Une semaine depuis la venue de Myrddin ici, à Brisbane. Cet accueil devait être le plus magnifique événement de ces derniers mois, mais le bonheur chez moi n'est toujours qu'éphémère. Une semaine depuis l'annonce de mort de Daniel. Cet appel m'a bouleversé au plus profond de mon être, bien plus que je ne l'aurais jamais pensé. Jamais je n'aurais imaginé être autant touché par sa mort. Mais d'un côté, ma réaction était totalement normale, non ? Je veux dire, je l'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé. Beaucoup trop, peut-être même. C'est donc tout a fait légitime de ma part de m'être enfermé dans ma chambre ce jour ci et de n'en être plus sorti, non ? Une semaine que je ne dors que par intermittence. Et jamais un sommeil réparateur. Une semaine que je n'ai plus prit un vrai repas consistant. Je n'ai pas faim. Une semaine que je ne suis plus aller en rééducation. Je n'en ai pas la force. Une semaine que je ne suis pas au travail. Jamie m'a dit de rester chez moi et de me prendre le temps qu'il me faut pour essayer de passer outre cet événement tragique. Il a précisé être de tout cœur avec moi, mais j'ai bien remarqué qu'il a d'autre chose auxquelles penser.
Je ne suis plus sorti de chez moi depuis cette nouvelle. C'est limite si je suis sorti de ma chambre. Ça me désole pour Myrddin, j'avais prévu tout un programme pour lui, un programme marrant, de sortie, tourné de bar et tout ça. Lui faire vivre la vie de la ville, lui faire aimer la ville. Mais je n'y arrive pas. Tout, absolument tout dehors me fait penser à Daniel. Je sais, la vie continue, mais là, le temps s'est arrêté après ce coup de fil. C'est un monde qui s'est écroulé autour de moi. Je ne sais pas si j'arriverais à m'en remettre un jour. J'ai beau essayé, je beau me dire qu'aujourd'hui je sors, mais ça m'est impossible. Je ne cesse de pleurer depuis une semaine, me demandant bien souvent d'où je sort toutes ces larmes. Je m'en veux d'être aussi faible et m'excuse sans cesse à Myrddin ne pas être celui à qui il s'attendait. Je pense qu'il espérait beaucoup de chose en venant ici. Sans doute espérait-il découvrir la ville. Mais là, il est presque forcé de resté avec moi. Je ne l'y force pas, moi. Au contraire. Je lui dit et lui répète qu'il peut sans problème s'en aller, mais il reste avec moi. J'en suis heureux d'un côté, mais d'un autre ça me met mal à l'aise.
Et finalement arrive le jour où je suis obligé de sortir. L'enterrement de Daniel. Ce sont ses parents qui l'ont organisé tout en me demandant de les aider un peu. Genre pour choisir les musiques. Je l'ai fait mais à contre cœur. En plus, voir des photos de lui souriant et riant aux éclat, la mine seine, le regard brillant et en ayant des couleurs dans le visage, me brise le cœur. Si seulement il était resté ce trentenaire là, celui que tout le monde aimait, que le voisinage appréciait pour ses bonnes actions. Un jeune homme agréable, à l'écoute, qui n'hésite pas à donné un coup de main. Je me demande aussi un instant ce qui est advenu de ses chiens. J'ai appris par la suite que Jason et Freddy ont du être piqué et que l'autre est dans un chenil. Ça me désolé tellement pour l'animal. Mais je ne peux rien y changé.
Ce matin, j'ai tout fait au ralentis. Déjà que ne suis pas rapide dans la salle de bain, je l'ai monopoliser pendant presque une heure. Non seulement parce que je n'ai pas envie de me dépêcher, mais aussi parce que je n'ai plus de force et que mes jambes sont horriblement raides. Après une semaine sans mobilisations et sans massages et sans même marcher, je sens qu'elles commencent à perdre en force et en musculation. Je devrais retourné au centre, mais je n'en ai pas la force et encore moins l'envie.
Au final, le petit déjeuné se passe en silence. Je m'efforce par la suite, de parler un peu, mais sans grande conviction. Je fini par retourner dans ma chambre et je n'en ressors qu'à 13h vêtu d'un costume noir. Je roule vers Myrddin qui se trouve dans le salon et pince les lèvres avant de soupirer doucement. « Tu … tu es près ?» demandais-je d'une petit voix étranglée. Je n'ai pas envie d'y aller, mais il le faut. Non seulement pour Daniel, mais aussi pour ses parents et pour Liv qui y sera. On s'est promis mutuellement d'être là l'un pour l'autre. Elle et moi, nous nous comprenons.
Cette première semaine ne s’est pas tout à fait déroulée comme prévu. Avec la mort de Daniel, l’ex de Nathan, le moral de ce dernier a été au plus bas. Il n’est pas allé travailler, il n’a pas suivi ses séances de rééducation, il n’avait envie de rien et n’a littéralement rien fait. Mais on ne peut le blâmer. Perdre un être cher fait toujours un choc, et ça ne m’étonne guère que Nathan soit sensible ainsi. Il l’a toujours été un peu. Ou du moins, il ne se prend pas la tête à le cacher. Je ne l’ai pas quitté. Je n’avais rien d’autre à faire, de toute façon. Je n’ai donc rien fait de particulier et me suis contenté de prendre mes marques dans les environs proches. Je me suis occupé de Nathan, parce qu’il avait besoin de quelqu’un, d’une présence. Je lui ai promis d’être là, et j’ai tenu cette promesse.
J’ai notamment veillé à ce qu’il s’alimente, car il restait la plupart du temps dans sa chambre. Je le retrouvais parfois en larmes, alors je le prenais dans mes bras, souvent sans dire un mot. Il dormait quasiment aussi mal que je le fais d’habitude. De mon côté, grâce au décalage dû aux changements d’horaire et d’hémisphère, mon sommeil ne s’est pas fait agité. Je comprends son état, alors je le soutien. Il lui faudra du temps pour s’en remettre, mais je sais qu’il est fort, donc j’ai confiance en lui. J’ai laissé de côté ma propre déprime pour être optimiste pour lui. Nathan n’arrête de s’excuser, et je me retrouve sans cesse à soupirer et lui dire que ce n’est pas grave. Je vois bien qu’il n’est pas toujours à l’aise, qu’il me pousserait presque à sortir et à ne pas m’enfermer avec lui. Juste pour éviter ça je serais prêt à sortir, pour qu’il arrête de se prendre la tête avec ça. Mais je ne compte pas non plus le laisser seul, je m’inquiète trop pour lui et cela me désole de ne rien pouvoir faire de plus pour l’aider.
Cette journée qui s’annonce comme d’une tristesse encore plus absolue que les autres me trouve réveillé à un horaire inhumain. Quatre et demie du matin, et me voilà debout, alors que je n’ai aucune obligation. Pour moi cela est devenu naturel de me réveiller d’un coup sans pouvoir trouver le sommeil. Naturel, mais toujours aussi chiant, je précise. Et comme ça m’énerve de me tourner en tous sens pendant des heures, je préfère me lever, quitte à tomber de sommeil plus tard et revenir me coucher. Je sors donc de la chambre à pas de loup, avec mon ordinateur sous le bras et mon casque, pour aller m’installer sur le canapé du salon. J’ai le temps de regarder deux Star Wars avant que mon estomac se réveille lui aussi. Mon cerveau décide en même temps qu’il est l’heure du café. Je me rends à la cuisine et prépare le petit déjeuner, jugeant que Nathan doit être à la salle de bain par les quelques bruits qui parviennent à mes oreilles. En regardant couler le café, je repense à ce Daniel que je n’ai pas connu et les quelques informations que j’en ais. Je n’arrive pas encore à cerner toute l’histoire, et ça frustre ma curiosité.
