I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Et comment vous vous définiriez, maintenant que plusieurs semaines sont passées ?" Joanne leva silencieusement ses yeux vers son psychologue. "Est-ce vraiment nécessaire ?" Peter Horton avait la réputation d'être un professionnel particulièrement patient. Le médecin de Joanne avait beaucoup insisté auprès de celle-ci afin qu'elle ait un suivi suite aux derniers événements, sa situation, ses décisions prises. Il pensait qu'elle avait surtout besoin de parler à une personne totalement neutre dans son histoire de vie et il n'avait pas tout à fait tort. "Je ne cherche pas à vous piéger, Joanne. Vous m'avez déjà beaucoup raconté de choses sur vous. L'absence prolongée de votre frère, votre histoire compliqué avec Jamie. Nous avions convenu que nous devions chercher quelles sont les raisons qui vous ont poussées à rendre votre bague." La jeune femme acquiesça d'un simple signe de tête. Les débuts ont été laborieux, vu l'aversion qu'elle avait pour les psychologues, mais Mr. Horton avait trouvé les bons outils pour pouvoir entamer la discussion avec sa patiente. En tout premier lieu, il lui avait demandé pourquoi Joanne n'aimait pas les psys, et le reste s'est plus ou moins enchaîné. Il lui laissait toujours le choix de partir quand elle le voulait, venir quand elle en ressentait le besoin. Il n'exerçait pas depuis très longtemps dans Brisbane et faisait encore sa patientèle. Ses horaires de consultation étaient donc encore assez libres. "Je ne fais qu'assumer mon choix." dit-elle alors, tout bas. "Ce n'est pas ce que je vous ai demandé." dit-il de son éternel ton calme. Joanne soupira, complexée par sa question. "Je ne suis pas quelqu'un de courageux, Mr. Horton. Je ne l'ai jamais été, et je ne le serai jamais." "Vous vous montrez courageuse pour votre enfant, n'est-ce pas suffisant ?" "C'est différent. Je sais que ce que j'ai fait subir à Jamie, c'est pas ... honnête. C'est la manière la plus lâche qui soit de quitter quelqu'un. C'est pas... bien. Je ..." Elle se leva et prit ses affaires, elle était en train de sangloter silencieusement. Avant qu'elle ne lui dise au revoir, Peter tint à lui préciser. "Je suis satisfait que vous parveniez à vous ouvrir plus facilement, que vous teniez plus longtemps les séances, il y a eu déjà beaucoup de progression depuis notre première rencontre." "Quelle progression ?" demanda-t-elle. "Déjà, d'accepter de vous ouvrir, de parler, de réaliser ce qu'il se passe, être capable de tout passer en revu. Vous aviez l'occasion de partir à bien des moments et pourtant vous étiez restée là à continuer à m'en parler." Il avait un sourire rassurant pendant qu'elle le fixait longuement, ne s'étant même pas rendue compte de tout cela. Puis elle sortit, et marchait un peu en ville. Joanne avait exactement où elle allait. Elle n'aurait jamais pensé remettre les pieds dans cet endroit, à vrai dire. Et pourtant, là voilà avec le badge visiteurs autour du cou, dans les locaux de l'ABC radio. Bien qu'elle semblait être faite de marbre, les yeux totalement inexpressif, elle avait ce pincement au coeur qui était peu supportable. Daisy la regarda d'un air dubitatif et bégaya longuement sans arriver à quoi que ce soit. "Est-ce qu'il y a quelqu'un, avec lui ?" L'immense paravent qu'il fermait lorsqu'il voulait être tranquille pour travailler divisait la pièce en deux, il était certainement occupé. Daisy secoua négativement la tête. "Mais il a beaucoup à faire, il..." "Il a toujours eu beaucoup à faire." dit-elle tout bas, à elle-même. Un véritable emploi du temps de ministre, elle ne se posait même plus la question s'il avait gardé son mi-temps ou reprit de plus belle son poste de rédacteur en chef. Alors, elle toqua à la porte. Il était là, à regarder dehors malgré l'accumulation de dossiers et chemises sur son bureau. "Bonjour." dit-elle tout bas. Joanne avait beau être lâche, elle n'était pas une personne impolie. Il pouvait la fusiller du regard comme il le voulait, avoir ce regard noir avec l'envie de la tuer, la haïr de la manière la plus intense qui soit, elle restait comme elle était, de marbre. Cela ne voulait pas dire qu'elle n'acceptait pas ces émotions, bien au contraire. Elle assumait, voilà tout. Mais elle n'était pas véritablement venue pour lui, mais pour autre chose. Par contre, en elle, son coeur battait à tout rompre. C'était la première fois qu'ils se revoyaient depuis le fiasco avec Hannah. Ca se comptait