| Et moi si je suis barge ce n'est que de tes yeux car ils ont l'avantage d'être deux • Myrdas #2 |
| | (#)Dim 20 Déc 2015 - 14:50 | |
| Chose promise, chose due. Dès que je suis rentré cet après midi là, j'ai préparé le repas, nous avons mangé et directement après je suis allé m'enfermer dans mon bureau pour faire des recherche sur cette série dont m'a parlé le jeune homme. Je ne l'ai,certes, pas trouvé en entier sur internet. Seul le trailer s'est montré à moi et je n'ai eu aucun mal à reconnaître le jeune homme du parc. Il m'a sauté aux yeux. Plus jeune, plus vivant aussi, il semble même plus énergique. Et pourtant, il reste le même. Les même yeux, le même nez, les même oreilles, même voix -peut-être un timbre plus claire dans le trailer- mais peu importe : s'est lui, j'en suis sûr et certain. En continuant mes recherche, je tombe sur le nom des acteurs. Dont lui Myrddin Owens. Les sourcils froncé, je me suis dit que ce nom me rappellais vaguement quelqu'un/ Une personne qui, je sais, a eu, il y a quelque temps, une place importante dans ma vie. Mais je ne sais plus pourquoi, ni comment, ni dans quelles circonstances.
Le lendemain, je n'étais pas plus avancé. Le surlendemain, toujours pas. Le troisième jours, par contre, si. Avec ma femme et mon fils nous avons fait une soirée 'album photo'. Nous étions assit tous ensemble, Alex sur mes genoux, sur le canapé et nous regardions les différentes photos de mes voyage. Et c'est là que je l'ai vu cette [url=photo]photo[/url]. Ce jeune homme et moi, assis l'un à côté de l'autre, tout sourire. La photo a été prise à Wimbledon par un inconnu. J'ai bugé plus que de raison en voyant cette image, si bien qu'Ida m'ais demandé ce qui se passait et est ce jeune homme. Je me suis repris assez rapidement et je lui expliqué que c'était un jeune étudiant en théâtre que j'ai rencontré à Londres et avec qui j'ai sympathisé mais avec qui je n'ai plus aucun contact. Nous avons continué la soirée, j'ai tenté de faire comme si de rien n'étais.
Mais le soir, ma femme et mon fils dormait déjà, je suis redescendu, j'ai repris la photo, je l'ai sorti de l'album et, en l'observant de plus près, je n'avais plus aucun doute : ce Myrddin, celui avec qui j'ai passé la plus belle semaine de ma vie, est bel et bien le jeune homme du parc. Cette révélation est comme une claque dans la figure pour moi. Si nous nous sommes séparé c'était parce que c'était normal. Nous savions tous les deux que cette semaine ne serait qu'éphémère, que nous ne pourront pas éternellement resté ensemble. Je n'ai dit à personne pour ce jeune homme. Aucun de mes frères et encore moins mon père et ma sœur ne sont au courant de ce qui s'est passé à Londres.
Et pourtant, qu'est-ce que je l'ai aimé. Cette semaine fût fabuleuse, nous avons vécu quelque chose d'incroyable. De la passion, de l'amour pur. Un besoin et une envie charnelle. Je me suis découvert une âme de romantique. J'ai vu Myrddin au théâtre, dans toute sa splendeur et j'ai fier de lui, fier de dire que ce jeune homme, cet acteur là, c'est mon copain pour cette semaine. Le voir sur scène, jouer avec passion et réciter avec hardeur son monologue, m'excitait plus que de raison. Je l'ai aimé. Oh oui que je l'ai aimé. Plus que je n'ai aimé mon métier, plus que je n'aime ma propre vie. Et maintenant je le retrouve ici, à Brisbane ? Incroyable.
Est-ce une chance ? Ou un cadeau empoisoné ? Est-ce une bonne chose ? Ou une mauvaise ? Que dois-je faire ? Comment devrais-je me comporter ? J'aime Ida. Mais l'amour que je lui porte me semble, à cet instant, tellement insignifiant par rapport à ce que j'ai put vivre avec Myrddin en une si courte période. M'a-t-il reconnu, lui aussi ? Pense-t-il comme moi ? Se rappelle-t-il, lui aussi, de tous ces moments merveilleux que nous avons passés ensemble ? Je n'en sais rien, mais il faut que j'en ai le cœur net.
C'est pour ça que je lui ai envoyé un sms, en précisant bien que je connais son prénom et qu'il faut que nous parlions. Et je me retrouve donc à nouveau ici, dans ce même parc où nous nous sommes vu la première fois, une semaine après. Je suis seul cette fois, mon fils est en cours et le parc est plus ou moins désert, ce qui est une très bonne chose.
Dernière édition par Thomas Beauregard le Lun 21 Déc 2015 - 15:37, édité 2 fois |
| | | | (#)Dim 20 Déc 2015 - 23:36 | |
| ET MOI SI JE SUIS BARGE CE N'EST QUE DE TES YEUX... — — MYRDDIN & THOMAS Je n’avais pas eu de nouvelles de mon bel inconnu pendant presque une semaine.