Nathan me rejoint enfin, ce qui me tire de mes pensées. Et voilà un autre matin qui se passe dans un silence étrange, entrecoupé de phrases vides de vie. Alors que mon ami retourne se cloîtrer dans la chambre, je prends mon tour à la salle de bain. J’en ressors un peu plus tard, quasiment prêt pour aller voir un cercueil être mis en terre. Mais nous avons encore du temps devant nous, alors je trouve un bouquin et patiente jusqu’à ce que Nathan daigne sortir de sa tanière. Vers 13h il pointe le bout de son nez. Je me lève, et enfile ma veste de costume avant de lui répondre.
— Oui, on peut y aller, dis-je d’un ton tranquille. En l’observant, il n’est vraiment pas difficile de remarquer que Nath’ n’est pas au top de sa forme. Cette semaine se lit presque sur son visage. Je m’approche de lui, glissant dans mes poches portable, portefeuilles, et mouchoirs. Tu es prêt toi... ? Enfin, autant que tu peux l’être mais, je sais pas, tu veux boire un peu avant de partir ? Manger un bout histoire d’avoir une truc dans l’estomac ? Je hausse les épaules. Sinon on peut partir tout de suite, je t’attendais.
Assit dans ma chambre, face à la fenêtre, je regarde l'extérieur. Le temps est merveilleux. Il ne fait même pas tellement chaud. Ce serait un temps parfait pour sortir et se détendre à la plage par exemple. J'aurais pu demander à Myrddin et à Adrian de venir avec moi, mais je n'en fait rien. Je ne veux rien faire. Je ne peux rien faire. Tout ça est beaucoup trop joyeux. C'est au dessus de mes forces. Aujourd'hui est le jour de l'enterrement de Daniel et dieu sait que c'est le moment que je redoute le plus depuis que j'ai appris sa mort. J'ai eu le temps de plus ou moins me préparer psychologiquement à cet instant, mais maintenant que le moment est arrivé pour Myrddin et moi de partir, je suis sur le point de tout abandonner, d'envoyer un mot d'excuse à Liv en lui disant que je ne pourrais pas venir au cimetière mais … je crois que je m'en voudrais amèrement de ne pas avoir assister à cette cérémonie. Je crois d'ailleurs que c'est parce que je n'ai pas pu être là lors de l'enterrement de mon père que je n'ai toujours pas totalement fait son deuil. Alors autant se donner un coup de pied au cul, comme on dit, non ?
Il est 13h lorsque je fini par sortir de la chambre. L'enterrement est à 14h, et nous avons besoin de quelques minutes pour arriver sur place. Autant partir à temps. Je vais rejoindre mon ami dans le salon et lui demande s'il est prêt à partir. Il me répond par l'affirmative puis me retourne la question avant de se reprendre et me demande si je ne veux pas boire ou manger un truc. Je soupire et hausse les épaules. «Je suis prêt physiquement » répondais-je doucement avant de lever mon regard vers la cuisine et soupirer doucement. « Je … je crois que je vais prendre un verre d'eau encore. Avant de partir » j'hésite tout de même quelques instants avant de rouler vers la cuisine. Là je me sers rapidement un verre que je fini d'une traite et retourne vers la porte d'entrée.
Sans un regard vers Myrddin et sans un mot de plus je sors de l'appartement, ferme la porte derrière nous et descend. Toute la route vers le cimetière se fait en silence. Dans le bus et dans le métro, je garde le regard baissé, ne voulant pas regarder les gens et éventuellement voir la joie sur leur visage. Il est 13h45 lorsque nous arrivons devant la grille du cimetière et je m'immobilise. J'observe longuement la pancarte. Il n'est pas trop tard pour faire demi tour, non ? Je secoue doucement la tête pour me sortir cette idée de la tête puis prends une profonde inspiration afin de reprendre contenance. Je lève ensuite mon regard sur Myrddin et déglutit. «Tu reste avec moi, hm ? » demandais-je d'une petite voix. Je ne veux pas que mon ami ne parte, bien qu'il aurait toutes les raisons pour ce faire.
J’avoue m’être plusieurs fois demandé si Nathan allait ou non faire marche arrière et ne pas affronter la situation. Il n’y a bien que comme ça qu’il pourra achever son deuil un jour. Pourtant à 13 heures il pointe enfin le bout de son nez. Je m’intéresse à son état, et il choisit de boire un verre d’eau avant de partir pour l’enterrement. C’est en silence que nous enchaînons métro, bus, et marche. Cela ne servirait à rien de lui parler il me semble, bien que lui changer les idées serait peut-être bénéfique, je ne suis pas la meilleure personne pour cela. Nous arrivons avec un peu d’avance. Nathan s’immobilise devant l’entrée, et je porte mon attention sur lui, pouvant lire clairement sur son visage toute l’hésitation en lui. Je lui laisse le temps de se décider, et souris légèrement en hochant la tête ; évidemment que je vais rester auprès de lui. Qu’il peut être adorable malgré tout.
— Bien sûr Nath’, je te suis, lui assurais-je en posant une main amicale et rassurante sur son épaule. Courage, je sais que c’est dur mais ça t’aidera d’y assister.
Et je sais qu’il le sait. Ce n’est pas difficile de deviner qu’il n’a pas encore passé outre la mort de son père. Il en a conscience, et ne souhaite sûrement pas vivre avec un poids supplémentaire sur les épaules. Nous passons alors les grilles, et nous dirigeons vers le petit groupe de personnes, presque au fond du cimetière. Encore une fois, c’est le silence qui règne. J’ai toujours trouvé les cimetières étranges. Je ne saurais trop dire pourquoi. Je me retrouve avec mes pensées lorsque nous atteignons le petit attroupement et que Nathan va saluer des gens. Pour le coup, je reste un peu en retrait.
C’est horrible cette sensation de ne pas être à sa place. Nathan est en grand deuil, ça je peux le comprendre, compatir, le soutenir. Mais il n’y a bien que ça qui me touche. Le voir aussi dévasté me touche. Pourtant j’ai l’impression d’être déconnecté, il n’y a pas d’autres mots. Je suis à l’enterrement d’un homme que je n’ai pas connu. Malgré les larmes et l’ambiance, je n’arrive pas à être atteint par la mort de cet homme autrement qu’à travers ce qu’elle fait à Nathan. Ce n’est pas la première fois que je remarque cet hermétisme chez moi, mais pas encore devant une situation aussi dramatique. Avant j’aurais partagé leur tristesse par empathie. L’agression m’a coupé des autres plus que je ne le croyais.
Ça ne m’empêche pas de murmurer des condoléances aux parents.
Voilà maintenant quelques jours que Samuel m'a quitté, est totalement partie en exprimant juste le fait qu'il ne supporte plus cette situation. Situation qui durait depuis maintenant plus de trois voir quatre année. Situation ou il ne faisait aucun effort mais dont il en avait marre. Pourquoi n'avait-il pas arrêté avant. Pourquoi a t'il fait autant duré et m'a fait souffrir comme ça ? Je suis alors partie m'installer chez mon meilleur ami et son fils mais ce n'est pas ça du tout. Le moral est bien sur au plus bas mais je n'en parle pas je n'ai pas envie. Quand Nathan ma appeler pour n'annoncer la mort de Daniel j'ai cru que tout allait s'écroule mais réellement. Samuel m'a quitté, lui qui est décédé d'une overdose... Comment ? Comment a t'il pu nous faire ça ? Fondre en larme a chaque minutes a force James se demande se qui pouvait bien me mettre dans cet état. J'ai été comme obliger de lui dire. Durant cette semaine, j'ai pris des congés, je ne me sentais pas capable d'être douce et calme avec quiconque. Déjà James prends pour son grade a la moindre petite chose qui ne va pas...