en semaines. "Je n'en ai pas pour longtemps." dit-elle, en ouvrant la fermeture éclaire de son sac. Elle en sortit une grande enveloppe brune. "Je voulais juste te dire que notre fils va bien." C'était bien le seul nous qui restait entre eux, Joanne avait pris la décision d'en informer le père, c'était son droit. "Aucune anomalie, d'aucune sorte. Il est... parfaitement normal." C'était certainement le seul moyen d'avoir un contact avec lui, mais ce n'était que pour la dernière chose qu'ils avaient en commun. "Je t'ai photocopié tous les résultats et ai fait des copies de ma dernière échographie." On y devinait parfaitement le bébé dessus. Joanne savait qu'il avait voulu connaître le sexe du bébé, elle ne savait pas si c'était toujours d'actualité, mais c'était dit. Puis elle non plus, elle ne voulait plus attendre davantage pour le savoir. "Si tu veux continuer à avoir des nouvelles, je peux t'envoyer des résultats à chaque examen, sinon..." Elle haussa les épaules, le regardant. Jusqu'ici, sa voix était douce, déterminé mais certainement pas ferme ou dur. "Je suppose qu'il y a plein de destructeurs de documents dans cet établissement pour réduire en miettes ces papiers." Joanne lui tendit l'enveloppe, ayant d'abord songé à le déposer sur son bureau. "C'est comme tu veux."
Les semaines passent, et je demeure l'impuissant spectateur de la tournure qu'a pris ma vie en un soir. Passer du bonheur au vide absolu laisse dans un étrange état. Constamment vaseux, j'ai parfois l'impression que tout ceci n'est qu'un rêve, et parfois, je vais me coucher en pensant qu'en fermant les yeux dans ce monde, je les rouvrirai dans la réalité. J'ai encore du mal à accepter que tout ceci, ce grand fiasco, soit pourtant la réalité dans laquelle je dois vivre désormais. Je me sens comme étranger à ma propre existence, observant un homme qui me ressemble vaguement évoluer dans un monde où je n'ai pas de repères. Je n'ai que Hannah. Elle est toujours là, toujours présente. Toujours prête à me faire rire quand elle me trouve trop austère, à parler de futilités dans mon esprit est trop loin d'elle, me sortir quand je me renferme trop. Elle sait toujours exactement ce qu'il me faut, quoi dire et quoi faire pour toujours garder ma tête hors de l'eau, pendant qu'elle m'aide à traverser cet immense océan jusqu'au rivage où je serais de nouveau capable d'avancer seul. Je ne vais quasiment plus à la maison, je n'y dors pas, et je ne m'y rends que les week-ends pour peindre dans l'atelier. Je vis chez la comédienne. Je ne sais pas quand je partirai de chez elle. Nous dormons parfois séparément, parfois ensemble, selon les caprices de l'un et l'autre. La cohabitation est facile. Nous n'avons aucun engagement, seulement la promesse d'être là l'un pour l'autre. Et cela nous convient bien. Le vent froid ayant gelé si instantanément une grande partie de mes émotions continue de les garder prisonniers, et le vide prenant ses aises dans mes os me semble aujourd'hui moins oppressant. J'ai repris le travail, comme si de rien n'était. Quoi que l'équipe, en apprenant ma rupture avec Joanne, tente de me laisser autant que possible avec moi-même et de ne pas m'ennuyer. A vrai dire, je crois que personne n'ose m'adresser la parole tant mon état d'esprit est flottant. C'est ça ; le monde est brumeux en ce moment, opaque et sans couleurs, terriblement incertain, et, parfois, quelque peu menaçant. Et je suis à son image, las de tout quand Hannah n'est pas là. Je mange peu, trop peu d'après Daisy. Je ne descends plus à la cafétéria, je reste dans mon bureau, le nez plongé dans le travail, oubliant la faim. C'est généralement mon assistante qui dépose une assiette et un thé sur le coin de la table pour me faire comprendre que je dois manger. Alors, quand on frappe à la porte, je suis persuadé de voir la petite brune me demander d'avaler quelque chose. C'est une tout autre silhouette qui apparaît. Si mon coeur se serre, ce n'est que parce que je m'empêche d'hurler sur Daisy pour avoir laissé Joanne entrer. Mon regard glisse sur elle de haut en bas, rempli d'animosité. Son ventre est bien plus arrondi désormais. Le petit être qui grandit dedans est le dernier grand point d'interrogation dans cette histoire. Debout bras croisés, une épaule appuyée sur le cadre de la fenêtre, j'observe la jeune femme dégainer une enveloppe de son sac. Si je reste parfaitement impassible face à elle, mon coeur se souvient que le fil qui coud ses