Il y a des jours comme ça où on a besoin de rien faire, ni même l'envie de faire quoi que ce soit. Et aujourd'hui alors que j'avais mon jour de repos de la semaine, j'avais envie de sortir par ce beau temps. Bien sûr la matinée je l'avais passé à la salle de sport comme bien souvent, même si d'habitude je ne reste pas plus de deux heures, là j'y étais presque resté deux heures de plus, et c'est peut-être pour ça que je n'avais pas non plus la force de faire autre chose pour aujourd'hui. Je remontais tout de même chez moi pour enfiler mon bermuda en récupérant par la même occasion une serviette de bain. J'allais direct sur la plage artificielle non loin de chez moi, tranquillement, pour aller m'installer dans le fond, loin des autres, préférant toujours la solitude et le calme. Le seul boucan que je supporte ce sont les pleurs de ma fille, et c'est déjà bien assez suffisant.Je retirais mon haut et m'installais sur ma serviette sans pour autant m'allonger. Je restais à regarder les alentours quand j'aperçus une chevelure brune briller au soleil attirait mon attention. Je la regardais, comme perdu sur elle, sans vraiment m'en rendre compte, jusqu'à ce que mes pensées divaguent et que des images de Dublin me revienne en tête, et que mon cœur se souvienne de ses émotions qui me gênaient toujours un peu. Elle avait réussi à me réveiller tout comme à m'écrouler. Quels genre de sentiments pouvaient faire autant de peine ?! Il est évident que c'était différent des sentiments que j'avais partagé avec Maxyn. Je ne cherchais plus à expliquer tout ça, à quoi bon au final, je sais juste ce que je veux, c'est le principal je suppose. Je repensais inévitablement à Amelia, à l'idée que je pouvais toujours la croiser un jour ou l'autre mais que ça me ferait toujours bien plus de peine qu'autre chose. C'est alors que j'aperçus le visage de la chevelure que je n'arrêtais pas de fixer et j'eus comme l'impression de me liquéfier sur place. C'était elle. Comment était-ce possible ? A croire que mon inconscient l'avait reconnu tout de suite alors qu'on avait eu seulement cinq mois passé ensemble et que je ne l'avais pas revu depuis plus d'un an. Je la regardais, ne sachant pas quoi faire, voulant fuir à l'instant mais avec l'envie irrésistible d'aller la saluer. Autant faire comme si je ne l'avais pas vu et je me dirigeais droit vers l'eau, sans dévier mon regard.
«We built a treehouse, we kept it from shaking. Little more glue every time that it breaks. Perfectly balanced and then you start making conscious, deliberate mistakes.»
Un peu de détente ne lui ferait pas de mal. Son jour de congé tant attendu, Amy allait enfin pouvoir en profiter. Enfin c’était vite dit. Pas de grasse mat’ pour commencer. La brune devait emmener sa fille à l’école. Ce fut d’ailleurs cette dernière qui vint la réveiller en sautant dans son lit. Les « Allée maman debout, réveille-toi ! » que Lily lança à plusieurs reprises la fit sortir des bras de Morphée. Elle aurait bien voulu y rester un peu plus longtemps, mais non.. Ses obligations de mère célibataire la ramenaient vite à la réalité. Alors Amelia se leva tout doucement et se dirigea vers la salle de bain pour se préparer. Elle s’occupa du petit-déjeuner de Lily-Rose en suivant, tout en grignotant au passage. Elles étaient déjà en retard. Amy s’empressa de sortir avec la petite et de la conduire au plus vite à l’école. La jeune femme était loin d’être la mère parfaite, mais elle essayait. Et elle finirait peut-être bien par y arriver un jour. Du moins c’était ce qu’elle espérait. Anyway. Après les embrassades, la voilà seule et tranquille pour la journée. Elle retourna à l’appart’ et se mit à jour dans ses tâches. Le ménage, les papiers à remplir, les courses et j’en passe.. Elle n’était plus d’humeur à dormir à présent alors il fallait bien qu’elle s’occupe. D’ailleurs, une petite idée lui vint en tête. Cela faisait un moment qu’Amy n’avait pas pris sa planche et partir loin surfer. Elle regarda par la fenêtre : des bouchons à n’en pas finir. Génial. Elle se résigna donc à la fausse plage de la ville. Après tout, elle pourrait s’y détendre également. Tant pis pour le surf.
