On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. Δ
« Heidi ? Dis-moi, je suis encore au téléphone avec Monsieur Lopez » Au moment où elle prononça le nom de son client, Kaecy fit une petite moue qui me décrocha un petit rire. « Enfin bref, tu vois où je veux en venir… Tu veux bien t’occuper de James Evans ? J’avais rendez-vous avec lui à dix-neuf heures pour lui parler un peu de l’aspect commercialisation de son bouquin. Il lui reste encore la fin de son manuscrit à écrire, mais le début est assez prometteur et commencer à parler un peu publicité ne ferait pas de mal je pense. » termina-t-elle avant de disparaître à nouveau dans son bureau pour reprendre son échange tumultueux avec ce fameux Monsieur Lopez. Il fallait dire que le bonhomme n’était pas très coopératif et Kaecy faisait preuve à son égard d’un calme olympien dont peu de gens étaient dotés. Chassant mes réflexions au sujet du client de Kaecy, je me remettais à mon travail. James Evans. Je ne tardais pas à me souvenir de ce jeune homme, et pour cause ! Passionnée depuis mon plus jeune âge par le monde de la mode, j’avais aperçu le visage du bellâtre dans nombre de défilés de grands couturiers et dans plusieurs spots publicitaires pour de grandes marques du monde de la mode. Je ne l’avais cependant jamais rencontré avant d’être embauchée au poste d’assistante dans la maison d’édition dans laquelle travaillait Kaecy. J’avais été amenée à le croiser plus d’une fois et nous avions beaucoup échangé, notamment à propos de son futur livre (dont j’avais littéralement dévoré le début) mais pas que. Il semblait que nous nous entendions bien et que ce contact professionnel pourrait, plus tard à force de rendez-vous, déboucher sur une amitié. Bien entendu, j’avais également une petite idée derrière la tête depuis que je m’étais rendue compte que nous nous apprécions mutuellement : celle de lui demander de poser pour ma collection de vêtements. Mais je n’osais pas encore lui en parler, nous voulant pas que James pense que mes intentions amicales vis-à-vis de lui étaient uniquement intéressées, ce qui n’était pas le cas.
« Bonjour ! J’ai rendez-vous avec Kaecy pour dix-neuf heures il me semble » dit-il alors qu’il entrait dans mon bureau, à l’heure précise où je l’attendais, me tirant de mes pensées. « Bonjour James, assied-toi, Kaecy est encore en rendez-vous. C’est moi qui vais m’occuper de toi aujourd’hui » lui répondis-je alors avec un petit sourire malicieux. Tandis qu’il prenait place, je sortais sur mon bureau le dossier de James, contenant le début de son roman ainsi que quelques notes rédigées par Kaecy à mon attention. « Bon écoute, tu n’es pas sans savoir que Kaecy attend avec impatience, et moi aussi, la suite de ton roman. Elle propose de te recevoir jeudi prochain pour voir un peu où tu en es, te donner quelques directives et pour t’aider peut-être pour clôturer ce roman, qui ma foi est pour le moment assez prometteur. Tu es disponible jeudi ? » l’interrogeais-je en arquant un sourcil, armée de mon stylo prête à noter l’heure à laquelle James m’indiquait qu’il était libre ce jour-là. « Parfait ! Je lui transmettrais. Sinon, venons-en au cœur du sujet : Kaecy pense qu’il est temps d’aborder l’aspect commercialisation de ton bouquin étant donné qu’il ne te reste plus que quelques chapitres avant de terminer ton roman. Il est certain que tu possèdes un avantage non négligeable qu’est ta notoriété de mannequin. Mais il est temps de mettre en avant l’écrivain qui est en toi. Je ne te cache pas que ça sera à la fois plus facile et plus difficile pour toi de vendre ton roman. Il est impératif que tu arrives à paraître crédible en tant qu’auteur : tu n’es pas le premier mannequin qui tente de percer dans le monde littéraire et cela n’a pas toujours été signe de réussite pour tes prédécesseurs. Ton roman est formidable, du moins ce que j’en ai lu l’est, mais malheureusement ce n’est pas moi que tu vas devoir convaincre mais tout un tas de critiques acerbes qui n’auront pour la plupart pas encore lu ton roman avant de commencer à te descendre. » ajoutais-je dans un demi sourire en plantant mes yeux noisettes dans ceux de James. « Tu te sens prêt ? »
Au volant de sa voiture, James était en route pour le quartier de Logan City. Il devait rejoindre son éditrice, Kaecy, pour parler de son livre. Depuis leur dernière entrevue, il s’était passé plusieurs choses dans sa vie et il avait commencé à rédiger les derniers chapitres de son roman, alors il voulait lui en parler de vive voix. Surtout qu’il avait encore besoin d’elle, pour régler quelques petits détails. Le rendez-vous était fixé à 19 heures, et il était… 18h50. Il n’était pas loin, il serait à l’heure. James était toujours à l’heure de toute façon, ni en avance ni en retard. C’était l’une de ses qualités. Son visage ne portait plus les marques de son altercation avec Jamie, ni de celle avec Marius. Tous ces conflits n’étaient que de lointains souvenirs, et tout allait pour le mieux en ce moment. Il avait finalement réussi à parler avec Gabriella, à tout lui avouer et voilà qu’ils formaient un couple désormais. C’était assez incroyable, il y a quelques semaines encore il était au fond du gouffre, il n’y croyait plus, et voilà qu’aujourd’hui il nageait en plein bonheur. C’était assez dingue la façon dont les choses pouvaient s’accélérer quand elles le voulaient. Il était 18h55 quand il se gara non loin des bureaux de Kaecy. Le temps de sortir de sa voiture, de marcher jusqu’à l’immeuble et d’y pénétrer, il était 19 heures pile lorsqu’il se présenta au bureau de Heidi. « Bonjour Heidi ! Tu es resplendissante aujourd’hui. » la complimenta-t-il