morceaux brisés ensemble est bien fragile quand elle évoque notre fils. Il va bien. Il est sûrement celui qui s'en sort le mieux dans toute cette histoire. Dans l'enveloppe, tous les derniers examens de la mère. Mais il n'est pas question que je fasse un pas vers elle, physiquement, pas même pour les récupérer. « Poses-les sur le bureau. » dis-je en indiquant le meuble d'un signe de tête. « Avec ton double des clés de la maison. » j'ajoute, tant que nous y sommes. Joanne a eu tout le temps de récupérer ses affaires, cet endroit n'est plus chez elle. Ce n'est plus vraiment chez moi non plus. Je soupire. Quelle corvée de devoir encore passer par là. « Pas besoin de me copier tous les résultats à l'avenir. » Je n'ai pas envie de recevoir des nouvelles d'elle, d'une certaine manière, aussi régulièrement. Que ce lien soit trop présent. Il le sera bien assez quand le bébé sera là. Et pour le moment, j'ai besoin de panser chacune de mes plaies tranquillement, dans mon coin, sans qu'une nouvelle enveloppe brune vienne tous les mois me rappeler tout ce que j'ai perdu. Je préfère le silence radio. « Préviens-moi uniquement si quelque chose ne va pas. » je précise. Ce n'est pas mon intention de couper tout lien avec mon enfant, de me tenir complètement à l'écart de lui. Je veux savoir s'il va mal, si quelque chose ne se passe pas comme prévu. Malgré tout, je veux quand même être là, pour lui et pour elle, dans le cas où quelque chose de grave arriverait. « Et fais-moi appeler pour l'accouchement, je serais présent. » Pour le voir, l'entendre, le tenir dans mes bras pendant qu'il vit ses premières minutes sur Terre. Qu'il sache que je suis là, et que je l'aime. Pour moi, à l'heure actuelle, il n'y a rien de plus important que cela. « Tu pourras en avoir la garde, ne t'en fais pas. » dis-je en haussant les épaules. Je ne me vois pas là lui réclamer. Je me contenterai très bien de week-ends et de vacances pour le voir. Il nous liera pour toujours. Il nous rappellera que nous nous sommes aimés. Et j'aurais toujours le coeur lourd en pensant que nous aurions du être une famille. « Ca sera tout ? »
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Joanne ne s'attendait pas à un accueil chaleureux, ni à un sourire bienveillant ou une simple approche physique. A vrai dire, elle savait quelque part que ça allait être particulièrement glacial, elle s'y était plus ou moins préparée. Rien que le fait qu'il ne fasse pas un pas vers elle afin de récupérer les documents, indiquant simplement d'un signe de tête là où elle devait les déposer. Sur le bureau, parmi tous les autres papiers. Elle avait un certain pressentiment qu'il n'allait pas y jeter un oeil. Jamie lui demandait également de rendre les clés de la maison. Il était vrai qu'elle avait eu l'occasion de récupérer tous ses biens, choisissant les moments où il n'était pas là. Voir les chiens lui faisaient particulièrement mal au coeur. Avec leur mine triste, comme s'ils savaient que quelque chose n'allait pas, que leur maîtresse avait tout détruit de leur vie familiale si parfaite. Ils n'avaient pas l'air de lui en vouloir, bien au contraire, réclamant un maximum de caresses. La jeune femme avait tout récupéré, absolument tout. Hormis les robes offertes par Jon, elle n'aurait de toute façon plus une seule occasion pour les porter -ce qui, en soi, n'était pas un mal. De plus, elle n'était pas certaine de vouloir garder contact avec lui, il restait un proche de Jamie. Mais sinon, plus aucun effet personnel. Elle retira les clés de la maison de son porte-clé qu'elle déposa sur l'enveloppe, sans dire mot. Il disait ne pas avoir besoin des résultats en devenir. "Pas même les échographies ?" demanda-t-elle, se focalisant sur la dernière chose qu'ils avaient encore en commun. Joanne haussa les épaules, cela ne signifiait qu'une impression supplémentaire du cliché, rien de bien compliqué. Juste le prévenir si quelque chose ne va pas. Mais pour qui ? Pour le bébé ? Pour elle ? Pour les deux ? La jeune femme restait silencieuse quelques instants à le regarder. Il ne pensait sûrement plus à elle, il devait tellement la haïr. Savoir ce si, le froid avec lequel il lui parlait, lui glaçait tout de même un peu le sang. Bizarrement, sur le coup, elle ne voulait pas tellement l'informer de quoi que ce soit si les choses tournaient mal, pour elle ou pour le bébé. Si cela se passait comme tel, de toute façon, elle ne serait certainement pas en état de dire quoi que ce