Amy prit ses affaires et partit pour la plage artificielle. Arrivée là-bas, elle se plaça dans un coin et partit directement dans l’eau. Ça faisait du bien. Ça lui faisait du bien. Elle se baignait, puis la brune allait sur sa serviette se dorer la pilule. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que Amy finisse par croiser un regard familier. « Enzo ? » Finit-elle par lâcher à voix haute, ce qu’elle se demandait tout bas. Et effectivement.. C’était bien lui. Amelia aurait préféré l’ignorer, mais maintenant qu’elle avait ouvert sa bouche, il était bien trop tard. Enzo se trouvait à présent face à elle et apparemment, il n’avait pas l’air non plus très enchanté de se retrouver dans cette situation. Ça faisait un bon moment qu’ils ne s’étaient pas revus depuis Dublin, mais bon.. À croire qu’en le revoyant cela ne faisait que quelques jours. « Salut.. » Dit-elle timidement et surtout histoire de combler le silence qui commençait à devenir pesant. Ce qu’ils s’étaient passés entre eux fut bien. Plus que bien même. Mais, ce qu’il s’était passé à Dublin restait à Dublin. Ça n’alla pas plus loin car Amy prit la décision de tout arrêter. Pour son bien à elle, pour son bien à lui. Pour ne pas avoir mal. « Ça fait longtemps.. Tu vas bien ? » Il n’avait pas changé. Elle ne savait pas trop comment s’y prendre et gérer ce genre de situation. Parce qu’après ces cinq mois, il n’y eut plus rien. Pas d’amitié, pas d’appel, pas de message. Rien. Alors difficile de reprendre une conversation normale comme si de rien n’était.
De toutes les personnes que je connais sur Brisbane, il fallait que je tombe sur Amelia. De toute façon, ça ne pouvait qu’être inévitable, je m’étais voilé la face de croire que je pouvais encore l’éviter ou ne plus tomber sur elle. Mais voilà qu’au bout d’un an, et après avoir réussi à l’oublier, elle me tombait de nouveau dans les pattes. Je l’aurais évité avec plaisir, je m’étais même dirigé vers l’eau pour justement éviter la confrontation, mais elle fut inévitable et elle fut tellement surprise de ma présence qu’elle m’adressa la parole. Certainement sans le vouloir au fond, parce que lorsqu’elle me salua, ce fut une profonde gêne que je ressentais dans sa voix. Je la regardais, je la voyais de nouveau, et encore une fois j’étais subjugué. C’est pas vrai. Tellement que je mis du temps à lui répondre. Oui ça faisait longtemps, mais pas assez à mon goût Heu oui oui ça va, et toi ? Lui demandais-je par pure reflex, même si encore une fois je m’en serais bien passé. Je ne voulais vraiment pas entretenir la conversation, et c’est sûrement ce que j’allais faire quand elle me dira qu’elle aussi aller bien, pour que je puisse me libérer de son emprise, de sa beauté. Et j’avais comme l’envie à présent de tout savoir, de tout ce qu’il lui est arrivé depuis un an, de savoir comment aller sa fille même. J’étais partagé et j’espérais au fond de moi que cette discussion se terminerait aussi vite qu’elle avait commencé. Mes souvenirs avec elle remontèrent encore plus, et je ne pouvais m’empêcher de repenser à ces beaux mais courts moments avec elle, moments que je n’avais que trop rarement passé avec Maxyn. Grace à Amy je m’étais rendu compte que mon ex n’aurait jamais pu être la femme de ma vie, malgré l’enfant qu’on avait eu ensemble. Si à l’époque le fait d’avoir Zoey nous avait séparés, aujourd’hui il nous rapprochait, même si nos relations étaient totalement différentes à présent. Je ne peux donc pas en vouloir complètement à la brunette, parce qu’elle a été le pilier dont j’avais eu besoin pour me sentir de nouveau en vie et pour me faire réaliser des choses importantes, comme le fait que je n’avais pas le droit d’abandonner ma fille. Il m’avait fallu tout de même cinq mois pour m’en rendre compte, mais à présent, ça ne me semble rien, surtout que ma fille n’avait pas eu l’occasion de se rendre compte de mon absence vu qu’elle était encore bien trop bébé pour ça.
