| jannah + I wanna be a part of it... New York, New York. |
| | (#)Dim 6 Déc 2015 - 16:40 | |
| Il y avait des gens qui détestaient probablement leur anniversaire. Pas Hannah, non, c'était tout le contraire et ce depuis qu'elle était toute petite. Le premier anniversaire dont elle avait souvenir était une gigantesque fête dans Central Park qu'avait organisé Nathan pour son dixième anniversaire. La petite fille qu'elle avait été à l'époque avait trouvé que tout était parfait, encore plus quand la journée s'était terminée lorsque son père lui avait offert son premier diadème en diamant. Le premier d'une longue série. Et avec les années, même s'il y avait eu moins de monde avec Hannah pour célébrer ce jour précis, l'enthousiasme de la brune n'avait pas faibli. C'était peut-être ridicule mais ce jour si particulier de l'année était à elle et uniquement à elle, elle pouvait en faire ce qu'elle voulait. C'était comme si pendant quelques instants, le temps était suspendu et qu'il n'y avait pas vraiment de conséquences. Ce genre de sensation était libératrice, vraiment. Aussi, Hannah ouvrit les yeux avec un sourire aux lèvres ce cinq Décembre-là. Son sourire s'agrandit rapidement alors qu'elle sentit un souffle chaud contre son cou. Elle tourna la tête et très vite, une de ses mains vint retracer le nez de Jamie puis ses lèvres, ce dernier dormant encore. Hannah ne ressentait absolument aucune once de culpabilité en se réveillant au côté du brun, tous les deux dans le plus simple appareil. Il avait un bras calé autour de sa taille et il était bien évident qu'il ne comptait pas la laisser fuir. Comme si elle avait envie de fuir. Hannah ne savait pas ce qui se passait entre eux, elle savait que sa rupture avec Joanne l'avait blessé plus qu'il ne voudrait jamais le dire à voix haute, il ne mentionnait plus la blonde ces temps-ci. Elle pensait sincèrement qu'il plaisantait quand il disait qu'il viendrait à New York avec elle mais il avait été sérieux. Tellement sérieux qu'elle avait pu lui tenir la main pendant les onze heures de vol ou au moment où elle lui avait fait visiter l'appartement dans lequel elle avait grandie. "Jamie, meet the Upper East Side." avait-elle dit très fièrement, tirant le brun de pièce en pièce. Là encore, c'était tout nouveau, Hannah n'avait jamais eu quelqu'un d'aussi important ici, juste son père et sa nourrice, Audrey, qui l'avait élevée pendant toutes ces années, accueillant Hannah chez elle, à la maison dès que l'envie lui en prenait. Même elle avait paru surprise en voyant Jamie mais Hannah s'était contentée d'un sourire avant de montrer au brun la vue superbe qu'elle avait depuis sa chambre. Le sous entendu avait été plus qu'appuyé et avant qu'Hannah ne puisse dire quoi que ce soit, les mains de Jamie se frayaient déjà un chemin sous sa robe et déjà un gémissement quittaient ses lèvres. C'était aussi simple que ça. Pas besoin de s'interroger sur le reste pas vrai ? Hannah se pencha et déposa un léger baiser sur les lèvres de Jamie, rapidement, avant de s'extirper de ses bras. L'exercice fut difficile et elle lâcha un rire quand elle fut finalement debout. Il ne mentait pas en disant qu'il était possessif, c'était certain. L'actrice attrapa la chemise du brun et l'enfila habilement avant de sortir de la chambre. Elle referma la porte le plus lentement possible, peu désireuse de le réveiller. Le reste de la demeure était déjà réveillé et Hannah suivit le bruit jusqu'à la cuisine où elle fut accueilli par le sourire chaleureux d'Audrey et des autres domestiques. "Joyeux anniversaire Miss Siede." Comme tous les ans, un caprice de petite fille sans doute, Hannah prit place à la table de la cuisine et elle s'autorisa une part du gâteau au chocolat qui avait été fait pour elle. Elle laissa le soin à sa nourrice de passer sa main dans ses cheveux, c'était le seul geste maternel qu'Hannah avait connu et dans le fond, elle s'en contentait. "Je crois que ça sera tout pour moi." déclara Hannah à la moitié de sa part. "Vous devriez manger un peu plus Mademoiselle." "Pas de conseil le jour de mon anniversaire merci." dit Hannah avec un sourire, chose qu'elle répliquait tous les ans. "Des nouvelles de mon père?" "Oui, il a appelé mais je n'ai pas souhaité vous réveiller vous ou Maitre Keynes. Il arrivera demain matin mais il a déjà fait envoyer votre cadeau d'anniversaire." "Oh... je veux voir, je veux voir!" Hannah retombait soudainement en enfance face au paquet cadeau. C'était le seul endroit du monde où elle s'autorisait à être vulnérable de la sorte, elle avait grandi ici et ses racines, ses premières joie et ses premières déceptions étaient dans cette ville. Elle ne prit absolument pas son temps pour défaire l'emballage, ses doigts déjà sur la boite, déjà en train de l'ouvrir. "... C'est ... magnifique." Le bijou, délicat et probablement hors de prix, était un collier en argent et en diamant avec pour pendentif une rose faite de la même matière. Telle qu'Hannah connaissait son père, il avait du préciser au fabriquant que le bijou devait être unique puisqu'il était pour sa fille. Il savait qu'Hannah raffolait des bijoux et il arrivait lui-même demain. Un signe de paix sans doute ? Hannah était tellement perdue dans la contemplation du bijou, beaucoup trop d'ailleurs, qu'elle remarqua à peine l'entrée de Jamie dans la cuisine. La voix d'Audrey lui fit prendre conscience de sa présence. "Bonjour Maitre Keynes, souhaitez vous prendre votre petit déjeuner maintenant ? " |
| | | | (#)Mar 8 Déc 2015 - 18:25 | |
| Au réveil, mon regard encore flou se pose sur la vue qui s'étend à travers la fenêtre de la chambre d'Hannah. New-York. Je crois n'être venu dans cette ville qu'une seule fois auparavant. Je crois que ce n'est pas vraiment le genre de ville faite pour un petit londonien comme moi. Mais j'ai accepté de venir pour elle. Et pour m'éloigner aussi loin que possible de Brisbane. C'est l'anniversaire de la comédienne. Elle n'a pas semblé appréhender une seule seconde, bien au contraire. C'est avec une excitation à peine dissimulée qu'elle était montée dans l'avion, qu'elle m'avait fait faire le tour du propriétaire, et qu'elle avait eu envie de faire l'amour avant de s'endormir, sûrement pour que le lendemain arrive plus vite. Elle a déjà quitté le lit quand j'ouvre les yeux. Je prends le temps, pendant quelques minutes, de m'étirer et de penser à la journée à venir. J'ai assez hâte de savoir ce que la reine du jour souhaitera faire. Je quitte les draps et vais prendre dans ma valise le pantalon de pyjama en velours noir que je n'avais pas eu l'occasion d'enfiler hier soir. Je ne me mets jamais rien de plus sur le dos en général. C'est donc ainsi que je retrouve la cuisine dans le grand appartement, où m'accueille la voix de la nourrisse d'Hannah. « Je vous l'ai dit hier, et je vous le répète, il n'y a pas de Maître avec moi. Appelez-moi Jamie, Monsieur si vous le souhaitez, ou ne m'appelez pas. » dis-je à Audrey avec une voix à la fois douce mais ferme. J'ai bien du mal à me faire à l'idée d'avoir des servants d'agitant autour de moi, moi qui ait perdu cette habitude quand ma famille a déménagé à Londres. Nous avions un peu de personnel dans la bâtisse familiale du Kent, mais seulement de quoi aider à l'entretien des lieux et garder un œil sur moi et Oliver. Je peux respecter le fait que les Siede aiment se faire servir de la sorte, aussi excessif et cliché cela puisse me paraître. Et je peux vivre avec, en bon invité qui ne se plaindra pas de ce qu'on lui offre. Mais on ne pourra pas me demander d'accepter de me faire appeler de la sorte. C'est encore plus gênant que lorsqu'on m'appelle Lord. Si l'esclavage a été aboli, c'est bien pour qu'il n'y ait plus personne pour se faire appeler Maître et avoir cet ascendant sur les autres. Ce n'est pas pour que ce genre de titre perdure de nos jours parce que cela donne un air chic. Je passe une main dans mes cheveux, ne me sentant pas encore très bien réveillé. « Et je vais prendre un thé, merci. » j'ajoute, plus aimablement. Puis je m'approche d'Hannah, me glisse dans son dos et passe mes bras autour de sa taille pour l'enlacer tendrement. Elle ne doit sûrement pas apprécier que je parle de cette manière à celle qui a toujours pris grand soin d'elle, et qu'elle considère sûrement comme son unique figure maternelle, qu'importe la douceur du ton employé. « Je crois que le décalage horaire me rend grincheux. » dis-je pour me justifier de manière assez bancale, espérant qu'elle ne m'en tienne pas rigueur, la bonne humeur du jour de son anniversaire pouvant être de mon côté. « Désolé. » Je dépose un baiser au creux de son cou, la pointe de ses cheveux chatouillant ma joue, puis sur sa mâchoire, et enfin sa pommette. « Joyeux anniversaire, Hannah. » je murmure à son oreille, la serrant un peu plus fort pendant quelques secondes. Puis je me détache d'elle pour m'asseoir juste à côté, et prends une de ses mains pour la tirer un peu vers moi afin qu'elle vienne s'installer sur mes jambes. Mon thé ne tarde pas à arriver dans une tasse, tout prêt sur la table. « J'ai trois cadeaux pour toi. » dis-je en soufflant sur la surface de l'eau. « Le premier est dans ma valise. Tu peux aller