Vendredi, Jordan a rien à faire ce soir, ça arrive pas souvent du coup elle a décidé de finir dans un bar. Depuis peu, elle abandonne peu à peu ses autres activités, pas qu’elle abandonne, en ce moment, elle se sent pas l’envie de continuer. Ca va bientôt être la fin, du coup, elle essaie de trouver quoi faire pour s’occuper l’esprit et faut croire que le sexe est pas la solution vu qu’elle est abstinente depuis une longue semaine, un miracle quand on la connait. Les atteints de Kleine-Levin y sont accros et ont besoin de ça au quotidien, besoin, envie, l’on sait pas trop mais besoin dans le cas de la blonde qui dit exceller dans cette activité. Parait que ça se passe comme ça quand on a oublié de s’aimer, on touche le fond et on finit par trouver le bitume accueillant plus le temps passe. Elle a fini par croire que le macadam est ce qu’il y a de mieux, et qu’elle peut pas espérer mieux, elle a même pas l’arrogance d’aspirer à mieux, chez les Brewster ça se passe comme ça. Jordan entre dans le bar et se dirige directement vers le comptoir où le barman lui dépose directement sa boisson, ce qu’elle a ses habitudes dans le coin blondie. Il lui offre un sourire, des banalités auxquels elle répond gentiment, puis y a un gars qui se glisse à ses côtés, genre qu’il prévoit de la tringler dans les toilettes du bar. Pas que ça la dérange outre-mesure habituellement, pas assez d’intérêt pour sa propre personne mais pas ce soir. « je suis avec quelqu’un » qu’elle dit doucement avant de prendre ses clics et ses clacs en direction d’un visage familier, il lui suffit d’avoir vu une personne une fois pour qu’elle soit gravé dans sa tête. « bonsoir, je peux ? » aucune trace de séduction, pas ce soir, rien que de l’amabilité.
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:57, édité 1 fois
La dernière fois que j’étais rentré dans ce bar, j’avais suivi une jeune femme pour m’assurer que tout allait bien pour elle. Vu qu’elle n’avait pas été toute seule je n’avais pas insisté parce que je me serais fait passer pour le débile de service. J’avais préféré la laisser tranquille même si clairement sa fréquentation était loin d’être bonne. Mais il avait mieux valu que je fasse profil bas, surtout par rapport à mon boulot et à mes couvertures qui risquent d’exploser si j’en fais qu’à ma tête. Toujours est-il que ce soir, j’étais venu pour une autre raison. J’étais venu pour le boulot, mais bien vite mon rendez-vous, ma taupe avait fini par s’en aller alors que je n’avais même pas fini mon verre. Peu m’importait, ce n’était qu’un soda après tout, mais je ne pouvais pas jeter l’argent par la fenêtre de la sorte, alors quitte à rester tout seul pendant quelques minutes, peu m’importe, j’ai personne qui m’attend chez moi. Quand tout à coup on me demandait si on pouvait s’asseoir à mes côtés. Je relevais les yeux vers cette voix féminine pour me rendre compte que c’était justement le blonde que j’avais rencontré avant une arrestation et qui en avait payé les frais. Bien sûr. Vous allez mieux ? Lui demandais-je sans passer par quatre chemins, mais me rendant compte que c’était un peu brutal comme entrée en matière. Mais après tout, peut-être qu’elle aussi m’avait reconnu. Ou pas. En attendant, elle semblait aller, quelque peu désespérée je dirais vu son regard, mais elle se portait debout et ne semblait avoir aucune douleur. C’était tant mieux.