«We built a treehouse, we kept it from shaking. Little more glue every time that it breaks. Perfectly balanced and then you start making conscious, deliberate mistakes.»
C’était étrange. Un an de silence et les voilà à nouveau réunis. Amelia était loin de se douter qu’en arrivant ici elle le croiserait. Hasard ? Destin ? Amy ne savait pas comment qualifier les choses. A croire que son passé aimait bien la rattraper.. C’était à se demander s’il ne lui arriverait pas un jour la même chose avec Emilio, le père de Lily. Prions que non. Cette idée angoissait encore plus la brune que ses retrouvailles avec Enzo. Normal, en même temps elle n’était pas tombée enceinte de lui et le lui avait caché. Un seul suffisait. Alors ouais, à choisir elle préférait largement se retrouver en face d’Enzo que d’Emilio. Mais bref. Amy ne savait pas s’il allait s’agir d’un bref échange, ‘bonjour-au revoir’ ou si le contact allait se refaire. Le temps en déciderait de lui-même. En attendant, ils avaient l’air gêné autant l’un que l’autre. Elle n’était pas dégourdie pour ce genre de chose et était loin de savoir comment s’y prendre. En effet, c’était à elle en général que l’on brisait le cœur et non l’inverse. La Iver n’avait pas su comment s’y prendre pour stopper leur histoire alors elle avait prétexté son retour et la vie qu’elle menait à Brisbane. C’était en partie vrai, mais il y avait bien eu autre chose qu’elle s’était gardée pour elle. La peur. Peur de souffrir à nouveau. Avec la garde de sa fille, elle ne pouvait pas se permettre de revivre ça, elle n’était pas prête pour une relation sérieuse. Alors tant pis, elle dû se détacher d’Enzo. Ça lui fit mal un temps, le temps de se réadapter à son ancienne vie. Parce que mine de rien, ces cinq mois avaient compté le temps qu’ils avaient durée. Ce fut dur pour elle de revenir à la réalité. Plus personne pour partager ses nuits, pour la faire rire, pour l’emmerder. C’était fini.
Pour lui aussi ça avait l’air d’aller. Tant mieux. « Oui, ça va très bien aussi. Merci. » Dit-elle en esquissant un léger sourire. Pas encore assez à l’aise, pas assez naturel à son goût. Et maintenant quoi ? Allait-il repartir ? Apparemment pas. « Je peux t’accompagner ? » Et elle ne le voulait pas. Elle voulait rester encore un peu avec lui. Amelia se leva pour se mettre à la hauteur du jeune homme. Ils commencèrent alors à marcher vers l’eau. « Du nouveau dans ta vie depuis.. Un an je crois ? Mon Dieu, Dublin remonte à déjà un an.. Le temps passe vite. » Elle savait bien que ça remontait à déjà un an, mais elle ne voulait pas paraître pour celle qui comptait les jours. Il y a bien un an, elle agissait encore de manière tendre à son égard. Elle lui tenait la main, elle riait à ses blagues idiotes, elle l’embrassait tendrement dans le cou pour lui faire comprendre qu’elle avait envie de lui. Elle lui faisait penser à autre chose qu’à sa vie à Brisbane. Et inversement. Il était son échappatoire. Amy aurait aimé faire encore ça une fois arrivée en Australie, mais elle ne s’en sentait pas capable. Ils avaient chacun leurs vies à gérer et pour tous les deux, c’était déjà assez compliqué comme ça. Amelia entra dans l’eau et plongea directement. Sortant la tête de l’eau, elle remarqua qu’Enzo n’avait pas bougé d’un centimètre. Il la regardait simplement. « Alors, tu viens ? » Une part d’elle avait envie de repartir sur de bonnes bases avec lui. Enzo finit par la rejoindre. « Enzo.. Je suis désolé de la manière dont je t’ai quitté là-bas.. J’ai été nulle. Vraiment nulle. » Et elle le pensait. Elle n’avait pas su gérer les choses comme il le fallait. « On pourrait pas juste tourner la page et repartir de zéro ? » Et tout ceci fut accompagné d’une petite moue dont elle seule avait le secret. Et en général ça marchait bien.