en lui offrant un large sourire. Il n’était jamais avare en compliment, et encore moins lorsqu’il était de bonne humeur. Heidi était la secrétaire de Kaecy, et le français s’entendait aussi très bien avec elle. Quand il y pensait, il avait eu énormément de chance de pouvoir travailler avec Kaecy. Ca avait tout de suite collé entre eux, et c’était aussi le cas avec Heidi. Avec elles, il se sentait entre de bonnes mains. Il savait qu’il pouvait leurs faire complètement confiance, et c’était le cas. Elles se chargeaient de presque tout, et jamais il ne remettait en cause ce qu’elles disaient. On aurait pu croire que Heidi était moins importante, mais loin de là. Il la côtoyait très souvent, notamment lorsqu’il se pointait sans rendez-vous et que Kaecy ne pouvait pas le prendre tout de suite. Alors il restait avec la secrétaire, à parler de tout et de rien. Il y avait un bon feeling entre eux, ils s’étaient découvert des points communs. C’était une jeune femme qu’il appréciait beaucoup, alors il se permettait de se montrer un peu familier avec elle. James avait de toute façon toujours été un charmeur, quelqu’un de très à l’aise à l’oral et de charismatique. Il ne pouvait pas se contenter d’être trop sérieux ou en retrait, sa personnalité prenait trop rapidement le dessus. « J’ai rendez-vous avec Kaecy, pour dix-neuf heures il me semble. » Il savait très bien que c’était à cette heure-ci, mais cela permettait à la secrétaire de faire son travail en vérifiant que c’était bien le cas. Heidi lui apprit alors que l’éditrice était encore en rendez-vous et qu’elle ne pourrait pas s’occuper de lui ce soir. Il s’installa comme elle le lui avait proposé, en fronçant un peu des sourcils. « Client difficile ? » Il posait la question, car ce n’était pas dans les habitudes de Kaecy de faire ce genre de chose. Mais il ne lui en voulait pas, et ça ne le dérangeait pas vraiment de travailler avec Heidi ce soir. Il savait qu’elle suivait tout depuis le début elle aussi. Il esquissa un sourire lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elles attendaient toutes deux la fin de son roman. Elles ne manquaient jamais de lui faire savoir qu’elles aimaient beaucoup ce qu’il écrivait, et il savait que venant d’elles ce n’étaient pas des compliments en l’air. Et cela lui faisait énormément plaisir, c’était la première fois qu’il faisait ce genre de chose alors ce n’était pas très facile de faire face aux critiques des gens. Cela faisait du bien de savoir que des personnes pouvaient apprécier ce qu’il écrivait. Surtout que c’était quelque chose de très intime, puisqu’il relatait l’histoire qu’il avait vécu avec Emma – son amour de jeunesse – en se servant de personnages fictifs. En somme, c’était une histoire romancée et fictive mais très autobiographie, sa façon de rendre hommage à Emma et de pouvoir enfin tourner la page. « Merci beaucoup. » commença-t-il. Puis il sortit son smartphone pour y consulter son agenda. « Hum, jeudi c’est bon pour moi. En début d’après-midi de préférence, mais sinon je me débrouillerai. » lui sourit-il. Puis le français écouta ce que la secrétaire avait d’important à lui dire, et il manqua de tomber de sa chaise lorsqu’elle évoqua l’aspect commercial de la chose. Il ne s’y attendait absolument pas, Kaecy ne lui en avait pas encore parlé. Et c’était sûrement l’une des choses qui lui faisaient le plus peur, avec bien sûr ce que les gens penseront de son livre. S’occuper de toute la publicité, les interviews, les journalistes, les dédicaces… Il se passa la main dans les cheveux tout en l’écoutant. Elle avait raison, il fallait se servir de sa notoriété. En sachant qu’il devait paraître crédible, c’était bien là une autre de ses frayeurs. Pour un mannequin, ce n’est pas très simple d’être crédible en tant qu’écrivain. Les gens s’attendent à ce que tu sois beau et c’est tout. Pourtant, James n’était pas stupide pour autant, il avait suivi des études supérieures en littérature et était diplômé. Mais ça, tout le monde ne le savait pas. Les dernières paroles de Heidi le rassurèrent un peu, elle ne manquait pas de l’encourager et de lui rappeler qu’elle aimait ce qu’il avait écrit, c’était très gentil sa part. « Prêt ? Je ne pense pas. Et je ne suis pas sûr de l’être à jour. » Il se mit à rire mais c’était plus pour masquer sa gêne qu’autre chose. « Tu as mis le doigt sur tout ce qui me fait peur. Quand tu es mannequin, tu es regardé mais ce n’est pas de la même façon, les journalistes ne sont pas aussi virulents qu’ailleurs. Là je vais devoir m’exposer, aux critiques, aux avis, aux questions aussi. Je n’ai pas l’habitude. Et c’est un projet qui me tient vraiment à cœur, c’est vraiment quelque chose de difficile à gérer pour moi. Je crains surtout ceux qui vont se servir du fait que je sois mannequin pour me décrédibiliser. Mais je n’ai pas le choix, n’est-ce pas ? » Sa question était rhétorique, il savait parfaitement qu’il devait passer par là. « Je voulais prévenir Kaecy que j’ai presque terminé d’écrire les derniers chapitres, ce sera terminé d’ici deux semaines maximum. Je pense qu’on va pouvoir commencer à en parler publiquement en effet. Mais je ne sais pas trop comment ça va se passer, on va commencer par la télé peut-être ? »
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. Δ