soit et quelqu'un d'autre viendrait le tenir au courant. Cela ne servait strictement à rien de répliquer quoi que ce soit à ses propos. Jamie tenait aussi être là pour l'accouchement, ce qui, en ces circonstances, était une demande étrange mais compréhensible. "Tout dépendra de comment se passera l'accouchement." dit-elle à voix basse, plus à elle-même qu'autre chose. Le Dr. Winters ne lui avait pas semblé particulièrement serein lorsqu'ils avaient commencé à parler de la préparation et de l'accouchement en lui-même. Le bébé était bien portant, c'était déjà une très bonne chose, mais encore ? Cela n'empêchait pas que la grossesse ne soit pas à risque. Jamie savait être psychorigide quand il le voulait, s'il ne voulait pas se soucier de la santé de son ex-fiancée durant l'accouchement, il le pouvait. Son médecin tentait de se rattraper avec un sourire, lui assurer que tout allait bien, mais elle n'avait pas oublier cette toute première expression du visage. Il marchait un peu dans l'inconnu. Puis Jamie mentionna la garde de l'enfant, la réponse était évidente au lieu de la jeune femme. "On en est encore loin." Pas de nous, juste un nom commun neutre, elle pesait tout ces mots. Et puis, il fit sous-entendre qu'elle n'avait plus rien à faire ici. Le strict minimum. Joanne avait tourné ses talons, puis au dernier moment, se retourna vers lui. "Si tu as encore des choses à me dire, des reproches à me faire, des vagues d'insultes, c'est peut-être le moment. Je ne pense pas que nous nous reverrons avant longtemps." Ou des coups. Oui, cette pensée lui effleura l'esprit. Joanne avait l'air déterminée et l'était, elle savait ce qu'elle voulait. Elle savait aussi ce qu'elle allait entendre, mais son psychologue commençait très doucement à lui faire comprendre une chose qui lui serait plus qu'utile, c'était d'arrêter de fuir. C'était certes un moyen de se protéger, mais il fallait tout de même parfois faire face, savoir être confrontée à quelque chose. Mais peut-être que commencer par là n'était pas la meilleure chose qui soit. Toujours est-il qu'elle était un peu moins fragile qu'avant, ça devait certainement se voir. Après, Joanne trifouilla son poignet afin de se défaire d'un bracelet. Non, du bracelet. "Tu veux aussi récupérer ceci ?" demanda-t-elle calmement, bien que c'était à contre-coeur -cela devait certainement se voir un peu- et que s'il le reprenait, ça mettait certainement un terme, le point final à leur histoire.
Sûrement personne ne m'aurait cru un jour capable d'être aussi froid avec Joanne. Je la regarde à peine et jette chacune de mes paroles mollement, avec une extrême lassitude. Je savais que nous allions devoir avoir cette discussion un jour, aussi tôt que possible afin de savoir ce qu'il devait advenir du bébé. Mais je n'y étais pas préparé aujourd'hui. Je ne voulais pas y penser aujourd'hui, je ne voulais pas la voir. Elle et son ventre arrondi. En le voyant, je me répète que je ne le verrai pas évoluer, grandir un peu plus semaine après semaine. Je ne sentirai pas ses pieds et ses mains à travers sa peau donner des coups à l'intérieur. Je ne me pencherai plus dessus pour l'embrasser et lui glisser quelques mots. Je ne vivrai pas tout ça, et le temps passant, alors que s'approchera le jour de son arrivée dans le monde, il sera chaque mois un peu moins mon enfant, et un peu plus le sien. Parce que je n'aurai pas été là. Elle m'a aussi arraché ça. A cette pensée, je serre les bras, resserre mes bras croisés, complètement replié sur moi-même. La jeune femme insiste tout de même au sujet des échographies, afin que j'en reçoive une copie. Le regard posé sur l'extérieur, là où il n'y a rien à voir, j'hésite quelques longues secondes. « ...pourquoi pas, oui. » je murmure finalement. Quitte à ne pas être là, autant pouvoir le voir grandir d'une autre manière. Avoir un souvenir de cette période. Savoir qu'il va bien, à quoi il ressemble. Oui, au moins ça. Ce sera le maigre lien que j'aurai avec lui en attendant de pouvoir le prendre dans mes bras. Joanne se permet de mettre en doute ma présence à l'accouchement. Là, je pose un regard noir et froid sur elle. Ce n'est pas un point discutable. Elle ne m'ôtera pas ça non plus. « Non, Joanne. Je veux être appelé qu'importe la manière dont il se déroule. » Mais je ne compte pas sur elle pour le faire tout de même. A vrai dire, je pense qu'elle ne veut pas que j'y sois, tout bonnement. Je note dans un coin de ma tête que je dois appeler