Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Tony était le roi de la débauche. A une époque moi même je l’appelais comme ça, quand nous étions ensemble en cours et que ces parents partaient pour week-end. Il nous organisait alors les soirées le plus abusives de l’année. Aujourd’hui encore et bien qu’il ait passé l’âge de squatter dans la magnifique baraque des ces parents Tony était toujours le même fêtard et ces parents étant de plus en plus souvent absents, le rythme de ces soirées avait augmenté alors que pour ma part je me faisais de plus en plus absent. « Allez Elio, viens cette fois ! » Je soupire au téléphone ne sachant trop comment me justifier de cette nouvelle absence. « Je peux pas Tony, c’est compliqué avec les jumeaux. » Je l’entends s’exciter au bout du fils. « On te voit plus depuis trop longtemps, Tu peux bien les laisser à Kaecy ! Ou mieux à ta mère ! Venez les deux ! J’adore Kaecy. » Oui ça pour l’adorer, il l’adorait, surtout quand il tentait de fourrer sa langue dans la bouche de ma meilleure amie de toute évidence pas consentante. Alors si l’envie commençait à me prendre de passer une soirée chez lui – il était sûr que Kaecy ne m’accompagnerait pas. Elle avait de toute façon, toujours détesté les soirées de Tony et le personnage tout autant. Il faut dire que Tony était un garçon plus que déluré et sans limite – sa bisexualité n’avait d’égale que son nombre de conquêtes impressionnant, dont j’avais fait parti – sans jamais m’en venter. Bien qu’il eut été un partenaire des plus honorables. « Je vais regarder ce que je peux faire. » Au final je dois l’avouer entendre sa voix au bout du fils me fait du bien – cet engouement à l’idée de me voir me réchauffe le cœur bien qu’il ne soit plus qu’un ami depuis de longues années – et je garde de bons souvenirs de ces fêtes. Enfin pour celles dont j’ai de réels souvenirs, les autres étant souvent embués par l’alcool. « C’est un oui ? » Je souris machinalement avant de lui répondre. « Disons que c’est un oui. » Je ne sais pas dans quoi je me suis embarqué mais ça ne me fera sans doute pas de mal de sortir un peu. Elle est loin l’époque où je profitais tous les soirs sans me priver – où je n’avais aucune responsabilité. Je ne changerais ma vie avec les jumeaux pour rien au monde mais parfois cette liberté me manque… Et ces dernières semaines n’ont pas été des plus simples, un petit verre ne me fera sans doute pas de mal.
***
Elle parle – bon dieu ce qu’elle parle. Je roule vaguement des yeux mon verre à la main pour jeter un œil aux autres invités. Tous à peu près mon âge et déjà bien lancés dans une soirée qui promet… Mon regard se pose sur Tony qui m’observe et fait remuer sa langue de façon extrêmement vulgaire pour me dire qu’il faut que je passe à l’action. La fille est jolie – elle est grande mince et ces petits yeux qui pétillent en me regardant laisse deviner qu’elle se laisserait faire avec plaisir. Mais je ne fais rien. Il a peu de temps je lui aurais déjà sauté dessus mais ce soir je lui trouve autant de charme qu’un poulpe et je m’ennuie avec elle. C’est Tony qui finit par venir me tirer de cette situation m’attrapant par le bras pour me chuchoter quelques mots à l’oreille. « Sa sœur jumelle ne devrait pas tarder alors à ta place je lâcherais pas l’affaire. » Je le regarde avec un air amusé non sans cacher un intérêt un peu vicieux. « T’es sérieux ? » « Plus que sérieux… Et crois moi que ça en vaut la peine… » Son regard est assez expressif mais j’ai de la peine à la croire. Quel genre de sœurs jumelles serait assez dépravée pour coucher avec le même mec… Puis ça me revient… Le genre de jumelles qui trainent dans les fêtes de Tony. Evidement le fantasme est jolie mais il m’enthousiasme bien moi que ce que je pensais… Bon dieu mais qu’est ce qui m’arrive ? Ou sont passés mes désirs sexuels ? Je fais mine de me poser la question et pourtant je le sais déjà – ils sont restés avec Kyrah et sa façon si particulière de savoir les rallumer. A côté d’elle, les autres femmes semblent bien fades. Mais je retourne pourtant vers la fille qui m’attend en sirotant son cocktail. Puis alors qu’elle est repartie dans son discours sur je ne sais quelle ineptie mon regard guette avec intérêt les entrées dans la maison de Tony. Dix minutes passent avant qu’une arrivée ne retienne mon attention. Ce n’est pas la sœur jumelle de… merde comme elle s’appelle ? Blondie on dira… Non ce n’est pas sa sœur jumelle mais une autre femme que je connais très bien. « C’est pas vrai… » Mon ton est un peu amusé alors que mes yeux se posent sur Kyrah et que mon cœur s’accélère déjà vaguement. Impossible d’aller nul part sans tomber sur elle c’est fou. « Qu’est ce qui se passe ? » Je retourne mon attention vers Blondi. « Rien, rien, juste une connaissance à moi qui vient d’arriver. » Elle s’en tape le coquillart de toute évidence et recommence à parler. Je tente de me concentrer sur ces mots mais impossible de ne pas penser à Kyrah que j’ai perdu de vu mais qui doit être quelque part dans cette maison. « Tu m’écoutes ? » Merde j’ai perdu le fil. « Oui oui… Les Baléares toi et ton chien sur la plage. » Je répète sa dernière phrase et ça semble lui faire plaisir. En vérité je n’ai rien suivi. Et mon regard retrouve enfin la personne que je cherche depuis plusieurs minutes. Kyrah est belle, pas de surplus, au naturel, je ne vois qu’elle dans la foule… Je ne vois qu’elle et… Et ce mec qui l’accompagne ! Je n’y ai pas vraiment fait attention quand elle est entrée mais maintenant ça me saute aux yeux… Ce mec est canon. Et il la touche. Il pose sa main sur ton cou et je sens le feu monter en moi… La jalousie me posséder. Je me sais pourtant pas légitime pour être jaloux d’une quelconque manière et pourtant… Et alors que je tente de me convaincre de ne pas y aller – de ne pas aller foutre la merde, je vois ce verre dans sa main. « C’est une blague ? » C’est une putain de blague. Ne me dites pas qu’elle est entrain de boire de l’alcool ? Alors qu’elle est enceinte ! Enceinte de MON bébé. « Tout vas bien ? » Merde j’en ai de nouveau oublié la fille qui c’est maintenant retournée pour suivre mon regard. « Je vais aller saluer une.. heu… connaissance tu veux venir ? » Elle accepte avec son petit sourire de bécasse et me suit alors que je me dirige à grands pas vers Kyrah qui ne m’a toujours pas vu. A quelques mètres, j’inspire un bon coup pour me calmer. Pas de raison de faire une crise au milieu de la fête. Elle parle avec son cavalier et je vais discrètement me glisser à côté d’eux un main dans la poche, l’autre sur mon verre. Comme si c’était l’action la plus naturelle au monde. « Bonsoir » Mon sourire se fait polie alors que je jette un coup d’œil amusé à Kyrah et à son ami. « Quelle surprise de te voir là Kyrah, et accompagnée qui plus est. » Evidement on peut lire une pointe de jalousie dans ma voix mais je me retiens comme je peux alors que Blondie trépigne d’impatience à côté de moi pour je ne sais quelle raison. « Je ne crois pas qu’on se connaisse. Je m’appelle Elio, enchanté. » Je tends ma main à son cavalier et il l’attrape ne s’attendant sans doute pas à ce que je la serre aussi fort. Il semble étonné et je suis plutôt content de moi alors que mon regard se pose sur le verre de Kyrah. « Tu permets ? » Je n’attends pas son accord et amène le verre à ma bouche pour en engloutir une partie. Puis je le remets dans sa main comme si de rien n’était. « Très bien… » Pas d’alcool, je n’ai rien à redire. Et de toute évidence vu son regard elle a bien compris à quoi rimais ma petite magouille – ce qui n’est pas le cas de nos deux accompagnants qui semblent un peu hébétés. « J’avais très… Soif. » Plus mauvaise excuse du monde puisque mon verre est encore plein dans ma main. Les yeux de Kyrah se pose maintenant sur Blondie qu’elle regarde comme si je devrais la présenter, mais je ne vais pas le faire… En grande partie parce que je ne me souviens plus de son prénom et que je doute qu’elle apprécie que je l’appelle Blondie.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Mon cours vient de se terminer, et je file directement dans les vestiaires pour me changer. Heureusement, Lisis n’est pas là, je crois qu’elle a compris, la dernière fois. Les choses ont bien changé depuis que ce bébé est là. Que ce soit dans ma façon d’être, ou même de me comporter avec les gens. J’ai l’impression de m’être un peu adoucie, je ne sais pas comment l’expliquer, comme si il me forçait à devenir mère, petit à petit. C’est lorsque je suis en petite tenue que Clay entre dans les vestiaires. Parce que oui, les vestiaires des profs sont mixtes. « Oh, c’était pile le bon moment pour arriver ! » Je laisse échapper un petit rire légèrement mal à l’aise. Si je n’ai jamais été pudique, face à personne, depuis que mon ventre a légèrement pris un peu d’envergure, j’ai un peu de mal à me montrer nue ou en sous-vêtements devant quelqu’un, excepté Elio. Pour le moment, ici au conservatoire personne n’est au courant de ma grossesse et je compte bien garder le secret encore un petit moment. Jusqu’à ce que je ne puisse plus cacher mon ventre, en fait. Et si moi je le vois avoir légèrement grossi, ce n’est pas le cas de tout le monde. Même Kelya se demande si je n’ai pas menti quand elle voit mon ventre. J’enfile assez rapidement un t-shirt et un short, que j’arrive encore à attacher,mais ça commence à devenir juste. Ouais, je vois que je mange pour deux. « Dis-moi jolie Kyrah, tu fais un truc ce soir ? » Nous sommes samedi, et non, je n’ai rien prévu. Je me tourne face au jeune homme, un magnifique danseur qui enseigne de modern jazz depuis plusieurs années ici. Il doit avoir quelques années de plus que moi, 2 ou 3 tout au plus, je ne lui ai jamais demandé. J’aime beaucoup discuter avec lui, c’est quelqu’un de cultivé, gentil, et clairement pas dégueulasse à regarder. J’ai toujours senti que je lui plaisais, et d’autant plus depuis que je suis prof, et plus élève. « Non, rien, pourquoi ? Tu voudrais m’inviter à l’opéra ? » Je ris un peu en me foutant de lui et son rire se mêle au mien. « Un ami m’a invité à une fête ce soir. J’avais pas envie d’y aller seul. » « Je vois, et je suis la combientième sur ta liste que tu invites ? » Il grimace un peu. « Tu as une bien belle image de moi ! » Je hausse légèrement les épaules avant de lui répondre avec sincérité. « Quoi ? T’es beau, t’as du talent, gentil et intelligent, je suppose que des tonnes de filles doivent te courir après non ? » Il sourit un peu, rougirait presque. « Oui mais ce soir, c’est avec toi que j’ai envie de sortir ! » Les choses ont le mérite d’être claires. Et puis, ça ne coûte rien ! Ça fait bien longtemps que je ne suis pas sortie, ça ne me fera pas de mal. Ça me changera un peu les idées, et je ne lui dois rien, ce n’est pas parce que je lui dis oui pour l’accompagner que je lui dis oui pour passer la nuit avec lui. « Ok. Vendu ! »
