elle attire son attention sur ce qui, à une époque, avait été un objet de discorde avec toute l'importance que l'on pouvait lui donner en étant haut comme trois pommes. « Je me souviens très bien de ça ! Et du coup Sohan m’avait apporté encore plus d’attention. Et toi aussi ! J’étais une vraie chipie à l’époque ! Mais vous me le rendiez bien pour ma défense. » Il avait levé les yeux au ciel, l'air faussement vexé, plaquant un sourire gentiment narquois tandis qu'il se risquait à demander d'un ton faussement innocent « A l'époque ? Tu veux dire que ça a changé depuis ? » Il la faisait marcher, bien sûr, et n'avait pas attendu de voir si elle prendrait cela au pied de la lettre pour déposer un baiser amusé sur sa joue « Et pour notre défense à nous, ton frère et moi étions déjà en plein dans l'âge bête. » Le fameux, celui qui touchait la gente masculine plus vite, et qui les accompagnait également plus longtemps. Mais puisqu'ils en étaient à évoquer Sohan, Hassan avait fini par questionner Yasmine à ce sujet, l'ayant trouvé un peu ailleurs la dernière fois qu'il avait fait un détour par chez lui, plus que d'habitude, et sans vraiment parvenir à mettre le doigt sur ce qui clochait. A moins que rien ne cloche, et que ce soit seulement dans sa tête ? « Il a eu quelques soucis … Avec la police. » Le regard d'Hassan s'était fait plus sérieux, ses sourcils froncés tandis qu'il attendant la suite « Il dit que c’est rien de grave, tu le connais. Rien n’est jamais grave avec Sohan mais je crois qu’il s’est fait une frayeur. » Un rictus contrarié était apparu sur le visage d'Hassan tandis qu'il reposait sa tasse de thé sur la table, parce que bien entendu le fait que Sohan prenne cela à la légère ne l'étonnait qu'à moitié. Il avait toujours eu une conception assez particulière de la limite entre légalité et illégalité, particulièrement concernant la manière dont il occupait son temps libre. « Pour le reste c’est … C’est Sohan … Il ne parle pas beaucoup, mais j’ai peur que cette histoire soit plus compliquée que ce qu’il a voulu m’en dire … » C'était même fort probable, pas qu'Hassan le souhaite, mais il était à peu près certain que face à sa soeur Sohan se soit arrangé pour minimiser ou maquiller un peu la réalité, en se cachant derrière l'excuse de ne pas vouloir l'inquiéter - une excuse qu'Hassan utilisait lui aussi, avouons-le - alors qu'en réalité il se voilait simplement un peu trop la face. « Tu veux que j'essaye de lui parler ? » Il n'avait pas la prétention de penser que Sohan aurait une confiance en lui supérieure à celle qu'il accordait à sa soeur, loin de là, mais il tendait à penser que Sohan prendrait moins de gants avec lui, moins freiné par la dose d'inquiétude que ses aveux pourraient provoquer. « Je suis sans doute mal placée pour parler de lui … Je suis tout le temps en soucis pour Sohan tu le sais bien … » Il savait, oui, mais loin d'y trouver un quelconque reproche à faire le brun avait laissé un sourire tendre se dessiner sur ses lèvres tandis que sa main se déposait sur l'avant-bras de la jeune femme « Tu sais je crois qu'autant lui que moi on commencera à s'inquiéter le jour où c'est toi qui ne t'inquiétera plus. Il essaye de te prouver que tu n'as pas besoin de t'en faire parce que lui aussi se fait du souci pour toi ... mais au fond ça le rassure de savoir qu'il aura toujours sa petite soeur pour garder un oeil sur lui. Et on sait tous les deux que si je dis ça de manière aussi certaine, c'est parce que je parle en connaissance de cause. » Parce que Yasmine agissait de la même manière avec Hassan, un peu mère poule parfois sans en avoir conscience, mais si ce dernier se sentait parfois coupable de lui poser tant de souci il ne pouvait pas nier que cela le rassurait un peu, de savoir qu'en toutes circonstances il pourrait toujours compter sur elle.

