❝Une partie de monopoly peut-être?❞ Constance & Gabriel
Ce restaurant est un des plus connus de la ville. Je n'aime pas du tout le brouhaha ambiant des autres endroits où l'on sert à dîner et c'est pourquoi j'ai tout naturellement choisi celui-ci pour mon rendez-vous avec Jane. Elle me parle de son travail, de sa journée, et je m'efforce de l'écouter avec tout ce que je peux d'attention. Mais le coeur n'y est pas. Cela n'est vraiment pas mon genre de rentrer dans une relation légère. Je ne suis pas fait pour ça. Je sais bien que c'est précisément pour cette raison que je me suis imposé de changer de style, que je me suis imposé de me donner une chance ici. Mais je n'arrive pas à me concentrer. Comment pourrais-je me persuader que cela va marcher. Pourtant je la regarde et je suis conscient que tout ce qui me plaisait chez elle est toujours là. Cependant il me manque un aspect important dans tout cela: la passion. Mais courir après la passion, c'est une folie. La passion ne peut que vous détruire, elle ne mène à rien. Ce que je voulais avec... Constance. Mon regard se détache de celle qui est considérée comme étant ma partenaire pour se porter sur la silhouette qui apparaît de l'autre côté de la pièce. Elle s'installe à une table et je remarque qu'elle n'est pas seule. Jane s'interrompt et me regarde avec insistante. "Pardon, tu disais?" Elle reprend là où elle en était mais c'est peine perdue, je suis ailleurs. Que fait-elle ici? Est-ce un rencard ou un rendez-vous professionnel. Je sers mes mains sur ma chaise et la pousse en arrière sous le regard étonné de mon interlocutrice. "Je reviens dans une minute, juste un contact professionnel à qui je dois toucher deux mots." Elle ne dit rien et me laisse partir. Je m'avance vers la table de Constance sans savoir réellement ce que je vais dire ou faire. Mais j'en ai foutrement marre de la laisser me pourrir la vie. Je regarde mon téléphone et apparaît son dernier SMS
Stance a écrit:
Oui c'est une bonne idée mais pas ce soir, je suis trop fatiguée, on en reparle demain.
Je suis à bout de nerfs. Elle m'a planté au musée, elle ne fait que me planter. J'ai essayé de maintenir le contact, de passer à autre chose et je m'y efforce. Mais qu'elle me mente, je ne le supporte pas. Ce que je ne digère pas est bien plus profond que cela évidemment mais j'ai besoin d'extérioriser ma colère et elle vient de m'offrir une voie en or pour le faire. J'arrive auprès d'elle et de qui que ce soit ce connard qui lui fait les yeux doux et je la vois blanchir. "Une partie de monopoly peut-être?" Je bous. L'imbécile me regarde puis la regarde pour voir si elle sait de quoi il s'agit. Cette petite phrase anodine n'est destinée qu'à elle. Je lui avais proposé que l'on se voit pour bavarder comme dans le bon vieux temps, qu'on regarde un film ou joue à un jeu de société. Elle m'a envoyé balader parce qu'elle était trop fatiguée et voilà que ... je ris d'un rire glacial. Je n'ai pas envie d'entendre ses explications, je veux juste mettre un terme à tout cela, à tout. Mais pas devant un public. Elle m'a déjà suffisamment humilié. "Veux-tu me suivre deux minutes, j'ai juste un truc à te dire." Je tourne les talons et prends la direction des escaliers pour aller aux toilettes à l'étage, elles sont moins bondées. Une fois tous les deux à l'intérieur, je m'assure que nous sommes seuls et tourne le verrou de la porte principale afin de m'assurer que je pourrai m'exprimer sans être interrompu. Tout ici brille, les lavabos sont presque dorés et je souris en réalisant que je vais ternir la beauté de l'endroit. Je me pince les lèvres amèrement. "Fatiguée hein?"
UNE PARTIE DE MONOPOLY PEUT-ÊTRE? GABRIEL & CONSTANCE
Je souffle. Pour la première fois depuis trois semaines. Je me suis enterrée comme une autruche. J’ai laissé couler. Couler le sang, les larmes. J’ai décidé de prendre un nouveau départ, encore un au vu de mes premiers mois désastreux dans mon nouveau chez-moi ici à Brisbane. J’ai commencé à chercher un nouveau boulot, même si j’ai eu quelques échos de l’Electric Playground. Le videur attitré de la boîte et accessoirement un bon copain m’avait appelé il y a quelques jour pour me faire le topo. Le moral de Loghan est au plus bas, il est exécrable, le personnel n’arrête pas de se plaindre. Bref, un beau bordel. Mais pour rien au monde je n’y remettrai les pieds. Constance, volume trois. J’éteins tout et redémarre. Comme si rien ne s’était passé. Sauf que dans mon deuxième bout de vie, j’ai aussi commis un meurtre: celui de l’enfant que j’aurais pu élever si j’avais été une personne normale et si Loghan n’avait pas été Loghan. Je souffle. Devant mon miroir, je regarde mon corps. Je suis en sous-vêtements, à la recherche d’une tenue présentable pour ce soir. J’ai rendez-vous avec un homme. Parce que dans mes bonnes résolutions, j’ai aussi décidé de m’inscrire sur un site de rencontres. Je ne me reconnais plus, mais je pense que je n’ai jamais vraiment été d’une régularité sans faille dans ma vie de toute manière… Dieu, que je porte mal mon prénom. Enfin, ce n’est pas nouveau. Je suis nerveuse, j’appréhende ce rencard. Que vais-je lui dire? Sur quoi pourrais-je lui mentir? Comment se profilera ma nouvelle vie? Je finis par attraper une robe moulante noire et chic avec des escarpins assortis. Pas très hauts, je déteste devoir faire un effort pour paraître élancée. Je me maquille ensuite très légèrement et termine par une touche d’un rouge à lèvres carmin, qui donne un véritable coup d’éclat à ma tenue conventionnelle. Je suis satisfaite, même si dans mon regard je décèle une pointe de mélancolie. Je sais que ce moment de renouveau ne sera que d’une courte durée. Je suis toujours la voisine de palier de Bryan, même si je ne le croise jamais. Loghan sait toujours où me trouver et le pire de tout, Gabriel ne digère pas notre dernière entrevue. J’ai beau essayer de couper les ponts, il faudrait que je m’exile pour que cela soit efficace. Je passe une main dans mes cheveux pour leur donner un peu de volume et sors de mon appartement afin d’héler un taxi qui me