fresh breath of innocence crédit gif - zazou lucas allen & @olive sterling chez olive - #45 james street, fortitude valley

13 novembre 2024

Il est devant sa porte, lui-même surpris d’être là. Sa soirée aurait dû être tout à fait banale. Confortablement installé dans son canapé, à regarder un live d’un vieux groupe de jazz sur internet, Jazz à ses pieds. Mais il se retrouve sur le palier de l’appartement d’Olive, incapable d’appuyer sur la sonnette. Comme s’est-il retrouvé là ? Lucas est un peu nerveux, alors qu’il n’a aucune raison de l’être. C’est son anniversaire, c’est lui qui a proposé de lui tenir compagnie pour cette soirée spéciale - du moins à ses yeux. En apprenant qu’Olive n’avait rien de prévu, il avait saisi l’occasion. Passer du temps avec elle, c’est quelque chose qu’il se surprend à désirer de plus en plus, ces derniers mois. Notamment depuis cette soirée au Nate’s Jazz Club, où elle était venue le voir. Sans le savoir, elle l’apaise et il chérit chaque moment passé aux côtés de la petite brune. Elle soutient ses projets, l’encourage. Elle est un rayon de soleil qui vient percer les nuages qui viennent perturber le ciel de sa vie par moment. Alors, il tient à la remercier, l’air de rien. Lui offrir une soirée légère, une soirée pour elle.
L’après-midi, il s’est rendu chez le caviste de son quartier, puis dans cette petite boulangerie en bas de la rue. Il s’est affairé dans sa cuisine, préparant quelques petites choses à grignoter. Mais sa nervosité a commencé à lui jouer de nouveau des tours, alors il est sorti promener Jazz et a fait un arrêt au dépôt-vente du coin, pour se changer les idées. C’est là qu’il a fini par trouver quelque chose qui pourrait lui plaire. En réalité, il n’en était pas sûr du tout, mais lorsqu’il l’a vue, il a pensé à elle. Quelque chose de simple et élégant. Il aurait pu lui acheter des fleurs, mais il trouve ça bien trop convenu. Olive mérite mieux que quelque chose de « convenu ».
Mais là, sur le palier de sa porte, il doute soudainement. Est-ce qu’il n'en fait pas trop ? Est-ce qu’il n’a pas ramené trop de choses à manger ? Est-ce qu’elle aimera le vin qu’il a choisi ? Est-ce qu’il n’est pas trop bien habillé ou alors trop débraillé ? Il soupire, secoue la tête, comme pour chasser ses questions parasites de son esprit. Il doit cesser d’être aussi nerveux à l’idée de faire un faux pas. Et même s’il en fait un, Olive ne lui en tiendra pas rigueur et rira certainement de bon coeur. Non pas pour se moquer de lui, mais seulement pour détendre l’atmosphère.
Alors, il décide de prendre cet air confiant, à peine détaché, comme s’il n’avait pas passé l’après-midi à se casser la tête sur ce qui lui ferait plaisir. Son doigt presse la sonnette, et il entend des bruits de pas derrière la porte. Il profite des dernières secondes avant qu’Olive ne lui ouvre pour ébouriffer ses cheveux, arranger son tee-shirt. Lorsque son visage lui apparaît, il lui offre son meilleur sourire. « Happy birthday ! », lance-t-il joyeusement. Il ne sait pas trop s’il doit la prendre dans ses bras ou bien simplement lui faire une bise, alors il opte pour une demi accolade maladroite, s’excusant d’être un peu chargé. Son cabas sous son bras contient tout ce qu’il faut pour passer une chouette soirée, y compris la surprise qu’il lui acheté. Elle l’invite à entrer, et pendant qu’elle referme la porte derrière-lui, le pompier jette un rapide coup d’oeil à la volée à son appartement. Simple, chaleureux, accueillant. Pris dans sa contemplation, il n’entend pas Olive lui parler. « Euh, désolé, quoi ? », demande-t-il, cachant son embarras. « Tu sais, j’suis vieux, moi, ‘faut parler plus fort. » L’humour serait certainement sa meilleure carte pour dissimuler sa nervosité. Reste cool, Lucas, s’encourage-t-il intérieurement. Reste cool.