Après avoir parlé encore longtemps, surtout de ses expériences maritimes que je trouve fascinantes, nous nous sommes échangés nos numéros de portable. Etonnement, dans la précipitation, on ne s’est même pas demandé nos prénoms... Cela m’a fait sourire sur le retour, en y repensant. Comme si c’était inutile. Comme si nous n’avions pas besoin de ça pour nous reconnaître. Nous nous sommes très bien entendus, du moins je n’ai eu aucun mal à lui parler, à engager et tenir une conversation. C’est une chose rare depuis mon agression. J’ai aussi cette impression tenace de le connaître. Sans savoir d’où. C’est une sensation vague mais j’ai toujours fait confiance à mon instinct, sur tout un tas de sujets, alors s’il me chuchote que je connais ce type c’est que d’une façon ou d’une autre, c’est vrai.
Durant ces journées, je me demandais s’il avait trouvé la série, mais je suis presque sûr qu’elle n’est pas visible sur le net. Peut-être une bande-annonce sur le site de la société de production, et encore. Sans le vouloir, je n’ai pas arrêté de penser à cet homme. Il se trouvait toujours quelque part dans un coin de ma tête, effleurant la surface de temps en temps. Mais il était là. Quand je lisais, quand je regardais la télé, quand j’allais dormir, quand je parcourais les petites annonces, quand je sortais dehors et que je sentais une petite crise d’angoisse venir au milieu d’une foule, quand je voyais deux hommes trop proches. Et puis un soir, alors qu’avec Nathan nous évoquions des souvenirs, la présence de l’inconnu dans mon esprit fit bouger les pièces du puzzle. Je me rappelai Tom, et cette semaine unique. Cependant, je n’avais aucune photo sous la main pour confirmer mes doutes. J’étais à la fois sûr que c’était lui, sans pouvoir y croire. Deux parties égales au sein de mon esprit étaient persuadées que les deux possibilités contraires étaient vraies.
J’ai passé une journée entière sans pouvoir me sortir ça de la tête. Je fixais mon portable, qui me fixait en retour. Devais-je lui envoyer un message, l’appeler ? Je n’ai pas su me décider. Et si c’était bien ce Thomas, de toute façon, à quoi cela m’avancerai. Il a une femme et un enfant qu’il adore. La semaine que nous avons passée ensemble est du passé. Il était normal que nous nous séparions, cela paraissait être dans l’ordre des choses. La situation avait été étrange par sa simplicité. Au lieu de se morfondre en pensant à la séparation, nous avons vécu plus intensément chaque minute passée ensemble. Je ne regrette pas cette séparation, ce choix de se dire au revoir. Mais s’il s’avérait que l’inconnu du parc était bien Thomas, je ne sais pas trop comment je réagirais... Je l’ai beaucoup trop aimé pour à présent tenter de faire comme si de rien n’était. Tant qu’il y avait une fin bien définie, sans espoir, je n’avais pas de mal à conjuguer notre histoire au passé. Néanmoins, si c’est vraiment lui là, aussi proche, dans la même ville, si c’est vraiment lui à qui j’ai parlé... Alors je ne sais plus quoi penser.
J’ai ma réponse peu de temps après. L’inconnu m’a envoyé un sms, plein de sous-entendu. Il connaît mon prénom ; c’est bel et bien Tom. Le Tom. Les souvenirs affluents aisément, alors que je lui envoie une réponse lui demandant où et quand nous pouvons nous revoir. Attendre jusqu’au lendemain se révèle relativement long. Ayant été comédien, je sais dominer mon stress d’habitude. Mais pas maintenant. Le trajet jusqu’au parc où nous nous sommes rencontrés fait monter la pression. J’imagine plein de choses, même pas forcément angoissantes, mais rien que le fait de le revoir en sachant qui il est me met mal à l’aise. Je suis tendu, mon souffle est plutôt court, et j’ai envie de faire demi-tour dès que j’aperçois sa silhouette. Mes jambes tiennent pourtant le cap. Cependant c’est dans le silence que j’approche de Thomas, j’évite même son regard. Je m’arrête à quelques pas, levant enfin les yeux sur lui et esquissant difficilement un sourire.
— Hey... salut, Thomas... dis-je d’une voix sans aplomb. Remarquant cela, je me racle un peu la gorge. Puis je passe une main sur ma nuque. Je pensais pas que c’était toi en vrai. Enfin tu me rappelais bien quelqu’un mais... J’ai mis du temps à faire le lien avec.. avec Londres.
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| | | | (#)Lun 21 Déc 2015 - 11:09 | |
| Assis sur le banc, mon regard est fixé sur la photo de Myrddin et moi prise 9 années plus tôt. Nos sourires sont vrais et totalement sincères. Nous nous aimions, et cela se voit sur ce cliché. J'avais accepté sans problème l'idée de cet amour éphémère, je n'avais aucun problème avec le fait de ne pas être avec lui pour le reste de ma vie car notre passion avait une fin bien précise. Mais là, maintenant que je le sais proche de moi, dans la même ville, je ne sais pas comment réagir. Que dois-je faire ? Ça devrait être évident. Si je demande conseil à mes frères ou mes amis, tous me diront : tu restes avec ta femme et tu laisses le passé où il est. Oui, certes, mais comment devrais-je faire si je sais que l'amour de ma vie est en ville ? Si celui avec qui j'ai passé tant de moments incroyable en si peu de temps est à porté de main ? Tout aurais été tellement plus simple s'il n'était resté qu'un souvenir. Un beau souvenir, magnifique, même, mais immuable. Le genre de souvenir précieux, que je chéri avec amour, mais qui reste un souvenir.