C'était l'avantage avec James : on se sentait toujours terriblement bien. Non seulement parce que c'était quelqu'un de naturellement avenant, toujours armé de ce beau petit sourire dont il avait le secret. Avec James, on avait toujours l'impression d'être là où il fallait quand il le fallait, c'était du moins ce que son assurance dégageait, assurance qu'il tenait très certainement de son métier de mannequin. D'ailleurs, en tant que styliste à la recherche de futurs collaborateurs, je ne pouvais m'empêcher de remarquer la beauté du garçon : bon sang, il serait tout bonnement parfait dans mes vêtements. Mais en plus de dégager quelque chose de très fort et d'agréable, James savait mettre les gens en confiance. Il avait toujours le mot pour faire plaisir, sans jamais tomber dans l'excès ni jamais passer pour un lèche-botte. On sentait toujours qu'il pensait chaque compliment qu'il offrait à son interlocuteur alors que la majorité des gens se seraient contentés de conserver ces observations flatteuses dans leurs têtes. Aussi, lorsque James arriva à mon bureau et qu'il m'affirma que j'étais resplendissante aujourd'hui, un sourire vint aussitôt étirer mes lèvres alors que je relevais les yeux vers lui. « Merci, tu n'es pas mal non plus, dans ton genre. » lui glissais-je en retour avec un petit air malicieux. C'était quelque chose que j'aimais bien faire lorsque je me sentais bien avec la personne : je taquinais sans cesse mes amis et j'aimais bien qu'on me rende la pareille.
Nous finissions cependant par parler de la raison qui poussait James à me rendre visite, autre que pour mes beaux yeux et ma charmante compagnie : son rendez-vous avec Kaecy. « Client difficile ? » demanda-t-il après que je lui ai annoncé que Kaecy ne pourrait malheureusement pas assurer le rendez-vous qu'elle lui avait proposé et que c'était donc par conséquent moi qui m'en chargerait. « Tu n'imagines même pas. Kaecy est la seule éditrice à encore accepter de publier son roman d'après ce que j'ai compris. » Sans plus tarder cependant, non pas que discuter avec James ne m'intéressait pas, mais je voulais m'assurer de faire mon travail comme il faut, j'enchaînais avec le sujet même du rendez-vous : la suite du roman de James et sa commercialisation future qui supposait donc d'en faire un peu de publicité au préalable. « Hum, jeudi c’est bon pour moi. En début d’après-midi de préférence, mais sinon je me débrouillerai. » répondit-il concernant la date de son prochain rendez-vous avec Kaecy. « Sois tranquille, cette fois-ci elle pourra bien te recevoir elle-même afin que vous discutiez de tout ceci de vive voix. » commentais-je en prenant note sur un papier. Je choisissais alors d'aborder tout de suite la coeur du sujet : la promotion de son bouquin, ce qui sembla un peu effrayer James. « Prêt ? Je ne pense pas. Et je ne suis pas sûr de l’être à jour. » déclara-t-il avec un petite rire, visiblement mal à l'aise. « Mais non, nul besoin de stresser. Tout se passera bien tu verras. Le tout c'est d'être préparé et avec Kaecy et moi derrière toi, je pense que tu es entre de bonnes mains » Je lui adressais un petit clin d'oeil alors qu'il enchaîna quant à ce que je venais de lui dire sur sa crédibilité en tant qu'auteur et non en tant que mannequin. « Tu as mis le doigt sur tout ce qui me fait peur. Quand tu es mannequin, tu es regardé mais ce n’est pas de la même façon, les journalistes ne sont pas aussi virulents qu’ailleurs. Là je vais devoir m’exposer, aux critiques, aux avis, aux questions aussi. Je n’ai pas l’habitude. Et c’est un projet qui me tient vraiment à cœur, c’est vraiment quelque chose de difficile à gérer pour moi. Je crains surtout ceux qui vont se servir du fait que je sois mannequin pour me décrédibiliser. Mais je n’ai pas le choix, n’est-ce pas ? » « Exactement, tu n'as pas le choix. »
« Je voulais prévenir Kaecy que j’ai presque terminé d’écrire les derniers chapitres, ce sera terminé d’ici deux semaines maximum. Je pense qu’on va pouvoir commencer à en parler publiquement en effet. Mais je ne sais pas trop comment ça va se passer, on va commencer par la télé peut-être ? » « En voilà une bonne nouvelle ! J'ai hâte de pouvoir lire la fin en avant première ! Alors personnellement, je n'aurai pas choisi la télé tout de suite. Je pensais déjà, avant la sortie officielle de ton bouquin que tu pourrais faire un peu de promotion locale. Histoire de te rassurer mais également de te créer une base de "fans" si tu veux, du moins de personnes qui sont presque convaincus par ton rôle d'auteur et qui se jetteront sur le bouquin une fois publié. Tu vois où je veux en venir ? Je pense que pour commencer tu pourrais faire des apparitions à la radio de Brisbane ou dans les journaux locaux où les journalistes pourraient aborder ton côté auteur, les raisons qui t'ont poussé à écrire et tout ça, éventuellement dévoiler un petit aperçu du contenu de ton roman. Juste histoire de faire oublier un peu le mannequin qui est en toi et pour faire ressortir l'auteur. Puis si à Brisbane les choses se passent bien, on pourra doucement envisager ça à plus grande échelle les jours suivants. Et quand ton roman sortira tout le monde se jettera dessus pour découvrir un nouveau côté de toi, un peu moins superficiel. » On sentait clairement lorsque je m'adressais à James que j'étais très concernée par l'avenir de ce roman, que je voulais faire au mieux pour lui donner toutes ses chances. J'étais excitée à l'idée de parler de promotion à tel point que je gesticulais un peu partout, parlant beaucoup avec les mains et avec un débit relativement soutenu (bien que je m'assurais toujours que James, le principal concerné, me suive dans mes propos). « Qu'en dis-tu ? Après tout, c'est ma suggestion personnelle et Kaecy l'a approuvée la dernière fois qu'on en a parlé, mais c'est avant tout toi qui décide. »