Comme chaque matin, du moins du a mes nuits de sommeils très courte je me lève assez tôt. Je ne réveille pas James aujourd'hui vue qu'il est entrain de se reposer. Quand j'entends Mathis commencer a pleuré, je m'appuie sur le lavabo en soupirant puis je passe mes mains dans mes cheveux en me dirigeant vers sa chambre. Je l'attrape doucement dans mes bras pour le calmer, je ferme a moitié mes yeux mais je n'arrive pas a le calmé, c'est le contraire je le fais pleuré de plus en plus. James se lève et me rejoint dans la chambre, bien sur la mission est échoué il me prend Mathis dans des bras « Désolée... » puis je pars rapidement de sa chambre en pleurant. Il aimerait faire quelques choses, je le sais mais ce n'est pas possible. Je m'enferme alors dans ma chambre jusqu'à se que l'heure arrive.
13h15 je sors de la chambre vêtus d'un robe noir, même pas maquillé et j'ai laisser mes cheveux détachés. Je savais qu'il adorait quand j'avais les cheveux détachés. J'embrasse la joue de James puis de Mathis en sortant de l'appartement silencieusement. Je prends alors le bus pour me dirigé jusqu'au cimetière. J'ai promis a Nathan d'être présente, déjà pour lui, entre nous deux c'est lui qui doit souffrir le plus. Donc je veux aussi être près de lui pour l'accompagner. Je monte alors dans le bus, puis le long du trajet je suis entrain de jouer avec mon annulaire ou se trouvait mon alliance. Cette alliance qui, a présent se trouve au fin fond de l'eau ou nous avions passer des vacances avec Daniel. J'ai péter un plomb et je suis aller là-bas, expulsé toute ma rage que j'avais ma fais sûrement du bien.
Le trajet ne dure qu'un court instant mais j'arrive a l'heure. Une fois devant l'entré je souffle tout se que je peux. Je viens alors essuyer mes joues puis mes yeux. C'est maintenant que tout commence. Je n'avais pas envie, mais je te l'ai promis a toi Nathan l'ex copain de Daniel, le mec dont je me suis très vite attaché. Je marche doucement vers le monde qui si trouve. Je te retrouve rapidement, l'homme qui est a coter de toi je ne le connais pas. Je prends le temps de le salué « Bonjour... » dis-je dans un petit murmure. Puis je me permets de venir devant toi pour rapidement t'enlacer dans mes bras. « Nathan, petit chat. Je suis présente comme promis ! » Je ferme un instant les yeux pour ne pas pleuré puis je me redresse doucement, passant ma main sur ta joue en te regardant dans les yeux. Par moment il ne faut pas beaucoup de parole pour dire qu'on est là et qu'on se soutient. Je ne savais pas que les parents de Daniel sont là...
Myrddin est doux. Il est gentil et compréhensif. Il ne sait peut-être pas ce qu'est de perdre un être cher, il n'a jamais vécu ça. Et pourtant il a déjà vécu un déchirement. Autre que celui de la mort d'une personne, mais un déchirement d'autant plus intense qu'il s'agissait de sa passion. Je ne saurais dire ce qui est pire, je pense que ça se vaut. Pour l'un la mort est pire, pour l'autre ce sera la perte de sa passion, l'impossibilité de la vivre comme on l'aimerais. Je sais que Myrddin prend beaucoup sur lui en ce moment même, je sais que lui non plus ne va pas bien, et pourtant il est là, à me soutenir à rester près de moi. Peu importe ce qui se passera maintenant, je sais qu'il restera avec moi, ici. Que jamais plus il ne me quittera. Et pourtant, en arrivant devant le cimetière, je lui demande expressément de ne pas me laisser. C'est avec douceur ainsi qu'une tendre poigne sur mon épaule, qu'il me réponds que oui il me suivra avant de m'encourager, disant qu'assister à l'enterrement m'aidera sans doute à surmonter la tristesse. J'hoche doucement la tête.
«Tu … tu as sûrement raison ... » soufflais-je doucement d'une petite voix avant de prendre une profonde inspiration et m'avancer. Le sol pierreux n'arrange en rien l'avancé dans mon fauteuil, mais nous parvenons enfin dans le fond du cimetière où s'est déjà rassemblé un petit groupe. J’aperçois les parents de Daniel un peu plus loin, leur fait un petit signe de la tête pour les saluer, avant que Liv ne nous rejoigne. Elle a pleuré, ça se voit. Ma gorge se noue en voyant ses yeux rougis et je lutte contre les larmes lorsqu'elle se baisse à ma hauteur pour me prendre dans ses bras. Je ferme les yeux, l'entour de mes bras et la sert contre moi. Je laisse durer un un instant l'étreinte et garde encore quelques instants ma main sur sa taille lorsqu'elle se redresse. Je ne rouvre les yeux que lorsqu'elle me caresse furtivement la joue puis lui sourit. Un très léger sourire forcé mais reconnaissant. Je pose un instant les yeux sur le cercueil puis déglutit et lève le regarde sur Liv.
« Liv, voici Myrddin. Mon … meilleur ami » disais-je doucement pour faire les présentations « Myrddin, Liv une … très bonne amie... à moi » je pince les lèvres et soupire doucement en baissant à nouveau le regard. Je ferme un instant les yeux avant de les rouvrir pour observer un peu les gens présent. Lorsque le prêtre commence à parler, ma main va attraper celle de Myrddin. Simple reflex afin de rester accrocher à la réalité.
Je le dis et le répète, si je ne suis là c’est exclusivement pour Nathan. Je ne l’aurais fait pour personne d’autre. Ses problèmes me font un peu oublier les miens. De temps à autre je pense plus à lui qu’à moi, et cela me soulagerait presque. Pourtant, je ne peux rien faire pour alléger sa peine. Mais je me dois d’être là pour lui, dans cette épreuve. Je resterais avec lui, comme il me le demande. Soit dit en passant, même s’il ne me l’avait pas demandé, je ne l’aurais quitté pour rien au monde. Je le lui rappelle avec douceur, puis lui fait aussi remarquer – s’il ne s’est pas déjà fait la réflexion – que cela l’aidera sûrement d’assister à l’enterrement. C’est une manière de dire au revoir. Il suppose que j’ai raison puis prend son courage à demain pour franchir les grilles. Je le suis, guette s’il a besoin de moi avec ce maudit chemin, et ne le quitte pas.
Nous nous joignons à un petit groupe endeuillé, tout de noir vêtu. Je vois Nathan faire quelques salutations discrètes, avant qu’une jeune femme ne vienne troubler le silence. Son visage indique clairement toute sa peine et toutes les larmes que ses yeux ont versées. Elle me murmure un bonjour, auquel je réponds par un signe de tête, puis va directement prendre Nathan dans ses bras. Je saisis un peu ses paroles, et me dit furtivement que Nathan a décidemment une tête à surnom adorable. Je ne comprends pas bien qui est cette femme, si ce n’est une amie de Daniel et de Nathan. Ce dernier n’a pas beaucoup parlé ces derniers jours, alors je doute qu’il ait évoqué cette femme devant moi. A peine ai-je cette pensée que Nathan s’adresse à elle pour me présenter comme son meilleur ami. J’esquisse un léger sourire avenant, puis j’apprends qu’il s’agit d’une amie proche, Liv de son prénom.