le chercher pour l'ouvrir maintenant si tu veux, vu que tu m'as l'air sur ta lancée. » Le collier offert par Nathan est d'ailleurs de toute beauté. Je laisse à Hannah le soin de juger s'il s'accorde bien ou non avec la paire de boucles d'oreilles qui l'attendent dans leur écrin. Achetées chez Tiffany, il s'agit de petites boucles en fils d'or tressés sertis dans le platine, formant deux cordes bordant une fine ligne de diamants. Elles sont à la fois discrètes, mais impressionnantes dans leur travail du détail et du relief. De la part de l'actrice, je m'attends à n'importe quelle réaction lorsqu'elle les verra, et même qu'elles ne lui plaisent pas. « Le second attendra ce soir. » je poursuis sans avoir besoin de plus de sous-entendus pour qu'elle comprenne de quoi il s'agit, même si elle avait pu y avoir droit la veille, et quelques nuits précédentes. « Le dernier se trouve à Brisbane, tu l'auras à notre retour. » Il s'agit d'une plante. Une fleur qui n'a rien de rare ou de coûteux. Mais c'est une espèce particulière et qui, à mes yeux, correspond à la perfection à Hannah. La fleur de lune est une plante chinoise qui est loin d'avoir fière allure à première vue. Fermée et flétrie, sa tige pend vers le bas comme morte, desséchée, pendant la grande majorité du temps, pour le pas dire tout le temps. Ce qui la rend si exceptionnelle, c'est la rareté de sa floraison. La belle de nuit n'éclot qu'une ou deux fois par an, et ce, seulement une fois le soir arrivé. Ce sont les rayons de la lune, souvent lorsqu'elle est pleine et bien ronde, qui l'encouragent à ouvrir ses pétales blanches, immenses et majestueuses. Elle reste ainsi éclose toute la nuit, parfois deux avec de la chance, puis se fane de nouveau. Le prochain spectacle de ce genre peut alors attendre tout un an avant de se reproduire. Une telle fleur me semblait parfaite pour mon oiseau de nuit, une Hannah qui ne laisse voir sa beauté qu'en de rares occasions. |
| | | | (#)Mer 9 Déc 2015 - 16:28 | |
| "Tu as beaucoup d’espoir si tu espères changer les habitudes d’Audrey, elle a encore du mal à appeler mon père par son prénom tu sais…" commenta simplement Hannah, un franc sourire sur le visage. La domestique ne releva même pas, probablement occupée à préparer le petit déjeuner de Jamie et Hannah releva la tête pour fixer le brun et passer sa main dans les cheveux de ce dernier alors qu’arrivaient les premiers baisers. Il pouvait être grincheux autant qu’il le voulait, du moment qu'il restait près d’elle, Hannah n’allait rien dire. La brune savait qu’ils venaient du même monde et que les choses étaient différentes pour lui, ici il y avait des domestiques et une vingtaine de personne qui se relayaient pour entretenir l’appartement et ses habitants. Mais elle rangea ce genre de pensées bien loin et Hannah laissa échapper un soupir de contentement en sentant les lèvres d e Jamie contre sa peau et elle le regarda s’asseoir, pensive. Hannah se disait qu’il se fondait très bien dans le décor de sa demeure, et venant de l’actrice, c’était un compliment. Elle se demandait également combien de temps ils allaient rester à New York, mais c’était une question pour la journée d’ordinaire de demain, aujourd’hui c’était son anniversaire et ça n’avait absolument rien d’ordinaire. "Merci." murmura l’actrice alors qu’elle finissait sur les genoux de Jamie. Elle passa ses bras autour de son cou, absolument pas dérangée par cette soudaine proximité, bien au contraire. Il était facile de chercher la main de Jamie et de se perdre dans ses yeux, peut-être un peu trop facile mais Hannah s’en moquait, son regard se fit cependant plus intéressé lorsqu’il parla de ses cadeaux. Au pluriel. Le brun était vraiment plein de surprises et Hannah ne s’attendait même pas à recevoir quelque chose de sa part, rien que de l’avoir ici avec elle était plus que suffisant mais impossible de changer un gentleman, elle n’allait pas essayé. Hannah haussa un sourcil, réalisant qu’il venait de parler d’un des cadeaux dans sa valise, il l’avait cachée des yeux d’Hannah alors ? Là elle était vraiment intriguée. "Tu me fais des cachoteries… ? Je reviens tout de suite." lâcha simplement la brune avant de rompre leur étreinte et se dresser sur la pointe des pieds. Elle allait remonter vers sa chambre mais elle prit tout de même le temps de faire demi-tour pour déposer un autre baiser sur ses lèvres puis elle s’éclipsa dans la chambre à la recherche de sa valise. Puisque j’ai sa permission, se dit la brune en posant les yeux sur la dite valise. Le cadeau fut très facile à trouver, c’était sans doute le but, et elle revint dans la cuisine près de Jamie avant d’ouvrir l’écrin. La vue des boucles d’oreilles la laissa sans voix et Hannah s’accorda un moment pour laisser courir ses doigts sur les courbures des diamants. Le bijou était élégant et sophistiqué et évidemment, il y avait des diamants, Jamie comme son père, ils savaient que la brune était incapable de résister à cette pierre précieuse si chère. "Elles sont magnifiques… Merci Jamie. " dit Hannah, sincère au possible avant de mettre rapidement la paire sur ses oreilles et d’enfiler le collier offert par son père. Elle se sentait magnifique ainsi, ses cheveux encore dérangés, ses diamants bien visibles et dans la chemise de Jamie, elle aurait très sincèrement pu rester toute la journée ainsi et se prélasser dans les bras du brun. Mais ça pouvait être n’importe quel autre jour, Hannah voulait que cette journée soit un peu plus spéciale. "Et vu que c’est mon anniversaire, j’ai le droit de te demander tout ce que je veux … n’est-ce pas Jamie?" commença t-elle, tentant de jouer les innocentes, une main sur les hanches. Hannah avait déjà une petite idée de l’endroit où ils pouvaient se rendre, après tout, il avait juste fallu qu’elle informe quelques personnes de son arrivée à New York pour que les cartons d’invitations se multiplient. C’était aussi ça qu’Hannah adorait à propos de cette ville, il y avait toujours quelque chose à faire et à voir, que ce soit à l’improviste ou pas. " … Y compris de m’accompagner à une soirée à laquelle nous avons été invitées. Dieu seul sait comment les gens savent qui est avec moi mais… " Mais pas de doute que la haute société New Yorkaise avait hâte de découvrir Hannah et son nouvel ami. C’était peut-être le jour de son anniversaire mais Hannah était d’humeur joueuse et ça ne la dérangeait pas de poser devant une dizaine de photographes. Et de profiter du champagne gratuit et de la compagnie de personnes qu’elle n’allait pas revoir avant un moment et qui s’amuseraient certainement à parler d’elle une fois qu’elle aurait quitté Manhattan. Avec Jamie à ses bras tout serait absolument parfait, elle n’avait aucun doute sur ce dernier point. "Si tu dis oui, il va falloir qu’on parte immédiatement … parce qu’il te faut un costume, et un vrai. Ce qui signifie que c’est moi qui vais le choisir, mais ce n’est qu’un détail, tu vas l’adorer." déclara Hannah avant de revenir se coller contre Jamie, les deux mains sur ses épaules. La belle journée d’Hannah signifiait sans doute que celle de Jamie allait être très longue mais l’actrice savait qu’il n’allait pas broncher. |
| | | | (#)Jeu 10 Déc 2015 - 17:15 | |
| A peine ais-je terminé d'énoncer l'existence de mes trois cadeaux que Hannah saute sur ses jambes et se précipite dans sa chambre pour fouiller dans ma valise et découvrir le premier. Je ris doucement en la voyant détaler comme une enfant à qui l'on a dit que le Père Noël est passé. Pendant ce temps, je bois une fine gorgée de mon thé encore un peu trop chaud -mais je finis toujours par le boire tout de même à une température trop élevée, n'ayant pas la patience d'attendre qu'il soit plus tiède pour retrouver ce goût légèrement amer que j'aime tant. La jeune femme revient la cuisine avec le petit écrin. Pas de remarque sur la petite taille de celui-ci, cela me semble être un bon point.Quand elle l'ouvre, je me fais très attentif à son regard. Yeux plissés, je cherche à savoir quelle fluctuation dans leur éclat peut me permettre de savoir si les boucles d'oreilles lui plaisent ou non. Et à la voir effleurer les cordelettes en or, la surface des diamants du bout des doigts, les bijoux lui plaisent -et ont même droit à un compliment de l'exigeante actrice, ce qui me fait largement sourire de satisfaction. « Tant mieux si tu les aimes. » dis-je avant de reprendre une gorgée de thé, la regardant immédiatement enfiler les boucles, et se parer également du collier offert par son père. Je ne peux pas m'empêcher de rire un peu en la voyant ainsi, ses bijoux hors de prix et brillants sur ma chemise froissée, rien pour couvrir ses longues jambes, et ses mèches encore défaites du réveil. Je l'observe avec une certaine tendresse. J'aime tellement la voir ainsi. Plus simple et naturelle au quotidien, enjouée, de bonne humeur. Je sais que c'est une chance de pouvoir la voir et vivre avec elle ainsi, savoir d'elle ce que personne ne sait, avoir ce regard sur tout ce qui la rend plus humaine et plus femme que tout ce qu'elle montre en public. La voir elle, sous le masque -et sans maquillage. Elle est encore plus belle ainsi, et mes yeux ne s'en lassent pas. « Regardes-toi, un