Je ferme un instant les yeux et relève mon visage de la photo avant de porter mon regard au loin. Pourquoi n'y a-t-il personne sur l'air de jeu ? Peut-être parce que nous somme lundi et que tous les enfant sont à l'école et que les parents travail ? Sans doute. Enfin d'un côté ça m'arrange pas mal, au moins nous ne serons pas vu et nous pourrons discuter tranquillement comme il se doit. Je prends une profonde inspiration et essaie tant bien que mal de calmer les battements de mon cœur. Lorsque j'entends des bruits de pas à mes côtés, le stresse monte d'un cran et je tourne lentement ma tête vers la droite.
Mon regard tombe sur Myrddin. Nouvelle bouffé de stresse. Il ne semble, lui non plus, pas très rassuré. Il a l'air carrément mal à l'aise. Au moins nous sommes deux. Il s'avance mais s'arrête un peu plus loin de moi. Avec un sourire carrément forcé, il me salut. Mon cœur manque un battement lorsqu'il prononce mon prénom. Cette manière de dire 'Tom' en allongeant légèrement la voyelle, le ton montant un peu vers la fin du mot. Cette façon spécifique à Myrddin, me transporte plusieurs années en arrière. Je m'efforce à rester au présent et lui offre un sourire forcé à mon tour avant d'hausser les épaules lorsqu'il dit qu'il ne savait pas que j'étais celui qu'il avait connu à Londres, bien que ma tête lui disait quelque chose.
« Il en va de même pour moi » soufflais-je avant de lui tendre la photo «J'ai fait des recherche sur High Road. J'ai vu la bande annonce, je t'ai vu dedans » je lui laisse la photo et abaisse ma main « Je lendemain j'ai regardé à nouveau les albums photos et … je suis tombé sur cette photo là » je désigne le papier qu'il tient en main d'un coup de tête. «J'ai directement fait le lien avec toi et ... » je prends une profonde inspiration préférant me taire car je sens que je commence à me perdre dans mes propos. «Ce … ça fait bizarre pas vrai ? » demandais-je finalement avec un petit rire nerveux en me passant une main sur la nuque «De se revoir 9 ans plus tard, comme ça, dans une toute autre ville ... » |
| | | | (#)Mer 23 Déc 2015 - 14:38 | |
| ET MOI SI JE SUIS BARGE CE N'EST QUE DE TES YEUX... — — MYRDDIN & THOMAS Tant de pensées se bousculaient dans ma tête en cheminant vers le parc que cela en faisait mal. Je revoie en boucle les moments partagés avec Tom, et je me repasse la conversation d’hier. Je ne comprends plus ce que mon cœur cherche à me dire depuis que j’ai reçu ce sms fatidique. Bonne ou mauvaise chose de se retrouver après une dizaine d’années, je ne saurais le dire. Je l’ai aimé plus que n’importe qui, je chérissais nos souvenirs, quand ils remontaient à la surface suite à un lieu, une parole, un détail. De temps à autre j’avais droit à un petit coucou. L’agression ne m’a pas ôté les souvenirs de ma vie d’avant, mais mon état d’esprit m’empêchait d’en apprécier la joie. Je suis passé de « c’était génial car c’est arrivé » à « je ne rencontrais personne d’autre comme lui, de toute façon les histoires d’amour c’est fini, je vais juste adopter des chats et vieillir seul ». Le fun absolu.
Pourtant, je dois avouer qu’il y a certains moments exempts de toute dépression, où je parviens à apprécier de petites choses. Ce jour-là, au parc, j’ai apprécié cette conversation avec un inconnu. J’aurais dû trouver cela étrange, d’être aussi à l’aise avec un homme que je ne connaissais pas. Fait est que, d’une façon ou d’une autre, le courant est passé une nouvelle fois entre nous. Sans étincelle, sans coup de foudre brusque comme la dernière fois, mais pour qu’il ne quitte plus mes pensées par la suite, c’est bien que mon esprit l’a inconsciemment reconnu. Cependant, rien ne pourra être comme avant. Thomas a une femme, un fils, une vie. Je ne suis rien à côté, je ne représente qu’une aventure dans sa vie, qu’une seule semaine sur plus de trente ans d’existence. Aucune chance qu’il se passe quelque chose.
C’est stressé comme jamais que j’arrive à proximité de Tom. Mon cœur bat la chamade, et je ressens ce genre de petites choses au creux du ventre en le voyant. Nous sommes quasiment seuls, ce qui est normal vu l’horaire. Et jusqu’à ce que je prenne la parole, c’est comme si le temps était arrêté. Mon sourire est forcé quand je le salue, et le sourire traduit aussi son malaise. Au moins nous sommes deux. J’explique maladroitement que malgré une sensation de déjà-vu, je n’étais pas parvenu à le reconnaître. Il a été dans le même cas, et c’est en trouvant la bande annonce, puis en retrouvant une photo dans un album, qu’il a compris. Je prends la photo qu’il me donne, et un sourire se dessine légèrement sur mes lèvres, beaucoup plus serein et sincère que l’autre. Cette photo est magnifique, et elle fait remonter tellement de choses que je ne sais si je devrais rire ou pleurer. Je prends conscience que Tom a plus compté pour moi en une semaine que n’importe quelle relation que j’ai eu par la suite. Je vais m’asseoir machinalement à côté de lui, sans quitter la photo des yeux, avant que je n’hoche la tête.