— Enchanté, même si d’autres circonstances auraient été préférables. Mes condoléances... murmurais-je avec compassion.
Non, sérieusement. Il n’y a que pour Nathan que je sois vraiment sincère, et que je compatisse réellement à sa perte. Je pourrais paraître froid et indifférent si mes talents d’acteur – de menteur – n’étaient pas ce qu’ils étaient. C’est vrai que c’est triste, une personne qui meurt, mais lui ou un autre... Ça ne change les choses que pour Nathan. Je tourne les yeux lorsque le prêtre prend la parole d’un ton solennel. Au même moment, la main de mon ami vient attraper la mienne. Je porte un instant mon attention sur lui, puis serre sa main pour lui montrer que je suis là. Je le connais mon Nathan, il peut faiblir, c’est mon rôle d’être là. En tant qu’aîné de quelques heures.
Je nous trouve relativement peu pour l’enterrement d’une personne aussi jeune. La suite est des moins réjouissantes. Le prêtre délivre son speech, certains se lèvent pour aller dire quelques mots sur Daniel. J’en apprends plus que ce que Nathan a bien voulu me dire. Il ne parlait pas déjà beaucoup, entre deux enfermements dans la chambre, mais jamais il n’a évoqué Daniel en profondeur. Là, je cerne un peu mieux le personnage, mais je ne m’y fis pas tellement. On fait plus souvent l’éloge des morts que des reproches.
Comment ne pas être dans un état des plus déplorable a ce moment présent ? Est-ce que dans d'autre circonstance, est-ce que si Samuel aurait encore été près de moi je serais bien moins dans un état de choque, un état de bouleversement profond, un état de vouloir crier sur le monde entier, de vouloir me renfermé, partir passer quelques jours chez mes parents et pourquoi pas ne jamais revenir ? Comment ne pas penser a des choses comme ça. Puis, aujourd'hui je mets mes problèmes personnelles de coter pour toi Nathan. Une promesse est une promesse et je ne la faiblirais pas du tout ! Je t'es soutenus depuis le début et je te soutiendrais jusqu'au bout, je ne te lâcherais pas en chemin même s'il faut que je laisse tout de coter se qui va être un peut plus dur.
Une fois sur les liens je t'es vite reconnus, je suis venu à toi, salué la personne présente a t'es coter puis te prendre dans mes bras. Une étreinte longue, douloureuse mais qui ne peut que faire du bien en même temps. Quand on réussis a ce détacher l'un de l'autre, je t'observe toi aussi tu as mauvaise mine des yeux complètement rouge, rongé par le chagrin. J'ai fais de mon mieux pour ne pas montré tout ça, montré que je suis bouffé intérieurement. Je caresse ta joue, comme a mon habitude, puis quand je me redresse définitivement et que tu me présente ton meilleur ami, Myrddin. Je viens doucement le regarde, je passe l'une de mes mèches derrière mon oreille tout aussi gêner mais je prends le temps de lui répondre. « Enchantée aussi... Et oui je suis d'accord avec toi. » je ne préfère pas en dire plus. Il avait tout à fait raison, ce n'est pas un endroit pour rencontré des personnes ni même prendre la peine de parlé. Quand je pivote pour me place à t'es coter, de l'autre coter de ta personne. Quand je vois le reste des personnes, je les salue d'un petit signe discret de la tête mais je viens rapidement me bloquer sur une personne, un jeun homme, celui que j'avais déjà vue, un droguer aussi. Comment pouvait-il être là ? Je secoue doucement la tête, puis mon regard se dépose rapidement sur le cercueil. A cette vision ci mes larmes me montes aux yeux en une fraction de seconde que je viens déglutir rapidement. Je relève difficilement mon regard sur le prêtre.
Je l'écoute a peine en réalité. Je n'ai jamais écouter réellement les prêtes lors des enterrements. En tout et pour tout c'est le deuxième que je vie. C'est pour ça, que, comme la première fois mon regard se dépose rapidement sur le cercueil. Mes larmes dévalent rapidement sur mes joues comme si je ne pouvais plus les retenir. Je ne cherche même pas a venir les essuyer vue que d'autre les rejoignent rapidement. Je reste malgré tout silencieuse mais je viens déposer ma main sur ton épaule. Je relève un peut plus le menton comme pour montré que je suis forte mais intérieurement tout s'effondre a nouveau. Ca ne m'étonne pas que personne ne bouge pour aller prendre la parole. Venir faire des reproches a Daniel, je pense que c'est tout simplement se qu'on a tous envie de faire. Mais je m'abstiens, je reste près de Nathan et Myrddin, en espérant qu'ils ne m'ont pas vue, vue la promesse que j'ai faite... Je reste légèrement l'étreinte sur l'épaule de Nathan. L'épreuve est tellement dur mais je, du moins on veut lui montré que nous sommes là pour lui.
Je sais que ça me fera du bien. Je sais qu'assister à un enterrement est la meilleure façon pour quelqu'un de dire au revoir et tourner définitivement une page. C'est un moment horrible, une heure qui passe très très lentement, entre coupé de larmes et de sanglot, de mots doux pour la personne sous terre, de mots banals de la part du prêtre. Je n'ai jamais assister à un enterrement. Pas même celui de mon père et c'est sans doute ce qui me désole le plus. Je n'ai pas put lui dire au revoir comme il se doit et ça me bouffe encore maintenant, deux ans plus tard. Alors pour rien au monde je ne raterais cette cérémonie.
Lorsque le prêtre se met à parler, j'attrape la main de Myrddin et lutte un peu contre les larmes. Mais je ne peux me retenir d'avantage en sentant la main de Liv sur mon épaule. Les larmes coulent alors qu'encore une fois mon corps est secoué de sanglot. D'un geste presque rageur je m'essuie les larmes et pince les lèvres, essayant de retenir mes sanglots. J'en ai marre de pleurer, je ne fais que ça depuis une semaine. Je parviens à me contrôler un peu et relâche la main de Myrddin. Je ne veux lui montrer ma trop grande faiblesse. Je relève le regard sur l'assemblé. Mine neutre sur le visage, je les observe, sans que je ne puisse pour autant retenir mes larmes qui coulent à flot sur mon visage.
Et puis vient le moment des mots qui sont prononcé par les gens présent ici. Tout d'abord la mère. Son discours est horrible, poignant. Elle ne parvient pas à le finir, sa tristesse était bien plus profonde qu'elle ne l'aurait sans doute imaginer. C'est en pleurs qu'elle retourne dans les bras de son mari. Mon cœur se sert et ma gorge se noue en les observant. Aucun parent ne devrait avoir a enterrer son fils. Je baisse le regarde et déglutit. Et dire qu'il y a quelque temps ça aurait put être le cas pour moi, que ma mère aurait du apprendre ma mort. Qu'elle idée égoïste m'est donc passé par la tête à ce moment là ? Je ne le sais toujours pas.
Après quelques mots de différente personne, s'avance une quatrième. Un homme. Les joues creuses, le regard terne, de nombreuses marques sur l'intérieur des coudes qu'il ne s'efforce même pas de cacher, des dents pourries et des ongles jaunis... il ne peut s'agir là que de Cash, le dealer à cause de qui tout ça a commencé. En moi, la tristesse fait place à la rage. Pourquoi est-il là ? Lui et ses deux autres potes. Qu'est-ce qui leur prends ? Ils ne sont pas les bienvenue ici. Oh ça non. Je ne réponds même pas à son signe de la tête pour me saluer et me détourne simplement. Les dents serrer, j'observe comment le cercueil est descendu dans le trou avant d'être enseveli. La mère pousse un hurlement avant de s'écrouler. Je l'observe un instant puis dévie à nouveau mon regard. Du coup de l’œil je remarque l'échange entre le dealer et ses potes et leur sourire moqueur. Ma main se referme sur l'accoudoir du fauteuil. Le reste de cérémonie se fait dans le silence.