Elle est contente de le voir, l'inconnu, dommage qu'elle lui ait pas demandé son prénom. Peut-être qu'elle l'a fait mais qu'elle s'en souvient juste plus, c'est possible, elle a une meilleure mémoire des visages que des prénoms. En plus, il la sort encore une fois d'une situation délicate, un moyen d'échapper à un gars lourd, c'est définitif elle les attire tous. C'est sans doute son grand sourire, son air de gosse paumée dans le monde de grands auquel elle comprenait pas grand-chose, une proie facile dont on peut facilement embobiner, ce qui est pas totalement faux, c'est sûr. mieux ? elle met du temps à comprendre avant de se souvenir de sa chute magistrale à leur première rencontre, une vraie maladroite même si, cette fois là, elle avait reçu un peu d'aide. oh oui, oui, beaucoup mieux ! Merci ! elle a un grand sourire avant de finalement s'asseoir puisqu'elle en a reçu l'autorisation. je ne vous ai même pas demandé votre prénom la dernière, moi c'est Joséphine, enfin Jordan elle sait pas pourquoi elle a dit, elle s'est jamais présentée ainsi à un inconnu, y a un truc chez lui qui l'intéresse, Jordan, un truc pas commun.
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:57, édité 1 fois
Finalement, c'est elle qui était revenue vers moi après ce petit accident qu'elle avait eu la dernière fois et elle semblait au début ne plus vraiment se souvenir ce qui nous avait relié ou juste elle n'avait pas fait le lien. Je n'eus même pas le besoin de lui expliquer là où je voulais en venir qu'elle s'en rappela toute seule. En attendant ça me faisait plaisir qu'elle se sente beaucoup mieux, même s'il est évident que cela se voyait. Enfin, pas vraiment, parce qu'après son accident, on aurait dit que rien ne lui était arrivé. Alors normal que j'ai des doutes aujourd'hui. En tout cas elle semblait sincère alors je ne pouvais que lui faire confiance. Elle s'était donc installée à mes côtés pour me demander mon nom. Je souriais, un peu gêné et lui répondais Enzo. Mais elle m'avait intrigué avec son prénom Ne me dites pas que c'est votre diminutif, à part les deux premières lettres je ne vois pas vraiment de ressemblance ! Lui disais-je dans un petit rire amusé et intrigué quant à son prénom. Toujours est-il que Jordan lui convenait bien mieux que son premier prénom. Alors qu'est-ce qu'il vous amène ici ce soir ? Lui demandais-je pour faire un peu la conversation et aussi parce que j'étais curieux quant à l'activité de la jolie Jordan. Moi qui devait prendre mes clics et mes clacs, voilà qu'au final je restais en bonne compagnie et je ne pouvais pas m'en plaindre, je n'avais pas vraiment eu l'occasion de m'assurer que la jeune femme allait bien la dernière fois, et maintenant j'avais la chance de pouvoir apprendre à la connaître. Je n'allais pas la laisser passer.
Jordan se présente jamais en tant que Joséphine, aussi loin qu’elle se souvienne, elle a jamais pu assumer ce prénom. Gosse déjà, tout le monde l’appelait Joy puis en grandissant et se rendant compte qu’elle avait rien de joyeux, elle s’est cherchée un autre surnom, Jo qu’on disait souvent puis elle sait plus comment c’est devenu Jordan, un peu par hasard, un petit accident comme la plupart des grandes découvertes sur cette planète. Pas que ce soit une découverte exceptionnelle, quoique pour elle ça l’est, enfin une appellation qui fait pas trop conne, trop niaise, qui envoie. « enchantée alors Enzo » qu’elle dit avec le grand sourire qu’on lui connait. Enzo, ça lui va bien qu’elle se dit, c’est court mais efficace, c’est pratique en plus d’être pas trop commun, en tout cas, elle a pas connu de gars qui portaient ce prénom. « Vous serez bien d’accord avec moi que Jordan c’est mieux non ? » qu’elle dit en riant elle aussi, elle est d’accord ça aucun