***
Un joli haut décolleté à manches longues que m’a offert Kelya, un pantalon légèrement ample, taille basse, et des sandales, me voilà accompagnant un fort joli garçon à une soirée dans le quartier le plus huppé de Brisbane. Celui où vit Kelya, et Elio aussi. Je ne peux pas m’empêcher de penser à lui, surtout que le taxi qui nous a mené ici est passé juste devant son immeuble. « Je vais nous chercher à boire, tu veux quoi ? » Je hausse un peu les épaules avant de lui répondre « Un truc sans alcool s’il te plait. » Il fronce un peu les sourcils. « T’es sûre ? » Je hoche alors vivement la tête. « Ouais, j’me suis pris une vilaine cuite y’a quelques semaines et depuis j’évite un peu ! » Il penche la tête un peu et ne rechigne pas à aller nous chercher quelque chose. En attendant, je passe la salle au crible, il y a beaucoup de gens, plutôt dans ma tranche d’âge, je n’ai pas tellement l’habitude. Généralement, je sors avec des hommes d’âge mûr, du coup, ce genre de soirée, je n’y mets pas souvent les pieds. « Tiens ! » Je récupère le verre en le regardant. « Virgin Mojito ! » Je lui offre un petit sourire pour le remercier, et la soirée se poursuit. Je discute avec Clay pendant un bon moment, et ne vois pas le temps passer. Il me fait rire et c’est un bon point pour lui. Pendant l’espace d’un instant, je ne pense plus à tout ce qui peut me perturber ces derniers temps. Le bébé, ma relation avec Elio, mon avenir, tout ça quoi. Clay est dans la séduction, ça se voit dans sa manière de me regarder, de me parler. Je le laisse faire, mais n’entre pas dans son jeu de séduction, je ne veux pas qu’il imagine qu’il pourrait avoir quoi que ce soit venant de moi. Si je peux imaginer coucher avec un seul homme pendant ma grossesse, ce ne peut être que le père que mon bébé. C’est comme ça, c’est tout. « Bonsoir » Je tourne la tête, reconnaissant cette voix, et je suis choquée de découvrir qu’Elio est juste là, près de moi, avec… merde. Avec une fille. Machinalement, je toise la jeune femme près de lui, une bombe, en somme. Putain. Fallait qu’il largue Olivia pour se trouver une autre bimbo à afficher. Je serre les mâchoires et essaie de ne rien laisser paraître. « Quelle surprise de te voir là Kyrah, et accompagnée qui plus est. ». Je me racle un peu la gorge et regarde Clay en lui offrant un petit sourire un peu gêné avant de reposer mes yeux sur Elio. Il est foutrement beau ce soir, et terriblement sexy dans son petit jean un peu serré et sa veste de costume. « Je ne crois pas qu’on se connaisse. Je m’appelle Elio, enchanté. » Je les regarde tous les deux se serrer la main et en profite pour regarder cette pouf qui l’accompagne. « Enchanté, j’suis Clay. Si mes souvenirs sont bons, c’est toi qui jouais du piano à la représentation de fin d’année dernière non ? » Il tourne la tête dans mon sens et je hoche la tête. « Voilà, c’est ça. » Et je continue, en direction d’Elio cette fois. « Clay est prof de danse au conservatoire aussi. » « Ouais, ça fait un moment que je bassine Kyrah pour qu’elle accepte de sortir avec moi. C’est chose faite ! » J’esquisse un fin sourire, n’osant pas trop regarder Elio. Et d’un seul coup, Elio vient prendre mon verre sans que je m’y attende pour en boire une ou deux gorgées. Choquée, je ne réagis pas et récupère ledit verre sans rien dire, puis je fronce les sourcils, pour lui faire comprendre qu’il n’est pas net. « Très bien… ». je soupire légèrement à son comportement, même si au fond, je trouve ça mignon. Evidemment, je suis la seule de nous trois à comprendre ce qu’il vient de faire. Mais ça m’énerve un peu qu’il continue de me prendre pour une irresponsable. « J’avais très… Soif. » Je lève les yeux au ciel, me retenant de rire ou même de sourire. Qu’il est idiot quand il s’y met. Mais qu’est-ce qu’il me fait craquer… « Et toi, tu nous présentes pas ? » Je regarde à nouveau la potiche à côté de lui, et il en fait de même, hésitant. « Camilla. On se connaît que depuis ce soir Elio et moi, mais ça a été le coup de coeur. N’est-ce pas mon beau ? » Elle s’approche de lui et pose sa main sur son torse, et là je vois rouge. Je me racle la gorge un peu. « Super ! Je pensais pas qu’on pouvait rencontrer son âme soeur dans ce genre de soirée ! » « Et oui, comme quoi ! ». Je fusille Elio du regard, lui faisant largement comprendre ma jalousie. Il vient me voir il ya quelques jours pour me dire qu’il a quitté Olivia parce qu’il ne pensait qu’à moi, et là il s’affiche avec cette pouf ? Magnifique. Je dois agir. Agir vite. « Oh nan ! J’adore cette chanson ! » Je me tourne vers Clay un large sourire sur les lèvres. « Tu viens danser ? » Evidemment, on ne pose même pas cette question à un danseur. Je donne mon verre à Elio et prends la main de Clay pour aller vers là où les gens dansent et bien sûr, mettez deux danseurs pros à danser ensemble, ça file des complexes à n’importe qui. Je commence à danser sensuellement contre lui, le chauffant clairement, juste pour faire chier Elio, vers qui je prends soin d’envoyer des regards furtifs de temps en temps.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je les sens ce sentiment qui nait en moi – qui prend toute la place alors que mon regard se pose sur l’apollon à ces côtés – la jalousie. Qui est cet homme ? Pourquoi je déteste tant le regard qu’il pose sur elle, la façon dont il pose sa main sur son corps comme si elle lui appartenait. Je tente de rester calme, de ne pas montrer cette envie que j’ai déjà de le faire disparaître de la pièce. « Enchanté, j’suis Clay. Si mes souvenirs sont bons, c’est toi qui jouais du piano à la représentation de fin d’année dernière non ? » Donc je le connais déjà ? Et en plus d’être beau il semble sympathique… Super… « Voilà, c’est ça. Clay est prof de danse au conservatoire aussi. » Ca me fait une belle jambe, tant mieux pour lui. « Ouais, ça fait un moment que je bassine Kyrah pour qu’elle accepte de sortir avec moi. C’est chose faite ! » Mon sourire sonne faux je le sais, je voudrais pouvoir jouer mieux la comédie mais c’est impossible. « Je vois ça…. » C’est marrant qu’elle ait choisi ce moment pour lui céder, pour sortir avec lui. Je sais bien que Kyrah et moi n’avons aucun accord, que nous sommes tous deux libres de faire ce que nous volons et pourtant je lui en veux un peu d’avoir accepté cette sortie avec cet homme qui clairement n’a pas que des idées bienveillantes à son égard. Depuis que je suis arrivé mon regard est pourtant rivé sur ce verre qu’elle tient à la main plus que sur l’homme. Je devrais sans doute faire confiance à Kyrah – au moins pour ça – mais j’ai tout de même le besoin de vérifier, et c’est sans gêne que je me saisis de son verre. Le soupire et les yeux qui roulent me font bien comprendre qu’elle apprécie moyennement mais elle va devoir s’y faire – je vais prendre soin de cet enfant toute ma vie et ça commence maintenant. « Et toi, tu nous présentes pas ? » Mon regard glisse sur ma partenaire un peu mal à l’aise. « Si, bien sûr c’est… mhh… » Merci Kyrah de me mettre dans cette position pas du tout désagréable. Je m’attends à voir Blondie s’agacer mais de toute évidence elle ne remarque même pas que j’ai oublié son prénom et enchaine. « Camilla. » Mais oui… Camillia c’est ça ! « On se connaît que depuis ce soir Elio et moi, mais ça a été le coup de coeur. N’est-ce pas mon beau ? » Sa main se glisse sur mon torse et je me force à sourire non sans me demander sur quelle genre de folle je suis encore tombé. A quel moment je lui ai laissé penser que j’avais eu un coup de coeur ? « Plus ou moins… » Je suis tiraillé entre mon envie de rendre Kyrah jalouse elle aussi – de rentrer dans ce jeu sournois ou celui de lui avouer que cette fille n’est qu’une pimbêche qui ne fait pas une seule seconde le poids. « Super ! Je pensais pas qu’on pouvait rencontrer son âme soeur dans ce genre de soirée ! » « Et oui, comme quoi ! » J’ai l’impression d’être au milieu d’un duel à demi teinte. De toute évidence si Blondie n’a pas inventé la poudre, elle est assez intelligente pour avoir vu qu’entre Kyrah et moi se jouait une histoire un peu compliquée et elle tente de marquer son territoire. Si elle savait à quel point elle n’a aucune chance. Et alors que je m’apprête à rectifier un peu les choses je croise le regard de Kyrah. Elle est jalouse… Vraiment jalouse ça se voit comme le nez au milieu de la figure et cette constatation me fait un bien fou. Un bien un peu malsain mais c’est ce qui a toujours rythmé notre relation. « Oh nan ! J’adore cette chanson ! Tu viens danser ? » Ma langue vient passer avec agacement sur mes dents alors que Kyrah me tend son verre comme si j’étais un vulgaire porte manteau pour courir sur la piste de danse avec son apollon. Mon regard se pose sur elle alors qu’elle frotte son corps contre celui d’un autre homme, les regards qu’elle me lance me rendent fou. Je n’ai qu’une envie – débouler sur la piste de danse et lui arracher Kyrah des bras mais je n’en ai fais rien. « C’est qui exactement cette fille ? » Je me retourne pour m’accouder au bar et ne plus être témoin de ce spectacle qui me fait mal au ventre. Blondie attend ma réponse les bras croisés sur le torse comme si je lui devais quelque chose. « L’ex amante de ma mère. » Ca lui embouche un coin. Elle reste un peu perdue de toute évidence et ça m’arrache un léger sourire – évidement Kyrah est bien plus que ça pour moi, mais je ne compte pas lui en dire plus. « Ta mère est lesbienne ? » Bon dieu ce petit air outrée me fait mal aux oreilles et je n’ai aucune envie de parler de ça avec elle. « Oui – donc tu disais quoi à propos de ton chien et des son pelage ? » Autant qu’elle reparte dans sa litanie au moins elle ne me pose pas de questions. Je tente alors de garder mon regard river à elle – de ne prêter aucune attention aux provocations de Kyrah. Moins je la regarde et plus ça la rendra folle j’en suis sûr – pourtant ma bonne volonté ne dure pas bien longtemps et je finis par céder à l’envie de retrouver son corps sous mon regard. La façon dont elle danse laisse transparaitre toute la sensualité dont elle peut faire preuve et son partenaire le lui rend bien – ils semblent en parfaite osmose… Fait l’un pour l’autre. Et toute ceux qui se sont arrêtés pour les regarder danser semblent penser la même chose. Son cocktail dans la main je me sens relégué à la seconde place et je déteste ça. Puis elle relève les yeux vers moi et son regard croche le mien – sensuel, endiablé il n’est destiné qu’à moi – comme si la personne avec laquelle elle dansait n’avait aucune importance et je sens un feu nouveau naitre en moi. Une passion dévorante qui lui est dédiée. Je profite de cet instant où elle me regarde pour me rapproche un peu de Blondie et posant ma bière sur le comptoir, je fais glisser ma main le long de son bras. Elle frissonne légèrement et rigole mais ce n’est pas elle que je regarde – C’est Kyrah et les braises qui brillent dans ces yeux alors qu’elle détourne le regard pour se consacrer à nouveau à son partenaire et m’oublier. Je suis persuadé qu’elle le fait pour me provoquer et ça marche à merveille. Je suis entrain de bouillir de l’intérieur comme un cocotte minute. Tant que j’avais l’impression de faire partie de cette danse c’était plutôt excitant, là c’est carrément vexant et je me laisse envahir par mes sentiments. Je finis ma bière d’un seul coup et me décide à la rejoindre sur la piste de danse prenant Blondie par la main. Je me place en face de Kyrah les séparant et lui remet son verre dans les mains. « Très jolie danse, maintenant tu peux récupérer ta boisson. » Mon ton est un peu sec, j’en ai fini d’être son porte manteau moi aussi je veux m’amuser un peu. « On dirait que tu as trouvé le partenaire idéal pour toi Kyrah. » Mon ton un peu cynique en dit long sur la jalousie qui me ronge de l’intérieur. Je pourrais bien rentrer dans son jeu et me mettre à danser collé serré moi aussi mais je ne pense pas que tenter un duel avec deux danseurs professionnels soit une bonne idée, je fais donc demi tour aussi vite pour changer de pièce. J’ai l’impression d’avoir de la peine à respirer quand elle est là – et encore plus dans les bras d’un autre. Nous nous retrouvons autour de la fameuse piscine intérieure de la maison – de quoi en profiter toute l’année. Après avoir obtenu une nouvelle boisson, je vais me poser avec la jeune femme sur un transat, Blondie de place sur ce dernier alors que je me mets sur le côté en face d’elle, ces jambes viennent se poser au dessus des miennes. La conversation n’est pas plus intéressante qu’avant mais je tente d’en faire partie cette fois. Ces mains viennent caresser ma nuque alors que les miennes caressent ces cuisses dénudées puisqu’elle ne porte qu’un petit short. Et bien que je tente de me mettre dans le moment la seule pensé qui me vient et que je voudrais que Kyrah vienne ici – je voudrais voir son regard se poser sur nous et sentir sa jalousie – j’en ai un besoin viscéral.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
