mercure rétrograde crédit gif - unapologeticallyallin Judith &  @Helen Stenfield cinéma

Judy n’avait jamais cru à Mercure qui rétrograde et aux alignements des planètes. Elle lisait seulement son horoscope dans les journaux quand elle tombait dessus par hasard, et de disait que ce serait d’une qu’une prophétie de trois lignes et demi colle à tous les individus nés entre le 20 et le 21 de chaque mois. Et pourtant, là, elle était bien sur son téléphone pour vérifier si c’était une periode particulière pour les astres. Elle serait prête à y croire puisque si elle avait parfaitement survolé sa phase de dénis depuis sa rupture avec Nat, là, depuis quelques jours, il y avait beaucoup trop de choses qui lui ramenaient : d’abord, sa rencontre au bal d’Halloween et maintenant, cette nana qui se trouve juste à deux mètres derrière elle. Trois personnes les séparent dans la file d’attente pour la prochaine séance de cinéma.  Judy se faisait petite, elle regardait droit devant elle et évitait de se retourner, puisque c’est en faisant la curieuse qu’elle avait reconnu Helen, si ses souvenirs étaient bons, c’est comme ça que s’appelait l’amie de Sloane dont le visage se retrouvait toutes les quatre ou cinq publication postée sur son compte Instagram. HEL_STEN qui apparaissait dans les likes sur chacune de ses publications, qui revient souvent en commentaire aussi. Judy se trouvait insuportable d’être capable de retenir des pseudos de personne qu’elle ne connaissait pas et se trouvait plutôt flippante d’en savoir presque autant sur cette jeune femme qu’elle n’avait jamais croisé nulle part, si ce n’est qu’en faisant sa commère en prenant le temps de dérouler tout le feed de Sloane sur les réseaux – alors qu’elle ne la suivait même pas. Les gens n’avaient qu’à pas laisser leur feed en public, après tout.