l'hôpital pour m'assurer d'être prévenu que l'enfant arrive. Il est hors de question qu'il en soit autrement. Puisque la jeune femme ne souhaite pas s'étendre sur l'après, une fois l'enfant au monde, et donc le partage de sa garde, je juge qu'il est sûrement temps qu'elle parte. Tout a été dit. Joanne tourne les talons, mais avant d'atteindre la porte, me jette une phrase qui pourrait me faire rire si je ne lui en voulait pas autant. Une nouvelle preuve qu'elle me connaît bien mal. « Parce que c'est mon genre, peut-être, les vagues d'insultes ? » je demande cyniquement. Non. Je dis ce que j'ai a dire sur le moment. Je ne fuis pas la confrontation, je la prends de front. Je n'ai pas besoin de lancer d'insultes après coup. Elle n'a pas voulu me confronter, rompre en personne, alors elle n'aura pas un mot de ma part. Cette relation qu'elle voulait tant baser sur la communication se terminera dans le silence des non-dits. Avant de partir, Joanne retire également le bracelet que je lui avais offert à Londres de son poignet, et le tends afin que je récupère si je le souhaite. Je regarde le bijou, la toise. Non, je n'en veux pas. Je ne veux rien qui se rapporte à elle. J'ai me suis défait de ma bague et de ma montre. Qu'elle fasse ce qui lui plaît. « Fais-en ce que tu veux. Ou donnes-le à Hannah, elle me le transmettra. » je siffle entre mes dents. Puisqu'elle veut du reproche, en voilà un. Une pique cinglante qui suffit à traduire tout ce que je pense de son comportement et de sa décision. Je n'ai pas besoin de plus pour exprimer ma rancoeur. Elle est partie comme une voleuse. Elle m'a abandonné. Nous avions tout, absolument tout pour être heureux. Et elle m'a tout arraché. Plus j'y pense, plus l'avoir dans la même pièce est insupportable. Mes muscles se tendent un à un, cette envie de frapper quelque chose agite mes phalanges qui se resserrent sur le tissu de ma chemise pour rester en place. Finalement, mon regard se pose de nouveau sur Joanne, débordant d'une rage et d'une tristesse à peine dissimulés. « Je t'aimais, Joanne. J'aurais donné ma vie pour toi. Est-ce que ça ne t'as jamais suffi ? » je demande sèchement, haussant un peu le ton malgré moi en forçant sur ma gorge serrée. Non, ça n'a jamais suffi. Elle n'avait pas confiance en moi, ni en nous. Elle dira qu'elle n'avait pas confiance en elle-même, parce que c'est une excuse facile, une excuse typiquement Joanne. Pourtant j'étais prêt à la porter et la soutenir jusqu'au bout du monde, il n'était rien que je n'aurais pas fait pour elle, pour qu'elle soit heureuse. Rien. Mais elle n'en voulait pas. Ce n'était pas assez. Pas assez.
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Finalement, il voulait peut-être voir ces échographies, voir comme il grandissait, comment il évoluait, puisqu'il ne pouvait désormais plus le faire directement. Il n'allait plus voir son ventre s'arrondir, ni sentir le foetus en train de se positionner. La question des papiers étant réglée, Jamie et Joanne passaient très rapidement à autre chose. L'accouchement. Il lui lança un regard comme elle n'avait jamais vu, du moins pas sur elle. Ca lui glaça le sang, quelque part. Pas juste à cause de cela, mais elle se disait que si les choses tournaient, elle ne voulait pas avoir sur elle son regard haineux avant qu'elle ne soit endormie, ou pire. Joanne n'avait pas baissé les yeux, elle maintenait parfaitement son regard, elle ne fuyait pas. Sa voix tremblait très légèrement lorsqu'elle se permit de répliquer. "A la seule condition que tu ne me lances pas le regard que tu viens de me faire, même si les choses venaient à mal tourner." Le ton de sa voix redevenait un petit peu plus doux, plus calme. "Même si on en est encore loin, les médecins ne sont pas vraiment rassurés." Ils ne savaient sûrement pas à quoi s'attendre. Un acte où l'exercice de respiration était particulièrement important, voilà qu'ils étaient limités avec leur patiente. Joanne s'était tenue de partir, mais préférait crever l'abcès avant que ça ne se mette à pourrir et s'envenimer. Bien sûr que Jamie n'était pas du genre à insulter. Elle haussa les épaules. [color=#006699]"Tu en as le droit." [/olor]dit-elle, d'un ton neutre, en haussant les épaules. "En vue des circonstances." Elle ne l'aurait certainement pas blâmé pour ça. La jeune femme se sentait même prête à l'entendre, elle s'y était relativement préparée. Mais rien, si ce n'est une remarque cinglante et qui voulait tout dire. Joanne