C’est plus fort que moi, de le voir avec cette fille ça me met hors de moi. Je ne sais pas si il le fait exprès ou pas, s’il comptait vraiment finir la soirée, voire la nuit avec elle, mais toujours est-il qu’elle me sort par les yeux. D’ailleurs, je ne me cache pas pour lui adresser un regard noir dont j’ai le secret. Et puis, l’idée me vient de rendre Elio jaloux, à son tour. S’il veut jouer, il sait que je suis plutôt bonne pour ça. Alors j’emmène Clay danser, puisque c’est notre point fort, puisque je sais que grâce à ça, je pourrai exercer mon pouvoir. Et ça ne loupe pas. Elio ne me lâche pas des yeux pendant les premières secondes, et je ne le lâche pas non plus, lui faisant comprendre que c’est bien pour le faire chier que je fais ça. Bien sûr, je prends du plaisir à danser avec Clay, c’est un très bon danseur. Mais à choisir, j’aurai préféré danser avec Elio. Ce qui me semble plus logique. Et puis soudain, il quitte mon regard, allant vers le bar avec sa conquête du soir. Je boue de l’intérieur, mais j’essaie de rien laisser paraître. Il a bien assez compris que ça me mettait hors de moi de le voir avec cette pouf. Mon regard retrouve alors le sien, brûlant, excessivement électrique, comme à notre habitude. J’ai beau danser avec Clay, mes mains sur son corps, c’est Elio que je regarde, que j’aguiche clairement de mon simple regard. Et puis il vient caresser le bras de la blonde avec lui, et là, c’est comme une explosion de rage à l’intérieur de moi « T’es tellement sexy… » Clay m’arrache à mon duel de regard avec Elio, et je le regarde pour esquisser un sourire, remontant ma main dans sa nuque pour faire enrager un peu plus Elio, alors que je continue d’onduler contre le jeune homme. D’ailleurs, ce que je semble ressentir à travers son pantalon me laisse penser que je lui fais même encore plus d’effet que je ne l’imaginais. A peine le temps de détourner le regard que je tombe nez à nez avec Elio. Il se pose pratiquement entre Clay et moi, et me fout mon verre dans les mains, alors que l’autre est occupée à tenir celle de la blonde près de lui. Je serre les mâchoires et repose mon regard sur le jeune homme « Très jolie danse, maintenant tu peux récupérer ta boisson. ». Je sens l’énervement dans sa voix, et je fronce un peu les sourcils. « On dirait que tu as trouvé le partenaire idéal pour toi Kyrah. » Je ne sais même pas quoi répondre à ça. D’ailleurs, je ne réponds rien, et reste là, immobile au milieu de la piste de danse, regardant Elio s’éloigner, main dans la main avec cette pétasse blonde. Mon sang boue dans mes veines et j’ai envie de lui sauter au cou pour l’égorger. Elle d’abord, et puis lui ensuite. « Kyrah ça va ? » Clay agite sa main devant mon visage comme pour me refaire prendre conscience des choses. « Oui. Pardon. » Je porte mon verre à mes lèvres et en bois deux bonnes gorgées avant de faire quelques pas pour quitter cette foule. J’ai chaud d’un coup. « J’ai un peu la tête qui tourne. Tu veux bien qu’on aille faire un tour dehors ? » « Tout ce que tu voudras. » Je lui adresse un petit sourire et nous sortons sur la terrasse, alors que je prends une grande inspiration. « Dis-moi, y’a un truc entre ce Elio et toi ? » Je regarde Clay, les yeux ronds. « Qu.. quoi ? Non ! » Je fronce les sourcils et secoue la tête assez rapidement. « J’sais pas, j’le trouve bizarre avec toi. Il serait pas un peu… amoureux ? » J’éclate de rire, c’est plus fort que moi, et je me cache vite la bouche pour me calmer. « Pardon. Non, non non j’te jure c’est pas le genre ! » « Ok donc… y’a rien entre vous ? » Je secoue la tête une fois encore, même si au fond, je crois que j’aimerai plutôt lui dire que oui, lui dire à quel point mon coeur ne bat que pour lui. Lui dire que sa vie grandit en moi, que nous serons à tout jamais liés. Mais je ne dis rien, et laisse le jeune homme se rapprocher de moi, glisser sa main dans mon cou. « Alors, tu n’as personne dans ta vie… » Je fuis son regard et m’éloigne un peu de lui. « Non. Libre comme l’air. Et je tiens à ma liberté ! » Je lui offre un petit sourire et fais quelques pas en arrière. « Tu viens ? On va visiter un peu, j'ai entendu qu’il y avait une piscine de l’autre côté ! » Je lui fais un signe de tête et l’incite à me suivre. Au moment d’entrer dans l’immense endroit qui accueille la piscine couverte, mon regard accroche la silhouette d’Elio, et mon coeur se serre en voyant la position que cette pute a, tout contre lui, presque même sur lui. Il se fout royalement de ma gueule. Mes yeux se posent sur les mains d’Elio sont posées sur les cuisses nues de la jeune femme. Les larmes me monteraient presque aux yeux tellement la rage s’empare de moi. La jalousie me ronge, je ne pensais pas pouvoir être jalouse à ce point un jour. Par réflexe, je viens plonger ma main dans celle de Clay, qui semble surpris. Je le regarde et lui souris, en essayant d’être le plus naturelle possible. Il veut jouer ? Je vais lui faire regretter de me faire bouillir avec cette pétasse. Je me tourne face à Clay et m’approche de lui, posant ma main sur son torse, la laissant remonter à sa nuque. Nous sommes qu’à quelques dizaines de mètres d’Elio et sa blonde, et je n’espère qu’une chose, c’est qu’il assiste à ce spectacle. Je recule de quelques pas, heurtant un des larges poteaux en bois qui forment le toit de la terrasse. J’attire Clay à moi et passe mon bras autour de lui, l’autre toujours dans sa nuque. « Tu sais ce que j’aimerai ? » « Non quoi ? Dis moi, je suis prêt à tout là… » J’arque un sourcil, bien consciente que je suis en train de manipuler le jeune homme. « J’ai envie… » Mon regard suit la silhouette de la blonde qui s’éloigne, laissant Elio seul sur le transat un peu plus loin. « J’ai envie d’une part de gâteau au chocolat. Tu me trouverais ça ? » Il laisse échapper un petit rire. « Ok, si tu me donnes un baiser avant. » Je me pince un peu les lèvres, avant de me hisser sur la pointe des pieds pour venir déposer sur les siennes un baiser, plutôt chaste, qui ne dure pas plus qu’une seconde. Et puis, il repart. C’est là qu’Elio arrive vers moi, et un petit sourire narquois au coin des lèvres, je prends la parole avant qu’il n’en ait eu le temps. « Elle t’a lâché pour aller se repoudrer le nez ? Tu devrais aller la rejoindre, elle attends que ça, et puis c’est classe d’aller te taper une nana dans les chiottes ! » Si avec ça il comprend pas ma rage et ma jalousie… je suis on-ne-peut plus claire.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je suis entrain de jouer avec le feu je m’en rends bien compte – je me serre de cette pauvre fille à des fins personnelles et je devrais sans doute culpabiliser de lui laisser croire que je m’intéresse vraiment à elle – qu’elle a une chance, ou que j’ai ne serrais ce qu’une seconde flashé sur elle. Surtout que vu sa carrure je ne doute pas qu’elle pourrait en deux secondes trouver un autre gars probablement vraiment intéressé – mais je suis tellement obsédé par Kyrah que tout le reste me semble dérisoire, que j’en oublierai presque que c’est avec les sentiments d’une fille que je suis entrain de jouer, ce qui n’est pourtant pas dans mes habitudes. D’ordinaire, j’aurais été claire sur mes intentions et elle aurait pu me prendre comme ça ou partir, mais là j’ai trop besoin d’elle pour lui laisser le choix d’en connaître assez pour me quitter. Sa peau est douce mais mes mains semblent ne pas coller sur son corps – comme deux bouts de chaires étrangères. Jamais je n’ai ressenti cette sensation étrange, celle de ne pouvoir ressentir cette envie que pour une femme. Je déteste cette sensation et pourtant elle prend possession de tout mon corps, elle me rend complètement fou et je sais qu’elle pourrait me pousser au pire. Quand Kyrah entre dans mon champs de vison je la vois de suite – je fais mine de rien, je détourne les yeux mais ils reviennent irrémédiablement sur son corps qu’elle colle à celui de cet autre homme. Je serre la mâchoire et détourne le regard. « Oh mon DIIEEUUU. » J’ai l’impression que mon tympan va exploser tant la tonalité de voix de Blondie a vrillé dans mes oreilles. Elle se sépare de moi totalement hystérique et je cherche du regard une quelconque star, mais au lieu de ça elle a le regard vrillé à son portable. « Ma sœur est là ! Je vais la chercher bouges pas ! Tu vas l’a-do-rer ! » C’est insupportable cette façon qu’elle a de détacher les syllabes mais je me contente d’un sourire et d’un hochement de tête. La fameuse sœur jumelle est là, je peux bien faire un effort. Et alors que Blondie s’en va chercher sa sœur mon regard se poser sur Kyrah pile au moment où il n’aurait pas du. Je la vois déposer un baiser sur les lèvres de ce mec et je sens mes entrailles se serrer… Et si je me trompais ? Si tout ça n’était pas qu’un simple jeu qui m’était destiné mais qu’elle aimait vraiment bien cette homme ? Au final elle ne savait pas que j’allais être là… Elle avait sans doute prévu de finir la nuit avec cet homme. Je chasse cette idée de ma tête en me levant pour aller dans sa direction alors que son compagnon la quitte. Mon regard est mesquin, je n’ai pas envie de lui monter que cet échange qu’elle a eu avec lui m’a touché. Que je ne supporte pas de la voire avec un autre homme. Je ne sais même pas quoi lui dire en fait mais je me dirige tout de même vers elle – attiré par elle et une fois à sa hauteur c’est Kyrah qui prend les devants. « Elle t’a lâché pour aller se repoudrer le nez ? Tu devrais aller la rejoindre, elle attends que ça, et puis c’est classe d’aller te taper une nana dans les chiottes ! » Je sens mon cœur faire un bon dans ma poitrine en étendant ces mots qui me confirment clairement sa jalousie. Elle ne sait pas à quel point ça me fait du bien – ou elle le devine peut-être car un mi-sourire c’est dessiné sur mes lèvres. « J’ai toujours préféré les douches… » Je fais un référence à peine cachée à notre histoire personnelle, à notre première nuit d’amour à Auckland mais aussi à cette douche que nous avons pris ensemble il y a si peu de temps… Puis je jette un coup d’œil furtif aux alentours pour vérifier que ni son Apollon ni Blondie ne sont dans les parages et je passe rapidement ma main dans son dos pour l’attirer à moi et l’embrasser avec fougue. Mes lèvres épousent les siennes, ma langue se jouant d’elle, notre baiser et passionné et court et j’y mets fin en venant lui mordre la lèvre inférieur avec passion. Puis je me détache d’elle, plongeant mon regard dans le sien, j’aime la voire décontenancée, j’aime savoir que c’est moi qui ai cet effet sur elle. « Je parie que ton Apollon ne t’embrassera jamais comme ça… » Un mi-sourire se dessin sur mon visage, j’avais ce besoin de le faire, de lui rappeler ce qu’il y a entre nous parce que je suis persuadé qu’avec cet autre homme ça ne peut pas être la même chose. Une fois ma phrase finie je la quitte non sans amener ma main à ma bouche comme pour profiter encore un peu du gout de ces lèvres. Blondie vient de revenir avec sa sœur jumelle – copie conforme de la première. « Elio ! Je te présente Cassandra ma sœur jumelle. » Non tu crois… Cassandre et Camilia, comme si ça n’était pas assez de se ressembler par le physique leurs parents leur ont filé des noms faciles à confondre. La deuxième sœur me saute presque dans les bras venant déposer un baiser bien trop long sur ma joue. « J’ai tellement entendu parler de toi. » Je rigole, pensant qu’elle me fait une blague mais apparemment elle est très sérieuse. « Je connais ta sœur depuis même pas une heure… » Comment elle a pu « tellement » entendre parler de moi. « Je sais mais Cam et moi on est connectée… » Super, vive les barjos… Elles se regardent les deux et me regardent ensuite. Bon dieu Tony avait raison ces deux filles sont apparemment très ouvertes et elle me le font bien voire avec leur façon de se tenir. « On va dans la piscine ? » « Oui j’adore la piscine » L’espace d’un instant leur complicité me fait penser à celle des jumeaux et ça me fait rire. J’acquiesce et tout en recherchant le regard de Kyrah je fais glisser mon T-shirt le long de ma peau pour me retrouver à torse nu. Puis je quitte quelques minutes la pièce pour aller fouiller dans mon sac et dénicher la short de bain que j’y ai glissé avant de venir et je l’enfile pour retourner ensuite vers la piscine. Avant de rejoindre les deux jumelles je passe proche de Kyrah qui a retrouvé son danseur, mon regard la déshabille presque avant de la quitter. « Viens Elio ! » Les jumelles sont déjà à l’eau et je saute pour les rejoindre, ressortant en ébouriffant mes cheveux, elles viennent déjà se coller à moi comme deux sangsues ne sachant pas nager. Bon dieu dans quel merdier je me suis encore foutu ?
