| Tu le sens ça? C'est ta vie qui pue. • Myrdas |
| | (#)Lun 7 Déc 2015 - 10:55 | |
| Assit sur l'un des bancs bordant une air de jeux pour enfants, j'ai les bras croisé devant mon torse et les yeux fermés. Mon visage est neutre, impassible. Impossible pour une quelconque personne de savoir ce que je pense en ce moment même. Et fort heureusement, car mes pensées ne sont pas roses du tout. Je suis triste, dégoutté, énervé, déprimé, anxieux, je perds courages, j'ai l'impression que ma vie m'échappe. Ce matin, j'ai eu une lettre coincé entre deux journaux. Si Alex n'avait pas faite attention, cette lettre aurait atterrit dans la poubelle avec le reste des pub. Mais c'est bel et bien mon fils qui m'a tendu cette lettre qui m'était adressé. Et en voyant le cachet de l'armée, j'ai eu ce mauvais pressentiment. J'ai donc su, avant même d'avoir ouvert la lettre que les nouvelles seraient mauvaises. Et pour le coup, elles l'étaient réellement.
La décision prise par la commission des soldats, après ma dernière visite médicale, a été arrêté : mise à la retraite dès le mois prochain. Ils ont bien précisé qu'une reconversion me serait payer en totalité -que ce soit un autre métier dans l'armée ou un tout autre métier- mais que je n'ai plus les aptitudes physiques pour être embarqué sur un bateau. Je dois dire que je m'en doutais un peu, étant donné que mes dernières radios n'étaient vraiment pas fameuse et que le médecin a même dit que si ça continuais ainsi je risquerais de me faire opérer à nouveau. Mais le voir écrit là, officiellement, noir sur blanc, ça me fout un coup au moral.
Et pourtant, la vie doit continuer. Même si c'est un monde qui s'écroule pour moi, ce n'est pas le cas pour celui de mon fils. Il va bientôt avoir 6 ans et réclame de plus en plus d'attention.Avec Ida on s'était juré que même si ça n'allait pas pour nous, que même si nous ne nous sentions pas bien, on fera tout pour mettre nos ressentiments de côté le temps de nous occuper de notre Alexander. Il ne doit pas pâtir de la mauvaise humeur et de la tristesse de ses parents. Et aujourd'hui, Ida n'étant pas là, c'est moi qui doit m'occuper de lui. Si ça ne concernait que moi, je resterais cantonné dans ma chambre jusqu'au retour de ma femme, mais j'avais promis la veille à mon fils que j'irais au parc de jeux avec lui.
C'est donc là où je suis présentement. Tandis que je le laisse jouer au ballon avec ses amis, je suis assis sur le banc et le surveille donc de loin. Je n'interviens pas dans son jeu, m'étant promis de le laisser faire ses preuves. Ce n'est qu'ainsi qu'il apprends. Il teste ses limites et il faut qu'il les connaisses. Et ce n'est pas en intervenant à tout bout de champs qu'il y arrivera. Au final, je ferme les yeux en soupirant. Mon esprit est à nouveau ailleurs et je sens la tristesse qui me gagne à nouveau. |
| | | | (#)Lun 7 Déc 2015 - 16:59 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Une petite semaine s'est écoulée depuis que je suis sorti de l'aéroport de Brisbane. Je me suis installé chez Nathan, mon ami d'enfance, et pour l'instant, j'essaie de retrouver quelques marques. J'ai fouiner dans les petites annonces pour un boulot, car même si je n'ai envie de rien faire, je me dis que rester passif ne pourrait que m'achever un peu plus. D'ailleurs Nathan m'a parlé d'une amie à lui tenant une librairie et je me suis dit que bosser entouré de livres ne serait pas si mal. Quitte à trouver un travail chiant et monotone, autant que cela ait un rapport avec quelque chose que j'aime bien. Ce sera toujours moins débilisant que de bosser comme secrétaire. En plus mon diplôme pourrait m'être utile cette fois. Visiblement il faudra que je remercie mes parents... Je soupire, puis relève la tête pour chercher un banc. J'ai trouvé le chemin du parc ; j'apprécie toujours un petit coin de nature pour lire, j'y créé une bulle où je suis en paix, sans pour autant être seul puisqu'il y a du monde autour. D'autant plus que le temps est radieux. Je suis aussi déstabilisé qu'à mon arrivée vis-a-vis de la météo. Changer d'hémisphère ce n'est pas comme traverser la manche. J'ai peu de repère et arrive difficilement à croire que nous sommes bel et bien en décembre, même si la date de mon portable me le fait remarquer.
J'aperçois enfin un banc inoccupé et m'y dirige d'un pas décidé, priant pour que personne n'ait la même idée que moi. Je jette des regards à droite et à gauche avant de sourire en coin en posant mes fesses sur le bois. Cette petite marche pour venir jusqu'ici m'aura un peu fait du bien, et c'est sans me soucier des enfants non loin que j'ouvre mon livre, une vieille édition d'une œuvre de Shakespeare. Bien que je n'ai plus l'espoir de pouvoir donner vie à ces pièces, j'aime à revoir mes classiques. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le fait de les lire arrive un peu à me soulager. Un peu. Car l'autre moitié de mon cœur et de mon esprit se lamente sur mon futur perdu. J'ai eu l'immense honneur de jouer une de ces pièces, au Shakespeare Globe, et je rêvais de recommencer, plus tard, un autre rôle, une autre aventure. Cela m'a été enlevé maintenant. Je n'ai plus que mes souvenirs pour me rappeler des émotions, et basta. Peut-être que cela me fait plus de mal que de bien, mais j'en contre fiche. Lire ces livres a toujours le même effet sur moi, depuis que des années, alors je n'arrête pas d'en lire. De temps en temps j'en prends un, je le lis tranquillement, suivant l'envie, je le terminé rapidement ou non, peu importe, puis je passe à un autre.
Aujourd'hui c'est Coriolan qui m'accompagne. Une petite envie de colère sans doute, qui sait. Je me replonge dans ma lecture, là où je m'en étais arrêté, et le temps défile sans que je ne le vois. Je prends quelques pauses, durant lesquelles je relève la tête et balade mon regard un peu partout. Cela permet de reposer mon cerveau, qui, sous l'écriture du grand dramaturge, peine parfois à suivre. Mais il s'en sort bien. Je ne décroche plus comme je le faisais avant, et je n'ai plus besoin de relire 14 fois une page ou 8 fois une ligne pour la comprendre. C'était l'une des choses les plus dures, ne plus pouvoir lire, ne plus pouvoir faire confiance à sa tête. Les membres, on pouvait les entraîner, et mes mains m'obéissaient presque normalement. Mais la mémoire, c'était une toute autre histoire. Histoire qui ne finira jamais d'ailleurs, puisque je doute pouvoir apprendre une pièce entière comme je le faisais avant.