Parce qu'Hassan n'avait besoin que de cela en définitive, les chamboulements survenus dans sa vie ces deux dernières années l'avaient poussé un peu malgré lui à se délester de tout ce qui ne lui était pas nécessaire et au bout du compte le nécessaire tenait sur les doigts d'une seule main. C'était son frère Qasim, c'était Yasmine et Sohan, et c'était leurs parents à eux. Le reste était accessoire, il avait su s'en détacher, pas sans larmes et sans douleur, mais malgré tout ... mais la famille, on ne s'en détachait pas. « Et en parlant de ma famille, ma mère te réclame ! Tu lui manques sans doute encore plus qu’à moi ! » Le faible sourire qui s'était dessiné sur le visage d'Hassan, et allant de paire avec le regard penaud qu'il arborait, en disait long sur son opinion à ce sujet. Bien sûr que les parents Khadji lui manquaient, au fond ... il avait l'impression de ne pas les avoir vu depuis une éternité. Mais s'il parvenait à peine à trouver la force de répondre aux SMS de Yasmine, comment était-il supposé trouver la force nécessaire de sortir rendre visite à qui que ce soit ? Certains jours le simple fait de sortir de son lit était une épreuve, et le fait de dispenser ses cours un calvaire qu'il s'infligeait uniquement parce qu'il avait besoin d'un salaire pour garder un toit au-dessus de sa tête. Il n'avait envie de rien, pas de sortir, ni de voir du monde, et il avait beau tenter de se raisonner en se répétant que cela n'avait pas de sens, cela ne changeait rien. « Elle dit que tu lui dois une belle-fille. » Secouant vaguement la tête comme pour chasser cette réflexion et lui faire perdre son sens, il avait marmonné d'une voix à peine audible « Ça je pense qu'elle va devoir faire une croix dessus. » Parce qu'Hassan, en réalité, jurait qu'on ne l'y reprendrait plus. Parce que ce qui s'était produit une fois serait probablement amené à se produire à nouveau, et parce que s'il refusait de les évoquer ses deux dernières entrevues avec Joanne avaient laissé leur marque. Elle avait été tellement pressée de lui jeter son nouveau bonheur à la figure, de lui asséner à quel point elle était heureuse, sans lui ... comme si une année avait suffit à en effacer neuf, comme si leur histoire à eux n'était que bien peu de chose, finalement. « Tu sais je ... » Il avait pincé ses lèvres de manière un peu hésitante avant d'entamer sa phrase, craignant d'avoir l'air stupide en poursuivant, ou craignant plutôt que Yasmine, elle, trouve cela stupide. Impossible finalement pour lui de terminer sa phrase puisqu'avalant de travers Yasmine avait déversé le contenu de sa tasse sur son tee-shirt en pestant « Aie … On mon dieu … Aie … Mince … Crotte, crotte, crotte ! » Les gestes un peu ralentis par ses difficultés à se mouvoir autrement que douloureusement, Hassan avait tout juste eu le temps de récupérer la tasse de la jeune femme pour éviter que la surprise ne la fasse s'ébouillanter plus que c'était déjà le cas « C’est brûlant … » Il avait tendu la main vers le canapé et machinalement attrapé le premier truc qui lui était tombé sous la main, à savoir un tee-shirt sale, pas bien certain de ce qu'il espérait que Yasmine en fasse tandis qu'il le lui avait collé entre les mains. « Retire ça, retire ça ... » Ça, son haut, parce que pris dans le côté pratique de la situation il n'en avait pas vraiment réalisé que cela puisse mettre la jeune femme dans une situation gênante, en plus d'une déjà douloureuse ... Après quelques secondes pourtant il avait fini par s'en rendre compte, marquant un temps d'arrêt et éclaircissant sa gorge avant de reprendre « Va, hm, va te passer un peu d'eau à la salle de bain, je vais te sortir quelque chose de sec. » Il n'avait pas bougé pourtant, attendant qu'elle réagisse, attendant aussi de pouvoir se remettre debout en se cramponnant au canapé et en retenant sa respiration sans sentir le regard de la jeune femme sur lui.