rapport, sauf qu’un on le porte sans problème et l’autre…pas vraiment. Elle se sent bien avec lui, il dégage un truc calme qui lui plait et puis il a l’air un peu solitaire comme elle, ou un truc du genre. « Pas grand-chose, j’avais juste envie de boire un verre et comme personne n’était dispo, me voici » elle sourit un peu, bon, c’est vrai qu’elle a pas demandé à un de ses proches, passer un peu de temps en solo, ça la dérange pas, bien au contraire, elle se sent aussi bien avec les gens que seule. « Et vous ? » ça l’intéresse, la dernière fois, elle sait qu’il était en plein boulot quand elle a déboulé en plein milieu de…elle sait plus, une arrestation qu’elle tente de se souvenir. « Ce serait plus facile si on se tutoyait non ? »
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:57, édité 1 fois
C’était pas commun d’entendre ce genre de surnom, mais pour le coup, encore une fois le surnom est bien mieux que l’original, et pas à cause du fait qu’elle fasse garçon manqué non, elle ne le faisait pas du tout, elle était bien trop jolie pour ça. Totalement d’accord. Lui avais-je répondu avec un sourire à sa remarque sur son surnom. Une fois les présentations enfin établies et terminées je lui demandais ce qu’elle faisait ici toute seule et sa réponse me fit sourire. Il était doublement évident qu’elle m’avait reconnu, sinon elle ne serait pas venue si rapidement vers moi. Enfin je suppose. Toujours est-il qu’elle finit par me retourner la question, ça semblait logique J’étais venu pour affaire mais mon rendez-vous ne s’est tellement pas attardé que je n’ai pas eu le temps de terminer mon verre. Disais-je dans un rire un peu léger, parce que oui cette situation est assez cocasse. Par la suite elle me faisait savoir si ce n’était pas plus simple de se tutoyer et je ne voyais aucune objection à cela Je suis d’accord. Lui répondais-je en souriant avant d’enchaîner la conversation Alors Jordan, tu fais quoi dans la vie ? Question bateau mais après tout elle était venue auprès de moi pour au moins taper un peu la discut’, pas pour qu’on boive respectivement nos verres dans le blanc des yeux. Ce n’est pas vraiment mon genre de faire la conversation, d’être très sociable, mais il y a des soirs où ça ne me dérange pas, où j’ai la possibilité de parler à des jeunes femmes qui m’intriguent un minimum pour accepter de rompre ma solitude que j’apprécie autant que la compagnie. Voire même plus parfois.
Un rendez-vous pour affaire ? Son regard le parcourt, de haut en bas, de gauche à droite, dessine les traits de son visage et elle imagine brièvement ce que ça donnerait sur son carnet à dessin. Il a un profil intéressant, pareil pour sa mâchoire. Ceci dit, avec sa dégaine, elle se demande bien quel genre d’affaires il avait à régler. Il doit pas être un businessman qu’elle se dit, non, moins coincé que ceux qu’elle a pu observer peut-être, ça lui enlève rien c’est sûr mais bon, ça suffit à attiser sa curiosité. « Je suis mécano » elle hausse nonchalamment les épaules, elle a décidé de pas mentionner son autre activité, ça le fout mal dans une conversation normale et puis y a des détails qu’il a pas besoin de savoir, ça le regarde pas en gros. Si on compte sa réflexion quant au fait d’arrêter, y a vraiment aucune raison d’en parler. « Je sais on dirait pas » elle rigole un peu, pour alléger l’ambiance et surtout parce que c’est vrai, on lui a déjà dit qu’elle avait pas la tronche d’une mécano, peut-être plus du mannequin ou serveuse (puis on se rend compte à quel point elle est maladroite et on zappe cette idée) ou autre activité, tout sauf ça en gros et les aprioris sur elle, ça la fait marrer. « et toi alors ? » ses prunelles le parcourent encore, tentant de deviner avant qu’il ne parle mais rien ne lui vient.