Un soupire m'échappe, alors que je regarde avec mélancolie les gamins s'amuser au ballon. Ils ont la vie devant eux ces gosses, je donnerais beaucoup pour avoir cette chance. Moi je n'ai plus qu'à me ranger dans une vie banale, métro boulot dodo. Je n'ai plus qu'à continuer de voir un putain de psy limite plus souvent que je n'ai vu mes parents durant ces dernières années. Décidant que mes pensées vont trop loin (je n'ai pas envie de rentrer totalement déprimé, Nathan ne doit pas s'inquiéter pour moi), je retourne à mon bouquin. Mais à peine cela fait quelques minutes que j'ai retrouvé ma lecture que je ressens un choc violent sur le haut du crâne. Ma tête effectue un mouvement sur la gauche, mes yeux se ferment, et immédiatement un mal intense irradie tout. Une grimace s'empare de mes traits alors que je maudis l'univers entier. Un rapide regard m'apprend que le projectile n'est autre qu'un ballon, et je suppose avec raison que c'est la faute d'un des mioches.
Une certaine colère monte en moi. Les migraines ont un effet terrible sur mon humeur. La fulgurante douleur s'est un peu calmer, laissant place à quelque de chose de plus sourd et de plus diffus, mais presque encore pire. Je passe une main dans mes cheveux, doucement, et soupire lourdement. Ok. Journée de merde.
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| | | | (#)Lun 7 Déc 2015 - 20:12 | |
| Être la dans le parc avec mon fils, ça devrait me faire du bien, non ? En temps normal, oui, ça me ferait du bien. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui ça me fait plus chier qu'autre chose. Je ne suis absolument pas d'humeur à écouter les enfants hurler ni même à parler aux autres mères. En général j'aime bien parler aux autres, mais aujourd'hui, non. C'est pour ça que je me suis mit là, sur un banc à l'écart. Je laisse mon fils se débrouiller, bien que je garde toujours un œil sur lui. Il est entrain de jouer au football avec d'autre petits copains. Il semble réellement s'amuser et ça fait quand même plaisir. Mais je ne dit rien, je ne réagis pas et le laisse courir. Ce n'est que lorsque j'entends un cris de surprise et le prénom de mon fils qui est prononcer à haute voix que je rouvre les yeux. Curiosité. Je me redresse, regarde autour de moi et vois mon fils qui est entrain de s'approcher d'un jeune homme. Celui-ci se tient la tête d'une main et le ballon à volé un peu plus loin vers moi. Soupirant doucement, je me lève et, d'un pas nonchalant m'avance vers lui. Au passage, je me baisse et ramasse le ballon avec lequel je joue un peu en m'avançant. Je croise le regard de mon fils et, silencieusement, lui fait comprendre de ne pas s'approcher. Il s'immobilise directement, ayant sans problème compris le message. Pour ma part, je m'avance vers le jeune homme et, posant le ballon, je m’accroupis devant lui.
«ça va ? » demandais-je inquiet « Je suis vraiment désolé » je lance un coup d’œil en arrière « Mon fils vient de commencer le foot, il pense être obligé de montrer à tous ses amis les truc qu'il a apprit au dernier entraînement » je souris doucement lorsque l'inconnu lève son regard vers moi. « Vous savez comment sont les jeunes … même si ça ne l'excuse en rien du tout, évidement » j'incline légèrement la tête sur le côté, observant le crâne du jeune homme. Je me garde bien de lui enlever la main pour y voir plus clair étant donné que je ne sais pas comment il réagirait « ça va, je crois qu'il n'y a rien, du moins, pas en apparence » lui assurais-je avant de me relever «Bon, vous voulez que je fasse quoi ? Je leur confisque la balle ou je la leur rend ? » j'intensifie légèrement le regard sur l'inconnu « Le sors de ces petits est entre vos mains » je lui tends le ballon et aperçois du coin de l’œil que mon fils s'est approché de nous. |
| | | | (#)Lun 7 Déc 2015 - 23:26 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Encore une fois, tout allait bien. Il a fallu qu’un morveux fasse l’abruti pour qu’un ballon m’arrive sur la tronche avec, comme promesse, de foutre en l’air le reste de ma journée avec un mal de crâne à terrasser un éléphant. Je n’ai même pas de cachets sur moi, il faudra donc je fasse tout le retour avec l’envie de me tuer. Enfin, ce n’est pas comme si c’était la première non plus. Je soupire, tente bien de repousser la douleur tout en sachant que ça ne sert à rien, et maudis le gamin qui m’a fait ça sur quatorze générations. Je reste tant que je le peux prostré derrière mes paupières closes. Ce n’est pas l’envie qui me manque de lâcher mon énervement mais ce serait contreproductif en bien des points, et qui sait comme le parent réagirait.
J’entends alors une voix masculine et pourtant douce s’adresser à moi. Le père du gamin, donc, me demande comment je vais et s’excuse pour l’attitude de son fils, expliquant que le petit a envie de montrer ses talents de footballeur à ses amis. Je lève un regard plutôt sec sur l’homme, ayant bien envie de répondre quelque chose de cinglant, mais il me devance en précisant que ça n’excuse tout de même en rien l’attitude de son garçon.
Je dirige mon regard vers le petit immobilisé à quelques mètres, me foutant bien du pourquoi et du comment. Il a le droit d’être content, mais pas de faire n’importe quoi. Il doit avoir six ou sept ans, évidemment il ne maîtrise pas tout, mais ce n’est pas comme si j’étais au milieu d’eux. Je trop peu de cœur pour sourire face à la bouille d’ange toute peinée. La migraine me rappelle de trop mauvais souvenirs. Un coup sur la tête est l’une des choses que je dois éviter le plus au monde – avec les tomates –, même le plus petit, et voilà que je me prends un ballon de foot en pleine tête. Le silence de l’inconnu n’était là que parce qu’il essayé de me diagnostiquer. Il ne croit pas si bien dire en supposant que tout va bien en « apparence ».
— Si vous avez un efferalgan j’suis pas du tout contre, marmonnais-je en me redressant un peu. Ça ne coûte rien d’essayer, non ? Après tout il me doit bien ça, car c’est son fils le responsable. Cependant, le père m’étonne en me laissant décider du sort de la partie de foot. Je lève un regard étonné vers lui. Vraiment ? Je peux choisir ? Très bien. Qu’ils s’amusent avec autre chose, faudrait pas qu’ils blessent quelqu’un d’autre, dis-je avec calme, en regardant le petit, qui s’était approché, faire les yeux de chien battu à son père. Je tourne aussi mon regard vers l’homme, avec un sourire faussement innocent. J’ai choisi. Gardez la balle s’il vous plaît.
Ça leur apprendra. Ce n'est pas parce qu'ils sortent à peine des couches qu'ils faut tout leur laisser passer. C'est faire preuve de peu de compréhension d'agir comme ça sans doute, après tout il n'a sûrement pas fait exprès. Mais je m'en fiche réellement. Petite consolation que je permets sans remords aucun.