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je n’arrive pas à me contrôler. Quand il s’agit d’Elio, je suis dans l’incapacité totale de rester calme, de réfléchir, de penser, de me poser, de dire des trucs sensés. Non, Elio est sans aucun doute LA personne qui est à même de me court-circuiter le cerveau par sa simple présence. D’ailleurs, qu’il s’agisse d’une présence visuelle ou même à travers la pensée. Il a un pouvoir indéniable sur moi, et c’est un travail de longue haleine que de ne pas lui montrer, ne pas m’avouer vaincue fasse à lui et à son pouvoir d’attraction phénoménal. Alors lorsqu’il s’approche de moi, je lui crache mon venin à la gueule. Parce que ça, c’est mon truc. Et il sait ô combien je suis douée à ce petit jeu. Généralement, ça le met hors de lui, mais là, allez savoir pourquoi, il me sort son petit sourire satisfait qui me donne autant envie de le gifler que de lui faire l’amour sauvagement. Parce que oui, Elio et moi, ça a toujours été comme ça. L’équilibre imparfait entre deux rives, l’amour et la haine. La passion, le désir, et l’envie perpétuel d’étrangler l’autre à cause de ses failles et ses mauvais côtés. Oh, il n’y a pas que des mauvais côtés, et heureusement, mais quand ils prennent le pas sur le reste, c’est pas joli à voir. Et à l’instant où les mots traversent mes lèvres, c’est le mauvais côté qui prend le dessus en moi. « J’ai toujours préféré les douches… » Evidemment. Je serre les mâchoires en l’imaginant déjà prendre une douche avec cette pimbêche, mais je ne peux pas non plus m’empêcher de repenser à celles qu’on a partagées plus d’une fois. Un frisson me parcourt à l’évocation de ce sous-entendu mais je ne laisse rien transparaître, fronçant légèrement les sourcils face à son ton narquois que je déteste par dessus tout. Je le vois regarder à droite, puis à gauche, et sans que je ne m’y attende, il m’agrippe, s’accroche à moi, m’attire à lui, comme si j’étais sa chose. Je n’ai même pas le temps de réagir que déjà sa bouche s’empare de la mienne d’une manière plus qu’agréable. Et malgré tout la volonté du monde de le repousser, j’en suis tout bonnement incapable. Son baiser, des plus langoureux et sensuels qui soient, me fait presque tourner la tête tellement l’intensité qu’il y met est puissante. Il vient alors mordiller ma lèvre inférieure et fait séparer nos lèvres trop tôt, beaucoup trop tôt. J’en ai perdu mon souffle, et mon regard a changé, du tout au tout. De la colère, je suis passée par l’incompréhension, la passion, l’envie, le plaisir, et maintenant le manque. Tout ce qui caractérise notre relation. Il se sépare de moi et je réouvre les yeux pour le regarder, alors que je m’autorise enfin à respirer, le coeur battant à une allure folle. Il m’a eue. Le salopard. Je suis complètement choquée de ce qui vient de m’arriver, j’ai du mal à reprendre mes esprits. Bordel, il est doué ce con. « Je parie que ton Apollon ne t’embrassera jamais comme ça… ». Je suis dans l’incapacité totale de bouger, de parler, et j’ai presque même encore du mal à respirer. Mais déjà, l’autre pouf revient lui mettre le grapin dessus, et il s’éloigne un peu, avec une autre pimbêche, copie conforme de la première. Non mais c’est pas possible putain ! Le destin se fout royalement de ma gueule ! Déjà qu’une c’était trop alors si en arrive une deuxième aussi vulgaire que la première… Si j’avais eu le pouvoir de Clark Kent, je crois que la maison aurait pris feu tellement mon regard sur eux trois est tout bonnement brûlant. Mais pas dans le bon sens du terme. Ce n’est rien comparé au moment où elles lui proposent d’aller piquer une tête. Non mais sérieusement là ? Elio acquiesce, et retire déjà son t-shirt. L’enfoiré. Une sueur froide s’empare de moi alors que je vois les regards allumeurs des deux abruties se poser sur le corps parfait d’Elio. Je vais devenir folle. Je ne comprends pas comment je peux être aussi jalouse, c’est complètement dingue. Je serre les dents et le regarde partir, alors que les deux idiotes se deshabillent déjà, montrant au monde entier leur bikini et leurs formes de sirènes passées sous scalpel. Quelle horreur. Je les fusille du regard, mais je m’apaise légèrement lorsque Clay revient. « Et voilà, une part de gâteau au chocolat pour la plus belle. Je t’ai pris un autre virgin mojito aussi. » Je pose mon regard sur le jeune homme, il est vraiment trop gentil. Trop gentil. Il m’ennuie. Rien ne se passe quand je le regarde, et c’est triste, parce que je me doute qu’une tonne de filles rêveraient d’être à ma place ce soir, alors que moi, je ne rêve que d’un autre, qui se pavane avec un duo de jumelles qui ont le feu au cul. Pouah, j’ai envie de vomir. « Merci, t’es parfait ! » J’offre un sourire à Clay et vais m’asseoir un peu plus loin, sur un transat, au bord de la piscine. Il me suit à la trace et vient s’asseoir près de moi alors que nous commençons à discuter calmement. Le problème, c’est que je ne peux m’empêcher de détourner mon regard pour surveiller Elio qui je le sais, fait exprès de jouer au con en se laissant tripoter par les deux sangsues. Et bien qu’il fasse. Petit con. Qu’est-ce que je peux bien faire de toute manière ? Plonger, les dégager toutes les deux avec ma force de mouche et me coller à lui pour montrer à tout le monde qu’il est ma propriété ? Sûrement pas. Il n’attend que ça, et je ne lui ferai pas ce plaisir. Il peut aller se faire foutre. « Pourquoi tu regardes la piscine comme ça ? Tu veux aller piquer une tête ou quoi ? » Il rit un peu et j’esquisse un petit sourire. « Ouais, ils me donnent envie tous là dedans ! » Clay arque un sourcil. « Tu as prévu un maillot de bain ? » Je secoue la tête. « Tu plaisantes ? Pas besoin ! » Je lui offre un sourire lourd de sens et déjà je me déshabille, finissant en sous-vêtements - plutôt sexy- en dentelle noire. « Ouh… je crois que je vais me dépêcher d’aller dans l’eau avant que le feu s’empare de moi… » Il rit un peu et finit de se déshabiller, terminant en boxer. Il ne tarde pas à plonger dans la piscine, et je crois qu’il était temps, vu la bosse que je commençais à deviner au niveau de son entre jambes. Un regard furtif du côté d’Elio qui ne m’a pas lâchée des yeux depuis que je me suis deshabillée, et je descends dans la piscine, par l’échelle, tranquillement, sensuellement, juste pour profiter du regard de ces deux idiots sur moi. Heureusement, mon ventre est encore plat, il n’y a que moi qui vois que j’ai pris quelques kilos, mais personne ne peut imaginer que je suis enceinte de presque quatre mois. D’ailleurs, Kelya trouve ça étrange, mais la gynéco a dit que c’était normal étant donné que je ne voulais pas réellement de cet enfant, il peine légèrement à s’affirmer, mais d’ici quelques semaines, je ne pourrai plus cacher ce secret. Je rejoins Clay sur le bord de la piscine et clairement, je joue avec lui, le manipulant à la perfection. Mon regard est aguicheur, sensuel, et très vite il me fait reculer pour que mon dos rencontre le bord de la piscine et c’est sans plus attendre qu’il vient m’embrasser à pleine bouche. Pour l’instant, je le laisse faire, me forçant à ressentir le même genre de choses que le baiser d’Elio un peu plus tôt. Mais rien. Rien ne se passe. Aucune envie, aucune fougue. Rien. Il me regarde, avec ses yeux brûlants, et je lui souris, presque timidement. « J’ai super envie de toi Kyrah… » Je ne peux m’empêcher de rire. « Oui, je sens ça… » « Tu veux pas qu'on aille se trouver un petit coin au calme ? » Mon regard jongle entre ses yeux, essayant de trouver un moyen d’être diplomate. « J’ai envie de profiter encore un peu de la piscine. Et puis, plus l’attente est longue et plus c’est intéressant non ? ». Il sourit un peu et vient délicatement embrasser mon cou, ce qui me permet de poser mon regard sur Elio, à quelques mètres de là avec ses doubles. Une parfaite scène de film comique, ou de film érotique ridicule. Je le bouffe littéralement du regard, alors que ma main remonte dans la nuque de Clay, dans ses cheveux, avec délicatesse, faisant durcir un peu plus son entre jambes, plaqué contre moi. « Tu me rends complètement fou.. » Je ne l’entends même pas, je continue de regarder Elio, je le défie du regard, je veux qu’il sente cette même jalousie qui m’anime lorsque je le regarde avec ces deux pouf. Je veux qu’il sente à quel point ce n’est pas Clay que j’aimerai avoir juste là entre mes jambes…
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je ne peux pas croire que je ne profite pas – je suis dans une piscine avec deux jumelles de toute évidence très chaudes et la seule personne à laquelle je pense c’est Kyrah. Mon regard se tournant bien trop souvent vers elle alors que je m’amuse avec les jumelles comme un gamin. C’est le moyen le plus efficace que j’ai trouvé pour qu’elles se décollent de moi et que je n’ai pas à faire semblant d’avoir un quelconque intérêt pour elles. Je leur passe la balle sortant mon torse de l’eau de temps en temps pour réceptionner l’objet rond. Je reste tranquille, je la provoque à peine et tente même de ne pas la regarder pourtant quand mes yeux se posent sur Kyrah qui est entrain de se dénuder. Ils ne peuvent plus s’en défaire. Mon regard attrape le sien et la jalousie revient au galop quand je vois son corps à moitié nu si proche de celui d’un autre homme. Je fronce les sourcils et plus du tout attentif à ce que je fais je me prends la balle dans la figure. Juste le temps de décrocher mon regard d’elle. Il faut que je me force sinon je vais devenir timbré. « Je propose qu’on joue à la mouche… » Je lance la balle à l’une des jumelles que je ne sais pas reconnaître et quand elle me la relance je laisse volontairement l’autre s’en saisir pour pouvoir me retrouver au milieu et avoir tout le loisir de regarder Kyrah sans me reprendre une balle dans la figure. Elle m’aguiche je le sais bien – se joue de moi – rentrant sensuellement dans l’eau pour me faire mousser et c’est tellement efficace que je me sens tout excité comme un idiot. Je finis par rattraper la balle au vole pour me forcer à rentrer à nouveau dans le jeu et arrêter de l’observer. L’une des jumelles me saute dessus en hurlant de rire pour me reprendre la balle non sans profiter de se contact pour venir glisser sa main sur mes parties intimes. « Wouah… » Je ne m’attendais pas à une entrée un matière aussi rapide. Elle me regard d’un air un peu coquin un léger sourire aux lèvres. « J’étais sûr que tu avais ce qu’il fallait, là où il fallait. Ma soeur a toujours su bien les choisir. » Apparemment c’est la deuxième jumelle, Blondie 2 qui est encore plus avenante que sa sœur. Elle fini par attraper la balle et pose un baiser au coin de mes lèvres. Je rigole légèrement jusqu’à ce que je vois le spectacle de Kyrah et son mec entrain de s’embrasser à pleine bouche. Je sens mon ventre se tordre et une envie violente de fracasser quelque chose… Quelqu’un… Ce mec plus particulièrement. Je ne peux pas croire qu’elle me fait ça – qu’elle vient embrasser ce mec devant moi. « J’ai plus envie de jouer… » Blondie 2 vient se coller à moi maintenant passant sa main sur mon corps, très vite elle est rejoint par sa sœur ce qui me donne l’impression d’être dans une sorte de fantasme sexuel étrange. Pourtant alors qu’elles s’intéressent à moi, font glisser leurs mains sur mon corps je ne vois que Kyrah, je ne peux décrocher mon regard du sien alors que cet homme dépose des baisers dans son cou. Qu’il la touche là où c’est insupportable de voir quelqu’un d’autre la toucher. La jalousie me consume en même temps que l’envie si forte d’aller virer ce mec pour prendre sa place. L’une des jumelles vient lécher mon cou remontant jusqu’à mon oreille et je me retourne vers elle un peu étonné. « Heu… » Je suis pas vraiment sur d’aimer qu’on me lèche comme un petit chien. « Je vais aller chercher quelque chose à boire, vous voulez un truc ? » J’ai besoin de plus d’alcool, beaucoup plus. Je ne sais pas ce