rien t'habille. Une chemise et quelques diamants, et le tour est joué. » dis-je, souriant et passant mes dents sur mes lèvres, la trouvant adorable. Je n'avais rien demandé à manger à Audrey, mais celle-ci n'a pu s'empêcher de disposer un toast dans une petite assiette à côté de ma tasse, discrètement. Autant en profiter, alors je mords dedans en écoutant Hannah s'assurer qu'elle pourra abuser autant qu'elle le veut du jour de son anniversaire -ce qui ne m'étonne absolument pas de sa part. « Tu es ma reine de la journée, alors oui, ce que tu veux. » De toute manière, je ne me vois pas lui refuser quoi que ce soit, et je pense qu'elle le sait très bien. Je suis toujours bien incapable de refuser à une femme que j'aime ce qu'elle souhaite. La jeune femme dévoile finalement le fond de sa pensée ; une soirée où nous -ce qui me comprend dans l'équation, aussi étrange cela me semble- avons été invités. J'écarquille un peu les yeux, non seulement parce que je suis convié à l'accompagner, mais aussi surpris par son choix de programme ; « Vraiment ? Je pensais que tu voudrais t'occuper de manière plus originale ce soir, ce n'est pas faute de pouvoir aller à ce genre de soirées n'importe quand à Brisbane. » Oui, sauf que c'est à Brisbane, et nous sommes à New-York. Je suppose que les galas et les cocktails de cette ville sont différents de ceux de l'autre hémisphère. Sinon, Hannah non plus ne verrait pas l'intérêt d'y aller. « Il s'agit de quoi, comme soirée ? » je demande, le nez dans ma tasse, histoire de savoir dans quoi je vais mettre les pieds. Pas que je m'inquiète de ma capacité à m'adapter à n'importe quel type d'occasion, mais je préfère avoir une vague idée du genre de discours et conversations auxquelles j'aurais affaire. Je préfère toujours les vernissages et les galas de charité aux autres soirées qui ne servent qu'à se montrer et étaler son argent. « Bien sûr que j'accepte. Ca peut être amusant d'aller quelque part où je suis un anonyme. Personne ne me connaît à New-York. » Pour le peu de fois où j'y ai brièvement mis les pieds, je doute que mon nom ait été retenu par qui que ce soit. Ici, on se fiche assez de l'aristocratie anglaise -et je m'attends à quelques regards de travers- et je ne travaille que pour la branche locale d'ABC pour le moment -cela changera sûrement au début de l'année prochaine. « Enfin, je crois. » je murmure en haussant les épaules alors que Hannah revient sur mes genoux, les bras autour de mon cou. On est pas à l'abri d'une surprise. Qu'importe. « Et puis, je suis curieux de savoir ce que tu vas me faire porter pour jouer mon rôle de parfait accessoire. » Il y a peu de personnes qui ont déjà choisi à ma place la tenue que j'allais porter à telle ou telle occasion. Je ne considère pas -et je ne suis pas le seul- avoir besoin d'aide pour savoir correctement choisir un costume. En fait, à la réflexion, en dehors de ma mère et de mon ex-femme, personne ne s'est jamais risqué à me vêtir. Pas même Joanne. Je réalise que je n'avais jamais eu l'occasion de porter le costume qu'elle m'avait offert en cadeau pour mon anniversaire d'ailleurs. Je termine la dernière gorgée de mon thé et mon toast avant de demander ; « Est-ce que je pourrais choisir ta robe en échange ? » Mais je me doute que je vais essuyer un refus. Hannah sait sûrement déjà ce qu'elle portera ce soir, et l'idée est que je sois assorti à elle, et non l'inverse. La jeune femme se lève afin que nous puissions filer dans sa chambre nous changer et nous préparer pour la journée qu'elle concocte dans sa tête. Que cela lui plaise ou non, puisqu'il faut être tiré à quatre épingles ce soir, j'enfile pour la journée quelque chose de simple, un t-shirt noir sous une veste anthracite, et un jean gris après une douche rapide. Dans le salon, en l'attendant, je vérifie sur mon téléphone le message de Gabriella m'assurant qu'elle est bien passée à la maison pour sortir et nourrir Ben et Milo. Je me dis qu'à notre retour à Brisbane, il faudra que je négocie avec Hannah pour savoir si mes chiens peuvent également investir sa maison, puisque je ne compte pas retourner dans la mienne de si tôt et que je ne vais pas les y aller là-bas seuls. Perdu dans mes pensées, c'est le bruit des talons de la jeune femme qui me tirent de ma rêverie. En bas de l'immeuble, alors que je lui ouvre la porte de la voiture, je lui vole un baiser avant qu'elle ne s'installe sur la banquette. |
| | | | (#)Ven 11 Déc 2015 - 17:22 | |
| "Tu sais que ça ne sert rien de me flatter hmm ? Mais j’accepte le compliment." Hannah savait parfaitement que Jamie était sincère et le sourire qu’elle avait sur le visage n’était pas prêt de s’effacer. Et oui, en dépit de ce que le brun pouvait penser, elle avait envie de se rendre à une soirée très chic et probablement superficielle à souhait et qui regroupait tout le gratin de New York. Elle avait déjà tous les bijoux pour aller pourquoi ne pas vivre toute l’expérience ? Ça faisait partie de son monde et Hannah se livrait volontiers à la parade dès qu’elle était à Manhattan et cela ne la dérangeait vraiment pas. Elle l’avait dit et affirmé à Joanne et dit à Jamie lors de leur nombreux tête à tête… C’était son monde, prétendre le contraire aurait été tellement hypocrite et bien sur, elle n’était pas aveugle au point de ne pas voir les défauts de cette vie mais elle y voyait également de grands avantages. New York brillait aux yeux d’Hannah, c’était la capitale de la mode, des beaux arts, du cinéma, de la scène… Il n’y avait pas de temps pour une réelle pause et ce moment passé dans la cuisine avec Jamie était probablement le seul instant de répit qu’ils auraient de la journée et Hannah ne s’en plaignait pas… bien au contraire. "Brisbane, c’est Brisbane Jamie et bien que j’apprécie nos charmantes petites soirées et la crème de la crème Australienne, je pense que... New York est unique en son genre. Et bien sur que j’ai envie de faire ça le jour de mon anniversaire, louper une occasion d’être photographiée en présence du grand Jamie Keynes ? Je ne manquerai ça pour rien au monde." Hannah était à moitié sarcastique tout en étant réaliste, elle n’avait pas prévu de passer ses quelques jours à New York enfermée dans son appartement ou à partager un lit, dans tous les sens du terme, avec Jamie. C’était tentant mais elle voulait vraiment lui changer les idées et quelque part, elle avait peur de voir réapparaitre sur son visage cette expression si vide qu'il avait parfois sur le visage quand il était certain qu’Hannah ne le regardait pas. Non, ça n'arriverait pas si elle pouvait tout faire pour. "Et franchement je ne sais pas, je pensais fermer les yeux et tirer au sort parmi les invitations et arriver à une soirée sans avoir confirmé… juste parce que c’est plus marrant comme ça." Jamie la connaissait suffisamment pour savoir que là elle ne plaisantait pas et que les choses allaient vraiment se dérouler comme ça. Et elle comptait bien le trainer de boutique en boutique jusqu'à être pleinement satisfaite. Et là encore, avec Hannah, ça pouvait durer des heures. Et une fois de plus, c'était totalement de la faute de cette ville et de ses hauts critères en matière de mode qu’Hannah pouvait passer des heures dans une boutique et seulement ressortir avec un article. Elle ne croyait pas vraiment en cette philosophie des habits qui se devaient d'être confortables non, les habits d’Hannah représentait toujours son humeur du moment et ce en fonction de l’occasion. Ce fut principalement pour cette raison qu'elle eut un léger rire alors que Jamie se proposait de choisir sa tenue. Elle se retint de lui tirer la joue et se leva tout simplement, signe plus qu'évident que la journée devait commencer. Sa moitié de part de gâteau lui suffirait pour toute la journée et Hannah laissa le brun prendre une douche tandis qu’elle allait dans son dressing. Son choix de vêtements était beaucoup plus conséquent qu'en Australie, sa penderie ici faisait le double de celle qu'elle avait là bas et on lui envoyait toujours des vêtements, c’était risible vraiment, Hannah était probablement la seule femme du monde qui pouvait fièrement dire qu'elle avait trop de vêtements. Hannah hésita quelques instants et jeta son dévolu sur une robe à manches longues noir et bien entendu, son manteau en fausse fourrure beige. Si c'était son anniversaire, autant bien faire les choses pas vrai ? Un tour dans la salle de bain et après s’être maquillé, elle finit par rejoindre Jamie dans l’entrée, ses Jimmy Choo au pied. "Tu sais que tu risques de me détester après ça hein ? Tu vas littéralement faire des essayages toute la journée. Et il te faut des chaussures aussi, et des vrais boutons de manchettes… et un noeud papillon." Hannah était déjà en train d'imaginer le résultat et elle lâcha un léger rire en sentant les lèvres de Jamie contre les siennes. Elle n’hésita pas une seule seconde à le tirer à l’intérieur de la voiture pour l’embrasser vraiment. Le baiser fut tendre et doux et Hannah recula avec un sourire aux lèvres. "Hmm… Tu ne peux peut-être pas choisir ma robe ce soir mais tu peux décider dans quelle tenue je vais dormir." Hannah chuchota les mots puis elle s’éclaircit la gorge et