— Ouais, très bizarre... répondis-je platement comparée à son rire empli de nervosité. Je délaisse enfin la photo al rendre à Tom, et mes yeux se posent sur lui. Mes photos de cette semaine doivent être dans un tiroir à Cambridge. Et je n’aurai jamais imaginé te revoir un jour tu sais. Je croyais que.. enfin, finalement, là je t’avoue que je suis un peu perdu... C’est à mon tour de rire nerveusement. Tu as eu une vie remplie et maintenant tu as une famille, je suis content pour toi, dis-je avec un nouveau sourire, sincère, cachant l’espèce de déception qui règne dans mon cœur. Cette idée horrible que j’ai laissé passer ma chance d’une vie complétée par une âme sœur.
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| | | | (#)Mer 23 Déc 2015 - 17:43 | |
| Et si on ne s'était jamais quitté ? Et si nous étions resté ensemble ? Comment aurait été notre vie ? Serais-je retourné en Australie ? Serais-je resté à Londres? Aurais-je supporté de passer après le métier le mon bien aimé ? La réponse à toutes ces questions est oui : oui, j'aurais fait tous ses sacrifices pour Myrddin, oui je l'aurais soutenu dans tous ses choix, oui, j'aurais supporté passer après sa passion. Tout ça parce que je sais que ce que nous aurons vécu aurait été quelque chose de vrai, de pur, de passionné. Nous nous sommes aimé comme personne d'autre. Et maintenant ? Je viens presque à regretter de m'être marié à ma femme. Mais je ne peux rien y changer.Vraiment ? Non. J'ai toujours le choix. Mais ce n'est pas une décision quelconque là.
Myrddin ne semble pas être plus à l'aise que moi. C'est dans ces moments là que j'aimerais tant savoir à quoi il pense. Que se passe-t-il par la tête ? Pense-t-il pareil que moi? S'engagerait-il à nouveau dans une relation avec moi s'il en avait l'occasion ? Regrette-t-il de ne pas avoir tenté sa chance avant ? Trouve-t-il, comme moi, qu'il a laissé passer une occasion en or de vivre avec son âme sœur ? Nous nous sommes trouvé tellement de point commun, je suis sûr que si nous nous étions laissé encore un peu de temps nous en aurions trouvé encore d'avantage. Mais on ne refait pas le monde avec des si.
Lorsque le jeune homme arrive, je lui tends la photo que j'ai trouvé et je vois bien ce sourire qui se dessine sur ses lèvres. Ce même sourire qui s'est dessiné sur les mienne. Je crois que je dois avoir la même expression lorsque je regarde cette photo. Au final, c'est moi qui prends la parole, lui expliquant comment j'ai sut que s'était bien lui, précisant que cette situation est totalement bizarre. Il réponds que ses photos à lui doivent sûrement être dans un tiroir chez lui à Cambridge ce à quoi je répond par un simple petit sourire et un hochement de tête. Si ses photos sont dans un tiroir, la semaine a-t-elle réellement compté pour lui ? Sûrement, sinon il ne serait pas aussi troublé qu'il me l'avoue par la suite. Il fini par dire être contente pour moi que je sois marié et père.
Je baisse le regard avec un pincement au cœur. « Si tu savais ...» soufflais-je doucement pour moi-même. Je dégluti difficilement puis relève le regard sur lui et reprends la photo qu'il me tends à nouveau « Je ne regrette rien Myrddin.»disais-je d'une petite voix « Je ne regrette pas cette semaine.C'est un souvenir que je chéri et ….» Je prends une profonde inspiration «J'aimerais tellement te dire que tu as encore toutes tes chances avec moi » je me tais un instant puis relève un regard désolé sur le jeune homme « Mais comme tu l'as dit, j'ai une femme et un enfant et je … je suis désolé Myrddin ...» je commence à me sentir réellement mal en ce moment même.
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| | | | (#)Mer 23 Déc 2015 - 22:51 | |
| ET MOI SI JE SUIS BARGE CE N'EST QUE DE TES YEUX... — — MYRDDIN & THOMAS Si nous avions décidé d’aller contre vents et marées, si nous avions décidé de rester ensemble, tout aurait été assurément différent. J’ai la sensation que nous avons raté le coche. Sans doute Tom est-il heureux à présent, il a même un magnifique petit garçon, chose qui n’aurait pas été possible si nous étions restés ensemble. Il a une belle vie. Je ne pourrais décider pour lui, néanmoins de mon côté, je crois avoir loupé le vraie bonheur. Je suppose qu’il est possible de vivre, et d’être heureux, sans tomber forcément sur LA personne. J’aurais pu être heureux avec le théâtre, et je l’étais avant l’agression. Mais ma passion enlevée, j’ai perdu espoir dans beaucoup de domaines. Le fait d’avoir laissé partir Tom me paraissait logique, et puis j’étais jeune et optimiste, pour moi ce n’était pas la fin du monde. Pourtant, avec le recul, je me rends compte que personne n’est arrivé à la cheville de Thomas en ces dix ans. Et maintenant, alors qu’il est là, face à moi, je ne peux pas plus réparer mon erreur.