qui me prend pourquoi je ne profite pas simplement de cette occasion. C’est le genre qui ne se reproduira jamais mais ça me semble tellement cliché… Tellement inutile. Je n’ai même pas envie de ces filles si ce n’est pour assouvir un vieux fantasme. Je sors en vitesse de la piscine sans plus jeter un regard à Kyrah – c’est soit ça soit je vais lui exploser la tête à son pauvre con de mec. Et je sais qu’il n’a rien demandé. Je crois que ce jeu me retourne le ventre – qu’il m’excite en même temps qu’il me donne la nausée tant je me déteste de ressentir cette jalousie aussi forte en moi. Encore dégoulinant d’eau je vais jusqu’au bar pour commander à boire et me passe la main sur le visage pour tenter de chasser ces mauvaises pulsions qui voudraient que j’aille l’attraper pour la faire mienne – et rien que mienne. J’ose jeter un coup d’œil dans l’eau mais le petit couple parfait a déjà disparu – envolé. Mon regard parcourt l’assemblée pour les chercher et quand je les vois fendre la foule mais dans la main je me sens devenir fou. Je vais dans leur direction me plaçant face à eux une fois de plus. Il me semble voir son ami soupirer d’agacement. « Tient, quelle coïncidence… Kyrah je peux te parler deux minutes ? » Je n’attends pas sa réponse et attrape sa main qu’elle avait gardée dans celle de l’autre homme, pour la tirer dans un couloir loin du regard de son stupide apollon. Puis je lâche sa main et vais saisir son bras plongeant mon regard dans le sien. « Tu vas pas coucher avec ce mec quand même ? » Mon regard est en feu – un colère incompréhensible me submerge à l’idée qu’elle puisse vraiment le faire – là devant mes yeux. « Pas avec notre enfant en toi… » Je ne sais pas pourquoi mais cette fois ça me dégoute carrément. Pourtant je l’ai moi même fait – j’ai couché avec elle alors qu’elle est enceinte et je le referais mille fois. Mais l’idée qu’un autre homme mette son excitation si proche de notre enfant me donne la nausée.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Ça m’énerve au plus haut point de le voir là juste en face de moi avec ces deux pouffiasses visiblement prêtes à lui sauter dessus toutes les deux en même temps. Et je ne sais que trop bien à quel point les hommes raffolent de cette idée d’avoir deux femmes avec eux dans le même lit. C’est en train de me ronger de l’intérieur, je n’arrive même pas à garder mes yeux sur Clay, c’est Elio qui attire mon attention, plus que jamais. Surtout au moment où une des deux vient lécher son oreille ou je ne sais pas ce qu’elle fabrique mais ça me fait sortir de mes gonds. Je détourne le regard pour finalement me reconcentrer sur Clay. « J’ai froid, on sort ? » Je sais bien ce qu’il attend, je sais qu’il ne veut qu’une chose, c’est qu’on s’éclipse et qu’il finisse par m’avoir. Mais moi, je sais que je ne lui donnerai pas ce qu’il attend, parce que j’en suis tout bonnement incapable. Je suis enceinte, et personne d’autre qu’Elio ne peut me toucher. Intimement je veux dire. Je sors de l’eau, suivie de près par Clay, et je récupère une des serviettes mises à disposition par le propriétaire des lieux. Clay me frictionne un peu et me bouffe littéralement du regard. « Ça va mieux ? » Je hoche un peu la tête en lui souriant, restant silencieuse pour le moment. Au moment de me retourner, je remarque qu’Elio n’est plus là, mais les deux gogoles sont encore là, dans la piscine, attendant leur prince charmant. Je regarde partout, plus ou moins discrètement, à la recherche d’Elio. Rien. Il est parti où ? Je finis de me sécher, alors que mon coeur bat un peu plus fort. Je crois que j’angoisse un peu de l’avoir fait fuir, parce que finalement, je n’étais bien que sous son regard. « On retourne danser ? » Je prends mon verre dans mes mains et porte la paille à mes lèvres pour boire quelques gorgées. Clay me sourit, comme depuis le début de la soirée de toute manière. Je ne sais pas exactement pourquoi il a jeté son dévolu sur moi à vrai dire. « Volontiers, ça va nous réchauffer. » Je me rhabille et file en direction du grand salon là où la musique est plus forte. Je prends la main de Clay pour ne pas le perdre en route et me faufile un peu, avant de tomber nez à nez avec Elio, sursautant légèrement, je le regarde avec de grands yeux surpris. Clay soupire un peu, comprenant bien qu’il se passe quelque chose entre nous deux. Il n’est pas dupe non plus. « Tient, quelle coïncidence… Kyrah je peux te parler deux minutes ? » Je n’ai même pas le temps de répondre à sa question qui, de toute évidence, n’en était pas une, et je me fais embarquer, la main d’Elio séparant la mienne et celle de Clay pour me tirer plus loin dans un endroit plus calme. Il saisit mon bras avec une poigne qui ne m’avait pas manquée. « Tu vas pas coucher avec ce mec quand même ? » Je vois la colère dans ses yeux, et je fronce les sourcils « Mais qu’est-ce qui te prend ? » « Pas avec notre enfant en toi… » Nous y voilà. Je serre un peu les dents et d’un geste sec je me défais de sa prise. « On est pas mariés que je sache ! » Je le fusille du regard, même si au fond, je suis heureuse de voir qu’il se soucie de moi, qu’il soit jaloux, et qu’il essaie de m’empêcher de coucher avec n’importe qui. « Tu crois pas que je vais m’arrêter de vivre parce que j’attends ton gamin quand même ? » Je le provoque, et je vois la colère monter en lui encore un peu plus. Un mince sourire s’installe au coin de mes lèvres, ce qui me donne ce petit côté hautement provocateur. « Le problème c’est le bébé, ou c’est que je couche avec lui tout court ? » Parce que oui, j’aimerai l’entendre me dire qu’il est jaloux, qu’il ne veut pas que quelqu’un d’autre que lui me touche, m’embrasse, me caresse, me fasse l’amour. Je sais que je serai prête à tout lâcher pour lui, à l’embarquer dans une chambre pour nous y enfermer s’il a le cran de me dire ce qu’il ressent, ce qu’il veut de moi. Pourtant, je sais par expérience qu’Elio n’est pas ce genre de garçon, qu’il est sûrement encore trop tôt. Devant son silence, je bouge ma tête doucement de droite à gauche. « C’est pas parce qu’on va avoir un enfant que je t’appartiens Elio. Peut-être que lui t’appartient autant qu’à moi, mais moi… » Moi aussi je t’appartiens, mais je suis totalement incapable de le dire. Je ne suis pas non plus capable de te dire que je ne coucherai pas avec Clay, même si c’est la vérité. Parce que je n’arrive pas à me laisser toucher par quelqu’un sans penser à toi. C’est tout un argumentaire dans mon cerveau, qui me force à rester calme alors que je n’ai qu’une seule envie, c’est de lui sauter dessus. Mais j’ai ma fierté, elle est sûrement trop présente, mais c’est comme ça. « De toute manière même si je te dis que je ne coucherai pas avec lui, tu ne me ferais même pas confiance. » Il me l’a répété plus d’une fois, je le sais. Il n’a jamais eu confiance en moi, et je sais que ça ne changera pas de si tôt. « Et puis je vois pas pourquoi je discute avec toi… » Je grimace un peu et me prépare à faire demi-tour, avec la seule envie qu’il me retienne.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je suis une boule de rage, presque incapable de me contenir. Je n’arrive pas à croire qu’elle pense à coucher avec ce mec. Je trouvais le jeu drôle, il y avait même un côté un peu provocateur qui me plaisait mais j’ai l’impression que les choses sont entrain de m’échapper et je déteste ça. « Mais qu’est-ce qui te prend ? On est pas mariés que je sache ! » Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Kyrah a toujours très bien su me faire comprendre qu’elle avait sa liberté et que je n’étais qu’un élément transitoire et perturbateur dans sa vie. Elle a toujours su me remettre à ma place de moins que rien que j’acceptais facilement avant… Plus maintenant. Mais elle a sans doute raison, je ne suis personne pour venir lui demander des comptes ou décider des personnes avec qui elle couche. « Tu crois pas que je vais m’arrêter de vivre parce que j’attends ton gamin quand même ? Mes yeux sont noirs de colère, je ne sais pas si c’est parce qu’elle me montre bien qu’elle n’en a rien à foutre de moi ou alors parce qu’elle porte mon enfant et ce permet de faire ce qu’elle veut sans me concerter. « J’avais espoir que tu deviennes un peu plus réfléchie. » Je l’agace avec mes commentaires je le vois bien, mais je ne peux m’empêcher de le dire. « Le problème c’est le bébé, ou c’est que je couche avec lui tout court ? » Je m’énerve de me sentir si facilement cerné. Ce petit air supérieur qu’elle prend me donne envie d’exploser de méchanceté. Au lieu de ça je secoue la tête, muré dans mon silence sans lui donner plus… « C’est pas parce qu’on va avoir un enfant que je t’appartiens Elio. Peut-être que lui t’appartient autant qu’à moi, mais moi… » Je rigole légèrement amusé par cette phrase qu’elle n’aurait de toute évidence pas eu besoin de dire. « Oui ça tu me le fais bien comprendre… » Je sais que nous sommes tous les deux comme ça, que je ne suis pas mieux qu’elle. Que je suis incapable de lui dire simplement que je n’ai pas envie qu’elle couche avec ce mec, parce que ça me rend fou qu’un autre homme que moi la touche. « J’ai pas envie que tu mettes notre bébé en danger, je connais pas ce mec moi ! » Je me cache une fois de plus derrière l’excuse de notre enfant. Evidement il fait parti de l’équation, je m’inquiète pour lui, pour ce qui pourrait lui arriver mais je n’ai aucun droit d’empêcher Kyrah de faire ce qu’elle veut sous prétexte qu’elle porte mon enfant je le sais bien… Et ça me frustre tellement. « De toute manière même si je te dis que je ne coucherai pas avec lui, tu ne me ferais même pas confiance. Et puis je vois pas pourquoi je discute avec toi… » Mes yeux sont planté dans les siens brûlants de colère une fois de plus, je ne peux détacher mon regard du sien. Jusqu’à ce qu’elle me fasse comprendre qu’elle va s’en aller ce qui me pousse à prendre la parole. « Ne fais pas comme si je n’avais pas de raisons de douter de toi. » Combien de fois je me suis senti trahis ? Cette impression ne vient pas nul part, elle n’est pas descendue du ciel comme si de rien n’était. La dernière fois quelle m’a promis de ne plus coucher avec une personne c’était ma mère, et elle a largement cassé cette promesse pour me l’envoyer à la figure de façon - uniquement - à me faire du mal. Alors qu’elle me le renvoie à la tête je trouve ça injuste. J’ai la droit de douter d’elle, elle m’en a donné toutes les raisons et pourtant sans que je sache pourquoi elle est aussi une des personnes en qui j’ai le plus confiance pour bien des choses. Je me suis confié à elle comme je ne l’ai même pas fait avec Kaecy je lui ai montré une vulnérabilité que je garde pour moi habituellement alors me sentir réduit à « l’homme qui ne lui fait pas confiance. » et qui donc ne semble même pas mériter qu’elle lui dise la vérité me blesse un peu. « Tu vas coucher avec lui ? » Ma voix est plus tendre cette fois. Je voudrais juste savoir, c’est comme si j’en avais besoin. Puis durant la demi-seconde qui suit j’ai l’impression que je ne pourrai pas réceptionner la réponse si elle ne va pas dans mon sens et je reprends la parole avant elle. « Non t’as raison… Dis moi rien. Ca me regarde pas. Je vais rentrer je pense. » Ma tête tourne légèrement, les multiples bières que j’ai englouti semble faire leur effet et je me sens un peu trop libéré d’un coup. Je me retourne vers elle et ajoute. « Je vais faire un test… Dans deux jours je vais aller faire une prise de sang pour le VIH… Tu devrais venir. » Ce n’est même pas une insulte pour une fois même si je peux bien voire son visage se fermer. « Si tu ne le fais pas pour toi… Au moins pour le bébé. » Je voulais aborder le sujet avec elle depuis longtemps mais j’avais peur qu’elle pense que je la traite une fois de plus de trainé. Et pourtant c’est un sujet qui me taraude depuis des semaines. Si elle a pu coucher avec moi sans se protéger, combien d’autres types ou femmes ont eu le même traitement ? Et de toute évidence elle continue encore aujourd’hui. A quoi je me suis exposé moi même ? Je suis plutôt réfléchi d’habitude, depuis que je me suis fait une frayeur il y a quelques années, je suis le genre à toujours se trimballer avec mes capotes. Mais je ne le lui dis pas… Je ne lui dis pas que si je fais ce teste c’est en très grande partie a cause d’elle, parce qu’une fois de plus je ne lui fais pas confiance.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