s’adressa à son chauffeur sur un ton un peu plus autoritaire. Il n'y avait qu'un seul et unique endroit où on pouvait faire du shopping à New York selon la brune et c’était la Cinquième Avenue. Le trajet fut rapide, seulement ponctué par quelques coups de Klaxons, on était à New York après tout et cela fit doucement sourire Hannah qui ouvrit la vitre pour faire entrer un peu d’air frais. Elle aimait l'hiver, quand on connaissait sa légère phobie du jour et du soleil il était difficile de croire qu'elle habitait en Australie. Elle avait suivi son père, elle l'aimait à ce point là, et c’était une bonne décision, sans cela, elle n'aurait jamais rencontré Jamie. Elle captura la main du brun, son pouce caressant la paume de ce dernier, pensive et elle fut ramené à la réalité par le chauffer. Ils étaient arrivés. "Allez Keynes, on commence en douceur." La porte fut ouverte et Hannah fit office de guide pour les deux tandis qu’ils rentraient dans la boutique Dolce & Gabbana. Une vendeuse apparut très rapidement à leur hauteur et Hannah lui fit comprendre de manière très claire qu'elle souhaitait parler à son supérieur et au styliste de la boutique. Quelques minutes plus tard, un homme probablement vêtu de Dolce de la tête au pied lui-meme fit son apparition et salua Hannah, comme on le faisait si bien ici, c’est-à-dire avec une poignée deux mains et deux baisers sur la joue. "Miss Siede ! De retour à New York, ne me dites pas que vous êtes venue chercher les costumes de votre père." "Oh que non… je viens pour un cas un peu plus... compliqué." Elle donna un léger coup de coude à Jamie. "Francis, Jamie. Jamie, Francis ... je sens que vous allez très bien vous entendre." La brune avait ajouté la dernière partie de sa phrase en voyant le styliste déjà sortir son mètre ruban pour prendre les bonnes mesures et demander à Jamie d'enlever sa veste. "Est-ce que ce serait possible d'avoir du champagne ? Je crois qu'il va en avoir besoin et moi aussi." |
| | | | (#)Sam 12 Déc 2015 - 13:59 | |
| Si c'est une journée d'essayages que Miss Siede veut, alors c'est une journée d'essayages que Miss Siede aura. Après tout, qui suis-je pour lui gâcher son bon plaisir le jour de son anniversaire ? Et puis, il y a bien pire comme programme, surtout pour quelqu'un d'aussi incapable de résister à l'appel d'un nouveau costume que moi. Je risque surtout d'y prendre autant de plaisir qu'elle, et la jeune femme n'aura pas la satisfaction de me mener au bout de ma patience. « Crois-moi, il m'en faut beaucoup plus que ça pour que je te déteste. » dis-je avec un sourire, non sans une pensée amère pour une certaine blonde qui doit évacuer mon esprit aujourd'hui. Oui, pour que je déteste vraiment quelqu'un, il faut quelque chose comme une rupture de fiançailles par messager interposé et un pauvre sms d'excuses. Au moins. « Mais un nœud papillon, vraiment ? » je demande en espérant qu'elle ait pitié de moi. Tout ce qui serre mon col m'agace et m’oppresse, mais telle est l'étiquette, alors il faut faire avec. Les nœuds papillon, en revanche me sont moins supportables que les cravates -et je ne trouve pas cela moins élégant. Je me fais la remarque que nous pourrions peut-être me déposer chez un coiffeur, mes cheveux recommençant à avoir quelques centimètres de longueur. Je m'engouffre dans la voiture d'Hannah et la laisse me prendre un baiser avec un air malicieux. Le programme de cette nuit est également tout prévu. Il ne faut que quelques minutes de trajet pour arriver à la première destination choisie par la comédienne. C'est étrange, comme nous avons tout naturellement pris l'habitude de rencontrer nos mains sur la banquette arrière, laisser nos doigts d'entrecroiser. Ce n'est pas pour me déplaire. J'aime quand les caresses régulières de son pouce me permettent de garder un pied sur terre. Je n'ai jamais été friand de la marque de la première boutique dans laquelle nous entrons. Et au premier coup d'oeil, rien ne m'inspire vraiment. Mais je laisse le bénéfice du doute au styliste qui est apparu devant nous. « On me trouve facile à habiller d'habitude. Faites comme si la tâche était ardue, juste pour qu'elle soit contente. » dis-je en adressant un regard complice à Hannah. Ma stature plaît souvent aux tailleurs qui désespèrent parfois d'avoir de vraies épaules à vêtir. Une demoiselle, quelques secondes après la demande de la comédienne, s'approche avec deux coupes de champagne. Je l'arrête d'un signe de main. « Pas pour moi, merci. » Libre à qui que ce soit de mettre son foie à rude épreuve alors que je petit-déjeuner n'a été ingurgité qu'il y a une heure, mais ce n'est pas le genre de traitement que je fais subir à mon corps. Ledit Francis en est à son troisième tour complet de ma personne, et commence à me donner le mal de mer. « Commençons par le commencement, nous partons sur un deux ou trois pièces ? » Je ris doucement et pose mon regard sur Hannah. « Voyez avec la patronne. Je suis adepte du trois pièces, mais je l'entends déjà dire deux, juste pour m'embêter. » Et parce que cela est moins classique que l'ajout d'un gilet, quoi que je trouve cela plus élégant. Je préfère l'originalité dans les détails, subtile, que dans l'allure d'une tenue. Qu'importe on avis, c'est la Siede qui commande aujourd'hui, et je la laisse donner toutes les directives qu'elle veut au styliste, ne me laissant que quelques choix pour moi. « Simple ou croisé ? » Cela sonne comme une fausse question, et j'ai déjà remarqué que la très grande majorité des vestes de la boutique ont leur boutonnière croisée, ce qui fait partie des détails m'ayant déplu au premier abord. « Simple. Deux boutons, je pense. » je réponds, souriant lorsque je devine un peu de contrariété sur le visage de Francis. Il file et revient avec deux exempliers de tissus à me présenter. Je ne peux pas m'empêcher de rire une nouvelle fois. S'il est un point sur lequel tous les stylistes et modeux se mettent d'abord à mon sujet, c'est que le gris est ma couleur. Et du foncé au clair, du chaud au froid, il n'y a que des tons de gris sur ces carrés de laine. « Mon dressing déborde de gris, vous n'auriez pas autre chose ? » Il file de nouveau. J'adresse un regard à Hannah, et hausse les épaules avec cet air d'enfant qui sait très bien qu'il tire un peu trop sur la corde. Au bout d'une bonne heure d'essayage, l'actrice a pu voir deux tenues différentes. La première, en deux pièces, est taillée dans une laine fine bleue sur laquelle on devine de légers croisillons bruns, de la même couleur que les revers du col et des manches et des coudières de la veste qui comporte deux fentes dans le dos afin de cintrer au maximum. La coupe du pantalon est légèrement étroite, et les chaussures, noires, classiques. La seconde se risque à proposer un ton brun, caramel. Le trois pièces est basique, mais attentif aux détails. Chaque boutonnière comporte une seule fente aux bordures ocres. La doublure de la veste ainsi que le dos du gilet sont coupés dans un tissus fluide d'un rouge profond à motif brocard noir. Ayant réussi à faire passer une cravate en douce, celle-ci est également rouge. Je laisse Hannah m'inspecter pendant un petit moment de silence. « Je ne suis pas vraiment convaincu. Mais j'aime beaucoup celui-ci. » dis-je finalement. A voir si mon avis sur la question a son importance. |
| | | | (#)Lun 14 Déc 2015 - 11:11 | |
| "Oui juste pour que je sois contente." avait ajouté Hannah, toujours en train de sourire avant d'aller s'installer dans un des canapés en cuir pour pouvoir mieux observer Jamie et donner son avis. Le brun était beaucoup plus coopératif qu'elle ne l'avait imaginé et elle esquissa un autre sourire en voyant Francis tourner autour de lui pour pouvoir prendre toutes les mesures nécessaires. L'actrice avait une petite idée de ce qu'elle voulait mais elle se disait qu'il pouvait sans doute trouver la perle rare en fouillant bien. La première fois qu'elle avait mis les pieds dans une boutique de ce genre remontait à très longtemps, c'était son père qu'elle avait accompagné alors, il lui avait montré comment faire un noeud de cravate et comment bien choisir des chaussures. Hannah n'était certes pas un homme mais ce genre de savoir pouvait être utile en toutes circonstances, peut-être qu'il aurait préféré la voir en train de faire des essayages avec son futur mari mais... chose qu'Hannah avait rapidement constaté en grandissant, il était rare qu'on obtienne ce qu'on voulait. Pourtant, l'actrice était très bien de là où elle se tenait et elle attrapa sa coupe de champagne dans un geste expert avant de se dire que demain, oui demain, elle commencerait à réduire sa consommation d'alcool, demain seulement. Elle préférait boire une gorgée pour le moment et observer Francis qui posait des questions essentielles à Jamie, afin de se faire une meilleure idée de ses gouts. "Je pensais à du bleu et une coupe droite, il est déjà tellement grand que c'est impossible de le manquer alors faisons en sorte que personne ne le loupe." lança Hannah, car c'était tout de même elle qui choisissait au final. Elle ne voulait pas voir Jamie en gris, c'était certain, elle pensait à quelque chose d'un peu plus... imposant et de plus impérial dans un