Avoir ma fille un week-end était tout ce que je voulais depuis que je me sentais bien plus à l'aise avec elle, que je me sente vraiment comme un père, comme son père. Le plus gratifiant c'est quand elle me sourit. Elle pourrait me tuer rien qu'avec ce sourire. D'autant plus qu'il ressemble bien trop à celui que sa mère me faisait quand elle me voyait. J'ai certains regrets parfois oui d'être parti loin de Maxyn, j'aurais du continuer à être là pour elle, malgré mon ennui mortel et mon mal être. Il m'avait fallu cet exil pour me rendre compte que je voulais vraiment de cet enfant. Et depuis la nuit passée avec mon ex, je m'étais rendu compte que j'aurais pu être heureux avec elle. Mais maintenant c'est trop tard, et on l'avait ressenti, autant l'un que l'autre. On pouvait passer à autre chose bien plus aisément à présent. Même si au fond de moi j'aurais toujours cette affection particulière pour mon ex. Enfin, j'ai l'impression que c'est plus facile pour elle de passer à autre chose, je suis en quelque sorte bloqué pour ma part avec des femmes qui ne s'intéresse pas tant que ça à moi. Mais au fond la seule femme dont j'ai réellement besoin, c'est ma Zoey, ma fille. Et malheureusement le week-end était terminé et elle devait rentrer chez sa mère. Les au revoirs étaient de plus en plus déchirants. Elle se fait à moi comme je me fais à elle. Mais je profite au maximum d'elle jusqu'à ce que la sonnerie de mon appartement se met à retentir C'est maman ! Disais-je à ma fille en levant les bras comme si j'étais aussi content qu'elle de la retrouver. Elle s'était mise à sourire et même à rire alors que j'étais sûrement totalement débile. Je la prenais alors dans mes bras et ouvrais la porte Ah ben non, c'est tata … Disais-je totalement désarmé, et surpris et en même temps avec cette légère appréhension. C'était bien la première fois que je revoyais Joy, et c'était assez déstabilisant. Je n'allais pas jusqu'à dire qu'elle me faisait peur, mais cette confrontation, c'était tout ce que j'aurais voulu éviter par dessus tout.
« Joy, c’est Maxyn » Un des collègues, subalternes, de Joy arrivait vers elle un portable dans la main. Joy se retournait automatiquement au prénom de sa sœur. Elle était du genre à ne pas parler au téléphone pendant son service, mais, pour Maxyn, elle pouvait braver les limites. Une bribe de conversation entre les jumelles se faisait entendre au coin de la salle où se trouvait Joy. « Non, c’est bon, je peux le faire. » Soupirait Joy finalement en serrant les poings. « Oui, je ne vais pas l’abattre sur place. » Elle observait de côté, un sourire narquois sur ses lèvres. « Pas devant Zoey, du moins. » Le sourire se rabaissait immédiatement, que pouvait avoir dit Maxyn pour qu’elle reprenne aussitôt le sérieux ? « Oui, d’accord […] Je te la garde jusqu’à ce que tu rentres. […] Non, je ne travaille pas. […] C’était… un amant d’une nuit ? […] Je te rappelle que je suis chef, je fais ce que je veux. Je vais chercher Zoey chez Enzo. Salut, t’as rien à dire de plus. Je t’aime. » Elle raccrochait au nez de sa sœur. Amicalement parlant. Elle fourrait son portable dans la poche de son gros pantalon de service et s’élançait vers les vestiaires. « Joy, qu’est-ce que tu… » Mais elle passait comme une flèche, un coup de vent, devant son subalterne. Il ne pouvait dire plus, Joy était très professionnelle et ne prenait que rarement une pause, alors, parti comme ça lui était autorisé. Finalement habillée d’une chemise verte kaki, d’un slim noir et d’une paire de bottines en cuir, Joy roulait dans son pickup tous terrains direction ; l’enfer. Elle s’approchait de la porte de sa destination, sonnait une fois et attendait patiemment, les mains dans les poches, regardant le voisinage. Décidément, elle n’aime rien de cet homme. Le bruit de la porte qui s’ouvrait fit tourner le regard de Joy vers cette dernière. « Ah ben non, c'est tata … » Un mince sourire faux apparaissait sur le visage de Joy. « Je vois que tu m’attendais. » Grognait-elle presque contre lui. Le regard déviant sur la petite dans les bras d’Enzo, Joy agitait les mains vers Zoey. « Hé, ma poupée. » Souriait-elle aussi gaiement qu’elle pouvait. La petite fille agitait les mains vers sa tante, sa marraine. « Viens voir tantine, ma belle. » Sans demander à Enzo, ou comme si ce dernier était un meuble, Joy prenait dans ses bras la gamine et lui déposait un gros baiser sur sa joue. Bruyant en plus de ça. « Tu ne t’es pas trop ennuyée avec ton paternel ? » Un coup d’œil moqueur, satanique, vers Enzo et le sourire sadique de Joy s’élargissait alors que son corps se penchait pour mieux tenir la petite.