« J’avais espoir que tu deviennes un peu plus réfléchie. » Il sait que ça a tendance à me mettre hors de moi lorsqu’il commence à parler de moi comme une enfant. Ça, et quand il sous-entend que je suis une trainée. Il n’y a rien de pire que ça. Et il sait en jouer, la preuve en image. Mon sang ne fait qu’un tour dans mon corps et je ne peux retenir la colère. A cause des hormones, c’est pire encore qu’en temps normal. Je pars au quart de tour, tout comme je pourrai me mettre à pleurer d’un moment à l’autre. C’est vraiment n’importe quoi. Finalement, je lui demande ce qui est le vrai problème pour lui. Parce qu’en dehors du fait que je sois enceinte, je préfèrerai qu’il me dise qu’il ne veut pas que je couche avec Clay, simplement parce qu’il est jaloux. Mais il est bien trop fier pour l’avouer, et ça m’énerve d’autant plus. J’ajoute que je ne lui appartiens pas. « Oui ça tu me le fais bien comprendre… » S’il en est conscient, tant mieux alors. C’est déjà ça de pris. « J’ai pas envie que tu mettes notre bébé en danger, je connais pas ce mec moi ! » Je lève les yeux au ciel d’un air désespéré, et je soupire, de manière évidente, pour lui montrer qu’il m’exaspère. Comme si coucher avec un autre mec pouvait mettre en danger ce bébé. Que je sache, j’ai couché avec Elio pas plus tard qu’il y a quelques jours, et tout va très bien, le bébé se porte très bien. Je lui dis donc que de toute manière, il n’a pas confiance en moi, et que quoi que je dise, il ne me croira pas. « Ne fais pas comme si je n’avais pas de raisons de douter de toi. » Je plisse les yeux, je déteste quand il a raison, et surtout, je ne lui dirai pas que c’est le cas. Bien sûr, je pense d’abord à la fois où j’avais promis à Elio de ne plus jamais recoucher avec Caitlyn. Mais je n’ai pas tenu promesse. En même temps, je lui avais fait cette promesse avant de me rendre compte qu’il avait couché avec moi alors qu’il avait une petite amie. Je ne l’ai pas fait uniquement pour le faire chier, mais un peu, au fond. C’était aussi une façon pour moi de dire au revoir à Caitlyn, de dire adieu à nos relations sexuelles. Je n’ai même pas envie de répondre à ça, alors plutôt que de m’emporter encore contre lui, je préfère m’éloigner, me calmer loin de lui. Mais sa voix me rappelle à l’ordre, me fait m’arrêter immédiatement, dos à lui. Je m’électrise chaque fois que j’entends le son de sa voix, de toute manière. Surtout quand il l’utilise de cette manière. « Tu vas coucher avec lui ? » Je soupire légèrement, prête à lui dire que non, je n’en avais ni l’envie ni l’intention, et au moment de me retourner, c’est Elio qui reprends la parole. « Non t’as raison… Dis moi rien. Ca me regarde pas. Je vais rentrer je pense. » Je le regarde, sans rien dire, sans rien faire, plantée là immobile à à peine un mère de lui. Je ne vois pas bien ce que je pourrai ajouter à ça. « Je vais faire un test… Dans deux jours je vais aller faire une prise de sang pour le VIH… Tu devrais venir. » Je fronce les sourcils en le regardant, me demandant s’il est sérieux. Je me sens submergée, et j’ai étonnamment chaud d’un seul coup. Je ne sais pas trop bien si c’est d’imaginer qu’il ait pu coucher avec des filles qui auraient eu le sida, ou si c’est qu’il me fait encore une fois passer pour ce que je ne suis pas - ou plus. « Si tu ne le fais pas pour toi… Au moins pour le bébé. » Je serre les mâchoires, les poings, mon corps se contracte, je fulmine. « Mais putain… t’arrêteras jamais de me prendre pour une trainée… » Je m’approche de lui, le fusillant du regard plus que jamais. « Ecoute-moi bien. Que tu le saches une bonne fois pour toute. » Je m’approche encore, de manière à ce qu’il puisse sentir à quel point le feu de la colère s’est invité dans mon corps. Ma respiration plus rapide vient se poser sur son visage et je plaque ma main sur son torse pour le faire reculer et heurter le mur derrière lui. « Ok, j’ai couché avec quelques mecs, j’en suis pas fière, parce que je l’ai fait dans le seul et unique but d’avoir un putain de toit au dessus de la tête. Parce que ça tombe pas tout cuit dans la bouche de tout le monde, avec le blé de papa ! » Je deviens mauvaise, je le sais, mais je ne peux plus rien contrôler. « Alors imagine le jour où ta mère a décidé de me laisser dormir dans son lit quelques nuits par semaine… » Je plisse les yeux. « Tu crois quoi ? Que j’ai adoré tous ces mecs qui me sont passés dessus ? Que j’ai pris mon pied avec tous ? Pourquoi tu crois que Kelya a demandé si j’avais simulé avec toi hein ? » Je pars dans tous les sens, je suis hors de moi, j’ai presque envie de le baffer autant que de hurler, et de pleurer comme une enfant. « Mais tu vois, la plus grosse connerie que j’ai faite, c’est même pas d’avoir couché avec tous ces mecs, parce qu’avec eux je me suis protégée. Tous, sans aucune exception. Ma plus grosse connerie c’est de pas m’être protégée de toi ! » Ne pas m'être protégée DE lui, et non AVEC lui. La nuance est importante. Les larmes me montent aux yeux, parce que si je ne regrette pas de vivre autant de choses aussi belles que difficiles avec lui, je regrette que nous ne nous soyons pas protégés. Je regrette ma grossesse et tout ce qui s’en rapproche. Je viens poser mon index sur son torse, et finis, avant de ne plus pouvoir parler tellement ma gorge est nouée. « Et si tu veux aller faire ce test pour ta propre conscience, vas-y, moi ma conscience va très bien, surtout que j’ai dû faire une prise de sang pour savoir depuis combien de temps j'étais enceinte, et qu’ils ont fait le test du VIH dedans. Alors crois-moi que si j’avais le sida, j’aurai pas craqué pour tes beaux yeux quand tu m’as dit qu’il fallait le garder. Parce que je suis pas si inconsciente que tu le penses. » Je m’écarte un peu de lui, et cette fois ce qui se passe dans mes yeux est plus du dégoût qu’autre chose. « Maintenant fous-moi la paix avec tes préjugés et tes jugements à la con. Et va te faire foutre. ». Je ne vois pas quoi ajouter d’autre.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je me suis engagé sur un chemin glissant je le sais, je n’aurais sans doute pas du le prendre. J’aurais pu continuer encore et encore de l’éviter faire comme si il ne me torturait pas l’esprit mais c’est faux. C’est là tout le temps, la peur qu’elle m’ait refilé un truc est bien présente et il m’est impossible de simplement m’en défaire et de lui faire confiance. La première raison étant sans doute que jamais elle ne m’a dit que je pouvais le faire. Que jamais elle ne m’a donné l’impression qu’elle pouvait être plus réfléchie avec d’autres hommes qu’avec moi. « Mais putain… t’arrêteras jamais de me prendre pour une trainée… » Je ferme les yeux quelques secondes soufflant légèrement. Je viens de provoquer exactement le genre de réaction que je voulais éviter en parlant de ce sujet. Et en même temps je ne l’ai sans doute pas amené de la bonne manière. « J’ai pas dit ç… » Elle me laisse à peine en placer une, continuant à parler comme une furie. J’ai réveillé le diable en elle je le sens bien. Elle s’approche de moi dangereusement m’obligeant à me plaquer contre le mur comme pris en tord. Je déteste cette position d’infériorité dans laquelle elle me met. « Ecoute-moi bien. Que tu le saches une bonne fois pour toute. Ok, j’ai couché avec quelques mecs, j’en suis pas fière, parce que je l’ai fait dans le seul et unique but d’avoir un putain de toit au dessus de la tête. Parce que ça tombe pas tout cuit dans la bouche de tout le monde, avec le blé de papa ! » Je fronce les sourcils un peu blessé, elle en connaît pourtant assez sur ma vie pour savoir que mon père n’a rien à voir là-dedans. Mais en même temps je ne peux pas vraiment lui donner tord, j’ai reçu un héritage conséquent de ma grand mère il y a quelques années et sans ça j’aurais sans doute toute ma vie été dans la dèche financière dans laquelle je me retrouve actuellement alors que je multiplie les différent travail pour m’en sortir. « Alors imagine le jour où ta mère a décidé de me laisser dormir dans son lit quelques nuits par semaine… » Je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de m’imaginer ça. « Tu crois quoi ? Que j’ai adoré tous ces mecs qui me sont passés dessus ? Que j’ai pris mon pied avec tous ? Pourquoi tu crois que Kelya a demandé si j’avais simulé avec toi hein ? » J’ai conscience que la vie de Kyrah n’a pas toujours été simple mais peut-elle vraiment m’en vouloir de douter de son statut VIH alors qu’elle me dit elle même avoir couché avec une certaine quantité d’hommes ? Apparemment oui. « Mais tu vois, la plus grosse connerie que j’ai faite, c’est même pas d’avoir couché avec tous ces mecs, parce qu’avec eux je me suis protégée. Tous, sans aucune exception. Ma plus grosse connerie c’est de pas m’être protégée de toi ! » Je prend cette révélation comme une claque bien mérité, et si elle fait un peu mal c’est bien pire quand je pense à notre bébé. Quand je pense qu’elle est encore entrain de dénigrer cette grossesse alors que la petite chose grandit à l’intérieur d’elle. « Et si tu veux aller faire ce test pour ta propre conscience, vas-y, moi ma conscience va très bien, surtout que j’ai dû faire une prise de sang pour savoir depuis combien de temps j'étais enceinte, et qu’ils ont fait le test du VIH dedans. Alors crois-moi que si j’avais le sida, j’aurai pas craqué pour tes beaux yeux quand tu m’as dit qu’il fallait le garder. Parce que je suis pas si inconsciente que tu le penses. » Elle semble avoir fini son discours et se détache de moi en ajoutant tout de même. « Maintenant fous-moi la paix avec tes préjugés et tes jugements à la con. Et va te faire foutre. » Je l’ai laissé aller jusque là sans rien dire, un peu étonné de cette réaction aussi. Je l’ai laissé s’énerver mais la voir me tourner le dos me rend fou de rage. Elle pense qu’elle peut juste tout balancer et se casser comme une fleur ? « Putain mais j’ai rien dit de tout ça merde ! Ca va bien deux secondes de décider toi même ce que je pense à ton sujet ? » Elle c’est retournée et je peux à nouveau attraper son regard. Ma voix se fait plus douce je n’ai pas envie de gueuler ici. Pas encore… « J’ai pas le droit de m’inquiéter ? Sérieusement j’ai même pas le droit à ça ? Tu peux bien avoir la définition de trainée que tu veux et penser que c’est encore comme ça que je te vois je m’en fous.