le fixa, pendant de longues secondes, mais gardait toujours le bijou entre ses doigts. Ceux de Jamie était crispé, comme tout le reste de ses muscles. Il gardait cette pression pour lui, se disant qu'il ne serait pas surprenant que le soir-même, il aille se défouler dans un bar ou se faire consoler par une autre par vengeance. Elle l'observait longuement et silencieusement, plaçant le bijou dans son sac à main. Elle allait le garder, celui-ci avait une énorme valeur sentimentale à ses, malgré les derniers événements. "Je vais le garder, dans ce cas." dit-elle en un murmure. Jamie se mit enfin à la regarder, mais cette fois-ci, il n'y avait pas que de la haine, de la rage, mais aussi une profonde tristesse. Le ton de sa voix se haussa à la fin de sa phrase. "C'était largement suffisant, Jamie." répondit-elle presque aussitôt. "Et je t'aimais aussi, plus que tout." Et elle l'aimait toujours, à n'en pas douter, mais il allait certainement lui rire au nez si elle le lui précisait. Elle n'en pensait pas moins. "Mais qu'est-ce que ça faisait d'aimer quelqu'un sur qui on doit constamment garder un oeil, de crainte de la voir faire un malaise pour n'importe quelle raison, mais qui ne supportait pas de voir son fiancé tenant le bras à une autre à une quelconque soirée ? D'aimer quelqu'un qui n'est pas capable de faire la part des choses devant une série de photographies prises à la va-vite ? D'aimer quelqu'un qui n'est pas fichu de se battre ?" Il ne pouvait pas démentir quoi que ce soit, dire que ce n'était pas vrai. C'était des faits, il aimait beaucoup avoir des faits. "Hannah m'a mise devant des vérités que je ne voulais pas entendre, mais je l'ai bien écoutée. Disant que ton monde était également devenu le mien, que ça ne servait à rien que je le rejette, qu'il fallait que je l'accepte et tenter d'y voir les bons côtés." Elle les avait, les bons côtés. Vivre aisément, sans véritablement se soucier de l'argent bien qu'elle continuait de faire attention à ses achats. Elle ne se prenait tout de même pas des produits de luxe. Les yeux bordés de larmes, malgré elle -dieu sait qu'elle n'aurait pas voulu montrer une quelconque faiblesse à son ex-fiancé. "Comment étais-je supposée survivre dans un monde qui ne me correspondait pas ?" Que même, parfois, l'amour lui-même ne suffisait plus. C'était certainement un peu comme Oliver, mais à une échelle supérieure, lui avait vécu avec une oppression quotidienne. Joanne avait était accostée déjà, à maintes reprises, souvent en sortant de l'hôpital, par des journalistes particulièrement usants. Elle ne leur adressait même pas la parole, désirant garder n'importe quel résultat pour elle. Joanne ne voulait pas de sa pitié, ni de sa tristesse ou de sa compassion. Elle s'approcha d'un pas. "Ca m'a largement suffi, Jamie." répéta-t-elle. "Bien plus que je ne l'aurai espéré." Elle ne s'attendait pas à une éventuelle réconciliation ou à ce qu'il la déteste moins. Ca faisait mal, mais ça lui apprenait beaucoup de choses. Après tout, elle avait déjà eu beaucoup d'occasion de s'enfuir depuis qu'elle était entrée dans ce bureau, et pourtant, elle y était toujours, à ne pas quitter une seule seconde le regarde de l'homme qu'elle avait aimé, et qu'elle aimait certainement toujours.
Impassible face à la plupart des paroles de Joanne, je me mure dans un silence que je ne brise que si cela est nécessaire. Et le plus souvent, mon regard ou ma posture s'expriment bien assez pour moi. Ainsi j'adresse un nouveau regard contrarié à la jeune femme lorsqu'elle ose mettre une condition à ma présence lors de son accouchement, n'acceptant pas la moindre négociation à ce sujet, et encore moins des menaces de ce genre. Quand mes yeux se détournent d'elle pour retourner se poser sur les autres buildings au dehors, c'est que je feins l'indifférence en apprenant que les médecins ne sont pas confiants par rapport à la mise au monde du bébé, dissimulant au mieux mon inquiétude -et mon envie d'aller secouer cette bande d'incompétents. « Je peux toujours financer un spécialiste, si les autres ne se sentent pas à la hauteur. » Je me dis que cela serait plus pour le bien de l'enfant que celui de la mère. Quoiqu'on ne puisse dissocier l'un de l'autre. C'est avant tout pour lui que je le ferais. Je ne réponds plus pendant quelques minutes. Je me fiche d'avoir le droit de l'insulter. Ce n'est pas mon genre, ce n'est pas moi, et cela ne le sera jamais, qu'importe les circonstances. Je le