Joy … J’aurais bien voulu rencontrer le diable à la place. Parce que oui cette femme est une vraie tigresse qui me déteste au plus profond de son être. Mais en même temps je la comprend, alors en général je ne fais que l’éviter ou éviter le conflit tout simplement. C’est ce que je compte faire encore aujourd’hui. Je ne suis pas du genre à prendre la mouche rapidement, mais elle sait que si elle me cherche trop, elle saura me trouver. Même si j’ai tous les tords du monde, elle ne peut pas m’enlever mon envie de vouloir me racheter. J’ai déjà gagné de toute façon vu que j’ai un droit de garde. Je n’ai pas besoin d’avoir les bonnes faveurs de la jumelle, seulement de mon ex. Mais quand on se retrouve face à face c’est toujours dérangeant et relativement froid. C’est dans ces moments-là que j’aimerais bien qu’ils accélèrent et qu’on passe fissa à autre chose. Evidemment, Zoey était contente de voir sa tante. Cette dernière ne prit même pas la peine d’attendre que je la lui tende pour me la prendre des bras. Quel respect, je te jure. Je suis vraiment de plus en plus blasé avec elle. Mais je n’en tiens pas rigueur, qu’importe, notre relation n’a pas besoin d’être en meilleure forme. Elle lui demandait évidemment si elle ne s’était pas trop ennuyée avec moi et je ne pus m’empêcher de rouler des yeux. Zoey faisait une grimace. Evidemment elle est trop petite pour comprendre et répétait juste « papa ». J’aurais bien aimé lui faire un dernier baisé avant de la laisser filer mais avec ce diable, pas question. Je ne prêtais donc pas à sa question désobligeante et lui disais J’ai oublié son sac dans la chambre. Ah, et je te ferais bien rentrer mais je n’ai encore jamais fait rentrer de démons dans mon humble chez moi, je voudrais bien que ça reste ainsi. Lui disais-je avec un petit sourire narquois ne voulant pas trop me laisser faire non plus, faut pas déconner. Je rebroussais chemin pour aller donc récupérer le sac de ma fille et le donner à sa tante pour qu’elle déguerpisse rapidement.
La gamine dans ses bras, Joy se retenait de frapper le visage d'Enzo. Agent des STUPS, il devrait bien se défendre, même mieux que l’athlétique Joy. Pourtant, la poupée russe n'avait pas froid aux yeux. Toute sa haine pour lui datait d'il y a bien plus longtemps que l'accident de Maxyn. Joy, déjà au premier rendez-vous, n'aimait pas du tout Enzo quand sa soeur lui a présenté. Jalousie et possessivité ? Sûrement, en tout cas, Joy ne l'aimait guère. « J’ai oublié son sac dans la chambre. Ah, et je te ferais bien rentrer mais je n’ai encore jamais fait rentrer de démons dans mon humble chez moi, je voudrais bien que ça reste ainsi. » Joy roulait ses yeux avec un profond soupir. La gamine, quant à elle, ne comprenait strictement rien à l’histoire. Joy tapait du pied en redressant la gamine sur elle. Finalement, après quelques instants d’attentes, trop soulantes pour Joy, Enzo pointait enfin son nez avec un sac pour bambin. Il tendait le sac à linge à Joy qui le prenait dans une main libre, le faisant durement monter sur son épaule osseuse. « Bon, tu viens me foutre le siège pour Zoey ou non ? » Demandait-elle alors qu’il n’attendait qu’elle pour parler. Joy parlait à son ex-beau-frère comme à un chien mal-élevé, et pourtant, bien qu’elle trouvait ça malpolie de sa part, elle adorait ça. Elle tournait ses talons, bras chargés de la gamine et du sac, pour