… le fait est que tu le dis toi même tu as couché avec des hommes dans le but d’avoir quelque chose en échange. » Je vois qu’elle va repartir sur les chapeaux de roues et je reprends avant. « Je te jette pas la pierre ! Alors pas besoin de me refaire ton speech comme quoi je suis un petit gamin de riche qui peut rien comprendre. Je comprends okay ! Mais j’ai le droit de m’inquiéter ! Et t’as pas le droit de me faire passer pour un connard parce que je voudrais que tu fasses le test alors que tu portes notre bébé. T’as couché avec moi sans rien me demander… J’aurais pu faire ça avec toutes les autres filles que je rencontre. Je le faisais à une époque... Tu t’es jamais posée la question ? Franchement si tu t’es jamais posée la question alors je crois que j’ai encore plus le droit de m’inquiéter de savoir avec qui t’aurais pu coucher sans te protéger. » Je passe ma main dans ma nuque, j’ai de la peine à me justifier et pourtant pour une fois je me sens légitime. J’ai le droit de me poser des questions sans me faire traiter de petit con. « Je suis content si tu vas bien, et le bébé aussi mais j’irais quand même faire ce test. Je veux partir sur des nouvelles bases. Pas juste parce que j’ai couché avec toi mais parce que je veux être sur d’être clean si ça devait arriver encore… » Et j’en ai envie, tellement envie que j’ai peur qu’elle ne partage pas toujours mes envies. Que dire cette simple phrase me donne l’impression que je me met en danger. Que je lui avoue plus que ce que je ne voudrais dire. Puis à nouveau mon regard se fait plus noir. Je baisse les yeux vers son ventre et les remontes. « Et il faut que t’arrêtes de parler de ce bébé comme la plus grosse erreur de ta vie. Il va naitre, ça va être un petit humain tu peux pas lui faire ça, tu peux pas lui faire comprendre avant même qu’il soit au monde qu’il gâche ta vie… Que tu le détestes… C’est injuste ! Tu peux me haïr autant que tu veux pour ça mais … Mais pas lui… Je suis persuadé que ça a de l’importance… Il est en toi Kyrah il le sent… C’est TON enfant. » Je me suis rapproché d’elle pour poser un main sur son ventre. Je voudrais que ce bébé bouge. Je voudrais qu’elle le sente et qu’elle arrête de le traiter comme elle le fait avec ce dédain et ce détachement. Ca me fait peur pour l’avenir. Peur pour le genre de mère qu’elle pourrait être. J’ai tellement envie de croire en elle et en ces capacités d’être une bonne personne – une bonne mère, mais quand elle parle comme ça j’ai peur… Peur que son dégout prenne le pas.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Voilà, fallait que ça sorte, fallait que je lui dise tout ça, qu’il sache ce que je pense. Et puis il m’a fait sortir de mes gonds ce petit con. Il sait exactement quoi dire, quoi faire pour que je sois hors de moi. Il me connaît un peu trop à mon goût. « Putain mais j’ai rien dit de tout ça merde ! Ca va bien deux secondes de décider toi même ce que je pense à ton sujet ? » Je soupire sévèrement. Si je dis ça c’est que ses sous-entendus sont beaucoup trop désagréables à entendre. Je me retourne et le fusille à nouveau du regard. S’il veut s’exprimer, qu’il le fasse maintenant. « J’ai pas le droit de m’inquiéter ? Sérieusement j’ai même pas le droit à ça ? Tu peux bien avoir la définition de trainée que tu veux et penser que c’est encore comme ça que je te vois je m’en fous.… le fait est que tu le dis toi même tu as couché avec des hommes dans le but d’avoir quelque chose en échange. » Je prends ma respiration pour en rajouter une couche mais il me coupe rapidement la parole, pour avoir le droit de parler lui aussi. Ça m’énerve, mais je le laisse faire. Instant de loyauté bonjour. « […] t’as pas le droit de me faire passer pour un connard parce que je voudrais que tu fasses le test alors que tu portes notre bébé. T’as couché avec moi sans rien me demander… » Evidemment, parce que j’ai été trop conne de penser qu’il était différent des autres. « J’aurais pu faire ça avec toutes les autres filles que je rencontre. Je le faisais à une époque... Tu t’es jamais posée la question ? Franchement si tu t’es jamais posée la question alors je crois que j’ai encore plus le droit de m’inquiéter de savoir avec qui t’aurais pu coucher sans te protéger. » Mon regard devient encore plus noir. Il me prend vraiment pour une conne. Bien sûr que j’y ai pensé. Je passe mes mains nerveusement dans mes cheveux, alors qu’une bouffée de chaleur m’envahit. Je marche près de lui, de droite à gauche, comme un lion en cage, pour essayer de faire passer mon énervement. Je pourrai bien m’éloigner de là, partir, m’enfuir, mais non, une force invisible me retient. « Je suis content si tu vas bien, et le bébé aussi mais j’irais quand même faire ce test. Je veux partir sur des nouvelles bases. Pas juste parce que j’ai couché avec toi mais parce que je veux être sur d’être clean si ça devait arriver encore… » Je m’arrête, net. Pas sûre d’avoir réellement compris ce qu’il veut dire. Pourtant, ça semblait bien clair au sortir de ses lèvres. Je redresse le regard pour le plonger dans le sien, le coeur battant. Les souvenirs de notre dernière nuit tous les deux me revient en tête et je dois fermer les paupières pour ne pas lui faire comprendre à quel point j’en ai envie autant que lui. « Et il faut que t’arrêtes de parler de ce bébé comme la plus grosse erreur de ta vie. Il va naitre, ça va être un petit humain tu peux pas lui faire ça, tu peux pas lui faire comprendre avant même qu’il soit au monde qu’il gâche ta vie… Que tu le détestes… C’est injuste ! » Je le regarde à nouveau, le coeur battant un peu plus fort, alors qu’il se rapproche plus que dangereusement. « Tu peux me haïr autant que tu veux pour ça mais … Mais pas lui… Je suis persuadé que ça a de l’importance… Il est en toi Kyrah il le sent… C’est TON enfant. » Il vient poser sa main sur mon ventre, et je le laisse faire, sans trop savoir pourquoi. Mon regard devient brillant, mon souffle se coupe. Jusqu’à présent, je n’ai pas senti la présence de ce bébé en moi, mais à l’instant où il pose sa main sur mon ventre, j’ai comme une sensation étrange. Quelque chose comme une prise de conscience réelle. Quelque chose qui bouge, juste là, sous la main d’Elio, et qui je force à baisser les yeux sur cette fameuse main, sur laquelle je pose la mienne. « Tu as senti ? » Je relève les yeux vers lui, à la fois choquée, perdue, et excitée par cette sensation nouvelle. « Kyrah ? » Je tourne d’un seul coup la tête sur le côté pour voir Clay, le regard froncé. Je pousse la main d’Elio de mon ventre et me racle un peu la gorge. « Je croyais qu’il y avait rien entre vous ! » Je regarde Elio, un peu gênée, et regarde à nouveau le jeune danseur. « C’est… » Je soupire un peu. « Bon Clay, autant que tu sois au courant. Je suis enceinte, et c’est Elio le père. » Là, il lâche un rire con. De toute évidence, il ne me croit pas. « Bien sûr, et moi je vais jouer dans le prochain James Bond ! » Je me pince un peu les lèvres, ne riant pas du tout, ne souriant même pas. « Attends… tu plaisantes pas ? » Mon regard lui répond, je n’ai pas besoin de répondre à sa question par des mots. « Je me doutais bien qu’il y avait un truc. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Putain mais quel con… » Il se passe une main dans les cheveux et soupire. « Ok, bon je vais y aller. On se reverra à l’école. » Je hoche un peu la tête, légèrement honteuse. « Je suis désolée, mais j’aimerai bien que… » « Ouais, que je dise rien à l’école… » Je hoche un peu la tête. « Merci. » Et je le regarde s’éloigner alors qu’Elio est resté silencieux tout le long de ma discussion avec Clay. Je me retourne alors vers lui et plonge mon regard dans le sien. Regard qui a bien changé en l’espace de quelques malheureuses minutes. « C’est pas le bébé la plus grosse erreur Elio. La plus grosse erreur c’est que je n’ai pas su garder mes barrières face à toi. Parce qu’à partir du jour où je t’ai vu la première fois, j’ai compris que tu allais me rendre la vie impossible. J’ai pas réussi à me protéger de toi, de toutes les manières que ce soit. Et maintenant je me sens… Je… » Je passe mes mains sur mon visage. « Je suis fatiguée de me battre avec toi. »
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je crois que j’ai réussi à la toucher, ces yeux brillent et elle me regarde enfin avec cette lueur un peu moins meurtrière dans les yeux. Ma main a trouvé sa place sur son ventre comme si c’était là qu’elle devait résider pour toujours et il me semble sentir un léger mouvement. Mes yeux s’arrondissent cherchant ceux de Kyrah. Est-ce que j’ai rêvé ? J’ai du rêver ! Sa main vient se poser sur la mienne comme pour confirmer mon questionnement alors qu’elle semble aussi étonnée que moi. « Tu as senti ? » Je hoche la tête vivement vraiment très excité par ce moment particulier. Je viens de sentir notre enfant, il est bien là. « Kyrah ? » Nos deux regards se quittent pour se poser sur l’ami de Kyrah qui nous regarde entre l’étonnement et l’énervement. Elle jette ma main avec un tel naturel que je me sens presque mal. Dépourvu de mon droit de père. Je ne dis pourtant rien, j’ai bien compris que ça n’était pas ma place de m’interposer entre eux. Je devrais sans doute leur laisser de l’espace, partir – mais je n’en ai aucune envie, pas tant que Kyrah ne me demande pas de le faire. « Je croyais qu’il y avait rien entre vous ! » « C’est… Bon Clay, autant que tu sois au courant. Je suis enceinte, et c’est Elio le père. » Je reste les bras ballants en l’entendant lui annoncer la vérité. Un peu penaud, je regard son ami ne sachant plus trop où me mettre. « Je me doutais bien qu’il y avait un truc. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Putain mais quel con… Ok, bon je vais y aller. On se reverra à l’école. » Je ne suis pas mécontentant qu’il s’en aille et en même temps je culpabilise de foutre encore une fois la merde dans la vie de Kyrah. Peut-être que ce mec lui plaisait vraiment. Mon estomac se serre rien qu’à cette pensée, je ne me sens pas bien. Je voudrais m’enfuir de cette situation mais je ne peux rien faire et c’est l’autre homme qui s’en va en lui promettant qu’il ne dira rien à son travail. Il nous laisse seule à nouveau, et Kyrah revient planter son regard perçant dans le mien. « C’est pas le bébé la plus grosse erreur Elio. La plus grosse erreur c’est que je n’ai pas su garder mes barrières face à toi. Parce qu’à partir du jour où je t’ai vu la première fois, j’ai compris que tu allais me rendre la vie impossible. J’ai pas réussi à me protéger de toi, de toutes les manières que ce soit. Et maintenant je me sens… Je… » Mon cœur bat à toute allure en entendant ces mots, je sens une émotion étrange m’envahir. Celle que nous partageons ce sentiment. Celui de ne pas avoir été capable de se protéger l’un de l’autre. Incapable de se passer l’un de l’autre, de se rejeter vraiment, de comprendre qu’on se faisait plus de mal que de bien. « Je suis fatiguée de me battre avec toi. » Mon regard se fait plus triste alors que je me mords l’intérieur de la joue avec force. « Je sais… » Délicatement ma main monte vers son visage, j’ose à peine le toucher comme par peur qu’elle me rejette, mais j’ai l’impression que je peux, qu’elle me donne l’autorisation, et ma main se pose sur sa joue que je caresse délicatement. « Moi aussi… » Je voudrais tellement que les choses soient plus simples, je m’en veux parfois d’avoir cédé à mes pulsions, de l’avoir entrainée dans tout ça parce que nos vies réciproques étaient sans doute plus simples l’un sans l’autre… Mais pourtant il me semble que j’y trouve tellement plus de sens quand Kyrah est là… Que je comprends enfin ce que c’est que de vivre avec le lot de joie et de peine que ça implique… « Je sais pas si je me bats plus contre moi-même ou contre toi mais… Je voudrais que ça s’arrête. Je voudrais qu’on arrête de se faire du mal… » Mes yeux sont plongés dans ceux de Kyrah, je ne sais pas ce que j’attends d’elle, ce que j’attends de nous. Je voudrais qu’on puisse tout arranger, qu’on puisse trouver les solutions à tous nos problèmes mais c’est sans doute utopique. « ELLIIOOO » Kyrah n’a pas le temps de répondre que Tony débarque son cocktail à la main. Il a de toute évidence bien trop bu et vient se poser entre nous, enlevant ma main du visage de Kyrah pour venir me rouler un gros patin. Je le laisse faire un peu étonné et quand il a fini je le regarde sans comprendre. « En souvenir du bon vieux temps mon Elio, je suis très content de te voir ce soir tu sais. » Il se pavane devant moi, vraiment beaucoup trop bourré et manque de tomber. Je le rattrape de justesse avant qu’il ne s’étale au sol. « Je crois que c’est le moment de tirer ta révérence Tony. » « Avec toi ? » Je rigole un peu, au moins Tony a eu l’avantage de détendre un peu l’atmosphère. « Pas ce soir non. » Je regard Kyrah avec un regard un peu complice qui ne manque pas d’attirer l’attention de Tony. « Heeyy c’est à cause de toi qu’il a abandonné les jumelles ! Tu sais si vous voulez quand même un plan à trois moi je suis toujours open. » Il change maintenant de bras pour venir se pendre au cou de Kyrah et lui murmurer quelque mots à l’oreille que je ne comprends pas. « Bon allez, je t’accompagne vient mon grand. » Je le tire vers moi pour passer son bras sur ma nuque et le mien à sa taille et le soutenir comme je peux. « Tu me donnes un coup de main ? » Je m’adresse à Kyrah qui vient déjà se placer de l’autre côté et nous escortons Tony jusque dans sa chambre pour le coucher dans son lit. Je lui enlève ces chaussures sous le regard de Kyrah et remonte le drap sur lui alors qu’il marmonne comme un gosse qu’il n’a pas envie de dormir. Il risque de moins rigoler demain suivant l’état dans lequel il va retrouver sa baraque mais de toute façon il n’est pas capable d’y changer quelque chose ce soir. Nous sortons en silence de la chambre pour nous retrouver dans le couloir assez peu éclairé. Cette partie de la maison est plus calme et nous entendons juste les échos de la fête qui bat encore son plein. « Merci, de m’avoir aidé. » Nos corps sont bien trop proches dans ce couloir peu éclairé pour que je ne ressente pas cette envie d’elle que je connais si bien. Une fois de plus nous avons évité toute conversation sérieuse mais ça me va… J’ai juste envie d’être avec elle. « Tony est un bon type, mais il ne connaît pas ces limites… » C’est presque étrange pour moi qu’elle connaisse Tony ou du moins qu’elle soit à cette fête qu’il organise. Il est l’un de ceux qui m’a le mieux connu dans ma période de débauche. Elle semble si loin aujourd’hui cette époque.