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| | | | (#)Mar 8 Déc 2015 - 21:53 | |
| En voyant le jeune homme assit sur le banc, la tête entre les mains et le ballon de football de mon fils qui a roulé un peu plus loin, je n'ai pas besoin d'être un génie pour additionner un et un et donc savoir que cet inconnu s'est prit le ballon en pleine figure. Ou au moins sur le côté,au niveau de la tempe. Enfin peu importe. Je me lève et me dirige vers lui, récupérant le ballon au passage. Je m’accroupis en face de lui pour être au niveau de son visage et m'excuse pour mon fils. J'ai beau lui trouver des excuses, je sais que ça n'excuse en rien le fait qu’il vient de blesser un inconnu. La liberté de l'un s'arrête là où celle d'un autre commence, c'est bien connu. Je me relève ensuite et hoche la tête lorsque le jeune homme me demande si j'ai un efferalgant.
«Ouais je ...devrais avoir ...ça » disais-je tout en fouillant frénétiquement les poches de mon jeans. Moue concentré sur le visage, je fini par fouiller la poche arrière de mon pantalon et souris largement « Ah voilà ! Bon, c'est du doliprane, mais ça devrait faire affaire aussi » lui souriais-je en lui tendant le dernier cachet. «Par contre ... »je regarde autour de moi puis retourne vers le banc. J'attrape mon sac à dos et reviens tout en le fouillant. J'en sors une bouteille d'eau que je donne au jeune homme « Avantage d'être père de famille et d'avoir toujours tout prévu » souriais-je « Si tu veux une pomme, une mandarine ou une poire, n'hésite pas, j'ai tout là-dedans»
Je laisse ensuite le choix au jeune homme du sort de la suite du jeu entre mon fils et ses amis : c'est lui qui décide si ou non je leur rend le ballon ou non. Et au final, l'inconnu me demande poliment de le garder. J'hoche la tête et tourne mon regard vers Alexander. Il me supplie du regard « papa ….» souffle-t-il en s'approchant de moi. Je secoue la tête « Nop, le monsieur a parlé » lui expliquais-je « Mais … ! C'est pas juste !!» se plaint-il les larmes aux yeux. Je pourrais craquer, mais non, je ne suis pas du genre à revenir sur mes décisions «Non c'est non Alex. Tu sais que tu n'as pas besoin d'insister »je désigne le petit groupe d'ami qui l'attende «La prochaine fois tu feras plus attention, ok ? » je m’accroupis finalement devant lui et pose une main sur son épaule « Tu me comprends, dans le fond, n'est-ce pas ? » demandais-je «ne t'inquiète pas, je te redonne le ballon une fois qu'on sera à la maison, on pourra jouer dans le jardin » Alexander lève son regard sur moi et affiche une moue beaucoup trop adorable « Vraiment … ?» demande-t-il doucement « Promis mon chéri » lui assurais-je.
Il fini par me sourire, s'avance et me fait un bisou sur la joue avant de repartir en courant. Je le suis du regard, l'observe expliquer à ses copains qu'il n'a pas le droit à la balle. Je pense un instant que les autres vont le laisser en plan, mais au final, le petit groupe se dirige vers les toboggans. Je me relève et me tourne vers l'inconnu « Et voilà » je désigne le banc « Vous me permettez … ?» demandais-je. J'aimerais mieux rester avec lui maintenant, au cas où il perdrait connaissance ou quelque chose dans ce genre. |
| | | | (#)Mer 9 Déc 2015 - 20:34 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Je n’ai que peu d’espoir quant au reste de ma journée. Un coup pareil chez n’importe qui ferait mal, bien évidemment, mais chez moi, cela peut évoluer rapidement en quelque chose de pire. Je sens déjà la migraine pointer le bout de son nez, accompagnée de son fidèle ami, l’énervement. Un homme vient s’excuser pour le comportement de son fils, s’enquérir au passage de mon état, et ne le juge pas trop grave à première vue. Sans blague. Un ballon de foot ne pas m’ouvrir le crâne non plus. Sa force a surtout réussi à secouer ce qu’il y a l’intérieur et dieu sait que ça fait pas du bien. Je marmonne qu’en gros, ses excuses je m’en fiche, sauf s’il a un efferalgan. Mon ton laisse sous-entendre cela. Disons que s’il n’y a pas de gravité, j’accepte aisément les excuses. En l’occurrence, non. Le mal de tête n’a jamais un effet bénéfique sur moi et ma tolérance.
C’est cependant plus que surpris que je reçois en main un cachet de doliprane, sorti de la poche du type. Je ne m’attendais pas à ce qu’il ait ça sur lui, mais je ne vais pas m’en plaindre. Je l’observe retourner à son banc alors que mes lèvres laissent à peine échapper un merci, et il revient avec un sourire et une bouteille sortie de son sac à dos. Je prends la bouteille d’eau alors qu’il précise que c’est l’un des avantages de tout prévoir lorsque l’on accompagne son enfant au parc.
— Merci, soufflais-je avant d’avaler le cachet et de le faire suivre d’une grande gorgée d’eau.
Puis l’inconnu me propose un fruit, comme si... comme si on se connaissait en fait. Bref. Je secoue simplement la tête et reprend un peu d’eau avant de lui rendre la bouteille d’eau rebouchée. C’est alors qu’il me demande de choisir ce qu’il va advenir de ce ballon. Le petit garçon a fait quelques pas, attendant, suspendu à mes lèvres, ma décision. En dépend la suite de son jeu avec ses amis. Sans remords, je réponds que je préfèrerais garder le ballon. Pour les punir oui. Il ne faut pas tout céder aux enfants, et l’homme a plutôt l’air d’accord avec moi. Il ne conteste même pas mon choix, et tient tête à son fiston dont les yeux pourraient à cet instant faire craquer un iceberg. Inflexible, il lui rappelle que ce n’est pas la peine d’insister et qu’il n’aura qu’à faire plus attention la prochaine fois.
Il a plutôt l’air d’être un bon père. Pas le genre débile à tout passer à ses enfants. Ce petit n’a donc pas de soucis à se faire, il aura une bonne éducation. J’observe les deux interagir. Le gosse tout triste finit par faire un bisou à son père après que ce dernier ait promis de lui rendre le ballon à la maison, puis il repart en direction de ses copains. Trop adorable quand même. Autant l’un que l’autre, ceci dit. Je pensais que l’histoire s’arrêterait là. Néanmoins l’homme déjoua encore mes plans en me demandant si je l’autorisais à prendre la place libre à côté de moi. J’hoche la tête, soudain plongé dans une sorte de sensation de déjà-vu, comme un souvenir qui se répète, se calque sur la réalité présente.
— Bien sûr allez-y, lui répondis-je avec politesse, mais un peu absent.
Je reviens sur terre quelques instants après, n’ayant pas trouvé d’où je pourrais connaître cet homme. S’il vient de Brisbane, il n’y a aucune chance que je puisse l’avoir rencontré avant mon arrivée ici. C’est-à-dire il y a une semaine. Peut-être au détour d’une rue, mais c’est plutôt improbable vu le nombre de personnes que l’on croise en 500 mètres. Je décide de laisser ça de côté, car cela ne fait qu’augmenter mon mal de crâne. Il faut le temps que le doliprane fasse effet, et c’est encore très douloureux. Appuyé contre le dossier, j’observe le groupe d’enfants s’amuser désormais autour du toboggan.