ouvrir comme elle pouvait la voiture sur le trottoir. Elle jetait le sac sur le siège près d’elle et ouvrit la porte passagère arrière pour qu’Enzo foute le siège. Une fois cela fait, Joy déposait délicatement la petite et l’attachait ne tenant plus compte qu’Enzo était juste derrière elle. Cherchant peut-être à dire au revoir à sa fille. La petite installée, Joy se redressait et fit face à Enzo. « Dis-lui au revoir, si tu veux. » Grimaçait-elle d’être aussi bonne avec son ennemi. Elle leur laissait un peu d’espace en se mettant juste derrière la portière pour pouvoir la fermer quand cela serait terminé. Lorsqu’Enzo se penchait pour embrasser sa fille, Joy le regardait avec un peu de culpabilité dans le cœur. Enzo était un bon père, elle le savait mais elle avait vraiment trop de mal à ce le faire croire. « Bon, on y va, sa mère l’attend dans pas longtemps. » Elle claquait la portière lorsque la tête d’Enzo y était sortie. Dieu, qu’elle aurait voulu faire l’inverse. « Pour Noël, si Maxyn t’invite, refuse. Je n’ai pas envie de te voir à un repas de famille. » Qu’elle disait sèchement, bras fermés contre sa poitrine, pour Enzo. Il n’était plus de la famille. Il ne le méritait plus. Surtout depuis cet accident.
S'il y avait eu un jour où j'ai eu cru que Joy avait un semblant de sympathie pour moi, c'était évident que maintenant je n'y croyais plus. Elle a été relativement polie quand j'étais avec sa sœur, mais je sentais toujours de l'hostilité, chose qui m'avait agacé pendant très longtemps. Et c'est à sa réaction que j'ai pensé aussi quand j'ai quitté Maxyn. Ou tout du moins quand j'ai voulu revenir. Je me suis dis que oh grand jamais sa jumelle ne pourra me pardonner et encore moins être de nouveau aimable. Je ne m'étais pas trompé, c'était jamais un plaisir de se voir avec Joy. J'avais toujours trouvé ça dommage. Mais on ne peut pas forcer quelqu'un à vous apprécier, surtout quand on sait qu'on est en faute. Une fois qu'elle eut le sac sur l'épaule, qu'elle se soit débrouillée toute seule, j'ai osé espéré qu'elle déguerpisse rapidement. Echec. Elle voulait que je lui installe le siège auto. Toujours aussi aimable. Disais-je en ronchonnant dans ma barbe en finissant par la suite. En même temps, j'avais pas vraiment le choix. Je ne me voyais pas refuser quelque chose au diable en personne, faudrait être suicidaire. Une fois à sa voiture, je lui installais sagement son siège, ne voulant rien échanger de plus avec elle. Elle installais ensuite Zoey, comme si je n'existais pas et j'eus cette petite angoisse qu'elle ne me laisse pas l'embrasser. Mais heureusement, elle eut cette pitié-là. Je soufflais de soulagement et venais faire un gros câlin à me fille qui commençait à couiner. Mais la seule qui couinait le plus dans mon crâne c'était bien sa tante. En même temps, moi aussi je pressais de ne plus la voir, mais pas ma fille. C'est alors qu'elle me balança encore quelque chose de plus désagréable, et la pression explosa, tellement que j'avais l'impression que j'étais tout rouge tellement cette femme m'agace Tu sais quoi ? J'en ai rien à faire de ce que tu penses Joy. Si Maxyn m'invite, je viendrais avec le plus graaaand plaisir pour venir fêter ça avec ma fille, et pour venir te pourrir l'ambiance. Après tout, c'est ce qu'elle cherchait non, elle semblait de combat entre nous. Si elle voulait la guerre, elle allait l'avoir.