« Merci, tu n'es pas mal non plus, dans ton genre. » Cette réplique arracha un large sourire à James. C’était un trait de caractère qu’il appréciait particulièrement chez Heidi : sa malice. Elle n’était pas réservée, le genre de personne qui ne plaisante jamais et à qui on ne pouvait rien dire. Non, c’était tout le contraire même. Il savait pertinemment qu’il pouvait parler en toute liberté avec elle, et se permettre quelques familiarités. Il savait aussi qu’elle ne serait pas en reste et ni du genre à garder sa langue dans sa poche. Elle y allait toujours de sa petite remarque bien placée, de cette répartie qui vous faisait sourire malgré vous. Entre elle et Kaecy, le mannequin pouvait dire qu’il était bien tombé et bien entouré pour son premier livre. C’était toujours très agréable de venir les voir et parfois il en abusait un peu à arrivant quand il le souhaitait lorsqu’il n’avait pas pensé à prendre de rendez-vous. Finalement, la brune lui apprit que l’éditrice ne pourrait pas le recevoir ce soir. Comme ce n’était pas dans ses habitudes, le français s’empressa de demander si c’était à cause d’un client compliqué à gérer. Et il avait visé juste d’après les dires de l’assistante. Il fit une légère grimace en apprenant qu’elle s’occupait d’une personne donc plus personne ne souhaitait publier le roman, certainement à cause de son mauvais caractère. Toutefois il n’y trouva rien à redire, si ce n’est saluer le professionnalisme de la jeune femme qui n’hésitait pas à y mettre de sa personne pour faire son travail. Il n’était pas sûr d’en faire autant à sa place, elle était vraiment douée dans ce qu’elle faisait. « Très bien. » acquiesça-t-il en prenant note du rendez-vous ainsi que de la certitude d’être reçu par Kaecy. Puis sans plus tarder, Heidi aborda le sujet du livre. « Mais non, nul besoin de stresser. Tout se passera bien tu verras. Le tout c'est d'être préparé et avec Kaecy et moi derrière toi, je pense que tu es entre de bonnes mains » Il hocha positivement de la tête tout en souriant. « Je compte sur vous. » Et il leur faisait totalement confiance. Elle avait raison : il était entre de bonnes mains, et il n’en avait jamais douté. Le français lui expliqua quand même que toute cette situation l’inquiétait un peu et qu’il n’était pas complètement serein quant à la suite des événements. Toutefois, il avait conscience que tout cela était un passage obligatoire et qu’il ne pouvait pas faire autrement que de traverser la tempête médiatique qui allait bien se former. Heidi ne tenta même pas de minimiser la chose, elle n’était pas là pour qu’il se voile la face : il n’avait pas le choix. « En voilà une bonne nouvelle ! J'ai hâte de pouvoir lire la fin en avant première ! Alors personnellement, je n'aurai pas choisi la télé tout de suite. Je pensais déjà, avant la sortie officielle de ton bouquin que tu pourrais faire un peu de promotion locale. Histoire de te rassurer mais également de te créer une base de "fans" si tu veux, du moins de personnes qui sont presque convaincus par ton rôle d'auteur et qui se jetteront sur le bouquin une fois publié. Tu vois où je veux en venir ? Je pense que pour commencer tu pourrais faire des apparitions à la radio de Brisbane ou dans les journaux locaux où les journalistes pourraient aborder ton côté auteur, les raisons qui t'ont poussé à écrire et tout ça, éventuellement dévoiler un petit aperçu du contenu de ton roman. Juste histoire de faire oublier un peu le mannequin qui est en toi et pour faire ressortir l'auteur. Puis si à Brisbane les choses se passent bien, on pourra doucement envisager ça à plus grande échelle les jours suivants. Et quand ton roman sortira tout le monde se jettera dessus pour découvrir un nouveau côté de toi, un peu moins superficiel. » Le parisien écouta sans broncher tout ce que lui disait Heidi. Il ne s’y connaissait pas vraiment mais il pouvait voir à quel point elle était sérieuse dans son travail, impliquée et compétente. Elle trouvait les mots pour lui expliquer les choses simplement et succinctement ce qui était très appréciable pour son auditeur. Il voyait parfaitement où elle voulait en venir et il trouvait qu’elle avait raison. C’était logique de commencer au niveau de Brisbane pour se créer une communauté de fans acquis, très logique même. Il hochait de la tête au fur et à mesure qu’elle parlait. Il devait faire oublier son côté mannequin, c’était exactement ça. C’était comme si Heidi avait lu dans son esprit. « Je… merci pour tous ces conseils d’abord. » C’était son métier mais il se sentait redevable de tout ce qu’elle et Kaecy faisaient pour lui. « C’est vrai que je dois d’abord me concentrer sur Brisbane avant de viser plus gros. Et ça tombe bien, je connais quelqu’un qui bosse à la radio dans le coin : Jamie Keynes. » Elle devait sûrement le connaître, au moins de nom puisqu’il était le rédacteur en chef et animateur de ABC radio. Leur relation n’était pas au beau fixe mais nul doute que Jamie saurait mettre ça de côté pour ne pas mettre de bâtons dans les roues de James. « Je pense que c’est une très bonne idée ! On pourrait aussi par exemple, je ne sais pas, créer un site internet et publier gratuitement les deux premiers chapitres du roman ! Je crois que ça se fait, pour attirer les gens et les rendre curieux. En fait je ne suis pas sûr, je ne m’y connais vraiment pas dans tout ça ! » finit-il par avouer en se mettant à rire. Il ne s’était jamais vraiment occupé de sa communication et de son image tout seul, il avait toujours eu un agent à ses côtés. « Mais je vous fais complètement confiance, vous avez carte banche pour gérer la communication de mon livre ! Je ferai tout ce que vous me conseillerez. » C’était bien pour ça qu’on avait besoin d’une maison d’édition, non ? « J’espère juste ne pas terminer au bûcher à la fin ! » finit-il avec humour.