— Il a quel âge votre fils ? demandais-je pour faire la conversation. Quitte à faire passer le temps... En tout cas il a pas mal de force.
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| | | | (#)Sam 12 Déc 2015 - 12:10 | |
| Le pauvre inconnu. Il me fait quand même vachement pitié là, sur le coup. Enfin. Je ne sais pas si c'est mon instinct paternel qui prends le dessus d'un coup, mais je me dois d'aller l'aider. Il est bien plus jeune que moi, mais il est tout de même déjà un adulte. Ainsi donc, attrapant la balle au passage, je m'approche de lui et lui demande des nouvelles de sa santé. Il dit que ça va mais me demande tout de même si je n'aurais pas un cachet d'anti douleur. Il a de la chance. Depuis mon accident de voiture, j'ai pris l'habitude de prendre des anti douleur et anti inflammatoire avec moi. Je lui donne donc un cachet de doliprane. Ce n'est pas beaucoup, mais ça devrait suffire pour calmer le début de migraine. Je fini par aller chercher mon sac à dos duquel je sors une bouteille d'eau, histoire qu'il n'ait pas à avaler le cachet comme ça. Je reprends ensuite la bouteille et lui demande si je peux m'installer à ses côtés.
Lorsqu'il accepte, je m'assieds sur le banc et observe mon fils, silencieux. Silence qui est assez rapidement brisé par le jeune homme qui me demande quel âge a Alexander et précise qu'il a beaucoup de force. Je rigole doucement « C'est bien vrai ça. Mais en même temps, il peut se montrer extrêmement doux. Vous auriez du le voir la dernière fois. On était à une ferme et il y avait des moutons. Il a passé les trois heures à caresser un agneau. Et en rentrant on est parti faire du vélo et il était increvable.» j'hausse les épaules «Il a autant d'énergie à revendre qu'il a de patience. Un vrai mystère ce gamin » j'hausse doucement les épaules « Il a 6 ans » Je regarde mon fils, souriant doucement et sentant mon cœur se gonfler de fierté. Je l'aime ce petit. D'un amour tellement fort que je préférerais mourir plutôt que de le voir souffrir. Les quatre semaines que j'ai passé à l'hôpital sans le voir étaient sûrement les pires semaines de ma vie.
Je fini par détourner les yeux pour m'intéresser à nouveau au jeune homme à mes côtés. Il semble aller un peu mieux, sans doute que le médicament commence à faire effet. Tant mieux. Mon regard, pourtant, est bien rapidement attiré par le livre ouvert et retourné sur les genoux du jeune homme. Je redresse légèrement le menton et souris « He that will give good words to thee will flatter Beneath abhorring. What would you have, you curs, That like nor peace nor war? the one affrights you, 170. The other makes you proud. He that trusts to -....» je me tais et fronce les sourcils réfléchissant «you, Where he should find you lions, finds you hares ... » la suite vient bien moins naturellement, de manière bien moins assuré étant donné que je ne m'en rappelle plus. Je fini par relevé un regard innocent sur le jeune homme qui m'interroge du regard et désigne le livre d'un coup de tête «Coriolanus. Pour le fun on a joué une parti de la pièce avec des collègue. C'était tout sauf professionnel, mais c'était marrant. Et j'étais justement Coriolanus, moi. » je rigole doucement « Mais ma mémoire me fait un peu défaut » Ce qui est on ne peut plus normal, avec l'accident et tout ce qui s'en est suivit. |
| | | | (#)Sam 12 Déc 2015 - 21:24 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Je ne suis pas tombé sur la mère complètement gaga de son fils qui aurait été capable de me dire que je n’avais qu’à pas être sur ce banc proche d’enfants qui jouent au ballon. En vrai, j’ai un peu de chance. D’autant plus qu’il s’avère que le père du garçon footballeur est un fournisseur de doliprane. Je ne peux que l’en remercier alors que je fais passer le cachet avec une grande gorgée d’eau. La catastrophe sera peut-être évitée, finalement. Cela ne m’empêche pas de refuser que le petit retrouve son ballon. L’inconnu le garde donc en main, alors que son fils retourne jouer avec ses amis. L’homme s’assoit à côté de moi après avoir demandé la permission. Je ne vois aucun problème à sa présence, je ne suis pas non plus si asocial que cela. Et puis il le mérite, car bien qu’il n’ait fait que réparer la bêtise de son enfant, il m’a sauvé la mise. La migraine a eu le temps d’instiller un peu d’énervement et d’impatience en moi, mais j’ai bon espoir de retrouver un peu de sérénité.
J’ai l’impression d’avoir déjà vu cet homme, mais décide d’oublier ce questionnement qui n’aide pas le doliprane à faire effet. Je pousse un très léger soupire, profite un instant du silence, puis reporte mon attention sur les enfants. Il me vient une question à propos du fils de mon voisin de banc. Ce dernier commente d’abord ma remarque sur la force du petit avec entrain. L’amour qu’il lui porte est plus qu’évident, c’en est touchant de le voir s’exprimer, ainsi émerveillé. Je souris doucement, écoutant les qualité du petit Alex, capable d’une douceur et d’une patience incroyable tout en ayant beaucoup d’énergie à revendre. Et il a six ans. L’expression du père ne m’échappe pas non plus, et elle est encore plus révélatrice que n’importe quelles paroles. Mon propre père était un adepte de ce genre lueur de fierté et d’amour dans le regard sans pour autant dire un seul mot.
— Un bon petit gars en somme, il a l’air gentil en tout cas, dis-je pour simplement faire la causette.
Je me tais et apprécie le relatif silence. Mon mal de crâne n’a pas augmenté, et je dirais même qu’il a tendance à diminuer, bien que je ressente encore une pression douloureuse. Je pensais avoir encore un peu droit au silence, lorsque mon voisin prit la parole en citant Coriolanus. Je tourne vers lui des yeux surpris, légèrement écarquillés, et ne perd pas une miette des quelques phrases qu’il récite sans fautes. Sa voix est bien placée, on voit une esquisse du personnage, mais cela s’évapore lorsqu’il perd ses lignes. Je murmure sans m’en rendre compte la suite à sa place, pour quelques mots de plus. Mon regard interrogateur fait très bien son travail puisque je n’ai pas à demander quoi que ce soit qu’il me répond. J’avais bien reconnu la pièce pour avoir lu cette tirade il y a quelques jours. J’ai tellement lu ces livres qu’ils sont en grande partie gravés dans ma mémoire. Tout innocent, l’homme m’explique avoir interprété ce rôle pour s’amuser avec des collègues, qu’ils s’étaient surtout bien amusés, mais que sa mémoire vient de lui faire défaut. Je tique un peu, mais choisit de ne faire aucun commentaire sur ce dernier point. J’ai de toute façon déjà des choses à dire sur le début.