pourrais, lui dire quel genre d'égoïste lâche et idiote elle est, et lui jeter à la figure des mots plus immondes les uns que les autres juste pour me défouler. Mais ça ne m'avancerait à rien. Et cela manque d'élégance. Un silence et un regard qui en disent long, une remarque bien placée, feront amplement l'affaire et seront une bien grande économie d'énergie et d'émotions. Joanne garde le bracelet, finalement. Cela m'est parfaitement égal. C'est un beau bijou de valeur, cela relèvera sûrement le niveau d'une robe bon marché qu'elle revêtira pour le prochain gala du musée. Il ne restait plus à la jeune femme qu'à partir. Mais il est vrai que nous ne nous reverrons sûrement pas avant longtemps. Et je n'ai qu'une seule question pour elle. Je dois savoir ce qui manquait, ce qui n'allait pas, pour qu'elle décide de tirer un trait sur nous si facilement. Peut-être que tout l'amour que je pouvais lui porter n'était pas assez. Peut-être qu'elle voulait plus, qu'elle voulait mieux. Rien de tout cela, d'après elle. Joanne a une bien étrange manière de montrer que mes sentiments étaient suffisants. Et une façon bien à elle de leur montrer du respect. En me poignardant dans le dos, et en me mettant à genoux. Elle n'était pas parfaite. Elle était complexe, parfois incohérente. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait, et n'était jamais vraiment satisfaite. En somme, c'est une femme, comme une autre. C'était la femme que j'avais décidé d'aimer, avec toutes ses imperfections et ses failles. Et de ce que je comprends, ce sont ses défauts qui constituaient pour elle une bonne excuse pour rompre avec moi de cette manière. Elle s'était donné le droit de décider à ma place avec qui je pouvais faire ma vie. « C'était mon choix d'être avec toi malgré tout ça. Si ça qui t'as poussé à agir ainsi, alors tu es encore pire que ce que je pensais. » Plus égoïste, stupide et insultante que je ne le croyais. C'était mon choix. C'était elle que j'aimais. Elle n'avait aucun droit de décider du contraire. Aucun. Pas même sous prétexte qu'elle le faisait pour moi. « Hannah m'a déjà expliqué tout ça. Elle avait raison d'essayer de te raisonner. » Les deux versions concordent. Hannah a voulu secouer Joanne, et elle a fui. Elle a tout lâché. Oui, la seule chose que je n'arrivais pas à accepter chez elle, c'était qu'elle soit incapable de se battre. Comme si rien n'avait assez de valeur pour qu'elle se donne la peine de se faire violence. Pas même moi. Pas même notre famille. Elle voulait un bonheur facile et sans efforts tout en jouissant de tous les bons côtés d'une vie aisée. Mais l'on a rien sans rien. Et elle aurait du mettre un peu de sueur de son front pour s'accrocher et tenter de s'adapter à un monde qui n'était pas le sien. « Tu n'as même pas essayé. » Joanne dira sûrement le contraire. Elle sait si bien se voiler la face et voir des montagnes d'efforts de sa part là où il n'y a qu'un petit pas hésitant. Elle commençait tout juste à être vraiment plongée dans le grand bain, et cela se passait bien. Elle n'avait pas besoin de prendre la forme du moule, personne ne l'exigeait d'elle. Elle n'avait pas besoin de changer, ce monde pouvait l'aimer telle qu'elle était. Mais le regard des autres avait finalement plus d'importance que le mien. « Et c'est toi qui a voulu en faire partie, Joanne. Si tu m'avais fait confiance dès le départ, nous n'en serions pas là. » Si elle m'avait laissé l'en préserver, la tenir éloignée de tout ceci, en comprenant que c'était pour son bien… En quoi étais-ce si difficile d'accepter la guidance de quelqu'un qui est né et a grandi dans ce milieu ? Elle devait assumer tout le forcing qu'elle avait fait pour que je m'affiche avec elle, que je la présente comme celle que j'aime. Et elle n'en a jamais été capable. J'avais bien assez d'amour pour me montrer patient. Elle paniquait, ce n'était pas grave. Elle allait faire ses armes, devenir plus forte avec le temps. J'aurais été là à chaque pas, je l'aurais protégée. Pour ma future femme, pour la mère de mon enfant, une horde de riches et de puissants n'auraient pas pu me passer sur le corps pour l'atteindre. « Alors c'est toi qui ne m'aimais pas assez. » dis-je en serrant un peu plus ma chemise autour de mon bras. Le soit-disant homme de sa vie. Elle lui avait tourné le dos si facilement. « Je n'en valais pas la peine, hein ? » Non. D'ailleurs, je ne valais même pas la peine qu'elle rompe face à moi, qu'elle me rende elle-même sa bague. J'avais si peu de valeur qu'elle n'allait tout de même pas se fatiguer à lever le petit doigt. Je tente de respirer pour me calmer, ma gorge serrée et mon corps entier crispé saccadent chaque inspiration et expiration, me faisant parfois trembler sous la pression de toute cette colère. « Maintenant, va t'en. » dis-je froidement avant de n'en plus pouvoir.