fresh breath of innocence
@Lucas Allen ☆ crédit/zazou

Vingt-neuf ans. Olive fête son approche à la trentaine avec une sérénité nouvelle. Vieillir ne lui fait plus si peur, parce qu'elle comprend que c'est une phase importante du processus de la vie. Elle comprend que sans cela, elle raterait sûrement bien des choses, et puis c'est le cycle de la vie. Impossible d'y échapper de toute évidence. Ce n'est plus si paralysant de savoir que tout à une fin, parce qu'elle a décidé de vivre pleinement ce qui lui appartient. Olive, elle regrette d'avoir raté bêtement deux ans de sa vie, parce que à ce moment rien n'était à l'arrêt, le monde continuait de tourner sans l'attendre. Finalement, c'est ça le plus effrayant de se rendre compte que la souffrance n'arrête pas l'instant, et qu'au contraire, le retour à la réalité est bien pire. Mais il n'est plus question de se concentrer sur le négatif à présent, enfin plus autant qu'avant en tout cas. Olive, c'est du moins ce qu'elle tente de faire. Avançant petit à petit vers ce qui compte le plus, vers ce qui la rend heureuse. Elle a envie de s'épanouir maintenant, et c'est tout ce qui compte. Aujourd’hui est un jour différent et même si elle n'a pas particulièrement à l'aise avec l'idée de recevoir des mots en cette journée particulière, elle doit bien admettre qu'elle touchée qu'on pense à elle. Son anniversaire n'est pas une fête qu'elle attend particulièrement Olive, à vrai dire, ça ne change même pas grand chose dans l'immédiat hormis l'impression de se sentir un poil plus vieille qu'hier, mais c'est bien tout. Alors non, elle n'en fait pas des caisses en privatisant un restaurant pour le fête avec d'autres. Olive, elle préfère la simplicité et surtout la discrétion. Pas question de se faire remarquer. A la place, elle s'est prévue une soirée cocooning, avec quelques cochonneries sous le coude, et un bon film de romance nullissime à regarder. Voilà ce qui promet d'être une soirée d'anniversaire exceptionnelle pour Olive Sterling.

Olive apprécie la solitude et le confort de son foyer. Elle ne voit jamais aucun inconvénient à rester cloitrer chez-elle pendant des jours, bien au contraire. Parfois, voir trop de monde d'un coup l'épuise et elle a besoin de recharger ses batteries en restant loin de toute relation sociale. Pourtant, elle n'a pas pu refuser quand l'offre d'une compagnie particulière s'est proposée à elle ce soir. Elle n'a pas mis longtemps avant d'accepter que Lucas se joigne à elle pour "fêter" l'événement. Olive, elle était même ravie qu'il le propose. Cela promettait d'être un moment agréable, et c'était toujours plaisant de profiter du temps avec le jeune homme. Chaque rencontre avec le brun était différente mais surtout très intéressante et Olive en gardait toujours un très bon souvenir. Jusqu'à présent, le retour dans sa vie de Lucas ne lui avait procuré que du bien et elle avait envie que cela puisse continuer. Qu'il fasse table rase du passé en quelque sorte. Olive, elle a donc troqué son pyjama contre une tenue plus formelle. Elle a débarrassé les sachets de la table basse pour faire de la place, et surtout pour donner un peu d'ordre dans ses idées. Il n'était pas question qu'elle paraisse négligée aux yeux de son ami. Même si c'était sa journée. Olive, elle avait besoin de l'accueillir convenablement et non dans un bordel sans nom.