acidbrain
Spoiler:
Je suis vraiment désolé pour le retard et la qualité bof bof de ma réponse
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. △
J’expliquais à James la façon dont je voyais les choses pour commencer à faire la promotion de son livre. Pour moi, il devait d’abord se forger une identité d’écrivain, faire oublier un peu le mannequin qu’on voyait souvent placardé sur les arrêts de bus et sur les couvertures de magazines. Il devait se construire avant tout une crédibilité d’écrivain. Pour ce faire, il devait selon moi fragmenter son public, attaquer d’abord dans le rayon local, se créer une base de fans à Brisbane pour espérer ensuite étendre cette influence au reste de l’Australie et pourquoi pas ensuite penser à un succès plus international. Pour ce faire, je pensais avant tout à faire de la promotion via ABC, commencer par la radio, la presse écrite pour ensuite évoluer via la télévision. Pendant que je lui faisais mon speech, James ne bronchait pas, attentif à ce que je pouvais lui raconter. « Je… merci pour tous ces conseils d’abord. » disait-il et je secouais la tête avec un geste de la main pour lui signifier qu’il ne devait pas me remercier. « Tu me remercieras quand nos conseils auront portés leurs fruits » lui dis-je alors avec un sourire en coin. « C’est vrai que je dois d’abord me concentrer sur Brisbane avant de viser plus gros. Et ça tombe bien, je connais quelqu’un qui bosse à la radio dans le coin : Jamie Keynes. » disait-il. Originaire de Brisbane, bien que j’avais quitté la ville pendant plusieurs années, je connaissais ABC et son rédacteur en chef de réputation. « Ah bah ça, c’est une excellente nouvelle. Si tu peux lui passer un coup de fil pour essayer de voir s’il peut te donner un petit coup de pouce, ça serait parfait. Je dirais à Kaecy de voir ça avec toi lors de votre prochain rendez-vous » Je notais sur un post-it quelques mots clés pour m’y faire penser et le posait sur l’écran de mon ordinateur. « Je pense que c’est une très bonne idée ! On pourrait aussi par exemple, je ne sais pas, créer un site internet et publier gratuitement les deux premiers chapitres du roman ! Je crois que ça se fait, pour attirer les gens et les rendre curieux. En fait je ne suis pas sûr, je ne m’y connais vraiment pas dans tout ça ! » disait alors James. J’hochais la tête, clairement, persuadée que c’était une idée à exploiter qui pourrait offrir une bonne visibilité à James et à son roman. « L’idée du site internet c’est une bonne idée, ça permettra à tout le monde de pouvoir facilement venir juger ta plume et se faire une idée de l’atmosphère de l’œuvre. Je pense que ça pourrait piquer la curiosité de plus d’une personne » avouais-je alors. Clairement dès que Kaecy serait disponible, je prévoyais de lui parler de l’idée de James pour essayer de commencer à trouver quelqu’un qui serait habilité à créer un tel site internet parce que je doutais que Kaecy soient une experte en informatique. « Mais je vous fais complètement confiance, vous avez carte blanche pour gérer la communication de mon livre ! Je ferai tout ce que vous me conseillerez. » disait-il et je souriais tendrement, touchée de voir que James nous faisait confiance. « J’espère juste ne pas terminer au bûcher à la fin ! » plaisantait-il et je me mettais à rire. « Ah bah ça, ce n’est pas garanti » dis-je avec taquinerie. « Enfin plus sérieusement, tu peux faire une confiance aveugle à Kaecy. Elle n’aura de cesse que le jour où ton roman sera sacré best-seller, crois-moi » ajoutais-je avec un sourire.