Et puis lentement l'assemblé se sépare. Les gens partent de leur côté. Je reste encore un instant devant la tombe puis pousse un long soupire et me détourne. Je lève le regard vers Myrddin et hoche une fois la tête pour lui signifier que c'est bon, on peut y aller. Et pourtant, je ne peux faire deux mètres avant que de trois types me bouche le chemin. Je reconnais sans mal Cash et les autre. Ce dernier me regarde avec une peine totalement joué.
« yo, toutes mes condo-» commence-t-il « Qu'est-ce tu fous là ?» le coupais-je violemment dans ses paroles. Il est un instant surpris de mon ton et a un mouvement de recul avant de se renfrogner un peu « Je viens dire au revoir à un ami hein, c'est dans mon droit » reprend-t-il avec un sourire qui montre ses dents totalement mortes.
«Tu n'as aucun droit ici » grognais-je « Si on est ici c'est de TA faute !» l'accusais-je en m'avançant vers lui. L'homme fronce les sourcils « Wow eh calmos. C'est Daniel qu'est v'nu m'voir la première fois hein ! D'son plein grès. Moi j'étais juste là dans un moment d'faible d'sa part. T'vas pas m'accuser hein» reprend-t-il. Je sens qu'il commence a perdre patience. Il a l'air d'être quelqu'un qui sort facilement de ses gonds, mais je dois dire que j'en très peu à foutre en ce moment même. « SI TU n'existais pas il ne serait JAMAIS venu sur l'idée d'aller te voir ! PUTAIN » m'emportais-je « LA notion de RESPECT n'existe pas dans ton monde de merde, pas vrai ?! DANIEL ETAIT CLEAN ! Il avait combattu la drogue et TOI ? Toi tu l'invites chez toi, tu lui donne la drogue en main tout en sachant que sa volonté ne tien qu'à un seul fil !» je sens les larmes remonter. Mais des larmes de rages et d'incompréhension.
«T'vas t'calmer gamin, ouais ? » se défends-t-il en soutenant mon regard «Moi j'oblige en rien mes clients hein ! Daniel était cool comme mec, il était tellement peu sûr d'lui, avait tellement peu confiance en lui. Il était un client facile. Et tu sais quoi ? C'toi qui l'a rendu comme ça » il se penche vers moi et s'appuie sur les accoudoirs du fauteuil. Son visage est proche du mien et je sens son haleine putride. J'ai un mouvement de recule à mon tour et lève les mains par réflex. Mais Myrddin est plus rapide à réagir. Il s'avance et pousse le mec, lui intimant de garder ses distances. Le sale camé fixe mon meilleur ami comme s'il allait aussi s'en prendre à lui mais fini par se tourner à nouveau vers moi.
« C'toi qui l'a rendu faible. Sans toi il s'rait encore d'ce monde. Rappelle-toi, qu'est-ce qui a déclenché tout ça, hm ? Une agression. Et pourquoi ? Parce que TU n'as pas eu l'courage » reprend-t-il « C'toi qui qui l'a laissé dans le noir p'dant tout une s'maine. S'TU n'avais pas été là ou s'tu avais eu l'courage de l'appeller il n'aurait pas été dans ce bar c'soir là » je me recule, déglutit. Il a raison. « Ouais, il m'a tous raconter. Il t'aimais, ouais. Mais en même temps il t'supportais plus.» il s'approche encore plus de moi « J'me rappelle l'nombre de fois où il m'disais à quel point tu l'fatiguais d'être aussi naïf. Trop possessif qu't'étais. Entre nous, c'toi l'drogué hein »
Nathan n’a pas l’air de manquer d’amis finalement. En tout cas, je suis content que cette jeune femme soit aussi présente pour lui, ça ne peut que lui faire du bien. Sous ses traits tirés et bouleversés, elle m’a l’air gentille. Mais dans d’autres circonstances nous aurions sympathisés plus facilement. La cérémonie commence réellement lorsque le prêtre prend la parole. Ce n’est plus que pleurs et sanglots étouffés. Je sers la main de Nathan pour le soutenir, c’est de lui-même qu’il a cherché mon réconfort. Je devine les larmes de mon ami sans avoir besoin de les voir. Secoué de sanglots, il finit par prendre sur lui et relâche la main. Je m’autorise un petit instant d’observation, et le voit lutter contre le laisser aller. Il se prend en main, en a sûrement marre de ne faire que faire pleurer, et ça se comprend. Je reste à côté de lui jusqu’à la fin du discours, et encore après : la prise de parole de la mère est à fendre le cœur le plus dur. La perte d’un être cher est déjà difficile, alors je n’imagine même pas la tristesse que l’on peut éprouver à perdre un enfant.
Je soupire légèrement, cet enterrement s’éternise. Je me sens mal à l’aise d’être aussi détaché. Je n’ai aucune raison d’être là, c’est comme si j’étais un imposteur. Je me force à rester pour Nath’, c’est tout. Je remarque un homme qui a l’air moins sain, autant physiquement et mentalement, que les autres. Enfin, disons lui et ses deux potes. Les questions sont dans ma tête, mais elles n’ont pas l’air si importantes. La seule vraiment notable est : pourquoi ont-ils l’air de connaître Nathan ? Je me demande si Daniel n’est pas le lien là-dedans, mais on verra plus tard. Mon attention est ensuite portée sur le cercueil qu’on enseveli. Le cri déchirant de la mère me brise un tympan, puis un silence morbide reprend ses droits.
Les gens commencent se séparer, ils prennent le chemin de la sortie ou choisissent d’aller visiter d’autres tombes, seul ou en petit groupe. Avec Nath’, nous restons un moment de plus face à la pierre tombale. Je le laisse prendre son temps, puis nous y allons une fois qu’il l’a décidé. Pourtant nous sommes vite interpelés par l’homme que j’avais repéré tout à l’heure. Lui et ses deux visiblement abrutis d’amis ont l’air tout sauf sincères. Je fronce les sourcils, mais laisse Nathan se débrouiller. Il répond du tac au tac alors que le type a voulu présenter ses condoléances et il est tout sauf ravi de le voir en face de lui. Daniel serait un ami, et Nath’ lui répond pourtant qu’il ne devrait pas être ici, que c’est à cause de lui si Daniel est mort. Ok, c’est un dealer. Donc, Daniel était un drogué. Donc, Nathan est sorti avec un drogué. Donc, j’ai vraiment besoin d’explications là. Je suis la conversation et y comprend certaines choses, mais j’aurais aimé être seul avec Nathan pour qu’il m’en parle et que je ne sois pas dans un état de confusion pareil. D’un coup, mon meilleur ami sort de ses gonds et j’oublie ma confusion pour être juste étonné. C’est très rare de la voir ainsi.