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Je ne sais pas trop pourquoi je me livre à lui de cette manière, une fois que Clay est parti. Tout ce début de soirée n’était qu’une mascarade, quelque chose qui sonnait faux. Lui avec ces deux pouffiasses et moi avec Clay. Mais maintenant que c’est fini, je ressens le besoin de répondre à la dernière réflexion qu’il m’a fait avant que Clay ne nous interrompe. Les mots sortent d’entre mes lèvres sans que je ne puisse les réfléchir, ni même tourner sept fois ma langue dans ma bouche, ça va trop vite, je me sens tellement vulnérable. Je sais pourtant que c’est à cause de mes hormones, mais je ne cherche pas à réprimer ce que je ressens. C’est bien la première fois. Moi qui me suis toujours interdit de tomber amoureuse, j’ai bien peur qu’il soit trop tard. « Je sais… Moi aussi… » Il s’approche un peu plus et vient prendre mon visage entre ses mains, ce qui me fait fermer les yeux un peu plus longtemps qu’un simple clignement naturel. Comme pour apprécier son toucher, enfin. « Je sais pas si je me bats plus contre moi-même ou contre toi mais… Je voudrais que ça s’arrête. Je voudrais qu’on arrête de se faire du mal… » Je réouvre les yeux et mon regard jongle entre les siens, de droite à gauche, avec une intensité qui m’est propre. Bien sûr, je voudrais qu’on arrive à arrêter de se faire du mal, mais je ne suis pas tellement sûre que nous en soyons capables. Il y a trop de choses qui nous séparent, même s’il y en a sans doute tout autant qui nous rapprochent. Nos caractères sont trop forts pour arriver à s’entendre, si on avait dû filer le parfait amour comme tous ces gens normaux, ce serait déjà fait depuis longtemps. Mais il y a toujours quelque chose qui coince. Je sursaute presque en entendant un jeune homme crier le nom de mon Roméo. Mon coeur s’emballe un peu alors qu’il s’avance, pousse la main d’Elio de mon visage et vient galocher Elio sans plus attendre. J’ai un mouvement de recul, je ne peux pas dire que je suis choquée, mais fortement surprise de toute évidence. « En souvenir du bon vieux temps mon Elio, je suis très content de te voir ce soir tu sais. » Ok… on en apprend de belles… Elio est donc lui aussi bisexuel. Je ne sais pas trop bien comment je dois prendre la chose, c’est plutôt… étrange. Imaginer ces deux là en train de… oh mon dieu non, pas d’images. Je ferme les yeux et secoue la tête pour effacer ces pensées trop bizarres de ma tête. Elio me regarde avec un sourire complice et j’esquisse un sourire un peu tendu. « Heeyy c’est à cause de toi qu’il a abandonné les jumelles ! Tu sais si vous voulez quand même un plan à trois moi je suis toujours open. » Je lève les yeux au ciel d’un air exaspéré. Il a décidément trop bu. « Les rêves ne peuvent pas tous devenir une réalité, cher Tony ! » Je lui souris un peu, amusée. Parce que non, je ne compte pas partager Elio avec quelqu’un d’autre, et encore moins avec un homme. « Bon allez, je t’accompagne vient mon grand. » Elio se place de manière à soutenir Tony et il m’adresse un regard avant de me demander « Tu me donnes un coup de main ? ». Je hoche un peu la tête et viens me placer de l’autre côté, même si je ne suis pas bien grande, c’est toujours ça de pris. Nous montons à l’étage non sans encombres, c’est sûr que monter les marches en étant dans un état aussi pitoyable que lui, c’est pas simple. Je laisse Elio s’occuper de lui et reste en retrait, avant de sortir de la chambre une fois le Tony en sécurité dans son lit. Nous nous retrouvons dans le couloir, étonnamment calme, le bruit de la fête semble se trouver loin. « Merci, de m’avoir aidé. » Je hausse un peu les épaules. « C’était pas grand chose. » Je me racle légèrement la gorge, un peu mal à l’aise suite à ce qu’il vient de se passer sous mes yeux. « Tony est un bon type, mais il ne connaît pas ces limites… » Je hoche un peu la tête et plante mon regard dans celui d’Elio. « Tu m’avais caché cette partie de toi ! » Je le regarde plisser un peu les yeux, comme s’il me demandait exactement ce que je veux dire. « C’est le seul ou y’en a eu d’autres ? » Il penche alors la tête sur le côté. « Tu as eu beaucoup d’aventures avec des hommes ? » Parce que là pour le coup, ça m’inquiète un peu plus, rapport à notre conversation d’un peu plus tôt. C’est bien connu, la proportion de gays qui ont le sida est plus importante que les hétéros. Finalement, c’est une bonne chose qu’il fasse le test. Je me sens un peu mal à l’avance de lui dire ça, mais c’est mieux, je pense. « T’as peut-être raison, faudrait que je vienne refaire le test avec toi. » Après tout, entre le moment où j’ai appris que j’étais enceinte et aujourd’hui, je n’ai couché qu’avec lui, et à nouveau sans protection. Alors si Elio est séropositif, ça pourrait être aussi dangereux pour moi que pour le bébé. Je me racle un peu la gorge et me mords l’intérieur de la joue. Je m’avance un peu vers lui et plante mon regard dans le sien, posant ma main doucement sur son torse. « Tu as raison, autant repartir sur de bonnes bases. » J’esquisse un fin sourire et je viens déposer un tendre baiser sur ses lèvres. « Tu sais ce que j’ai envie, là maintenant tout de suite ? » Mon regard retrouve un peu de son pétillement, et j’attends qu’il soit pendu à mes lèvres, qu’il n’attende que ma réponse. Et lorsque c’est le cas, je lui souris avant de prendre la parole. « J’aimerai que tu viennes dormir avec moi, chez Kelya. J’ai pas envie de dormir toute seule. » Je lui fais mon regard de chat potté, en espérant que ça fonctionne, mais jusqu’à présent, ça a toujours fonctionné.
Raise your glass if you are wrong in all the right ways
Kyrah & Elio
Nous sommes seuls dans ce couloir et je la dévore des yeux. Je voudrais m’emparer de ces lèvres comme j’ai rêvé de la faire à la place de cet imbécile toute la soirée. Une fois de plus avec Kyrah je saute d’une émotion à l’autre sans pouvoir rien contrôler, il suffit d’un éclairage un peu plus faible et je m’imagine faire ça n’importe où. Ce n’est apparemment pas le cas de Kyrah qui semble plus préoccupée par autre chose. « Tu m’avais caché cette partie de toi ! » Mes yeux se plissent alors que je tente de comprendre où elle veut en venir. « C’est le seul ou y’en a eu d’autres ? » Je penche légèrement la tête et enfin un mince sourire vient s’afficher sur mon visage, je crois comprendre mais j’ai envie de l’entendre le dire. « Qu’est ce que c’est la question exacte Kyrah ? » « Tu as eu beaucoup d’aventures avec des hommes ? » Ca a l’air de lui poser problème d’un coup. Ce que je trouve plutôt étrange venant d’une fille dans son genre, surtout qu’aux dernières nouvelles elle aussi ne s’arrête pas au sexe d’une personne. « Quelques uns… Moins que de filles mais ça m’est arrivé. Je trouve que les gens sont attirants pour ce qu’ils sont et pas ce qu’ils ont entre les jambes… Il me semblait qu’on était sur la même longueur d’onde à ce sujet ? » Peut-être que je me suis trompé, que celle qui a voulu me faire passer pour le coincé de service qui ne supportait pas que sa mère couche avec une femme n’est pas aussi libérée qu’elle le prétend sur le sujet. « T’as peut-être raison, faudrait que je vienne refaire le test avec toi. » Je fronce légèrement les sourcils. Pas sur de comprendre. « Parce que je suis bi ? » Je trouve ça plutôt stéréotypant et je n’aime pas ça. Il me faut alors quelques secondes pour comprendre que comme moi avant elle s’inquiète simplement, et que je n’ai aucune raison de monter sur mes grands chevaux. Elle a raison, les gays sont plus touchés par ce phénomène mais au final je me protège autant avec un homme qu’une femme. Ca ne devrait alors rien changer dans l’équation… malheureusement c’est le cas. Ou heureusement... Car elle semble d’un coup plus enclin à venir faire le test avec moi. « Tu as raison, autant repartir sur de bonnes bases. » Le contact de sa main sur mon torse me calme d’un coup. Sa phrase me faisant battre le cœur à toute allure. Elle en a envie aussi, d’être clean pour moi… Ou en tout cas en parti pour moi le reste je m’en moque. « Tu sais ce que j’ai envie, là maintenant tout de suite ? » Je ne sais pas de quoi elle a envie mais là toute de suite moi je sais, je sens déjà une sorte d’excitation monter en moi. « Non… » « J’aimerai que tu viennes dormir avec moi, chez Kelya. J’ai pas envie de dormir toute seule. » « Oh… » Je ne m’attendais pas vraiment à cette proposition et je vois une certaine déception dans son regard. « Non, non enfin oui je veux évidement, je croyais juste que… J’ai envie de m’amuser un peu et de… » Je m’enfonce. Comme si je ne m’amusais pas avec elle quand nous étions tous les deux. En réalité je ressens juste le besoin de partager d’autres choses avec elle que du sexe – même si c’est des moments fabuleux. Je voudrais qu’au delà de nos problèmes nous soyons les jeune gens que nous sommes, juste pour quelques instants. « Ca m’a donné très envie de te voir danser avec cet autre mec… Peut-être que j’aurais le droit au même traitement ? » J’attrape sa main avec un sourire. « Et après je te ramène chez toi et je te fais l’amour jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter. » Je connais assez sa libido pour savoir que je vais ramer longtemps sur l’Atlantide avant qu’elle dise stop et que je serais sans doute mort de fatigue bien avant mais peu importe. Je l’entraine dans le salon pour que nos corps se fassent guider par la musique. Je ne suis pas un grand danseur mais tout coule de source avec Kyrah, comme quand nous faisons l’amour nos corps se collent à merveille, trouve un rythme parfait. J’aime ce contact avec sa peau, sa main qui glisse sensuellement le long de mon cou, c’est comme des préliminaires et je sens déjà l’excitation monter. Je ne peux d’ailleurs pas tenir bien longtemps avant d’attraper sa main à nouveau et de la tirer hors de la piste de danse pour coincer son corps entre le mur et moi et que mes lèvres retrouvent leur place sur les siennes avec fougue. « Je crois qu’il est temps de rentrer. » Kyrah peut déjà sentir mon excitation se presser contre elle et elle ne rechigne pas. Nous partons tous les deux, mains dans la main comme un couple… Comme si cette soirée n’avait pas été un autre catastrophique moment de partage, un partage que nous sommes incapable d’avoir sans que tout tourne mal. C’est fatiguant d’être nous… Et tellement bon à la fois…