Il avait parcouru la distance jusqu'à sa chambre, s'apprêtant déjà à attraper un tee-shirt dans sa commode, un tee-shirt qui serait assurément trop grand pour Yasmine mais qui devrait bien faire l'affaire, lorsque ses yeux s'étaient posés sur la pile d'affaires posée sur un tabouret un peu à côté. Les affaires qu'il avait lavé et plié la semaine précédente mais pas encore rangées, et sur le dessus de la pile le débardeur blanc laissé par Jordan lors de son dernier passage ... Bon, il l'avait passé à la machine une fois, alors il mourrait bien le passer une seconde fois. Et Yasmine elle n'aurait pas l'air d'un fantôme qui flotterait dans un tee-shirt trop grand. Se saisissant du vêtement le brun avait rejoint la salle de bain et avait frappé à la porte, n'osant pas rentrer sans y être invité « Tout va bien ? » Question un peu stupide, soit, mais il ne savait pas vraiment comment la poser autrement. La porte s'entrouvrant il y avait glissé sa main et tendu le débardeur à l'aveugle pour que Yasmine le récupère « Tu sais si ton boulot te manque tant que ça tu peux toujours demander à faire des heures sup ... c'était sans doute pas la peine d'essayer de te faire passer pour une patiente. » Il s'était adossé au mur près de la porte, un sourire vaguement amusé par la bêtise qu'il venait de dire, mais fermant les yeux un instant en attendant que le regain de douleur dans sa cage thoracique se calme un peu. Rouvrant les yeux il avait croisé les bras, attendant Yasmine.
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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyDim 6 Mar 2016 - 18:47


What we've got here is failure to communicate.
Hassan & Yasmine


 Sohan était probablement un sujet de conversation sans fin. Pour Yasmine son frère était le plus souvent identique à une sorte d’extraterrestre qu’elle tentait de comprendre mais surtout d’accepter. Sa conception de la vie était bien éloignée de la sienne, et si elle l’aimait de tout son cœur elle avait parfois de la peine à croire que tous deux étaient nés dans la même famille. Parfois elle aurait souhaité être un peu plus comme lui – savoir défendre ces choix et ces envie sans ce plier à la volonté des autres. Mais en regardant son frère elle en arrivait souvent à se demander si cette liberté le rendait plus heureux… « Tu veux que j'essaye de lui parler ? » Un sourire reconnaissant était venu naitre sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle tournait son visage vers Hassan. « Peut-être que ça serait bien… Il y a sans doute des choses qu’il préférait te confier à toi. » Elle n’était pas dupe. Et si Yasmine fermait volontairement les yeux sur la vie parfois un peu étrange de son frère elle ne doutait pas qu’il lui cachait le pire de peur de l’inquiéter plus encore. Hassan quant à lui était leur ami depuis assez longtemps pour qu’une relation différente se soit tissée entre eux. Sans cette variante de protection qui l’attachait aux jeunes hommes. Comme si le fait d’être une femme et en plus de ça plus jeune qu’eux, faisait forcement d’elle une petite chose fragile qu’il faut protéger. « Tu sais je crois qu'autant lui que moi on commencera à s'inquiéter le jour où c'est toi qui ne t'inquiétera plus. Il essaye de te prouver que tu n'as pas besoin de t'en faire parce que lui aussi se fait du souci pour toi ... mais au fond ça le rassure de savoir qu'il aura toujours sa petite soeur pour garder un oeil sur lui. Et on sait tous les deux que si je dis ça de manière aussi certaine, c'est parce que je parle en connaissance de cause. » Le contact rassurant de sa main lui donnait une impression de bien être. Celle que dans cette bulle de confiance rien de mal ne pouvait leur arriver. C’était évidement faux. Ils avaient tous déjà connu des déceptions, des douleurs et des épreuves mais le fait d’être encore et toujours là l’un pour l’autre était un facteur rassurant. « J’aimerai juste être sûre que les choses vont bien aller pour vous. » L’inquiétude était une constante dont elle n’était de toute évidence pas prête de se débarrasser. « Mais vous ne me rendez pas la tache facile. » Un léger rire avait franchit ces lèvres même si tous les deux savaient qu’elle avait raison. Hassan et Sohan menaient tous deux des vies parfois un peu chaotiques.