L’homme ne se gêne pas pour répondre aussi. Le ton monte. Et j’apprends encore plus de choses, qui pour le moment sont aussi désordonnées que les pièces d’un puzzle. Je passe sur ses insinuations sur la culpabilité de Nath’, et réagis seulement lorsque je le trouve trop proche et menaçant. Je n’hésite pas à l’attraper par l’épaule pour le repousser. Il ne touchera pas à mon meilleur ami. Je soutiens sans problème son regard. Je n’hésiterais pas d’avantage à en lui retourner une, j’en meurs d’envie d’ailleurs, et il doit le sentir car il préfère retourner s’attaquer à Nathan. Il lui balance ses quatre vérités. En vrai, moi, je capte rien. Ça n’a presque pas de sens sur le moment. Il faudrait que j’y réfléchisse mais là j’ai pas le temps, je guette juste le moindre mouvement suspect de ce crétin. Ces derniers me heurtent presque personnellement. Je lui attrape le bras pour le repousser encore, et le fixe encore plus méchamment que tout à l’heure.
— Casse toi, murmurais-je d’une voix rauque, prêtant peu à la réplique. Je me dresse entre lui et Nathan. Le voyant s’apprêter à me répondre, je ne lui en laisse pas le temps. Casse toi ou j’te refais tellement le portrait qu’en te voyant t’aura encore plus peur qu’avec la gueule que t’as maintenant.
— Tss, tu t’en ai trouvé un autre, un chien d’garde c’te fois ? Pff, il va craquer lui aussi, lâcha le drogué sans me quitter des yeux, mais en s’adressant clairement à Nathan. Mon poing me démange. C’toi l’danger mon pote, ajouta-t-il en souriant de façon malsaine à Nath’.
C’est amusant, mais je n’avais pas remarqué Liv s’approcher. Et je n’aurais pas cru non plus qu’elle me couperait l’herbe sous le pied.
Lutter, voilà le seul mot d'ordre à présent. Lutter contre la tristesse, lutter contre cette rage qui est au fond de mon être, lutter pot être forte comme je te l'ai promis. Même si Daniel était ton ex, la personne qui avait des sentiments pour moi je devais être là. Comment aurai-je pu te laisser seul face à cette épreuve ? Je ne sais pas, mais je vois que tu n'es pas venu seul, ton meilleur ami est présent et c'est plutôt une bonne chose. Est-ce qu'à mon tour j'aurais aimer qu'une personne qui mets cher soit a mes coter ? Je ne sais pas, déjà que je ne suis pas des plus agréables avec James alors là, si je dois lui demander de venir pour supporté ça non ça serait même de trop pour lui. C'est alors que je suis apparus seule dans cette aller pour te, enfin, vous rejoindre. La rencontre aurait été mit avec Myrddin qu'ici, je suis sur qu'on pourra mieux parler, plus tard. Enfin je l'espère !
Que de déchirement, que des espoirs qui s'envolent. Sa mère me fait tellement de peine que je me demande comment il a pu faire ça ? Je sais qu'il s'entendait pas spécialement avec ses parents mais mince, c'est ses parents, on pense pas qu'à soit. Je ne comprends pas comment il a pu faire ça surtout qu'il disait avec des sentiments pour moi, mais mince j'étais aussi avec Sam. Puis je t'es rencontré, toi Nathan Potter, et j'ai de suite compris que le problème n'était pas de toi mais de lui. Il avait une vision des choses tellement différente qu'on ne pouvait que tomber dans le panneau. Enfin bon, même si tu es son ex maintenant tu es mon ami et ça, ça restera pour un petit moment ! Je peux en être sur, de toute façon on va déjà se revoir a l'hôpital et même en dehors mais là, en ce moment je ne suis pas vraiment présente, je vois la cérémonie qui ce déroule sous nos yeux, le cercueil qu'il enterre en, j'ai l'impression d'être dans un mauvais rêve... Quand je vois sa mère s’effondrer dans les bras son mari puis à terre. Trop bonne comme je suis je vais vers elle pour savoir comment elle va quand même, c'est déjà une part de respect mais surtout je n'ai pas envie qu'il lui arrive quelque chose a présent.
Quand elle sait accrocher a moi et que je l'ai aider a se relever, je laisse son mari prendre le relais. Elle me remercie en me regardant, bien évidemment je lui présente mes condoléances. Quand je me retourne pour revenir vers vous je te vois avec Crash et son pote. Je me pince doucement les lèvres quand le ton monte, puis que Myrddin se place entre toi et lui. Je prends une grande inspiration et d'un pas décidé et ferme je m'approche de vous. Je dépose mon sac sur les jambes de Nathan puis m'approche de Crash sans dire un mot. Ma main droite se lève et heurte violemment la joue de Crash « Ca c'est pour avoir laisser mourir notre ami ! » Une seconde se poursuit, « Ca c'est pour t'a présence ignoble et déplacer ici ! » puis une dernière encore plus forte se fait entendre alors que mes larmes coulent sur mes joues « Et cela c'est du au faite que tu parles autrement a mon ami, tu te crois tout permis Crash, mais dégage ! Dégage de là merde ! Qu'elle image tu montres de Daniel aux yeux de ses parents en ayant ta présence ici ! » Celui-ci complètement choquer par les gestes que je viens d'avoir auprès de lui puis il réplique a la limite de m'en collé une lui aussi. « J'me rappelle de toi ! La meuf qui a tout fait pour faire arrêté Daniel ! Ouais, la salope de rouquine qui la fait partir pendant des jours en vacances ! » a l'insulte je ne peux me retenir pour au finale me retenir, le giflé a nouveau ? Oui, mais ça lui ferais trop plaisir il attend que ça. « Ah maintenant on s'tait on c'est plus quoi dire ! » « Tu crois que je vais te faire ce plaisir de te répondre ? De toute façon tu peux dire tout se que tu veux, nous, Nathan et moi-même savons se qu'il valait vraiment ! Nous savons qu'il pouvait s'en sortir sans toi et l'autre grognasse qui est juste derrière toi ! » Oui il y avait une fille qui essayait de se faire toute petite mais je l'ai reconnus elle aussi. « Laisse ma sœur tranquille ! » « T'as sœur alors ? Il se tapait ta sœur, c'est a cause d'elle qu'il est tomber au plus bas, c'est a cause d'elle qu'il ne voulait voir plus personne, c'est a cause de vous tous pauvre droguer de... » je retiens alors mes mots puis je secoue la tête de gauche à droite. « Maintenant dégage, vite, part d'ici au plus vite tu as fais assez de mal comme ça pour aujourd'hui. Mais juste une chose, si un jour tu débarques a l'hôpital ne compte pas sur moi pour que je m'occupe toi pauvre connard ! » C'est la première fois que tu m'entends parler comme ça Nathan, je suis a cran et j'ai besoin de libéré tout ça. Je soutiens le regard de Crash en lui indiquant la sortie pour qu'il parte avec sa bande. Ca se sent dans ma voix que je suis a cran, énerver, triste, que j'ai un poids tellement gros sur le cœur que j'ai besoin de l'évacuer. Crash commence a partir et me regarde encore une dernière fois « Et vous vous dites l'aimer. » « Barre toi Crash, bordel, dégage vite ! » Je serre doucement mon point et ma mâchoire pour évité de m'énerver encore plus...
En venant ici, je m'attendais à ne pas voir grand monde. Mais je ne pensais pas qu'il y aurait si peu de personne présentent pour Daniel. Il faut croire qu'il a réellement foutu toute sa vie en l'air, il a perdu tous les amis qu'il avait. Lui, l'homme gentil, adorable, celui qui n'hésitait pas a aider les autres, le geek le plus social que je connaisse, celui que j'ai appris à connaître et à aimer. Il s'est détourné de ses amis, a abandonné sa vie. Et pour quoi ? Pour cette poudre blanche bien trop addictive ? Je ne pourrais sans doute jamais le comprendre. Pourtant la cure avait bien réussie. Elle aurait sans doute tenue s'il ne s'était pas jeté aussi bas. Enfin, en me détournant de sa tombe, je décide de ne plus jamais avoir affaire à ce milieu aussi horrible.