Je ne me sentais mais alors pas à l’aise du tout. Non pas parce que je n’appréciais plus Amelia vu la façon dont notre histoire s’était terminée, mais parce que la revoir me mettait mal à l’aise. J’avais réussi à l’oublier, à oublier cette superbe brune qui m’avait fait tourner la tête. J’en avais assez souffert pour y être confronté de nouveau. Non je ne voulais pas. Mais comment la rejeter alors qu’elle me demandait si gentiment si elle pouvait m’accompagner ?! J’en suis juste incapable. Alors je ne réponds rien, je secoue simplement la tête de haut en bas et la laisse prendre les devants. Je la regarde faire, la regarde plonger, ressortir de l’eau, et mon cœur se serre encore et toujours. C’est pas vrai. Si seulement ce sentiment pouvait juste disparaître et faire comme si c’était une simple ancienne connaissance. Ce serait tellement plus facile. Encore plus lorsqu’elle me demanda de venir la rejoindre. Je cédais et la rejoignais à l’eau après avoir également moi aussi plonger sous l’eau avant d’en ressortir. Voilà qu’elle s’excuser, qu’elle se disait vraiment nulle. Que pouvais-je dire ? Rien. Rien ne sortait. Je me sentais mal et toujours pas à l’aise. C’est alors qu’elle poursuivit. Elle voulait repartir de zéro. Heu … Dans mon cerveau ça s’affichait « error ». Non je ne savais vraiment pas si c’était possible. Et c’est toujours le genre de chose impossible à dire ou même à expliquer. On veut tous être en bon terme avec tout le monde. Alors je lui réponds J’aimerais beaucoup Amelia mais … Je ne sais vraiment pas si j’y arriverais. Notre relation n’a pas duré très longtemps, mais elle a été importante dans ma vie, tu as été importante et il m’a fallu de longs mois pour t’oublier. Et en te revoyant, je ne suis pas sûr que mes sentiments soient réellement partis … Lui annonçais-je honnêtement.
«We built a treehouse, we kept it from shaking. Little more glue every time that it breaks. Perfectly balanced and then you start making conscious, deliberate mistakes.»
Malaise. Ouais, c’était le bon mot pour qualifier ces retrouvailles. Amy ne savait pas vraiment comment s’y prendre parce que ce genre de situation lui était encore étranger. Elle était nulle quand il s’agissait d’amour, de sentiments et tout le tralala. Vraiment nulle. Une catastrophe. Et ce n’était malheureusement pas faute d’avoir essayé. Mais depuis sa plus longue relation, cinq ans pour être précis, elle n’avait collectionné que des échecs. Et Enzo en faisait partie. Et quand Amy y repensait, elle trouvait ça dommage. Dommage qu’ils en soient là aujourd’hui. C’était à peine s’il osait la regarder et c’était assez dur. Ça crée un sacré froid entre eux, alors la jeune femme essaya du mieux qu’elle le pouvait d’attiser les choses. Ils partirent donc dans l’eau et Amelia fut la première à se jeter à l’eau. Dans tous les sens du terme. Après qu’Enzo l’ait rejoint, la brune finit par faire le premier pas et revenir au sujet qui pouvait fâcher. Ouais, elle s’était lancée parce qu’elle n’était pas sûre que lui le fasse. Ils ne pouvaient pas continuer à parler sans avoir mis les choses au clair. Amy avait peur de sa réaction, de ce qu’il allait bien pouvoir lui répondre. Est-ce que ça allait être positif ? Négatif ? Elle préférait de loin la première option. Logique en même temps. Repartir de zéro pouvait être une bonne solution après tout. Elle ne demandait pas mieux. Les premières semaines après son retour à Brisbane furent difficiles. Parce que mine de rien, le jeune homme lui manquait. Elle avait espéré au fond d’elle le recroiser, mais il fallut qu’une année passe pour que cela se produise. Peut-être le temps que chacun refasse sa vie pour mieux prendre leur séparation ? Maybe. Mais à la tête qu’il faisait, la Iver n’était pas vraiment sûre qu’il en pense de même.