La phrase avait été dite sans aucun sous entendu et pourtant elle l’avait bien vu – se regard – celui qui lui indiquait qu’Hassan était entrain de penser à Joanne. « Ça je pense qu'elle va devoir faire une croix dessus. » Se pinçant légèrement les lèvres la jeune algérienne n’avait rien répondu de plus. Attrapant plutôt sa tasse de thé en espérant qu’elle ait refroidi. « Tu sais je ... » Elle n’avait pas eu le temps d’en entendre plus – pas le temps non plus de se demander ce qu’il allait pouvoir dire que déjà le liquide brulant venait ébouillanter sa peau. « Retire ça, retire ça ... » Son regard légèrement affolé s’était levé vers son ami alors qu’elle tentait de décoller le tissu brulant de sa peau. Les larmes pointant le bout de leur nez. Petit à petit pourtant la douleur c’était faite moins lancinante alors qu’elle retrouvait un semblant de respiration. « Va, hm, va te passer un peu d'eau à la salle de bain, je vais te sortir quelque chose de sec. »  Elle avait obéit comme une enfant qui se laisse guider par la voix de la sagesse. Se demandant pourquoi encore aujourd’hui et après toutes ces années elle se montrait aussi pudique face à Hassan. Peut-être même que cette pudeur faisait partir de ce qui empêchait le jeune homme de la considérer autrement que comme la gamine qu’elle était à une époque. Enlevant son haut elle avait aspergé son torse d’eau fraiche avant d’entendre Hassan derrière la porte. « Tout va bien ? » « Oui… Oui ça va. » Elle avait attrapé le débardeur l’enfilant aussi vite avant de se regarder dans le miroir. Ce n’était pas vraiment son style de vêtement. Et de toute évidence pas non plus celui de Joanne ce qui lui procura directement un pincement au cœur. « Tu sais si ton boulot te manque tant que ça tu peux toujours demander à faire des heures sup ... c'était sans doute pas la peine d'essayer de te faire passer pour une patiente. » « Ha, ha très drôle Hassan. » Souriant légèrement elle avait attaché ses cheveux en un chignon un peu dérangé avant de ressortir. « Merci… Pour le débardeur. » Puis un peu gênée, elle avait posé la question qui lui brulait les lèvres sans attendre qu’elle n’ait plus sa place dans la conversation. « Tu as rencontré une fille ? » Ca avait beau être une curiosité emplit de jalousie elle se doutait qu’Hassan ne le verrait pas. Il était depuis longtemps aveugle à son amour pour lui. Alors qu’il tournait le regard vers elle, elle désigna le débardeur qu’il lui avait passé. « Ou alors tu as changé de gout vestimentaire ? » Un sourire amusé se dessinant sur son visage elle avait volontairement omis de parler de Joanne et son style vestimentaire éloigné de celui là. Ne sachant même pas si des affaires à elle trainaient encore ici ou si il c’était débarrassé de tout.

S’approchant à nouveau d’Hassan Yasmine avait posé un main sur son torse avant de plonger son regard dans le sien. « J’aime pas te voire souffrir comme ça… » Elle parlait de son physique mais ces paroles avait pourtant une consonance bien plus forte. « Tu prends des anti-douleurs pour tes côtes ? » Il avait l’air de souffrir le martyre des qu’il lui fallait faire autre chose que simplement respirer et elle n’aimait pas le voire comme ça. Regardant sa main sur son torse pendant un moment elle avait finalement reposé son regard dans le sien. « Tu allais dire quelque chose ? Avant que je ne fasse ma scène. » Un sourire légèrement complice c’était glissé sur son visage. Sans savoir pourquoi elle avait l’impression qu’il était sur le point de dire quelque chose d’important. Mais qu’elle avait peut-être loupé sa chance de l’entendre.