ramènera à quelques rues de chez moi, dans le restaurant le plus réputé de la ville. Arrivée devant le Burrow, je remarque mon très cher rendez-vous de ce soir. Grand, le teint basané, une barbe bien taillée et le regard pétillant d’enfin me rencontrer. Je le salue poliment et nous pénétrons ensuite dans le restaurant, où notre table nous attendait. J’ai longuement échangé virtuellement avec le jeune homme, un dénommé Michael. Nous nous asseyons et il somme le serveur de nous apporter son meilleur mousseux. Je regarde Michael d’un air étonné et nous parlons ensuite de la pluie et du beau temps durant quelques minutes. Nous nous faisons interrompre par qui je croyais être le serveur avant que mon regard ne se pose sur cette personne. Gabriel. Mon teint devient blafard tant je ne m’attendais pas à le voir ici. Pourquoi le destin s’acharne-t-il de la sorte? « Une partie de monopoly peut-être? » Michael me regarde d’un drôle d’air. Il croit surement que je lui ai caché Gabriel, qu’il doit être mon mari éperdument imbécile. J’essaye de détendre l’atmosphère en riant aux éclats. « Gab, mais ça alors! Quel plaisir de te voir! » Il n’est pas dupe et me lance un regard noir. Je ravale ma salive. « Veux-tu me suivre deux minutes, j'ai juste un truc à te dire. » Je souris, faisant mine que la situation est toute à fait normale. Je me lève et m’approche de Michael pour lui chuchoter: « Gabriel est un ami de longue date et je lui avais promis d’aller boire un café, sauf que… je n’ai pas honoré ma promesse. Enfin, je vais voir ce qu’il a à me dire, j’arrive tout de suite! » Il me regarde toujours d’un air interloqué. Je perds des points, merci Gabriel. Je suis celui qui est sensé être mon meilleur ami de toujours et grimpe les escaliers pour finalement me retrouver à l’étage du restaurant, non loin des toilettes. Il pénètre dans la pièce spacieuse et referme la porte derrière nous. « Est-ce vraiment nécess… » Il me coupe la parole en m’apostrophant: « Fatiguée hein? ». Je lève les yeux au ciel et me poste contre le mur derrière moi. « Tu ne peux pas comprendre, Gab. Ma vie est, comment dire, mouvementée depuis que je suis ici. Ce serait trop long de tout t’expliquer… » Il me sert son plus beau sourire ironique. « Je sais que je t’ai planté au musée et je sais que je t’ai promis de me rattraper. Je n’ai juste pas encore trouvé le temps… Oh et arrête de me regarder comme ça, je ne suis pas ta chose! » Je me rends compte que j’ai peut-être été trop loin dans ma dernière phrase, alors je baisse les yeux en direction de mes escarpins qui commencent d’ailleurs à me faire mal aux pieds. « Désolée, je ne voulais pas dire ça comme ça… »
❝Une partie de monopoly peut-être?❞ Constance & Gabriel
A-t-elle osé essayer de me dissimuler, de rendre mon accès de colère comme banal? Oui. Je la dévisage et je ne peux m'empêcher de montrer mon mépris. Elle est ma meilleure amie. Enfin, je le croyais. Visiblement, je n'ai jamais été rien de plus qu'un idiot. Encore maintenant elle continue à se jouer de moi. Mais c'est bien fait pour moi, je n'avais qu'à m'assumer, qu'à arrêter de la laisser me dominer. Je m'avance et me retourne pour la voir chuchoter à l'oreille de celui qui ne peut être que son rendez-vous. Elle est sur son trente et un et je déteste d'avoir à le dire mais cette robe lui va à merveille. Cela ne fait qu'accentuer ma rage. Je sors de la pièce, bien trop heureux que Jane n'ait pas vu ce qu'il vient de se passer. Elle nous tourne le dos et ne s'est pas retournée, en tout cas pour ce que j'ai pu en voir. J'entre dans la pièce et la referme derrière moi. Constance essaie de parler mais ce soir j'arrête d'être poli, je l'interromps. Son regard est troublé. Elle ne s'attendait visiblement pas à autant d’hostilité venant de ma part. C'est normal, j'ai toujours été le toutou fidèle qu'on pouvait manipuler comme on le voulait. Bien que toujours conscient, je me laissais faire parce que je ne voulais pas perdre ce que j'avais. Et des années après, me voilà coincé dans une salle de bains de luxe à réaliser... qu'en vérité, je n'avais peut-être rien. A force de m'excuser et de laisser passer les autres, je suis sorti du paysage. "Ah oui? Depuis quand est-ce devenu trop long que pour que tu me mentes?" La longueur des choses n'est pas une excuse. Rien n'est une excuse. Tout cela elle me l'a déjà dit pour justifier son départ sans un mot. Elle tente vaguement de repousser l'échéance et mon regard plein de reproche et je me mets à rire en l'entendant me parler d'être ma chose. J'étais de pierre en l'écoutant tourner en rond et me sortir ses bêtises sur le musée. Tiens en voilà encore une belle. Elle m'avait rejoint là-bas pour encore me laisser en tête à tête avec moi-même quelques heures plus tard. Constance l'inconstante. Se faufilant pour que l'on soit coincés tous les deux et puis changeant du tout au tout et me faisant la raccompagner. Elle était troublée et je culpabilisais de me fâcher égoïstement sans savoir pourquoi elle allait mal. Mais ce soir je m'en fiche. Tout cela ne justifie rien! Et encore moins qu'elle ose dire que c'est elle ma chose. Mon rire est froid, froid et amer voire cynique. "Tu es ma chose?" Je gronde sans pour autant lever la voix. Sans m'en rendre compte je me suis avancé vers elle, diminuant le gouffre physique qui nous sépare. Elle s'excuse mais je secoue la tête. "Non tu n'es pas désolée. Parce qu'au fond tu sais très bien que toutes ces années, c'est moi qui ai été ta chose." Je suis encore plus près. Je ne sais pas ce qui me prend mais la force qui m'anime est jouissive. Je vais enfin lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. Quand je ne peux plus avancer et que je suis presque contre elle, je m'arrête. Je ne veux pas lui laisser l'opportunité de m'échapper. Qu'elle me fasse face et qu'elle me regarde dans les yeux pour me répondre. Mes nerfs ne se sont pas tassés, je plaque mon poing contre la porte à droite de sa tête et penche la mienne sur le côté. "Et que voulais-tu dire alors très chère... chose?" Mon regard se plonge dans ses yeux avec ironie.