Pas de Mercure qui rétrograde annoncé mais une lune et mercure en conjonction, elle y capte rien à ces mots, son horoscope se portait plutôt bien d’après la première recherche google : journée animée, prendre du recul car ses mots pourraient être blessants. Elle ne pu s’empêcher de pouffer, échappant un petit rire avant de se pincer les lèvres. Il s’agirait de prendre du recul tous les jours en réalité, ce qu’elle venait de lire, c’était juste un résumé de sa vie. Peut être que les horoscope n’étaient pas si déconnant au final.  C’était juste un coup du Destin. Puis, elle relativisait, après tout, si elle était un peu tarée façon Joe Goldberg, ce n’était pas forcément le cas de tout le monde, cette Helen ne savait peut-être rien d’elle. Une fois que Judy aurait pris sa place et ses popcorns, elle s’engouffrerait dans cette salle noire et restera l’anonyme qu’elle est jusqu’à la fin du film. « Choisissez votre place à l’écran s’il vous plait… » la jeune femme qui venait de lui vendre sa place tournait un écran vers elle. Judy n’aimait pas ce système de réservation de place, elle aimait pouvoir choisir une fois dans la salle pour être sûre d’avoir le meilleur angle de vue, pas trop prêt, pas trop loin, ni trop à gauche, ni trop à droite. Sauf qu’à sa grande surprise, la salle était presque pleine déjà et qu’il ne restait que cinq ou six places, bien évident, les meilleures étaient déjà prises. « Là, peu importe. » elle pointa du doigt une place sur la gauche où une autre place libre se trouvait aussi juste à côté.
Elle jeta un dernier coup d’œil à son téléphone avant de le mettre en silencieux. Il restait une bonne vingtaine de minutes avant le début de la séance – des bandes annonces plutôt. Elle savait que c’était le temps qu’il faudrait avant de finir tous ses popcorns et qu’au moins, elle n’embêterait pas ses voisins pendant le filme en plongeant ses doigts dans le maïs soufflé. Elle détestait ceux qui remuaient leurs popcorns plusieurs secondes avant de sortir une grosse poignée qu’ils enfournaient toute entière dans leur bouche. Ça fait beaucoup trop de bruit. Qui a inventé les popcorns, en réalité ? Et qui s’est dit que c’était le met parfait pour une séance de cinéma ? On s’en fou partout et on dérange tout le monde. C’est l’enfer à nettoyer pour les équipes, ça colle aux dents et aux doigts et même aux chaussures si on marche dessus. Et le pire ? Les grains de maïs qui ne sont pas éclatés et qui font super mal aux dents si on a le malheur de pas faire attention qu’il en reste un dans notre main. Non, vraiment un enfer. Tellement, que Judy adorait ça, au final et qu’elle ne pouvait pas s’empêcher d’en prendre à chaque film qu’elle allait voir. Quel coup de marketing de génie !
Dans la salle, à sa grande surprise, si sur l’écran tous les fauteuils étaient pris, il n’y avait encore personne d’installés, si ce n’est quelques petits groupes ici ou là. Les autres spectateurs avaient pris leurs places bien à l’avances, pour être sûre d’avoir les meilleurs sièges et pouvaient ainsi venir pile à l’heure. C’est pour ça qu’elle déteste ce concept, c’est qu’elle n’anticipe pas bien, qu’elle arrive quand même bien trop à l’heure et se fait avoir. Elle regagna sa place, plongeant sa main dans les popcorns collants et quand son regard fu attiré, par une curiosité mal placée de vouloir observer toutes les personnes qui entraient dans la salle, c’est à nouveau Helen qui pointait le bout de son nez. Hop, regard détourné, restons naturelle… la salle est suffisamment assez grande pour qu’elle aille à l’autre bout. Mais au fur et à mesure des secondes, la jeune femme se rapprochait dangereusement, jusqu’à s’assoir juste à côté d’elle. Elle avait donc choisi une des dernières places disponibles et c’était celle à sa droite, là où Judy avait déposé son sac, l’obligeant à lui adresser un regard. Rester naturelle qu’elle se répéter en tête. « Désolée. » et dans un geste un peu trop brutal, elle fi tomber ses popcorns par terre. « Oh non. » oh la tristesse de cette scène, oh la gêne. Elle prit le carton rouge et jaune et sauva ce qu’elle en pouvait, le gardant fermement dans les mains. Pour ce qui était par terre, que faire ? Tout ramasser ? mais pour les mettre où ? Les éparpiller en balayant le sol avec ses pieds ? En faire un petit tas à côté d’elle qu’elle ramassera avant de partir ? Ouais, ça, c’était une bonne idée. Elle fit son tas et maintenant elle espérait être occupée pendant 20 minutes pour ne pas à avoir à recroiser le regard d’Helen. Spoiler : cette action lui avait pris trois secondes.

mercure rétrograde

@Judith Banks  - octobre 2024 - twelve happy spectators
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808 mots
crédits gifs (unapologeticallyallin) / code (boté du sud )

L'avantage, à être célibataire, c'était qu'Helen n'avait plus à se batailler avec Sam pour le film qu'ils iraient voir au cinéma. Malgré l'amour profond qu'elle avait un jour eu pour son ex-époux, la chirurgienne admettait sans mal aujourd'hui que leurs goûts, en matière de films, étaient beaucoup trop différents pour que leur histoire ne dure réellement toute la vie -la blague. Peut-être que s'il ne s'était pas tapé sa collègue pendant deux ans, la brune aurait réussi à faire l'effort de vouloir le garder dans sa vie, malgré son amour pour les films de super-héros, alors qu'Helen n'y trouvait dedans aucun intérêt. Aujourd'hui, seule, et libre comme l'air, la chirurgienne pouvait choisir seule le film qu'elle souhaitait voir, sans craindre une quelconque querelle. Finalement, le célibat, ça avait du bon, quand même. Se rendre au cinéma seule, ça n'était absolument pas une crainte, contrairement à d'autre. Au contraire, la jeune femme apprenait à apprécier des activités simples, avec pour seule compagnie elle-même. Cela lui permettait de mieux se retrouver, de mieux cerner qui elle était devenue, après des années à se complaire dans un mariage pour satisfaire les envies de ses parents. Même si ces derniers n'étaient toujours pas au courant des changements des derniers mois, Helen prenait le temps de savourer sa nouvelle vie, justement pour pouvoir se sentir mieux dans ses baskets, et les affronter sereinement, lorsqu'elle jaugerait que le temps était arrivé.