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:58, édité 1 fois
Histoire de faire la conversation, voilà que je lui demandais ce qu’elle faisait dans sa vie pour la gagner chaque jour. Mais bizarrement je ne m’attendais pas à être surpris une deuxième fois. Mécano. Je la trouvais d’un coup bien trop coquète pour ce genre de métier, mais j’ai été à bonne école pour dire que l’habit ne fait pas le moine. Alors oui j’étais surpris mais pas plus que cela. Je lui souriais et lui répondais C’est sûr, on dirait pas. Mais c’est toujours plus agréable pour nous les hommes de venir déposer nos engins et d’être accueilli par une jolie demoiselle. Lui répondais-je avec un sourire pour la complimenter. Mais comme j’aurais du m’y attendre, voilà qu’elle me retournait la question. J’aurais très bien pu lui répondre par la vérité si je n’avais pas fait attention la dernière fois avec qui elle était. En effet, elle savait que je pouvais poursuivre des personnes, donc si je disais que j’étais commercial, évidemment que ça n’allait pas passer, alors j’allais simplement déformer la vérité. Je ne pouvais pas me permettre de me mettre en danger, surtout connaissant ses fréquentations. J’suis flic. Lui répondais-je simplement, parce que au fond je le suis, même si j’ai plus une formation de militaire que de flic. Peut-être allait-elle se sentir en danger, vu sa fréquentation, ou se sentirait-elle en sécurité si je n’avais pas bien reconnu la personne qui l’accompagnait la dernière fois que je l’avais vu. Je verrais bien sa réaction.
Il a pas l’air franchement impressionné par son activité, d’habitude on la regarde pendant de longues secondes, voire des minutes, avant de secouer la tête, surpris, des questions fusent, pourquoi, comment, certains rigolent n’y croyant pas, d’autres se montrent admiratif, parait qu’une nana qui sait gérer un moteur c’est sexy. Elle comprend pas trop cette idée, elle y a jamais fait attention peut-être que ça l’est au fond, elle a pas l’impression mais bon, les goûts et les couleurs. Et puis elle est pas un mec, sans doute qu’elle peut pas tellement piger le fantasme qu’il y a derrière, on lui a d’ailleurs déjà fait cette remarque, faut avoir des couilles pour comprendre, bon, tant pis. « c’est ce que j’ai cru comprendre, oui » elle rigole, remarquant que lui aussi partage cet avis, quoi de plus normal, il est doté d’organes qu’on lui reproche de pas avoir pour saisir l’intérêt que les nanas mécanos suscitent. Flic, eh bien, la course poursuite s’explique mieux, peut-être un peu pour sa dégaine, on peut pas dire qu’il ait écrit, en gros et gras sur son front : policier, l’habit ne fait pas le moine, c’est sûr. « ça doit être un boulot super intéressant non ? » pas d’hypocrisie, ni un stratagème pour noyer le poisson quant à ses activités secrètes. S’il aurait dû la coffrer, il l’aurait déjà fait, ils se sont rencontrés qu’une fois, y a pas écrit prostituée sur sa tronche de gamine, enfin, elle espère. « quoique sûrement dangereux » bizarrement ce boulot la fascine et l’a toujours fascinée, elle se l’explique pas mais l’accepte. « t’as toujours voulu être flic ? » le mode curiosité est enclenché et elle prie pour qu’il réponde à ses questions, bon, s’il le fait pas, c’est pas la fin du monde non plus.
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:58, édité 1 fois
Il est vrai que la jolie blonde n’avait pas la tête d’une mécano, mais ce n’est pas la première mécano fille et jolie en plus de cela que je rencontrais. Ce n’est pas fréquent non, mais j’ai arrêté d’être choqué par ce genre d’annonce. Il n’y a pas de choc à avoir après tout, c’est autant un boulot de mec que de fille. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une parité à avoir. Peut-être dans les métiers de forces, c’est parfois plus dangereux pour une jolie jeune femme, mais pour le reste, pas besoin de ce genre de sécurité. En attendant, elle semblait avoir déjà entendu ce que je lui avais dit, même si pour ma part, c’est rare quand je fais ce genre de compliment aussi spontanément. Forcément je me sentais un peu gêné, mais vu sa réaction ce sentiment s’envola aussi vite. D’autant plus que je lui disais à mon tour ce que je faisais dans la vie. Chose qui n’était pas vraie, mais dans le fond, c’est le cas, valait mieux qu’elle se méfie de moi. J’aurais très bien pu lui soutirer des informations en lui donnant un autre métier. Mais ce n’est pas passé, je ne voulais pas hésiter, alors voilà, ce soir, je suis flic. Très intéressant oui, mais assez fatiguant. Lui répondais-je après sa première question, en rapport avec notre rencontre. Je pensais d’ailleurs que ce serait la seule question, mais non, elle en rajoutait, sur le danger tout d’abord Oui, assez dangereux aussi. Faut pas avoir peur de dégainer ou de se faire blesser. Ni même d’avoir peur de la mort, même si ça arrive relativement peu souvent sans être obligé de dégainer. Et son autre question me fit légèrement rire. C’est qu’elle semblait intéressée dis donc. Ou alors était-ce simplement pour cacher quelque chose ? Bonne question, mais je ne voulais pas la sonder, allez savoir pourquoi. Au fond, je crois que oui. Même si au début j’ai commencé dans l’armée. Je pensais y rester un sacré moment, mais finalement j’ai préféré arrêter. Lui racontais-je alors, me rendant compte que je raconte vraiment peu ma vie de la sorte au final.