Mal à l’aise, je le salue. Il me tend une photo qui, comme il me l’explique, l’a permis de faire le lien entre moi et ce jeune homme de Londres. Nous trouvons tous les deux cette situation étrange. Je réponds, pour la conversation, que les photos en ma possession doivent être à Cambridge. Après l’agression, garder un appartement seul à Londres m’aurait fait plus de mal que de bien, alors je suis revenu chez mes parents, avant de partir à Brisbane. Donc elles doivent toutes avoir été déplacées là-bas, dans ma chambre. J’avoue à mon tour que cela me déstabilise beaucoup d’être à côté de lui à présent. Cependant, je précise que je suis heureux pour lui, qu’il ait eu une vie de famille, et qu’il soit heureux. Je ne loupe pas sa réaction mais refuse toute interprétation. Il reprend la photo en assurant qu’il ne regrette rien. Sa façon de prononcer mon prénom m’avait manqué. Avec son accent australien. Beaucoup trop séduisant, même avec dix ans dans la gueule. Comme le bon vin, il est encore meilleur à présent.
Quand bien même je savais que se remettre ensemble était hors de question et déraisonnable, l’entendre de sa bouche me donne un coup. C’est presque physique. J’ai mal à la poitrine tout d’un coup, et baisse la tête pour cacher mon émotion. Le pire je crois, c’est qu’il a précisé qu’il aurait « aimé » pouvoir me dire que j’avais mes chances. Soit il n’a plus du tous les mêmes sentiments car il est passé à autre chose. Soit il aimerait relancer cette aventure si belle qui a été à l’origine de si beaux souvenirs. Amour à sens unique ou amour impossible. Dans les deux cas, ça fait mal. Mais c’est la vie.
— Tu n’as pas à t’excuser, dis-je en secouant la tête, regardant le sol. Tu as fait ta vie, j’ai aussi fait la mienne, quoi d’plus normal, on n’était pas censé se revoir... Je ne pensais même pas avoir encore une chance avec toi, ou quelque chose de ce genre. C’est impossible maintenant, haussais-je sombrement les épaules. Je regrette rien non plus tu sais.
Pour moi, ces souvenirs, ils m’ont aidé à tenir quelque part. Je n’avais pas peur d’avoir des relations, courtes, longues, de me faire larguer, de larguer. Tom avait été là, j’avais eu mon moment avec lui, cela m’allait. Je me concentrais sur mon théâtre, sans trouver personne pour comprendre et accepter cette passion dévorante qui dirigeait ma vie. Thomas, alors qu’il ne m’avait vu jouer qu’une seule fois lors de cette semaine, avait été si fier que son seul souvenir me suffisait. Il avait supporté les quelques répétitions, de toute façon je passais tout mon temps libre avec lui. Et c’est comme ça que j’aurais continué. J’aurais fait Cambridge, et la RADA, et des pièces de théâtre, et des films, mais je serais toujours revenu vers lui. Il était aussi important que moi que le théâtre, tout simplement. J’avais autant de passion pour l’un que pour l’autre au final.
— Je ne regretterai qu’une chose moi, c’est de ne pas t’avoir attaché au lit pour que ton bateau reparte sans toi, dis-je en un souffle, détournant ensuite le regard, presque gêné.
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| | | | (#)Mer 23 Déc 2015 - 23:37 | |
| Myrddin c'est l'homme parfait, dans tous les domaines. Si seulement je cessais de me poser tant de question et si seulement je savais se qui se trame dans sa tête en ce moment même. Je saurais qu'il serait près pour commencer une aventure avec lui. Je saurais que l'amour à son égard qui s'est réveillé en moi n'est pas à sens unique. Mais Myrddin est terriblement bon acteur. Il ne laisse rien paraître. Ou que très peu. Pas assez pour me permettre de déchiffrer les codes de sa tenue. Il est mal à l'aise certes, mais son sourire et ses paroles me semblent tellement sincère. C'est ça, le désavantage d'avoir un acteur pour copain : on ne sait jamais ce qu'il pense, s'il est sincère dans ses paroles ou dans ses actes. On ne peut rien prédire. J'avais ce don de savoir lire en Myrddin, mais sûrement parce qu'il ne se cachait pas totalement. Je ne sais pas ce que ça aurait été si nous étions resté ensemble. Peut-être que ça n'aurait de toute manière pas fonctionné plus d'une semaine ? Peut-être qu'on se serait lassé l'un de l'autre ? Je ne pense pas. Mais j'avoue que je me suis longtemps consolé de cette manière : si nous nous sommes séparé, c'est qu'il y avait une raison. Que nous étions destiné à ne pas rester ensemble éternellement. Et pourtant …
Le revoir là, lui parler, lui montrer la photo, sentir cette attraction comme au premier jour, fait revivre tellement de souvenir. Je l'ai aimé ce con, et je l'aime toujours. Je le sais, je le sens là, au fond de moi. Je crois que je ne veux juste pas l'admettre car je suis marié. Mais la mariage, est-ce réellement quelque chose qui m'empêcherais de sauter le pas ? Ce n'est qu'un formulaire, qu'un bout de papier. Bien que l'union avec Ida s'est concrétisé avec Alexander et se concrétise une deuxième fois avec cette petite fille qui grandit en elle. Mais pour le coup, j'avoue mettre mon enfant et mon futur enfant un peu de côté. Je suis un égoïste de première sur ce coup, je le sais, mais je ne peux pas y résister.