sens. Oui, les vêtements pouvaient faire ça selon Hannah qui discuta brièvement avec l'employé du magasin qui lui demandait des nouvelles de son père, alors que Jamie se changeait. Il essaya deux tenues complètes et Hannah finit par se lever pour le détailler la seconde fois. Un rire lui échappa en remarquant la cravate et elle tira dessus pour signifier que ça n'allait pas passer et aussi pour lui rappeler leur accord, il devait porter un noeud papillon ce soir, certainement pas une cravate et ce même si le tissus était délicat et le vêtement élégant. Hannah croisa les bras et fixa Jamie pendant une longue minute, songeant à sa propre tenue. Elle allait résister à la tentation d'acheter une nouvelle robe où alors ils allaient vraiment passer des heures dans les magasins et ce n'était pas le but de la journée. "Hmm... je crois que je préfère le premier, mais je ne suis pas certaine, on peut toujours les mettre de côté et aller faire un tour ailleurs... Oui, je crois qu'on va faire ça." Hannah tapa joyeusement dans ses mains et elle laissa Jamie le soin de se rhabiller pendant qu'elle parlait à Francis pour réserver les deux tenues. La brune se donnait jusqu'à 19 heures dernier délai pour faire son choix, ça leur laissait assez de temps pour se préparer et remonter dans la voiture d'Hannah et aller éblouir la presse. C'était un très bon plan. "Au plaisir de vous revoir Miss Siede, vous et votre charmant ... ami." dit Francis en guise d'au revoir et Hannah ne put s'empêcher de rouler des yeux face au sous entendu et elle préféra ne pas y répondre. Tel qu'elle connaissait le styliste, dès qu'elle et Jamie seraient sortis de cette boutique, il allait s'empresser de contacter toutes les pipelettes de New York pour leur lancer un fameux : tu ne devineras jamais qui j'ai vu aujourd'hui. C'était New York. "Prêt à repartir Keynes ?" Ce n'était pas vraiment une question et Jamie le savait dans le fond et durant les deux heures qui suivirent, ils répétèrent la même opération dans deux boutiques différentes, Hannah perpétuellement insatisfaite. Finalement, alors que l'heure du déjeuner approchait à grand pas et pour faire plaisir à Jamie et à ses racines anglaises, ils finirent par pousser les portes de Gieves & Hawkes, la boutique du célèbre tailleurs londonien. "C'est la première fois que je viens ici mais je crois qu'il te faut quelque chose d'un peu spécial pour ce soir." Hannah n'hésita pas à accaparer toute l'attention du styliste là encore et tandis que Jamie se changeait une fois de plus, elle posa les yeux sur un costume en vitrine. Elle était certaine de rentrer dedans, d'ailleurs, elle se prêta aussitôt au jeu pour ne pas laisser Jamie seul pendant cette dure épreuve. Ils sortirent des cabines au même moment, échangeant un sourire. "Je pourrais presque porter ça ce soir... dis question importante, tu voudrais quand même de moi si j'étais un homme, hmm?" |
| | | | (#)Mar 15 Déc 2015 - 15:53 | |
| « Je ne suis pas si grand que ça. » je lance à Hannah qui s'est assise non loin de moi. Certes, je n'ai pas à me plaindre de ma taille, mais on trouve facilement plus grand d'après moi. A moins que je ne me fourvoie. Je ne me plaindrais pas non plus si c'est le cas. J'ai toujours une certaine satisfaction, un brin puérile, lorsque je dépasse mon interlocuteur de quelques centimètres. On peut trouver cela prétentieux, et ça l'est sûrement. Mais il n'est rien de mieux, pendant une soirée, que de pouvoir avoir l'ascendant sur le reste de ce petit monde qui se croit déjà bien grand. Être celui qu'on ne manque pas. Et je ne doute pas que ce soir, plus que jamais, Hannah souhaite me voir briller pour être d'autant plus mise en valeur. Je trouve toujours aussi drôle de jouer l'accessoire à son bras. Les essayages sont aussi amusants à leur manière. La comédienne ne quitte son fauteuil que pour déterminer laquelle des deux tenues choisies elle préfère. La première forcément. Celle dont je n'aimais pas grand-chose -mais de ça, visiblement, elle s'en fiche bien. N'optant ni pour un costume ni pour l'autre, elle décide que nous partons dans une autre boutique. « A vos ordres, Miss Siede. » dis-je avec une petite courbette pour la taquiner avant de retourner dans la cabine d'essayage pour récupérer mes habits. Je confie les deux tenues à la vendeuse pensant que Hannah demande à ce qu'elles nous soient mises de côté. Tout ce que j'espère, c'est que nous trouverons mieux ailleurs -et il vaut mieux que ce soit le cas sinon je connaîtrais une sacré déception par rapport à cette ville. Pourtant, dans les deux boutiques suivantes, toujours rien de convainquant, ni pour la jeune femme, ni pour moi. Et dire que je pensais pas mes goûts difficiles. D'ailleurs, je ne croyais pas que les coupes et les couleurs changeraient autant d'un continent à l'autre. Ici, je ne trouve rien qui m'aille. La comédienne a finalement la présence d'esprit de me faire retourner aux sources en entrant dans la boutique d'un tailleur anglais. Il me suffit d'y faire un pas pour avoir les yeux brillants comme un gosse découvrant ses cadeaux en bas du sapin. « Alors là, c'est Noël avant l'heure. » Autant dire que qui aurait le malheur de me lâcher ici ne pourrait pas m'en sortir avant deux bons jours tant j'aurais à coeur de les dévaliser, une armoire à la fois, sans regarder à la dépense. Sans perdre de temps, le tailleur s'occupe de moi. Je lui répète les indications de la comédienne ; du bleu, coupe droite avec un nœud papillon. Une dizaine de minutes plus tard, je suis de retour en cabine. J'essaye donc un costume en deux pièces, au pantalon noir mais à la veste d'un bleu nuit au tissus subtilement irisé que je trouve superbe et dont la légère brillance devrait combler le souci d'Hannah d'être remarqué. Le revers a l'originalité d'être rond, sans fente, noir également. La poche de poitrine est ornée d'un discret mouchoir du même bleu. Dire que j'aime l'ensemble est un euphémisme. Quand je sors de la cabine, j'ai la surprise de tomber sur la jeune femme qui s'est également changé. Je ne peux pas m'empêcher de rire, plus par surprise que par moquerie, car elle est belle quoi qu'elle porte d'après moi. « Tu ne serais pas toi si tu étais un homme, alors je dirais non. » je réponds à sa question, haussant les épaules. Après tout, un homme avec son caractère n'a rien d'exceptionnel, surtout dans notre milieu. Je m'approche d'elle en l'inspectant. La veste est trop large et mériterait d'être plus cintrée pour devenir plus féminine. « Si tu veux porter ça, tu le peux. Une fois réajusté par-ci par-là pour te mettre plus en valeur… ça peut être intéressant. » Je ne l'en empêcherai pas, au contraire. Cela pourrait l'affubler de ce joli sourire qu'elle a lorsqu'elle réussit un coup de provocation, et j'aime son sourire. « A condition que tu ne portes pas de chemise là-dessous. » j'ajoute en tirant sur le col de celle-ci avec un sourire en coin. « Oh, attends. » Je file attraper quelques accessoires aux quatre coins de la boutique et reviens avec un chapeau melon à lui poser sur la tête, un ruban de nœud papillon que je ne noue pas autour de son cou, le laissant ballant, et une canne, juste pour le côté retro -et l'embêter un peu. Je dégaine également un feutre volé sur le comptoir de la caisse pour faire deux petits traits au dessus de sa bouche, formant une fausse moustache improvisée. « Voilà. Là, tu as de l'allure. » Je lève son joli visage d'un doigt sous son menton. Même ainsi -surtout ainsi- elle est adorable. J'approche doucement mes lèvres des siennes et feins un baiser, m'éloignant après avoir à peine frôlé sa bouche. « Je veux celui-ci. » dis-je à propos de mon costume. « Et je ne suis pas très ouvert à la négociation. » |
| | | | (#)Jeu 17 Déc 2015 - 18:13 | |
| "Bonne réponse." dit Hannah avec un sourire aux lèvres, avant de se jeter un autre coup d'oeil en biais au reflet qu'elle et Jamie offraient en cet instant. Un simple regard à cette image et n'importe qui aurait pu voir qu'Hannah était heureuse aux cotés du brun. Et pourtant, quand Hannah repensait à ces derniers mois, de là où ils venaient, elle n'aurait jamais une seule seconde pensé que Jamie finirait à New York avec elle aujourd'hui. Est-ce qu'elle regrettait les circonstances d'un tel phénomène ? C'était difficile à dire, elle appréciait vraiment la compagnie de l'autre homme et elle l'aimait à sa façon sans avoir besoin de le dire et c'était surement ça qui plaisait le plus à Hannah. Elle n'avait pas besoin de le dire pour que Jamie le comprenne, ils avaient tous les deux dépassés cette étape dans leur relation et elle pouvait juste se détendre et être elle-même en sa présence et c'était véritablement reposant. Hannah pouvait compter les amis qu'elle avait eu dans sa vie sur les doigts d'une seule main et elle savait quelle était la cause du problème. Les gens partaient vite, ils craquaient tous face à son caractère sans vraiment se rendre compte qu'Hannah les testait pour savoir s'ils méritaient de la voir telle qu'elle était vraiment. Elle prévenait souvent les gens, comme elle l'avait fait avec Jamie d'ailleurs, que c'était un jeu dangereux et qu'il n'y avait absolument rien à y gagner, elle était elle et contrairement