Mais pour le moment, c'était donc cinéma, en tête à tête avec soi-même. La jeune femme faisait la queue devant le twelve happy spectactors, en espérant qu'il reste des places lorsque ce serait son tour devant le guichet du cinéma. A aucun moment, elle ne remarqua la présence de Judith devant elle, puisqu'elle échangeait des messages à la fois avec Pénélope, Sloane et Izan. Par contre, évidemment qu'elle râla au moment de choisir sa place, puisque toutes les meilleures étaient prises, et qu'en réalité, elle détestait être assise à côté de quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Mais bon, Helen voulait vraiment voir ce film, alors elle décida de se faire violence, pour cette fois. Malgré la place payée, la chirurgienne n'entra pas aussitôt, préférant terminer ses conversations SMS avec ses amis avant de mettre son téléphone en mode avion dans la salle de projection. Après dix minutes, Helen était fin prête pour s'abrutir l'esprit devant la guirlande de publicités qui passerait juste avant le film. Consciencieuse, elle chercha son numéro de place dans la salle encore allumée... et elle ne fut pas déçue lorsqu'elle la trouva. La brune tomba avant tout nez à nez avec un sac à main, puis elle releva son regard vers la propriétaire, qui lui disait vaguement quelque chose. Elle connaissait cette femme, mais d'où ? « Désolée. » Sa voix ne l'aidait pas à la replacer, et la question s'évapora quelques instants lorsqu'elle assista à sa maladresse, et que ses popcorns trouvèrent refuge sur le sol. Helen se sentit désolée pour elle, jusqu'à ce que l'illumination s'offre à elle, au moment même où elle s'était installée aux côtés de la brune, en veillant à ne pas marcher sur les grains de maïs éclatés. Elle la connaissait, non pas parce qu'elles s'étaient déjà rencontrées, mais parce que Sloane et elle stalkaient son compte Instagram : c'était la femme qui avait détruit le mariage de sa meilleure amie. Rien de plus, rien de moins. Judith, c'était ça, son prénom, non ? Est-ce que la jeune femme savait au moins qui elle était, elle ? Pas sûr. Et si elle prétendait ne pas la connaître, pour lui soutirer des informations potentiellement utiles pour Sloane ? Idée viable, non ? « Les popcorns au cinéma, c'est jamais une bonne idée. » Souffla-t-elle à l'attention de Judith, en arborant un sourire qu'elle savait faux, tout au fond d'elle. Jamais elle ne sympathiserait véritablement avec l'ennemi, bien entendu. Néanmoins, il lui fallait gagner sa confiance : alors Helen sortit de son propre sac à main, le paquet de bonbons qu'elle comptait apporter à Izan après sa séance de cinéma, histoire de lui remonter le moral avec son poignet. Tant pis, elle arriverait après les mains vides, mais c'était pour la bonne cause. « On peut les partager, si ça vous dit ? » ça la démangeait de lui hurler dessus, de l'insulter de noms d'oiseaux pour lui faire regretter d'avoir foutu le bordel dans le mariage entre Nat et Slo'... mais elle devait se faire violence. « Vous aussi, vous aimez les histoires d'amour ? » Elle attaquait fort, mais il ne lui restait que très peu de temps, finalement, avant que les lumières ne s'éteignent et que le film ne débute. « Je veux dire, le film qu'on s'apprête à voir, c'est bien une histoire d'amour, non ? » Helen la prenait clairement pour une idiote, et elle aimait beaucoup l'idée, en vérité.