Joy n'appréciait vraiment pas Enzo. Il était tout à fait en faute. Elle le détestait pour avoir sa soeur, elle le détestait pour trop de choses et l'une d’entre elles d'être le père de Zoey. Elle forçait un sourire face à la phrase d'Enzo. « Toujours aussi aimable. » Alors qu’il lui tournait le dos, Joy ne pouvait s’empêcher de faire son enfant et elle répétait dans sa barbe, grimaçante comme jamais, la parole d’Enzo. Tout cela suivit d’un sec et muet : « Abruti. » Comme un crachat bien placé. Alors qu’Enzo installait le siège pour Zoey, Joy l’observait. Quelque peu regrettant de le haïr ainsi et également très en colère, le voyant retoucher une voiture sans aucuns remords passé. En d’autres circonstances, Joy ne le haïrait pas de la sorte ; plutôt assez sociable avec les gens, elle aurait été très gentille avec lui, aux premiers abords, avant d’apprendre à le connaître. La dernière chose n’étant jamais faite entre eux. Ils savaient ce qu’il fallait de l’autre, c’est tout. Dès sa venue dans la vie de Maxyn, Joy le haïssait par protection et jalousie, têtue qu’elle était, elle ne cherchait pas plus loin. Pourtant, Joy avait un peu d’humanité et laissait son salopard d’ex-beau-frère embrasser sa nièce. Puis, claquant la porte assez violemment, sans trop l’être, Joy se mettait face à son ennemi, bras croisés. Elle ne voulait clairement pas de lui en cette fête de Noël. « Tu sais quoi ? J'en ai rien à faire de ce que tu penses Joy. Si Maxyn m'invite, je viendrais avec le plus graaaand plaisir pour venir fêter ça avec ma fille, et pour venir te pourrir l'ambiance. » Joy ne grimaçait pas d’un poil. Elle restait neutre, la haine dans son regard azur. « C’est pas mon ambiance que tu vas pourrir, Enzo. » Elle crachait sur lui, comme une vipère, s’approchant à grandes enjambes. « C’est celle de tout le monde que tu vas pourrir. T’as pas à te montrer durant une fête de famille. T’es pas de notre famille. Tu l’es plus et tu n’en as plus ce droit. » Très proche de lui, plus petite, elle levait son regard sombre sur lui. « T’as perdu ce droit depuis que t’as fait du mal à Maxyn. » Elle parlait notamment de l'accident d'il y a cinq ans. Sans laisser Enzo s’expliquer, Joy se retournait à coup de talons, claquant ses bottines au sol pour atterrir devant sa portière et monter en voiture. Enzo était la cause de plein de choses. Elle tournait les clés sur le compteur, allumait la radio sur un CD d’enfant et attachait sa ceinture. Mains sur le volant et sur le boitier de vitesse, elle était prête à prendre route loin de ce type.
Quand je lui avais bien dit que je comptais venir la faire chier pendant la fête de famille si jamais Maxyn m'invitait, je pensais vraiment lui casser un peu cette grande gueule qu'elle n'arrête pas d'avoir et qui m'agace au plus haut point. Mais je m'étais clairement trompé. La gamine en elle avait disparut et sortit la sœur juste haineuse envers son ancien beau frère pour avoir fait du mal à celle qu'elle aimait le plus au monde. Je ne pouvais au fond que la comprendre, après tout si on touche ne serait-ce qu'à un cheveu de Mina ou de Cassie, il se pourrait que je tue la personne. Alors la réaction de Joy, je ne pouvais que la respecter. Même si ça me faisait du mal ce qu'elle venait de me dire. Elle me balançait encore mes erreurs en pleine face alors que je faisais tout pour me rattraper depuis presque un an maintenant. Mais à croire que Joy ne sera jamais satisfaite et qu'elle ne pourra jamais me pardonner. Après tout à l'époque je ne me jugeais pas comme une personne qui méritait d'être pardonnée, et avec la blonde, avec ses paroles, je régressais à cette époque là. Je fronçais les sourcils, ne trouvant rien de justifiable à dire. Mais franchement, je m'en fichais royalement de leur famille, j'ai la mienne après tout, et elle venait de s'agrandir il n'y a pas si longtemps, je lui avais dis ça simplement pour la faire chier, pour lui donner quelque chose à lui répondre pour lui couper le chiquer. Au final c'est moi qui m'en prenait encore plein la tronche. Une fois que Joy partit avec ma fille, je secouais la tête, désespéré par cette femme et ce caractère de merde qu'elle avait, me disant que je n'allais vraiment pas pouvoir passer les fêtes de fin d'année avec ma fille. Mais elle ne pourra pas m'empêcher de continuer à voir ma fille et de continuer de l'aimer.
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