« J’aimerais beaucoup Amelia mais.. Je ne sais pas vraiment si j’y arriverais. Notre relation n’a pas duré très longtemps, mais elle a été importante dans ma vie, tu as été importante et il m’a fallu de longs mois pour t’oublier. Et en te revoyant, je ne suis pas sûr que mes sentiments soient réellement partis.. » Et elle eut confirmation et tout ce qu’elle trouva à faire sur le moment était de soupirer, comme à son habitude quand quelque chose ne lui plaisait pas. Amy ne pouvait pas lui en vouloir après tout, parce que si elle avait été dans la même situation, elle lui aurait probablement sorti les mêmes mots. Mais c’était dur à attendre. Dur à digérer. « Je vois.. » Finit-elle par souffler. « Je ne peux pas t’y forcer après tout et je ne vais pas non plus te supplier.. » Elle passa une main dans ses cheveux. « C’est juste que te revoir me refait penser à Dublin, à tout ça et.. Au fond tu me manques. » Voilà c’était dit. Nerveuse, elle jouait avec ses mains dans l’eau, les yeux baissés, attendant une quelconque réaction.
Si j’avais voulu plus que tout au monde éviter cette confrontation, je ne voulais pas pour autant lui mentir et jouer au faux cul le temps de nos petites retrouvailles. Oui j’aurais pu faire semblant, faire semblant qu’elle ne me fait plus d’effet, que je ne lui en veux plus, mais c’est trop dur et je ne suis pas de ce genre de personne. Même si au fond, ça aurait pu être plus simple parce qu’on n’aurait pas gardé contact, c’est évident. Mais voilà que je lui expliquais sincèrement le fond de ma pensée. Je ne voulais vraiment pas qu’on reste sur une mauvaise relation, mais je ne suis pas non plus prêt à tout pardonner et à faire comme si de rien n’était. Et je me dévoilais peut-être un peu trop, je fais sûrement ma victime et ça devait la gêner et lui faire du mal, mais je voulais vraiment être sincère avec elle, après tout elle semblait vouloir mettre les choses à plat. C’était chose faite pour moi. Mais chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout de sa part, c’est qu’elle finisse par me dire que je lui manquais. Tout ce qu’elle m’avait dit juste avant je le comprenais, c’était logique, mais ça ? Non, je ne suivais pas. Je fronçais les sourcils ne comprenant pas où elle voulait en venir, à quoi bon me dire ça ? Pourquoi tu me dis ça Amy ? A quoi ça sert ? Tu me manques aussi si tu veux tout savoir, mais ça change quoi ? Ca changeait rien, elle voulait juste essayer de faire la paix, qu’on devienne très certainement amis, mais moi je n’en ai aucune envie, et même si j’en avais envie, je n’y arriverais pas. Alors je lui posais ces questions dont elle serait incapable de répondre à tous les coups. Parce que mes questions n’étaient que de la pure frustration, des questions rhétoriques dont aucune réponse n’était réellement nécessaire vu que je les connaissais déjà. Je me sens blessé et pour l’heure, j’ai du mal à être très sympathique à l’idée de lui pardonner. Même si au fond, notre relation n’avait pas duré très longtemps. Je me passais alors les mains sur le visage pour me rafraîchir un peu de toutes ces émotions et rajoutais Excuses-moi, c’est que je … je ne m’attendais pas à te voir et je suis un peu à cran. Si tu veux vraiment qu’on reparte de zéro, je veux bien essayer, mais va falloir être super patiente avec moi. Lui répondais-je alors pour être quand même bien plus agréable. Au fond j’espérais qu’elle me dise qu’elle n’avait pas de temps à perdre avec moi.
«We built a treehouse, we kept it from shaking. Little more glue every time that it breaks. Perfectly balanced and then you start making conscious, deliberate mistakes.»