— Il y a des pièces plus simples à jouer pour « le fun » quand même, surtout pour des amateurs, fis-je remarquer avec sérieux. Rien qu’en jouer des extraits est épuisant, c’est une pièce très physique, mais très intéressante sur beaucoup de plans. Le personnage principal est ambigu, c’est très difficile de le cerner et de l’interpréter. Le ton de la pièce est rude quand même, cynique, le sujet est pas évident du tout. Une bonne tragédie comme il s’en fait plus. Certains la considèrent meilleure qu’Hamlet. Et... Je m’arrête brusquement, prenant conscience que je partais dans une longue tirade. Dès que je suis lancé sur le théâtre, je suis inarrêtable. Je préfère donc me stopper maintenant avant d’aller trop loin. Enfin, je suppose que vous iriez bien dans le rôle mine de rien, ajoutais-je avec un haussement d’épaules.
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| | | | (#)Dim 13 Déc 2015 - 1:15 | |
| « C'est le garçon le plus adorable et le plus gentil que je connaisse » assurais-je «en toute objectivité bien sûr » ajoutais-je avec humour. Évidement, aucun parent n'est objectif quand il s'agit de leur enfant. « Le seul problème eh bien ...il ne sait pas encore contrôler sa force. Il n'a pas encore trouver ses limites en fait » J'hausse doucement les épaules et croise les bras en observant mon fils qui s'amuse comme un petit fou sur le toboggan avant ses amis. Il est vraiment trop mignon. Qui est-ce qui ne craquerait pas face à une telle bouille ?
Je fini tout de même par tourner mon regard vers le jeune homme à mes côtés avant que mes yeux ne soient attiré par le livre posé sur ses genoux. Directement, je me remémore une scène que nous avons joué avec des collègues et je m'empresse de la lui récité. Lorsque, pourtant, ma mémoire me faite défaut, j'entends le jeune homme qui chuchote la suite. Je continue encore un peu mais j'abandonne finalement. Trop compliqué. Je lui explique le pourquoi du comment ça m'a prit de lui récité cette parti de la pièce. C'est avec le plus grand des sérieux que l'inconnu me dit que nous n'avons pas choisi la pièce la plus facile même si ce n'était que pour du fin et surtout pour des amateurs. J'arque un sourcil puis hausse les épaules, le laissant continuer.Il dit que la pièce est très physique, le personnage principal très difficile à cerné, le ton de la pièce cynique. Une vraie tragédie comme il ne s'en fait plus. Après un temps d'arrêt, il précise que, tout de même, le personnage principal m'irait bien.
J'éclate de rire « C'est ça, fout toi de moi» disais-je « je ne suis tellement pas doué en théâtre, c'est fou. j'hausse les épaules « Bon, j'en ai fait pendant 3 ans au collège et on me disait que c'était bon. Mais après 1 ans au lycée le prof m'a viré de la troupe avec pour argument que je suis beaucoup trop mauvais » j'hausse les épaules «pourtant j'aime beaucoup le théâtre hein, faut pas croire. Mais bon, tant pis » je souris doucement « tout ça pour dire que … eh bien ouais, si un acteur pro' nous avais observé pendant qu'on jouait la scène, je pense bien qu'il aurait pété un plomb et aurait sauter par dessus bord » je lui souris « Mais bon, c'était fun quand même. Et puis s'était vraiment pas pour être prit au sérieux, bien au contraire » je lance un coup d’œil vers le jeune homme «Après on a déjà présenté une pièce de Molière en langue originale, ça c'était vraiment bon. On était à Brest et s'était un défit qu'on s'était tous lancé : à la fin de la mission on devait réussir à jouer un acte du 'Médecin malgré lui' » je me passe une main dans les cheveux « J'étais le médecin et c'était vraiment excellent» je regarde vers le toboggan puis reporte mon attention sur le jeune «Tu sembles vachement bien t'y connaître. T'es du milieu théâtrale ?» lui demandais-je, curieux. |
| | | | (#)Dim 13 Déc 2015 - 13:56 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Comme tout père qui se respecte, il ne peut s’empêcher d’être fier de son fils et de vanter ses qualités. Je souris lorsqu’il ajoute qu’il est bien sûr objectif. Lui-même en rigole. Je le laisse parler de son garçon, observant les deux tour à tour, et hoche simplement la tête. Je n’ai pas d’expérience avec les enfants, alors tout ce que je pourrais dire serait d’une banalité affligeante. En plus, ce n’est pas comme si le sujet m’intéressait réellement, c’était juste pour lancer une conversation. La suite devient plus intéressante lorsque, ayant sûrement repéré mon livre, l’homme se lance dans une réplique de Coriolanus. Je suis tout d’abord étonné de tomber sur quelqu’un qui connaît cette pièce, assez pour en réciter un petit bout. Ensuite, je suis admiratif, et je sens mon ventre se crisper délicieusement alors que je détaille cet homme.
Mais je repousse rapidement ce sentiment – que je n’ai pas ressenti depuis mon agression. Les faits sont là cependant, il est très loin d’être moche. Heureusement, il bafouille sur la fin de sa récitation et cela amène des explications de sa part. Mon attention est alors toute tournée vers le théâtre, et la pièce de Shakespeare plus particulièrement. Mon professionnalisme et ma passion ressortent d’un coup. Je parle avec sérieux de la pièce, pendant quelques instants, avant de m’arrêter lorsque je prends conscience de ce que je fais. Je rajoute, après deux secondes de silence, qu’il irait peut-être bien dans le rôle. J’ai toujours imaginé ce Coriolanus comme un homme fort, viril, sexy, bien malgré moi. C’est un guerrier après tout, qui a fait la guerre (sans compter les sous-entendus présents dans la pièce, Rome antique oblige). Donc avec un peu d’imagination oui, ce type irait bien dans le rôle.
Il éclate de rire et me demande d’arrêter de me foutre de lui. Je souris légèrement, secouant la tête mais le laissant continuer. Il commence à me raconter ses expériences théâtres d’élève. Il en a fait pendant trois ans, au collège, mais au lycée le prof l’a recalé car il était trop mauvais. Pourtant, de son aveu, il aime vraiment le théâtre. Comme quoi, cela ne suffit pas. Je ne suis pas vraiment d’accord avec ce professeur de lycée, néanmoins, les gens évoluent et peut-être qu’avant il était mauvais, mais plus maintenant. Certains se révèlent plus tard.
— Je ne pense pas que vous soyez si nul que ça vous savez, commentais-je simplement, avant qu’il ne reprenne son histoire de petit délire avec ses collègues.
Je rigole légèrement (tiens, mon mal de crâne diminue encore, et je retrouve un état d’esprit plus sympathique) lorsqu’il précise que si un professionnel les avait vu il aurait choisi de sauter directement à la mer. Cependant, puisque c’était pour le fun avant tout, eux c’étaient bien amusé à ne pas se prendre au sérieux. Puis il m’apprend qu’une fois, alors qu’ils étaient à Brest, ils s’étaient lancé le défi de jouer un acte d’une œuvre de Molière en langue originale. Là je suis de nouveau étonné.