Et pourtant, je ne peux faire plus de trois mètres qu'un des dealer s'approche de moi. Je le reconnais sans mal. Je ne l'ai peut-être vu qu'une seule fois lors de cette fête qui a marqué l'arrestation de mon ex copain, mais je reconnaîtrais son visage entre mille, cela va de soit. Et j'aurais vraiment préféré ne plus jamais le voir, lui. Il me déplait, m'horripile. C'est juste horrible de le voir là, devant moi, la bouche édenté, le teint pâle, les joues creusées et marquées. Un sale camé de merde, le genre qu'on n'aimerait voir que dans les films ou les reportages sur les drogues. Il nous fait face là, mais il ne s'intéresse qu'a moi. Il me parle, sur un ton détestable. Je sens son haleine putride et jai vite fait de m'emporter. La rage au ventre je lui dit qu'il n'est pas le bienvenue ici. Mais je crois que je n'aurais peut-être pas du réagir aussi violement car je connais Crash, il n'est pas commode. Pas du tout même. Je ne me rends compte de cela que lorsqu'il s'approche de moi et qu'il me crache des attrocité à la figure tout en étant mit en échec par Myrddin qui le tien a distance.
Finalement, je sens le courage me perdre et je baisse le regard. Et s'il avait raison ? Et si c'était vraiment à cause de moi que Daniel est mort ? Les remords que j'ai eu au début refont surface. Il a raison. Son argumentation est totalement légitime. C'est moi le fautif dans cette histoire. C'est à cause de moi que Daniel est maintenant 6 pieds sous terre. Je pince les lèvres lorsque je sens qu'elles commencent à trembler de nouveau et ne remarque même pas que Liv arrive. J'entends les trois claque qui résonnent fortement mais ne lève pas le regard. Crash n'a que ce qu'il mérite, et moi aussi. Je déglutis, la laisse l'engueuler avant de plaquer une main devant la bouche pour m'éviter d'éclater à nouveau en sanglot.
« Il a raison» soufflais lorsque les hommes s'en vont. «Il a raison putain » je prends une profonde inspiration et secoue la tête «Putain » je ferme les yeux en renifle avant de relever mon regard sur Myrddin et Liv « V...vous devriez vous éloignez de moi. Je ne voudrais pas vous faire du mal à vous encore et je ….» je me tais, ne voulant pas risquer de me mettre à pleurer encore une fois.
Sans dire un mot de plus je vire à droite et m'éloigne d'eux. C'est la meilleures des solutions, non ? M'éloigner des gens que j'aime pour ne pas leur faire de mal à eux aussi et éviter qu'ils ne souffrent à la manière de Daniel.
Le deuil, c’est à présent tout ce qu’il restait à faire aux gens qui avaient connus Daniel, et dont la perte les toucherait. Nathan aura certainement besoin de temps, ce n’est pas un souci. Je le laisse d’ailleurs seul, quelques instants, devant la tombe, restant à quelques pas derrière. Je ne bouge qu’à son signal, et nous prenons le chemin de la sortie, comme les autres avant nous. Je ne dirais pas que je suis content que l’enterrement soit fini, mais au fond, il y a un peu de ça. Ce que je souhaite surtout, c’est que cela aidera mon ami, sur plus ou moins long terme, à passer plus facilement à autre chose. Il vaut mieux laisser le passé là où il est. Y penser est bénéfique, y vivre peut faire tomber bien bas. Je tente tous les jours de suivre ces mots, de ne pas penser à ma vie au théâtre, mais c’est encore très difficile. Avec de la chance, Nathan se remettra mieux de la perte de Daniel. En partant, j’oubli presque la jeune femme rousse que nous avons rencontré. En vérité, même avec ses traits défaits et fatigués, elle était plutôt jolie. Petite pensée lointaine, qui s’échappe lorsque des mecs nous bloquent le passage.
Le petit boss de la bande des trois prend la parole et engage une discussion avec Nathan qui s’anime petit à petit. Je l’empêche même de s’approcher de trop près, mais je ne fais rien pour couper court à leurs paroles. A vrai dire, j’essaye plus de comprendre quelque chose à leur charabia. J’en apprends plus sur Daniel, mais les faits qu’ils énoncent n’ont pas d’ordres chronologiques et me perdent. Tant pis, je demanderais plus tard. Il me faudra tirer cette histoire au clair. Je suis plutôt étonné d’apprendre le passif de drogué de Daniel, mais les dernières paroles de ce type, fausses à tous les coups, me mettent en rogne. Ok. Il en a trop dit, et cela fait souffrir Nathan. Je l’empêche de se rapprocher une nouvelle fois de mon meilleur ami, et lui somme de partir immédiatement. Je le menace clairement. Un peu comme quand Nathan s’attirait des ennuis et que j’étais là pour arranger les choses, à ma façon...
Le mec refait un peu le beau, en jouant avec la parlote mais, venue de nulle part, une superbe baffe atterrie sur sa joue. Cachant ma surprise – et ma joie – je regarde Liv un instant. Epoustouflante. En plus d’être belle elle a du caractère. Je ne suis même pas déçu de ne pas avoir frappé ce type moi-même tant ce moment est tout bonnement jouissif. Elle lui balance ses quatre vérités, assortissant le tout d’une seconde, puis d’une troisième claque encore plus puissante. Elle lui hurle de partir, qu’il n’a rien à faire ici, qu’il est une honte. Ledit Cash, pris au dépourvu par tant de hargne de la part d’une femme au visage si délicat, met du temps avant de reprendre ses moyens. Mais il ne fait pas les choses à moitié en retrouvant l’usage de la parole. Encore une fois, je ne suis qu’un simple spectateur. Jetant un coup d’œil à Nathan, je recule un peu en sa direction et je garde un œil sur le type. Liv ne baisse pas les bras et continu à tenir tête au dealer, jusqu’à ce qu’il parte, finalement. J’ai bien écouté, je crois avoir compris quelques trucs, cependant cela attendra.
Je pousse un léger soupire, relâchant la pression de mes muscles. L’adrénaline et la colère venues à cause de la situation se dissipent. C’est alors que je perçois la voix de Nathan. D’abord indistincts, les mots se répètent. Pour lui, Cash a raison. Mes yeux s’écarquillent alors. Mon ami, à deux doigts de sangloter, nous demande de nous éloigner de lui car il pourrait nous faire du mal. Ok, la colère revient. Je me pince la racine du nez, fermant les yeux et soupirant profondément. Nathan s’est un peu éloigné entre temps. Je regarde Liv, puis Nath’.
— Bon. Je capte pas grand-chose à l’histoire, mais très jolies baffes, lançais-je en souriant, avant d’aller rejoindre Nathan à grandes enjambées. Je me place ensuite en face de lui, pour l’empêcher d’avancer, et m’accroupi. Nath’, t’es vraiment adorable mais j’te signale que j’ai plus rien à perdre, alors j’peux rester auprès de toi ? dis-je avec le sourire le plus lumineux qui soit. Acting. Je redeviens un peu plus sérieux, et pose une main sur son genou. Ecoute, ce gars ne peut littéralement pas avoir raison. D’abord c’est un drogué, et ensuite j’te connais beaucoup mieux que lui. Même si j’sais pas tous les détails, c’est impossible que ce soit de ta faute. Daniel était un grand garçon, il savait ce qu’il faisait, s’il a replongé, c’est pas de ta faute, c’est la sienne. Je suppose qu’il avait d’autres personnes sur qui compter non ? Au moins Liv ? Franchement Nathan, chaque décision qu’on prend est notre, plein de facteurs entrent en compte, je ne crois pas que tu sois si dangereux en plus, sinon depuis 26 ans qu’on se connait j’aurais eu des soucis moi aussi, non ?