BESIDETHECROCODILE
petit mot:
J'ai volontairement fait plus court pour redonner un peu de dynamique à ce topic. J'espère que tu ne m'en voudras pas pour le délai de réponse, avec les battles, j'ai pas trouvé le temps de répondre à mes RP hors battles
James était très heureux de travailler avec Kaecy et Heidi qu’il trouvait toutes les deux compétentes. Elles ne ménageaient pas leurs efforts pour l’aider à écrire, à trouver l’inspiration, à se sentir à l’aise et à ne pas trop stresser vis-à-vis de tout ça. Et au fur et à mesure de ses entretiens avec Heidi, il avait été amené à penser que c’était dommage qu’elle ne soit « que » l’assistance de Kaecy, tant il trouvait ses idées tout aussi pertinentes et ses conseils tout aussi importants. D’ailleurs elle venait encore une fois de frapper dans le mille et de lui faire ouvrir les yeux. Le français pensait qu’utiliser la notoriété de son statut de mannequin mondialement reconnu serait une bonne idée, alors que pas du tout. Il devait faire oublier le mannequin pour que l’écrivain ressorte et soit accepté. Il devait changer les mentalités des gens et modifier le point de vue de ceux qui le connaissaient déjà. Le mannequin devait s’effacer pour laisser place à l’auteur, et cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Car si le français était doué en tant que mannequin, la littérature était bien son premier amour. Il lisait depuis toujours, et aussi loin qu’il s’en souvienne il avait toujours rêvé d’écrire, de raconter ses propres histoires. Le mannequinat n’était arrivé que bien plus tard dans sa vie, quand il avait fallu travailler et devenir quelqu’un. On lui avait proposé en lui disant qu’il était fait pour, et c’était vrai. James était un très bon mannequin et avait eu une belle carrière. Mais aujourd’hui, alors que la nouvelle génération approchait, l’occasion était toute trouvée de revenir à ses premiers émois. « Tu me remercieras quand nos conseils auront portés leurs fruits » Il acquiesça silencieusement de la tête, reconnaissant. Il n’y avait pas à dire, Heidi était un modèle de professionnalisme. Puis le mannequin en profita pour lui expliquer qu’il connaissait Jamie. Il ne savait pas si cela pouvait être utile mais après tout, s’il pouvait aider avec son carnet d’adresses il ne s’en priverait pas ! Kaecy et Heidi n’étaient pas là pour tout faire à sa place non plus. « Ah bah ça, c’est une excellente nouvelle. Si tu peux lui passer un coup de fil pour essayer de voir s’il peut te donner un petit coup de pouce, ça serait parfait. Je dirais à Kaecy de voir ça avec toi lors de votre prochain rendez-vous » « Très bien, je l’appellerai prochainement ! » sourit-il. Leur relation n’était peut-être pas au mieux mais il était persuadé que Jamie ne serait pas du genre à lui mettre des battons dans les roues pour des raisons personnelles. Et puis, peut-être que d’ici là ils se seront réconciliés. Il l’espérait en tout cas, Jamie était un ami auquel il tenait beaucoup. Puis il se mouilla encore une fois en proposant de créer un site internet. Toutefois le français n’exploita pas complètement cette idée puisqu’il n’était pas très sûr de ce qu’il racontait, ce n’était pas son domaine d’expertise et il préférait laisser Heidi dire ce qu’elle pensait et lui donner de meilleurs conseils. Et à sa grande surprise, la jeune femme fut très emballée par sa proposition ! Elle lui expliqua que cela pouvait permettre aux gens de s’imprégner de l’œuvre, de son ambiance et de se faire un avis. « Voilà, c’est exactement ce que je voulais dire ! » confirma-t-il, heureux que l’assistante ait compris là où il voulait en venir. « Ah bah ça, ce n’est pas garanti » L’air taquin de Heidi le fit rire. C’était quelque chose qui l’inquiétait vraiment mais il savait qu’elle plaisantait et qu’elle était confiante – bien plus que lui en tout cas. « Enfin plus sérieusement, tu peux faire une confiance aveugle à Kaecy. Elle n’aura de cesse que le jour où ton roman sera sacré best-seller, crois-moi » Ce que lui disait la brune le touchait énormément – et beaucoup plus qu’il ne l’aurait cru. Il hocha la tête du haut vers le bas en souriant. « Je te crois ! Et je lui fais confiance, totalement. » confia-t-il. « Et à toi aussi. » conclut-il dans un sourire. « J’espère juste répondre à vos attentes, ne pas vous décevoir. Vous faites tellement pour moi. » Le français était parfaitement conscient de la situation et il ne voulait pas échouer alors que tant de personnes le poussaient et le soutenaient. C’est la raison pour laquelle il se donnerait à fond. Il savait que si son roman marchait, cela ferait une bonne publicité pour Kaecy et Heidi en profiterait aussi si les affaires marchaient bien. « D’ailleurs si un jour je peux te rendre la pareille, n’hésite surtout pas ! Je t’aiderais avec plaisir. » proposa-t-il le sourire aux lèvres.