UNE PARTIE DE MONOPOLY PEUT-ÊTRE? GABRIEL & CONSTANCE
Décidément, Gabriel semble de plus en plus tourmenté depuis son arrivée à Brisbane. Et le pire, c’est que je pense que toute la colère contenue en lui est uniquement dûe à mon comportement. Je suis la source de ses malheurs, le catalyseur de ses émotions les plus sombres. Je suis un monstre. Je le sais. Et voir son regard se noircir comme il se noircit lorsqu’il me parle, ça me brise le coeur. Je suis brisée de l’avoir, malgré moi, entraîné dans ma chute. Une chute lente et douloureuse dans les tréfonds de l’enfer. Comme si mon mal-être était contagieux. J’ai longuement pensé, seule dans mon lit, comme presque tous les soirs, qu’il était furieux parce que je l’avais abandonné il y a quelques mois. Et puis je me suis demandé s’il n’avait pas accumulé toute cette rage au fil de nos années d’amitié, à m’entendre geindre, me plaindre comme une vulgaire femme que je suis. Qu’il a, par la force des choses, agi comme une éponge. Que toutes mes frustrations transformées en confessions se soient agglutinées dans son être pour former une boule de nerfs, une bombe au déclenchement inattendu et aux dommages collatéraux irréversibles. Il bouillonne, je le sens, la tension ambiante règne en maître. Il est plein d’une rancoeur indescriptible, d’un ressentiment que je ne saurais dénommer. Alors je m’emporte moi aussi. Et surement à tort. Il ne manque pas de me le faire savoir. « Tu es ma chose? » Il gronde et j’écarquille les yeux, comme un enfant pris sur le fait. Je suis consciente de ma bêtise. Il s’avance, réduisant le moindre espace d’oxygène m’étant disponible presque à néant. Je m’emporte, que dis-je, m’embourbe dans des espèces d’excuses. « Non tu n'es pas désolée. Parce qu'au fond tu sais très bien que toutes ces années, c'est moi qui ai été ta chose. » Il s’approche encore plus, comme si cela était encore possible. Mes bras nus frissonnent et je relève mes yeux pour les plonger dans les siens, dans ses incroyables et incommensurables petites planètes d’un vert intense. Toutes les nuances de la nature y sont représentées. Je défaille alors qu’il rapproche un peu plus son visage du mien. Je ne cesse de fixer ses yeux, comme si je pouvais plonger dedans, me noyer dans l’étendue de son regard perçant. Il tape son poing non loin de ma tête et je détache mes yeux pour les poser sur sa main décidée. Jamais il ne s’était montré si dur envers moi, pas même le jour de nos retrouvailles. Serait-il jaloux de m’avoir vu en compagnie d’un autre homme? Je n’ai pas le temps d’y réfléchir. « Et que voulais-tu dire alors très chère... chose? » Il me piège. Je n’ai aucune issue de secours. Pour la première fois, il me domine. L’intensité de la situation me fait perdre pied. Jamais je n’aurais pu imaginer Gabriel aussi… déterminé. Je bégaye, prise de cours. « J..je… Tu as raison. » J’ai compris qu’il ne servirait à rien d’essayer de se justifier, que sur ce coup là, comme sur tous les autres d’ailleurs, il est bien plus fort et malin que moi. Je me rends compte tout à coup que je l’ai sous-estimé, sur toute la ligne. Qu’il n’est pas, ou qu’il n’est plus ce petit étudiant fragile et sensible. Ou qu’il ne l’a jamais été, je ne sais pas trop. J’essaye néanmoins d’apporter un complément d’information, il me reste quand même un peu de jugeote. « Sache juste que je ne t’ai jamais considéré comme tel… Comme une chose. Tu es bien plus que ça, je n’ai même pas de mot assez fort pour le décrire… » Il ne cille pas. Qu’est-ce qu’il est fort, ça en devient déconcertant.