Myrddin me dit que je n'ai pas à m'excuser d'avoir refait ma vie étant donné qu'il en va de même pour lui, qu'on n'était, de toute manière, pas censé se retrouver et encore moins avoir une chance l'un avec l'autre. Impossible. Le mot qui a l'effet d'un coup de poignard dans mon cœur. Est-ce réellement impossible ? Avons-nous réellement loupé notre chance il y a 9 ans ? Je ne sais pas. Mais je n'y crois pas. Je ne veux pas y croire. Je lui souris simplement. Un sourire peu assuré qui me semble faux. Et j'hausse les épaules en même temps. Mais je ne dit rien.
Lorsque le jeune homme reprends la paroles, je sens ma gorge se serrer et les muscles de mon bas ventre se contracter délicieusement. Mon cœur accélère ses battements, pompant un cocktails d'endorphines et d'adrénaline dans mes veines. Rien que l'entendre me dire qu'il aurait préféré m'accrocher à son lit me rend toute chose. Je crois presque je suis excité rien qu'en m'imaginant à nouveau dans cette position. Car oui, nous l'avons déjà fait. J'étais déjà accroché à son lit et je crois que c'était l’apogée du bonheur. Je crois que c'était la première fois que j'ai atteins le 7e ciel et que j'y suis resté pendant plusieurs jours. Jamais je ne pourrais oublié ces mains qui se sont balader sur mon torse, ses coups de langues dans mon coup, ses mots doux susurrés à mes oreilles.
Revenant à la réalité, je déglutis et me mordille la lèvre inférieure. « Je regrette que tu ne l'ai pas fait » soufflais-je d'une voix mielleuse. Je fixe mon regard dans celui de Myrddin, je me noies dans ces iris d'un bleu si pur et si profond que je ne remarque que je me suis approché de lui que lorsque mes doigts effleurent son flanc. Nos lèvres sont proches, trop proche pour que je puisse me reculer sans paraître idiot. Alors je m'avance d'avantage. Ma main lâchant son flanc, vient se poser sur le cou de mon ancien amant. Je passe mes mains dans ses cheveux derrière son oreille, effleure quelque chose que je pense être une cicatrice du bout des doigts, tandis que nos lèvres se touches.
Une décharge électrique se propage dans mon corps tandis que je lui mordille la lèvre inférieure et que j’approfondis légèrement le baiser. Je m'approche un peu plus de Myrddin et ferme les yeux. Ce baiser est le baiser le plus pur que j'ai put échanger avec quelqu'un depuis … depuis que je l'ai quitter il y a 10 ans. |
| | | | (#)Jeu 24 Déc 2015 - 13:30 | |
| ET MOI SI JE SUIS BARGE CE N'EST QUE DE TES YEUX... — — MYRDDIN & THOMAS Qui pourrait deviner, dès l’instant où il voit une personne, que c’est elle et pas une autre qui l’accompagnera jusque dans la mort ? L’amour va et vient, rien n’est gravé dans le marbre. Peut-être que cela aurait duré quelques mois avec Tom, ou peut-être pas. Mon cœur me dit qu’en effet, nous n’aurions pas dû nous arrêter à ces contraintes. Nous aurions dû nous laisser le temps. Mais ça, ce n’est qu’avec des années de recul que je le comprends. Trop tard.
Être proche de lui fait naître plus de sentiments en moi que je ne l’aurais cru. Comme si mon cœur avait été en sommeil depuis tout ce temps. Des petites attirances par-ci par-là, des besoins primaires, mais jamais mon coeur n’a battu de cette façon pour quelqu’un d’autre. Je retrouve des sensations que je croyais perdues depuis l’agression. Cette dernière est à l’origine de la carapace qui m’entoure désormais. Un mécanisme de défense, comme disent les psys. Il n’y a que ce malaise et ce stress que je n’arrive pas à maîtriser. Et cet amour-là, que je reconnais bien, lui je le cache, ou plutôt, le minimise. Je ne peux pas non plus faire comme si de rien était. Pourtant je lui dis de ne pas s’excuser. Chacun a fait sa vie comme il était prévu, sans penser que nous allions nous revoir un jour. Et puis, c’est impossible entre nous, maintenant. Non ? C’est ce qu’il doit penser, c’est comme ça qu’il doit voir les choses, même s’il ne dit rien. Si ça ne tenait qu’à moi, et si j’étais certain de pouvoir passer outre mes blocages, je ferais tout pour l’avoir pour moi, un peu, même si de l’autre côté il y a une femme qui partage son lit. Après un silence, j’avoue tout de même que mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir empêché de repartir. J’aurais dû la jouer gamin égoïste et le garder auprès de moi.
Quelle idée. L’image que j’utilise est directement liée à nos souvenirs communs. Souvenirs qui raviveraient encore aujourd’hui une flamme de passion. Une fois oui, je l’avais accroché au lit. Et comme à chaque fois que nous faisions l’amour, cela s’est terminé au septième ciel. Sincèrement, je n’ai jamais autant pris mon pied avec quelqu’un autant de fois. Et sans me lasser. Ah, c’était le bon temps. Puis je fais l’erreur de le regarder, alors qu’il prend la parole pour répondre qu’il regrette que je ne l’ai pas forcé à rester. Son ton me transporte ailleurs, dans le passé, et plus simplement dans un autre monde hors de temps. Comme dans les films. Je le devine plus que je ne le vois se rapprocher ; mes yeux se sont fixés aux siens, et ne sont pas décidés à les lâcher. Cette couleur unique, ce bleu métallique, me passionne toujours autant. Et a encore cette putain de capacité à me couper du reste du monde. Il n’y a que Tom qui compte à présent.