acidbrain
Spoiler:
Tu as bien fait, moi aussi je fais plus court pour qu'on avance un peu plus vite Et y'a pas de soucis je comprends parfaitement ! Surtout après le temps que j'ai mis à te répondre ce serait hypocrite de ma part
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. △
Le fait que James ait des contacts privilégiés avec Jamie Keynes, le rédacteur en chef de la radio ABC était une très bonne nouvelle. Au final, beaucoup de choses se jouaient à la réputation et aux connaissances que l’on pouvait avoir. Si James bénéficiait de l’image de la maison d’édition qui était réputée pour dénicher de véritables talents et pour faire un excellent travail, le fait que lui-même ait des contacts dans le monde de la radio était évident un atout en plus. Il aurait été dommage de s’en priver et c’était bien ce que je lui faisais comprendre en lui disant de prendre rendez-vous avec lui prochainement, afin de parler de la façon dont ils pourraient travailler à faire la promotion du livre de James. « Très bien, je l’appellerai prochainement ! » disait-il alors. Je souriais doucement, ravie de voir que les choses prenaient rapidement forme. « Bon c’est déjà une bonne chose de faite. Je pense que ça sera vraiment un atout pour toi et ton bouquin. » Pour sûr, Kaecy serait ravie de savoir qu’on avait déjà une piste de ce genre pour faire la promotion du livre de James. ABC n’était pas une petite radio de campagne, son influence était importante sur Brisbane et ses environs et ça assurerait à James un bon coup de pouce si tout se passait comme prévu. Peu après, James évoquait l’idée de faire un site internet pour poster les premiers chapitres de son livre et je rebondissais aussitôt sur cette proposition pour lui dire que c’était une excellente idée qui ne pourrait que lui être profitable puisqu’elle permettrait aux intéressés de se faire une idée du contenu de son roman. « Voilà, c’est exactement ce que je voulais dire ! » confirmait-il aussitôt, visiblement satisfait de constater que j’étais sur la même longueur d’onde que lui et que ses idées étaient judicieuses. « Je vais parler de tout ça avec Kaecy, quand elle aura fini son rendez-vous. Comme ça, elle pourra commencer à voir de son côté, peut-être commencer à faire les démarches pour trouver quelqu’un capable de créer un tel site afin d’estimer le coût. La prochaine réunion avec elle devrait donc être assez productive. Le projet commence réellement à prendre forme » dis-je alors, ne pouvant dissimuler mon excitation. Ce n’était pourtant pas de mon livre dont il était question mais James était le tout premier client avec lequel j’avais noué une telle relation. J’étais là lorsqu’il était arrivé pour demander à être publié et j’avais suivi l’évolution du projet depuis le départ. Quelque part, j’avais fait de tout ceci, presque une affaire personnelle, bien décidée à voir James devenir un auteur à succès dont tous les passionnés de littérature s’arracheraient les œuvres.
Une fois de plus, James me remerciait pour les services que nous lui offrions alors que c’était justement ce pour quoi nous étions payées. Je lui disais alors qu’il pouvait avoir une confiance totale en Kaecy, c’était une jeune femme redoutable lorsqu’il s’agissait d’affaires. Elle ne laisserait pas tomber James, j’en étais certaine. « Je te crois ! Et je lui fais confiance, totalement. Et à toi aussi. » disait-il avec un sourire. « Alors tout va pour le mieux » plaisantais-je un peu, un sourire en coin sur les lèvres. « J’espère juste répondre à vos attentes, ne pas vous décevoir. Vous faites tellement pour moi. » ajoutait-il. « On ne fait que notre travail. Je pense que le plus important pour toi reste de terminer ce roman, de faire voir ça rapidement à Kaecy et on va ensuite pouvoir commencer les choses sérieuses » lui répondis-je en faisant allusion à cette promotion de roman dont nous parlions juste avant. « D’ailleurs si un jour je peux te rendre la pareille, n’hésite surtout pas ! Je t’aiderais avec plaisir. » disait-il. Je souriais un peu, amusée et touchée de voir James si reconnaissant alors que je n’avais pas l’impression d’avoir fait grand-chose. C’était lui qui écrivait ce roman et c’était Kaecy qui se démenait pour le publier, moi je n’étais là que pour les seconder l’un et l’autre et les aider dans leurs démarches respectives. Pour cela, je n’avais donc pas le moindre mérite. « Eh bien… » dis-je avec un sourire en coin. « Il se pourrait bien que, si tu tiens tant à me remercier, cela puisse arriver plus vite que prévu » lui lançais-je alors avec malice. James me regardait, interrogateur. « Comme tu le sais, je ne suis pas éditrice de formation. Ma vie à moi, en dehors des bouquins, c’est la mode. En parallèle de ce travail, je monte tout doucement ma maison de création, avec mes propres collections. Alors peut-être qu’un jour, entre deux interviews, je pourrais te demander de ramener ta belle bouille pour donner à mes collections cette classe à la française » lui glissais-je avant de rire. Ce n’était là pas une véritable proposition, je disais plus ça pour plaisanter. De toute façon, avant que le projet soit concret, j’avais un peu de temps devant moi.
