Dark night. ft Min-Kyung

(#)Lun 18 Nov 2024 - 9:16

Dark night

outfit // song

Une nuit d'octobre 2024.

TW : cauchemars, idée suicidaire, rappel de son agression sexuelle.

Le sombre de la nuit.
Enveloppe l’espace.
Le coeur et l’âme.
Le weekend a été compliqué, noyé dans le silence de l’appartement de son cousin, Sung-jin a livré un combat permanent pour ne pas sombrer dans les angoisses qui le rongent de l’intérieur. Il s’est occupé l’esprit restant déjà un peu plus tard à la superette, trouvant milles excuses pour finir une chose qu’il a fait volontairement trainer. Mon patron me faisant clairement comprendre qu’il n’y aura pas d’heures supplémentaires payées. Mais ce n’était pas ce qu’il cherchait. Puis il a erré en ville comme une âme en peine. Priant tous les Dieux, existants ou pas, de la terre que les heures passent plus vite. Il a couru, c’est fatigué le corps à grand coup d’exercices, tirant sur les limites de ses muscles. Tombant au sol quand son envie de danser venait se fondre dans son envie de bouger. Foutu cerveau de merde qui ne fonctionne que sur un tempo à l’opposé du mien. De quoi le faire vriller d'avantage.
Et le vendredi soir est passé.
Et le samedi s’est envolé.
Et le dimanche est tombé.
Et ce soir Min rentre. Sung-jin ne connait pas exactement l’heure de son retour, peut être que son cousin restera un peu plus longtemps avec Link. Et il ne lui en voudra pas, après tout il est amoureux. Et lui n’est pas un gosse qu’il faut border. Sauf quand tout dérape. En fait depuis qu’il est à Brisbane il a réussi à gérer ses crises de panique, ses cauchemars récurrents. A faire que tout ne vienne pas le surprendre au cours d’une nuit. Sans prévenir. Même si ce genre de situation ne prévient jamais. Elle nous tombe dessus comme un cadeau empoisonné. Et on doit composer avec. Je ne m'en suis pas tiré trop mal pour l'instant.
Mais le destin aime jeter de l’huile sur le feu.
Mais le destin aime foutre en l’air la moindre avancée.

Alors en ce dimanche soir, à peu prêt tranquille, Sung-jin après une bonne douche tiède, se couche. Epuisé par une longue course au rythme qui s'est accéléré quand un mec avec un pull rouge lui est arrive en pleine face. Il a réussi à éviter la crise. Enfin sur le coup, je n'ai pas imaginé qu'elle se pointerait plus tard. Puis il a pratiqué des étirements poussés à l’extrême, sur le sol de sa chambre, dans le seul but de tenir ses muscles au top. Et de se crever un peu plus. Je fais tout pour me tenir en forme. Car il espère toujours que demain réouvrira les portes qui sont closes depuis trop de temps.
Espoir fou mais espoir quand même.
Et c’est cet espoir qui le maintient en vie. Sans lui le danseur finirait échouer sur une plage déserte ou les vagues se coloreraient de la couleur de son propre sang. Car il n’y aurait aucune issue de secours. Sauf celle de disparaitre à tout jamais de la surface de la terre en laissant s'échapper sa vie. Une fois allongé il tire la couverture sur lui, et glisse son visage dans le creux de l’oreille. Il ferme ses yeux. Et se laisse porter par l’obscurité qui au départ est bienfaisante. Les battements de son coeur ralentissent. Son souffle se fait plus détendu. Et si sous ses paupières ses pupilles stoppent leurs mouvements. A cet instant je trouve la paix et je me laisse kidnapper par les bras de Morphée.
Glisser dans l’abîme.
D’un sommeil sans rêve.
S’enfoncer dans la vague des draps.
Le corps lourd.
Avant que ne revienne l’horreur.

Lentement elle se glisse comme le ferait un serpent sournois. Elle remonte le long de sa voute plantaire, puis s’enroule autour de ses chevilles, longue ses cuisses, effleure son bas ventre, se loge dans ses entrailles et poursuit son ascension jusqu'à sa poitrine ou elle étreint le palpitant. Elle dévie à droite et à gauche, sur ses flancs, s’invite comme deux mains sur sa gorge pour l’étouffer et finit par pénétrer sous ses paupières closent. Elle agite les yeux, elle affole le coeur, le souffle, elle serre les tripes.
Et tout s’enfonce avec plus de rage.
Dans le noir.
Avant de plonger.
Dans un flot de rouge.
Dans des bruits, des odeurs.
Qui font craquer les faibles sécurités.
L’horreur s’impose.
Partout. En tout.
Le corps s’agite, se bat contre les images d’une nuit que Sung-jin ne parvient pas à oublier. Même épuisé elles restent fortes et puissantes. Et il divague, essayant de trouver l'issue de ce sommeil dont il devient le prisonnier involontaire. Des voix résonnent et avec elles des mots qui font froid dans le dos. Des gestes. Et ses mains repoussent les mains fantômes qui caressent son corps. Et sa bouche murmure ....
" Non. "
Ses yeux veulent s'ouvrir mais ses paupières se serrent avec plus de force. Et sa bouche crie ....
"NON. "
La vague draps est repoussée au fond du lit. Son corps se crispent. Le souffle lui manque. Et sa bouche hurle non. Mais les gestes continuent. Je m'enfonce englouti par mes angoisses et mes peurs. Il s'enfonce et ne sait pas comment remonter. Il se noie dans la souillure, dans les vas et viens que ses lèvres ont du prodiguer à la chair tendue. Et sa bouche hurle .....
" J'AI DIS NON. "
Et ce hurlement vient faire ouvrir ses yeux.
La nausée le prend.
Violemment.
Et je me lève. Main sur ses lèvres pour retenir sur que ses entrailles veulent rejeter. Chaos total dans son regard, Sung-jin s'embronche dans les draps et manque de tomber. Il sort de sa chambre comme une furie, bousculant au passage la silhouette de son cousin, sans prendre conscience que c'est lui. La preuve il a un geste de recul et son regard se pare de panique. L'horreur de son rêve court encore dans son cerveau et dans ses veines. Et il file vers les toilettes ou il a juste le temps de se pencher pour éviter que tout son repas finisse au sol juste à côté de la cuvette. Puis je tombe par terre, tremblant d'une peur vorace qui ne veut pas se calmer.

ft @Ho Min-Kyung :l:

« Lorsque je danse je ne peux pas juger, je ne peux pas haïr, je ne peux me séparer de la vie. Je peux seulement être heureux et complet. »