❝Une partie de monopoly peut-être?❞ Constance & Gabriel
J'ai besoin de reprendre ces mots, de les faire passer dans ma bouche pour lui faire entendre à quel point ils sont grotesques. Elle déglutit et cela me fait presque plaisir. Je n'ai pas vraiment le contrôle car en vérité, en ce moment, je suis dépassé par mes émotions. Cela fait trop longtemps que j'ai tout refoulé en moi. Je me rapproche d'elle comme si la proximité pouvait réduire mon animosité alors qu'en fait, elle ne fait que l'accentuer. La voir ainsi se raidir à mon approche ne fait que m'énerver encore plus. Je tape contre son visage sans aucune intention de la toucher, j'ai juste besoin d'extérioriser tout ce que je ressens. Je la regarde intensément lorsqu'elle ose capituler. Déjà? J'ai presqu'envie de rire aux éclats. C'est tout? Ou est donc la Constance qui lutte, qui s'emporte, qui veut faire de chaque personne un auditeur attentif à ses dires? Elle complète ce qu'elle vient de dire et un sourire cynique se dresse sur mon visage. Elle pense pouvoir me manipuler à nouveau, voilà qui explique son trouble d'apparence et cette ineptie qu'elle me sort. "Foutaises." Mais je ne bouge pas. Mon regard est plongé dans le sien et je sens chacun de mes muscles se contracter à cause de cette tension accumulée. Je vois soudain la clinche à côté d'elle se mouvoir et je parle froidement à la personne qui essaie d'entrer. "C'est occupé, allez au rez-de-chaussée!" Instantanément, une voix de Jane me répond "Gabriel?" Je me raidis en réalisant que bien que déformée par l'épaisseur de la porte, c'est bien la voix de Jane que j'entends. Je pose mon index sur les lèvres de Constance afin de lui enjoindre de se taire et réponds tout en la fixant dans les yeux. "Il n'y a pas de Gabriel ici. Le lieu est en maintenance." Le message est clair pour toutes les deux. Tandis que je parle, mon index glisse sur la gorge de Constance et mon regard s'allume. Je ne sais pas ce qu'il se passe exactement mais la tension devient palpable. Je dois m'éloigner mais je n'y arrive pas. "Tu t'es foutu de moi depuis le début Constance." Mes yeux continuent de la fusiller. Je respire difficilement et n'ai qu'une envie, me laisser aller. "C'est fini. Toi et moi c'est fini." Pourtant l'emprise qu'elle a sur moi est encore visible. J'ai le sentiment que je sens sa main se poser sur mon coude mais ce doit être une illusion. Afin de parer à toute attaque déloyale pour essayer de m'amadouer, je m'éloigne d'un coup d'elle pour avancer dans la direction opposée à cette damnée tentatrice dont je n'arrive à me séparer. Mais je vois son reflet dans la grande glace et j'arrête mon mouvement. "Et puis merde." Je me retourne vers elle et marche d'un pas élancé pour aller me coller contre cette femme que j'en suis arrivé à détester. Je n'arrête plus mes instincts cette fois et plaçant une main à droite de son visage, l'autre derrière sa nuque j'attire ses lèvres contre les miennes avec une violence trop longtemps mise en cage. Ce baiser est fort, prononcé et terriblement excitant. La main qui me soutenait sur la porte descend sur sa jambe à peine couverte par sa petite robe de soirée. Elle remonte le long de sa cuisse pour attirer le corps de Constance plus près de moi. Mes membres réagissent à ce contact tandis que j'approfondis le baiser. Je me consume dans ce geste que j'ai tant espéré mais que je n'avais jamais envisagé en de pareilles circonstances. Mes doigts se resserrent autour de la chair de sa jambe et remontent encore un peu plus haut, allant à la rencontre ce fin tissu qui cache son intimité. Je mordille sa lèvre inférieure avant de m'interrompre un bref instant pour la regarder droit dans les yeux. Je ne cherche pas à lui offrir une occasion de m'arrêter. Cet arrêt est juste là pour m'imprégner de son regard afin de le laisser me submerger à chaque fois que je fermerais les yeux au cours des prochaines minutes.
UNE PARTIE DE MONOPOLY PEUT-ÊTRE? GABRIEL & CONSTANCE
OUSTE!
Je suis déconcertée, décontenancée. Il n’y a même aucun adjectif d’assez fort pour décrire la situation dans laquelle je me trouve. Je ne saurais probablement jamais pourquoi il est autant en colère contre moi, pourquoi il m’en veut autant. Alors j’essaye de me lancer dans des explications approximatives, j’essaye de lui dire qu’il compte pour moi. Qu’il n’est pas une personne lambda dans l’océan de merde qu’est ma vie. Qu’il est comme le phare dans ma nuit brumeuse. Mais rien ne sort comme je le voudrais. Je ne suis pas douée pour ces choses là, pas douée pour mettre des mots sur mes sentiments, pas douée pour exprimer mon affection. Je me suis efforcée d’essayer et me suis faite bernée par un homme que je pensais aussi éperdument amoureux de moi que je l’étais de lui. Et avant ça, pendant mes années universitaires, je n’étais qu’une brebis fragile, qui avait besoin d’un confident. Rôle que Gabriel a performé avec brio. Mais jamais je n’ai osé le toucher, mis à part quelques accolades teintées d’embarrassement, jamais je n’ai été aussi proche, jamais je n’ai ressenti pareille tension avec lui. Comme si notre relation n’avait été qu’un volcan se reposant pour mieux entrer en éruption. Et je crois que ce jour est arrivé, à en juger par sa détermination à en finir avec moi. « Foutaises. » Il ne croit pas un traitre mot de ce que je dis et pourtant, je suis sincère. J’aime Gabriel. J’aime sa manière de parler, j’aime quand il s’emporte dans des envolées lyriques, j’aime sa passion, j’aime son dévouement, j’aime son sourire, ses maladresses, son coeur pur qui est sa plus gande richesse. Mais lui me déteste, et mon coeur est encore plus brisé que la première fois qu’il l’a été. Nous nous fixons intensément sans dire un mot et je me concentre pour lui transmettre dans mes yeux noisettes tout ce que je ressens pour lui. Toute l’étendue de mon affection. Tout ce que je n’ai jamais su lui dire, peut-être par timidité, par fierté ou par manque de temps. Nous sommes interrompus quand la poignée de la porte se met à tourner. Gabriel semble reconnaître la personne derrière le battant et me somme de ne dire mot en posant délicatement son index sur ma bouche asséchée. Je ne comptais rien dire, de toute manière, je suis bien trop destabilisée. Une femme. Surement la personne avec qui il est venu ici. Surement un rencard. Mais de quel droit me reproche-t-il de ne pas lui donner de nouvelles? Il a une vie aussi, apparemment. Il n’a pas besoin de moi. Le silence revient et redevient pesant. Il finit par glisser son index le long de mon cou et encore une fois, mes bras sont pris d’un frisson incontrôlable. « Tu t'es foutu de moi depuis le début Constance. » J’ai envie de hurler, de lui dire que jamais cela n’a été le cas mais je suis comme mortifiée, comme si ma bouche avait été scellée par son index quelques secondes auparavant. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, je ne me reconnais plus. Il me fusille du regard, je suis sur le point de faillir. Il me tue. Et il y arrive tellement bien que je me demande s’il m’a un jour vraiment appréciée. Il n’éprouve aucun état d’âme à me cracher toutes ces accusations au visage. « C'est fini. Toi et moi c'est fini. » Sa phrase me frappe de plein fouet. Mon coeur rate un battement. Ma respiration se coupe. Mon bras se soulève machinalement vers lui et vient se cogner maladroitement contre son coude, avant de se reposer lourdement le long de mon corps. Il vient de m’asséner le coup fatal. Je suis touchée, sur le point de sombrer. Il s’éloigne en une fraction de secondes et je tourne instinctivement mon visage dans le reflet du miroir, où il me jette un dernier regard. J’essaye de rassembler mes dernières forces et murmure un « Gabriel… » à peine audible, du bout des lèvres, comme si je rendais mon dernier soupir. « Et puis merde. » Il fait volte-face et bondit dans ma direction, m’attrapant par la nuque et plaquant sévèrement ses lèvres contre les miennes. Je sens le sol se dérober sous mes pieds. Je me laisse aller à lui, l’embrassant plus fougueusement encore, comme si c’était mon seul moyen de lui montrer tout ce que je n’ai su lui dire avec des mots. Je perds haleine, je perds le contrôle. Il dirige tout, ne laisse rien au hasard. Il passe sa main sur ma cuisse et m’attire encore plus contre lui. Je n’ai qu’une seconde pour reprendre ma respiration que déjà il replonge ses lèvres contre les miennes. Sa main se fait de plus en plus insistante, elle remonte pour m’effleurer et provoquer une série de gémissements de plus en plus saccadés. Il s’arrête ensuite pour me regarder dans les yeux. Pour m’offrir ce regard sauvage que jamais je n’aurais pu imaginer un jour observer dans ma vie. Et soudain, je comprends tout. Je comprends tout. Mon cerveau file à une vitesse folle mais je n’en tiens pas rigueur pour le moment. Je me laisse submerger par cette vague de sentiments nouveaux alors qu’il m’attrape de nouveau la bouche pour l’emprisonner de ses lèvres charnues. Mes mains se dégourdissent, retrouvent de leur vivacité pour venir lui retirer son veston et lui détacher quelques boutons de chemise. Il se laisse faire avant de me plaquer totalement contre le mur et de lever mes bras pour leur barrer un quelconque accès sur son corps que je devine étonnamment musclé. Il me domine littéralement et aussi étrange que cela puisse paraître, ce retournement de situation me plaît.
❝Une partie de monopoly peut-être?❞ Constance & Gabriel
Chaque seconde, chaque fraction de seconde devient plus intense. Je m'acharne sur celle que j'ai tant aimé. Je me sens utilisé, comme si toutes ces années n'avaient été qu'une perte de temps infinie. Pourtant, derrière cette effusion de haine, je sens le désir pointer. Un désir violent, bien plus intrépide et fort que jamais. Ce sont mes nerfs qui me dominent en cet instant, ce sont mes pulsions qui me dirigent. Lorsque j'entends sa voix lâcher mon prénom dans un murmure de supplice, je ne ressens aucunement un sentiment de victoire, non c'est un appel que j'entends. Un appel à ma personne, à mon corps, et c'est mon âme entière qui se réveille. Je ne peux me retenir d'y répondre. Faisant volte face tout d'un coup, mon regard capture celle que je m'apprête à toucher. Je suis sur le point de sacrifier toutes ces années d'amitié. C'est trop tard pour avoir des doutes, ces années sont déjà passées. Il y a quelques minutes j'ai déjà décrété que c'était fini. Et je le pensais, et je le pense encore. Alors que fais-je au beau milieu de ce bordel? Jane est non loin, quelque part en bas à me chercher. Ou de l'autre côté de la porte à attendre que je sorte de ce trépas où je me suis fourré. Mais tout cela m'est bien égal: je n'ai d'yeux que pour la démone en face de moi. Celle qui pendant tant d'années a révélé mes côtés les plus merveilleux tandis que se développaient en moi les plus sombres. Et voilà qu'éclot ce côté sombre. Mes lèvres s'emparent des siennes, ma main remonte sur sa cuisse, je ne me lasse pas de ce baiser ardent. Tandis que je m'arrête pour la regarder, j'entrevois une lueur dans son regard, comme si elle essayait de communiquer à travers lui. Mais je me moque de tout, je suis dans un autre monde. Un monde où il m'est permis d'être qui je suis. Mes lèvres plongent à nouveau sur celles de Constance, mes dents égratignant légèrement celle inférieure. Je sens ses mains m'ôter mon blouson qui tombe à terre dans un bruit léger, à peine audible. Et quand elle défait trois de mes boutons de chemise, j'interromps son geste en plaçant ses mains au dessus de sa tête. Mes instincts primaires sont à leur maximum. J'appuie sur mes baisers avec force et suis encouragé à continuer par de petits gémissements que ma partenaire de jeu émet à intervalles irréguliers. Mes lèvres descendent dans son cou et s'entrouvrent pour laisser passer ma langue sur sa peau. Son goût est divin. J'embrasse plus avidement la base de ce cou légèrement parfumé et libère ses mains pour récupérer l'usage des miennes. Je les place sur ses fesses que j'emprisonne sévèrement avant de ramener tout son corps contre moi, avant d'amener son intimité contre la partie de mon corps la plus tendue. Ce contact me provoque une brûlure. Je sens la soie sous mes doigts et tandis que je l'embrasse, je fais remonter le tissu tout doucement pour en avoir le contrôle. Une fois mes mains en dessous, je les passe dans son dos que je caresse avec passion et redescends mes mains vers la dentelle son sous-vêtement. Ma langue passe dans sa bouche tandis que je glisse un doigt sous sa petite culotte à la recherche de son intimité. Je mords sa lèvre au moment même où je l'insère en elle lentement. Elle se cambre sous ma main et j'ose alors continuer à être effronté et appuie encore plus fort à l'endroit humide où je suis entré. J'insinue un doigt supplémentaire dans son sexe tout en l'embrassant dans le cou. Je sens ma main entre nous et la folie me submerge. "Dis-moi que tu en veux plus Constance." Je continue mon va et vient en elle cherchant à la faire perdre pied. Je veux entendre sa voix devenir rauque sous mes assauts. Je veux l'entendre me parler. J'embrasse à nouveau son cou et descend plus bas vers ses épaules. Arrivant à ses bretelles, je les mordille pour les faire glisser sur le côté. "Dis-moi que tu me veux moi." Voilà ce que j'ai toujours désiré. L'entendre me désirer moi et non un mari infidèle, non un voisin bien barraqué, juste moi. Moi celui qui l'ai toujours faite passer au premier plan. Je ne fais pas encore glisser sa dernière bretelle, attendant qu'elle me délivre du supplice avant. La menaçant presque de m'arrêter si elle ne peut me désirer en ce moment comme je la désire. Je reste la bouche effleurant sa peau, la main cachée sous sa robe, à attendre ce dont j'ai besoin pour l'emmener jusqu'à l'extase.