à beaucoup, elle n'avait pas la prétention d'être ou de passer pour autre chose. Et son problème c'était qu'elle aimait beaucoup trop, Hannah était incapable de faire les choses à moitié et quand elle ressentait quelque chose, elle ressentait tout, ce qu'elle ressentait pour Jamie n'était pas mesuré ou encore logique ou rationnel, non c'était fort et intense et définitivement pas le genre d'émotions qui pouvaient être facilement oubliées. Hannah ne savait pas pourquoi est-ce qu'elle pensait à ça maintenant, sans doute parce que la réponse de Jamie était correcte, elle ne serait pas vraiment elle-même si elle n'était pas une femme, certains considéraient cela comme une faiblesse mais pas Hannah, elle en avait fait une force. C'était une des nombreuses raisons qui faisaient qu'elle souriait aujourd'hui et elle eut un léger rire alors que Jamie complétait sa tenue à sa façon. La fausse moustache était évidemment un plus et Hannah se laissa faire sans broncher, elle avait eu des pires essayages que ça dans sa vie. Et avec des maquilleurs beaucoup moins distrayants que Jamie et qui ne tentaient pas de l'embrasser. Elle voyait très bien ce que le brun faisait et cela la fit davantage sourire et confirma ses plans pour leur soirée à eux. "Je suis mieux que toi dis donc." Hannah prit ensuite une pose plus que masculine devant le miroir, canne à la main. C'était peut-être une blague mais elle ne put s'empêcher de se trouver un certain charme. Pas autant que Jamie, ça c'était certain mais pour son premier costume elle ne pouvait pas faire mieux. "Et si je porte ça il va falloir qu'on aille acheter des cigares, je ne peux juste pas fumer des cigarettes avec ce costume. Quitte à jouer les snobs, autant le faire jusqu'au bout." termina Hannah, sur un ton qui ne laissait aucune place à l'équivoque. Elle aimait beaucoup cette tenue et encore plus si Jamie approuvait son choix. Mais, ils étaient initialement entrés dans la boutique pour lui trouver quelque chose, le brun semblait être content de son propre costume. "Vous êtes difficile en affaire Monsieur Keynes mais je crois que pour une fois et j'insiste bien sur le fait que ça sera la seule et unique fois, nous sommes d'accord... Ce costume te va à ravir. " Et quand on savait à quel point Hannah était difficile, le compliment était réel. "La session shopping est terminée et on a encore du temps devant nous." L'actrice reposa la canne sur un des fauteuils avant de chercher son téléphone portable dans son sac. Ils avaient encore tout une après midi libre et quelques heures devant eux, ce qui voulait dire beaucoup de chose dans une ville comme New York. Mais en réalité, et comme souvent d'ailleurs, Hannah savait déjà ce qu'elle voulait. "Dis moi est-ce que tu as déjà mis les pieds à Central Park à cette période de l'année ? Et si je dis ça c'est parce qu'il y a une certaine patinoire que nous pourrions visiter... histoire de faire encore plus les touristes." Son sourire s'effaça de son visage et elle posa une main sur l'épaule de Jamie : "Ne t'inquiète pas si tu tombes je te rattraperai." |
| | | | (#)Sam 19 Déc 2015 - 17:35 | |
| Tss. Un sifflement s'échappe entre mes dents, l'air de dire qu'il ne fallait rien exagérer. De nous deux, dans une tenue d'homme, je suis celui qui brille le mieux. Mais il faut laisser à Hannah le certain charme qu'elle a dans son costume. Elle semble assez convaincue de troquer la robe qu'elle avait prévu de porter contre ce complet, se voyant déjà acheter des cigares pour compléter le cliché. Je roule des yeux vers le ciel. Elle n'est pas sortable. « Je garderai les cigarettes pour moi alors. » dis-je en haussant les épaules, ne me voyant vraiment pas avec un cigare dans le bec. Je me suis étrangement rapidement épris de la tradition de l'unique cigarette par jour de la comédienne -même si cette règle est souvent transgressée par celle-là même qui l'a crée. Juste une cigarette, souvent le soir, après le travail, que nous partageons au bord de la fenêtre de la chambre pendant que nous divaguons, refaisant le monde à notre image. Mon sommeil est raccourci aux côtés de l'oiseau de nuit, mais je ne regrette pas nos soirées passées ensemble jusqu'à des heures peu raisonnables. Je parviens à convaincre Hannah de me laisser porter le costume que j'arbore actuellement pour ce soir. Je me suis vraiment épris du tissus si subtilement irisé de la veste. « Je marquerai ce jour d'une pierre blanche comme celui où Miss Siede aura articulé un compliment. » Et ceci met fin à la partie shopping de la journée de la dame. Même si les essayages ne m'ennuyaient pas, je suis bien content de faire autre chose des prochaines heures. Aller à la patinoire, comme le suggère la jeune femme. « Je sais que je n'ai pas réellement le choix, mais de toute manière, la patinoire me tente bien. » Sa remarque suivante me fait rire.Comme si une si frêle personne pouvait espérer m'empêcher de tomber de mes patins s'il m'arrivait de glisser. Elle se casserait le dos en amortissant ma chute comme un simple coussin fait d'os, voilà tout. « C'est le costume qui t'inspire cet élan de galanterie ? » je demande pour la taquiner. Puis je m'adresse au vendeur de la boutique qui nous regarde faire les clowns avec un air à la fois amusé et dubitatif. « Je vous prends les deux costumes. Je vous laisse prendre les mesures pour ajuster un peu celui de la demoiselle. Nous repasserons les chercher dans, disons, deux heures ? » Il acquiesce d'un signe de tête, fait quelques fois le tour de la comédienne, accroche quelques épingles pour repérer les coutures à effectuer, et l'autorise à filer en cabine se changer. Je fais de même, renfiler pour la énième fois mes habits de ville. Une fois hors de la boutique, un nouveau rire éclate lorsque je regarde Hannah. « Tu as toujours du feutre, là. » je fais remarquer en indiquant le dessus de ses lèvres. J'humidifie légèrement mon pouce pour frotter doucement sa peau et essayer d’atténuer le trait de marqueur qu'elle a par ma faute. Pas moyen. « Et ça ne veut pas partir. » Je mords ma lèvre pour m'empêcher de rire, mais ce n'est pas probant. Pour nous rendre à Central Park, le premier réflexe serait de sater dans la voiture avec chauffeur de la jeune femme et arriver en seulement quelques minutes et coups de klaxon. Mais avant que cette option ne traverse la tête de la comédienne, je prends sa main dans la mienne et l'attire de l'autre côté, nous enfonçant dans les rues de la Grande Pomme. « Ah non, mademoiselle ! Nous irons à pied. Je ne suis pas à New-York pour visiter en voiture, on admire bien mieux la ville en marchant. » J'ai toujours été un fervent partisan de la marche, et Hannah le sait pour m'avoir suivi dans quelques déambulations à Brisbane. Je ne suis jamais très bavard quand je me balade ainsi, je préfère être attentif au onde autour de moi. Mais je reste bien présent auprès de la jeune femme, tenant toujours sa main, entrecroisant nos doigts pour ne pas qu'elle m'échappe. Le parc n'est pas si loin que ça du tailleur où nus étions. Nous trouvons l'une des entrées après une dizaine de minutes à pied. « Ca m'a manqué, de vivre cette période de l'année dans le froid. » dis-je un peu songeur, le nez levé vers les quelques décorations qui sont étendues d'un building à l'autre, sur les feux de signalisation, partout dans la ville. « Tu ne trouves pas que l'ambiance des fêtes a plus de charme ici, en hiver, qu'en Australie ? » C'est sûrement une des choses auxquelles on se s'habitue pas après avoir connu des Noëls blancs de neige toute sa vie. En Angleterre, mes parents organisaient toujours une grande réception dans la demeure familiale du Kent, et il y souvent de la neige en hiver dans cette région. « Je trouve toujours que cela détonne énormément de voir un immense sapin décoré sur la place de l'Hôtel de ville alors qu'il fait trente degrés. » j'ajoute avec un léger rire. Ce n'est peut-être pas une impression que Hannah partage, je n'en sais rien. Cela me semble juste bizarre, un sapin, en plein été. Quelques minutes de marche supplémentaire nous sont nécessaires pour apercevoir la patinoire, immense et noire de monde -normal, à cette heure de l'après-midi. « J'ai hâte d'admirer tes talents de patineuse, Siede. » Je lui donne un léger coup de coude. Pour ma part, je sais qu'il y a de bonnes chances que je tombe, mais en règle générale, je m'en sors assez bien sur la glace, tant que je ne tente pas de fantaisies. Nous louons deux paires de patins que nous enfilons sur le côté, puis on nous laisse entrer sur la glace une fois que deux autres personnes en sont sorties. Les premiers pas se passent bien, jusqu'à ce qu'on groupe d'écoliers ne passent à toute vitesse près de nous, faisant perdre l'équilibre à une Hannah qui se retrouve les quatre fers en l'air. Et moi, riant à côté. « Tu m'excuseras de ne pas t'avoir rattrapé, je me suis dit qu'Hannah Siede n'était pas du genre à apprécier qu'on vienne à sa rescousse comme une demoiselle en détresse. » dis-je en m'éloignant à reculons, comme il ne faut jamais le faire lorsqu'on fait le malin, car c'est toujours à ce moment précis que le karma aime nous retomber dessus. Alors je cogne quelqu'un et tombe à mon tour.