« Bon c’est déjà une bonne chose de faite. Je pense que ça sera vraiment un atout pour toi et ton bouquin. » Heidi avait l’air plus que satisfaite de cette nouvelle. James imaginait bien qu’être en relation avec Jamie ne pouvait être qu’un plus pour lui. Après tout, l’anglais s’était forgé une sacrée réputation et son nom faisait beaucoup parler. Quand il était arrivé à Brisbane, le français n’y avait pas fait attention puisqu’il souhaitait se couper du monde pendant un moment. Mais depuis qu’il s’était remis au travail, il avait souvent entendu parler d’ABC et de Jamie. Donc c’était une bonne chose pour lui d’avoir un tel contact dans son carnets d’adresses, et il était sûr que son vieil ami n’hésiterait pas une seule seconde à lui rendre ce servir. Mais le mannequin savait aussi que Jamie était un grand professionnel et qu’il était impossible de le corrompre, aussi il ne parlait du livre positivement que s’il était bien et que si James réussissait sa promo. Il devrait donc travailler dur pour se préparer et ne pas se planter, c’était l’avenir de son roman qui était en jeu. La conversation se poursuivit et à présent Heidi approfondissait son idée de site internet et lui montrait qu’elle avait compris où il voulait en venir, ce qui était une bonne chose. James appréciait grandement d’être sur la même longueur d’ondes que Heidi et Kaecy, les deux jeunes femmes parvenaient à le comprendre aisément et il savait qu’il pouvait parler de tout avec elle. Il se sentait soutenu et c’était important pour lui. « Je vais parler de tout ça avec Kaecy, quand elle aura fini son rendez-vous. Comme ça, elle pourra commencer à voir de son côté, peut-être commencer à faire les démarches pour trouver quelqu’un capable de créer un tel site afin d’estimer le coût. La prochaine réunion avec elle devrait donc être assez productive. Le projet commence réellement à prendre forme » Le français acquiesça de la tête, satisfait de ce que la brune lui proposait. « J’ai hâte de voir tout ça ! » exalta-t-il. Ce roman, c’était un rêve de gosse qui se réalisait et un projet qui le tracassait depuis de nombreuses années. Le voir peu à peu prendre vie et se rapprocher si vite de sa finalisation, c’était quelque chose qui touchait énormément James. Même si tout cela l’effrayait – notamment les futures critiques – il était plus que pressé de voir son livre dans les étalages, dans les librairies, de savoir que des centaines de personnes allaient connaître son histoire et seraient peut-être touchées par elle. Mais il restait encore du travail avant d’en arriver là, et il ne baisserait pas les bras maintenant. Poli comme il était, et avec toute la reconnaissait qu’il éprouvait pour les deux jeunes femmes, James ne put s’empêcher une nouvelle fois de remercier Heidi pour tout ce qu’elle faisait et ce qu’elle allait encore faire. Il était sûr que la relation qu’il avait tissée avec Kaecy et Heidi n’était pas normale, que ce n’était pas le cas avec tous les éditeurs. Il se sentait plus que chanceux et cela lui donnait d’autant plus l’envie de se surpasser pour qu’elles soient – elles aussi – récompensées par le succès de son livre. Il n’y avait pas que sa réputation qui était en jeu, mais celle de la maison d’édition de Kaecy. Heidi lui rappela qu’elles faisaient leur travail avant tout et il hocha de la tête. Il savait que c’était leur travail, mais elles le faisaient plus que bien. Tout le monde n’était pas aussi minutieux qu’elles, ni aussi investi. Le français en profita pour proposer son aide à la jeune femme, si un jour il pouvait l’aider dune façon ou d’une autre elle pouvait faire appel à lui sans aucun souci. Il ne pensait pas que la brune en profiterait aussi vite. « Eh bien… Il se pourrait bien que, si tu tiens tant à me remercier, cela puisse arriver plus vite que prévu » Cela fit sourire James, qui se contenta de l’interroger du regard, réellement curieux. « Comme tu le sais, je ne suis pas éditrice de formation. Ma vie à moi, en dehors des bouquins, c’est la mode. En parallèle de ce travail, je monte tout doucement ma maison de création, avec mes propres collections. Alors peut-être qu’un jour, entre deux interviews, je pourrais te demander de ramener ta belle bouille pour donner à mes collections cette classe à la française » En effet, James se souvenait qu’elle lui avait expliqué ne pas être formée comme éditrice. Cependant, il ne se souvenait pas qu’elle était aussi passionnée que ça par la mode. Il se rappelait qu’elle lui en avait parlé, notamment en le reconnaissant, mais il n’avait pas conscience que c’était aussi important pour elle au point de vouloir y travailler. « Eh bien, tu ne perds pas de temps ! » se permit-il de la taquiner, le sourire aux lèvres. Il plaisantait, ça ne le dérangeait absolument pas. Le français n’était pas du genre à prononcer des paroles qu’il ne pensait pas. S’il avait proposé son aide, c’était sincère. « C’est avec plaisir que je viendrai porter tes créations. Et avec honneur, merci d’avoir pensé à moi. » Parfois, le français était un peu naïf et n’arrivait pas vraiment à mesurer sa côte de popularité. Enfin, en Europe il savait qu’il était connu. Mais en Australie, il l’était un peu moins. Même s’il avait pas mal gagné en popularité depuis qu’il avait travaillé avec Vogue Australia il y a quelques mois. « Je peux venir pour un catalogue, ou même en porter pour certains événements. Dis-moi juste de ce que tu as besoin, je trouverai toujours un peu de temps pour toi. » finit-il dans un sourire. Ce n’était pas grand-chose ce qu’elle lui demandait, au final ce n’était que son métier donc il le ferait avec plaisir. « J’aimerais beaucoup voir ce que tu fais ! » dit-il avec entrain, juste avant que son portable ne sonne. « Mais… » grimaça-t-il en se saisissant de son smartphone. C’était un message de Ben, son agent, qui lui disait de le rappeler au plus vite. « ... ce sera pour une autre fois, j’ai une urgence. » soupira-t-il. Il aurait bien fait patienter Ben un moment, mais le connaissant ça pouvait soit être une connerie ou soit une chose extrêmement important, il valait mieux le rappeler sans tarder. « Donc, je te laisse parler de tout ce qu’on a dit avec Kaecy, et moi je me charge de parler avec Jamie de ma promotion ! » répéta-t-il pour être sûr qu’ils étaient d’accord. « Et la prochaine fois que je reviens, on reparle un peu plus de ton projet. En tout cas, sache que tu peux compter sur moi ! » Il était vraiment partant de bosser avec elle dans le domaine de la monde, c’était son monde après tout. « N’oublie pas de me montrer ce que tu sais faire, Hellington. » sourit-il en lui faisant un clin d’œil, l’air de dire « impressionne-moi ». « A la prochaine alors, passe une bonne soirée. » finit-il par la saluer en lui faisant la bise, avant de quitter le bureau.