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il pouvait lancer le regard qu'il voulait en entendant son exigence, Joanne n'allait pas changer d'avis. Oui, elle osait imposer cela à celui qui la haïssait le plus en ce bas monde. Si Joanne voulait faire un sale coup, elle pouvait très bien reporter ses violences afin d'avoir un mandat d'éloignement. Si elle était aussi horrible qu'il le pensait, elle l'aurait déjà fait et il ne pourrait donc pas assister à l'accouchement. Vicieux comme coup, certes, Joanne mentirait si elle disait ne pas y avoir songé pendant une fraction de seconde. Si c'est pour qu'elle ait sur elle ce regard mauvais, pas sûre qu'elle accouche en toute sérénité, déjà que la situation n'était pas des plus simples. Il disait qu'il pouvait faire appel à un spécialiste si les autres médecins peinaient dans leur tâche. Joanne savait qu'il ne faisait ça que dans l'intérêt du bébé, mais elle ne voulait pas qu'il déverse un centime pour ça. Une longue de période de flottement, régnait dans la pièce après que Joanne avait balancé ses explications. Oui, il l'avait choisi. Oui, Joanne ne lui faisait pas suffisamment confiance, mais l'amour était là, il avait toujours été là. Elle acceptait tout ce qu'il disait, même si le nom d'Hannah lui aurait fait grincer les dents. Mais Hannah était aussi sujette à la suite, non ? Ce n'était pas ce qu'elle avait fait avec Jamie, avec toute cette histoire qui a tourné autour du baiser ? Ce n'était peut-être pas autant que la jeune blonde, mais au fond, c'était la même chose. Cette part là, Joanne ne l'oubliait absolument pas. "Alors quoi ? Je serai restée cette pièce de musée enfermée à double tour dans la maison ?" répliqua-t-elle, cyniquement, ayant ce parfait souvenir qu'il avait hésité à fermer derrière lui la porte du loft à Londres. Cette possessivité qu'elle adorait et haïssait en même temps. Finalement, il mit en doute l'amour que Joanne avait pour lui. "Non plus." dit-elle. Le problème n'était pas là. Elle ne saurait dire où il était, mais ce n'était certainement pas une question d'amour. De courage peut-être, de bon-sens. Joanne le voyait se crisper davantage, sentait bien qu'il était à deux doigts d'exploser, d'une manière ou d'une autre. Elle ne s'épuisa pas à répondre à sa question, elle resterait toujours fautive, même en présentant les plus beaux arguments et les plus longues justifications. "Peut-être que le soldat et l'infirmière sont morts pour ça. Parce que ça n'allait pas bien se finir, et que ça ne se finirait pas bien dans la vie suivante." dit-elle d'un ton rêveur. Puis elle haussa les épaules. Il ne lui demandait qu'une seule chose, c'était de partir. Joanne resta figée sur place encore quelques instants, alors qu'il regardait par la fenêtre. Puis, d'un pas déterminé, elle s'approcha de lui. Les sourcils légèrement froncés, elle savait exactement ce qu'elle comptait faire. Et malgré la situation, sa main se posa sur sa joue d'une délicatesse qui ne concordait absolument pas avec les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre puis elle l'embrassa, longuement. Un tout dernier baiser. Il ne faisait rien. Lorsque le baiser fut fini, elle gardait son visage proche du sien, toujours cette détermination, cette volonté - pour une fois qu'elle en avait-. "Il parait que ce genre de trucs, ça te fait partir." dit-elle, en faisant référence au baiser d'Hannah. Il avait une raison supplémentaire, maintenant. Elle devait certainement pleinement profiter de l'Anglais désormais, d'une manière ou d'une autre. Joanne ne voulait rien savoir d'elle. Puis elle s'éloigna de lui comme de l'air, faisant des pas en arrière. "Au revoir, Mr. Keynes." Pas de Lord. Il fallait bien revenir aux convenances, aux bases, il n'y avait absolument plus aucune intimité entre eux deux, depuis de longues semaines, déjà. Joanne quitta ensuite le bureau et l'établissement sans dire mot. Alors, elle réalisait que, finalement, elle avait apprécié ce tout dernier baiser, malgré toute la rancoeur et la haine qu'il pouvait transmettre par ce contact physique. Un tout dernier baiser.