UNE PARTIE DE MONOPOLY PEUT-ÊTRE? GABRIEL & CONSTANCE
Mon cerveau s’engourdit. Il manque d’oxygène. Je n’ai plus aucune pensée rationnelle, je me laisse littéralement submerger par toutes les émotions produites par les mains, les lèvres et la respiration saccadée de celui que je croyais être mon meilleur ami. S’il y a bien une seule chose que jamais je n’aurais imaginé, c’est bien une situation comme celle que nous sommes en train de vivre. Jamais je ne l’ai vu comme ça, pour moi il n’était qu’un petit gars aux tâches de rousseur et à la timidité affolante. Le voir ainsi, véritablement éclore, comme une chenille se transformant en un papillon, me sidère. Mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir. Je me délecte de ce moment. Le prédateur que j’ai au bout des lèvres me fascine, me transporte, me possède toute entière et je n’ai aucun remords à me laisser faire. Comme si, intrinsinquèment, mon corps avait attendu ce moment. L’alchimie nous liant à cet instant est électrique, pesante, terriblement excitante. Il m’use et m’abuse, sa bouche se fondant un peu plus fort à chaque fois contre la mienne. Je murmure une nouvelle fois son nom pour le pousser encore plus à se fondre en moi, à me donner ce que mon subconscient a toujours voulu obtenir. L’atmosphère est insoutenable. Il est insoutenable. Il finit par relâcher mes bras après m’avoir subtilement punie de l’avoir trop dévêtu. Mes mains descendent lentement dans ses cheveux, les tirant dans un geste bestial avant de terminer leur chemin dans le creux de sa nuque, où j’enfonce mes ongles dans sa chair humide. Il gémit et reprend de plus belle. Il passe sa langue dans mon cou, me procure un plaisir sans nom. Puis il passe ses mains sur mes fesses pour me presser contre sa virilité, pour me faire ressentir tout le poids de son désir. Il fait glisser méticuleusement ses doigts en dessous de ma robe pour venir me caresser le bas du dos et ainsi me provoquer une nouvelle série de frissons. Sa bouche se replonge dans la mienne alors qu’il passe à présent sa main à l’intérieur de la dentelle de ma culotte. Je gémis, comme s’il venait de me lancer une décharge électrique. Et au moment où je m’y attends le moins, il plante ses dents sur ma lèvre inférieure en même temps que son doigt glisse dans mon intimité. Je ne peux m’empêcher de pousser un petit cri de surprise mêlé d’envie. Il continue à me donner ce plaisir charnel jusqu’à ce que cela en devienne insoutenable. Je n’en peux plus vraiment. J’ai envie de plus. J’ai envie de lui. « Dis-moi que tu en veux plus Constance. » Aucun son ne peut sortir de ma bouche, juste des gémissements de plus en plus intenses, qui visiblement l’encouragent. Je perds pied, encore plus, et je sens que je frôle l’orgasme. Sa bouche embrasse ensuite mon cou et descend pour arracher l’une de mes bretelles avec une malice non-dissimulée. « Dis-moi que tu me veux moi. » Le silence suivant sa phrase est pesant, je sens qu’il attend énormément de ma réponse. Mon désir est à son comble. J’inspire un grand coup et glisse ma main sous son menton pour que ses yeux se plongent dans les miens. Je ne réfléchis plus désormais, étant uniquement guidée par mes sentiments jaillissant. « Depuis toujours. » Ne prenant pas conscience de l’intensité de ces deux mots, je me jette contre lui et le noie de baisers toujours de plus en plus acharnés. Il ne se contient plus non plus, retire ses doigts de mon intimité et arrache littéralement ma robe, pour que je me retrouve à moitié nue devant son regard empli d’un appétit sans nom. Un vrai prédateur. Je passe à mon tour mes mains sur la bosse que forme son pantalon et presse sa virilité à travers le tissu. Il pousse un gémissement de surprise mais il se laisse faire. Je déboutonne son bas avec délicatesse, avide de pouvoir découvrir ce qu’il se cache en dessous, l’objet de toutes mes convoitises. Je passe ma main à l’intérieur de son caleçon tout en faisant danser ma langue avec la sienne. Ma main droite s’empare de sa verge et je sens sa main qui m’agrippe la taille se crisper. J’arrête mon baiser pour lui lancer un regard lourd de sous-entendu avant de commencer un mouvement de va-et-vient avec ma main. Je sens qu’il défaille, à son tour…
J'étais venu ici pour manger un petit bout tranquillement avec celle que je peux appeler ma copine. J'étais venu sans aucune intention saugrenue. A vrai dire, cette soirée était supposée être une soirée des plus calmes. Mais rien ne découle normalement. Depuis que j'ai vu Constance à l'autre bout de la pièce, depuis qu'elle m'a suivi... Plus rien ne tourne rond. Seules mes pulsions parlent encore tandis que j'ai cessé de laisser les mots sortir de ma bouche. Et c'est probablement mieux ainsi. En tout cas, c'est tellement meilleur. Tellement plus profond. Mon sexe durcit lorsque j'insère mes doigts dans l'intimité de Constance. Une image envoûtante que je n'aurais jamais cru avoir le loisir de voir. Ses gémissements me donnent le vertige, une sorte de nausée trop agréable que pour être interrompue. Elle s'accroche à moi de toutes ses forces et je ne la repousse plus. Je ne pense plus. Tout ce que je vois c'est tout ce que je sens. Physiquement. Ses mains dans ma nuque, des ongles qui m'égratignent avec passion, les