Flic, y a tellement de puissance dans ce mot et dans cette activité. Elle se dit qu’il faut vachement être fort pour endosser ce rôle, ne pas avoir peur même si elle est pas trop conne blondie, ils restent des humains donc ressentent parfois la peur, le stress mais contrairement aux autres, ils vont au-delà et sauvent des vies. Ça lui rappelle que quand elle était gosse, elle voulait être policière ou gardienne de prisons, un document l’avait décidée à emprunter cette voie mais sa mère lui a dit que princesse c’était mieux, plus calme et que comme ça, elles seraient toujours ensemble, alors blondie a hoché la tête, si maman le disait, ça valait le coup d’essayer. « Mais du coup, tu ne ressens jamais la peur ? » Se rendant compte de sa connerie, de la mauvaise formulation elle reprend « enfin comment tu gères la peur ? » ca l’intéresse beaucoup car il a l’air d’être un dur à cuir le Enzo, bon, elle sait aussi que ça veut rien dire, que même les grands ont des coups de flippe du coup elle se demande comment quelqu’un de sa carrure réagit dans ces moments-là, surtout qu’il doit pas être facilement impressionnable. « Wow l’armée ! » par contre, elle, il est assez simple de lui mettre les étoiles dans les yeux. Enzo lui semble encore plus grand, encore plus fort qu’elle l’avait pensé. « pourquoi avoir quitté l’armée ? » ça lui a échappé, elle s’était d’abord dit que c’était déplacé, que ça la regardait pas, ils se connaissaient pas suffisamment mais encore une fois, sa curiosité a pris le pas sur le reste. « désolée, je suis très indiscrète » elle lui offre une moue désolée avant de vider son verre et de remarquer que celui de son…-elle sait pas trop comment l’appeler en fait- est presque vide. « Je t’en offre un, pour te remercier pour la dernière fois » grand sourire et elle fait venir un serveur à leur table.