Elle avait rangé sa fierté de côté pour lui admettre qu’il lui manquait. Il était rare que la belle fasse le premier pas et pourtant elle venait de se lancer. Amy ne savait pas exactement pourquoi elle faisait ça ni a quoi elle voulait que cela aboutisse au final. Mais en revoyant Enzo, ce fut plus fort qu’elle. La brune voulait juste réparer les pots cassés. Arranger ce qu’elle avait détruit. Parce que ouais, c’était elle qui était en grande partie responsable. C’était Amelia qui décida de stopper ce semblant de relation de couple par peur. Peur qu’une fois de retour à Brisbane tout ceci soit concret, réel et surtout, que ça devienne trop sérieux entre eux. Elle craignait le jour où elle retomberait amoureuse et en particulier le jour où son cœur se briserait à nouveau. La vie de célibataire était plus simple. Amy avait réussi à construire une vie stable pour son bien, mais plus précisément pour sa fille. Elle n’avait pas envie de faire les mêmes erreurs que sa mère et reproduire le même schéma. « Pourquoi tu me dis ça Amy ? A quoi ça sert ? Tu me manques aussi si tu veux tout savoir, mais ça change quoi ? » Rien apparemment. Enzo ne jouait pas dans son sens. Elle voulait arranger les choses, mais il fallait croire que lui non. Il restait campé sur ses positions depuis le début et n’avait pas l’air de vouloir changer d’avis. Dommage. Amy devait tout simplement s’en faire une raison. Au moins elle savait une chose, elle lui manquait aussi. Peut-être que tout n’était pas perdu après tout.
« Excuses-moi, c’est que je … je ne m’attendais pas à te voir et je suis un peu à cran. Si tu veux vraiment qu’on reparte de zéro, je veux bien essayer, mais va falloir être super patiente avec moi. » Amy finit par relever les yeux à la fin de ses mots. Enfin il allait dans son sens. Ça faisait du bien à entendre, bien à savoir après tout ce qu’il venait de lui lâcher précédemment. La belle se rapprocha à nouveau d’Enzo et prit instinctivement sa main dans la sienne. « Je tâcherai de l’être alors.. Promis. » Finit-t-elle par dire avec un petit sourire en coin. La patience n’était pas l’un des points fort de la Iver, mais pour lui, elle essaierait du moins elle ferait l’effort. « Tu serais libre vendredi soir ? » Oui, elle a bien dit essayer. Après tout, ce n’était que dans trois jours. « On pourrait peut-être aller boire un verre ? » Elle avait envie de rattraper le temps perdu et savoir ce qu’il devenait après une année de silence. Amy ne voulait pas le brusquer, c’était déjà assez pour aujourd’hui. Elle pensait qu’il était bon de le laisser tranquille et de continuer les retrouvailles une autre fois. Histoire qu’Enzo digère tout ce qu’il venait de se passer et qu’il soit sûr de ce qu’il voulait. Elle aussi devait faire le point de son côté et devait se raisonner à y aller doucement avec le jeune homme. Ils ne deviendraient pas amis ou autre du jour au lendemain. Il leur fallait du temps.
La patience. C’est tout ce que j’avais réussi à dire par rapport à ce que je ressentais. Est-ce vraiment de la patience dont j’avais besoin pour pouvoir pardonner à Amelia ? Je n’en sais trop rien, mais ça valait le coup d’attendre, malgré qu’elle soit d’or. Elle aurait pu me dire qu’elle ne voulait pas attendre, qu’elle voulait savoir si j’allais lui pardonner tout de suite, mais non, elle acceptait ça, et c’est déjà pas mal. Je ne lui promettais rien, mais en même temps je lui disais que j’approuvais le fait qu’on se donne une nouvelle chance à notre relation. Bien qu’elle ne sera pas aussi importante et proche que la dernière fois. C’était évident, mais sa main qui touchait la mienne me gênait énormément. J’avais envie de me rétracter tout à coup mais voilà qu’elle me proposer qu’on se revoie. Vendredi soir. Elle voulait qu’on aille boire un verre. Comment lui dire que je ne me sentais pas du tout prêt ? Oui pourquoi pas. Disais-je rapidement pris de panique. Non, je voulais dire non, mais comment refuser alors que j’avais déjà accepté juste avant. Je n’avais pas laissé longtemps ma main dans la sienne et voulais filer avant que tout rapprochement ne se refasse. Je pouvais passer pour un débile avec un balai dans le cul mais il valait mieux que je prenne mes jambes à mon cou. On se retrouve à 21h au Canvas alors. Disais-je voulant partir le plus rapidement possible avant qu’elle ne me retienne pour ce genre de détails. Je ne lui laissais pas le temps de la réflexion, ni même le luxe de choisir et je sortais de l’eau, totalement exaspéré par mes réactions. J’avais été vraiment débile et je ne comprenais pas ce qu’elle avait bien pu me trouver ou pourquoi elle tenait tant à reprendre contact avec moi.