Un léger sourire anime mes lèvres. Un sourire que je souhaite rassurant, comme avant. Comme lorsqu’il était petit, et pleurait pour une raison ou pour une autre, et que je le retrouvais avec les yeux humides. C’est mon petit Nathan, et si à cause de ce connard de camé son état ne s’améliore pas, j’irais le trouver moi-même. Depuis mon agression je suis plus violent et prompt à l’impulsivité. Pour une fois, ça sera peut-être utile, avec un bon défouloir... Tout de même, si Liv nous rejoint et a deux mots à ajouter pour faire entendre raison à Nathan, je ne suis pas contre.
Ca m'as fait un bien fou de me lâcher, d'avoir déliré une colère en vers cet homme qui ne peut que le mérité de toute façon. J'aurais pu faire pire mais je me suis quand même retenu. Après tout ce n'est qu'un droguer sans cœur qui pense faire ça lois ici. Mais il est mal tomber, très mal tomber. Ce n'était surtout pas le moment me chercher. Entre Max qui a jouer au con et là, cette nouvelle bouleversante de Daniel je ne pouvais plus contenir ma colère plus longtemps. Quand ils disparaissent tous un petit soupire de soulagement sort de l'entre de mes lèvres. J'entends la voix de Myrddin me félicité sur les baffes que j'ai pu lui mettre. Je lui fais un petit signe de la tête pour le remercier. Un léger sourire s'affiche mais celui-ci s'efface aussi quand je le vois tournée des talons pour rejoindre Nathan. Mais j'avais bien entendus la voix de mon ami de nous demander de s'éloigner de lui. Mais, pourquoi pense t'il que ce pourrit a raison ? Il n'a raison sur rien du tout, Daniel m'avait confier des choses que même cette pourriture ne sait pas. Je viens alors rejoindre Myrddin et Nathan, laissant son meilleur ami lui parler. Le fait qu'il essaye de le raisonner en lui donnant l'exemple qu'il n'a plus rien a perdre mais surtout qu'il aurait déjà eu des soucis depuis un moment si c'est dire était vrai. Mais il a aussi raison, tu peux compter sur moi aussi, je te lâcherai pas et tu en a une prévu. Je fais un passe de plus et glisse doucement ma main dans la nuque de Nathan puis sur son épaule. Je viens alors me placer face à lui a mon tour. Je me mets à sa hauteur en le regardant dans les yeux. « Il a raison Nathan. Pourquoi croirait tu un connard finit comme lui ? S'il pense tout savoir croit tu que nous serons là, face à toi, nous t'es amis qui sommes là pour toi et pour te soutenir ? Après si tu te penses être un danger public je suis comme Myrddin. Je n'ai plus rien a perdre maintenant, alors ce n'est pas moi qui va te laisser. Puis dit nous, dis nous quel soucis tu nous a causer ? Aucuns, alors oublie le et regarde devant toi Nathan. Ce n'est pas lui qui va te faire avancer surtout pas lui ! » Exprime que je n'ai plus rien à perdre était presque vrai. Du moins c'est vrai. La douce et belle Liv se renferme petit à petit sur elle même sans avoir de réelle issus de secours. Je fais tout pour ne pas montré cette option. Option que je ne choisi pas vraiment. Après mes paroles, je me redresse, me penche et dépose un doux baiser sur le front de Nathan en ayant déposer ma main sur sa joue. Je n'ai pas envie de lui laisser de doute sur ma personne. Puis je dépose le regard sur Myrddin en venant me placer derrière le fauteuil de Nathan perte a partir. Je fais un signe à Myrddin de quitter l'endroit, lui seul pouvait voir que mon regard est triste mais blesser a la fois. J'ai envie de partir de cette endroit et pour Nathan et pour moi. Enfin, pour nous tous. Suppliant presque du regard Myrddin de nous faire partir de là. Je ne le connaissais pas, mais j'espère que se qu'il peut délecter sur mon visage il n'en parlera pas a Nathan.
Ce dealer est la pire personne qui existe. Dans le fond, je sais qu'il n'a pas raison, mais en ce moment les sentiments se bousculent dans ma tête, si bien que mon cerveau n'assimile pas cette idée. Sur ce moment, je pense qu'il a plus que raison en me disant que c'est moi la cause de la mort de Daniel. Que je suis celui qui l'a rendu accroc mais qu'en même temps c'était moi le drogué. C'est a cause de moi que nous somme ici. Et je panique. J'ai peur que je ne fasse souffrir Myrddin et Liv aussi. Alors je pars. Je m'éloigne au plus vite d'eux, ne voulant absolument pas risquer de leur faire du mal. Plus vite je serais parti, mieux ils se porteront.
Mais c'est sans compter sur la bonté de Myrddin. Il me rattrape rapidement et se place devant moi. Posant ses mains sur les accoudoirs de mon fauteuil, il me retient, m'empêche d'avancer d'avantage. Pinçant les lèvres, de dégluti et lève mon regard sur mon meilleur ami. Il me dit n'avoir plus rien à perdre, donc il veut rester au près de moi. Je dévie le regard et soupire doucement en refoulant mes larmes. Il me parle de Daniel, disant qu'il était un grand garçon et que donc il savait ce qu'il faisait. Je ferme les yeux et sert les mains sur les accoudoirs. C'est faux. C'est totalement faux. Daniel avait beau être en âge de réfléchir, il ne savait pas ce qu'il faisait en ce moment. Ce n'était pas de sa faute, On ne sort pas si facilement de la spirale infernale des drogues.
Il finit tout de même par me dire qu'en 26 ans qu'il me connaît, il ne lui est encore jamais rien arrivé. Les lèvres pincés, les larmes coulant mes joues, je relève mon regard sur lui et le regarde. Lui non plus n'a pas tort. Je ne lui ai jamais fait de mal, s'il a souffert dans sa vie ce n'était jamais de ma faute. C'était toujours la faute des autres et c'est moi, moi, celui qui était là pour lui quand ça n'allait pas. Je l'ai toujours soutenu, j'ai toujours trouvé les mots juste pour lui. Rien que pour lui. Je prends une profonde inspiration et me passe le dos de la main sur le visage pour essuyer les larmes lorsque Liv nous rejoint.
Elle aussi me répète n'avoir rien à perdre, que ce n'est pas un connard dans le genre de ce dealer qui risque de se mettre en travers de nous. Je déglutis et prends une profonde inspiration avant de soupirer « je … je n'vous mérite tellement pas putain...» soufflais-je avant de lancer un coup d’œil vers mon meilleur ami « On peut y aller ? S'il te plaît … ?» demandais-je finalement à l'intention de Myrddin.
A croire que les deux n'attendaient que ça car, sans attendre d'avantage, Myrddin empoigne les poignées de mon fauteuil et me pousser vers la sortie. C'est la première fois que je ne résiste pas lorsqu'on me pousse. Je n'ai tout simplement pas la force de tourner moi-même les roues. Et je pense que mon Myrddin le sent, ça. Nous sortons du cimetière, finissons par quitter Liv avant d'aller vers notre appartement où je m'enferme dans la chambre. Je n'en ressortirai pas avant presque deux jours.
Accueil
(