Une douce sensation de chaleur me réchauffe de l’intérieur, mon cœur bat plus vite, avec plus de force, mon cerveau se met en pause, mes lèvres s’entrouvrent d’elles-mêmes. La suite est inéluctable. La main qui m’a fait frissonner en se posant sur mon flanc réitère son exploit en rejoignant mon cou. Il se fait plus franc lorsque ses doigts se glissent dans mes cheveux et c’est l’instant de bonheur. De délice. D’amour. De paix, enfin. Mes yeux se ferment instantanément. Je réponds au baiser avec une douceur inégalée. Le retrouver, enfin. Thomas, mon Thomas, mon marin de l’autre bout du monde. Je crois que mon cœur est sur le point d’exploser tant ce qui se passe est aussi inespéré que merveilleux. Il approfondit le contact, je le suis. Mes mains sont venues se poser sur son torse. Je suis en plein rêve.
Un rêve qui se transforme en cauchemar lorsque, derrière mes paupières closes, un flash fait sursauter brusquement tout mon être. Je me détache limite violemment de Tom, et porte inconsciemment ma main à ma tempe. La peur, l’angoisse, la douleur. Une fraction de seconde j’ai été transporté quelques mois en arrière. C’est de telles marques d’affection en public qui m’ont conduit à l’hôpital et mon corps l’a trop bien compris. Je dois apparaître choqué, les yeux légèrement écarquillé, pourtant je tente de contrôler la panique qui s’immisce en moi. Et si je me détourne de Tom, c’est d’abord pour vérifier qu’il n’y a personne autour de nous, qu’il n’y a personne à ma gauche. Le souffle court, je reprends assez mes esprits pour réagir.
— Faut pas Tom, c’est pas... On peut pas... arrivais-je à dire d’une voix étranglée. Encore une fois, l’art de dissimuler les choses. Je ne peux pas lui dire ce que j’ai vécu, lui expliquer les vraies raisons de cette réaction impromptue. Alors je déforme la vérité, ce que je pense vraiment. Tu sais qu’j’ai raison... Il doit croire que j’ai gagné en maturité, alors qu’au fond, mon seul désir serait de continuer à l’embrasser pour rattraper toutes ces années sans sa présence.
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| | | | (#)Jeu 24 Déc 2015 - 14:38 | |
| Je l'ai aimé. Et avec le baiser, je me rends compte que je l'aime toujours. Mes sentiments pour lui ne m'ont jamais quitté, ils ont juste été enfouit et gardé en échec grâce à l'absence du jeune homme, de la distance qui nous séparait, du fait que jamais plus on ne se reverrait. Mais surtout grâce à mon amour pour mon fils et pour ma femme. Et maintenant que me suis rendu compte que cet homme est bel et bien le Myrddin que j'ai aimé plus que de raison, je remarque que mes sentiments pour lui sont toujours là, en moi et qu'ils sont bien plus fort que n'importe quel autre sentiment d'amour. Je sais que je ne devrais pas, que je m'en voudrais et que je culpabiliserais dès lors que nous nous sépareront.
Mais pour l'instant, j'apprécie, j'adule ce moment. Nous sommes là, proche l'un de l'autre comme avant. Nous nous embrassons, comme avant. L'échange est passionné, comme avant. Tout cela, toute cette situation, tout ce moment, tout ça me transporte 10 année en arrière lorsque nous nous embrassions sur un banc dans Hyde Park. C'est sucré, c'est délicieux, c'est extrêmement bon. Tellement que j'en oublie la réalité. Celle-ci, par contre se rappelle assez brusquement à moi lorsque Myrddin se détache presque violemment.
Il met fin au baiser, me laissant sur ma fin. Je bug un instant et cligne des yeux avant de me reprendre et me redresser. Observant le jeune homme, je me passe lentement le revers de ma main sur les lèvres où est resté la sensation de celle du jeune homme. Déglutissant je baisse le regard lorsqu'il reprends la parole. Oui, on ne devrait pas. Oui il a raison lorsqu'il dit que je sais que ce n'est pas bon. « Ce … c'est vrai. C'est ...» je déglutis et soupire doucement en me passant une main sur le visage « Je n'aurais pas du. Je... » je pince les lèvres et secoue la tête avant de me lever brusquement du banc.