miennes qui s'acharnent autour de son intimité, la pénétrant et en ressortant avec un délice non contenu. Elle répond enfin à ma question, alors que ma langue titille son épaule. N'y tenant plus, je fais tomber sa robe au sol avec violence. Alors que nos lèvres s'entredéchirent, je sens sa main se poser sur mon pantalon. Ma respiration s'accélère et je la laisse faire avant de la presser avec ma main pour qu'elle y aille plus fort. Elle intensifie mon désir et ça en devient dément. Je regarde ses lèvres avec avidités tandis qu'elle déboutonne ce qui sépare ma virilité de ses doigts agiles. Ma main se crispe autour de sa taille lorsque la sienne entre en contact avec cette partie sensible de mon corps. Je gémins malgré moi. C'est intense. Elle s'écarte de mon visage et plonge son regard dans le mien. Je le soutiens sans rien dire, la laissant prendre son temps, savourant ce contact interdit. Puis elle se lance dans un massage érotique de mon pénis. Je la regarde faire dans un premier temps avant de glisser ma main dans son cou et de descendre vers sa poitrine. Je cherche un peu à la déstabiliser mais j'ai surtout envie de la toucher. Ma main se glisse sous le bonnet gauche de son soutien-gorge et je caresse son téton doucement avant de faire sortir son sein. J'en pince avidement le bout et tandis qu'elle accélère son mouvement sur mon sexe, je l'attire contre moi, reprenant possession de ses mains que j'emprisonne entre mes doigts et plongeant ma langue sur ce sein dressé. Je le lèche avec emphase, tourne autour du bout rouge et dans un élan d'audace le mordille. Je lache une de ses mains pour récupérer l'usage de la mienne et descend pour faire glisser sa petite culotte sur ses cuisses. Cela me semble trop compliqué à mon goût, je décide de déchirer la fine dentelle du vêtement pour l'en déposséder. Je presse mon sexe en érection contre sa zone enflammée et continue en même temps de sucer son sein avec passion. La position que nous avons ne me convient plus, je décide donc de la diriger vers le lavabo tout en l'embrassant et en faisant tomber mon pantalon en chemin. Une fois qu'elle est dos aux éviers, je force son dos à s'étendre dessus et glisse ma main par dessus le bonnet qui recouvre son autre sein. Massant avec force ce morceau de son corps, je me souviens soudain que je l'ai dévêtue de sa petite culotte, je la regarde donc soudain à cet endroit là avec vice. ► Sparka
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POUSSEZ-VOUS! Incroyable. Ses gestes millimétrés, sa respiration haletante, son souffle chaud contre mon cou, ses lèvres qui remontent jusque l’une de mes oreilles parfois pour ensuite m’en mordiller le lobe, il est incroyable. Je ne peux pas vraiment croire en ce qu’il m’arrive tellement la situation est insensée, tellement jamais je n’aurais imaginé Gabriel dans une telle posture. Je ne l’ai jamais envisagé et je le regrette amèrement. Toutes ces années perdues, ces années ratées. Ce départ, cet abandon. Je regrette tout. L’alchimie ambiante me fait me rendre compte de ma bêtise, mais surtout de l’évidence que nos deux corps ont été faits pour être fondu l’un dans l’autre. Je crois bien qu’il est l’amant le plus… incroyable, c’est le mot, qu’il m’ait été donné de rencontrer. Rien, absolument rien ne laissait à penser qu’il était si… habile, si minutieux, si doué finalement. Je me régale de ce plaisir que je lui donne, tout comme je me délecte de celui qu’il m’offre. Ses baisers ont un goût exquis, celui de l’interdit. De l’aveu aussi, peut-être. Je me laisse aller, ma main dans son caleçon lui procure un bonheur éphèmère presque sans nom. Il défaille, son regard se perd dans le vide au fur et à mesure que mes mouvements de va-et-vient sur sa virilité s’accélèrent. Il va bientôt atteindre ce si merveilleux point de non-retour, mais il décide d’arrêter mon geste. Il ne veut pas que cela se termine ainsi. Et moi non plus à vrai dire à en juger par mon regard qui le supplie de se fondre en moi. Il retire ma main de son caleçon, m’embrasse une nouvelle fois avec fougue et se débarrasse de tous les artifices qui vêtissent mon corps. Il va même jusqu’à déchirer le petit bout de dentelle séparant l’objet de ses convoitises à son corps de feu. La tension est à son comble et le temps semble s’arrêter lorsque mon regard se plonge dans le sien. Après tout ce temps. Après toutes ces années. Mon cerveau est définitivement engourdi, il ne répond plus. Il n’y a plus personne sur cette planète à vrai dire, hormis Gabriel et moi. Nous deux. Et personne ne peut nous retirer ce moment. Je ne sais pas quelles conséquences aura cet acte tout bonnement inattendu, mais je suis bien trop… envahie par l’envie que pour y réfléchir. Je ne veux plus réfléchir d’ailleurs. J’ai envie de lui, de ses doigts méticuleux, de son regard perçant, de ses lèvres charnues et je ne peux me contenir plus longtemps. Lui non plus, puisqu’il me pousse à présent contre le lavabo et me retourne, à deux doigts de nous offrir ce que nous attendons tous les deux. L’apothéose de ce moment emprisonné. De ce momentum dans le temps. J’ai chaud, trop chaud, à tel point que je sens quelques gouttes perler dans mon dos. Gabriel le remarque, puisqu’il y passe ses doigts, puis sa