mercure rétrograde crédit gif - unapologeticallyallin Judith &  @Helen Stenfield cinéma

Si Judy avait voulu se faire petite, c’était raté, son entrée en matière fut un fiasco et au lieu de se faire oublier, elle s’était plutôt faite remarquée. Pas très à l’aise devant l’improvisation et l’effet de surprise, sa gêne avait eu pour conséquence une grande maladresse. Elle qui voulait faire comme si de rien n’était, après tout, n’ayant rien à voir avec cette jeune demoiselle, si ce n’est une “connaissance” en commun.  « Les popcorns au cinéma, c'est jamais une bonne idée. » Judy redressa la tête à nouveau, surprise de voir un sourire sur le visage de sa voisine. Judy s’interrogea l’espace d’un instant, Helen savait-elle à qui elle avait à faire ou Judy était la seule à adorer naviguer de profil en profil sur les réseaux sociaux, juste pour espionner la vie des autres? Elle se refusait à croire que c’était seulement son plaisir et que personne d’autre n’avait les mêmes travers, mais elle savait aussi que certaines personnes n’en avaient rien à faire d’instagram et compagnie et qu’ils n’avaient pas de temps à y perdre. Helen ne savait peut être juste pas qui était vraiment Judy et là, elle sentie une pression s’envoler. “ Je me ferai plus avoir, la prochaine fois.” elle lui rendit son sourire, quelques peu crispé encore, mais elle pouvait rester tranquille, sa séance de cinéma se passerait bien.

« On peut les partager, si ça vous dit ? » de nouveau, Judy se tourna légèrement vers Helen et regarda le paquet de bonbons qui était sous son nez. A nouveau déstabilisée, Judy n’arrivait pas à déceler si cet Helen était tout bonnement gentille - après tout, rien n’indiquait le contraire - ou si elle se moquait d’elle. Savait-elle qui était Judy ? Lui proposait-elle un bonbon en compensation au popcorn perdu ? Se moquait-elle de la Banks ? Judy se répétait qu’il n’y avait aucune raison de se méfier. Et quand bien même, elle savait qui elle était, était-ce grave ? Avaient-elles quelque chose à se reprocher l’une et l’autre ? Judy n’avait aucun grief contre Helen, et l’inverse était tout aussi valable. “ C’est gentil, merci.” et alors qu’elle s’apprétait à plonger sa main dans le paquet de bonbons, Helen repris « Vous aussi, vous aimez les histoires d'amour ? » Judy retira ses doigts pour les poser sur sa cuisse, sans ramener de sucrerie à sa bouche. « Je veux dire, le film qu'on s'apprête à voir, c'est bien une histoire d'amour, non ? » « A moins qu’on ne se soit toutes les deux trompées de salle… » Judy se touchait les cheveux, gênée. Elle avait de plus en plus l’impression qu’Helen ignorait à qui elle avait à faire et se trouvait plus que ridicule d’être à ce point mal à l’aise. Comme si elle avait été prise en flagrant délit d’on ne sait quoi de maladroit. « Pour tout vous dire, je les préfère sur grand écran. Se raconter des histoires et ça nourrit comme un espoir, mais, faut pas oublier qu’on vit pas dans les films. » elle soufflait, en se repositionnant face à l’écran, oubliant d’aller piocher un bonbon au fond du paquet. Judy était tombée dans le piège d’Helen, comme une grenouille qu’on voulait tuer dans une marmite chaude. Mettre en confiance et se laisser cuire à petit feu, sans s’en rendre compte. « Enfin… disons que j’apprécie celles où les choses sont honnêtes, sans faux-semblants. »