Dernière édition par Jordan Brewster le Jeu 28 Jan 2016 - 12:58, édité 1 fois
Le mot peur sembla raisonner dans la tête de la jeune femme puisque cette dernière me posa une question dès plus rares mais aussi des plus intéressantes. C'est rare quand je parle à ce point-là de mon travail, même si ce dernier pour l'heure n'était pas réel. Certes, c'est au moins le même domaine et je peux facilement adapté, parce que si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas su gérer. Moi et le mensonge ça fait douze. Toujours est-il que dans ce domaine, peu importe le service pour lequel on bosse, le peur est omniprésente, ou du moins l'adrénaline ou la survie, ce genre d'émotions qui peuvent changer un homme, le rendre encore plus fort ou le rendre plus faible. Pour ma part, j'avais appris à la gérer. Je n'ai jamais eu beaucoup d'estime pour ma propre vie, voilà certainement pourquoi cela a toujours été facile pour moi. On nous apprend que la peur est une arme, qu'elle est nécessaire. C'est ce qui nous différencie d'un animal, d'un monstre. C'est l'envie de continuer à vivre qui nous donne la peur. On fait tout pour survivre dans ces moments-là. On nous apprend donc aussi à avoir peur pour les autres, pour les victimes mais aussi pour nos collègues. Après, tout le monde le gère plus ou moins mal, ce n'est pas très facile. Surtout quand tu crois que c'est foutu. Combien de fois j'avais ressenti ce sentiment de désespoir. Mais j'avais repris le dessus, je m'étais mis à réfléchir, et au final ça s'était bien terminé. Enfin, ça se termine au moins bien pour moi, mais pas pour tout le monde. J'apprenais ensuite à la jolie blonde que j'avais commencé par l'armée, et encore une fois elle me fit sourire de par son éblouissement. Elle se trouvait alors indiscrète à me demander pourquoi j'avais quitté l'armée, mais je ne le pensais pas ainsi, sûrement parce que ce n'est pas un secret Non ça va t'inquiète. C'est juste que ce n'était pas vraiment fait pour moi, et puis je voulais surtout retrouver mes sœurs que j'avais perdu de vue pendant l'orphelinat. Bon ok, ça devenait personnel, mais tout le monde sait que je suis un orphelin, je ne l'ai jamais caché, au contraire. Ce qui risquait en fait d'éveiller encore plus de curiosité de la part de la jeune femme. Cette dernière semblait d'ailleurs vouloir me payer un autre verre. C'est sympa de ta part. Je vais prendre une virgin pina colada alors. Est-ce qu'elle s'était douté que je ne buvais pas d'alcool ? Je ne pense pas.
Elle l’écoute religieusement, intéressée par tout ce qui sort de sa bouche. Cet homme est franchement intéressant qu’elle se dit, sans doute plus vieux qu’elle et qui a vécu beaucoup d’aventures, qui a eu beaucoup de vies différentes et ça la fascine. C’est bizarre qu’elle se dit, mais elle aimerait tellement qu’ils passent une soirée ensemble et qu’il lui raconte tout ce qu’il a pu faire parce qu’elle le sait, ce sera très intéressant et elle apprendra beaucoup à son contact. Et blondie, adore apprendre, sans doute parce qu’elle a pas squatté les bancs de l’école assez longtemps pour se qualifier de nana cultivée, mais elle essaie de gérer ses lacunes. « Et la peur pour soi, elle y est pas ? » Elle se demande si tous les policiers sont altruistes et pensent aux autres avant eux-mêmes, une drôle de qualité qu’elle ne possède malheureusement pas, ou peut-être que si, elle est pas bonne juge pour elle-même. « Ou cette peur s’annule contre la peur qu’on ressent pour les autres ? » En tout cas, elle trouve ça captivant qu’ils parviennent à la dompter et à en faire une force et non de paniquer au premier truc qui va de travers, il faut un sacré sang-froid pour arriver à un tel résultat, admirative, elle l’est véritablement. « Oh d’accord » elle hoche la tête, elle sait pas trop quoi dire, en tout cas c’est sûr que le mot orphelinat a retenu son attention, c’est donc le genre de gars qui est parti de rien et qui est arrivé à faire quelque chose de sa vie, ça force le respect, elle l’avoue. « Et tu les as retrouvées, tes sœurs ? » Elle se dit que s’ils sont orphelins, ce serait génial qu’ils aient pu se retrouver, fonder leur propre famille, avoir une fin heureuse après avoir trimé un moment. La commande est passée et quelques secondes plus tard, on leur apporte leur boisson, une vodka-orange pour blondie, l’orange pour varier les plaisirs. « T’es resté combien de temps à l’orphelinat ? » ca y est la question était posée, elle aurait surtout savoir dans quelles conditions mais la politesse l’en empêche, ça se fait pas, il veut peut-être pas en parler ou qu’on le fasse chier avec ça. Elle se demande s’il a été adopté aussi. « ils sont super cools tes tatouages » commentaire qui a rien à voir avec le reste mais qui est pensé, le choix est judicieux.