— Vraiment ? En français ? Et bien bravo, là j’ai pas d’autres mots. Déjà le français c’est chiant à apprendre, mais jouer dans cette langue en plus, parlais-je d’expérience. Je porte alors mon regard sur l’homme quand il me demande pourquoi j’ai l’air de tant m’y connaître en théâtre. Mon expression se rembruni, et je tourne le visage pour regarder devant moi. J’en ai fait depuis tout petit, j’ai poursuivi des études là-dedans, après un diplôme en littérature, donc oui je m’y connais. Je décide de m’arrêter là, car c’est amplement suffisant. Il n’a pas à connaître le reste de toute façon. C’est à mon tour de sortir une question qui me trottine dans la tête. Je tourne un peu mon regard vers mon voisin. Et vous, vous parlez de mission, de Brest, et de « se jeter par-dessus bord », vous étiez marin ? Là, je suis curieux.
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| | | | (#)Dim 13 Déc 2015 - 21:55 | |
| Comme quoi, ça a du bon d'aller avec son fils apprenti footballer à l'air de jeu dans le parc. C'est comme ça qu'on fait connaissance avec des autres. Des rencontres souvent intéressantes. Comme aujourd'hui par exemple. La discussion que j'ai avec ce jeune homme est totalement naturelle. Mes mots viennent automatiquement et je parle sans retenue. Je n'ai pas cette peur de mettre les pieds dans plat. Nous parlons, évidement, d'abord un peu de mon fils. Normal, c'est un sujet que je maitrise plus que très bien et puis bon, quel père n'aimerait pas parler de son fils, sérieusement ? Moi en tout cas, c'est avec un énorme plaisir que j'enchaîne sur la question de mon interlocuteur, lui donnant d'avantage d'explications. Mais il ne semble pas très intéressé par ce sujet, ce qui est normal après tout. Il est jeune, je ne pense pas qu'il ait déjà des enfants. Un jour, quand il en aura, il comprendra ma réaction. Mais peu importe.
En voyant son livre retourné, je récite, de tête, une partie d'un monologue de Coriolanus. Lorsque ma mémoire flanche, c'est le jeune homme qui me souffle la suite, mais je fini par abandonner. J'explique le pourquoi du comment je connaîs ça et c'est avec le plus grand des sérieux que l'inconnu me répond. Et à en juger sa réponse, je suis quasiment certain qu'il vient de ce milieu. D'ailleurs, àla fin de son explication et après argumenter en ma faveur, je lui explique qu'avec des collègues on s'était lancé le défit de jouer du molière en français et qu'on y est parvenu. Je crois que le jeune homme est impressionné car il me dit que ce n'est vraiment pas facile d'apprendre le français et encore plus de le jouer. J'hausse simplement les épaules.
«J'avais de bon professeurs » souriais-je « enfin, une en particulier »ils'agit là d'Ida. Elle a beau être Norvégienne, elle parlait un français tellement parfait et m'a obligé à parler la même langue ce qui m'a pas mal aider. D'ailleurs, ils nous arrivent encore maintenant de communiquer un peu en Français, mais nous sommes tous les deux très rouillés. Bien que je pense que si nous prenons des cours nous aurons aucun problème à retrouver cette facilité avec laquelle nous communiquions il y a quelques années de ça. Enfin peu importe «Mais je t'avoue très sincèrement que j'avais plus de facilité de jouer en Français que de parler en français.Enfin de suivre une discussion comme ça, avec un autre. Tu vois ? Le théâtre c'est … j'sais pas. Ça a tellement d'effet bénéfique sur quelqu'un. Le timide s'épanouie et apprend à avoir confiance en lui, le stressé se calme et … oh tien, je devrais peut-être inscrire Alex à la troupe de théâtre de son école. » je souris doucement.
Et finalement, je pose la question. Et effectivement, j'avais raison. Le jeune homme a fait des études dans ce domaine. Il en a fait depuis qu'il ets tout petit. Je note qu'il parle au passé. En fait-il toujours ? Où a-t-il été obligé d'abandonné ? Peu importe, ça ne me concerne pas. J'hoche donc la tête « Et tu préfères jouer quoi ? Je suppose que t'es plus tragédie shakespearienne, non ?» lui demandais-je en le fixant, souriant.
C'est a son tour ensuite de me poser une question. Et encore une fois il utilise le passé. Je grimace furtivement et détourne le regard. Sait-il lire dans les pensées ou quoi. Je fini tout de même par réafficher un semblant de sourire « yep, je suis amiral dans la Royal Navy » j'hausse les épaules. Je ne ment pas, étant donné que ce n'est qu'à partir de l'année prochaine que je serais mis à la retraite. Je suis donc encore amiral, à proprement parler. |
| | | | (#)Lun 14 Déc 2015 - 22:44 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS L’homme assis à côté de moi arrive à me donner envie d’engager la conversation. Est-ce parce que c’est lui qui, le premier, et venu me parler, pour savoir si j’allais bien suite à la perte de contrôle d’un ballon par son propre fils ? Je ne pense pas. Il arrive que d’autres personnes inconnues me parlent, mais j’ai plus souvent envie de partir pour éviter toute discussion banale. Celles-ci ne sont pas vraiment mon fort avec les gens qui ne me sont pas proches. Deux phrases et je me tais, je garde les lèvres fermées et je regarde ailleurs pour faire comprendre que je n’ai pas envie de parler. Mais avec ce gars-là, c’est différent. Après l’avoir vu agir raisonnablement avec son fils, après qu’il m’ait donné un doliprane pour mon mal de crâne, et après avoir réalisé qu’il me rappelle quelqu’un... Je suis plus bavard.
Même si je n’ai que peu d’intérêt pour son fils, je pose quand même quelques questions sur lui et j’entends les réponses plus que je ne les écoute. Cela m’amuse de voir les expressions s’inscrire sur le visage des gens. Des petits sourires, des regards, un froncement de sourcil. Je me soucie peu de ce qu’il me dit, et ne tente pas réellement de continuer sur ce sujet de conversation. Un silence est toujours le bienvenu chez moi. Et puis l’homme me surprend en citant un passage de Coriolanus, le livre que j’étais en train de livre avant d’être violement tiré de ma bulle. Sans le vouloir je murmure la suite de la tirade, que j’ai relu il y a peu. L’homme m’explique alors avoir joué cette pièce avec des collègues, en grand amateur. Je lui réponds avec plus de sérieux qu’il ne s’y attendait je crois, et, arrêtant là ma propre tirade, je finis par dire qu’il ne serait pas totalement mauvais dans le rôle.