langue pour m’offrir le plus exquis des frissons. Et là, sans que je ne m’y attende, je sens tout le poids de son désir contre mon derrière. Ses doigts se frayent un passage pour ensuite y laisser entrer sa virilité. Les premiers coups sont durs, brusques et me tirent un gémissement de surprise, mélangé à un plaisir sans nom. Je me laisse aller, je me cambre un peu plus pour lui laisser tout le loisir de me sentir un peu plus contre lui, en lui. Ses coups de reins se font de plus en plus acharnés pendant que ses mains se baladent un peu partout sur mon corps, d’abord pour me presser la poitrine, ensuite pour tirer légèrement mes cheveux. Mon souffle est saccadé et j’essaye tant bien que mal de ne pas trop gémir, mais rien n’y fait. C’est bien trop bon pour que je me contienne. Alors je pousse d’abord des gémissements légers, des petits soubresauts avant de m’abandonner totalement. Gabriel est de plus en plus réactif et ses mouvements de plus en plus pressés et nos ébats atteignent leur paroxysme après quelques minutes. Nos deux corps sont désormais plus humides que jamais et il se défait lentement de son étreinte. Je prends à mon tour quelques secondes pour souffler et finis par me retourner pour lui faire face. Nous nous regardons intensément pendant une bonne fraction de seconde jusqu’à ce qu’une pulsion me pousse à déposer un bref baiser sur ses lèvres, comme pour sceller le moment intime que nous venons de passer ensemble…
Je touche du bout des doigts les perles de sueur qui lentement parcourent son dos. Cette vision me submerge en même temps que mon corps entier réagit au contact entre nos peaux. Constance et son reflet me font face. Je la vois de dos et je vois aussi son visage dissimulé derrière des mèches sombres qui balayent ses joues. Mes mains la caressent avec emphase tandis que je cherche mon équilibre dans ce chaos. Constance est près de moi, sous moi, contre moi... Constance est là. C'est tellement inattendu, tellement incroyable. Il y a deux heures je râlais parce qu'elle avait décliné mon offre de passer la soirée ensemble. Il y a moins d'une heure, je me présentais à sa table plein de cynisme pour lui demander de me suivre et mettre un terme à tout ce qui nous reliait. Et voilà qu'en ce moment, nous nous unissons encore plus fort que jamais. Mon corps épouse ses formes, mon sexe la pénètre avec rage et mes mains s'accrochent à ses hanches tandis que je cherche à rentrer en elle de toutes mes forces. Elle suit mes coups de reins, elle serre ses doigts entre eux et j'en vois la commissure blanchir tant l'étreinte est forte. Mes lèvres parcourent sa colonne vertébrale tandis qu'elle se contracte encore plus fort pendant qu'elle me reçoit en elle. C'est divin. Je suis au bord du précipice et pourtant j'en veux encore. Je sais que je vais bientôt exploser mais je serre les dents pour ne pas déjà me laisser aller. Cela fait déjà trop longtemps que je me maîtrise mais cette torture est exquise. Elle me rappelle toutes ces années auprès de celle que j'aimais et que je ne pouvais pourtant posséder. Maintenant que je la possède, je ne veux écourter ce moment. Je la pénètre encore plus fort, retenant les sons rauques qui parfois m'échappent. Et puis alors que mes mains massent sa poitrine, alors que je sens son corps céder et se décontracter avec vigueur, c'est à mon tour d'atteindre le nirvana. Aucune autre relation sexuelle ne m'a procuré ce sentiment d'interdit, de rage et de délivrance en même temps. C'était unique. Parfaitement unique. Dans aucun de mes fantasmes je n'avais envisagé un scénario aussi particulier et aussi concluant. Elle se retourne pour me faire face et je cherche du regard une serviette. Mais je n'ai pas le temps de me déplacer pour en saisir une que je sens ses lèvres furtivement m'embrasser. C'est court et surprenant. Mon regard se plonge dans le sien et je reste coi un instant, cherchant ce que cela signifiait. Ma rage n'a pas désemplit, je me souviens des deux mots qu'elle a osé prononcés et je ne peux m'empêcher de les faire tourner dans ma tête. "Depuis toujours." Evidemment je n'y crois pas. Mais elle est tellement belle là devant moi. Nue. Les jambes flageolantes, le regard incertain, ses lèvres légèrement écorchées par mes assauts.
Je me penche finalement pour prendre une serviette et m'essuyer rapidement avant que ma position ne devienne trop embarrassante. "C'était une erreur." Mon ton est froid et je la fuis du regard. Je dois mettre un terme à ce qu'il y a entre nous, à tout, cela deviendrait trop douloureux sinon. Je la regarde soudain et alors que j'ai presque fini de me rhabiller, seule ma veste traîne au sol, je la dévisage. Je secoue la tête une fois avant de saisir son visage entre mes deux mains et de l'embrasser avec fougue et passion. Trente secondes plus tard, à bout de souffle et avec peine je détache nos lèvres et la regarde amèrement "Nous deux, c'est fini Constance. Tout ça n'a aucun sens. Je ne suis pas un jouet. C'est fini." Je tourne les talons, ouvre la porte et découvre Jane appuyée contre la balustrade. Elle me regarde horrifiée et je ne prends pas la peine de m'arrêter. J'ai eu ma dose de femmes inconstante ou insatisfaite pour la journée. Je descends les escaliers et pars sans un mot. ► Sparka