Je fais quelques pas en avant, puis me détourne, reviens vers Myrddin, le regarde puis me détourne à nouveau « Je n'aurais pas dut. Putain » je me passe une main dans les cheveux «Tout ça aurait été tellement plus simple si ce n'était resté qu'un souvenir. Un putain de souvenir, merde ! » je me tourne vers le jeune homme et fixe, froidement cette fois « T'étais obligé de revenir, hein ? T'étais obligé de venir ici, à Brisbane. T'étais obligé de venir foutre ta merde dans ma vie à nouveau ?» je me sens coupable et extrêmement mal à l'aise et je suis obligé de blâmer quelqu'un. Myrddin ne mérite pas ça, mais peut-être est-ce le meilleur moyen pour l'éloigner de moi ? Ou de m'éloigner de lui ? Je sers les poings et prends une profonde inspiration. « Le … le mieux c'est qu'on ne se voit plus.» déclarais-je finalement sèchement. |
| | | | (#)Sam 26 Déc 2015 - 17:19 | |
| ET MOI SI JE SUIS BARGE CE N'EST QUE DE TES YEUX... — — MYRDDIN & THOMAS Bon sang. Après tant d’années, et par un simple baiser, Thomas arrive à raviver des émotions uniques. Un instant, j’entrevois de l’espoir pour ma propre vie. Un instant, j’ai l’impression que plus rien n’est important si ce n’est l’homme que j’aime. Car oui, il n’y a sûrement pas d’autres mots. C’est plus fort qu’avec n’importe qui d’autre. Je lui aurais fait une place entre mes études et le théâtre. La distance a caché ces sentiments, et à l’époque, jeune et inexpérimenté que j’étais, je n’aurais jamais compris que c’était de l’amour, du vrai. Le genre rare. Le genre que certains recherchent toute une vie. Mais je l’ai laissé partir. Ce baiser me transporte dans ces moments-là, ceux où on ne se posait pas de questions. Je me rappelle de Hyde Park, je me rappelle de Trafalgar, de Picadilly Circus, de ces flâneries dans les rues, sur les bords de la Tamise...
Et cette nuit horrible. C’est ce qui me fait sursauter. Une angoisse brusque qui me détache de Tom. Cette même angoisse qui me suit depuis des mois, qui me réveille la nuit, qui m’empêche de faire certaines choses. Cependant, au lieu de dire la vérité à Thomas, j’explique que ma réaction est due à l’absence de raison de ce baiser. Je lui raconte que ceci n’a aucun sens, que nous n’allons finir que par souffrir tous les deux... Au fond, ça serait avec plaisir que je souffrirais le martyr pour rattraper le temps perdu avec Thomas. Je serais rongé par la jalousie de le savoir avec sa femme pour quelques moments avec lui. Parce que je l’aime. Le marin approuve néanmoins mes dires. Il n’aurait pas dû non, c’était un geste impulsif et idiot.
Je redeviens maître de moi-même. L’angoisse se dissipe, mon souffle retrouve un rythme normal, et ce n’est que la situation qui devient source d’inconfort. A la façon dont Tom se lève, je devine que ça ne sera pas la joie. Il fait quelques allées et retours sans que je dise un mot. Que rajouter, de toute façon. Je le sens s’énerver, doucement mais sûrement. Non il n’aurait pas dû, et oui ça aurait été plus simple si ce n’était resté qu’un souvenir. Je sers les poings lorsqu’il dirige sa colère contre moi. Oh oui, nous nous sommes aimés comme jamais, notre relation était passionnée, forte, et la seule dispute que nous ayons eue cette semaine aurait pu mal tourner. Que Tom rejette ainsi la faute sur moi... Il me connaît pourtant, j’étais déjà réactif à l’époque. Aujourd’hui, c’est malheureusement pire.
— A nouveau ? Quel choix de mots judicieux dis-moi, dis-je en fixant mon regard dans celui de Tom, sans sourcilier. T’étais obligé de m’embrasser hein ? Tant qu’on y est t’étais obligé de me reconnaître, t’étais obligé de rester à Brisbane ? Pourquoi t’as pas déménagé, pourquoi t’as pas empêché ton gamin de m’envoyer ce ballon dans la gueule, pourquoi t’as pas attendu pour faire un gosse à ta femme, il n’aurait pas joué au foot à ce moment précis. Tu sais qu’tu peux vraiment être con quand tu t’y mets.
C’est idiot de s’engueuler pour ça, c’est idiot de répondre, alors que ce doit être un mécanisme de défense pour Tom. Tant pis pour lui, ces mots m’ont fait mal. J’ai l’impression que sa vie a été trop belle, ce qui est stupide. Pourtant il ne pense même pas que ma venue à Brisbane cache quelque chose, alors qu’il y a dix ans, je me serais tué plutôt que de quitter pour toujours mon Angleterre. Finalement, Thomas propose que nous ne nous revoyions plus. Je me mords la joue, et soupire en me levant.
— T’as raison, reste dans ta vie je reste dans la mienne. Et promis, si ton gamin me vise de nouveau avec son ballon, je changerai de banc, dis-je d’un ton froid.
Et je lui offre un sourire. Ce genre de sourire qui pourrait être sincère sans les paroles précédentes. Sans un autre mot, je me détourne et part. Fuit. Je ne sais plus trop mais tant pis. J’aurais eu envie de le frapper. Il ne sait rien de ce qui m’est arrivé, il ne sait pas pourquoi je suis ici à présent. J’en ai conscience. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir eu envie de lui coller mon poing dans la figure. J’ai vraiment des réactions exagérées parfois. J’ai bien du mal à contrôler toutes mes émotions. Mais devant le fait accompli, je n’aurais plus qu’à me faire à l’idée que j’ai aussi raté ma vie de ce côté-là. On m’a peut-être enlevé le théâtre, mais je me suis moi-même enlevé l’amour de ma vie.
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| | | | | | | | Et moi si je suis barge ce n'est que de tes yeux car ils ont l'avantage d'être deux • Myrdas #2 |
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