Il me raconte ses déboires au lycée, le professeur qui l’a jugé trop mauvais – ce que je ne comprends pas car il m’a l’air plus acceptable que certains amateurs –, et aussi la fois où ils ont appris un acte de Molière en français. Je fais part de mon étonnement, car c’est plutôt une chose difficile à faire selon mon avis. Un peu comme apprendre du Shakespeare n’est pas aisé à cause du registre soutenu, apprendre du Molière ne doit pas être facile, encore plus pour quelqu’un ne parlant pas la langue. Il m’explique qu’il trouvait cela plus facile de jouer que de discuter en français ; et puis qu’il avait une bonne professeure. Je ne note même pas ce sourire et mon esprit décide tout seul de passer à la suite. Il expose son point de vue sur la facilité de jouer en français, et cela dévie sur les effets bénéfiques du théâtre. Je souris légèrement, avec un petit hochement de tête destiné à appuyer ses propos. Je connais tout ça, je connais beaucoup trop. Et je rigole même – rien qu’un peu, faut pas exagérer – lorsque l’inconnu se demande s’il ne devrait pas inscrire son fils au théâtre.
— Ca ne lui fera aucun mal en tout cas, commentais-je.
Puis il me demande si je fais partie du monde théâtral. Je déroule verbalement mon petit CV en étant le plus concis possible ; passion depuis tout jeune, études dans ce domaine, et basta. Je n’en dévoile pas plus et ça n’a pas l’air de le gêner. Il a bien raison, ce ne sont pas ses affaires. Il choisit plutôt de me questionner sur mes goûts.
— Pas forcément, avouais-je en haussant les épaules. Bien sûr, ce sont des œuvres que je trouve au-dessus de tout, il y avait ça dans mon biberon. Mais j’aimais jouer beaucoup de choses, du moment qu’il y a un message fort derrière, quelque chose qui remue un peu, que ce soit optimiste, pour faire rire et donner de l’espoir aux gamins, ou faire réfléchir les grands... Pas forcément sur les planches aussi, j’ai fait des courts-métrages, une mini-série, et un petit rôle quand j’étais enfant. Je me passe une main dans les cheveux, soupire légèrement, puis décide de retourner la conversation sur ce bel inconnu. Il m’apprend, après une subtile grimace et avec une voix plate être amiral dans la Royal Navy. Oh vraiment ? m’exclamais-je, sûrement avec de petites étoiles dans mes yeux bleus. J’ai toujours rêvé de voyager, je pouvais compter sur les tournages ou le théâtre pour ça, même si l’Angleterre resterai mon chez moi. Et puis ça me rappelle aussi autre chose, cette Royal Navy... Et vous avez déjà vu beaucoup de pays ?
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| | | | (#)Jeu 17 Déc 2015 - 20:01 | |
| Si je suis venu ici, dans ce parc, à la base, c'était pour essayer de me changer les idées. Et j'avoue, en partant de chez moi que je ne pensais pas que ça allait réussir aussi bien. Je pensais plutôt que l'air frais et le contact des autres gens ne changerais rien à mon état d'esprit mais je me suis bien trompé. Bon après, qui aurait crus que je ferais ce genre rencontre ? Ce jeune homme là est tout ce qu'il y a de plus adorable. Autant physiquement que mentalement. Du moins, il a l'air d'être une personne particulièrement gentille, intelligente et avec qui il fait bon de discuter. Nous parlons donc furtivement de mon fils avant que nous tombons d'accord sur un sujet qui nous passionne tous les deux : le théâtre. Je lui avoue que j'ai fait un peu de théâtre pendant ma jeunesse mais que j'ai arrêté … jusqu'à ce qu'avec des collègues ont décide de monter une petite troupe juste pour le fun et pour jouer entre nous afin de passer le temps en mer. Cependant, à Brest nous avons présenter 'le médecin malgré lui' devant une assemblé un peu plus grande. Et ils ont bien aimé. Enfin peu importe. Je suppose que ce jeune homme là aime particulièrement Shakespeare et je ne me trompe qu'à moitié.
Il me dit avoir été élevé à coup de Shakespeare mais qu'il aime jouer n'importe quelle autre pièce, du moment qu'elle soit intéressante et qu'il y ait un message derrière. D'ailleurs, il précise aussi avoir déjà fait des courts-métrages et une mini série. J'arque un sourcil, étonné « Oh, vraiment ? C'est quoi le nom ? Ça m'intéresserait pas mal » peu importe sa réponse, dès ce soir je vais faire des recherche. Avec le peu que je ne connais de lui je ne risque pas de tomber sur grand chose mais … peu importe. Ça vaut le coup d'essayer, non?
Au final,la discussion s'oriente vers moi et il me retourne la question, me demandant ce que je fais comme métier. Lorsque je lui répond que je suis Amiral dans la Royal Navy, il semble réellement surpris. Ça semble carrément lui plaire. C'est fou l'effet que ça peut faire, quand j'annonce être marin. Et la prochaine question est la question que tous le monde me pose : est-ce que j'ai déjà vu beaucoup de pays. Je rigole doucement «Oui, j'ai beaucoup voyagé. Avec un métier comme le mien qui est obligatoirement embarqué j'ai déjà foulé pas mal de sol différents » je souris « La dernière mission à Djibouti, mais j'étais déjà à Tahiti, en Guadeloupe, à la Réunion … mais aussi à Brest, à Buenos Aires, à Rio. Et en visite déjà déjà au Canada, en Écosse, à Londres et en Norvège. » je souris « D'ailleurs, l'année prochaine avec ma femme et mon fils on retourne en Norvège» je lui offre un large sourire Même si j'ai peur de l'avion et que je déteste vraiment ça, j'ai réellement hâte d'y aller !» |
| | | | (#)Ven 18 Déc 2015 - 23:13 | |
| TU LE SENS ÇA ? C'EST TA VIE QUI PUE. — — MYRDDIN & THOMAS Cette rencontre sort de l’ordinaire. Elle partait sur de mauvaises bases (surtout une mauvaise humeur pour moi), et pourtant, maintenant, je ne suis pas mécontent d’avoir adressé la parole à cet homme. Je ne sais pas exactement pourquoi, ce qui m’attire vers lui, d’une façon simple. Cette espèce d’alchimie qui se produit parfois, lorsque l’on rencontre un inconnu, et que le courant passe immédiatement. On n’a aucun mal à parler de sujets banals mais qui, avec d’autres, deviendraient ennuyeux. Même l’écouter parler de son fils m’a intéressé plus de deux minutes, rien que ça est à souligner. Et puis vint le théâtre, qui nous rassemble. La discussion se fait un peu plus animée, plus sérieuse, plus alimentée des deux côtés. Cet homme – dont je ne connais toujours pas le nom, d’ailleurs – a quelques expériences d’école, amateurs, et il a même joué une fois en français. Cette anecdote est aussi étonnante qu’amusante à mes yeux. Intéressante aussi, par la même occasion, car à travers ses expériences, j’arrive à deviner qu’il travaille sur un bateau. Mais avant de pouvoir poser la question, mon voisin me demande de plus amples informations sur mes préférences.