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| | | | (#)Mar 22 Déc 2015 - 17:52 | |
| Hannah passa en cabine pour se changer le plus rapidement possible, l'actrice ayant hâte de sortir du magasin pour continuer d'explorer New York avec Jamie. Elle connaissait la ville par coeur, elle avait grandi ici, elle avait appris à se perdre, à héler un taxi à quatre heures du matin et où se rendre quand elle avait la gueule de bois après une soirée bien arrosée et qu'elle ne voulait absolument rien d'autre qu'un Bloody Mary. Mais avec Jamie, la ville paraissait nouvelle et Hannah faisait une liste mentale de tout ce qu'ils devaient absolument voir de minute en minute, la patinoire et Central Park d'abord, et pourquoi pas aller au MET ou dans un autre lieu qu'elle affectionnait tout autant pour se changer un peu les idées. Elle sortit dans ses propres vêtements et surtout dans ses talons aiguilles, sac à la main et un sourire aux lèvres. Les costumes étaient réservés et ils n'avaient plus qu'à passer les prendre lorsqu'ils seraient prêts à rentrer, ce qui n'allait pas arriver avant quelques heures. "Comme si ça te dérangeait dans le fond..." dit Hannah alors que Jamie lui faisait remarquer qu'elle avait encore du feutre et donc de sa fausse moustache sur le visage, encore une fois, elle avait eu des journées bien pires. Hannah se contenta donc de tirer la langue et de suivre Jamie qui semblait d'humeur à se balader. Elle n'allait pas broncher, elle se livrait très souvent à l'exercice, de moins en moins à Brisbane, mais c'était en général pour éviter la dizaine de photographes et autres qui commençaient à la suivre, pas de ça ici, la ville était tellement grande qu'ils pouvaient presque passer pour des anonymes. Et juste marcher et se tenir la main, ce n'était pas Hannah qui allait s'en plaindre bien au contraire. Son regard se perdit sur la devanture de quelques boutiques, et elle se surprit à penser à son père à qui elle devait acheter un cadeau pour les fêtes à venir, quand on avait une famille constituée d'un seul membre, les choses étaient tout de suite moins stressantes. Bien sûr, Nathan était aussi exigent qu'elle, la pomme ne tombait jamais bien loin du pommier pas vrai ? Jamie la tira de ses pensées et elle leva le regard vers les décorations. "Je suis en Australie depuis presque quatre ans maintenant et ça me parait toujours aussi bizarre de ne pas avoir de neige en Hiver donc... Je ne suis pas du genre à aller faire un bonhomme de neige, loin de là mais... Ce n'est juste pas pareil, ici, tout est plus authentique." Hannah avait l'habitude des Noël blancs devant la cheminée et du chocolat chaud le matin au réveil, c'était sans doute un peu cliché, et en tant qu'actrice elle aurait dû détester les clichés mais les traditions avaient du bon parfois. Elle et son père ne faisaient jamais rien de particulier mais se retrouver sous un sapin avait déjà quelque chose de symbolique en soi. C'était un jour pour la famille et peu importe les différents qu'ils avaient, ils étaient rapidement mis de côté juste pour quelques heures. Donc oui, dans un sens, elle comprenait très bien ce que Jamie voulait dire. Mais même ici, il n'avait pas beaucoup neigé, la neige fondait déjà, la poudreuse tenait un peu mieux dans le parc et ils furent tout de suite accueilli par de grandes étendues blanches, d'ordinaire, les gens venaient jouer au baseball ici, pique-niquer parfois, pas de ça aujourd'hui. Aujourd'hui, tout le monde n'avait qu'un seul objectif et c'était la patinoire. Hannah abandonna donc ses talons aiguilles pour une paire de patins qu'elle lassa tout aussi rapidement, elle n'avait pas de conseil particulier à donner à Jamie, oh si, éviter les touristes un peu trop enthousiasmes ? Sûrement. "Pour ma défense, je ne patine qu'une fois par an et ici alors... " dit finalement Hannah en se redressant. Il fallait bien se lancer de toute façon, pensa aussitôt la brune. Hannah avait déjà vu plus de monde ici, ce n'était que le début du mois de décembre après tout, il y avait encore de la place pour des débuts hésitants. C'est ce qu'il se passa, Hannah se félicita intérieurement parce qu'elle avait plus d'équilibre que Jamie. Elle ravala cette pensée bien vite lorsqu'elle fut surprise par un groupe d'enfants et qu'elle finit sur la glace, littéralement, elle avait encore le réflexe de tendre la main pour ne pas se faire mal au crâne et un rire lui échappa alors qu'une voix très jeune, probablement celle d'un des écoliers lui demanda si elle allait bien. La seule réponse d'Hannah fut un simple rire et elle resta quelques secondes supplémentaires sur la glace avant de se relever, très lentement. Jamie riait évidemment et Hannah roula des yeux face à la remarque de ce dernier, qui non ne l'avait pas aidé, du tout. "Yeah but aren't you supposed to be a gentleman, Keynes ?" fit remarquer Hannah une main sur les hanches. Mais la chance semblait être de son côté vu que Jamie rentra également dans quelqu'un, ou c'était juste les traditions qui rentraient... Question de point de vue tout simplement. "Besoin d'aide?" demanda t-elle sarcastiquement alors que Jamie se relevait à son tour. Hannah lui tendit la main et noua leur doigts ensemble. "Allez viens... On va renverser des gens nous aussi, ça fait partie de la tradition, si si, je l'ai lu quelque part." Hannah accéléra un peu la cadence et montra à Jamie une bonne technique qui avait déjà fait ses preuves pour freiner avec ses patins, juste histoire de. Elle ne lui lâcha pas la main et ils jouèrent ce qu'Hannah appelait les couples dangereux, qui voulait se tenir la main au prix de tous et de toutes et qui renversait aussi des gens. C'était surement injuste de rire mais Hannah le fit et elle éclata de rire quand un homme fit un grand écart pour les contourner avant de finir sur le sol. "Mon dieu stop, stop, il faut que je respire." dit la brune entre deux éclats de rire, s'appuyant contre le rebord. Il lui semblait qu'elle n'avait pas ri comme ça depuis des années. |
| | | | (#)Lun 28 Déc 2015 - 9:19 | |
| Quel gâchis. Parfois -souvent- je me dis que tout le monde devrait avoir le droit de voir Hannah comme je la vois. Admirer ses vrais, magnifiques sourires. L'entendre parler quand elle oublie de prendre son accent théâtral. La voir être, exister, vivre, sans filtre. Ce ne sont parfois que de courtes secondes, un instant qu'il ne faut pas manquer, comme une porte qu'on entrouvre et que l'on claque aussitôt. C'est un éclat de voix, un rictus, un regard. C'est ce petit rire qu'elle adresse au gosse qui l'a renversée sur la patinoire alors qu'elle se relève doucement. Elle est encore plus belle ainsi. Oui, c'est un gâchis de garder tous ces trésors pour soi, se cacher au monde par peur et méfiance -non sans excellentes raisons. D'un autre côté, cette possessivité naturelle dont je suis affublé me fait particulièrement apprécier l'exclusivité de ces moments. Ils ne sont qu'à moi, pour moi, et cela me va bien. Leur rareté les rend plus appréciables. Et, dans le fond, à la réflexion, je ne voudrais pas les partager avec qui que ce soit. Je voudrais les prendre tous en photo, et les garder jalousement. Je sais que nous avons passé cet accord silencieux, celui d'être l'un avec l'autre, mais pas l'un à l'autre, de ne pas être un couple, qu'importe si cela y ressemble. Mais je sais que j'aurais l'estomac noué par la jalousie si Hannah était ainsi avec quelqu'un d'autre. Je n'ai jamais dit que ma possessivité est fair play. Je veux être premier, seul et unique, dans le coeur de celle que j'aime. Et je ne supporte pas le contraire. Il doit bien y avoir une foule d'explications psychologiques à tout ceci que la jeune femme devine facilement. Elle lit en moi si aisément. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, être avec elle est facile. C'est ce qui rend cette relation si confortable. C'est ce qui rend ce moment un peu magique. Au moment où je tombe sur la glace à mon tour, riant de ma propre bêtise avec insouciance, je sens mon coeur plus léger que jamais. Je sens que je ne pense à absolument plus rien d'autre que cet instant, que mon esprit est vide de tout tracas -si ce n'est celui de trouver comment faire pour me relever. « Ne t'en prends pas à la fierté d'un homme à terre, tu veux ? » je réponds à une Hannah qui n'hésite pas à se moquer de moi, et c'est mérité. J'enlève un peu de poudre qui s'est déposée sur mon pantalon avant qu'elle ne se transforme en eau. Puis je prends la main que me tend la comédienne. « Tu es diabolique, tu le sais ça ? » je demande en riant en l'entendant proposer que nous nous amusions à renverser les gens, nous aussi, leur rendant la monnaie de leur pièce. Un peu intrigué par son jeu, je la suis sur la patinoire, gardant sa main dans la mienne. Je manque de la lâcher à plusieurs reprises en voyant que nous nous approchions dangereusement ce personnes qui n'étaient que des victimes pour elle ; mais jamais elle ne me laisse être le plus faible des deux et dénouer nos doigts. Non, hors de question. Tous ces gens ne sont que des quilles, et c'est quand je le comprends, en les voyant s'entrechoquer après avoir essayé de nous esquiver, que j'éclate de rire. Plusieurs paires de fesses tombent sur la glace par notre faute, et je croise les doigts pour que nous ne comptions pas de chevilles foulées dans notre palmarès. Mais ce genre de considérations seront pour plus tard. Pour le moment, je n'essaye même plus de cacher mes rires derrière ma main libre plaquée sur ma bouche. Nous prenons une pause dans notre partie de bowling grandeur nature, Hannah et moi pliés en deux, essayant de calmer nos éclats de voix infernaux. Après avoir repris mon souffle, je m'approche d'Hannah pour déposer un léger baiser sur le coin de sa bouche. Par dessus son épaule, à peine dissimulée, je devine la lentille d'un appareil photo brillante à une centaine de mètres de nous. C'aurait été naïf de croire en notre tranquillité. Autant faire comme si de rien n'était. « Tu sais ce qui me plairait ? Acheter un chocolat chaud, là-bas. » dis-je en montrant un petit stand à quelques mètres. « Et le boire en marchant jusqu'au zoo. » Parce que le Jamie de six ans qui est resté dans un coin de ma tête ne peut pas s'empêcher d'avoir envie de visiter absolument tous les zoos du monde, d'autant plus que sa passion pour les pingouins est sans limites. « Et j'aimerais voir Times Square, bien sûr. Et… l'Unisphère, aussi. Et l'arbre de Noël du Rockefeller Center. Et… Non, pas la Statue de la Liberté, on s'en fiche de ça. » Je ris en voyant que je me comporte en bon touriste. Je crois que la seule manière de rendre une visite de New-York excitante à mes yeux soit qu'Hannah se trouve avec moi. « Quoi ? Tu as dit qu'on ferait tout ce que je veux. » dis-je en reprenant ses termes de l'autre soir. « Allez, je suis certain que tu seras un guide touristique d'enfer. Je veux toutes les anecdotes de la vie de la jeune Siede dans ces rues. Prends ça comme un défi, celui de me faire aimer cette ville. » |
| | | | (#)Mar 29 Déc 2015 - 15:17 | |
| Diabolique, c'était probablement l'adjectif que beaucoup de personnes aurait utilisé pour qualifier Hannah mais il n'en était rien. Lorsqu'elle daignait être clément avec vous, Hannah n'était rien d'autre que sourire et douceur mais ces moments étaient rares. Cette journée d'anniversaire avait une saveur différente et Hannah se dit, juste l'espace d'une seconde alors qu'elle tentait de retrouver son souffle, que peu importe la suite des évènements, si dans des semaines Jamie finissait par retrouver les bras de Joanne, ils auraient toujours cette journée à New York. Rien qu'à eux. Il n'y avait rien qui ne pouvait tacher ce souvenir et Hannah en était contente. Elle parvint à retrouver son souffle, toujours le sourire aux lèvres, celles de Jamie toujours aussi proches. Hannah lui attrapa la main et elle baissa quelques secondes les yeux vers leurs doigts noués ensemble, contente. Elle n'avait pas besoin de lui dire que sa présence était amplement suffisante pour faire briller New York encore plus que d'ordinaire, non elle n'avait pas besoin de lui dire. Et la brune eut un autre sourire en l'entendant, elle résista à l'envie de lui rappeler qu'il s'agissait de sa journée à elle et pas l'inverse mais qui était-elle pour dire non à Jamie. "Tu sais qu'on aura pas le temps de tout faire, je tiens juste à préciser, je veux quand même éblouir les journalistes d'ici avec toi à mon bras. Ce sera ça mon vrai cadeau d'anniversaire..." Et les diamants bien entendu, mais là encore ça paraissait être l'évidence même. Qu'à cela ne tienne, elle ferait en sorte de lui faire découvrir New York pendant les quelques heures qui restaient. Et puis, ils n'étaient pas obligés de s'envoler pour Brisbane dès le lendemain non, si ça n'avait tenu qu'à Hannah, elle et Jamie se seraient vraiment installés ici le temps que le coeur blessé de ce dernier se remette. Combien de temps cela prendrait-il ? Elle ne savait pas vraiment, elle s'en fichait, du moment qu'elle pouvait le distraire tout était bon. Ils finirent par quitter la glace et Hannah retrouva l'équilibre sur ses talons, les allées de Central Park étaient presque vides vu que tout le monde était occupé à la patinoire, il y avait encore tant à faire. "Et comment peut-on ne pas aimer cette ville ? Rien qu'avec Central Park j'ai tout un tas d'histoire à te raconter sur cette jeune fille innocente qu'à un jour été Hannah Siede." Oui, l'innocence avait été de courte durée, elle était née et s'était éteinte dans New York mais Hannah ne s'en plaignait pas, elle estimait que cette ville avait eu et vu le meilleur d'elle. "Tu l'aurais adorée je crois elle souriait un peu plus ou moins, question de point de vue." conclut-elle en tirant Jamie vers le fameux stand de chocolat chaud. Leurs boissons en main, Hannah finit par lui servir de guide personnel avec ses propres anecdotes. Il voulait voir le zoo parfait, elle lui fit faire un tour express en s'arrêtant bien devant l'enclos des pingouins et pour lui expliquer que plus jeune elle avait fait la demande express à son père de pouvoir toucher un animal elle-même. Ça ne se faisait pas en général, mais autant dire qu'à douze ans elle ne prenait pas non pour une réponse et elle avait réussi à le faire, bien entendu, la plupart des animaux n'étaient plus là mais l'histoire d'Hannah tenait. À dire vrai, il n'y avait que des enfants qui tiraient leur parents près des enclos et Hannah adressa un franc sourire à Jamie et lui demanda s'il se sentait entourée de ses paires. Plaisanterie à part l'atmosphère était légère et Hannah continua la visite, marchant plus vite que lui avec ses talons aiguilles et elle insista pour lui montrer de quelle façon héler un taxi New Yorkais. On était pas vraiment un vrai New Yorkais tant qu'on avait pas piqué un taxi à quelqu'un, ils le firent, Hannah avec un grand sourire et donnant l'adresse du Rockefeller Center. Je les ai déjà rencontré tu sais, la première fois quand j'avais seize ans, ils sont encore plus snobs que moi ou mon Père, mais des gens charmants, dit simplement Hannah en parlant des Rockefeller qui chose non négligeable possédaient la moitié de cette ville qu'Hannah aimait tant. L'arbre était géant et Hannah prit quelques photos de Jamie en prenant soin de ne pas se faire renverser par d'autres touristes, trop de monde finit-elle par murmurer à l'adresse du brun. C'était New York aussi, beaucoup trop de monde. Pour leur destination finale, ils durent rebrousser chemin alors que la nuit commençait à arriver sur New York. C'était un nouveau dress code qu'ils voyaient peu à peu, de moins en moins de personnes étaient en jean et de plus en plus en costumes et en robes de soirée. "Tada... Mon endroit préféré de New York." dit Hannah en désignant le Metropolitan Museum et ses fameuses marches. "Je sais que c'est clichés au possible mais si tu veux vraiment me connaitre, tu dois venir ici, j'ai passé beaucoup de temps devant les toiles et surtout, ici, sur ses marches. Que ce soit pour déjeuner ou juste pour apprendre mes lignes pour une pièce." Hannah eut un sourire en quittant des yeux le musée qu'elle affectionnait tant et se tourna vers Jamie. Elle se tenait une marche plus haute que lui et même comme ça, elle ne le dépassait pas de beaucoup, la brune passa ses bras autour de son cou et se rapprocha de lui, ses yeux dans ceux de Jamie. "Voilà New York Jamie et surtout... moi. J'espère que tu aimeras tout ce que tu vois." |
| | | | | | | | jannah + I wanna be a part of it... New York, New York. |
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