C’était étrange de parler de mon travail en prêchant le vrai pour du faux, ou l’inverse, je ne sais plus trop à force, mais toujours est-il que je ne lui mentais pas tant que ça, surtout quand on s’est mis à parler de ce sentiment si particulier à l’humain, la peur, la peur de mourir. Ou l’instinct de survie dans le langage des animaux. La jolie blonde me demanda alors si la peur pour soi-même était présente tout de même ou si la peur pour les autres l’emporte Oui bien sûr qu’on a peur pour sa propre vie, ça reste humain, mais je fais en sorte pour ma part de ne pas trop me focaliser dessus. Lui répondais-je alors. Cela avait été assez naturel chez moi pour gérer la peur. Peut-être parce que je n’avais plus beaucoup d’intérêt pour ma vie dès que j’ai perdu toute ma famille. Aujourd’hui bien sûr ça va beaucoup mieux, mais j’ai toujours cette souffrance en moi, malgré le fait que j’avais pu heureusement retrouver mes deux jeunes sœurs. Oui, je les ai retrouvées. Avec un peu de mal et de la patience, surtout pour la dernière qui restait assez bien cachées. Disais-je dans un petit rire un peu taquin, puisque au final, à présent tout va bien dans notre famille, même si notre mère est sûrement toujours en vie, mais qu’elle ne représente plus rien pour nous. J’y suis resté 4 ans. J’étais déjà vieux quand j’y suis rentré et l’armée était ma seule voie d’échappatoire au final. Lui racontais-je alors. C’est alors qu’elle enchaîna sur les quelques tatouages que j’avais sur mes bras qui sont relativement apparents. Je lui souriais et lui répondais Merci. Tu en as toi aussi ? Lui demandais-je alors, persuadé quelque part que c’était le cas. C’est peut-être cliché, mais en général les mécanos ne se gêne pas pour en avoir.
Blondie écoute cet homme parler avec attention, boit ses paroles et se dit qu’il est vachement intéressant. Son impression ne lui a pas menti, dans l’ensemble, la première idée qu’elle a sur les gens est souvent la bonne, la plupart du temps car elle est peu naïve Jordan, elle est toujours en vie c’est qu’elle se débrouille plutôt pas mal. « d’accord » quand il lui parle de la façon dont il gère sa peur, ne pas se focaliser, elle se dit qu’il faut un sacré mental pour ça, c’est fascinant les gens qui y parviennent. Quoiqu’on peut dire qu’elle y arrive aussi, ayant peu d’intérêt pour sa propre vie, elle panique rarement quand elle se retrouve en danger, acceptant les choses comme elles viennent, advienne que pourra. Dans un cas ou dans un autre l’issue sera identique alors à quoi bon. S’il est écrit qu’elle aura mal ou mourra, cela arrivera peu importe ce qu’elle essaie de faire pour le contrer, autant l’accepter. « Ca c’est génial ! » qu’elle s’exclame avec un grand sourire heureux, comme si c’était elle qui avait retrouvé sa famille dont elle était séparée, de la famille elle n’en a plus donc elle ne peut qu’imaginer la joie que ça été pour lui. « tu as du tellement être content non ? » elle se dit que la question se pose pas vraiment, s’il les recherchait c’est que y parvenir lui ferait grand bien. Elle hoche la tête quand il lui parle du nombre d’années qu’il a passé à l’orphelinat, comme pour dire que je t’écoute et je suis avec attention ce que tu me dis. Elle prend une grande gorgée de son verre et se dit que vraiment la vodka-orange c’est vraiment pas pour elle, bon maintenant que la boisson est là, elle va pas la balancer. « ah oui, oui, plusieurs et je pense encore à en faire, dès que j’aurai fini le dessin en question » elle rit un peu, le tatouage une sacré addiction, elle avait commencé un peu par hasard et la voici sur le point d’amorcer son septième, dès qu’elle aura mis toutes ses idées au clair. « En tout cas je t’ai tellement posé de questions qu’on pourrait croire que je suis mécano » elle rigole un peu, pour faire passer sa gêne et se moquer de sa curiosité maladive.