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Message(#)#425 What we've got here is failure to communicate ▽ Hassan EmptyVen 25 Mar 2016 - 18:11

Que Yasmine se fasse du souci pour son frère aîné n'était pas inhabituel en soit, la jeune femme étant par nature du genre à s'inquiéter pour Sohan, pour Hassan, et pour toutes les personnes qui constituaient son entourage et auxquelles elle était attachée. Mais cette fois-ci les choses étaient un peu différentes, assez pour qu'Hassan, d'ordinaire pas du genre à s'inquiéter à la moindre occasion, se fasse du souci lui aussi et estime légitime de soulever la question auprès de la jeune femme. Sohan lui semblait ailleurs, préoccupé, mais sans l'aveu de Yasmine le brun ne se serait pas un instant imaginé que son ami ait pu avoir des ennuis avec la police ... et d'un autre côté il n'en était pourtant pas entièrement étonné. Sohan avait une vision bien particulière de la légalité, c'était particulièrement vrai depuis qu'il avait commencé à faire du piratage en free-lance en plus de son emploi véritable, et bien qu'Hassan ne s'estime pas en position de faire la morale au jeune homme il n'approuvait pas non plus et craignait qu'un jour il se prenne un retour de bâton à ce sujet. L'air désormais un peu soucieux, il avait proposé à Yasmine d'en toucher deux mots à son frère, au cas où. « Peut-être que ça serait bien … Il y a sans doute des choses qu’il préférait te confier à toi. » Il avait acquiescé d'un léger signe de tête. Sohan cherchait moins à le préserver qu'il ne le faisait avec Yasmine, dont le statut de petite sœur lui donnait automatiquement le rôle de celle qu'il fallait protéger, préserver. « J'essayerai de lui en toucher deux mots alors. Mais tu sais, il ne m'en dit généralement pas beaucoup plus qu'à toi ... on n'est pas vraiment loquaces quand on se voit tous les deux, surtout en ce moment. » En ce moment, parce que c'était comme si l'un savait pertinemment que l'autre n'avait pas envie de parler. Ils pouvaient parfois passer une soirée entière sans prononcer plus de quelques mots, Sohan sur son ordinateur, Hassan le nez dans les copies qu'il tardait à corriger, à profiter simplement de la présence de l'autre qui rompait un peu la solitude devenue habituelle. La relation qu'entretenaient les deux hommes était somme toute assez différente de la relation qu'Hassan entretenait avec Yasmine. « J’aimerai juste être sûre que les choses vont bien aller pour vous. Mais vous ne me rendez pas la tache facile. » Pour toute réponse Hassan lui avait lancé un regard légèrement boudeur. Parce qu'il ne lui facilitait pas la tâche c'est vrai, particulièrement ces derniers temps ... mais c'était plus fort que lui, quelque part.