Un large sourire est affiché sur son visage alors qu'elle ouvre délicatement la porte de son appartement pour apercevoir Lucas. « Happy birthday ! » Son sourire se fait plus grand alors que les mots du brun l'atteignent. La demi-accolade lui réchauffe le cœur alors qu'elle se dégage pour le laisser déposer ce qu'il tient dans ses bras. « Je suis ravie de te voir. » Ravie qu'il puisse avoir fait le déplacement pour passer la soirée avec elle en cette soirée spéciale. Ce n'est pas rien après tout, et malgré tout ça touche Olive. « Euh, désolé, quoi ? » La brune émit un rire léger en se rendant compte qu'il n'avait pas du tout fait attention à ce qu'elle venait de dire. « Tu sais, j’suis vieux, moi, ‘faut parler plus fort. » - « Excuse-moi, j'ai tendance à l'oublier. » Elle hausse les épaules faussement navrée pour lui avant de rire de plus belle. « Tu veux que je te débarrasse papy? » Elle arque un sourcil avant de le rejoindre dans le salon. « Et je t'en prie, fais comme chez toi. » Lucas n'avait pas besoin de son accord pour circuler librement dans l'appartement, après tout il n'y avait rien de secret ici. Hormis l'espace de Shiloh évidement, mais ça tombait sous le sens. « Qu'est-ce que tu as ramené de bon alors? » Elle était impatiente Olive, trop.

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13 novembre 2024

« Tu veux que je te débarrasse papy? » « Hé ! Pas si vieux que ça. », rétorque-t-il, avec un sourire amusé. Il lui a tendu la perche, alors c’est de bonne guerre. Il dépose son cabas sur une table dans son salon, tandis qu’Olive lui demande ce qu’il contient. Il lève les yeux vers elle et découvre, satisfait, une certaine impatience dans son regard. « Alors… », commence-t-il, adoptant un air presque mystérieux. Il aime l’idée d’être une sorte de Mary Poppins, prêt à  vider son sac de mille et un objets. Il plonge la main dedans, pour en sortir une petite boîte, accompagnée d’un petit sachet en papier. « Évidemment, ça ne peut pas être une fête d’anniversaire sans mon super houmous maison et des petits toasts pour tremper dedans ! » Il dit ça, fièrement : le houmous, c’est sa spécialité - indispensable dans son alimentation végétarienne, il a appris à en maitriser la recette sur le bout des doigts et y a même ajouté sa petite touche personnelle au fur et à mesure des années. Il dépose le tout sur la table basse postée près du canapé, avant de continuer à déballer le contenu de son cabas. « On a aussi… des chips au paprika et du pop corn salé… », continue le pompier, brandissant les deux sachets dans sa main droite, qui rejoignent rapidement le houmous et les toasts sur la table. « Et j’ai fait des mini tartes à la tomate. » Voilà pour le salé. Mais un anniversaire ne serait rien sans une boisson pour la fêter. Il brandit alors ensuite une bouteille en verre, tout droit sortie de son sac à malices. Il se souvient avoir passé une bonne vingtaine de minutes chez le caviste, incapable de se décider sur quel vin choisir, avant de finalement demander conseil au gérant - qui ne l’a pas davantage aidé, le noyant dans toutes sortes de termes techniques auxquels il ne comprenait rien du tout. « Pour boire, j’ai pris du vin blanc, ça te va ? J’ai hésité avec du rouge, mais j’avoue que j’y connais pas grand chose… », confesse Lucas à Olive, toujours concentré sur le déballage de ce qu’il a apporté. Il finit par sortir une petite boîte en carton, qu’il tend à la brune, qui s’en saisit, sans trop avoir le choix. « Ah, et ça c’est pour le dessert, ‘faudrait le mettre au frigo, je pense. Y a une dernière petite surprise, mais c’est pour plus tard. » Tout enthousiaste qu’il a été de présenter le contenu de son sac à son amie, il réalise soudain que la jeune femme le fixe du regard. Son visage affiche une mine qu’il n’arrive pas trop à déchiffrer, déclenchant immédiatement chez le pompier une légère bouffée d’inquiétude. « Quoi ? J’en ai fait trop ? », demande-t-il. Après tout, Olive avait initialement prévu de passer la soirée toute seule, et le voilà qu’il se propose de lui tenir compagnie et ramène la moitié d’un frigo pour eux deux. Les doutes qui l’assaillaient sur le palier de sa porte reviennent l’envahir ; il passe sa main dans les boucles qui tombent sur le sommet de son front. « Désolé, je me suis peut-être un peu emballé… », finit-il par dire, ses lèvres se pinçant en un sourire un peu embarrassé. Il est venu pour lui faire plaisir, mais peut-être est-il en train de tout gâcher, sans le savoir.