Je lui ai expliqué que j’avais fait des études là-dedans, sans pousser plus loin l’histoire. Il parie que je suis surtout axé sur le genre tragédie shakespearienne, en ce qui concerne ce que je préfère jouer. Je précise que bien que j’ai limite grandit avec Shakespeare, j’aime toute sorte de pièces et de projets, du moment que c’est intéressant, qu’il y a une espèce de défi. Et puis il n’y a pas que la scène qui m’attire. Le théâtre est mon premier amour, mais jouer devant une caméra apporte aussi d’autres choses. Je n’aurais peut-être pas du préciser avoir obtenu un rôle dans une mini-série, car l’inconnu serait intéressé pour la voir et veut donc savoir son nom. Je me mords furtivement la joue, mais consent à lui dire le titre.
— High Road. Mais c’est pas très connu, c’est sûrement même pas sorti de Grande-Bretagne, je pense pas que vous trouverez ça sur internet, l’avertissais-je en rigolant légèrement.
C’est après cela que je peux enfin en apprendre plus sur cet inconnu. Comme je le pensais, il travaille en mer, et fait même parti de la Royal Navy. Il a d’ailleurs le grade d’Amiral. Peu importe, mon cerveau a bloqué sur Royal Navy. D’abord surpris, je me remémore ensuite de bons souvenirs lié à cet uniforme si seyant, puis revient à mes premiers désirs de voyage. Découvrir le monde, des cultures, des gens différents, tout cela à un attrait incroyable pour moi. Le métier d’acteur me permettait ces choses, certes d’une différente manière que parcourir sans cesse le monde, mais tout de même ! Il me vient cette question qu’on a dû lui répéter un grand nombre de fois : quels pays a-t-il déjà vu ? Retrouvant un peu de vie, l’homme rit légèrement avant d’énumérer ses différentes destinations. Il fait un métier où il est obligé d’être sur le navire, alors il me raconte avoir été à Djibouti la dernière fois, et à Tahiti avant ça, et en Guadeloupe, la Réunion, en France, à Rio et Buenos Aires... Et encore au Canada, en Ecosse, à Londres et en Norvège.
— Plus d’endroits que je verrais jamais dans toute ma vie, commentais-je, ébahi. Il rajoute retourner en Norvège avec sa femme et son fils l’année prochaine, et que ça lui tarde malgré sa peur de prendre l’avion. Je souris légèrement. vous avez peur de prendre l’avion ? demandais-je d’une voix un peu étonnée, ayant presque du mal à imaginer cet homme-là précisément avoir peur de quelque chose. (C’est idiot, je sais.) Pourtant vous avez dû affronter des tempêtes horribles, et tout... J’imagine même pas comment ça peut être angoissant. Je frissonne légèrement, puis décide de repartir sur une note plus positive. Mais sinon, la Norvège c’est un coin qui me plairait bien de visiter, la Scandinavie tout ça. Ça a l’air aussi beau que l’idée qu’on s’en fait.
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| | | | (#)Dim 20 Déc 2015 - 13:30 | |
| High Road, donc. Voilà le nom de la mini série dans laquelle ce jeune homme a joué. Ça me dit vaguement quelque chose. Je crois bien déjà avoir entendu ce nom quelque part. Après faut dire ce qu'il en est:bien des films portent ce genre de nom. 'high' et 'road' sont deux mots très souvent utiliser pour des titres. Mais peu importe. Ce n'est pas de ça que l'on parle. J'hoche la tête et souris doucement à mon tour lorsque le jeune homme me dit que je ne risque pas de la trouver sur internet étant donné qu'elle ne s'est pas exporté hors du Royaume Uni. «Oh, on verra bien. Si je trouve pas, tant pis » souriais-je doucement en haussant les épaules. Mais je crois savoir où je peux chercher. Au pire je demanderais mes contacts Londoniens s'ils en ont entendu parlé et.. bref, je me débrouillerais déjà pour arriver à mes fins.
La discussion s'oriente ensuite,à mon grand damne, vers moi. Je suis obligé de parler de moi et de mon métier. Qui me passionne, certes, mais qui, bientôt, ne sera plus le mien. Il faudrait d'ailleurs que je cherche activement une reconversion, même si je n'en ai vraiment aucune envie. J'ai juste envie de garder mon statut de marin pour toujours. Mon grand rêve avait été de mourir sur un bateau à l'âge de 99ans. Allongé sur mon lit, bercé par les vagues, je m'endormirais et ne me réveillerais plus jamais. Voilà la mort idéale que je me suis déjà bien souvent imaginer. Mais qui est bien loin d’arrivée étant donné que je n'ai que 36 ans. Et puis maintenant je n'aurais plus aucune chance de mourir de la sorte. Au contraire. Je vais sûrement mourir en tant que grand père aigris, chiant et détestable que les enfants et petits enfant ne viendront voir que lorsque mon heure sera venue pour s'assurer d'avoir leur part d'héritage. Mais …. pourquoi est-ce je pense à la mort maintenant ? En ce moment si agréable, cette journée si ensoleillé ? Je secoue légèrement la tête et soupire doucement en me tournant vers le jeune homme.
Je lui explique que oui j'ai déjà beaucoup voyagé mais que ça ne s'arrête pas là. J'irais en Norvège, malgré ma peur bleue de l'avion. Là, je le surprends bien visiblement. Le jeune homme me dit que, pourtant, j'ai sûrement dut braver de sacrées tempêtes et que ça doit être horrifiant. J'hausse les épaules « C'est vrai que ce n'est pas de tout repos, mais … je sais pas. C'est grisant. L'adrénaline qu'on a lorsqu'on doit tout sécurisé et faire on sorte que nous même de soyons pas balayer par les flots c'est juste incroyable. Prends-moi pour fou à lié, mais j'adore ça. En plus moi je travail mieux sous la pression et le stresse que pendant un temps normal.» je souris. «Mais après, lorsque la tempête se calme, que tout redeviens normal, le silence après l'enfer. Ce sont des moments magique. L'air semble pur, comme si la tempête avait balayer toute la saleté sur son passage. Je sens que le jeune homme est totalement captivé par mes paroles.
Et c'est pour ça que je continue. Je lui raconte de nombreuse anecdotes, des aventures, je me confie à lui comme je me confierais à un vieil ami. Je ne saurais dire pourquoi je fais ça, moi qui suis toujours méfiant envers les inconnus, mais cet homme possède quelque chose dans son être et sa présence d'esprit qui fait que je n'ai aucun mal à parler de moi. Je monopolise la parole pendant longtemps, et ça ne semble pas le déranger. Mais, au final, c'est le temps qui se rappelle à moi. Je dois être à la maison à 18h pour préparer le repas. Nous échangeons encore nos numéros, dans la promesse de se revoir. Je lui promet à 100% de lui raconter d'autres histoires du monde, lui me promet de m'éclaircir un peu sur sa vie théâtrale. Et c'est comme ça que je pars, avec le sourire aux lèvres. A la maison, pourtant, je me rends comptes que j'ai son numéro, je connais sa vie, mais j'ai oublié de lui demander son prénom. |
| | | | | | | | Tu le sens ça? C'est ta vie qui pue. • Myrdas |
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