Parce que la réflexion suivante de Yasmine avait rappelé Joanne à sa mémoire malgré tous ses efforts pour ne plus y penser, Hassan avait secoué la tête et donné l'impression de se refermer momentanément, avant d'être soudainement poussé par il ne savait trop quel besoin de remettre comme qui dirait les points sur les I. Mais coupé dans son élan par le soudain accès de maladresse de la jeune femme et le thé brûlant qu'elle venait de renverser sur elle-même, il avait remis ses états d'âme à plus tard et l'avait envoyée à la salle de bain, chassant l'impression étrange de ne pas savoir où regarder en secouant vaguement la tête. Il avait attrapé un peu machinalement le débardeur de Jordan au-dessus de sa pile de linge, gageant qu'elle ne lui en voudrait pas trop de l'utiliser momentanément (et elle n'était pas forcée de le savoir, à vrai dire). Passant le vêtement à Yasmine par l'encablure de la porte de la salle de bain, il s'était adossé au mur pour soulager un peu la douleur latente dans ses côtes et n'avait pas manqué de faire une réflexion de nature à taquiner la jeune femme. Surtout parce que la teneur de sa réponse lui donnerait une idée un peu plus authentique de si elle allait bien ou non. « Ha, ha très drôle Hassan. » Un sourire vaguement amusé s'était dessiné sur les lèvres du brun, tandis que Yasmine ressortait de la salle de bain « Merci … Pour le débardeur. » Il avait haussé les épaules, ce n'était qu'un bout de tissu, et il n'était même pas à lui. Détail obvious mais qui n'avait pas échappé à la jeune femme, qui timidement avait questionné « Tu as rencontré une fille ? Ou alors tu as changé de gout vestimentaire ? » La seconde partie de la phrase lui avait arraché un rire, et lui avait laissé le temps de réaliser la portée insoupçonnée que pouvait avoir le fait de posséder chez lui un vêtement féminin. « Non, c'est juste ... une amie. La pluie, on était trempés, bref. » Il ne savait pas bien d'où lui venait ce soudain besoin de tenter de noyer le poisson comme s'il avait quoi que ce soit à se reprocher. « Et non, je n'ai pas besoin d'une remise en question vestimentaire pour savoir qu'il m'irait beaucoup moins bien qu'à vous. » Sourire faussement narquois, et râlement de gorge qui signifiait que le sujet était clos.

Fixant pourtant Yasmine sans chercher à bouger ou regagner le salon, il avait machinalement croisé ses bras autour de sa taille tandis qu'elle posait une main sur son torse. « J'aime pas te voir souffrir comme ça ... tu prends des anti-douleurs pour tes côtes ? » Il avait grimacé légèrement avant de secouer la tête de façon négative « Non, ça me fout le sommeil en vrac. » Et c'était aussi incompatible avec les anti-dépressurisation que lui refourguait sa psy, même si ça il se gardait bien de le préciser. « Et puis c'est supportable. Je préfère m'habituer à ça qu'aux cachetons. » D'autant plus qu'on l'avait, de son propre avis, suffisamment gavé de morphine lorsqu'il était hospitalisé. « Tu vois, tu recommences à t'inquiéter. » l'avait-il finalement taquinée tout en déposant un baiser sur son front. Elle y voyait toujours beaucoup plus clair qu'il n'y paraissait, mais ces derniers temps cela embêtait Hassan plus que cela ne le rassurait. Il s'était trop habitué à faire l'autruche, et n'avait pas envie que qui que ce soit voit suffisamment clair dans son jeu pour le lui faire remarquer, pas même Yasmine. Surtout pas Yasmine. « Tu allais dire quelque chose ? Avant que je fasse ma scène. » Il avait pincé ses lèvres à nouveau, toujours persuadé qu'elle trouverait ce qu'il avait à dire d'une niaiserie pas possible, mais enfin. « En fait j'allais simplement dire que je n'avais pas besoin de chercher une nouvelle belle-fille à proposer à ta mère, puisque j'ai déjà ici présent quelqu'un qui est là depuis toujours et sur qui je peux compter en toutes circonstances. » Et est-ce que ce n'était pas tout ce qui importait, au fond ? Bien sûr que si, et il avait l'impression que ses ennuis de santé lui auraient au moins permis cela, savoir de qui il avait véritablement envie d'être entourée cas de coup dur. « Toi, ta famille, mon frère ... j'ai pas besoin de plus. » Et c'était sans doute mieux ainsi, de toute façon. Déglutissant, un peu gêné par l'impression de glisser dans le sentimentalisme dégoulinant, il avait fini par relâcher son étreinte sur la taille de Yasmine et s'était décollé du mur avant de reprendre d'un ton qui se voulait résolu « Bon, on en est où avec cette pêche aux canards ? Et ne compte pas sur moi pour te laisser gagner, je dois entretenir ma réputation de sale gosse. »

fin du sujet.
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